Le gardien jardinier et pêcheur, Belmont, contrat de travail 1935

table des actes traitant des Fagault de Guérande et Belmont

   La saga des Fagault de Louplande à la Turballe, ou la petite histoire de la sardineLa saga des Fagault de Louplande (72) à Belmont (La Turballe, 44) ou la petite histoire de la conserve de sardines de la Turballe au Maroc  – Darracq et Cie, Chenard et Walcker, et autres innombrables fabricants de voitures du début du 20ème siècle –  La tour crénelée de la Villa Belmont : La Turballe 1936 –  Les boeufs pour cultiver 1925 Testament de Marie Mélanie Séraphine Dubois veuve Fagault à Guérande 1912Menhirs et calvaire de Belmont, aujourd’hui disparus : La Turballe   –  Pêche sur le mouille-Q, mini catamaran des années 1925 : Belmont, La Turballe – Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault : années 1923-1925années 1926-1927 ; années 1928-1929 finLe canot des évadés de la colonie pénitentiaire de Belle-Ile a échoué à Belmont, 10 août 1921 –  Obsèques du Dr Alcime Rousseau, Herbignac 21 janvier 1923  – Broyage des graines de lin dans les années 1920 dans la presqu’île GuérandaiseLe gardien jardinier et pêcheur, Belmont, contrat de travail 1935  –  Le mât de Belmont avant la seconde guerre mondiale – La saga des FERRAND de Chalinargues (Neussargues-en-Pinatelle, 15 Cantal) à VannesFiliations des familles Dubois et Fagault

introduction

Le métier de gardien de propriété existe toujours. A Belmont il était logé dans la maison à gauche le long de la route donc à l’entrée. Et il avait un contrat, précisant que son logement est gratuit moyennant jardinage etc… Voici le contrat manuscrit de 1935. Je souligne le terme « manuscrit » qui montre que ce contrat de la vie privée n’est pas passé par le bureau de l’entreprise Fagault à Guérande qui possédait secrétaire et machine à écrire. La propriétaire de Belmont est la veuve de René Fagault qui a 2 enfants dont Yves qui est manifestement passionné non seulement de pêche mais aussi de géraniums et de forsythia. Il cultivait ces 2 plantes en très grande quantité et quand on entrait dans Belmont on avait en ligne droite une très longue allée bordée de géraniums, très impressionnante. Les forsythia avaient droit à l’exposition au vent auquel ils résistaient tant bien que mal. Parallèlement à l’allée de géraniums, il y avait dans le bois une autre immense allée, tout aussi impressionnante. La photo aérienne de l’IGN date de 1943 et permet de deviner l’allée de géraniums.

Contrat de travail du gardien de Belmont 

Guérande le 5 octobre 1935 (manuscrit)
Entre les soussignés Mme Vve René Fagault et monsieur Léon Le Cloarac, il a été convenu ce qui suit :
Condisions accordées au Garde Jardinier : Logement, celui-ci est gratuit et comprend maison en très bon état disposés comme suit : au rez de chaussée 2 pièces surmontées d’un grenier d’un grand hangard de 2 caves et d’une e… . D’autre part, il dispose d’un poulailler, d’un jardinet, d’une écurie pouvant contenir 2 chevaux ou vaches, laquelle écurie est surmontée d’un grand grenier également à sa disposition. Les produits de la vigne, des 2 aspergeries, des treilles et plates bandes, lui appartiennent en entier, à lui de les entretenir en bon état et de les cultiver.
Devoirs du Garde-Jardinier : Taille des arbustes. Celle-ci doit être faite deux fois par an, une fois en hiver et une fois en été. Emondage des arbres. Celui-ci doit être fait suivant les besoins.
Entretien des allées. Les allées devront toujours être tenues très propres, c’est-à-dire sans herbes surtout du 1er mars à fin octobre. Les pierres qui bordent les allées devront également être bien alignées.
Entretien des boutures géranium. Chaque année Mr Yves fait des boutures qui sont mises pendant un mois et demi sous chassis. Le jardinier devra y veiller pendant ce temps et les couvrir contre les gelées. Avec une corvée d’hommes Mr Yves viendra les mettre en pots, et durant cette ou ces journées, le jardinier devra être à la disposition. Les pots étant mis de suite dans la véranda durant l’hiver, le jardinier devra y veiller et les arroser de temps à autre.
Guzenia : le jardinier, tous les ans à l’automne fera un semis assez important de boutures de guzenia qu’il devra conserver l’hiver sous paillassons de roseaux.
Plantation et entretien des fleurs, géranium Mr Yves avec une corvée d’hommes une ou deux journées pour la plantation des géraniums et le jardinier sera à sa disposition ces jours-là. Il devra ensuite si la quantité d’eau le permet les arroser de temps à autre.
Guzenia et soucis : suivant les ordres de monsieur Yves le jardinier fera chaque année les plantations aux places voulues de ces fleurs.
Corvées : lorsques Mr Yves viendra avec des hommes de Guérande, ou même seul, pour une corvée de … ou de pierres, le jardinier devra être à sa disposition ces jours-là.
Dimanches et jours feriés : pêche et entretien du matériel de pêche. Dès que la pêche sera commencée le garde jardinier devra se tenir à la disposition de ces messieurs le samedi à partir de 14 heures. Il aidera à prérarer et à descendre les engins de (f°3) pêche et au besoin accompagnera ces messieurs en bateau. Le dimanche, à l’heure voulue, il sera également à leur disposition pour la pêche et la remise en place du matériel de pêche. Le lundi il rentrera les filets qui seront au sec et portera à raccomoder à Lérat ou à La Turballe ceux qui en auront besoin. Il ira également les reprendre quand ils seront réparés. Pour la présence du dimanche il touchera 10 francs et sera nourri le samedi soir et toute la journée du dimanche. Si la femme du jardinier vient aider à la cuisine, elle touchera 10 francs et sera également nourrie. La femme du jardinier devra également balayer toutes les semaines le chalet de haut en bas et le remettre en ordre.
Deux fois pas en elle devra aider moyennant salaire au nettoyage complet du chalet.
Chaque semaine, durant la récolte des asperges le jardinier devra fournir gratuitement 3 bottes.
Grande vigne : celle-ci sera louée au jardinier à moitié. Les engrais et ingrédients seront également à moitié.
(f°4) Jardin du Loc : celui-ci lui sera loué par le jardinier à prix d’argent, moyennant une somme annuelle de 1 600 francs payable le 30 juin et le 31 décembre de chaque année.
Le jardinier devra tenir libre pendant les mois d’été, le samedi de chaque semaine, le hangard situé près de la maison afin de pouvoir remiser une auto.
Signé Léon Le Cloarec

la véranda pour les géraniums

Il n’est pas question des boeufs dans ce contrat de travail donc cette photo est sans doute des années 1920 mais vous pouvez voir la véranda qui est citée dans le contrat de travail pour les boutures de géranium l’hiver.

 

Noces d’argent de René Fagault et Yvonne Ferrand, Belmont 6 juin 1926

table des actes traitant des Fagault de Guérande et Belmont

   La saga des Fagault de Louplande à la Turballe, ou la petite histoire de la sardineLa saga des Fagault de Louplande (72) à Belmont (La Turballe, 44) ou la petite histoire de la conserve de sardines de la Turballe au Maroc  – Darracq et Cie, Chenard et Walcker, et autres innombrables fabricants de voitures du début du 20ème siècle –  La tour crénelée de la Villa Belmont : La Turballe 1936 –  Les boeufs pour cultiver 1925 Testament de Marie Mélanie Séraphine Dubois veuve Fagault à Guérande 1912Menhirs et calvaire de Belmont, aujourd’hui disparus : La Turballe   –  Pêche sur le mouille-Q, mini catamaran des années 1925 : Belmont, La Turballe – Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault : années 1923-1925années 1926-1927 ; années 1928-1929 finLe canot des évadés de la colonie pénitentiaire de Belle-Ile a échoué à Belmont, 10 août 1921 –  Obsèques du Dr Alcime Rousseau, Herbignac 21 janvier 1923  – Broyage des graines de lin dans les années 1920 dans la presqu’île GuérandaiseLe gardien jardinier et pêcheur, Belmont, contrat de travail 1935  –  Le mât de Belmont avant la seconde guerre mondiale – La saga des FERRAND de Chalinargues (Neussargues-en-Pinatelle, 15 Cantal) à VannesFiliations des familles Dubois et Fagault

introduction

Je retrouve dans les petits papiers dans le livre d’or de Belmont, un menu, un plan de table, et je suppose qu’ils concernent le dimanche 6 juin 1926 :
Aujourd’hui journée mémorable. Monsieur et Madame René célèbrent leurs noces d’argent. 25 ans de ménage et toujours heureux.
Arrivés ici le samedi soir 5 juin. Yves et François après le dîner tirent un superbe feux d’artifice du haut de la tour et terminent par un immense brasero allumé sur le rocher du Grand Père, illuminant toute la baie de Belmont.
Le dimanche à 11 h 30 réception des invités, apéritif, à suivre
et il n’y avait rien dans le livre, donc les petites papiers seraient cette suite. Le menu est tout en humour et en famille, car tous les lieux du menu sont de la famille, d’ailleurs, je suppose qu’il n’y a pas eu de traiteur, mais que les familles ne sont pas venues les mains vides, ainsi les Poupart, qui tiennent à Nantes l’épicerie des Frères Provençaux ont manifestement apporté l’entrée et un dessert etc…

Menu du 6 juin 1926

Ce menu est imprimé sur un carton, et un chef-d’oeuvre d’humour familial, car les noces d’argent sont en famille.
Hors d’oeuvre Provençaux (Yvonne Ferrand, l’épouse de René Fagault, qui fêtent leurs noces d’argent, est cousine des Poupart qui tiennent à Nantes une épicerie très en vogue nommée Les Frères Provençaux.)
Langoustes du Vir (le Vir est le nom du rocher qui barre l’anse de Belmont et que l’on doit éviter en bateau et qu’on ne peut contourner qu’à marée haute pour sortir de l’anse. Il est visible à marée basse)
Filet de boeuf Beauregard (Guérande, certainement demeure d’un des invités)
Dindonneaux truffés de Kervaudoué (aujourd’hui Kervodué, en Piriac, qu’on atteint de Lérat en remontant sa petite route, et c’est manifestement là que René Fagault père de René qui fête ses 25 ans de mariage, était venu de la Sarthe s’installer sur la côte)
Asperges du Loc sauce mousseline (un Loc à la Turballe ?)
Fraises de la Gaillardais à la crème (propriété des Bigaré à Guérande)
Iceberg du Four (phare sur le rocher du Four à la pointe du Croisic, que l’on voit droit devant Belmont et que je voyais chaque nuit quand je passais mes vacances à Belmont – voir ci-dessous la photo)
Corbeilles Belmontaises
Petits Fours du Bon-Pasteur (l’épicerie des Frères Provencaux, que tiennent les Poupart, famille d’Yvonne, est située au Bon-Pasteur à Nantes centre ville)
Porto – Madère
Muscadet en Carafe (le C est en majuscule, et je comprends qu’il s’agit d’un jeu de mots et qu’il est en panne, car ils ont planté du muscadet et ne l’ont pas encore)
Graves – Haut-Sauterne
Château-Margaux 1913 – Pomerol
Pommard – Nuits 1906
Champagne
Café
Rhuys-Quennec 1886 – Liqueurs


le plan de table

2 tables, dans toute la longueur de Belmont, face à la cheminée – sous ce papier est aussi écrit le résultat de la pêche.

Andrée (Ferrand, fille d’Etienne ci-dessous, donc nièce d’Yvonne qui fête ses 25 ans de ménage)
Mimie Baudry (Marie-Eugénie-Léonie Ferrand °Vannes (56) 2.10.1891 épouse de Pierre-Ferdinand Baudry et soeur d’Yvonne)
Pierre Guilloteau – Pierre Baudry (époux de Mimie Ferrand ci-dessus)
Mme Poupart – Mme Ferrand
Mme Rousseau (née Fagault, soeur de René qui fête ses 25 ans de ménage)
René (Fagault, qui fête ses 25 ans de ménage)
Dr Méloche (petit-fils de Marie-Françoise Dubois la sœur de Marie Mélanie Séraphine Dubois qui épouse en 1868 René Fagault père de René Fagault qui fête ses 25 ans de ménage) – Yvonne (Ferrand, épouse de René Fagault)
Mme Quennec
– Etienne (Ferrand, frère d’Yvonne, il a pour épouse x Claude Poupart. Il possédait une épicerie fine « Les Frères Provenceaux » rue du Calvaire)
Anne (Ferrand, soeur d’Yvonne, et veuve d’Emmanuel Fagault)
Georgette (Baudry, 12 ans, nièce d’Yvonne Ferrand)
Paule

Paul Rousseau (27 ans, fils de Marie Mélanie Fagault et Alcime Rousseau, neveu de René et Yvonne qui fêtent leurs 25 ans de ménage)
Mimie Fagault (Fagault 17 ans, fille de René et Yvonne et sœur d’Yves et future épouse Gonichon)
Marguerite Guillou
François (Fagault 14 ans, fils d’Anne Ferrand et Emmanuel Fagault, le médecin décédé en juin 1925)
Louis Rousseau (29 ans, fils de Marie Mélanie Fagault et Alcime Rousseau, neveu de René et Yvonne qui fêtent leurs 25 ans de ménage)
Yves (Fagault 21 ans, fils de René et Yvonne qui fêtent leurs 25 ans de ménage)
Nett (fille d’Emmanuel Fagault et Anne Ferrand, nièce des 2 côtés du couple qui fête ses 25 ans de ménage)
Jean Meloche (fils du docteur présent à l’autre table)

le docteur Méloche

L’Echo de la Loire, 3 juin 1923 (ce feuillet est dans le livre de Bord de Belmont)
Le Docteur Meloche
L’homme le plus connu, et j’ajouterai le plus aimé de Saint-Nazaire, parce que, comme chez ce grand personnage dont parle Bossuet, Dieu mit en lui avant tout la bonté.
Le Dr Meloche est bon, d’une bonté agissante qui se traduit par un entier dévouement à toutes les œuvres dont il s’occupe, à toutes les Sociétés dont il fait partie. Il collectionne les présidences – non les présidences purement honorifiques qui rapportent un jour ou l’autre… un bout de ruban, mais celles où il faut payer de sa personne, s’épuiser en sollicitations et en démarches.
Tout le temps que le Dr Meloche ne consacre pas à sa clientèle, – il la visite généralement à bicyclette, – il l’emploie à faire le bien : on ne dira jamais assez avec quelle délicatesse il sait soulager les misères cachées. Il est une œuvre que le Dr Meloche, à Saint-Nazaire, a fait sienne et pour laquelle il se dépense sans compter : c’est la Ligue antituberculeuse qui, grâce à lui, est tout à fait prospère. Pour elle, le Dr Meloche se fait frère quêteur : que d’enfants lui doivent d’avoir recouvré la santé !
Le Dr Meloche est un grand lettré. Il sait l’ « Enéide » par cœur et lit facilement dans le texte l’ « Iliade » et l’ « Odyssée ». Aussi les citations latines jaillissent-elles de ses lèvres commes les roses des lèvres de je ne sais quelle princesse des contes de Perrault.
Bref, un homme de cœur, un homme de bien, qui mieux que tout autre, était digne d’ouvrir la série de nos silhouettes nazairiennes.

 

Histoire d’une maison face au cimetière Saint Jacques, l’ex n°174 route de Clisson, aujourd’hui boulevard Joliot Curie

table des actes traitant du quartier Nantes St Jacques

    Vous avez sur mon site beaucoup d’actes concernant le quartier : Voir tous les articles sur Nantes Sud Loire Saint Jacques

introduction

Cette page était parue le 23 avril 2020, mais je la remets ici car j’ajoute les recensements de 1926 et 1946, fort intéressants, et maintenant accessibles.
De Bonne Garde à la rue de la Ripossière, on était autrefois rue St Jacques et encore en ville alors que passé la rue de la Ripossière on était route de Clisson et en partie rurale et non plus en ville, mais vous allez voir ci-dessous que certains, y compris les notaires, s’y perdaient un peu, et le notaire ci-dessous a écrit route de Clisson alors qu’on était rue Saint Jacques. Bref, ce pour vous dire que lors des recherches, ce tronçon de Nantes est difficile car beaucoup d’embrouilles sur les noms de rues, sans compter les changements de numéros.

Jusqu’à la Révolution, je vous ai déjà montré que passé Bonne Garde ce n’étaient que jardins maraîchers le long de la route de Clisson.  Devant l’invasion d’immeubles de nos jours sur des km de route de Clisson, un coin tient encore quelques maisons, du côté du cimetière. Voici l’histoire de l’une d’elles, de son puits, et en fin d’article je vous mets aussi de ses innombrables habitants, car autrefois on vivait nombreux par pièce.
Vous allez découvrir ici que les premiers propriétaires étaient parfois peu résidants, comme si parfois ce quartier avait servi de placements immobiliers. Au fonds, un peu comme le font de nos jours ceux qui acquièrent des appartements pour les louer ensuite.
Enfin, outre l’extrême complexité des propriétaires successifs, vous constaterez qu’en cette année 1863 on paie en monnaie exclusivement métallique, et qu’on a une peur bleue du papier pour payer en billets. On est loin de nos paiements numériques !
Le prix de la maison est de 8 000 F de 1863 qui feraient 16 000 € ce qui nous semble si peu qu’on a peine à y croire. En tous cas, l’acheteur paie sur 3 ans, ce qui signifie que son commerce lui dégage chaque année 3 000 F de bénéfices. Il est marchand de grains pour chevaux, alors fort nombreux à Nantes pour tous les transports et travaux.
Et si vous êtes très curieux, je pense que c’est le n°62 actuel Bd Joliot Curie.

 

Retranscription de l’acte avec l’orthographe originale 

Cet acte est aux Archives Départementales de Loire-Atlantique, 2Q9023 – Voici sa retranscription :

« Le 14 juillet 1863[1] par devant maître Joseph Martineau et son collègue, notaires à Nantes, ont comparu : premier Aristide Pottin, propriétaire, demeurant à Nantes rue de Gigant n°8, agissant tant en son nom personnel qu’au nom et comme mandataire de monsieur Michel René Lecrac, rentier, et madame Victorine Louise Adelaïde Pajot sa femme, demeurant ensemble à Paris, rue du Faubourg St Honoré n°180, en vertu de procuration passée devant maître Bertrand Maillefer et son collègue, notaires à Paris, le 21 mars 1863, dont le brevet original duement enregistré et légalisé, demeurera ci-après annexé, après avoir été certifié véritable par le mandataire et revêtu de mentions par les notaires soussignés – second mademoiselle Aglaé Lefèvre, rentière, demeurant à Nantes, rue Santeuil n°5 – tertio Mr Pierre Jean Lefèvre, capitaine au long cours, et madame Alexandrine Louise Cosson, son épouse, qu’il autorise, demeurant à Nantes rue de l’Heronnière n°5 – lesquels ont par ci-après vendu avec garantie solidaire contre tous troubles, évictions, et autres empêchements quelconques, à monsieur Jacques Mounier, marchand de grains, et madame Victoire Alphonsine Fortin, sa femme, qu’il autorise, demeurant ensembe route de Clisson, commune de Nantes, ici présente et acceptante – Designation : une maison située route de Clisson, non loin du cimetière Saint Jacques commune de Nantes, consistant en un rez de chaussée composé de 4 magasins et arrière magasins en tout 8 pièces, d’un premier étage composé de 5 pièces, vastes greniers au dessus couverts d’ardoise, 4 caveaux ou celliers, lieux d’aisance, un terrain à la suite de la maison du côté de monsieur Mounier, donnant sur la route, derrière la maison, un grand jardin entouré de murs garnis d’espaliers et mitoyens avec les voisins, lequel jardin est planté d’arbres fruitiers et d’agrément, et contient un puits, le tout borné au nord par Delaunay, au sud par le même et les acquéreurs, à l’est par la route de Clisson et à l’ouest par Thomarde. Telle au surplus que ladite propriété se poursuit et comporte avec toutes ses appartenances et dépendances sans rien en excepter ni réserver, les acquéreurs le déclarant le connaître parfaitement. Origine de propriété :  mademoiselle Lefèrre, monsieur Lefèrre, monsieur et madame Lecrac sont propriétaires de ladite maison, chacun pour un cinquième pour l’avoir acquise conjointement et indivisement avec madame anne Marie Lefèvre veuve de monsieur Aristide Pottin, libraire demeurant à Nantes rue Santeuil n°5, aujourd’hui décédée et représentée par monsieur Aristide Pottin son fils et seul et unique héritier, et madame Perrine Zoé Lefèvre, rentière, épouse séparée de corps et de biens du sieur Adolphe Letourneux, demeurant à Nantes sur Guetry, propriétaites des deux autres cinquièmes, de mademoiselle Geneviève Lechartier, propriétaire, demeurant route de Clisson, commune de Nantes, aux termes du contrat passé devant maître Boix notaire à Nantes le 24 mai 1851, moyennant une rente viagère de 1 000 francs. Ce contrat a été transcrit au bureau des hypothèques de Nantes le 5 juin 1851 n°412 volume 357 … suivant acte passé devant maître Boix notaire à Nantes le 4 juillet 1856 madame Letourneur susnommée, autorisée par jugement du tribunal civil de Nantes le 26 janvier 1856, a vendu à mademoiselle Lefèvre, monsieur Lefèvre, monsieur Lecrac et monsieur Aristide Pottin, acquéreurs indivisement entre eux et fondés dans l’acquisition chacun pour un quart, le cinquième à elle appartenant par indivis avec les acquéreurs dans ladite maison, depuis mademoiselle Lechartier est décédée à Nantes le 11 janvier 1852, de sorte que ladite rente viagère se trouve aujourd’hui éteinte ainsi que les vendeurs le déclarent et s’obligent justifier, mademoiselle Lechartier était elle-même propriétaier de cette maison pour l’avoir acquise de dame Marie Bugel épouse du sieur Joseph Marie Guillaume, laboureur, secundo Antoine Bugel, laboureur, tertio Jean Bugel laboureur, quarto Julienne Bugel cultivatrice, quinto Isabelle Bugel demeurant tous au village de l’Angle commune de Guenrouët, sexto Jeanne Bugel épouse du sieur Joseph Lelièvre maçon demeurant à Guichin, commune de Redon, septimo Louise Talva veuve de Pierre Nicoleau, sage femme, demeurant à Nantes, octavo sieur Isidore Talva, marin, demeurant à Nantes, nono Charles Talva cuisinier marin demeurant à Nantes, suivant procès verbal d’adjudication dressé le 10 juin 1844 par monsieur Crucy notaire à Nantes commis judiciairement c’est effet moyennant un prix payé, ainsi qu’il est ci-après relaté, les vendeurs de mademoiselle Lechartier avaient recueilli ledit immeuble dans les successions de Jean Bugel et Anne Talva, enfin les époux Bugel avaient fait construire cette maison, au garantie de puis par mademoiselle Lechartier, sur un terrain par eux acquis en diverses parcelles, sur actes authentiques. Une expédition de procès verbal d’adjudication sus énoncée, a été transcrite au bureau des hypothèques à Nantes le 9 juillet 1844, volume 281, n°79, et inscription d’office a été faite le même jour volume 170 n°407, contre ladite demoiselle Lechartier, celle-ci s’est libérée de son prix et adjudication de la manière suivante, en payant aux vendeurs 1 100 F le jour même de l’adjudication ainsi qu’il est constaté par le susdit procès verbal, et l’outre plus après l’accomplissement des formalités de transcription et de purge légale, ainsi qu’il est constaté dans un acte contenant quittance et main levée de l’inscription d’office susrelatée passé devant ledit maître Crucy et un de ses collègues le 24 février 1845, et par suite duquel cette inscription a été radiée sans réserve le 3 mai suivant. Entrée en jouissance : les acquéreurs entreront en jouissance de la propriété rétroactivement à partir du 24 décembre dernier. Charges, conditions : la présente vente est faite aux charges clauses et conditions suivantes que les acquéreurs s’obligent solidairement entre eux de fidèlement exécuter : primo, ils prendront ladite propriété dans son état actuel sans pouvoir prétendre aucune indemnité pour cause de réparations ou dégradations, et ils supporteront les servitudes passives sauf à profiter d’icelles actives, s’il en existe, le tout à leurs risques et périls – tertio, ils paieront les contributions à compter du 1er janvier dernier – quarto, ils entretiendront les baux verbaux qui pourront exister de manière à ce que les vendeurs ne soient pas inquiétés ni recherchés – quinto, ils entretiendront les polices des assurances et paieront les primes à partir du 1er janvier dernier –  cinto, ils acquitteront les frais, droits et honoraires auxqueles les présentes donneront ouverture. Prix : et en outre la présente vente est faite moyennant la somme de 8 000 F, que les acquéreurs s’obligent solidairement entre eux de payer de la manière suivante, 3 000 F le 24 décembre prochain, pareille somme de 3 000 F le 24 décembre 1864, et les 2 000 F restant le 24 décembre 1865, jusqu’à parfait remboursement paieront les intérêts 5% par an à partir du 24 décembre dernier, payables annuellement. Les paiements tant du principal que des intérêts auront lieu à Nantes, quittes de frais en l’étude de maître Martineau notaire soussigné, et ne seront valablement fait qu’en espèces métalliques d’or ou d’argent ayant cours actuel, sans billets, papier monnaie ou autre valeurs fictives, monsieur et madame Mounier renonçant à se prévaloir du bénéfice de tous décrets ou lois pouvant en autoriser l’émission ou la circulation, monsieur et madame Mounier pourront anticiper les époques de remboursement ci-dessus en prévenant un mois à l’avance, les paiements particuliers ne pourront être inférieurs au tiers de la somme due. Transcription : les acquéreurs feront transcrire une expédition des présentes au bureau des hypothèques de Nantes et rempliront si bon leur semble les formalités nécessaires pour purger leur acquisition des hypothèques légales qui peuvent le grever, et si pendant l’accomplissement de ces formalités il y a des inscriptions du chef des vendeurs ou de leurs auteurs, ledits vendeurs seront tenus d’en porter main levée ou certificat de radiation dans le mois de la dénonciation qui leur en sera faite au domicile ci-après élu ; Etat civil :  Déclarent monsieur Pottin et les vendeurs que monsieur et madame Lecrac sont mariés sous le régime de la communauté légale à défaut de contrat qui ait précédé leur mariage à la mairie de la Garnache (Vendée) le 29 novembre 1848, que monsieur et madame Lefèvre sont mariés sous le régime e la communauté légale à défaut de contrat de mariage, que monsieur Pottin et madamoiselle Lefèvre sont célibataires, qu’aucun desdits vendeurs n’a été tuteur de mineurs interdits, que l’immeuble présentement vendu est libre de toutes hypothèques légales … »

[1] AD44-2Q9023

Analyse des recensements

Le recensement ne donnait que 4 ménages, dont le couple âgé des propriétaires, Jacques Mounier et son épouse Victorine Fortin. Ceux-ci occupaient manifestement plusieurs pièces puisque l’acte de vente ci-dessus dénombre pas moins de 8 pièces. Or, Jacques Mounier décède le 7 mai 1905 et sa veuve se retire dans une autre maison de la rue St Jacques. Donc, toutes les pièces sont louées, et en 1926 le recensement dénombre pas moins de 12 familles au n°174, et  il faut supposer qu’il y avait alors 12 pièces  ! En 1946, il y encore 10 familles, dont plusieurs étaient déjà présentes en 1926.

Y vivent en 1901 (recensement, par ménage, soit 4 ménages) :

Jules Bernard, 27 ans, chef, peintre
Berthe Martin, 21 ans, sa femme

Marc Vrignaud, 56 ans, chef, épicier

Jacques Mounier, 78 ans, chef
Victorine Mounier, 78 ans sa femme

Eugène Rojouan, 32 ans, chef, mécanicien
Beccavin Constance, 31 ans, sa femme
Madeleine Rojouan 6 ans leur fille
Martin Rojouan 5 ans leur fils
Yvonne Rojouan 3 ans leur fille

Y vivent en 1926 et 1946 (recensement, par ménage, archives municipales) :

1926 Cocard Emile °Hirillac 1894 chef, débitant, patron
Sebileau Eugénie °Hirillac 1894 épouse
Cocard Simone °Nantes 1924 fille
Gicquel Cécile °Pérel 1905 domestique
1926 Texier Julien °St Jean 1889 chef, manœuvre
Roux Bernadete °Béganne 1891 épouse
Texier Juliette °Béganne 1918 fille
Texier Simone °Nantes 1922 fille
Texier Paulette °St Sébastien 1924 fille
1926 Armange Marcel °Verier en Charnie 1897 chef, livreur
Herrouin Hélène °Derval 1898 épouse
Armange Marcelle °Carquefou 1920 fille
Armange Marie °Carquefou 1921 fille
1926 Macé Louis °St Ganton 1871 chef, ajusteur
Morvan Anne °Ederme 1874 épouse
1926 Charpentier Jean °Loroux-Bottereau 1865 chef, savonnier
Guérin Léontine °Vallet 1863 épouse
Charpentier Léontine °Chapelle Heulin 1894 fille, ouvrière
Charpentier Jeanne °Aigrefeuille 1904 fille, couturière
1926 Bouyer Georges °Nantes 1899 chef, charpentier
Briand Elisa °Dol de Bretagne 1903 épouse
Bouyer Georgette °Nantes 1624 fille
1926 Perrot François °Nantes 1899 chef, manœuvre
Séguin Jeanne °Nantes 1897 épouse
Perrot François °Nantes 1919 fils
Perrot Marcel °Nantes 1922 fils
Perrot René °Nantes 1924 fils
Perrot Yvonne °Nantes 1925
1926 Peignon Louis °Nantes 1879 chef, manœuvre
Subineau Marie °Nantes 1879 épouse
1926 Barron Edouard °Nantes 1896 chef, ajusteur
Faugeras Yvonne °Rezé 1898 épouse
1926 Rousseau Charles °Bouguenais 1901 chef, charpentier
Connan Marie °Kerpirt 1897 épouse
1926 Sorin Gabriel °Nantes 1888 chef, manœuvre
Barreau Antoinette °Fabris 1887 épouse
Sorin Gabriel °Nantes 1921 fils
Chauvin Berthe °Nantes 1893 domestique
1926 Leborgne Pierre °Fremeac 1887 chef, chauffeur
Joly Marie °Vertou 1891 épouse
Tendron Gabriel °Nantes 1924 fils
1946 Sorin Valentine °1881 chef
Sorin Gabriel °1920 enfant
1946 Rousseau Charles °1901 chef, plombier
Rousseau Célestine °1897 épouse
Rousseau Charles °1932 enfant
Rousseau Michel °1935 enfant
1946 Guimard Lucien °1900 chef, charpentier
Guimard Marguerite °1898 manutentionnaire
1946 Perrot François °1892 chef, manœuvre
Perrot Jeanne °1889 épouse
Perrot Yvonne °1922 enfant, employée de bureau
1946 Armange Marcel °1897 chef, commis épicier
Armange Hélène °1893 épouse
Armange Marcelle °1920 enfant, couturière
Armange Marie °1921 enfant, couturière
1946 Mercier Léontine °1894 chef, employée de quincaillerie
Charpentier Jeanne °1904 sœur, chemisière
1946 Peignon Louis °1879 chef, manœuvre
1946 Chemier Jeanne °1897 chef, manutentionnaire
1946 Morandeau Pierre °1912 chef, chauffeur
Morandeau Renée °1917 épouse, mécanicienne
1946 Leborgne Pierre °1887 chef, mécanicien
Leborgne Marie °1891 épouse, employée

De Laval et Château-Gontier à Nantes, en passant par Héric, ils ne commercent pas tous, mais se tiennent.

Voici des Nantais pas tout à fait nés à Nantes, mais bien à Laval, ou en Anjou. Ils ne sont pas tous dans le commerce avec les Colonies d’Amérique : Saint-Domingue mais ils forment un groupe qui s’entre parrainent entre autres.  Mais comment René-Nicolas Lemesle, natif de Bouère près Château-Gontier les a-t-il suivis ? car ils lui servent bien de clan à défaut de l’éloignement de sa famille. Il aurait même été à Saint Domingue du temps de sa première épouse, Marie Batard. Un rôle d’embarquement le donnerait natif de Bouère, et merci de me communiquer ce rôle car je travaille toujours avec les preuves à l’apui, car ce qui suit est mon travail entièrement vérifié. Voici ce que j’ai trouvé sur lui, sachant que les Lemesle sont nombreux en Haut-Anjou, mais je n’ai trouvé aucun lien avec les miens :

Pierre Lemesle x /1670 Charlotte Martin

Je n’ai pas trouvé le mariage au Buret et je n’ai trouvé que 2 baptêmes. Pas d’autres Lemesle non plus.
Le Buret est situé à 15 km au Nord Est de Château-Gontier.
Industries anciennes ; des forges à bras alimentées par les bois de la forêt de Bouère ont laissé, à fleur de terre, d’abondantes scories de fer à la Rochette. On trouve encore, comme localités, la Forge et les Grandes-Forges. Le tissage des toiles occupait un grand nombre de bras aux XVII et XVIII s.

Pierre LEMESLE †1708/ x Charlotte MARTIN
1-Pierre LEMESLE °Le Buret (53) 4 juillet 1669 « baptisé Pierre fils de Pierre Lemesle et Charlotte Martin parrain Michel Chabot marraine Catherine Garot » x Château-Gontier St Jean 10 juin 1697 Louise BOUVET Dont postérité suivra
2-Etienne LEMESLE °Le Buret 7 juillet 1672 « baptisé Etienne fils de Pierre Lemesle et Charlotte Martin, parrain Etienne Verite marraine Saincte Desnois » x Château-Gontier St Jean 7 janvier 1705 Marguerite GODUNEAU « mariage Estienne Lemesle marchand fils de Pierre Lemesle et defunte Charlotte Martin, et Marguerite Goduneau fille de defunt Mathurin et Marguerite Garbé présents Pierre Lemesle père, Pierre Lemesle frère, Jean Beaumont beau frère François Lefaivre/Lefauvre oncle du marié »
3-probablement Sainte marraine avec Etienne du fils de Pierre en 1704

Pierre Lemesle x1697 Louise Bouvet

Mariage à Château-Gontier St Jean par les curés de St Jean et de Grez « 10 juin 1697 Pierre Lemesle fils de Pierre Lemesle marchand et Charlotte Martin, et Louise Bouvet fille de René Bouvet concierge des prisons de cette ville et de Martine Barbé » – Remariage à Bouère « le 9 juillet 1708 Pierre Lemesle marchand boisselier veuf de Louise Bouvet, et Jacquine Cossé veuve de Jean Chollet, présents Pierre Lemesle père du marié, Me René Bouvet beau-frère du marié, Pierre Cossé frère de la mariée, François Delhommeau beau-frère de la mariée, Jacques et Jean Cossé ses cousins germains »
Le boisselier fabriquait boisseaux pour mesurer le grain, écuelles, seaux pour l’eau et pour le lait, et m même des gobelets.

Pierre LEMESLE °Le Buret (53) 4 juillet 1669 x1 Château-Gontier St Jean 10 juin 1697 Louise BOUVET [je n’ai pas trouvé son décès] x2 Bouère 9 juillet 1708 Jacquine COSSÉ
1-Louise LEMESLE °Bouère 23 février 1698 « baptisé Louise baptisée à la maison, fille de Pierre Lemesle et Louise Bouvet parrain Pierre Lemesle marraine Mathurine Barbé » †Bouère 9 février 1699
2-Pierre-François LEMESLE °Bouère 30 janvier 1699 « baptisé Pierre François fils de Pierre Lemesle et Louise Bouvet parrain Jean Fourmont huissier royal marraine Françoise Pinault épouse de maistre Jacques Heulier procureur fiscal »
3-Jacques LEMESLE °Bouère 1er septembre 1700 « baptisé Jacques fils de Pierre Lemesle (ns) et Louise Bouvet parrain vénérable et discret Me Jacques Lesourd prêtre curé de cette paroisse, marraine Jeanne Bruneau épouse de Me Philippe Coüet notaire royal »
4-Marie LEMESLE °Bouère 7 août 1701 « baptisé Marie née hier fille de Pierre Lemesle et Louise Bouvet parrain René Coisnon marraine Marie Bouvet (s) »
5-René-Nicolas LEMESLE °Bouère (53) 21 août 1703 « baptisé René-Nicolas né hier fils de Pierre Lemesle et Louise Bouvet parrain Nicolas Moquereau marraine Jeanne Sesboué » x1 Marie BATARD x2 Nantes St Nicolas 16 mars 1745 Jeanne BELLANGER Dont postérité suivra
6-Louis LEMESLE °Bouère 25 août 1704 « baptisé Louis fils de Pierre Lemesle et Louise Bouvet parrain Estienne Lemesle marraine Sainte Lemesle »
7-Jacques LEMESLE (du x2 Jacquine Cossé) °ca 1709 x Pontigné (49) 3 février 1739 Jeanne JOUSSEAUME

René-Nicolas Lemesle x2 Jeanne Bellanger

Remariage à Nantes St Nicolas en la chapelle de la Bourse « le sieur René Nicolas Lemesle veuf de demoiselle Marie Batard, demeurant à St Similien, et demoiselle Jeanne Bellanger, mineure, fille de feu sieur Jacques Bellanger et demoiselle Marthe Angélique Formentin (aliàs Fromentin) de St Nicolas, présents Me Louis Tournoux cousin par alliance de l’époux[1], Edme Montreuil ami de l’époux, François Cohadon négociant demeurant à la Fosse, cousin germain de l’épouse, demoiselle Marthe Angélique Formantin mère de l’épouse »

René-Nicolas LEMESLE °Bouère (53) 21 août 1703 Fils de Pierre LEMESLE et Louise BOUVET x1 Marie BATARD x2 Nantes St Nicolas 16 mars 1745 Jeanne BELLANGER
1-René Abraham Luc Polycarpe LEMESLE °Nantes Ste Croix 30 juin 1746 « baptisé fils de n. h. Nicolas Lemesle et dame Jeanne Bellanger, parrain René Beguyer[2] docteur professeur en la faculté de médecine de Nantes, ancien recteur de l’Université, marraine dame Marthe Angélique Fromantin femme de n. h. Pierre Duchemin[3] sieur de la Favardière (Bonchamp-lès-Laval, 53) »
2-Jeanne Rose LEMESLE †Nantes Ste Croix 19 janvier 1766
3-René Michel LEMESLE °Nantes Doulon 26 août 1749 « baptisé fils de n.h. René Lemesle et dame Jeanne Bellanger, parrain Michel Bellanger oncle, marraine dame Marie Mazeau femme de Me Miraillet »
4-Perrine LEMESLE °Nantes Doulon 22 mai 1753 « parrain n.h. Jean Pierre Hamart directeur général des Postes et receveur de son altesse le prince de Condé en la ville de Nantes, marraine demoiselle Marguerite Tarel »
5-Jean Fidèle Amant LEMESLE †Nantes Ste Croix 15 avril 1759 « mort hier à 4 an et demi »
6-Joseph Jacques LEMESLE °Nantes Ste Croix 14 mars 1756 « parrain Jacques Joseph Bazillays, parent au 4° degré, marraine demoiselle Jeanne Rose Lemesle sœur » †Nantes Ste Croix 27 avril 1759
7-Marthe Angélique LEMESLE °Nantes Doulon 28 juillet 1757 « parrain n. h. Jean Hamard[4] directeur des postes, oncle maternel par alliance, marraine dame Marthe Angélique Fromentin femme de n.h. Pierre Duchemin Favardière négociant à la Fosse ayeule maternelle »
8-Marie-Victoire LEMESLE °Nantes Ste Croix 15 mars 1759 « parrain n. h. Jean Verrier marraine dame Marie Dubois »
9-Henriette Félicité LEMESLE °Nantes Ste Croix 17 avril 1761 « parrain Henry Auguste Chorel sieur de Clais, marraine demoiselle Jeanne Rose Lemesle sœur »

[1] Louis Tournoux °Héric 12 août 1702 †Nantes Ste Croix 28 mai 1776, avocat au parlement de Bretagne, petit-fils de Jeanne Lebastard, époux de Jeanne de la Grange.
[2] René Beguyer °Angers 14 décembre 1706 †Saint-Géron (44) 13 juillet 1775, professeur en médecine à l’Université de Nantes x Bouzillé (49) 5 août 1737 Marguerite Haultebert – SP
[3] Duchemin, famille type de la société lavalloise au XVII et au XVIII s., qui en posséda au plus haut degré les qualités : l’activité et l’intelligence des affaires, la vitalité féconde ; peu soucieuse d’ailleurs des titres que presque tous enviaient quand ils étaient arrivés à la fortune ; moins ambitieuse des charges de magistrature que des fonctions électives ; attentive surtout à pourvoir tous ses membres, malgré l’égalité des partages, des biens et des avantages de la fortune. Les titres des terres que les diverses branches substituaient volontiers à leur nom patronymique sont comme innombrables, et attestent à quel point les affaires prospéraient entre leurs mains. Les Duchemin de la Vauzelle, de la Brochardière, de Barbain, des Barberies, du Boismorin, du Tertre, de la Gimbertière, des Loges, du Noisement, de la Jarossais, de la Babinière, de la Hennerie, du Boisjousse, du Bois-du-Pin, de la Baboisière, du Valbleray, du Clos, de la Favardière, de Beaucoudray, de la Lande, des Jouannières, de Mottejean, de la Maisonneuve, de la Morinière, du Pré-Boudier, de Vaubernier,sont loin de représenter toutes les ramifications et toute la fortune territoriale de la famille. On leur trouve des armoiries variées : François D., sénéchal de Thévalle, a sur son écu une palme à trois branches avec une fasce brochante,1555 ; Thomas Duchemin se sert d’un cachet ayant dans le champ une couleuvre et, en exergue, Dumspiro sperabo ; Duchemin du Boisjousse porte un chevron accompagné de 3 étoiles rangées en chef et d’un croissant montant en pointe ; Duchemin-Maisonneuve, un arbre enraciné,1765 ; Duchemin du Châtelier, de Vaiges, une porte de ville,1778 ; d’autres branches ont dans leurs armes un chameau, et varient les émaux et couleurs. Les notices isolées ou groupées qui suivent donneront une idée de cette famille si vivace, active et ramifiée.
Tome IV : Cette famille lavalloise, si active et vivace, devait être représentée dansles colonies. Nous y trouvons : Joseph Duchemin des Roches, mort le 11 décembre 1763, à Saint-Domingue, où était aussi son frère François, et dont la sœur avait épousé Et.-Elis. d’Aubert ; — Louis-Corentin D. de la Baboisière, mort à la Guadeloupe, en avril 1762 ; — Jacques D. de la Baboisière, mort à Saint-Domingue en 1775
[4] Jean Hamard °Laval St Vénérand 30 avril 1722 Directeur des Postes à Nantes x Saint-Julien-de-Concelles 4 novembre 1755 Jeanne Rose Duchemin fils du sieur de la Favardière

Histoire du moulin du Fief-Briant, Angrie (49)

Le journal Ouest-France publiait en 2018 : « Candé a compté 17 moulins au fil des siècles. Les bâtiments du moulin du Fief-Briant viennent d’être acquis par le groupe Manitou, qui pourrait les transformer en parking paysager. Le vieux moulin du Fief-Briant, érigé au début du 14e siècle, pourrait disparaître définitivement pour laisser place à un parking paysager. »

Il s’agit d’un moulin à eau sur un étang qui est retenue d’eau sur le ruisseau nommé le Fief-Briant. Le voici sur la carte de Cassini 1815, et celle de Geoportail 2023.

Voici son histoire dans le chartrier de Candé in « Histoire de la baronnie de Candé » Comte René de l’Esperonnière, Angers, Lachèse Imprimeur, 1894, p. 342.

FIEF-BRIANT (Le), ferme et moulins. – Le ruisseau de Fief-Briant prend sa source dans la commune d’Angrie, près la ferme de la Rincerie, et vient se jeter, tout proche de Candé, dans le ruisseau des Grands-Gués. Après avoir formé le grand étang d’Angrie, qui existe toujours, il alimentait autrefois un étang créé en 1299 ou 1300 par un seigneur de Candé, Geoffroy IV de Chasteaubrient, qui lui donna la dernière moitié de son nom. Comme nous l’avons dit dans la notice consacrée à ce seigneur, la chaussée ayant été trop élevée, les terres environnantes, qui appartenaient à divers particuliers, furent inondées, et pour maintenir son étang au niveau qu’il avait choisi, Goeffroy de Châteaubeiant acheté, à la fin de l’année 1300, les prés et les champs qui l’avoisinaient. Nous avons retrouvé les détails de ces diverses acquisitions, qui furent toutes conclues à Angers :
Le vendredi après la fête de saint André l’apôtre, l’an de grâce 1300, Jean Coé, de la paroisse de Candé, vendit « à noble homme Jouffroy, sire de Candé et de Chasteaubriant, chevalier, tous les prés qu’il possédait en la rivière du Petit-Gué sise en la paroisse d’Angrie, proche l’étang au seigneur dessus dit, et tenus dudit seigneur à six deniers de cens, dus au jour de Saint-Nicolas de Candé ». La vente fut consentie pour le prix de quatorze livres dix sols de monnaie courante.
« Le mercredy emprès la feste de Toussainctz », Danion le petit, clerc de la ville de Candé, céda, pour la somme de neuf livres dix sols, à « noble homme Jouffroy, seigneur de Chasteaubriant, chevalier. » deux pièces de prés « lesquelles ledit chevalier avait nées en son estang que il avoit fait faire proche Candé, » et une autre pièce de pré joignant ledit étang.
« Le vendredy emprès la feste Sainct-Martin d’hiver, l’an de grâce mil et trois cens, » quatre nouvelles acquisitions furent conclues par Geoffroy de Châteaubriand :
Jean Le Baillif. de Candé, lui vendit un pré « situé en l’estang dudit chevalier. entre le pré du prieur de Saint-Nicolas et le pré de Jean Coé, au fief dudit prieur », pour le prix de soixante sols.
Joachim Grenet, de Candé, vendit une pièce de terre « sise en l’estang » pour cinquante sols.
Guillaume Legrand, de la ville de Candé. céda, au prix de quatre livres de monnaie courante, « deux pièces de pré que ledit Monsr Jouffroy avait nées en son estang que il a faict jouxte Candé. »
Enfin, Jouffray Guiton. de Candé. et Guillaume de la Turrière (?), de la paroisse d’Angrie, vendirent une pièce de terre et une pièce de pré, tenues du fief de Jehan Lantier à douze deniers de rente, et situées près la terre de Jean Coé, pour la somme de six livres de monnaie courante[1].
Au commencement du XVIIe siècle, des contestations s’élevèrent entre le baron de Candé et le seigneur d’Angrie, au sujet du niveau auquel devait être maintenu l’étang de Fief-Briant. Une note du 16 février 1625 donne les renseignements suivants : « L’étang est à main droite en allant de Candé à Challain. « La chaussée a une longueur de trois cents pas, et de largeur, pour chemin, treize à quatorze pas[2]. »
L’étang de Fief-Briant était situé dans le fief d’Angrie, ce qui donnait au seigneur de cette paroisse le droit d’y faire tenir l’eau suffisamment haute pour pouvoir y noyer les malfaiteurs condamnés à ce cruel genre de supplice De plus, il recevait quatre deniers pour chaque criminel « noyé et exécuté à mort « dans ledit étang. »  Ces droits furent abandonnés, le 3 mars 1634, par Charles d’Andigné, en retour du titre de châtellenie que le prince de Condé consentit à accorder à la seigneurie d’Angrie. Le même seigneur renonça en même temps à « prétendre aucun droit de fief ni de propriété au moulin à eau et à l’étang de Fief-Briant, ni en toutes les terres couvertes par l’eau dudit étang, lorsqu’il est en son plein[3]. »
L’étang de Fief-Briant, d’une contenance de vingt journaux environ, y compris les rivages, fut desséché à la fin du XVIIIe siècle.
Il est encore mentionné, avec le moulin à eau et les deux moulins à vent, dans l’aveu rendu, en 1787, par Charles-Clovis Brillet, chevalier, baron de Candé. Ce dénombrement lui donne les limites suivantes : à l’ouest, le moulin à eau ; au nord, des champs dépendants des métairies du Bois-Robert et de la Quiriaie ; à l’est, des terres et des prés de la ferme de la Boue et, au midi, d’autres champs de la Boue et du Bois-Robert.
L’ancien moulin à eau sert maintenant d’habitation au meunier qui dessert les deux moulins à vent placés sur une butte, à l’entrée de la ville de Candé. Ceux-ci ont été acquis, en 1890, par M. Robert, de Mme de Bats, née Grosbois, héritière de M. de Sailly.
[1] Archives du Gué. Copies vidimées du 27 novembre 1634 et du 17 janvier 1635.
[2] Idem.
[3] Archives de Noyant, reg. G.