Cession de rente Tessard à Chevalier, Angers, 1601

Je vous ai déjà restitué des Tessard et Chevalier de Combrée, et les voici encore. Cette fois, nous apprenons que le roi avait émis un emprunt obligataire en 1573, auquel Philippe Tessard avait souscrit pour 80 écus. Au passage, si l’un d’entre vous a quelques lumières pour nous éclairer sur cet emprunt royal, merci de nous en faire profiter.

Nous sommes en 1601, et l’un des héritiers de Philippe Tessard, ayant hérité de cette rente par moitié, cèdde sa part pour 40 écus à l’autre. Il est vrai que la rente est encaissée à Angers et que le vendeur demeure à Combrée, ce qui n’est pas des plus pratiques…

Combrée, collection personnelle, reproduction interdite
Combrée, collection personnelle, reproduction interdite
    Voir ma page sur Combrée

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici la retranscription de l’acte : Le 25 juin 1601 après midy, en la court du roy notre sire à Angers endroit par devant nous René Moloré et Nicollas Destriché notaires d’icelle personnellement estably René Tessard notaire soubz la court de Pouancé et y demeurant tant en son nom privé que comme curateur ordonné à la personne et biens de Pierre Percault filz et héritier de deffunte Jehanne Tessard, ledit René Tessard et ladite Jehanne Tessard héritiers pour une moitié de deffunt Me Philippe Tessard, soubzmettant ledit estably esdits noms et en chacun d’eulx seul et pour le tout sans division etc confesse avoir ceddé et transporté et par ces présentes cedde et transporte à Philippes Chevalier marchand demeurant en la paroisse de Combrée à ce présent stipulant et acceptant la somme de 4 écuz 10 sols moictié de 8 escuz 20 sols, et dont ladite moitié appartient à René Tessard aussi héritier pour une moitié dudit deffunt, de rente annuelle et perpétuelle ci-davant acquise par ledit deffunt Philippes Tessard à prendre icelle rente sur le recepveur et miseur en l’élection d’Angers pour se faire par ledit Chevalier payer et continuer ladite rente ainsy que eust fait et peu faire ledit ceddant esdits noms suyvant le contrat d’acquet qu’en avait fait ledit deffunt Philippes Tessard fait par davant Marc Desoreau et Leblanc tabellions du roy et commissaires ordonnés pour la constitution d’icelle rente le 8 mai 1573
et est faite ladite cession pour le prix et somme de 40 escuz sol de laquelle somme ledit céddant a eu et receu auparavant ce djour dudit Chevalier la somme de 10 escuz dont il s’est contenté et en a quité et quite ledit Chevalier et le surplus montant 30 escuz ledit Chevalier aussi duement estably et soubzmis sous ladite court a promis payer et bailler audit ceddant savoir moitié dedans le jour et feste de Toussaint prochainement venant et l’autremoitié dedans le jour et feste de Toussaintz prochainement venant en ung an, et au cas que sa majesté ou ses députtez admortissent ladite rente, seront les deniers dudit admortissement receuz par ledit Chevalier ses hoirs et demeure ledit Chevalier subrogé aux droits dudit René Tessard

Cette vue, portant les signatures de René Tessard et Philippe Chevalier, est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5. Je la mets ici pour faciliter aux chercheurs l’identification des signatures


Marin décédé à terre, en permission

Tous les marins ne meurent pas en mer ou au combat naval, et la permission a été fatale à celui-ci, relevé sur le registre paroissial de Bescon aliàs Bécon-les-Granits, Maine-et-Loire :

  • Voici la sépulture extraite du registre paroissial de Bescon :
  • Le vingtcinquiesme jour d’octobre mil six cens soixante quatorze a esté inhumé dans le grand cymetière par nous soubsigné le corps d’un jeune homme aagé de trente ans ou environ décédé dans la grange du Petit Chastaigner dont le nom estoit incognu, sur lequel a esté trouvé une petitte paire d’heures dans lequelles sont escripts ces mots

    faict par moy Jean Boureau bon garson demeurant au bourg de (blanc)

    dans lesquelles s’est trouvé un papier portant ces mots

    il est permis à Noël Gilet dit de maison de Moncontour soldat de marine d’aller chez luy pour y demeurer pendant le radoub du vaisseau nommé le Tonnant sur lequel il a servy la dernière campagne a condition d’y retourner servir au premier commandement qu’il en recevra, fait audit vaisseau le 25e novembre 1673 signé Dreully d’Humières et au dessous, vu Corbonnery

    lequel papier demeure cy attaché (j’ai présenté en exergue les passages qui retranscrivaient les papiers trouvés sur le jeune homme, pour que cet acte puisse être plus compréhensible que présenté sans alinéa, comme l’est le registre original, sans rien ajouter, et mes commentaires suivront )

  • Voici mes commentaires
  • Il est catholique, car il possède un livre d’heures. Généralement les prêtres avant d’inhumer un inconnu vérifient toujours qu’il est catholique soit par ses papiers de baptême sur lui, soit la présence d’un chapelet, mais j’avoue qu’un livre d’heures est un cas plus rare. Cela signifie qu’il savait lire, et était même issu d’une famille assez notable pour posséder ce type de lectures, ce qui n’était pas fréquent au 17e siècle.

    Heures, se dit au pluriel d’un livre de prieres, qui se recitent ordinairement selon les diverses heures du jour. Heures bien reliées. de belles heures. acheter des heures. heures en François. heures en Latin (Dictionnaire de L’Académie française, 1st Edition, 1694).

    Il a une permission de plusieurs semaines puisque le vaisseau doit être réparé :

    RADOUB, s. m. (Marine) c’est le travail qu’on fait pour réparer quelque dommage qu’a reçu le corps du vaisseau. Les matieres dont on se sert, sont des planches, des plaques de plomb, des étoupes, du bray, du goudron, & en général tout ce qui peut arrêter les voies d’eau. (Encyclopédie Diderot)

    Moncontour donne 3 hypothèses

      le château de Moncontour, à Vouvray (37)

      la commune de Moncontour, arrondissement de Saint-Brieuc dans les Côtes d’Armor (22)

      la commune de Moncontour, arrondissement de Châtellerault dans la Vienne (86)

    J’avoue que dans les 3 cas, il est difficile de comprendre ce qu’il faisait dans une grange à Bécon-les-Granits, qui n’est pas sur son chemin !

    Si vous avez des idées, merci de nous en faire part, cliquez sur COMMENTAIRES ci-dessous et vous avez la parole !