Même les plus petites villes étaient entourées de jardiniers pour leur approvisionnement en légumes et fruits. Mais en France, dans certaines régions, ils étaient dénommés maraîchers, jusqu’à ce qu’au 19ème siècle on ne conserve plus que le terme de maraîcher pour dénommer ceux qui étaient jardiniers à légumes et fruits. Le dictionnaire Littré est le plus clair sur cette définition :
Dictionnaire de la langue française (Littré). Tome 3 MARAÎCHER Jardinier qui cultive un de ces terrains qu’à Paris on appelle marais. Les maîtres jardiniers préoliers et maraîchers, comme ils sont qualifiés dans leurs statuts, Dict. des arts et mét. au mot jardinier. Nom donné aux jardiniers qui font spécialement la culture des légumes. Adj. Qui a rapport à la culture des terrains ou jardins consacrés à la production des plantes légumières. Industrie maraîchère. Plante maraîchère. Jardin maraîcher. On a dit maréchais : Les uns qu’on nomme simplement jardiniers, les autres qu’on nomme maréchais, LA QUINTINYE, Jardins, préface, p. XVII. On a dit aussi marager. Marager, c’est le jardinier qui, dans les grandes villes, s’attache à la culture des plantes potagères ; c’est dans les lieux les plus bas et les plus humides des environs des villes que ces sortes de jardiniers ont établi leurs jardins ; et c’est ce qui a fait donner à ces jardins le nom de marais, Dict. des arts et mét. au mot marager. Marais.
Au sud de Nantes, jusqu’en 1790, c’était la paroisse de Saint Sébastien qui possédait encore Vertais et Pirmil. Voici les nombreux jardiniers de Pirmil en 1790, et vous allez même y découvrir déjà un Chereau.
Leur revenu est très variable, et plusieurs sont même assez pauvres. Les femmes, devenues veuves conservent le métier et l’une d’elles est loin d’être pauvre, mais elle est une exception : sans doute avait-elle de grands enfants pas encore mariés, qui l’aidaient beaucoup.
Plusieurs jardiniers ont un « garçon » qui est soit un fils soit un salarié à plein temps, car beaucoup d’habitants de Pirmil sont aussi journaliers, pouvant aussi travailler quand il y avait beaucoup à faire. Les journaliers sont tous très pauvres.
Tous ces jardiniers n’allaient pas eux-mêmes vendre sur les marchés, car la ville de Nantes possédait des boutiquiers épiciers organisés pour aller chercher en charette à cheval sur place les marchandises, dont les légumes et fruits. C’est ainsi que l’un d’eux deviendra le premier investisseur à Nantes Sud Loire d’un terrain, c’est BONNISSANT
Voici les jardiniers de Pirmil en 1790, par ordre d’importance de la capitation, impôt payé par chaque foyer : à gauche le n° de page du registre, le nom du chef de foyer, le montant en sols de la capitation.
8 | Leclair Julien | jardinier | 60 |
16 | Bretonnière la veuve | jardinière | 60 |
10 | Richard | jardinier | 65 |
12 | Guichet Pierre | jardinier | 65 |
4 | Douet | jardinier | 70 |
6 | Chereau Pierre | jardinier | 120 |
11 | Priou Pierre | jardinier | 120 |
16 | Calard René | jardinier | 120 |
8 | … garçon chez Bouyer | jardinier, garçon | 120 |
9 | … garçon chez Burbaud | jardinier, garçon | 120 |
11 | … garçon chez Priou Pierre | jardinier, garçon | 120 |
13 | … garçon chez Bahuaud | jardinier, garçon | 120 |
13 | … garçon chez Busseau Ve | jardinier, garçon | 120 |
16 | … garçon chez Laleau Ve | jardinier, garçon | 120 |
16 | … garçon chez Calard | jardinier, garçon | 120 |
17 | … garçon chez Crosnier | jardinier, garçon | 120 |
12 | Heurtin | jardinier | 130 |
13 | Eneau | jardinier | 130 |
17 | Crosnier François | jardinier | 130 |
8 | Menard Antoine | jardinier | 135 |
16 | Laleau la veuve | jardinière | 135 |
8 | Bouyer Sébastien | jardinier | 180 |
9 | Burbaud | jardinier | 180 |
12 | Bernardeau | jardinier | 180 |
13 | Bahuaud Julien | jardinier | 180 |
13 | Busseau la veuve | jardinière | 360 |