Il arrivait parfois que notaire et/ou curé écrivent trop vite « ne sait pas signer » avant de faire signer : exemple de René Bodard Le Lion d’Angers 1659

Je poursuis mon travail sur les Bodard 

Et je tombe sur un cas que j’ai déjà rencontré, à savoir que dans un acte René Bodard meunier au Lion d’Angers signe et dans un autre il est dit « ne savoir signer » et ne signe pas. Comme quoi il est parfois difficile de conclure qu’un individu ne sait pas signer, car qui sait, c’est sans doute que le notaire et/ou le curé était un peu pressé.

Actes des Archives du Maine-et-Loire 5E5– Voici ma retranscription rapide mais efficace  :

Le 4 avril 1659, par devant nous François Crosnier notaire royal à Angers furent présents establis et deument soubzmis noble homme Me Jacques Basourdy sieur de la Licorne demeurant en cette ville paroisse St Pierre d’une part, et René Bodard meulnier de la Hisnebaudière y demeurant paroisse du Lion d’Angers d’autre part, lesquels ont fait entre eux le bail à ferme conventions et obligations suivantes, c’est à savoir que ledit sieur Basourdy a baillé et par ces présentes audit Bodard ce acceptant audit tiltre de ferme et non autrement pour le temps et espace de 6 années et 6 cueillettes entières qui ont commencé dès la Toussaint dernière et finiront à pareil jour, scavoir est une pré appelé le pré de Loyseau autrement Lablymere situé proche lesdits moulins de la Hynebaudière, et tout ainsi qu’il se poursuit et comporte avec ses appartenances et dépendances, sans rien en réserver, que ledit preneur a dit bien savoir et cognoistre pour en avoir cy devant jouy, à la charge par lui d’en jouir et user durant ledit temps comme un bon père de famille doit et est tenu (f°2) faire sans tien démolir, de le tenir entretenir et rendre à la fin dudit bail bien clos des haies et fossés ordinaires, ne souffrir y estre fait aulcune entreprinse ni chemin. Ce bail fait et convenu  outre lesdites charges pour en payer de somme par ledit preneur audit sieur bailleur en sa maison en ceste ville par chacunes desdites années au terme de Toussaint la somme de 45 livres 2 bons chapons et 2 oisons aussi par chacun an, premier payement commençant à la Toussaint prochaine et à continuer sans par ledit preneur pouvoir céder ni transporter le présent bail à autres sans le consentement dudit sieur bailleur, auquel il fournira à ses frais copie des présentes dans 8 jours prochains, et par exprès convenu entre lesdites parties que ledit preneur fera à ses frais un fossé à un costé de ladite prée, parce qu’ainsi ils ont le tout voulu consenty stipulé et accepté et à ce tenir etc dommages etc s’obligent lesdits establis chacun d’eux solidairement comme dit est, bien et choses à prendre vendre (f°3) renonçant etc, dont etc fait audit Angers en nostre estude présents Me René Moreau et Louis Godier praticiens demeurant audit Angers tesmoings »

Le 8 janvier 1669 après midy, en présence de nous François Crosnier notaire royal à Angers et des témoins cy après nommés a comparu René Bodard marchand meulnier demeurant au moulin de la Hinebaudière paroisse du Lion d’Angers, lequel s’est adressé à la personne de honnorable homme Henry Martin marchand ferron … demeurant audit Angers paroisse de Saint Maurille, curateur aux personnes et biens de Perrine Durand enfant mineure de défunt Me Pierre Durand et demoiselle Jeanne Gaudin sa femme, ledit Martin trouvé en notre estude auquel parlant ledit Bodard l’a prié et requis de consentir l’élargissement de la personne de Michau Gaudin establi sur ses meubles et autres choses sur luy saisies à la requeste dudit Martin audit nom par Duarme huissier par procès verbal du 24 mars dernier faute de payement de la somme de 560 livres tz pour 4 ans échus à la Toussaint 1667 des fermes du lieu et mestairie de … appartenant auxdits mineurs dont ledit Bodard est fermier sans préjudice de l’année qui courait échue à la Toussaint dernière, montant la somme de 148 livres tz, offrant ledit Bodard payer personnellement audit Martin la somme de 120 livres à déduire tant sur toutes les fermes que frais faits au recouvrement et représenter (f°2) en la maison de nous notaire dans 6 sepmaines les acquits et payements faits … Lesdits Bodard et Gaudin ont dit ne savoir signer »

 

Mathurine Bodard n’est pas décédée à 106 ans, car l’âge n’était pas connu autrefois : Andigné 1670

Il ne vous a pas échappé que j’avais remis mon travail sur les Bodard car j’en ai dans mes ascendants, et comme certains d’entre vous le savent, quand je me remets au travail déjà fait au peigne fin, c’est plus que sérieux et minutieux.

Mais il vous a probablement échappé que j’avais publié il y a longtemps une étude sur l’interdiction autrefois par l’église de connaître son anniversaire, et j’avais intitulé : L’anniversaire de la naissance d’un individu est une fête récente : autrefois il était donc difficile de connaître son âge et celui de ses proches.

L’expemple le plus connu de cet âge inconnu car les dates anniversaires étaient inconnues, est celui de Jallot mort à 107 ans, qui avait certainement en fait 20 ans de moins environ.

Il ne vous a pas échapé que dans les actes de décès avant la Révolution, le plus souvent le prêtre écrivait « environ » car il savait très bien que l’âge était très approximatif, et à vue d’oeil en regardant la personne.

Voici le cas de Mathurine Bodard, qui a des enfants dès 1602 mais aussi son dernier en 1621. Pour moi, sachant que les anniversaires étaient autrefois inconnus, même de Louis XIV, l’âge est tout sauf exact, et Mathurine Bodard a dû se marier jeune donc être née vers 1584, donc elle a certainement 20 ans de moins à son décès que ce qui est écrit :

« Mathurine Bodard vivante veufve de deffunt René Letourneux demeurante à la Picoulière, âgée d’environ 106 ans, décéda hier au matin 23 de may 1670, inhumée par nous curé soussigné dans nôtre église où elle a fondé une messe d’anniversaire à jamais au service St Mathurin Xème dudit mois et pour ce elle a affecté un petit jardin aux Mostiers joignant d’ung costé au puy Guion d’autre bout et costé ledit Mostel des Gastines, dont les héritiers jouiront en baillant ledit jour et célébration de ladite messe audit jour et à faulte qu’ils ne payront lesdites sommes curé et prêtres en jouiront en faisant ledit service, dont l’acte a esté passé par Me Mathurin Jaslot notaire au bourg de La Chapelle-sur-Oudon »

Mathurine Bodard est inhumée « âgée de 106 ans », et cet âge semble peu crédible car elle aurait eu son fils dernier enfant à l’âge de 57 ans !  Je maintiens qu’elle avait certainement 20 ans de moins environ. Et je vous engage à relire attentivement tout ce que j’ai expliqué autrefois concernant l’interdiction faite par l’église autrefois de connaître son anniversaire, c’est à dire sa date de naissance, car seule la naissance du Christ était célébrée, aucun humain.

 

 

 

Mon ascendance à Guillaume ALLARD x vers 1600 Julienne REMOUé

Je viens de mettre à jour mon ascendance à Guillaume Allard x vers 1600 Julienne Remoué, en donnant plus de détails sur leur métier et leur niveau culturel.

13-Guillaume Allard x vers 1600 Julienne Remoué

12-Jean Allard x avant 1623 Magdeleine Gastineau

11-René Allard x2 Louvaines 1er juillet 1664 Jacquine Deshayes

10-Pierre Allard x StMartin-du-Bois 29 novembre 1704 Florence Sureau

9-René Allard x Louvaines 10 juillet 1731 Renée Choisi

8-Pierre Allard x Louvaines 26 janvier 1761 Marie Guilmault

7-Pierre Allard x Louvaines 11 février 1794 Perrine Lemanceau

6-François Allard x Vern d’Anjou 25 octobre 1828 Anne-Françoise Phelippeau

5-François Allard x La Pouèze 16 mai 1854 Aimée Girardiere

4-Louis Allard x Montjean-sur-Loire (49) 28 septembre 1882 Françoise Moreau

3-Magdeleine Allard x Nantes (44) 23 septembre 1907 Edouard Halbert

2-mes parents

1-moi

 

Ils sont de Louvaines qui est sur mon site avec cartes postales

J’ai encore des actes notariés les concernant et non exploités à ce jour, et je vais tenter de mettre à jour une fois de plus

Louis Bureau 1640-1711 : ma découverte de sa naissance, ma publication en 1985 : le peu de respect de ma découverte

Sur mon blog ces jours-ci, un Canadien et un Français tentent de publier leur découverte de Jeanne de Portebise. Je viens ici leur montrer le peu de respect que les généalogistes ont des publications de telles découvertes, car en 1985, ma découverte du baptême de Louis Bureau fut une découverte telle que le Canadien René Bureau 1915-2016 qui cherchait en vain depuis des décennies, me remercia par alors « à Mademoiselle Halbert, remerciements éternels »

Voici en juillet 2021 ce à quoi ressemble l’éternité des droits d’autreur 36 ans plus tard :  je suis très peu citée et on a parfois ajouté des erreurs importantes. Je suis cependant sur le site FichierOrigine et citée par Google.

Mais Geneanet donne 91 généalogistes tous aussi peu scrupuleux les uns que les autres, et comme toujours dans Geneanet on ne sait plus qui a copié qui, si ce n’est que l’un d’eux dit avoir copié la base Ancestry, donc fait la même erreur. Tous les généanautes cependant n’ont pas copié tout les uns sur les autres car quelques uns donnent correctement que Louis Bureau était né à Saint Sébastien St Jacques Pirmil et non à Nantes St Jacques comme les autres. Les informaticiens qui ont créé les bases de données ne se sont pas donné le mal de prévoir les auteurs du travail réel pas plus que les changements de nom des communes. Pour Louis Bureau, autrefois paroisse de Saint-Sébastien d’Aigne dont la partie Pirmil a été littéralement absorbée par Nantes pendant la Révolution, d’où le classement actuel aux Archives de la ville de Nantes, ce que je raconte longuement.

Sur Roglo, un Canadien en parle, qui ne me site pas sur la page sources de son site et s’octroie l’auteur sur Roglo. Pire, ce curieux généalogiste ajoute une couche de connerie telle qu’elle illustre les dérives de la méconnaissance totale des travaux, en l’occurence de mes travaux. Il ignore Saint Sébastien et même Nantes et met Pirmil en Sarthe, de sorte que le malheureux Louis Bureau se retrouve né en Sarthe !!! Notez que ceux qui ont droit d’écrire dans le fichier Roglo sont des MAGICIENS !!! sans doute parce qu’il ressort parfois n’importe quoi du chapeau !!!

Sur Ancestry ils n’ont pas compris ce que j’ai pourtant tenté d’écrire, à savoir le changement de territoire et nom de la paroisse lors de la révolution.

En conséquence, merci aux découvreurs de Jeanne de Portebise de m’aider à réhabiliter correctement mes droits d’auteur sur Geneanet, Roglo, Ancestry etc… afin de pouvoir eux-même par la suite mieux pouvoir affirmer leurs futurs droits. Si toutefois cela est possible car ces bases n’ont absolument pas pris en compte le respect des recherches et de leur fiabilité, c’est le moins que je puisse dire.

J’ajoute pour ce qui concerne le problème d’idendification des lieux de naissance, noms de paroisses et communes qui ont été modifiés au fil des siècles, que je suis née à Nantes rue St Jacques, paroisse St Jacques de Pirmil, et que je demeure depuis 28 ans à Saint Sébastien sur Loire, la commune autrefois Saint Sébastien d’Aigne mais amputée en 1790 de sa moitié artisanale, le quartier St Jacques de Pirmil. J’ai tout plein de travaux sur ce quartier sur mon site. Voyez mes catogéries, ou même Google qui me connaît bien.

Je vous remets ici ce que j’avais publié :

LOUYS BUREAU, DIT «SANSSOUCY» 1640-1711 extrait du Bulletin du Centre Généalogique de l’Ouest, 1985, N°43 pages 105-108

LA TRÊVE DE PIREMIL,
PAROISSE DE SAINT SÉBASTIEN D’AIGNE

En cet hiver 1630-1631 le froment se fait rare et son prix monte à 18 livres le setier. Du bocage vendéen, les affamés affluent vers Clisson. En vain, car la ville n’a pas de quoi les nourrir.

Un jeune tonnelier de la région veut épouser Renée TENNEGUY, il se nomme Mathurin BUREAU. Par de lointains parents BUREAU artisans dans les faubourgs de Nantes, il a appris que là-bas le poisson était abondant ; le travail aussi, car le commerce des vins du port et l’industrie de l’eau de vie font vivre les tonneliers. C’est là que Mathurin et Renée vont aller tenter leur chance.

D’où viennent-ils? Les BUREAU sont fréquents dans toute la région, notamment à Vertou, Rezé, Basse-Goulaine etc…. mais les TENNEGUY sont fort rares. On en rencontre plusieurs familles à Gorges à la fin du 17e siècle, dont plusieurs femmes prénommées «Renée». Le patronyme évoluera au début du 19e vers TAINGUY, TINGUY. Or, à Gorges à la fin du 17e, on trouve également des familles BUREAU, dont plusieurs hommes prénommés « Mathurin ». Il y a même parmi eux des tonneliers. On peut donc supposer que Mathurin et Renée viennent de Gorges. Sans doute pourra-t-on le vérifier un jour ?

Mathurin et Renée arrivent donc par le chemin des Sorinières au faubourg de Piremil, paroisse Saint-Sébastien, au début des années 30.

Saint-Sébastien s’étend alors au nord jusqu’à la Loire, bras de la Madeleine, les Îles des Biesses, de Vertais, Piremil, Pont-Rousseau, Seivre, la Gilarderie, la Civellière, le Douet et l’actuelle commune de Saint-Sébastien. Sur les îles autrefois désertes, les artisans se sont installés le long des rues étroites. Pour aller à l’église paroissiale il faut franchir les nombreux ponts et une lieue de marche passé Piremil. Les moines du Prieuré Saint-Jacques de Piremil assurent donc pour ces nouveaux habitants les fonctions de succursale paroissiale, c’est la TRÊVE DE PIREMIL. Pratiquement le recteur de Saint-Sébastien ne dessert que les «champs» (l’actuel Saint-Sébastien) mais on le voit parfois aller jusqu’en Vertais, à la Gilarderie, Seivre. Les paroissiens pouvaient sans doute choisir de recevoir les sacrements soit à la paroisse, soit à la trêve de Piremil.

Sur les registres de Saint-Jacques de Piremil, les religieux sont peu bavards pour les mariages, mais sont un peu plus explicites pour les baptêmes.

En 1636 une épidémie, parmi d’autres, sévit dans les faubourgs, mais pour Mathurin c’est la vie qui est au rendez-vous et le 06.12.1636 il fait baptiser à Saint-Jacques de Piremil « soulz Mr. le Recteur de Saint-Sébastien d’Aigne» son fils René. Messire André Arnaud, qui baptise, est natif de la paroisse et il comprend fort mal l’accent du bocage. N’avant jamais entendu auparavant le patronyme dé la femme de Mathurin, il hésite, fait une rature, puis écrit «TANNEGUY».

Anne suivra le 20.04.1638, puis Marguerite le 15.06.1639.

Papier a esté achepté trente cinq / solz par le sieur Estienne Couïllaud / fabricqueur de Sainct Sebastien / d’Aigne pour enregistrer les / baptesmes qui se font en / l’Eglise de Saint Jacques de Piremil l’an / 1635  / Vénérable et discret messire Jacques Tixier recteur / de Saint Sébastien et messire André Ernaud / prestre natif de la Paroisse vicaire audit Piremil

Au début de 1640 Mathurin entend parler de nouvelles pièces d’or à l’effigie du Roi Louis XIII. Mais les louis d’or seront-ils pour lui ? Il a bien du mal à faire vivre la famille qui va bientôt s’agrandir. Le 19 juin Renée met au monde un fils et lui donne le prénom du roi « Louys». Messire Arnaud, qui ne s’est pas habitué entre temps à l’accent de Mathurin, écrit cette fois «TENNEGUY» sur l’acte de baptême.

 Louys a 3 ans lorsque le roi meurt. Un autre roi Louis le remplace, mais à Nantes le Maréchal de la MEILLERAYE, capitaine de Piremil et Gouverneur de Nantes est nommé Gouverneur de Bretagne. Pirmil et Nantes ont leur destinée unie dans les mains d’un grand homme. Par ailleurs, la ville de Nantes poursuit ses achats de droits de pâturage, pêche sur les ponts et les îles de Saint-Sébastien. Cette année 1643, c’est au Prieur de Pirmil qu’elle achète les droits de pêche sur le Pont-Rousseau, à sa charge de l’entretenir désormais.

Louys grandit dans les rues étroites et malodorantes. Tandis que Mathurin goujonne, rabote, cercle le bois de châtaignier pour quelques deniers royaux, Louys s’évade sur les rives du fleuve, et contemple les toues débordantes de lamproies, de saumons. Au printemps, il regarde les laboureurs de Saint-Sébastien ramasser de la rive les civelles grouillantes pour les jetter sur leurs cultures maraî- chères qu’elles feront profiter. Enfin, Louys préfère les prairies des îles où paissent les troupeaux, aux rues étroites.

A 11 ans il vit un premier drame. On doit rapidement se réfugier dans les petites chambres à l’étage pour échapper au flot qui emporte tout, à commencer par les ponts Rousseau, Piremil, Vertais, etc … Il faut même s’éloigner en barque de la maison totalement inondée. A Pirmil il faut d’urgence construire un pont flottant moyennant droit de passage.

Et les épidémies se succèdent, mais la ville de Nantes s’efforce d’obtenir la grâce de Saint-Sébastien pour protéger la ville et ses faubourgs de maladie contagieuse. Louys voit passer les processions qui vont en pèlerinage à l’église paroissiale de Saint-Sébastien, telle celle du 20 janvier 1652. Louys la suit à travers les cultures maraîchères et les moulins à vent qu’il préfère au moulin à eau du pont de Biesse.

Un Jean TENEGUY vint s’installer dans le faubourg de Pirmil. Il a de Marie LEMASSON 5 enfants de 1649 à !!; est-il parent de Louys ?

En 1657, à l’angle du chemin de Bonne-Garde, on édifie une chapelle. Deux ans plus tard la Loire est prise par les glaces pendant plusieurs mois et Louys s’habitue ainsi à la rudesse de l’hiver.

En 1661 les régiments suisses arrivent fin août et logent en Vertais et en petite Bièce. Ils sont bientôt suivis par les régiments des gardes du roi. Mr le Maréchal de la MEILLERAYE a fait rassembler tous les canons pour accueillir Louis XIV. Le roi est entouré de quelques cavaliers. L’un d’entre eux a dû trop voir de louis d’or et va être arrêté. Il s’appelle FOUQUET.

Louys choisit-il alors la carrière militaire? Il est vrai qu’en tant que cadet, il n’a pas de place dans le tonneau. En outre la vie est dure, car par suite du mauvais temps, le blé a encore monté de prix. Les épidémies profitent de la mauvaise alimentation. Bref, l’uniforme est une solution pour Louys. On est nourri et habillé. Louys ne reverra pas Pirmil.

LA NOUVELLE FRANCE

Le roi confie à Mr de TRACY une mission à Cayenne. Quatre compagnies embarquent donc à La Rochelle le 26 février 1664 sur le «Brezé» suivi d’autres vaisseaux armés. le Saint-Sébastien, l’Aigle d’Or, le Sainte-Anne et d’autres bâtiments. La compagnie de Louys est du nombre.

Cayenne renfloué, on passe par la Martinique, la Tortue, la Guadeloupe, Grenade et Marie-Galante. On quitte la Guadeloupe le 25 avril 1665 pour la Nouvelle-France où l’on arrive fin juin.

Louys met pied sur la terre de Nouvelle-France. C’est une petite colonie d’à peine 3 000 personnes et les Indiens se manifestent aux alentours. Les expéditions de «pacification» se succèdent et Louys échappe aux flèches des Iroquois. Il s’habitue si bien aux rigueurs de l’hiver québécois, qu’il décide de rester avec quelques autres compa- gnons lorsque la troupe rembarque pour la France. Il est vrai que la prime à l’installation est incitative.

En France tout est mis en oeuvre pour éxpédier des filles à marier aux colons. Sur place le gouverneur TALON n’est pas moins efricace: il s’efforce d’accélérer le peuplement de la petite colonie à coup de mariages précoces ou forcés, de répression du célibat…

Mais Louys reste sans compagne

Le 26 juillet il achète à l’Ancienne-Lorette, sur la côte de Saint-Paul, une terre. Avec ses 42 ans il doit comme d’autres attendre que les petites filles grandissent. Jean GAUVIN en a précisément une qu’il veut bien lui «accorder» en juillet 1685. Marie-Anne a 14 ans et Louys en annonce 55 sur le contrat de mariage. Pourquoi se vieillit-il ainsi?

Marie-Anne s’éteint avant 1695. Si jeune, elle a cependant eu le temps de donner à Louys un fils, Jean, né en 1689, et une fille, Marie-Catherine, née le 11 mai 1690. Alors âgé de 55 ans, Louis a besoin d’aide pour élever les 2 petits. Justement, Marie COQUERET est veuve et a 32 ans. Pour elle, Louys se rajeunit et annonce « 50 ans ».

Marie élève les deux petits mais ne participe pas plus au peuplement

La nuit du 13 au 14 février 1711, Louys s’éteint, non sans avoir eu le temps de faire son testament quatre jours auparavant. Il peut désormais reposer en paix sur cette terre de Nouvelle-France : en effet il a résisté 46 années aux rigueurs du climat malgré sa constitution moins robuste que d’autres, et enfin il a « pris racines » et laisse deux enfants en âge de se marier.

Ses enfants et sa veuve vendent sa terre le 14 mai 1713 car Jean vise la terre de Jean RACINE. Marie COQUERET lui donne sa part, aussi il l’héberge jusqu’à sa mort le 05.02.1724. Marie lui est probablement utile pour aider Marie-Anne LA CHESNE, qu’il a épousé à l’Ancienne- Lorette le 9 mai 1712, à s’occuper des enfants. 13 au total, dont 6 atteindront l’âge adulte. Et c’est des 4 fils de Jean que sortent les 4 branches de BUREAU qui couvrent au 20e siècle l’Amérique du Nord.

LA PAROISSE NANTES SAINT-JACQUES DE NANTES

Entre temps à Pirmil, les religieux connaissent quelques différents avec leur recteur. Le 05.10.1699 ils n’ont plus le droit de baptiser et les paroissiens doivent aller jusqu’à l’église paroissiale pour recevoir les sacrements. Heureusement pour eux, tout rentre dans l’ordre au printemps de 1702 et les moines baptisent à nouveau.

Puis arrive 1789 qui trouve les religieux partagés: certains prêtent serment ; parmi eux le prieur. D’autres cependant vont devenir martyrs. Mais le culte est abandonné.

En 1791 les habitants des villages de Seivre, la Sivellière, la Gilarderie, les moulins de Chiron, et autres lieux, adressent au District une supplication datée du 19 mai. Ils ont en effet entendu parler de la création d’une nouvelle paroisse et demandent à être rattachés à celle-ci car «l’église de la paroisse de Saint-Sébastien est au moins à trois quart de lieue ». Ils signent nombreux. Parmi les signataires on note un Jean PORCHER, dont je descends, mais aucun BUREAU. D’ailleurs, à cette époque il n’y a plus qu’une famille BUREAU dans ce faubourg.

Ils ont gain de cause et croyant choisir une paroisse, ils ont changé de commune, car le 29 mai 1791, Donatien TIRET, prêtre assermenté élu curé de Saint-Jacques deux semaines plus t-bt est installé dans la nouvelle paroisse Saint-Jacques de NANTES. Elle est bordée au nord par Sainte- Croix, elle suit la rivière de Seivre jusqu’à la paroisse de Vertou puis se rend au grand chemin de Nantes à Clisson, le remonte et prend celui du Clos-Torreau jusqu’à Bonne-Garde, pour aller border Portechèze, descendre vers la Loire par le chemin de la nouvelle fonderie. La nouvelle paroisse est si grande qu’on lui adjuge une succursale de Toussaint, future paroisse de la Madeleine.

Sans bruit. sans douleur, Nantes vient de prendre à Saint-Sébastien la moitié d’elle-même. L’oubli va désormais caractériser cet évènement important dans l’histoire de Nantes. Les historiens de Nantes n’en parlent pas, et pourtant ils vont écrire de longues pages sur Doulon et Chantenay.

L’annexion de Pirmil était-elle si peu digne d’intérêt ? N’y a-t-il pas pourtant un formidable sujet de thèse pour étudier comment le sort de ce faubourg s’est trouvé acheté par la ville de Nantes au cours des siècles !

En 1951, René BUREAU, généalogiste Québécois, descendant de Louys, recherche sa trace à Saint-Sébastien. Le secrétaire de Mairie, puis ultérieurernent plusieurs membres du C.G.O. cherchent. Mais à Saint-Sébastien on a totalement oublié Pirmil. Si Louys avait quelque peu embrouiller sa date de naissance (1630 ou 1645), il avait bien dit être «fils de Mathurin BUREAU, vivant tonnelier demeurant en la ville de Nantes, paroisse de Saint-Sébastien et de Renée TENDIÉ ».

Début juillet à Sherbrooke les BUREAU d’Amérique du Nord accueillent l’Abbé Joseph BUREAU, Nantais, venu leur apporter l’amitié des BUREAU de France. Pour ce grand rassemblement, René BUREAU parle de l’ancêtre Louys : « on ne saura jamais sa date de naissance, car à Saint-Sébastien. sa paroisse natale, les registres de l’époque n’existent plus ».

A Sherbrooke en 1983 un autre rassemblement BUREAU reçoit cette fois cinq nantais. Pendant ce temps, Victorine dépouille les mariages de Saint-Sébastien et n’y trouve pas d’autres BUREAU que les miens, venus de Vertou au début du 18e. Mais je recherche mon ancêtre Jean PORCHER et je suppose qu’il est sur Pirmil. Sans doute que Louis BUREAU aussi. C’est là en effet que je trouve beaucoup de Jean PORCHER (trop pour trouver le fil) et Louis BUREAU. Nous sommes le 21 décembre 1983 et il pleut dans les Archives Municipales, autant que dehors, depuis la grêle de juillet. L’abbé Joseph BUREAU aussitôt alerté sur la découverte me prête ses compétences photographiques, sans flash, devant l’unique fenêtre des Archives, par un temps toujours gris. Mais la photo est réussie et franchie immédiatement par avion l’océan à la grande joie de René BUREAU.

1985 : Les Archives Municipales de Nantes ont mis le registre, où figure Louys au sec, en déménageant : il était temps car Louys allait moisir au sens propre. Sur le pont de Pirmil, nième du nom, le trottoir amont est interdit aux piétons. Les saurnons n’ont pas attendu d’interdiction pour fuir et quelques rares spécimens de civelles persistent encore à venir. On reçoit par jets le saumon du Canada.

Seule l’église Saint-Jacques, parfois remaniée, entourée, dégagée, reste le témoin du temps où Louys fût baptisé.

Odile HALBERT, Mai 1985

BIBLIOGRAPHIE

RP Saint Sébastien d’Aigne – AM Saint Sébastien RP Saint-Jacques de Pirmil, paroisse de Saint- Sébastien d’Aigne – AM Nantes
BUREAU René, l’Ancêtre, 1978 mai, « notes sur Jean BUREAU »
BUREAU René, « La famille BUREAU : 3 siècles d’histoire » Sherbrooke 1978
GUÉPIN M.A. «Histoire de Nantes », 1839
RADIGOIS A., « Saint-Sébastien d’Aignes», 1897
AD44-L661 «État des paroisses ou églises supprimées, conservées ou établies 31.10.1791, District de Nantes»

  • Louis Bureau arrive au Canada avec le régiment de Lallier, non celui de Carignan. Il est dans une compagnie de 50 hommes, commandée par le capitaine Isaac Berthier, choisie en 1664 pour accompagner aux Antilles Alexandre de Prouville, marquis de Tracy. Sa compagnie suit Mr de Tracy à Québec, où elle débarque le 30.6.1665. Louis est alors âgé de 23 ans selon un témoignage. C’est aussi l’âge moyen de ses compagnons d’arme. Louis va rester au Canada et devenir l’ancêtre des Bureau du Canada.
  • En 1681, encore célibataire, Louis se loue à Nicolas Marion sieur de la Fontaine, marchand de Québec, qui s’engage à l’employer à des travaux légers, vu son état de santé, attendu : « qu’il n’est par d’un fort travail et qu’il est de faible complexion malseing, ce qui est de la connaissance du sieur de la Fontaine« . Est-la raison pour laquelle il ne trouve pas femme ? Il faut dire qu’elle sont rarissimes.
  • Louis ne sait pas compter, comme la plupart de ses contemporains, aussi lors des anniversaires, le compte se fait mal, ou plutôt ne se fait pas. Si bien que lorsqu’il trouve enfin une épouse en 1685, le prêtre le déclare âgé de 55 ans à vue d’oeil, faute d’autre renseignement, comme les prêtres le faisaient la pupart du temps à l’époque. On peut en conclure que Louis fait plus vieux que son âge, puisqu’on sait maintenant qu’il avait 45 ans et non 55. Rassurez-vous, il ne vieillit plus, car en 1695 lors de son remariage il paraît 50 ans, preuve que le mariage lui a réussi, ou que le prêtre de ce mariage a vu plus clair !
  • Louis meurt à l’Ancienne-Lorette le 14.2.1711 entouré de sa 2e épouse Marie Coqueret et de ses 2 enfants Jean et Marie-Catherine issus de sa 1ère épouse Marie-Anne Gauvin. Ils sont les auteurs des Bureau du Canada.
  • Louis a laissé peu de traces de ses parents français. Il est dit fils de Mathurin Bureau tonnelier et Renée Tendie, sur son 1er contrat de mariage. Louis ne sait pas écrire et le notaire à oralement compris « Tendie ». Plus tard, des sources imprimées au Canada vont écrire « Tendié », ce qui ne se peut, puisque l’accent est inexistant à l’époque ! D’autres sources la diront aussi Fardi ou Fardy.
  • Jusqu’en 1984, date de ma découverte de son baptême en France, Louis sera dit par erreur à défaut de mieux « né en 1631 fils de Mathurin et Renée Tendié ». En fait Louis est né le 19.6.1640 à Pirmil, trêve dépendant de la paroisse de Saint-Sébastien-d’Aigne, fils de Mathurin Bureau, tonnelier, et de Renée TENNEGUY, TENEGUIE, THANEGUY, TANNEGUY (selon ce qui figure sur les baptêmes de sa fratrie). Le patronyme réel est TANNEGUY qui va devenir TANGUY quelques décennies plus tard. Il est présent dans le bocage, en particulier à Gorges près Clisson, où il y a aussi des Mathurin Bureau à la même époque. Pirmil est le faubourg ouvrier de Nantes, où s’installent ceux qui sont montés à Nantes sur la poussée démographique des campagnes. Les métiers d’artisans y fleurissent. Je suis spécialiste de l’accent du boccage, et paléographe, aucun doute possible sur le patronyme Tanneguy.
  • Ainsi, le nom de la mère de Louis fut écorché pendant des siècles, et l’est encore par certains, tant en généalogie il y a de compilations non vérifiées. Pire, certains descendants, qui croient plus facilement leurs sources publiées que cette page, demandent de ci de là de revérifier la mère, histoire de croire que j’ai mal fait mon travail…
  • Pourtant il est facile de comprendre la déformation qui s’est produite au Québec. Renée TANNEGUY a été facilement « déformée » car l’accent du bocage est très prononcé, et nul ne peut dire comment les accents se sont entrecroisés sur le sol Québecois. Dans le bocage, le G et le D sont souvent interchangeables, comme DIET/GUIET, DIARD/GUIARD etc… et même Vendée/Vengée. Louis, natif du bocage et des faubourgs de Pirmil, annexe du bocage, a probablement conservé longtemps les déformations de son accent. Et la preuve que les accents se sont bien entrecroisés au Québec, c’est qu’il en reste quelque chose de nos jours…

une longue recherche :

  • En 1951, le Canadien René Bureau (1915-après 2009) lance les recherches en France. Si Louis a toujours déclaré être de Saint-Sébastien près Nantes, Saint-Sébastien a éclaté en 2 en 1790 dans l’indifférence générale, une partie absorbée par Nantes, l’autre, amputée devenue Saint-Sébastien-sur-Loire. Les pistes étaient donc brouillées, car il faut chercher à Nantes, paroisse Saint-Jacques pour trouver Louys. Après 33 ans de persévérance, elles aboutissent en 1984 à Pirmil et sont publiées immédiatement dans le Bulletin du Centre Généalogique de l’Ouest (à télécharger 300 ko .PDF).
 Saint-Sébastien-sur-Loire, collection personnelle, reproduction interdite   ascendance Française de Louis Bureau dit Sansoucy  Mathurin BUREAU †/1644 tonnelier x ca 1636 Renée TENNEGUY remariée à Julien Chauveau avant 1644
1-René BUREAU °Saint-Sébastien-d’Aignes-Pirmil 16.12.1636    2-Anne BUREAU °Saint-Sébastien-d’Aignes-Pirmil 20.4.1638
            3-Marguerite BUREAU °Saint-Sébastien-d’Aignes-Pirmil 15.6.1639
    4-Louys BUREAU °Saint-Sébastien-d’Aignes-Pirmil 19.6.1640Louys est le cadet. S’il s’est engagé c’est probablement que son frère René vit en 1660, sans que j’ai pu à ce jour le déterminer. Le patronyme BUREAU est si répandu à cette époque, que j’ai passé des semaines à tous les noter (les BUREAU 148 ko .PDF), en vain pour ce qui est des liens éventuels en France, mais cette recherche pourra sans doute un jour aboutir à travers les actes notariés.
le remariage de sa mère        
  • L’acte notarié ci-après, qui est un procompte, nous apprend que Louis Bureau a perdu son père, Mathurin, peu après sa naissance. Sa mère, Renée Taneguy, s’est remariée à Jullien Chauveau, et l’enfant est élevé dans le magasin que le couple loue à Louys Roger rue de Vertais . Le beau père de Louis signe ce qui atteste un milieu de petit boutiquier ou artisan éduqué, et non la pauvreté totale, d’ailleurs le prix du loyer renforce ce point de vue.  «Le 2 janvier 1644 par devant nostre cour de Nantes, ont estés présents en leur personne devant nous Me Louys / Roger sieur de la Gabardière demeurant en la ville de Nantes / paroisse de St Léonard d’une part et Jullien Chauveau et Renée / Taneguy sa femme tant en son nom que comme mère et tutrice des enfants mineurs d’elle et deffunt Mathurin / Bureau en leur vivant femme et mary, icelle / Taneguy dudit Chauveau son mary bien et duement / authorisée pour l’accomplissement des présentes et ce qui en déppend / demourant en la rue de Vertais paroisse de St Sébastien / d’autre part, entre lesquels a esté fait le procompte final / qui en suit par lequel lesdites parties esdits noms / ont procompté ensemblement des jouissances faites par lesdits Chauveau et femme esdits noms / tant de ce qui est porté en la ferme faicte entre eux / le trante août mil six cent quarante devant Aubin / notaire royal du temps de trois années deues qui ont / fini à la feste de Nouel dernière passée à raison de cent / vingt livres par an, que pour un an et demi de / jouissance du magasin appartenant audit sieur de la Gabardière / fini aussi à la feste de Nouel dernière à raison de soixante / et trois livres par chacun an, en toutes lesquelles choses / lesdits Chauveau et femme sont ancore à présent demourant que / des sommes de deniers que lesdits Chauveau et femme esdits noms / ont payé en l’acquit dudit Sr de la Gabardière tant à Jan Bouanchau / cherpantier pour avoir mis une poultre et une piesse / de soulliveaux audit logis, comme aux depans fait / en leur maison tant par ledit sieur de la Gabardière que ses gens / pour pain et viande prinse chez eux, argent baillé par lesdits Chauveau et femme tant audit sieur de la Gabardière / que ses enfans et serviteurs par billet quittance / que aultrement et pour despans de chevaux et généralement / et enthierement tout ce que lesdits Chauveau et femme / auroient faict et fourni audit sieur de la Gabardière en / son acquit depuis ledit acte de ferme surdabté jusque / à ce jour sans aulcune réservation lesdits Chauveau / et femme se sont trouvés debvoir de reste / audit sieur de la Gabardière de la somme de cent soixante / et seize livres quinze soulz tz pour laquelle somme ledit / sieur de la Gabardière poura mettre à exécution sur ledit / Chauveau et femme quant bon lui semblera tant (par) l’acte de ferme / faict entre lesdits établis, et icelles provisions / par ledit sieur de la Gabardière obtenues contre lesdits Chauveau / et femme devant monsieur le sénéchal de Nantes le sept / de mars mil six cent quarante trois cauptions signifiées auxdits / Chauveau et femme par par Cassard sergent royal le saize / d’apvril audit an mil six quarente trois et / par la voix et rigueur porté par lesdits lois et sentence / cy dessus dabtées et sans que ledit intimé acte puisse / nuire ne préjudicier à la domme de six vingt deux / livres sinq soulz tz portée en l’acte de ferme du / trante aoust mil six cent quanrete en forme de / procompte faict entre ledit sieur de la Gabardière et ledit / deffunt Bureau et ladite Tanneguy sa femme pour le payement / de laquelle somme lesdits Chauveau et femme se sont atournés / vers ledit sieur de la Gabardière et icelle payer à tel jour / que bon lui semblera et se sont obligés sur / obligation exécution et contrainte de / corps et biens et sollidairement lesdits Chauveau / et femme l’ung pour l’autre ung seul et pour / le tout, renonciation par eux faicte au bénéfice de division / ordre de droit et discussion de bien et personne et par / expres à ladite femme renonzer au droit vesleien à l’épitre / divy adriany et à tous autres droits faicts et introduicts / pour et en faveur des femmes lui donner à entendre / qu’il est advis que femme en puissance de mari ne peut / s’obliger pour autrui voir pour son propre mari sans / avoir renonzé auxdits droits laquelle a dict bien savoir… signature de Chauveau » (AD44-4E2/213/f°184 Belute Notaire)  page 1 de 4 de l’original (330 ko, papier brulé par le temps d’où le fonds noir et écriture patte de mouche : lecture musclée) pages suivantes sur demande \  signature de Julien Chauveau (48 ko)

Une énorme distraction du secrétaire dans le rôle du 3ème régiment des Gardes d’Honneur, 1813

Voir aussi Les Gardes d’Honneur 3ème régiment : table de mes publications

Je poursuis la retranscription du rôle du 3ème régiment des Gardes d’Honneur, 1813. J’y rencontre quelques distractions du secrétaire, probablement aussi quelques données erronées données par les jeunes gens arrivés à Tours en juin et juillet 1813, erreurs volontaires ou simple distraction, mais je termine prochainement mon relevé, à la mémoire de ces garçons, dont beaucoup ont disparu.

Voici la plus énorme distraction du secrétaire tenant le rôle, et elle est tellement énorme que je vous laisse la découvrir :

Donc, je n’ai pas de date de naissance, car bien entendu je laisse tomber celle qui figure ici, car il serait né après être arrivé au corps. Cela devait être si perturbant de voir défiler tous ces jeunes que je comprends la distraction…

La vente de la terre de Juillé sur la famille de Thiboult seigneur du Grais, 1612

Il y a fort longtemps, lorsque j’avais étudié à fonds les actes notariés concernant les ALLANEAU, j’avais trouvé 2 obligations exceptionnelles par les montants élevés, l’une de 20 000 livres sur la baronnie de Château-Gontier en faveur de Nicolas Allaneau, mon ancêtre, passée en 1567, et qui ne sera remboursé que des décennies plus tard après de multiples et longues procédures, l’autre de 11 000 livres en faveur de Jean Allaneau chatelain de Pouancé  sur Thiboust baron de Juillé. Juillé (Sarthe, près Beaumont). De Juillé[1] il reste aujourd’hui 431 h, un château féodal ruiné, des vestiges de la villa Juliacus, l’église romane des 12e, 15e avec statues classées.

Ces dernières semaines, étudiant mes ascendants au GRAIS, commune de l’Orne proche Faverolles et Briouze, j’observe la présence de cette famille Thiboult, et je m’aperçois, comme je vais vous le démontrer demain, qu’elle vivait  à la maison seigneuriale du GRAIS dont cette famille était seigneur. Et, j’ai donc vérifié qu’il s’agissait bien de cette famille seigneur du Grais, et baron de Juillé, et encore bien d’autres titres. Mais comment un Normand avait-il pu emprunter en Anjou à un Angevin une pareille somme, car au 16ème siècle elle équivaut au double un siècle plus tard du fait de l’inflation, autant dire que c’est le prix d’une dote de famille noble aisée, etc… Mais malgré mes recherches, je ne peux m’expliquer comment mes Allaneau on prêter à des gens aussi lointains, sachant que la base même de l’obligation s’est qu’on ne prête qu’à ses obligés, bien connus comme fiables, donc connus dans la région environnante à défaut de la famille proche. D’ailleurs, ces 2 obligations vont engendrer toutes les deux d’énormes procédures de recouvrement, qui occuperont plusieurs générations d’ALLANEAU, et elle figuerea dans beaucoup de succession ALLANEAU, tout en se divisant à chaque fois, mais même un 48ème de la rente annuelle était encore un montant très appréciable, à condition toutefois de pouvoir l’encaisser.

Je vous mets donc ce jour la procuration qui atteste que le parlement de Paris a fini par se prononcer pour la vente de la baronnie de Juillé, et les Allaneaux de la branche d’Alain qui avait prête ces 11 000 livres mandatent l’un d’eux pour aller toucher la somme. Ce n’est pas rien, j’imagine mal comment se déplacer avec plusieurs millions d’euros sur soi de nos jours ….

Au fil des successions, les impayés s’accumulent, et ses héritiers intentent à plusieurs reprises des procès.  Le 26 janvier 1588[2] Clément Alaneau Sr de la Grugerie nomme Vincent Menard Sr de Langenerie At pour poursuivre Messire Thiboust Sr du Grés à fin de payement de 611ÑÑ 6 s 8 d faisant le 1/3 de 5 500 L faisant 1/2 de la somme de 11 000 L qu’il doit audit Alaneau & à ses cohéritiers. A la suite de quoi un accord est signé le 10 février 1590 par Guillemette de Thouars femme de Jacques Thiboust Sr du Grés. (Dvt René Héron tabellion de Fallaize).

[1] Dict. d’Amboise des Pays de Loire, 1996

[2] AD49-E4263 Mathurin Grudé notaire royal Angers

Et je vous mets les vues pour vous excercer en paléographie :

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :
 

Le lundi 16 juillet 1612[1] après midy, (Jullien Deille notaire royal Angers) comme ainsi soit que par devant Guillot notaire royal en ceste ville d’Angers chacuns de Me René Hamelin sieur de Richebourg advocat au siège présidial dudit Angers, mari de Renée Eveillard, François Trippier sieur de la Bajullière aussi advocat audit siège, mari de Marie Eveillard, Mathurin Seguyn sieur de Beaunays mary de Jehanne Eveillard et Me Laurent Gault aussi advocat audit Angers, curateur aux causes de Jean Eveillard sieur de la Gasnerie, interdit, lesdits Eveillard frère et soeurs enfants et héritiers de deffunts Jacques Eveillard et Marie Alaneau vivant sieur et dame de la Gasnerie, eussent dès le 28 juin dernier constitué leur procureur irrévocable François Alaneau escuier sieur de la Grugerie et d’Orvaulx conseiller du roy en sa cour de parlement de Bretagne o pouvoir de substituer le tout à l’effet de la poursuite, à sa possibilité et de ses substituts, de la vente et adjudication (f°2) par decret de la terre et seigneurie de Juillé et autres biens de leurs débiteurs par devant nosseigneurs de la cour de parlement à Paris, ledit de Beaunes et toutes autres choses requises et nécessaires ainsi et aux charges et conditions amplement raportées par ladite procure et pouvoir, mesme de payer et bailler audit sieur Alaneau une huitième partie de ce que chacun d’eulx pourroit toucher de deniers procédant de ladite debte soit de principaulx arrérages de rente ou intérets frais et despens et toutes autres natures de deniers en provenant par quelque voie et forme que ce soit, dont ils auroient donné advis audit sieur Alaneau et de ladite procure envoyé production en forme, et lequel ne l’ayant désir accepter auroit chacun de Gilles de Rommellin escuier sieur de Mille Lestien père et garde naturel des enfants de luy et de deffunte damoiselle Charlotte Alaneau vivante son espouse, et Gilles Du Bouillis (f°3) escuier sieur de Reguin Bonnabry et Carmoien, mari de damoiselle Sainte Alaneau autorisée à cest effet dudit sieur son mary de l’authoriser et constituer ledit Hamelin leur procureur aulx mesmes charges et conditions portées par ladite procuration, à la charge de damoiselle Renée Alaneaun soeur desdits Alaneaux, lesdits Trippier, Seguyn et Gault esdits noms fournir le semblable et bailleront pareille procuration audit Hamelin, en sorte que chacun d’eulx ne puissent estre et ne soient tenus que chacun pour une huitième de l’évennement de ladite procuration et autres charges et conditions amplement raportées par ladite procure desdits sieurs Alaneau, de Rommellin et du Bouillis passé par Nazette et Gicquel notaires royaulx à Rennes le 3 mars dernier et aparu de copie signée desdits notaires, portant entre autres choses que le tout sera accepté par ledit Hamelin et certifié de ladite instance dans la huitaine, (f°4) ou quinzaine. Pour ce est il que par devant nous Julien Deille notaire royal à Angers furent présents establis et deument soubzmis ladite damoiselle Renée Alaneau demeurant Angers paroisse de Saint Denis, lesdits Trippier et Marie Eveillard son espouse, Seguin et Jehanne Eveillard son espouse authorisées respectivement par leurs dits maris par devant nous quant à ce, et encores lesdits Trippier, Seguyn et leurs femmes eulx faisant fort dudit Gault curateur dudit Jehan Eveillard interdit, promettant luy faire ratiffier ces présentes et en fournir en mains dudit sieur de la Grugerye dans huitaine ratification vallable à peine de toutes pertes despens dommages et intérestsn cesdites présentes néanmoings demeurant en leur force et vertun demeurant audit Angers paroisse de la Trinité, lesquels confessent volontairement après que leur avons de mot à autre lu les deulx procurations cy dessus datées la première passée par ledit Guillot ledit 26 juin dernier et la seconde par lesdits Nayotte et Gicquel le 1er mars, et furent lesdites (f°5) procurations en tous points et articles d’icelles fait entendre, ont aussi de leur part nommé et constitué leur procureur irrévocable ledit Hamelin sieur de Richebourg ainsi que ont fait lesdits sieurs Alaneau, de Rommelin et de Bouillis esdits noms par ladite procuration dudit 3 de ce mois sans aucune exception ne réservation se conformant à la constitution et nommination faite de la personne dudit Hamelin par lesdits sieurs Alaneau, de Rommelin et de Bouillis, par leurs procurations, ce que ledit Hamelin à ce présent a accepté ce requérant lesdits constituants cy dessus dénommés et à la charge de ce que chacun d’eux touchera par l’évennement desdits poursuites conformément à ladite procure dudit 8 juin dernier et autrement n’eust ledit Hamelin accepté et n’acceptera lesdites charges et procuration, et aux dommages intérests et despens amandes et restitution en cas de deffaut se sont (f°6) obligé et obligé eulx leurs hoirs etc renonçant etc foy jugement condemnation etc fait et passé audit Angers maison de nous notaire en présence de Me Pierre Desmazières et Nouel Perier clercs demeurant audit Angers »

PS ! Le 20 dudit mois de juillet 1612 avant midy devant nous Julien Deille notaire royal susdit fut présent establi et deuement soubmis ledit Gault sieur de la Saulnerie advocat au siège présidial d’Angers y demeuran tparoisse st Pierre, curateur de Jacques Eveillard sieur de la Gasnerie interdit, lequel audit nom après avoir veu et lu l’acte de procuration cy dessus consenti par ladite Allaneau et lesdits Trippier Seguyn et leurs femmes en leurs noms eulx faisant fort d’elles, ledit Gault (f°7) audit nom assisté par ledit Hamelin sieur de Richebourg aussi y desnommé comme à luy agréable a ratiffié et approuvé et par ces présentes ratiffie et approuve voulu et consenti veult et consent que lesdites procures et procurations sortent effet

 

[1] AD49-5E121/132 Devant Deille Notaire Angers

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