Inventaire des meubles de la maison seigneuriale de Saulgé-l’Hôpital, 1603

Cet acte complète les deux actes d’hier, si ce n’est que c’est sans doute l’inverse, ce sont les deux actes d’hier qui complètent cet inventaire. C’est l’horreur. Un vieux château avec des meubles manifestement plus qu’anciens, grands, comme d’ailleurs les cheminées et les chaudrons… J’en grelotte et je revois ma position sur les 9m2 tout confort pour personnes âgées, parce que tout confort ce n’est pas mal non plus !

J’ai dépouillé beaucoup d’inventaires après décès, mais celui-ci est le plus terrifiant de tous : il atteste un tel degré de pauvreté à l’intérieur d’une maison seigneuriale, c’est à dire un château comme nous disons maintenant ! Mais château et meubles sont en plus qu’usés et en ruines… et lorsqu’il y a un tout petit peu mieux, et encore à peine, c’est l’un des frères qui l’a gagné et cela lui appartient. Il s’agit de René Prevost qui est parti ailleurs travailler dans les Côtes-d’Armor, enfin, au pays de Bretagne comme on disait alors.

Ajoutez qu’il est écrit à la va vite, sans former aucune voyelle, et mes neurones ont chauffé dur pour le restituer, même si 2 termes m’ont échappé… mais quand bancelle s’écrit avec un N suivi d’un trait plat joignant un vague L suivi d’une vague chandelle, vous comprendrez que ces 21 pages furent laborieuses. J’estime en être venue à bout !

Bien entendu, de nombreux termes étaient déjà définis dans mon lexique. Je les ai graissés ci-dessous, et allez le consulter.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E36 – Voici la retranscription de l’acte : L’an de grâce 1603, le 24 octobre à la matinée pour exécution de l’ordonnance en date du jour d’hier donné de monsieur le lieutenant en la sénéchaussée et siège présidial d’Angers sur l’arrest de René Prevost écuyer, nous François Prevost notaire royal audit Angers sommes transportés en la paroisse et maison seigneuriale de Saulge l’Hôpital, auquel lieu présent et nous assistant Me André Aulbineau notaire et sergent de la cour de la commanderie dudit Saulgé, à la requête et présence de René Prevost aisné et de Pierre Prevost écuyer, damoiselles Orphraise et Renée les Prevost tant pour eux que pour damoiselle Charlotte Prévost, tous enfants de défunts Jehan Prevost écuyer sieur dudit Saulgé et damoiselle Françoise Amoureuse vivants demeurants audit lieu seigneurial de Saulgé, avons procédé à l’estimation des meubles demeurés du décès et succession desdits défunts, comparants chacun de Martin Delespine marchand demeurant en la paroisse de la Magdeleine de Noyant près Doué, âgé de 26 ans ou environ, Pierre Lebreton mestayer et marchand âgé de 50 ans ou environ demeurant en ladite paroisse de Saulgé comme ils ont été commis par lesdits enfants pour apprécier lesdits meubles et serment pris etc…

Dudit vendredy 24 octobre 1603 après midy

  • En la salle basse de la maison seigneuriale de Saulgé l’Hospital
  • Un grand vieil charlit de bois de chesne faczonné à petites quenouilles faczonnées à mermisère ? garni de fond et caroyes 3 L

    Item sur ledit lit 2 couettes de grosse plume ensouillées de toile de lin en réparon avecq un traverslit ensouillé de pareille toile 20 L

    Une couverture de bellinge bigaré de blanc et noir 25 S

    Item une courtine (rideau de lit) de toile de lin fort vieille usée et rompue et par endroits garnie de franges de fil 12 S

      rompu : ici dans le sens de cassé. Dans cet inventaire les qualificatifs sont toujours viel usé mi usé rompu, sauf une fois à la fin, où, miracle, j’ai trouvé l’adjectif neuf.

    Item sur ledit lit 2 pantes de courtine de serge rouge fort vieilles et usées garnies de frange de laine de pareille couleur 15 S

    Item le marchepied de bois de noyer fermant à clef et serrure 3 L

    Item une chaire carrée de bois de chesne 5 S

    Item un vieil grand coffre de bois de chesne de longueur de 4 pieds et demi ou environ, fermant à clef et serrure par dehors 1 L

    Item un vieil buffet de bois de chesne garni de 2 liettes et fermant à 2 fenestres avec serrures par dehors 30 S

    Item une bancelle de bois de noyer de 5 pieds et demi de longueur 10 S

    Item une table de bois de noyer de 4 pieds de longueur ou environ aec 2 treteaux de bois de chesne 25 S

    Item un banc de bois de noyer de 6 pieds de long ou environ 15 S

    Item un petit cabinet de bois de chesne fermant à clef et serrure par devant avecq la carie qui le porte de pareil bois en dessous ledit cabinet une liette fermant à clef en ladite carye 3 L

    Item un autre grand charlit de boys de noyer à quenouilles carrées garni de fond et carryes 3 L

    Carrie : diminutif de carrière, de squaratus, quadratus in quadram efformatus. De cateria, de petra. Des habitants de Soulanger habitent une carie, caroil en 1756. En langue romane, aquazie, equazie, pour dire carré. Synonyme de cherrure, en Touraine, qui veut dire carrefour. Carrie du lit. Lagouz, décorée en 1565, à l’occasion de l’entrée du roi à Angers « … des bâtons de sergents et la carrie du poille du roy.» (Charles Menière, Glossaire Angevin, 1880)

    Item la couette de grosse plume ensouillée de toile de brin en réparon avec le traverslit ensouillé de même 10 L

    Item une chaize à pieds tournés 12 S

    Item un vieux pateux ? et une petite bancelle 5 S

    Item 2 landiers de fer à pommelles garnis de 2 rotissoires pesant 20 livres ou environ prisés 35 S

    Item une pelle de fer servant au foyer avec un fer en faczon de fourchette et son baston pour activer le feu 5 S

    Item 2 cramaillères de fer 15 S

    Item un coussin comme paroist de tapisserie de laine fait au gros point et de toile rouge sur l’autre costé 15 S (le coussin est rare, et la marque d’un confort qui reste relatif car tout est si vieux et pauvre !)

  • En la chambre estant au côté de ladite salle
  • Une grande vieille couchette de boys de chesne à laquelle ont esté attachés 3 quenouilles 8 S

    Item une couette de grosse plume ensouillée de grosse toile avec un traverslit 8 L

    Item une autre couette de plume avac un traverslit tout revestu de grosse toile estant sur un charlit de boys de noyer appartenant audit René Prevost écuyer comme il a dit et a esté recognu par sesdits frères et sœurs 8 L

    Une grande bancelle huge de bois de chesne fermant à clef de 7 pieds de longueur ou environ 30 S

    Item une autre petite huge de pareil bois de longueur de 4 pieds et demi fermant à clef 1 L

    Item une paire de landiers garnis chacun de 2 rotissoires pesant ensemble 16 livres ou environ 25 S

    Item une autre paire de landiers de fer crossés par le haut sans rotissoire pesant 13 livres ou environ 1 L

    Item une table de bois de noyer de 5 pieds de long et 3 pieds de largeur ou environ avecq 2 treteaux de bois de chesne 30 S

  • En la cuisine de l’autre costé de ladite salle
  • Un banc de chesne fort vieil et rompu et bien percé de bois au dessus servant d’un hestaut et 2 dressoirs de bois de chesne 5 S

  • Au logis du pressoir estant au coin de la cour de ladite maison seigneuriale de Saulgé
  • Un grand coffre de bois de chesne faczonné par le devant de longueur de 7 pieds ou environ fermant à clef et serrure 3 L

    Item 3 vieux futs de pippe une grande cuve fustière, 3 petits vieux viniers et 2 paires de portouers 2 L

    Item 4 pippes de vin nouvel blanc en fust vieux chacune pippe prisée 10 L cy 40 L

  • Dedans le selier (sic) de la boulangerie
  • Une pippe de vin nouveau blanc aussi en un fust vieux 10 L

  • En ladite boulangerie près l’escurie
  • Une vieille huge de bois de chesne de 6 pieds et demi de lon ou environ fermée à clef et serrure par dehors 12 S 6 D

    Item une autre bancelle huge de bois de chesne de 7 pieds de long ou environ aussi fermante à clef et serrure par dehors 12 S 6 D

  • Au grenier de sur ladite boulangerie
  • Une vieille huge fort usée et vermoulue de 6 pieds de long ou environ fermante à clef et serrure 10 S

    Item 4 pippes de noix nouvelles 15 L

    Item 3 vieux futs de pippe et 2 vieux futs de busse 25 S

    Item un vieil coffre 5 S

  • En l’écurie
  • Une vieille couchette dessous de bois avec une méchante couette et traverslit révestu de toile fort usée 30 S

  • Au plancher dessus l’écurie
  • Une couchette rompue avecq une petite méchante couette et traverslit revestus de grosse toile usée 30 S

  • Au grenier de dessus la salle du logis seigneurial
  • Une vielle huge de longueur de 5 pieds ou environ et 3 vieux futs de pippe 16 S

    Item 5 septiers de bled mesteil mesure de Brissac prisé 7 L chacun setier cy 35 L

    Item ung septier d’orge à ladite mesure 5 L

    Item 150 boisseaux d’avoine à ladite mesure prisés 6 sols chacun boisseau cy 45 L

  • En l’écurie
  • Une vieille couchette dessous de bois avec une méchante couette et traverslit révestu de toile fort usée 30 S

  • Au plancher dessus l’écurie
  • Une couchette rompue avecq une petite méchante couette et traverslit revestus de grosse toile usée 30 S

  • Au grenier de dessus la salle du logis seigneurial
  • Une vielle huge de longueur de 5 pieds ou environ et 3 vieux futs de pippe 16 S

    Item 5 septiers de bled mesteil mesure de Brissac prisé 7 L chacun setier cy 35 L

    Item ung septier d’orge à ladite mesure 5 L

    Item 150 boisseaux d’avoine à ladite mesure prisés 6 sols chacun boisseau cy 45 L

  • Plus a esté représenté en ladite salle basse
  • 3 bahuts qu’ils ont dit appartenir audit René Prevost 2 dans lesquels a esté trouvé le linge qui appartient à ladite succession (donc René Prevost travaille ailleurs et une partie de ce qui est ici est le fruit de son travail)

    5 nappes de toile de brin plus que mi usées chacune de 3 aulnes de long ou environ prisées chacune 40 sols cy 10 L

    2 autres petites nappes de toile de brin plus que mi usées prisées chacune 15 sols cy 30 S

    2 banquetoires de toile de lin plus que mi usées 20 S

      (je ne suis pas parvenue, malgré le nombre impressionnant de dictionnaires consultés, à trouver les banquetoires. Je suppose que ce sont des nappes pour banquet, immenses en longueur. En effet, dans cet inventaire, cette estimation est au niveau du linge contenu dans les bahuts, donc il s’agit bien de linge, et compte-tenu du terme banquet qui est en racine, je j’ai pas d’autre hypothèse, que des nappes spéciales pour banquet. Ironie du sort, les 3 filles, ruinées, n’auront aucun moyen de trouver un mari et donc d’avoir un banquet de noces ! )

    un tablier de toile de lin et … (3 § raturés, et en marge écrit « ont été d’accord que ces 3 tabliers appartiennent audit René Prevost)
    5 autres banquetoires de toile de lin mi ysées ensemble 3 L 15 S

    10 souilles d’oreillers de toile de lin mi usées 3 L

    6 couvre-chefs de toile de lin mi usés 30 S

    9 serviettes de toile mi usées 4 L

    3 douzaines de serviettes de toile de lin presque le tout hors d’usage, dont 2 douzaines mi usées prisées 12 L

    Item 3 draps neufs de toile de lin de 10 aulnes le couple 6 L (les draps sont plus grands que dans les autres inventaires, et je suppose que les vieux lits de cette maison seigneuriale sont donc plus grands que des lits de métayers)

    Item 4 draps de toile de lin délié dont 3 mi usés et l’autre vieil et plus qu’usé en aucuns endroits contenant chacun 7 aulnes et demie de toile ou environ, estimés ensemble 14 L

    Item 4 autres draps de toile de lin mi usés contenant 10 aulnes le couple 12 L

    Item 3 autres draps de toile de brin presque mi usés contenant 10 aulnes le couple ou environ 6 L

    Item 2 autres draps de grosse toile presque mi usés 3 L

    Item une couverture de chevet de lit de toile de lin contenant une aulne et demie de toile ou environ 15 S

      J’ouvre ici un petit commentaire. Les inventaires après décès sont parfois écrits à la manière rapide d’un greffier rapide, oubliant parfois voire souvent de former les lettres. Cet inventaire est le pire que j’ai jamais rencontré, c’est de la véritable sténo.

      Ainsi, pour BANCELLE on devine un B suivi d’un trait de liaison, sans aucune lettre formée, à ce qui ressemble à un L puis une chute sans lettre formée.

      Je vous mets ici, un § plus lisible que les autres, afin que vous jugiez. Même le brin et le lin sont difficiles à distinguer, mais ici je suis certaine que c’est le brin, etc…


    4 vieilles chemises à user (usage) de femme, fort usées et rompues, de toile de brin prisées ensemble 1 L

    10 vieilles nappes de grosse toile de brin fort usées et toutes prisées ensemble 50 S

    3 vieux essuie mains ( ?) 3 S

    Aussi a eté representés en ladite salle
    69 livres d’escuelles et vaisselle d’étain plate à 13 sols la livre cy 10 L 7 S (si les comptables voulaient bien vérifier, je n’ai pas le sentiment que le compte est bon, mais c’est ce qui est écrit)

    Item 18 livres de pintes et autres vaisseaux creux d’étain à 13 sols 3 deniers la livre cy 58 S 4 D

    Item une poisle d’airain contenant 5 seillées d’eau ou environ 5 L

    Item une autre poisle d’airain contenenant 3 seillées d’eau ou environ 4 L

    Item un chaudron d’airain contenant 2 seillées d’eau ou environ 3 L

    Item un autre chaudron d’airain contenant une seillée d’eau ou environ 30 S

    Item un autre petit chaudron contenant 2 seillées d’eau ou environ 12 S

    Item un grand port de fer contenant 2 seillées d’eau ou environ 1 L

    Item 2 pots de fer et une marmitte de mesme grandeur 30 S

    Item 3 autres petits pots de fer avec leur ( ?) 12 S

    Une bassine de cuivre 15 S

    2 chandeliers de cuivre de haulteur de plus d’un pied 1 L

    3 autres petits chanceliers de cuivre 1 L

    2 chaises usées et rompues couvertes de toile de lin 1 L

    Une pièce contenant 2 pantes de courtine de reseul de tout au plus 13 aulnes et demie de longueur ou environ 4 L

    Réseau (raiseaux, raizeaux, réseul, rézeau) évoque le mot « rets », filet de chasse, et l’étoffe imite la guipure ou le filet. Au 15e siècle, on trouve le mot « réseul » parmi les tissus d’ameublement. (Elisabeth Hardouin-Fagier, Les Étoffes, dictionnaire historique, ISBN : 2-85917-418-4 aux Éditions de l’Amateur)

    Une autre pante de rezeul de pareille longueur 30 S

  • Ce fait et attendu la basse heure avons requis lesdites parties continuer le présent demain à 7 heures … Du sabmedy 25 octobre an que dessus, avant midy, continuant ledit inventaire … en ladite salle de la maison seigneuriale de Saulgé
  • 7 aureillers (oreillers) 2 de duvet les autres de grosse plume revestus chacun d’une souille 4 L

    Une barate 5 S

    3 oyes 7 S

    3 poules et un coq 12 S

    3 cannes et un canard 10 S

    Plus a esté représenté en la cour de ladite maison de Saulgé une truie goronnière avecq 6 cochons de lait agés de 2 mois ou environ 11 L

    goronnière, truie goronnière : truie que l’on conserve pour la reproduction (M. Lachiver, Dict. du monde rural, 1997)

    Item un porc gras 12 L

    4 bœufs de harnois en poil rouge 150 L

    une charte ayant les roues ferres et l’essieu de fer 36 L

    Item une charte fustière non ferrée ayant l’essieu de fer 10 L

  • Item en la basse cour
  • 2 charues 2 paires de roelles un ayreau 3 socs un coultre une prellière ? une hauerer, 2 joings, 4 couroies, et autres ustancilles de labourage 10 L

    coutre : espèce de couteau en fer, à lame courte, à tranchant mouse, à dos épais, fixé à l’age de la charrue, en avant du soc, servant à fendre la terre verticalement (Lachiver, Opus cité)

    Item 20 chefs de bergail 20 L

    Item une aulge de pierre dure en ladite basse cour 5 S

    Item la pressoir de la maison seigneurial de Saulgé avecq la roue et corde dudit pressoir 30 L

    Outre lesdites parties nous ont déclaré que au lieu de la Saullaye y a un pressoir à roue que lesdits experts ont dit valoir la somme de 27 L

    Un méchant charlit rompu et une méchante couette et 2 traverslits 3 L

    Un petit coffre 10 S

    une petite table de bois de chesne avecq 2 treteaux 1 L

    tréteau : autrefois les tables étaient montées sur tréteau et non sur pieds de table fixés à la table et j’ignore à partir de quand on les a fixé à la table en Anjou (note d’Odile).

    Item 16 pippes de vin nouvel en futs neufs 1 400 L

    Item lesdites parties ont déclaré que au lieu seigneurial de la Foye ? y a un coffre de bois fermant de clef 45 S

    Un grand coffre et 2 petits au lieu de Vernusson et un petit bahut vieil et rompu vallant le tout 2 L

    Item a esté représente une dollouère (doloir) 1 L

    Item une hache, une sye (scie), et 2 crocs de fer 30 S

    Item 2 petits clavereulx (clavereau) 5 S

    Item 4 septiers mesure de Brissac de bled seigle et un septier de froment et un septier d’orge à ladite mesure, que lesdites parties ont dit estre provenues de l’année présente sur les lieux de Saulgé et la Saullaye prisés 18 livres le septier de seigle, 7 livres 5 sols le septier de froment et 100 sols le septier d’orge cy 36 L 5 S

    Tous lesquels meubles cy dessus inventoriés dont l’appréciation se monte somme toute 823 livres 9 sols 3 deniers sauf erreur sont demeurés en la possession desdites parties qui nous les ont monstrées et ont dit appartenir auxdits défunts Prevost et Amoureuse et que les meubles de la succession de Claude et François Prévost leurs frères et Ysabeau leur sœur décédés depuis le décès dudit Jean Prevost leur père auparavant le décès de ladite Amoureuse qui les aurait retenus

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.

    5 réponses sur “Inventaire des meubles de la maison seigneuriale de Saulgé-l’Hôpital, 1603

    1. Très instructif cet inventaire .Dommage que le livre dont vous parlez soit épuisé, mais « Au XVI et dans la première moitié du XVII, les frontières de la noblesse étaient floues et le mode de vie faisait le noble plus que le droit »JM CONSTANT dans Gens de l’Ouest Université du Maine ; il existe toujours ce type de difficultés matérielles. J’ai lu il y a déjà quelque temps un magazine Geo sur les châtelains de Mayenne actuels, qui ont du mal à entretenir leur patrimoine pour plusieurs raisons : taxes foncières +++, baisse des revenus agricoles, et famille nombreuse donc partage en parts égales, on a pu revoir ceci dans des documentaires TV sur les monuments historiques.

      Note d’Odile : tout n’était pas flou, j’en veux pour preuve le journal d’Etienne Toisonnier, écrit fin 17e siècle, qui ne s’y trompe jamais, et fait une magnifique distinction entre bourgeois et gentilhomme, qui est parfaitement exacte dans les sources d’archives. J’ai acquis d’ailleurs une profonde admiration pour ce journal au fil de ma frappe, car sur ce point il est totalement crédible. Dans cette bourgeoisie angevine de la fin du 17e personne ne s’y trompait, et Molière lui-même devrait vous rappeler des souvenirs. Personne ne s’y tompait.

      L’ouvrage dont je vous parle ne traite pas du 16e siècle, mais bien avant, et montre comment est venu l’appauvrissement des vrais nobles, car il existe bel et bien des preuves irréfutables de la noblesse, et la notion de flou est sans doute induite de nos jours par des politiciens car l’histoire est par trop souvent politisée, par certains historiens…

      Quoiqu’il en soit, l’inventaire que j’ai mis en ligne atteste la vie totalement hallucinante qu’on réservait à ces filles, avec des chaudrons usés contenant une piscine entière dans des cheminées immenses pleines de courants d’air… et même si vous doutiez de leurs origines, selon moi leur sort était peu enviable ; non mariables car non dotables, et gla gla (par ces jours-ci on peut comprendre ce que gla gla signifie)

      Ceci dit, on peut être certain qu’il ne s’agit pas à cette date de filles de bourgeois, car, je peux affirmer que les familles de bourgeois avaient à cette époque un solide sens des affaires. C’est sans doute un raisonnement a contrario, mais un raisonnement plus que fiable.

    2. Elisabeth, questionnée sur la provenance du GEO répond :
      c’est un GEO très ancien (années 90?) dans le fond du grenier ? ou malheureusement jeté lors d’un démenagement?, j’ai cité de mémoire, je me souviens du problème des impôts fonciers et de descendance nombreuse du à leur croyance et coutume familiale .ceux qui avaient fait le choix d’être agriculteurs depuis plusieurs générations s’en sortaient mieux,l’un disait qu’un de ses ancêtres avait dit » pour ne pas dépendre du marchand de vaches ,je serai marchand de vaches » la phrase (amusante et de bon sens)m’a frappée.Je vais regarder sur le site du journal… (rien sur le site) Cordialement EMK

    3. Pourquoi mon message ne passe-t-il pas et pourquoi mon nom reste-t-il affiché ? merci de votre réponse.
      Note d’Odile :
      Vous avez bien passé un message hier, mais sur un autre billet de ce blog. Vous pouvez le voir en cliquant sur votre nom colonne de droite de la page d’accueil du blog, qui affiche toujours les 10 derniers commentaires parus, et qui sont des liens vers le commentaire.
      Je me suis réservé un droit de regard sur les commentaires, pour la bonne tenue de ce blog.

    4. J’exploite un inventaire de 1749 à Tours et je n’arrive pas à trouver le sen de « souilles de toile », ni vraiment celui de « couette ensouillée. »
      Puis-je solliciter de l’aide?
      merci.

        Note d’Odile :
        Pas de soucis.
        Je constate avec amusement que l’Anjou a déteint en Tourraine ! Car c’est en Anjou qu’on dit ensouillure pour désigner la taie d’oreiller, ou la taie de la couette.
        Mais l’Anjou doit être un peu resté en moi, car j’utilise le terme ! Il est vrai que je suis un pur produit d’avant-guerre, comme on disait autrefois pour désigner tous ceux qui étaient nés avant la seconde guerre mondiale ! Sans doute le terme, en tant que parler, disparaîtra avec ma génération !
    5. Ayant le privilège ( en est-ce un ?) d’avoir presque 10 ans de plus que vous, je confirme votre définition pour avoir souvent entendu ce mot dans ma jeunesse.
      Dailleurs je lis dans  » Les locutions nantaises » par Paul Eudel:
      ENSOUILLURE – Toile à matelas ou à oreiller;

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