Le rôle de taille de la paroisse de Mozé-sur-Louet, 1662

Nous étions hier dans les vignes la sous ferme du droit des Aides à Mozé-sur-Louet, aujourd’hui nous restons dans les vignes de Mozé.

Les registres paroissiaux de Mozé-sur-Louet ont souffert des guerres de Vendée, et seules les années 1668 et suivantes nous sont parvenues. C’est d’autant plus frustrant pour les généalogistes que la population y montre une remarquable stabilité, aussi peu de chances de remonter sur les paroisses voisines.

Mozé-sur-Louet, collection particulière, reproduction interdite
Mozé-sur-Louet, collection particulière, reproduction interdite

Pierre Grelier et moi-même sommes heureux de vous proposer le rôle de taille de Mozé-sur-Louet en l’année 1662. Ceci est un travail d’intérêt général, mis bénévolement à votre disposition, et relevant de la propriété intellectuelle : reproduction autorisée sur une seule machine privée.

Le rôle de taille de Mozé-sur-Louet donne 419 feux donnant le nom du chef de famille et le village.
En outre, 334 feux sont donnés avec le nom du métier, ce qui m’a permis de faire une analyse très fine de la situation sociale, par cétagorie.
Si la vigne domine, elle montre de grandes disparités de revenus. Les jeunes vignerons en particulier semblent posséder moins de vignes que les anciens, et sont donc généralement moins aisés.
La paroisse compte 47 journaliers, soit plus de 10 % et ils représentent une classe défavorisée.
Les veuves montrent la même disparité que celle que j’avais observée dans les autres rôles de taille, et si j’insiste sur ce point c’est qu’on mavait autrefois à l’école, appris la veuve et l’orphelin comme très pauvres, or il existe des veuves très aisées…

Mais la paroisse se distingue surtout par la présence de 16 meuniers, 10 notaires dont un royal, et 3 sergents royaux ! Enfin, on y dénombre par moins de 3 merciers.

    Voir ma page sur Mozé-sur-Louet et le rôle de taille de 1662
    Voir tous les rôles de taille mis sur ce site, et comprendre la taille.

Ce site met à votre disposition pas moins de 17 rôles, dont 15 concernant le Haut-Anjou. Le plus ancien date de 1595, et la plupart de ces rôles sont extraits des fonds des minutes des notaires conservés aux Archives Départementales.

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Les collecteurs des tailles de la paroisse de Challain, 1630

Voici encore un Pouriatz, prénommé Maurice. Il est collecteur des tailles de la paroisse de Challain en 1630, avec 7 autres. Ici, il n’est pas question de l’impôt, mais d’une dette des paroissiens de Challain, pour laquelle il fallait lever la somme sur tous les paroissiens, et c’est là que les collecteurs ont dû oeuvrer, en plus de leur collecte d’impôt.
Il ne sait pas signer : j’avais autrefois expliqué sur mon site qu’un collecteur d’impôt pouvait être illetré. Il lui suffisait de savoir compter, ce qui est différent, et il y avait beaucoup plus de gens sachant compter que sachant lire. Mais surtout il devait avoir suffisamment d’ascendant moral pour que ces concitoyens lui fasse confiance, non seulement pour la récolte des fonds, mais surtout pour l’esgail ou département de la somme sur chacun.

    L’esgail est le terme ancien de département, qui figure encore souvent au 16e et début 17e siècle, pour égailler c’est à dire répartir les sommes à prélever sur chacun, c’est ce que nous appelons la répartition.

En effet, la taille était prélevée par paroisse, et chaque année la somme variait, venant d’en haut, jusqu’à la paroisse. Là, les collecteurs, élus chaque année, avaient d’abord pour mission de faire ce fameux esgail ou département. Tâche oh combien délicate !!! Je ne sais pas si vous imaginiez définissant en 2008 par chaque membre de votre commune, la répartition du montant de l’IRPP !!!

    En 2008, selon l’Agence Nationale de Lutte contre l’Illetrisme ANLCI, l’illetrisme en France concerne plus de 3 millions de Français ! J’ai vu des émissions terrifiantes sur ce problème : même pas voir le nom d’une rue ! Et je reste persuadée qu’autrefois les illetrés n’avaient pas à vivre de telles galères !

Revenons à nos collecteurs. Donc, ils devaient d’abord se réunir chez un notaire du coin ou greffier ou notaire greffier, qui rédigeait le document. On partait sans doute du document de l’année précédente, puis on passait en revue tous les villages, feu par feu : untel est décédé, reste sa veuve, untel est un peu plus aisé, etc… et on aboutissait généralement à une première mouture, en forme de brouillon, et souvent, dans les actes notariés où j’ai pu trouver de telles listes, elles ressemblaient fort à un brouillon avec ratures, car bien sûr, lorsque le greffier avait fait le premier total, il y avait le plus souvent besoin de rajustements.
Bref, je trouve que cela n’était pas rien moralement ! En tous cas cela coûtait peu à la collectivité !!!

    En 2008, Eric Woerth, a dépensé des sommes astronomiques pour Copernic, le nouveau système d’information fiscal, qui est un ensemble de logiciels spécifiques visant à traiter les recettes de l’Etat et possédant quelques fonctions connexes nécessaires au fonctionnement administratif.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6 – Voici la retranscription de l’acte : Le 27 novembre 1630 avant midy, par devant nous Louys Coueffe notaire royal Angers furent présents personnellement establis et duement soubzmis Me Jacques Demariant Sr de Bellanger advocat au siège présidial de ceste ville y demeurant paroisse St Michel du Tertre créancier de René Desmas, et Me Jehan Cocu Sr de la Chaussée aussy advocat audit siège demeurant en ceste ville paroisse St Maurille ayant les droictz de Me René Pinczon son beau-frère quiles avoit dudit Desmas,

lesquels ont receu contant en notre présence de Maurice Pouriatz, André Manceau, Mathurin Guerin, René Menard, Jullien Cottier, René Blouin, François Ballu et Macé Guillier collecteurs des tailles de la paroisse de Challain en l’année présente scavoir audit Demariant 64 livres qui luy estoit deue par ledit Desmas par obligation passée par Chauveau notaire de ceste cour le 20 mars 1625, et dont iceluy Demariant debvoit estre payé par préférence aux Pinczons ainsi qu’il est porté par la commission à luy faire par Hubé notaire de Challain le 25 août 1627, et rétrocession audit Coco sept vingt dix neuf (159) livres lesdites 2 sommes faisant ensemble 223 livres qui estoient dues audit Desmas par les paroissiens dudit Challain et qui a esté sur eux esgaillé par lesdits collecteurs en ladite année présente pour la payer et deslivrer ès mains dudit Cocu en conséquence du jugement par luy obtenu de Messieurs les président, lieutenant et esleu en l’élection de ceste ville pour les causes contenues,

    Cet acte vous paraît alambiqué. En fait voici ce qu’il en est : les paroissiens de Challain ont eu auparavant à faire faire des travaux, tels que réfection d’un clocher etc… Bref, ils ont alors dû emprunter de l’argent. Entre-temps leur prêteur est décédé, et le remboursement s’est un peu compliqué, mais cette fois, les collecteurs ont réparti la somme à payer et due, et viennent payer.

desquelles sommes lesdits Demariant et Cocu se contentent et en quitent lesdits paroissiens et lesdits collecteurs qui ont fait ledit paiement et pour leur regard fors que ledit Pouriatz a payé et advancé pour ledit Guillier sauf à s’en faire rembourser
et au regard des intérestz adjugés audit Cocu et conséquence dudit jugement qu’il a obtenu contre lesdits conseillers, il les donne et remet volontairement auxdits paroissiens sans préjudice des sallaires et vacations de Drouault sergent royal sy aucuns sont deubz, etc…
fait à notre tablier présent Me Loys Collet et Jehan Myette,
je constate que les collecteurs ne signe pas

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Rôles de taille, du sel, de l’ustencile, des soldats de milice, etc… sur mon site

Au cours de mes recherches notariales, j’ai relevé un grand nombre de rôles d’impôts, fort variés, et fort anciens. J’avais dû mal mettre les liens sur mon billet d’hier car Elisabeth ne les a pas vus.
Le but d’un billet est uniquement de mettre au courant des nouveautés sur mon site, et les liens que j’y mets vous permettent de revoir le sujet sur le site (enfin, je l’espère).
Les liens apparaîssent en autre couleur, et s’ils ne fonctionnent pas merci de me signaler. Voici donc à nouveau les liens sur les impôts étudiés sur mon site :

  • Voir ma page sur les impôts, tels que je les ai découverts. Cette page n’est pas exhaustive bien sur, seulement le reflet de mes travaux personnels.
  • Voir ma page sur la taille.
  • Voir ma page sur le sel, car j’ai beaucoup sur cet impôt
  • Je vais tenter ce jour de récapituler tous ces nombreux rôles, qui sur mon site, à chaque paroisse ayant la chance d’être concernée.
    Je conçois qu’il vous faut un vision de mon site plus claire, mais je gis totalement KO pour cause de grève des taxis ayant bloqué le plus long périf de France (48 km), puis nuit également mouvementée faute des mêmes, pour départ aéroport d’une soeur Nordiste (se suis Sudiste du périf) à 4 h et tout le périf a me tapper par brouillard nocturne, y compris le pont de Cheviré. En ais usé toute mon énergie, et un réservoir entier de ma Clio… Mes idées seront plus claires dans 24 h.
    A demain. Autrefois les charettes n’avaient que des chemins plein de boue et d’ornières, mais je ne suis pas certaine parfois que je vis une période de progrès…

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    Le rôle de taille de Faye d’Anjou en 1635

    vignerons des côteaux du Layon

    Le rôle de taille de 1635 de la paroisse de Faye sous Thouarcé est d’autant plus précieux que les registres paroissiaux ne commencent qu’en 1668 !

    Il y a une semaine nous fêtions l’arrivée de la confiserie, douceur pour Noël. Aujourd’hui je vous propose la douceur des vins d’Anjou pour le réveillon, douceur historiquement tellement ancienne !
    Je mets ce jour en ligne le dépouillement du rôle de taille de Faye sous Thouarcé en 1635.
    Le métier est très souvent donné. Voici en ordre alphabétique :

      Charbonnier (1), charpentier (5), closier (3), cordonnier (1), fagottier (3), faulconnier (1), fermier (2), filassier (4), forestier (1), laboureur (11) maçon (1), marchand (4), maréchal (3), mercier (1), métayer (10), meunier (10), noble (5), notaire (2), pauvre (10), prêtre (4), sabotier (4), sergent royal (2), serger (5), tailleur d’habits (5), tissier (8), tonnelier (7), veuve (56), vigneron (142), indéterminé (35).

    Au passage, soulignons un métier peu fréquent, le faulconnier. Les faucons étaient-ils utilisés pour la chasse dans les vignes ? je vous pose la question, d’autant qu’il y a 5 familles nobles ayant droit de chasse.
    Les métiers de la vigne dominent avec 142 vignerons et 7 tonneliers. Le taux d’imposition des vignerons atteste une grande disparité des revenus : ils paient en moyenne 7,6 livre avec un écart-type de 5,5 ; 9 d’entre eux sont dans la misère avec moins d’une livre. Cependant ces chiffres ne donnent pas les vignerons plus aisés que la moyenne de la paroisse, en effet, dans ce calcul ne sont inclus que les vignerons actifs, alors que de nombreuses veuves et pauvres sont manifestement des mères de vignerons.

    Ce rôle atteste deux phénomènes démographiques importants :
    Le premier point important concerne le nombre de feux, c’est à dire de contribuables. En 1635, la paroisse de Faye compte 346 feux. Sachant qu’on compte habituellement 5 personnes par feu, il y aurait 1 730 habitants. Ce chiffre paraît élevé, comparé aux chiffres connus par ailleurs « 260 feux en 1720. — 1 174 hab. en 1790. — 1 297 hab. en 1831. — 1 229 h. en 1841. — 1 275 hab. en 1851. — 1 220 hab. en 1861. » (C. Port, Dict Maine et Loire, 1876) Il semble que le nombre de contribuables, normalement égal au nombre de feux, doit être revu à la baisse. En effet, il y a un nombre élevé de personnes seules en particulier de veuves. Lorsque j’ai retranscris le document original, j’avais le sentiment parfois que des personnes seules habitaient manifestement le même toit, car il est impossible d’avoir eu tant de personnes seules et tant de toits. J’ai même pensé à un hospice pour personnes démunies ou autres… Mais je n’ai en fait aucune explication…
    Le second point important, voire même surprenant, est la diversité des noms de famille. Généralement, à cette date de 1635, les noms de famille dans une paroisse attestent l’enracinement local de certains patronymes. Or, le rôle de Faye en 1635 donne 205 noms (pour 346 feux) différents sans compter les orthographes variables d’un même nom, que j’ai bien sûr éliminées. Il s’agit donc d’une population plus brassée que dans les paroisses agricoles du nord de l’Anjou. La vigne devait donc attirer, bien que les revenus ne soient pas supérieurs à ceux des cultivateurs du nord de l’Anjou, malgré la qualité du vin de Faye.
    Partant, ce rôle ne sera d’aucune utilité aux généalogistes, compte tenu du fossé entre 1635, date du rôle, et 1668, date du premier registre paroissial, soir plus d’une génération ! Mais surtout, le brassage de population y est tel qu’il n’est pas possible de prédire la stabilité des familles !
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    Voir le rôle de taille de Faye-d’Anjou

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