Les indigents et misérables de la rue Saint Jacques, Nantes 1809

Celle qui vous écrit ces lignes a vécu 2 années, étudiante à Angers, logée dans une maison Renaissance, sous le toît au 2ème étage, avec le mode de vie de l’époque : une table de toilette de marbre, une bassine de faïence dessus, un broc et un sceau émaillés, que je montais chaque soir en rentrant et descendais chaque matin pour les vider : pas de chauffage mais une immense couette de plume, extraordinaire moyen de se tenir au chaud ; seule une ampoule pendante du pflafond avec son fil torsadé tissu comme on les avait fait autrefois était l’unique concession à la modernité ! Mais, dans cette mansarde, j’étais au moins comme une reine car j’étais seule et ce que vous allez lire, c’est en 1809 rue St Jacques à Nantes, ces nombreuses chambres plus proches du grenier que de la chambre, dans lesquelles des familles entières même nombreuses s’entassaient, avec le même « confort » que ce que j’ai connu en 1958. J’ajoute que les toilettes étaient dans le jardin.
L’ouvrage : Nantes au XIXe siècle : statistique topographique industrielle et morale, faisant suite à l’Histoire des progrès de Nantes par MM. A. Guépin et E. Bonamy, 1835 est consacré à l’étude du statut social, et donne les rues les plus pauvres : la rue des Fumiers et la rue St Jacques. Pour la rue St Jacques, les auteurs ajoutent que Nantes Sud Loire a toujours été moins cher et il donne le montant du loyer en 1835 en moyenne à 14,65 livres rue St Jacques.

Voici les pauvres selon le recensement de la rue Saint-Jacques de Nantes en 1809 (AM Nantes Recensement 1809-1810 4ème Canton 2ème Division)
J’ajoute que j’ai alors 2 de mes ascendants parmi les indigents, l’un est boutiquier, l’autre ouvrier maçon. Car vous allez découvrir que beaucoup d’ouvriers sont indigents. Il y a 345 foyers (j’ai omis et vous donnerais plus tard le n°, le propriétaire) nom, statut matrimonial s.a. étant célibataire, métier, montant du loyer en F, nombre de personnes du foyer, statut social. J’ai classé ici par statut social ordre alphabétique, et les pauvres sont à indigents, et très indigents, et encore plus pauvres sont à misérables et très misérables. Tous les loyers ne figurent pas sur le recensement. Vous voyez toutes les mansardes sans aucun confore sont louées à 10 ou 12 francs. Curieusement, quelques indigents ont un loyer plus élevé, et ne parvenaient sans doute par à le payer, et j’ai eu la quasi certitude en tappant ces tristes données que beaucoup de loyers n’étaient pas souvent payés.
Je vous mettrais aussi la rue Dos d’âne, la Côte St Sébastien etc… et je vous donnerai les numéros dans la rue et le nom des propriétaires. Ici je voulais vous montrer la pauvreté car ils sont plus de 50%.

Loiseau Elisabeth, sœur du précédent s.a. 40 infirme, sans état 0 1 à la charge de son frère
Gorse Joseph et femme 48 tonnelier 50 4 affaires douteuses, mauxais époux
Foulas François et femme 38 boulanger 100 7 aisé
Brelet Laurent et femme 35 boucher 150 10 aisé
Debrenne François Vf 47 notaire 150 2 aisé
Branger Dominique et femme 48 chapelier 120 3 aisé
Guibert M. et femme 73 charcutier 100 2 aisé
Lenoir François et femme 51 taillandier faisant travailler à Beaupreau 30 3 aisé
Piou Perrine Ve Viau Ve 60 bouchère 120 7 aisé
Buord Mathurin et femme 54 boucher 100 5 aisé
Galpin Julien et femme 55 chirurgien 100 7 aisé
Doré Pierre et femme 51 cabaretier 120 3 aisé
Bouedron Joseph et femme 58 serrurier 60 6 aisé
Gaudin Mathieu Vf 54 rentier 100 3 aisé
Boulay M. et femme 53 voiturier par eau 60 4 aisé
Brunet Louis et femme 41 tisserant 90 5 aisé
Grenet Marie Ve Aubin Ve 48 boulangère 100 8 aisé
Pacquereau Charles et femme 46 tonnelier 150 5 aisé
Huet de la marre et femme 62 vétéran pensionné 70 2 aisé
Janeau Julien et femme 74 laboureur 25 2 aisé
Mehand Renée Ve Grenet Ve 83 rentière 36 1 aisé
Piroir Maurice et femme 63 tisserand 40 5 aisé
Couttoleau Antoine et femme 57 tisserand 7 aisé
Pessu Jerôme Vf 47 maréchal ferrant 60 3 aisé
Augereau Mathurin et femme 52 cabaretier 120 3 aisé ancien prisonnier marin
Vallée Jean et femme 52 Marchand de tabac 50 2 aisé un fils militaire
Giraud Delle et sœurs s.a. 60 rentière 150 2 aisée
boutique vaccante 60 2 aisée
Bazin Pierre et femme 44 chaudronnier 90 10 considérer famille nombreuse
Boisselier Pierre et femme 56 ouvrier tisserand 36 2 fils militaire
Chenad Marie s.a. 27 journalière 12 4 indigent
Péan, dit Rivière, et femme 42 employé Douanes 30 2 indigent
Brehant Pierre Louis et femme 39 tailleur 40 8 indigent
Pechinaud Magdeleine Ve Ve 57 revendeuse 30 2 indigent
Aligotte Marie Jeanne femme Anton 33 fileuse 8 3 indigent
Hamard Julien et femme 46 tisserand 20 4 indigent
Sourice Pierre, Fonteneau Ve 58 fileuse 10 4 indigent
Deniaud Anne et son neveu s.a. 58 tricoteuse 15 2 indigent
Busson Anne s.a. 76 garde malade 10 1 indigent
Riallan René et femme 71 laboureur 10 2 indigent
Vallée Ve née Rabine Ve 67 garde malade 20 1 indigent
Calmet Perrine Olive Ve 57 revendeuse 15 1 indigent
Seché Pierre et femme 66 couvreur 44 2 indigent
Bondu René et femme 39 tisserand 36 5 indigent
Clergeau Anne Ve Legras Ve 52 Buandière 24 2 indigent
Rivaud Jacqueline Ve Viau Ve 47 journalière 24 3 indigent
Babin Pierre et femme 21 bouvretier 70 3 indigent
Bertin Anne Ve Cosson Ve 60 fileuse 0 1 indigent
Legros Pierre Clair et femme 23 tisserand 30 2 indigent
Malhoeuvre et femme 45 journalier 24 2 indigent
Robin Marie Ve Boutin Ve 68 revendeuse 30 2 indigent
Bonne Louis et femme 70 revendeur laines 80 2 indigent
Godfroy Rémi Vf 35 fileur 30 1 indigent
Brossaud Mathurin et femme 49 cordonnier 80 4 indigent
Lambert François Marie et femme 30 lingère la femme 42 3 indigent
Blineau Jean Baptiste et femme 28 batelier 40 6 indigent
Baron Clément et femme 22 fabriquant d’allumettes 24 3 indigent
Pourmaleau Pierre et femme 57 cordonnier 50 3 indigent
Picaud René et femme 42 garde bestiaux 36 7 indigent
Douaizé Pierre et femme 56 ouvrier charon 30 3 indigent
Pelerbe Jacques et femme 60 bousqueur 20 6 indigent
Giraudin Pierre et femme 62 bousqueur 20 2 indigent
Thibaud René et femme 31 cordonnier 15 5 indigent
Grasset Pierre Vf 45 maçon 12 1 indigent
Mary Jean et femme 44 bousqueur 50 5 indigent
Albert François et femme 41 portefaix 25 3 indigent
Pichon Charles et femme 58 serrurier 24 2 indigent
Hérie François et femme 58 employé à l’octroi 24 6 indigent
Fourneau Claude et femme 60 ouvrier tisserand 18 4 indigent
Cadin Jacques et femme 70 journalier 36 4 indigent
Chartier Gabriel et femme 57 maréchal ferrant 50 5 indigent
Delarue Louis et femme 76 ouvrier sabotier 30 5 indigent
Bondu Etienne s.a. 55 tisserand 60 1 indigent
Robin Jean et femme 64 tisserand 30 4 indigent
Vergondy Urbain et femme 55 boutiquier 30 4 indigent
Chacun François et demme 44 boucher 70 4 indigent
Ogereau Pierre et femme 70 cordonnier 60 3 indigent
Pellerin René et femme 38 barbier 70 8 indigent
Breban Jeanne et sœur s.a. 42 tricoteue 40 2 indigent
Marion Jean François et femme 28 ouvrier tisserand 24 3 indigent
Panhard François et femme 58 tisserand 42 5 indigent
Daviau Jacques et femme 28 tisserand 24 2 indigent
4 indigent
Daviau René et femme 35 tisserand 25 4 indigent
Bernard Jean et femme 56 tisserand 50 3 indigent
Guiton Mathurin et femme 35 tisserand 40 4 indigent
Jamin Louise Ve Brossaud Ve 60 dévideuse 20 2 indigent
Morillon Françoise Ve Fleurance Ve 20 2 indigent
Gachet Marie Ve Jacquier Ve 54 devideuse 30 3 indigent
Olivier Jeanne s.a. 32 tailleuse 12 1 indigent
Rechin Perrine Ve Lignan 65 dévideuse 20 9 indigent
Lebout René et femme 32 tisserand 25 4 indigent
Bonnet J. et femme 53 tisserand 15 3 indigent
Lehy Roland et femme 56 tisserand 60 4 indigent
Jagou Julien et femme 42 tisserand 18 5 indigent
Nerrière Louis et femme 62 tisserand 40 3 indigent
Ligneau Mathieu et femme 60 tisserand 45 6 indigent
Robinet Mathurin et femme 43 tisserand 22 2 indigent
Laveau Jean et femme 51 pensionné, ex notaire 24 2 indigent
Rouleau Ve Ve 1 indigent
Perraud René et femme 65 ouvrier maréchal 24 2 indigent
Guillou Charles et femme 56 tisserand 50 3 indigent
Godineau Louis René et femme 35 tisserand 30 4 indigent
Menard Michel Vf 74 tisserand 12 2 indigent
Priou Jean Vf 31 mendiant 0 1 indigent
Joyé Séraphin et femme 28 tisserand 30 2 indigent
Patou Anne Ve Morillon Ve 60 dévideuse 30 2 indigent
Godineau François et femme 35 tisserand 40 3 indigent
Forget Jean et femme 62 laboureur journalier 24 3 indigent
Gaugier Perrine Ve Menard 59 dévideuse 30 2 indigent
Porcher Pierre et femme 46 tisserand 30 4 indigent
Grelier Thérèse Ve Chaumont Ve 49 tisserand 30 4 indigent
Cantiteau Jean et femme 75 tisserand 24 1 indigent
Priou Pierre et femme 59 tisserand 40 3 indigent
Grelier Joseph et femme 37 tisserand 50 7 indigent
Nerrière Louise Ve Godineau Ve 65 tisserand 26 3 indigent
Priou J.M. et femme 38 tisserand 90 2 indigent
Garreau François et femme 60 tisserand 40 4 indigent
Radigois Julienne s.a. 52 revendeuse fruits 25 1 indigent
Lecoc M. et femme 34 tisserand 25 4 indigent
Lecoc Pierre et femme 64 tisserand 30 2 indigent
Lebossé Jean F. et femme 33 tisserand 60 4 indigent
Patron Julien et femme 66 joctier 45 2 indigent
Bizet Mathurin et femme 41 tisserand 45 5 indigent
Loiseau Louis et femme 30 tisserand 63 7 indigent
Courtillard Charles s.a. 43 pileur de chanvre 6 1 indigent
Naud Françoise Ve Payé Ve 52 devideuse 21 1 indigent
Jamin J.B. et femme 25 tisserand 20 3 indigent
Poirier Jean et femme 50 tisserand 30 6 indigent
Cassin Jacques Vf 64 tisserand 30 3 indigent
Fourasseau Alain et femme 44 tisserand 6 indigent
Galard Jacques et femme 49 tisserand 50 10 indigent
Pégatine Pierre et femme 62 tisserand 40 4 indigent
Guillet Pierre et femme 46 jardinier 90 6 indigent
Grelier Pierre et femme 37 tisserand 50 6 indigent
Gorget Pierre et femme 42 tisserand 45 2 indigent
Lalau Julien et femme 36 jardinier 90 7 indigent
Poussier Joseph et femme 62 cordonnier 50 2 indigent
Geslin Pierre et femme 49 tisserand 30 2 indigent, mari vagabond
Maille André et femme 51 cardeur 12 2 indigent, mauvais époux
Couillaud Marguerite Ve Bahuaud Ve 42 couturière 12 2 indigent, mauvais époux
Troy Jacques François Vf 53 ouvrier faïencier 80 4 indigent, un fils marié
Provot Philbert et femme 58 mont des gardes 36 4 indigent, une fille en condition
Jan Ve Ve 49 revend laitier 24 2 indigente
Robin Jacques et femme 21 tisserand 30 1 indigente
Giraudin Ve née Fonteneau Ve 67 journalière 24 3 indigente
Lécuyer Marie Ve Gourdon Ve 43 fileuse 30 4 indigente
Janeau René et femme 67 bousqueur 24 3 indigente
Gros Marie Ve Foucaud 47 tricoteuse 36 1 indigente
Chardronneau Ve Ve 53 journalière 15 1 indigente
Porcher Anne Ve Pergeline Ve 53 journalière 50 7 indigente
Garnier Jeanne et frère s.a. 37 journalière 15 2 indigente
Monsecours Rosalie Ve Babin Ve 60 journalière 15 2 indigente
Merlaud Anne Ve Arouet Ve 42 revendeur laines 30 4 indigente
Blanchard Perrine Ve Hermery Ve 78 fileuse 12 2 indigente
Guillou Françoise Ve Huchet Ve 58 Buandière 15 2 indigente
Sauty Ve Ve 61 porteur d’eau 15 4 indigente
Richard Marie et sœurs s.a. 54 boutiquière 50 2 indigente
Pinard Cécile et sœur s.a. 30 dévideuse 10 2 indigente
Marseille Marie s.a. 64 buandière 30 1 indigente
Taré Marie Ve Bouchereau Ve 62 revendeuse 30 2 indigente
Busonère Marie Ve Fruget Ve 45 journalière 36 3 indigente
Delarue Marie Ve Faucheux Ve 47 tailleuse 12 2 indigente
Guichet Pierre et femme 48 tisserand 60 3 indigente
Pagé Marie s.a. 77 sans état 30 2 indigente
Bru Marie s.a. 67 ravaudeuse 30 1 indigente
Leroyer Jean et femme 50 jardinier 15 3 indigente
Daviaud Anne s.a. 59 couturière 15 2 indigente
Bonvalet Marguerite s.a. 70 lingère 25 3 indigente
Fournillier Marie Ve Magnand Ve 35 boutiquière 70 6 indigente
Ravard Renée Ve Jalot Ve 54 fils revendeur 24 2 indigente
Bizet Ve Ve 1 indigente
Landré Ve Ve 1 indigente
Eleve Marie Ve Duprat Ve 66 tricoteuse 24 6 indigente
Jalau Marie s.a. 36 lavandière 12 2 indigente
Davron Rose s.a. 33 dévideuse 12 2 indigente
Rondeau Marie et sœur s.a. 49 lavandière 30 2 indigente
Pinon Ve Ve 57 journalière 15 2 indigente
Radigois Marie s.a. 71 fileuse 20 1 indigente
Radigois Anne Ve Pipaud Ve 59 fileuse 20 2 indigente
Godineau M. s.a. 30 tailleuse 36 1 indigente
Grelier Louise Ve Guiton Ve 56 tisserand 40 1 indigente
Péant Anne, nièce du précédent s.a. 17 dévideuse 24 1 indigente, orpheline
Corgnet Marie nièce du précédent s.a. 26 sans état 45 1 indigente, orpheline
Emery Marin et femme 36 receveur d’octroi 120 3 loyer payé par l’octroi
Vieuxloup Charles et femme 24 contrôleur d’octroi 80 4 loyer payé par l’octroi
Vallée Jacques et femme 36 perruquier 60 2 médiocrement aisé
Bernard Marie s.a. 65 mendiante 2 mendiante
Chenu Jean et femme maçon journalier 7 misérable
Geffreau Georges et femme 57 fileur 24 3 misérable
Favreau Jean et femme 46 tisserand 36 misérable
Merand Louis et femme 45 sanotier 30 5 misérable
Hichon Mathurin et femme 33 batellier 10 4 misérable
Lemay Thérèse s.a. 50 couturière 12 1 misérable
Balac Marie Ve Nicolas Ve 88 dévideuse 18 2 misérable
Moulinet Pierre et femme 46 bousqueur 21 3 misérable
Léger Mathurin et femme 65 dévideur 25 6 misérable
Viot Jacques et femme 24 ouvrier tisserand 45 4 misérable
Thézin Marie Ve Arnaud Ve 53 rentière 40 4 paraît aisé
Manauton Bernard et femme 43 médecin 100 6 pensionné de l’éta 600 F
Rochet Pierre et femme 60 cabaretier 100 3 peu aisé
Marillet Marie Ve Meunier Ve 55 tricoteuse 12 1 rente viagère de 100 F
Stieberitz Jean Christ. et femme 70 rentier 300 3 riche, mort
Poté Jean Louis et femme 31 tourneur sur bois 60 4 sans misère
Perrière Perrine, François Pasquier 49 cabaretière 100 3 sans misère
Rousseau Renée s.a. 40 tailleuse 40 1 sans misère
Guépin Mathurin Vf 66 pêcheur 30 1 sans misère
Allory Marie Ve Guillou Ve 56 lardière 60 3 sans misère
Sire Julien Vf 70 pêcheur 24 3 sans misère
Sire Augustin Louis et femme 34 pêcheur 30 3 sans misère
 Marchaiseau G. et femme 50 tonnelier journalier 60 2 sans misère
Gendron Jeanne Françoise Ve Terrien Ve 49 cabaretière 120 4 sans misère
Martin Marie Ve Menard Ve 40 boutiquière 90 1 sans misère
Thomas Jacques et femme 48 maréchal ferrant 90 5 sans misère
Chantreau Jacques et femme 59 pêcheur 36 5 sans misère
Visonneau Joseph et femme 49 pêcheur 40 2 sans misère
Faucheux Antoine et femme 24 couvreur 50 3 sans misère
Tallet Anne s.a. 50 journalière 50 4 sans misère
Bonhomme Eulalie Ve Chetivau Ve 42 lingère 60 4 sans misère
Chateigner Elisabeth Ve Badaud Ve 64 revendeuse 30 3 sans misère
Hamon Julien et femme 43 batelier 30 4 sans misère
Babin François et femme 32 boulanger 100 4 sans misère
Leroux Marie Julienne Ve Luneau Ve 55 tricoteuse 36 3 sans misère
Daniaud Paquer et femme 37 cabaretier 120 3 sans misère
Ménard François et femme fouassier 50 2 sans misère
Durban Mathurin et femme 54 jardinier 120 7 sans misère
Pruvost François et femme 54 menuisier 60 5 sans misère
Viaud Marie Ve Durocher Ve 78 rentière 36 1 sans misère
Brelet Mathurin et femme 40 cordier 60 4 sans misère
Boulay M. fils et femme 26 voiturier par eau 40 3 sans misère
Guézelin Mathurin et femme 51 charpentier 50 3 sans misère
Blanchard Marie Ve Esseul Ve 42 grainière 60 3 sans misère
Bareau Julien et femme 53 mesureur de sel 90 8 sans misère
Girard Catherine Ve La Ticherie Ve 55 rentière 90 6 sans misère
Mahé Guillaume et femme 38 marin en mer 50 7 sans misère
Menard Jean et femme 39 fourrier 90 5 sans misère
Hyvet François et femme 60 gabarier 36 4 sans misère
Renaud Jean Vf 75 tisserand 30 2 sans misère
Dubé Pierre et femme 52 cabaretier 150 4 sans misère
Lépinais Marie Ve Huet Ve 42 grainetière 90 2 sans misère
Debais Louis Henry et femme 50 cabaretier 90 4 sans misère
Gendron Jeanne Ve Cormerais Ve 68 revendeuse fruits 60 5 sans misère
Cordé Jean et sœurs s.a. 27 forgeron 50 6 sans misère
Leger Marie Ve Panhar Be 76 lardière 70 3 sans misère
Peltanche Julien et femme 27 marchand de sabots 50 2 sans misère
Biret Mathurine s.a. 58 rentière 40 1 sans misère
Bordager Marie s.a. 64 rentière 40 2 sans misère
Boulay Marie Ve Cormerais Ve 46 revendeuse d’étoffes 40 2 sans misère
Chauveau Yves et sœur s.a. 55 boulanger 50 2 sans misère
Daviaud Jacques et femme 57 tisserand 60 5 sans misère
Lépine Pierre et femme 57 boutiquier 50 3 sans misère
Drouillet Guillaume et femme 50 vend du vin 90 7 sans misère
Guilbaud Louis fils et femme 33 tisserand 80 2 sans misère
Levêque Angélique Ve Bretonnière Ve 60 rentière 40 2 sans misère
Pineau Renée Ve Moreau Ve 60 tisserand 45 4 sans misère
Péan Mathieu et femme 45 tisserand 30 3 sans misère
Bernard Joseph et femme 59 tisserand 50 3 sans misère
Panhard Marie Ve Terrien 50 cabaretière 100 4 sans misère
Vassié Elisabeth Ve Giraud Ve 68 revend viandes 50 4 sans misère
Gaboraud Louis et femme 30 jardinier 60 5 sans misère
Gautron Jean et femme 79 boulanger 90 5 sans misère
Aly Jeanne T. Ve Mouillé 58 revend papier chiffons 36 3 sans misère
Porcher Gilles et femme 48 tisserand 60 6 sans misère
Cassin J. J. et femme 33 tisserand 50 5 sans misère
Baron Jeanne Ve Payé Ve 64 file charpie 40 1 sans misère
Augereau Pierre et femme 42 sans ouvrage 72 5 sans misère
Lecoc Pierre et femme 35 tisserand 50 4 sans misère
Fleurance Pierre et femme 46 cabaretier 135 7 sans misère
Lignaud Charles et femme 53 tisserand 42 6 sans misère
Gazeau Jean et femme 52 tisserand 30 2 sans misère
Piou Pierre et femme 59 ouvrier maçon 40 2 sans misère
Enaud René et demme 48 jardinier 72 2 sans misère
Roussière Julien et femme 75 tisserand 60 3 sans misère
Loiseau Louis et femme 55 joctier 50 4 sans misère
Denis Marie Ve Lamy Ve 50 rentière 15 1 sans misère, fils prisonnier
Durais Mathurin et femme 42 tisserand 0 5 très indigent
Chariel Marie s.a. 50 fileuse 6 1 très misérable
Guilbaud Marie Ve Benoît Ve 57 fileuse 6 1 très misérable
Robichon Ve Frangeul 70 sans état 0 1 très misérable
Davoine Pierre Charge et femme 51 ouvrier maçon 30 5 très misérable
Chauvel Jean Vf 72 revend légumes 40 1 un fils marin
Praud Julienne Ve Corgnat Ve 72 marchande de fil 80 5 un fils marin prisonnier
Papin Jean et femme 64 caparaçonnier 30 3 un fils militaire
Coudrin Françoise Ve Bourassaud Ve 81 sans état 0 1 vit avec un beau fils
3 pièces vacantes
boutique vaccante
boutique vaccante
boutique vaccante
boutique vaccante
Malicot Perrine Ve Julien Ve 49 couturière 30 3
Brelet Rose s.a. 26 tailleuse 18 1
boutique vaccante
2 pièces vaccantes
2 pièces vaccantes
Toublanc Jacques et femme 32 affranchisseur 90 9
Petiteau Françoise s.a. 56 lingère 24 1
Chevry Claude et femme 63 menuisier
vaccant
boutique vaccante
Bernard Françoise Ve Dupré Ve 74 rentière 50 2
Guibert Henri s.a. 58 curé de St Jacques 90 2
vaccant
Page s.a. 42 vicaire de st Jacques 40 2
Laprée Melle (ses meubles)
vaccant
Lebeaupin (meubles)
Ballet Marie Anne s.a. 73 rentière 70 4
vaccant
Maury 3
Tecadre Jacquette s.a. 64 rentière 40 1
Chiquet Louis et femme boucher 3
meublses d’une Chacun domestique
Coutoleau Etienne et femme 31 marchand de fil 90 5
Soupe Hubert Vf 43 Me à la faite ? 100 6
église St Jacques
écuries de la Ve Marion
vaccant
rez occupé par Gaboraud
vaccant
Herbelin Charles et femme 48 tonnelier
écurie occupée par Chacun boucher
occupé par Herbelin ci-dessus
Loiseau et femme
vaccant
Leroux Perrine Ve 75 rentière 20 1
vaccant
rez vaccant
maison inoccupée
logement vaccant
rez occupé par Coutoleau ci-après

Les pâtes alimentaires à Saint-Jacques, Nantes 1890

J’avais écrit ce billet le 28 octobre 2020 car la France allait manquer de pâtes alimentaires, du moins c’est ce que racontaient les infos. Mon journal disait que Panzani avait anticipé le reconfinement et que nous ne manquerions pas de pâtes. Il semble bien que ce soit le premier aliment en période de confinement.
Bon courage à tous et toutes
Odile

Les pâtes dans le quartier Saint-Jacques

Dans le quartier Saint-Jacques on a fabriqué des pâtes alimentaires en 1887 (Annuaire-Almanach des 100 000 adresses de la Loire-Inférieure, 1887) :

et voici le même annuaire mais en 1890 :

(Almanach général des cents mille adresses de la Loire Inférieure, 1890 – sur le site des Archives Départementales de La Loire Atlantique, numérisé espace Presse)

La même usine Bonnefon et Giton a aussi fabriqué des conserves alimentaires en 1884, et vous la voyez dans l’annuaire aux côtés d’Amieux et Cassegrain, noms qui vous sont familiers :

En 1900, on les trouve aussi parmi les droguistes :

En 1913, ils se sont concentrés sur le tapioca :

Cette entreprise sut tenter toutes les fabrications en temps opportun, et se recentrer quand nécessaire. Son histoire est à lire sur le bulletin « Nantes Sud entre mémoire et histoire, Bulletin n°11 / janvier 2022 » sur leur site

La fin des scieurs de long à Nantes avant la mécanisation des usines de traitement du bois

Voir tous les articles sur Nantes Sud Loire Saint Jacques

En dépouillant les recensements de Nantes Sud Loire, j’ai rencontré beaucoup de métiers surprenant, enfin que je ne m’attendais pas à trouver là, aussi je vais vous les transmettre.

En 1846 Nantes est un port encore accessible aux bateaux de haute mer, et importe du bois. Les grumes de bois sont débitées en particulier à Rezé. La mécanisation n’est pas encore passée, aussi ce sont des scieurs de long qui sont ouvriers dans ces usines. Si vous regardez sur Internet ce que ce métier manuel physiquement dur signifie, vous verrez qu’ils sont 2 ensemble l’un en haut de la scie ,  perché débout sur la grume de bois, l’autre en bas, pour débiter la grume de bois.
Ainsi, un scieur de long demeure en 1846 à Nantes Sud Loire : René Neau, 37 ans, né à Saint-Maurice, marié, 4 enfants, vit en une pièce au 1er étage de la maison appartenant à Gallard.
En 1809 le recensement des Archives Municipales de Nantes donnent Mathurin Suzineau, 52 ans, demeurant 5 côte St Sébastien, né à Varades, son foyer compte 7 personnes, et il est classé « très indigent ». C’est le seul recensement qui donne une indication relative au niveau social, et en 1809 les indigents sont si nombreux qu’ils sont 50% de la population de la rue St Jacques. On voit que même ceux qui avaient un travail ne gagnaient pas assez pour sortir de la pauvreté.

Pour moi, avant d’avoir lu ces recensements, un scieur de long était lié aux forêts et surtout pas à une grande ville comme Nantes. J’ai donc été très surprise de les rencontrer à Nantes, puis en réfléchissant, je me suis dit que Nantes importait des grumes à débiter et que la mécanisation n’était pas encore là en 1846, donc il est normal de trouver ce métier dans la banlieue nantaise.

Hélas, en 1901, la mécanisation est passée, et Nantes Sud Loire compte encore 2 scieurs de long, mais dans la rubrique « patron », qui note le nom de l’employeur, ils sont marqués « sans travail ». Ce sont Jean Guiton et Léonard Salagnac. Ce dernier a un nom bien d’ailleurs, mais venu à Nantes travailler, il est sans travail.

Car entre 1846 et 1901, la mécanisation des usines de la banlieue nantaise a engendré une classe dans la rubrique « métier » des recensements : « sans travail », et ils sont très nombreux, aussi je vais demain vous transmettre un autre métier alors condamné.

Histoire du 70 rue St Jacques, Nantes 1790 à nos jours

Je dédis ces lignes à Melle Vincent, la pharmacienne de mon enfance, au début des années 1950.
Le taux de capitation de 1790 montre la présence rue St Jacques de Pierre Albert Sengstack ancien négociant, rentier en 1790. A cette époque la retraite n’existant pas soit au vit de ses rentes, quand on peut, soit on travaille jusqu’à la mort, soit les enfants vous ont à charge.

Je présume que cette famille, d’origine Allemande, installée en Loire-Atlantique sur plusieurs générations, a fait construire cette splendide maison, qui est la plus belle de la rue. Pierre Albert Sengstack est le plus imposé de la rue Saint-Jacques.

L’année suivante c’est Jean Christophe Stiebritz qui possède la maison et publie dans la presse une petite annonce pour louer une partie de la maison. Il est négociant pelletier, métier différent des fourreurs au détail, car en fait il importe des fourrures et les vend en Europe. Il est né en Allemagne en Saxe. Ses entrepôts et son activité sont Rue du Moulin, rue connue des Nantais actuels pour aller de chez Decré à l’hôtel de ville.

Plus tard, l’un des locataires sera l’un de mes ascendants :


Il y a 5 logements dans la maison et mon ascendant demeure au rez-de-chaussée. Vous lisez Guillard car c’est ce qui est écrit, mais je peux vous affirmer que c’est Guillouard. Il est maçon, mais à cette époque on ne distingue pas toujours ceux qui sont maîtres d’oeuvre des ouvriers. Vous lisez bien son prénom Jacques, mais il n’est pas le père de François qui est libellé comme son fils, car il est uniquement son oncle. En fait, le père de François était le frère de Jacques, qui a épousé sa belle-soeur.
Je suis de la génération qui autrefois honorait toutes les tombes chaque Toussaint, et ma maman devant la tombe des 2 frères et leur épouse Morille, montrait la plaque de Jacques en indiquant que c’était lui l’ascendant. Des années plus tard, lorsque j’ai fait toutes les recherches des preuves selon les actes, j’ai découvert cette légère erreur entre les 2 frères, mais ma maman n’a jamais voulu me croire et restait ferme dans ce qu’elle avait appris de ses parents. Ceci dit le petit François n’avait pas connu son père décédé avant sa naissance, et son oncle fut pour lui un père réel et bien vivant.
Quand j’étais petite, allant à la pharmacie Vincent, j’étais bien loin de m’imaginer qu’un de mes ascendants avait loué 3 pièces et y avait vécu 90 ans plus tôt.

Les joctiers de Pirmil, Dos d’Ane : Nantes 1790

Le joctier est un voiturier par eau et son nom dérive du haquetier le conducteur de haquet, sorte de charette souvent tirée par l’homme et non le cheval, donc une sorte de conducteur de carriole qui fait toutes les livraisons, en quelque sorte l’ancêtre de nos livraisons à domicile dont vous connaissez le nom et que vous utilisez sans doute. Autrefois, à Pirmil et rue Dos d’Âne ils étaient nommés joctier, jocquetier et même hocquetier, selon les sources très nombreuses dans les rôles de capitation et les recensements.

Ci-dessus, Pierre Porcher hocquetier en 1741. Je m’étais intéressée à lui car je descends des Porcher de la rue Dos d’Âne avant la Révolution.
Les joctiers étaient un peu au dessus de la misère comme l’atteste l’impôt dit capitation de 1790 ci-dessous.
Le terme de joctier est utilisé le long de la Loire dans la région, mais est inconnu ailleurs en France et voici à titre d’exemple les innombrables termes utilisés pour les voitutiers par terre, en 1837, selon le journal des transports automobiles du 15 mai 1837 : roulier, rouleur, bannelier, bennelier, baroteur, barrotteur, bandelier, brioleur, binardeur, carrioleur, carreilleur, conducteur de carriole, haquetier, conducteur de haquet, tombellier, conducteur de tombereau, transporteur d’arbres, schlitteur
Voici la capitation (impôt par foyer) en 1790, année au cours de laquelle Pirmil est encore et pour la dernière fois en Saint Sébastien avant d’être absorbée par Nantes. Le rôle de capitation donne le montant de l’impôt ici en sols.

Loizeau Louis, fils joctier 135
Loizeau Louis, père joctier 135
Patron Julien joctier 120
Joyer Louis Jacques joctier 180
Renaud joctier 10
Fauvel Jean joctier 125
Heurtin joctier 60

Pierre Le Vallois seigneur de Séréac achète à Angers les étoffes de soie pour son mariage avec Marie de Chivré : Muzillac 1609

Pierre Le Vallois seigneur de Séréac en Muzillac est donné dans ROGLO comme ayant épousé le 13 septembre 1609 à Saint Symphorien, Ille et Vilaine, Suzanne de Bréhant, dame de Séréac 1590-1660. Les 2 actes que j’avais relevés à Angers le concernant racontent autre chose la même année. Aurait-il rompu des fiancailles Angevines ? Mais alors pourquoi faire à Angers, à 160 km de son domicile, une dépense aussi somptueuse d’habits de noces ? car il n’est pas venu seul mais avec tous ses gens et chevaux y compris un maître d’hôtel, et il ne descend pas dans un château ami, mais bel et bien à l’hötellerie de la Croix Verte à Angers, et la note est élevée car quand on logeait les chevaux ce n’était pas comme nos voitures, car celles-ci ne mangent pas à l’arrêt, mais les chevaux à l’arrêt coutent beaucoup.
Je vous mets donc ici les 2 actes que j’avais trouvés et retranscrits, le second concernant les frais fait à l’hôtellerie de la Croix Verte, et comme il ne paye pas comptant, c’est une obligation, et le plus surprenant et même ahurissant, c’est que c’est le marchand de soie, lui-même non payé, qui se porte caution des frais d’hôtel. J’attire votre attention sur le fait qu’il se nomme « seigneur de Sereac » dans ces 2 actes.
Voici d’abord les vues des 2 actes et leur retranscription suivra :



Il ne reste qu’une tour ronde du château de Séréac, distant de 160 km d’Angers. Le mariage devait être somptueux, car la dépense de draps de soie par le futur est très élevée, et en outre son voyage à Angers lui coûte aussi une fortune. Marie de Chivré n’a pas dû lui donner d’héritiers car elle n’apparaît pas dans les généalogies de Chivré. Pourtant, avec une pareille dépense de draps de soie elle appartient à une famille très aisée (J’avais écrit ce qui précède en italique il y a quelques années et je ne retrouve plus pourquoi, tout ce que je retrouve c’est que cet acte est passé au Plessis de Chivré).
Ici, il ne peut tout payer et reconnaît donc la dette, mais chose très curieuse, il élit domicile, ce qui était une obligation juridique hors de la province d’Anjou, à l’hôtellerie de la Croix Verte où il est descendu. Généralement les élections de domicile se faisaient soit chez un avocat un notaire ou un grand marchand, mais les hôtelliers étaient aussi de grands marchands.
Enfin, il existe sans doute des marchands de draps de soie plus proches de Muzillac, mais il a préféré faire le tout sur place sans doute. Si ce n’est qu’il doit repartir avec les étoffes et que c’est manifestement sur place à Muzillac, qu’il fera confectionner les toilettes, et ce pour toute sa famille et ses serviteurs. Ainsi en allait-il autrefois de ce type de mariage.
Et je reviens sur le métier de marchand de draps de soie, dont la plus grande activité était les mariages aisés, comme l’illustre encore une fois l’acte qui suit. Donc leur boutique n’avait rien d’une échoppe ordinaire, et j’ai lu, je ne sais plus où qu’en fait ils parcouraient souvent la région à cheval pour vanter et placer leurs marchandises de château en château…

Ces actes sont aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E8 – Voici leur retranscription (propriété intellectuelle) :

Le vendredi 17 avril 1609 avant midy, devant nous René Serezin notaire royal à Angers feut présent et personnellement estably messire Pierre Le Vallois chevalier de l’ordre du roi, seigneur de Serac demeurant audit lieu paroisse de Muzillac pays de Bretagne évesché de Nantes, estant de présent en ceste ville logé en l’hostellerie de la Croix Verd rue Courte, lequel soubzmis soubz ladite cour a recogneu et confessé debvoir et par ces présentes promet rendre et payer en ceste ville d’Angers dedans d’huy en un mois prochainement venant au sieur Charles Gohier marchand de draps de soie audit Angers y demeurant à ce présent stipulant et acceptant la somme de 2 175 livres pour vendition et livraison de marchandye de l’estat dudit Gohier par luy ce jour vendue baillée et livrée audit sieur de Serac pour faire habits et équipements tant à luy qu’à ses gens et serviteurs pour la réception ? (j’ai des doutes sur ce terme) de qu’il a faite et fait en mariage de damoiselle Marie de Chivré o le consentement de messieurs ses parents comme il a dit et apparu par plusieurs lettres missives et procurations qui luy sont demeurées, et 475 livres tz à cause de prest fait par ledit Gohier audit sieur de Serac auparavant ce jour savoir 255 livres pour faire les frais du voyage qu’il a faits tant de ceste ville au Plessis de Chivré que pour aller et retourner en Bretagne et la somme de 220 livres pour subvenir aux frais et mises qu’il luy a convenu faire au procès criminel qu’il a tant en demandeur qu’en deffendeur par devant monsieur le juge prévost de ceste ville à l’encontre de (blanc) Coiffe sergent royal complices et alliés ainsi que ledit seigneur a recogneu et confessé dont et de tout quoy il s’est tenu content et en a quité et quite ledit Gohier qui luy a baillé et fourni les parties de ladite marchandye à l’hostellerie de la Croix Verd et pour l’effet des présentes ledit seigneur a prorogé cour et juridiction par devant monsieur le lieutenant général de monsieur le sénéchal d’Anjou Angers pour y estre traité et poursuivi comme par devant son juge ordinaire et renoncé à tous déclinatoires … et privilèges … obtenus ou à obtenir et esleu son domicile perpétuel pour luy ses hoirs et ayant cause en ladite hostellerie de la Croix Verd pour y recepvoir tous exploits de justice qu’il consent valoir et estre de tels effets force et vertu comme si faits et baillés estoient à sa propre personne ou domicile naturel, ce que ledit Gohier a accepté, tellement que à ce tenir etc oblige ledit sieur de Séréac corps et biens comme pour deniers royaulx etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc fait et passé en ladite hostellerie présents Jehan Girault Me d’hostel dudit seigneur Me François Guiet demeurant Angers et Jehan Ruellan demeurant audit Plessis de Chivré tesmoings

Le vendredi 17 avril 1609 avant midy, devant nous René Serezin notaire royal à Angers feut présent et personnellement estably messire Pierre Le Vallois chevalier de l’ordre du roi, seigneur de Serac demeurant audit lieu paroisse de Muzillac pays de Bretagne évesché de Nantes, estant de présent en ceste ville d’Angers logé en l’hostellerie de la Croix Verd rue Courte, lequel soubzmis soubz ladite cour a recogneu et confessé debvoir et par ces présentes promet rendre et payer en ceste ville d’Angers dedans d’huy en un mois prochainement venant à honnorable femme Anne Dupillé femme séparée de biens d’avecq Pierre Caquere hotesse de ladite hostelerye à ce présente et acceptante la somme de 292 livres tournois savoir 149 livres 5 sols de reste de l’obligation que ladite Dupillé avoit dudit sieur de Serac passée par devant nous me 7 mars dernier et le surplus pur la dépense dudit seigneur ses gens et chevaulx du temps qu’ils ont esté en ladite hostelerye depuis ladite obligation mesme pour la dépense des (f°2) hommes et des chevaulx que ledit seigneur de Serac relaissa en lasite hostelerye comme atteste icelle obligation et au moyen de la présente le prix d’icelle dépense contenue sur le journal de ladite Dupillé rayée et biffée demeurant icelle Dupillé quite et déchargée desdits chevaulx comme les ayant rendus et baillés audit seigneur ainsi qu’il a confessé et d’iceulx se tient content, et a été à ce présent le sieur Charles Gohier marchand bourgeois d’Angers lequel soubmis soubs ladite cour a pleny et cautionné ledit sieur de Serac du prix et de ladite somme de 292 livres tournois et en a fait son propre fait et debte et s’est avec ledit seigneur solidairement obligé et obige renonçant au bénéfice de divition discussion et ordre de priorite et posterieuté autrement et sans laquelle promesse d’iceluy Gohier ladite Dupillé n’eust rendu et baillé audit sieur de Serac sesdits chevaulx avec les …(f°3) pour ladite somme de 292 livres ainsi que ledit Gohier a confessé, de laquelle promesse et obligation ledit seigneur de Serac a promis et s’est obligé … libérer et indemniser ledit Gohier et pareillement des sommes de 90 livres par une part et 70 livres par autre desquelles il auroit à la prière et requête dudit seigneur de Serac respondu à Jehan Ollichon tailleur d’habits et D..rte Cellier demeurants en cette ville auxquels iceliy seigneur doibt lesdites sommes, le tout à peine de toutes pertes despends dommages et intérêts stipulés et acceptés par ledit Gohier en cas de defaut et pour l’effet et … des présentes … ledit seigneur a pris cour et juridiction par devant Monsieur le lieutenant général de monsieur le sénéchal d’Anjou Angers pour y estre traité et poursuivi comme son juge ordinaire et renoncé à tout … pour quelque cause et privilège que ce soit et à tout commettant (f°4) obtenu ou à obtenir et eslu domicile perpétuel et préverable en ceste fille pour lui ses hoirs etc en la maison en laquelle demeure Me Pierre Painturier advocat Angers située au bas des Halles pour y recepvoir tous exploits de justice qu’il consent valloir et estre de tels effets force et vertu comme si faits et baillés à sa propre personne et domicile naturel, tellement que à ce tenir etc et à payer etc et aux dommages obligent renonçant etc foy jugement condemnation etc fait et passé audit Angers en ladite hostelerye en présence de Jehan Becault ? Me d’hostel dudit seigneur Me François Gruet demeurant Angers

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