Dispense de consanguinité, Ampoigné, St Quentin les Anges (53), 1749, par René Delahaye

entre Pierre Delahaye et Renée Guillet veuve de Louis Pottier (Archives Départementales du Maine-et-Loire, série G)

Ce qui suit est une dispense de consanguinité du 4e au 4e degré, avec arbre généalogique dressé à l’époque sur les témoignages oraux par le curé de l’Hôtellerie de Flée. Toutes les dispenses déjà parues sur ce blog sont dans la catégorie MARIAGE de même que les contrats, et pour les retrouver soit vous cliquez sur la catégorie MARIAGE, soit vous écrivez DISPENSE dans la fenêtre de recherche de ce blog, car il est sur base MSQL et cela marche, essayez !.

Voici la retranscription de l’acte : Le 19 juin 1749 en vertu de la commission à nous adressée par Mr le vicaire général de monseigneur l’évêque d’Angers en datte du 17 du courant signée l’abbé de Verut vic. gen. et plus bas Gervais pour informer de l’empêchement qui se trouve au mariage qu’on dessein de contracter Pierre Delahaye de la paroisse de St Quentin et Renée Guillet veuve de Louis Pottier de la paroisse d’Ampoigné, des raisons qu’ils ont de demander dispense dudit empêchement, de l’âge desdites parties, et du bien précisément qu’elles peuvent avoir, ont comparu devant nous commissaire soussigné lesdites parties,

    scavoir ledit Pierre Delahaye âgé de 23 ans
    et ladite Renée Guillet âgée de 30 ans ou environ,
    accompagnés de René Delahaye de la paroisse de Mée, de Jean Bilheuc de la paroisse de St Quentin, de Renée Galon mère de ladite Renée Guillet de la paroisse d’Ampoigné, et de Jean Brillet aussi d’Ampoigné tous leurs parens, qui ont dit bien connoître lesdites parties,

et serment pris séparément des une et des autres de nous déclarer la vérité sur les faits dont ils seront enquis, sur le raport qu’ils nous ont fait et les éclaircissements qu’ils nous ont donnée, nous avons dressé l’arbre généalogique qui suit :

René Delahaye

  • Françoise Delahaye mariée avec René Galon – 1er degré – René Delahaye (ils sont frère et soeur)
  • René Galon marié avec René Carie – 2e degré – François Delahaye (ils sont cousins germains)
  • Renée Galon mariée avec René Guillet – 3e degré – Jean Delahaye
  • Renée Guillet veuve de Louis Pottier – 4e degré – Pierre Delahaye futur époux
  • Ainsi nous avons trouvé qu’il y a un empêchement de consanguinité du quatre au quatrième degré entre ledit Pierre Delahaye et ladite Renée Guillet veuve de Louis Pottier.
    A l’égard des causes ou raisons qu’ils ont pour demander la dispense dudit empêchement, ils nous ont déclaré que ladite Renée Guillet étant demeurée veuve dans la métayrie où elle est avec Renée Galon veuve de René Guillet sa mère, a des meubles et les ustenciles nécessaires pour faire valoir la métayrie, ce qui fait un avantage pour le garçon futur époux ;
    ils ont en outre déclaré que ladite veuve ayant deux enfants l’un d’environ 4 ans, et l’autre de quelques mois, est hors d’état de faire la métairie sans le secours dudit Pierre Delahaye qu’elle trouve propre pour cela, et même d’élever ses enfants, (j’ai bien lu « métairie » et je suis étonnée car une métairie était assez grande et il fallait plusieurs bras pour l’entretenir, or manifestement elle est seule. Je ne suis donc pas certaine qu’il s’agisse bien d’une métairie et Mr le curé de l’Hôtellerie de Flée a sans doute fait erreur ?)
    et comme leur bien ne monte qu’à la somme d’environ 100 livres en meubles et ustenciles nécessaires, ledit Pierre Delahaye n’ayant presque rien, ils se trouvent hors d’état d’envoyer en Cour de Rome pour obtenir la dispense dudit empêchement, ce qui nous a été certifié par lesdits témoins ci-dessus nommés, et qui nous ont déclaré ne savoir signer, de ce enquis, (ce peu de fortune confirme mes doutes sur le niveau de métayer, car les métayers sont bien plus aisés que cela ! Sans doute s’est-il trompé sur le chiffre, qui aurait été de 1 000 livres et cela convient mieux au niveau d’un métayer, et cela n’aurait pas obligé à aller en court de Rome, puisque nous avons déjà vu que le seuil était fixé à 2 000 livres, ce qui était relarivement élevé)
    fait à l’Hôtellerie de Flée, lesdits jour et an que dessus. Signé Allard, curé de l’Hôtellerie

    Cette carte postale est issue de collections privées qui sont publiées sur mon site. Vous remarquerez le clair de lune, absoluement remarquable, et vous trouverez toute une collection de clair de lune sur mon site. Ces effets de nuit furent une mode, et sont bien entendu obtenus par truquage.

    Pas moyen hier et aujourd’hui de se connecter sur le serveur du Conseil Général de la Mayenne, qui est encore en panne. Cela lui arrive souvent, et toujours longuement, c’est à dire des heures et des heures. Espérons que les vacances étant, ils trouveront un technicien de maintenance prochainement ! en attendant de changer de prestataire… par cause de défaillances multiples..

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet seule une citation ou un lien sont autorisés.

    Dispense de consanguinité, Durtal, 1734, entre Mathurin Bernier de Bazouges et Marguerite Renier

    (Archives Départementales du Maine-et-Loire, série G)

    Je me suis plantée le 23 juin dernier et je vais refaire le billet sur l’avaleur de vin, mais aujourd’hui je n’en ai pas le temps car je suis en famille, alors je vous sors un billet tout préparé, mais tou plein de miel, et il me plaît beaucoup.

    Cette dispense dit avoir dressé l’arbre généalogique, mais ne le donne pas, alors qu’on l’a d’habitude. Mais elle donne un très joli motif, très touchant. Je vous laisse le découvrir :

    Le 7 février 1734 en vertu de commission à nous curé de Notre Dame de Durtal, adressée par monsieur le vicaire général de monseigneur l’évêque d’Angers en datte du 6 du courant, signée Le Gouvello et plus bas Gambier pour le secrétaire, pour informer de l’empêchement se trouvant au mariaga qu’on dessein de contracter Mathurin Besnier homme veuf de la paroisse de Bazouges, et Marguerite Renier aussi veuve de la paroisse de Cré
    des raisons qu’ils ont de demander dispence dudit empechement et du lien précisément que lesdites parties peuvent avoir, ont comparu devant nous commissaire soussigné lesdittes parties accompagnées, scavoir ledit Mathurin Besnier d’André Besnard son beau père, de René Heslot son beau-frère, et ladite Marguerite Renier d’Urbain Renier son frère et de Louis Renier son oncle, qui ont dit connoistre lesdittes parties, et serment pris des uns et des autres, sur le rapport qu’ils nous on fait et l’éclaircissement qu’ils nous ont donné, après avoir dressé l’arbre généalogique de leur famille,

    nous avons trouvé qu’il y a un empechement de consanguinité du 4 au 4e entre ledit Mathurin Besnier et ladite Marguerite Renier, (en d’autres termes ils sont cousins issus de germain, aliàs remués de germain)

    à l’égard des raisons de demander dispence dudit empechement ils nous ont déclaré que quand lesdittes parties se sont mises par accord, elle ne scavoient pas être parentes dans les degrés prohibés et que sans cette bonne foy elles ont été publiées deux fois,
    seconde raison c’est que leur peu de bien étant voisins se peuvent mettre l’un avec l’autre,

    la troisième raison c’est que le veuf épousant sa parente dont il connoit la douceur il espère qu’elle aura plus d’amitié pour trois enfants qu’il a et qu’elle les élevera mieux, (c’est merveilleux de lire cela !)

    à l’égard du bien des parties lesdits témoins nous ont assuré que les biens des dittes parties suivant l’inventaire qui en a été fait par Me Havard notaire à La Flèche, ne se monte pour les deux qu’à 700 livres, et par conséquent qu’ils se trouvent hors d’état d’envoier en cour de Rome pour obtenir dispence dudit empechement, ce qui nous a été certifié par les témoins cy dessus qui ont déclaré ne scavoir signer de ce enquis, (nous avons vu ensemble que le seuil pour devoir envoyer en Cour de Rome est fixé à 2 000 livres)

    fait à Durtal en notre presbitaire ledit jour et an. Signé Baumeau curé de Notre Dame

    Ce papa qui aime ses trois enfants avec tant de sollicitude, c’est une témoignage rarissime du passé, car on a peu de traces des sentiments dans quelque acte que ce soit… alors profitez de ce miel…

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    Dispense de consanguinité, Brain-sur-les-Marches (53), 1769, par René Martineau, entre Jean Fadier et Marie Galisson

    (Archives Départementales du Maine-et-Loire, série G)

    Bonjour, je suis heureuse que mes relevés de Chamteussé aient été utiles à la Baule… Cela me donne du coeur à l’ouvrage, car je me sens utile.

    Voici la retranscription d’une dispense, dans son orthographe originale : Le 7 novembre 1769, en vertu de la commission à nous adressée par monseigneur l’évêque d’Angers en date du 3 octobre 1769, signée Caqueray vicaire général, et plus bas Boulnoy secrétaire, pour informer de l’empeschement qui se trouve au mariage qu’ont dessein de contracter Jacques Fadier et Marie Galisson tous deux de la paroisse de Brain sur les Marches, des raisons qu’ils ont de de mander dispense dudit empeschement, de l’âge desdites parties, et du bien précisément qu’elles peuvent avoir, ont comparu devant nous commissaire soussigné lesdites parties, scavoir ledit Jacques Fadier, fils de feu Jacques Fadier et de Renée Dolboy absente pour cause de maladie, et consentante, âgé de 30 ans, et ladite Marie Galisson, fille de deffunct Pierre Gallisson et Jeanne Martineau présente et consentante, âgée de 26 ans accompagnez de René Dolboy oncle du garçon, demeurant à Brain, François Pipart, cousin du garçon et de la fille, demeurant à Brain, Jean Curris beau-frère demeurant en la paroisse de Rouge, Jacque Martineau parent du côté du garçon et de la fille demeurant à Brain, François Nepveu beau-frère du garçon, demeurant aussi en Brain sur les Marches, qui ont dit bien connaître lesdites parties, et serment pris séparément des uns et des autres de nous déclarer la vérité sur les faits sont ils seront enquis, sur le rapport qu’ils nous ont fait et les éclaircissements qu’ils nous ont donné nous avons dressé l’arbre généalogique qui suit :

    Souche commune : René Martineau, duquel sont issus :

  • Michelle Martineau mariée à Fiacre Fadier père de – 1er degré – René Martineau père de
  • Jacques Fadier, père de – 2e degré – René Martineau père de
  • Jacques Fadier, père de – 3e degré – Jeanne Martineau mariée à Pierre Galisson, mère de
  • Jacques Fadier, qui veut épouser Marie Galisson – 4e degré – Marie Galisson du mariage de laquelle il s’agit
  • ainsi nous avons trouvé qu’il y a un esmpeschement de consanguinité du quatrième au quatrième degré entre ledit Jacques Fadier et ladite Marie Galisson

    à l’égard des causes ou raisons qu’ils ont pour demander la dispense dudit empeschement, ils nous ont déclaré que ladite Marie Galisson est fille, âgée de plus de 25 ans, sans avoir trouvé d’autre parti qui lui convient,

    que ledit Fadier et ladite Galisson sont nez en la paroisse de Brain si petite que les habitans sont presque tous parents, ou alliez,
    que depuis longtemps ils se sont recherché pour le mariage à cause de la grande amitié qu’ils se portent l’un à l’autre

    quant aux biens que possèdent lesdits Jacques Fadier et Marie Galisson, nous avons vérifié par les déclarations qu’ils nous ont faites, et celles des parents ici présents et cy-dessus dénommez

    que ledit Jacques Fadier ne possède aucun bien fond tant du côté paternel que maternel, qu’il peut seulement avoir tant en meubles qu’en argent la somme de 400 ou 500 livres gagnez par son travail et industrie.
    que ladite Marie Galisson n’a aucun bien meuble outre les hardes à son usage, ayant jusqu’à présent travaillé uniquement au profit de la communauté de sa mère, frère et soeurs, qu’il peut y avoir dans la communauté envirion 500 à 600 francs de biens meubles, et environ 100 livres de rente en biens fonds et acquets, dont la moitié appartient à la mère actuellement vivante, outre ses droits matrimoniaux, douaire de l’autre moitié, et restant partageable entre ledite Marie Galisson et 6 autres frère et soeurs

    Ainsi, ils se trouvent hors d’état d’envoyer en cour de Rome pour obtenir la dispense dudit empeschement, ce qui nous a été certifié par lesdits témoins cy-dessus dénommez, et qui nous ont déclaré ne scavoir signer, de ce enquis, fors les soussignez avec nous, fait à Fontaine-Couverte les susdits jour et an que dessus. Signé : F. Pipard, Jacque Martineau, Jean Curie, Marie Gallisson, Julien Marie Legault prieur curé de Fontaine-Couverte

    Pour obtenir les dispenses, vous prenez ci-contre, colonne de droite, la catégorie MARIAGE, ou bien vous tappez DISPENSE dans la fenêtre de recherche. D’ailleurs vous pouvez tapper n’importe quel mot ou patronyme dans cette fenêtre, et si ce blog en parle vous avez la réponse.

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    Dispense de consanguinité : méthode de calcul des degrés au 18e siècle

    La méthode de calcul est simple. Suivez bien :

    Le plus important est de compter à partir de l’ancêtre commun (et non l’inverse comme on tente généralement de le faire) :

      Ses enfants sont le 1er degré : ils sont frère et soeur

      Ses petits enfants sont le 2e degré : ils sont cousins germains

      Ses arrière petits enfants sont le 3e degré : ils sont cousins issus de germain, aliàs remués de germain

    On dit de 2 cousins issus aliàs remués de germain, qu’ils sont parents du 3e au 3e degré.
    On dit de 2 cousins germains qu’ils sont parents du 2e au 2e degré.

    Voici un exemple paru le 19 mai dernier ici

    Julien Robineau qui est la souche

      Julien Robineau – 1er degré – Jeanne Robineau
      Julienne Robineau – 2e degré – Julien Renier
      Renée Anger – 3e degré – Julienne Renier
      Jean Avranche – 4e degré

    Dans le cas ci-dessus, ils étaient parents du 4e au 3e degré, donc l’un est l’enfant d’un cousin issu de germain de l’autre. Lorsque je vous publie ici des dispenses, je mets toujours le nombre de degrés ainsi, tels que les prêtres les calculaient, et tels qu’ils apparaissent dans les dispenses.

    Tout n’a pas toujours été aussi simple depuis le 11e siècle, et voici une brève histoire de ces calculs, telle que je l’ai publiée ici le 19 janvier sous le titre MARIAGE ILLEGITIME :
    Le mariage pouvait être décrété illégitime en cas de consanguinité découverte après coup, probablement par dénonciation…, entraînant les enfants issus de ce mariage dans l’illégitimité. Cette règle fut organisée au 4e siècle. Elle a été étudiée par Jack Goody dans son ouvrage l’évolution de la famille et du mariage en Europe, Armand Colin, 1985, préface de Georges Duby. Voici le résumé :
    Stimulés par les ethnologues et les démographes, les historiens depuis vingt ans se sont mis à scruter l’histoire des réalités familiales en Europe. Jack Goody refuse les idées reçues. Guidé par son expérience d’anthropologue acquise en Afrique, il entreprend d’interroger sur la longue durée les modèles de parenté, soucieux notamment d’expliquer les différences qui ont clivé le bassin méditerranéen au IV » » siècle. Il souligne ainsi le rôle déterminant joué par l’Église dans l’Occident médiéval.
    Secte minoritaire, elle devient alors une organisation dont les intérêts exigent qu’elle constitue et défende un patrimoine elle va ainsi construire un système de règles où sont proscrites des pratiques telles que l’adoption, le divorce, le concubinage, les unions entre proches. Prenant en main les institutions du mariage, des donations et de l’héritage, elle favorise la mobilité de la terre, son aliénation, donc sa dévolution éventuelle à l’Église, et l’accumulation du capital entre ses mains. Le mariage sur consentement mutuel, la liberté de tester, les préceptes de la morale conjugale qu’elle impose assurent son pouvoir spirituel mais aussi temporel, celui du plus grand seigneur foncier.
    Traduit d’un ouvrage tout récent, cet essai « remarquable et dérangeant « , selon Georges Duby, fournira aux historiens et aux anthropologues un cadre rigoureux de réflexion et il séduira par l’originalité de ses perspectives le public des non spécialistes désireux de mieux connaître l’évolution de nos structures familiales.
    Jack Goody, ancien directeur du département d’anthropologie de l’université de Cambridge et récemment chargé d’enseignement à l’École des hautes études en sciences sociales, est mondialement connu pour ses recherches africanistes et son effort pour concevoir les modèles familiaux dans leur complexité et leur universalité.

    Cet arbre de consanguinité, dressé au 11e siècle, est l’une des multiples représentations de la consanguinité à l’époque.
    L’actualité veut qu’un Colloque international ait lieu les 24-26 janvier 2008 à l’ENSSIB École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques Écritures : sur les traces de Jack Goody autre aspect de son œuvre.

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    Dispense d’alliance spirituelle, Saint-Poix (53), 1754 entre Julien Triboueil et Marguerite Hubert

    Autrefois le fait d’être parrain et marraine d’un enfant constituait une alliance spirituelle, entre le parrain et la marraine, mais aussi entre chacun d’eux et les parents de l’enfant. Ici, il s’agit d’une alliance spirituelle avec le père de l’enfant.

    (Archives Départementales du Maine-et-Loire, série G) Le 24 mai 1754, en vertu de la commission à nous adressée par Monsieur le vicaire général de Monseigneur l’évêque d’Angers en datte du 17 dudit mois, signée Houdbine vic. gén. et plus bas Pean, pour informer de l’empêchement qui se trouve au mariage qu’on dessein de contracter Julien Triboueil, veuf de Jeanne Viel, closier à la Réauté paroisse de Saint Poix et Marguerite Hubert de la même paroisse, domestique chez ledit Triboueil, des raisons qu’ils ont de demander dispense dudit empêchement, de l’âge desdites parties et du bien précisément qu’elles peuvent avoir, ont comparu devant nous commissaire soussigné lesdites parties,
    scavoir ledit Triboueil, âgé de 30 ans et ladite Marguerite Hubert, âgée de plus de 24 ans, accompagnés de René Viel closier à Gatechevre paroisse de St Poix, beau-père dudit Triboueil, de Jeanne Triboueil sa soeur, closière au Chesnetort paroisse de Méral, de Julienne Bobon mère de ladite Hubert, de Julien Hubert son frère, et Rose Hubert sa soeur, ces trois derniers demeurans aux Closeaux paroisse de St Poix, qui ont dit bien connoitre lesdites parties, et serment pris séparément des uns et des autres de nous déclarer la vérité des faits dont ils seront enquis, sur le rapport qu’ils nous ont fait et les éclaircissements qu’ils nous ont donné
    Nous avons trouvé qu’il y a entre ledit Julien Triboueil et ladite Marguerite Hubert un empêchement d’alliance spirituelle à raison du baptême parce que ladite Hubert aurait nommé à deux des enfants dudit Triboueil
    à l’égard des causes ou raisons qu’ils ont pour demander la dispense dudit empêchement, ils nous ont déclaré que ledit Julien Gerboeuil (sic) est chargé de 5 enfants et débiteur envers ladite Marguerite Hubert qu’il auroit besoin d’épouser pour l’éducation de ses enfants et le bien de ses affaires, et que le public étant informé qu’ils se sont recherché pour le mariage quoique sans aucune familiarité scandaleuse, il y auroit bien de craindre que la fille qui le sert depuis 4 ans ne trouvât point à qui se marier dans ladite paroisse de St Poix qui d’ailleurs est un lieu si petit que les habitans sont presque tous parens ou alliés
    et comme leurs biens ne monte (sic) pas à la somme de 200 livres en meubles sans aucun fond, ledit Triboueil devant infiniment plus qu’il n’a, et ladite Hubert n’ayant que quelques habllemens de peu de valeur, ils se trouvent hors d’état d’envoyer en cour de Rome pour obtenir la dispense dudit empêchement, ce qui nous a été certifié par lesdits témoins ci-dessus nommés et qui ont déclaré ne scavoir signer de ce enquis, fait à St Poix ledit jour et an que dessus. Signé Reymonder curé de Cuillé.

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    Dispense de consanguinité, Brain-sur-les-Marches (53), 1755, avec bulle de Rome entre Jacques Dutertre et Renée Girard

    (Archives Départementales du Maine-et-Loire, série G)

    Ils ont eu dû passer par Rome or nous avons vu dans un précédent billet que le seuil était de assez élevé et fixé à 2 000 livres, ce qui signifie qu’ils possèdent au moins cela. Le document de dispense fait 16 pages, dont la fulmination de la bulle de Rome, en latin… Je vous épargne le tout, et ne restitue que l’essentiel, que voici :

    Jacques Dutertre, duquel serment pris de dire vérité sur les faits par luy avenuz dans la bulle de dispense de mariage qu’il nous a représenté de laquelle luy a esté fait lecture … a dit se nommer Jacques Dutertre, âgé de 26 ans ou environ, laboureur, demeurant paroisse de Brain sur les Marches,
    à quel degré il est parent de Renée Girard impétrante : a dit qu’ils sont parents du 3 au 3e degré de consanguinité

    René Girard (souche commune)

  • René (écrit « René » mais manifestement une fille « Renée » mariée à un Dutertre) Girard – 1er degré – Mathurin Girard
  • Jean Dutertre – 2e degré – Pierre Girard
  • Jacques Dutertre impétrant – 3e degré – Renée Girard impétrante
    1. si à cause de la petitesse du lieu de la naissance de l’impétrante et de lui impétrant, l’impétrante ne peut trouver d’homme de condition pareille à la sienne avec qui elle puisse se marier :

    a répondu qu’à cause de la petitesse du lieu de la naissance de l’impétrante il a connaissance que l’impétrante ne peut trouver d’homme de condition égale à la sienne avec lequel elle puisse se marier

      s’il na esté fait aucune violence à ladite Girard pour la faire consentir à se marier avec lui :

    a dit que non s’il fait profession de la religion catholique apostolique et romaine : a dit que oui Signé J. Dutertre

    Renée Girard de laquelle serment pris de vérité sur les faits par elle avenus dans la bulle de dispense de mariage … a dit se nommer Renée Girard, fille, âgée de 22 ans ou environ, demeurant paroisse de Brain sur les Marches. (suivent les mêmes questions qu’au garçon)

    René Girard … a dit se nomme Pierre (sic, et René plus haut) âgé de 63 ans ou environ marchand demeurant paroisse de Brain sur les Marches – S’il connaît les impétrants : a dit qu’ils sont parents du trois au troisième degré de consanguinité … (suivent les mêmes questions). Il signe

    Jean Lenfantin … a dit se nommer Jean Lenfantin âgé de 35 ans ou environ laboureur demeurant paroisse de Drouges diocèse de Rennes … (mêmes réponses)

    Pierre Dutertre … a dit se nommer Pierre Dutertre âgé de 36 ans ou environ, laboureur, demeurant paroisse de Drouges diocèse de Rennes (mêmes réponses, nous sommes déjà au folio 10 de 16, courage… on va atteindre la fin…). Il signe

    Mathurin Dutertre âgé de 25 ans laboureur paroisse de Brain sur les Marches etc… Il signe

    (les 4 derniers folios sont soporifiques, c’est la ritournelle de dispense… d’autant que ces 16 pages sont d’une écriture patte de mouche, très pénible… )

    En conclusion : il y avait des laboureurs aisés (au moins un) à Brain sur les Marches, assez aisé pour devoir payer les frais de dispense en cour de Rome, et nous avons vu dans une précédente dispense que le seuil était fixé à 2 000 livres de biens. Je remarque aussi que tous signent… ce qui est assez notable dans une petite paroisse…

    P.S. Marie-Laure m’ayant envoyé le mariage, le voici :

    Le 27e jour de janvier 1756 après la publication du premier banc (sic) de mariage, la dispense des deux autres aiant été accordée par monseigneur levêque d’Angers en date du 8 de novembre 1755, signé Houdebine vicaire général, et plus bas par monseigneur Bournard avec paraphe, et vu la dispence de consanguinité accordée en cour de romme par la grace du saint siège expédié à la daterie les ides de septembre l’an de l’incarnation de notre seigneur 1755 scellé en plon (on a l’orthographe qu’on peut, mais vous reconnaîtrez que le sceau de plomb est sérieux), et avec las de Chauvré contrôlée et enregistrée à Paris selon les formes requises et nécessaires comme il est certifié par la fulmination de la ditte dispense, faite par monsieur Houdebine officiel en datte du même jour et an que la dispense des bans ci-dessus énoncée, signée par le roy avec paraphe son greffier, lesquelles deux dispenses et fulmination ont été duement insinuées au greffe des insinuations ecclesiastique le même jour et an que dessus signe Pellé avec paraphe, j’ai, prêtre vicaire de la paroisse de Seurdre en ce diocèse, donné du consentement du sieur prieur de Brain sur les Marches, la bénédiction nuptiale à h. h. garçon Jacques Dutertre âgé de 27 ans fils de feu h. h. Jean Dutertre et de h. femme Renée Girard ci présente et consentente, et à h. fille Renée Girard fille de h. h. Pierre Girard et d’h. femme Jeanne Faguer aussi présent et consentant, ont été présent Pierre Chevalier, Marie Renier et plusieurs autres parents amis soussignés. Signé : J. Dutertre, M. Dutertre, J. Dutertre vic. d’Armaillé, M. Girard prêtre vic. de Seurdre.

    C’est fabuleux tout ce qu’on y apprend encore :
    les demandes à Rome passaient par Paris
    à son retour de Rome, la dispense passe non seulement par Paris, mais par la signature du roi, et là je n’en reviens pas, je ne pensais sincèrement pas que le roi s’occupait d’aussi petites choses…
    la dispense de Rome voyage scellée sous plomb. Là encore je suis médusée, car je croyais que la cire était universelle…
    le prêtre qui officie est vicaire à Brains et proche parent, et un autre prêtre, proche parent est vicaire à Armaillé, donc la famille donne beaucoup de prêtres
    le marié, comme la mariée, ont droit au qualificatif h. h. et h. femme, c’est à dire honnête homme et honnête femme, généralement réservés aux paroissiens notables. On est donc bien dans un milieu relativement aisé, et en plein dans la fable de La Fontaine

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