Les frères Gabriel et Jacques Guiboust amortissent une très ancienne rente foncière : Lonlay-le-Tesson (61) 1576

Nous sommes en Normandie aujourd’hui !
Le vocabulaire de ventes à rente foncière est FIEFFE que je vous ai mis selon le dictionnaire d’époque.

Et comme j’ai déjà expliqué ici, en Normandie ceux qui ne savent pas signer font un signe dit « marque », et vous allez voir plusieurs de ces marques.

Cet acte est aux Archives Départementales de l’Orne, Ferté-Macé (Orne, France) | 24/04/1576 – 09/04/1577 | AD61 4E172/1 vue 379/439 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Du jour et an [3 mars 1576] au lieu et manoir seigneurial du Grais, devant les tabellions, fut présent noble homme Jacques de Thyboust (s), sieur du Grais, lequel tant etc renonçant au droit de condition afin d’héritage et remis es mains de honnêtes hommes Robert et François dits Gabriel, frères, comme représentant le droit de François et Jacques dit Guiboust, fils de Michel, ainsi qu’il disent, et es mains de Jean Guiboust fils de défunt Guillaume, à ce présents, lesdits Gabriel, de la paroisse de Lonlay le Tesson et lesdits Guiboust, de la paroisse du Mesnil près Briouze, qui ont retiré entre eux, chacun tiers à tiers, c’est à savoir 50 sols de rente restant du nomre de 100 sols tz que ledit sieur du Grais disoit avoir droit d’avoir et prendre par chacun an sur lesdits Gabriel et Guiboust, à cause de fieffe d’héritages

Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500) http://www.atilf.fr/dmf/definition/fieffe
FIEFFE, subst. fém. Région. (Normandie) DR. FÉOD. « Concession d’un bien à perpétuité, moyennant le paiement d’une rente fixe perpétuelle »

baillés à ladite rente, assis en la dite paroisse du Mesnil … selon le contrat de la création de la dite rente qu’ils disent estre passé devant les tabellions de Briouze le 1er mars 1503 que ledit sieur du Grès promet rendre auxdits Gabriel et Guiboust comme quite et amorty et … aultre racquit que ledit sieur du Grès disoit avoir esté par cy davant fait d’une moitié desdits 100 sols de rente et tel effet que ledit contrat se contient pour toute garantie, sauf du fait et empeschement dudit sieur du Grès seulement ; et fut ladite rendue ainsi faite audit droit de condemnation que ledit sieur du Grès disoit estre porté par ledit contrat de création et en obéissance à iceluy, moyennant le prix et somme de 50 livres tz que ledit sieur du Grès cognait et confesse luy avoir esté payé et remboursé pour lesdits 50 sols de rente ainsi rendue par ce présent, dont ledit sieur du Grès s’en est tenu à comptant et bien payé et remboursé par devant lesdits tabellions, et a ledit sieur du Grès quité lesdits Gabriel frères et Guiboult de tous les arrérages deubz et escheuz de ladite rente ainsi rendue et de tout le temps passé au moyen des … payements qu’il confesse en avoir receuz pour lesdits arrérages dont il s’en est par semblable tenu pour comptant, et quant ad ce tenir obligent biens et … ; présents honnête homme Gervais (s) Héron Beaudouit, de la paroisse de Beauvain et Laurent Delange de la paroisse du Grais tesmoins.

Odile Halbert – Lorsque vous mettez mes travaux sur un autre site ou base de données, vous enrichissez leurs propriétaires en leur donnant toujours plus de valeur marchande dans mon dos

François Williamson, écossais, seigneur de Lonlay-le-Tesson (Orne) par alliance en 1532 avec Jeanne de Saint-Germain

Son père, Thomas Williamson, écossais allié aux Stuarts, était venu s’établir en France en 1495, sous le règne de Charles VIII. Il était l’un des 24 archers de la garde écossaise du maréchal d’Aubigny, son allié, et avait épousé Marguerite Rault, qui lui avait apporté les terres de Cahan et du Ménil-Hermé, puis avait acquis d’autres terres.
Je viens de commencer la numérisation de l’ouvrage sur Lonlay-le-Tesson, dont j’avais aussi mis en ligne récemment des retranscriptions totales de BMS. J’ai mis en ligne ce jour l’histoire féodale de Lonlay-le-Tesson, et le reste de l’ouvrage suivra.
Je cherche un (des) volontaires relecteur (s) correcteur (s) pour ce travail. Il suffit seulement de me signaler les fautes de frappe.

Confirmation en 1701 à Lonlay-le-Tesson

En 1701, le registre paroissial de Lonlay-le-Tesson conserve la liste des confirmés,

La confirmation est l’un des 7 sacrements de l’église Catholique, le quatrième en ordre. L’évêque, et lui seul, forme le signe de la croix sur le front de l’homme baptisé pour l’affermir et le fortifier dans la grâce reçue au baptême. Pour être confirmé il faut être en âge de comprendre les fondements de la religion catholique, ce qui donne environ 12 à 13 ans.
En 1701, le registre paroissial de Lonlay-le-Tesson conserve la liste des confirmés, et dans sa grande bonté le prêtre donne pour chacun le nom des parents et l’âge.
Compte tenu de la pauvreté du registre auparavant, c’est donc une source d’informations non négligeables.
Les confirmants confirmés sont fort nombreux, bien trop pour une petite paroisse, et à la lecture on découvre que l’évêque avait négligé Lonlay-le-Tesson depuis longtemps !
En effet, des garçons de 33 ans, 42 ans et même un de 62 ans sont confirmés. Les filles adultes sont moins nombreuses que les garçons, mais on note l’une de 30 ans, 40 ans, et même une de 72 ans.
A la lecture des garçons, on pourrait penser qu’ils sont tous célibataires car nommés par leur parents, ce qui signifie par ailleurs généralement qu’ils ne sont pas mariés, sinon ils serait nommés par le nom de leur épouse.
Pourtant, chez les filles, je lis bien VEUVE pour l’une d’entre elles.
Je suis intriguée, alors si vous avez des éléments d’histoire de la confirmation qui puisse indiquer comment les confirmants étaient recrutés, merci de me faire signe dans les commentaires ci-dessous.
Etait-ce seulement sur le fait de ne jamais avoir encore reçu ce sacrement ? J’ajoute que j’ai consulté le rituel de Nantes de 1776, mais en vain. Il ne traîte pas de la confirmation qui n’est pas une attribution du prêtre, et n’indique pas quels confirmants présenter à l’évêque.
Bien entendu, je l’ai relevé et mis en ligne avec les BMS de ces années là.
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Lonlay-le-Tesson, Orne

Merci infiniement à Mr Foucher, directeur des Archives Départementales de l’Orne, pour ses efforts dans la mise en ligne de ses archives. Grâce à son site, j’ai pu du haut de la tour où je demeure dans l’ensemble de la banlieue sud de Nantes, si loin de l’Orne chère à mon coeur, retranscrire en ce mois de novembre, le début des ruines du registre de Lonlay-le-Tesson, où se perdent mes LECOURT.

Je fais des retranscriptions parce qu’elles sont bien plus que des tables : les retranscriptions sont à la fois TRI lissé des patronymes, et, entre crochets retranscription de l’acte, ce qui facilitera aux non paléogaphes leur lecture.

Cette retranscription faite, il s’avère que Lonlay-le-Tesson est vraiement ruinée (registre trop abimé), lacunaire, et peu bavarde… les femmes n’y apparaissent souvent que sous le nom de leur époux… hélas !

Voir ma page sur Lonlay-le-Tesson

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