Généafolie : aggravation des erreurs et des copies d’erreur

généafolie, c’est le titre des pages qui sont sur mon site depuis 25 ans, mais depuis je constate que ce que j’avais écrit est non seulement encore vrai, mais la situation s’est agravée et c’est encore plus fou qu’il y a 25 ans, voici ce que j’avais écrit et qui est donc encore vrai.

géné-correct

débuter
code de déontologie
maternité
certification des données
paléographie
bénévole
plaisir 
indifférence

géné-incorrect

Cassini
pièges,
erreurs
fables
fantaisies
faux
race
association
laïcité

géné-voyoux

yaka
proprio
macho
voyeur
paternité
vie privée
fouille-merde
court-circuit

Histoire de la quincaillerie en gros Guillouard, rue St Jacques, Nantes

De la graineterie à la quincaillerie en gros

Je vous ai déjà parlé de la graineterie Moriceau à l’angle de la rue St Jacques et la rue du Frère-Louis 1814-1860 La petite-fille des Moriceau, Victorine Grelet, est aussi issue de maçons et serruriers qui avaient la bonne idée de ne pas avoir trop d’enfants, mieux d’avoir des célibataires qui gagnaient bien leur vie, et laissaient tout à l’unique nièce, de sorte qu’elle était aisée. Elle épouse un bel homme du quartier, Francis Guillouard, et ensemble ils reconstruisent le bâtiment un peu vétuste de l’ancienne graineterie et y créent un magasin de quincaillerie en gros, qui répond sans doute à un tel besoin qu’il va bientôt livrer plusieurs départements, de la Vendée au Morbihan.
Francis et Victorine vont vivre dans l’appartement au dessus du magasin toute leur vie. Ils vont avoir 7 fils, aucune fille. Sur ces 7 fils, 2 meurent en bas âge, un meurt au front en 1914, 2 vont créer en 1911 l’usine ALG et 2 vont avoir en partages égaux la quincaillerie en indemnisant les autres. Ils vont élever leurs fils non dans les études supérieures mais dans une multitude de contacts avec les fournisseurs, leur visite, et la visite de l’exposition universelle de 1890 foires à Paris etc…, leur inculquant ainsi des connaissances de la fabrication des articles ménagers.

articles de ménage et de bâtisse

Le papier à lettre de la maison de commerce de François Guillouard en 1909 montre l’étendue des produits, alors surtout destinés à des artisans plus qu’aux particuliers : Pointes fines et ordinaires – Clouterie forgée et mécanique – Clous à cheval – Vis à bois, boulons – Fourches acier – Baldaquins – Outils de forge, de charpentier, charron, menuisier, plâtrier, couvreur, sabotier – Carton bitumé – Poterie de fonte – Grillages, fil fer, meules à aiguiser – Fourneaux, cuisinières – Chaines – Huile, essence, vernis – Peinture – Verres à vitre  

la livraison avec 19 chevaux

Pour livrer il faut beaucoup de chevaux, et ils sont en partie rue de Bonne Garde, en partie à Rezé, et pour mesurer les distances des lieux géographiques éloignés, et même très éloignés, Francis Guillouard a des cartes et même un ouvrage qui donne les distances, alors mesurées en lieues. Donc il sait combien de lieues pour atteindre le FInistère etc… Il faut aussi beaucoup de personnel, et les photos ci-dessous datent d’avant la première guerre mondiale, environ 1909. Il faudra attendre après la seconde guerre mondiale pour voir la disparition des chevaux de livraison.

le magasin rue St Jacques et rue du Frère Louis

Pour stocker les marchandises, Francis Guillouard loue des maisons à l’arrière, donnant rue du Frère Louis, et il les acquiert pour 8 500 F en 1899, d’un vendeur incroyable : la ville de Nantes, qui est le plus généralement acquéreur pour expulser et agrandir les voies.

Cet acte, rare, car le vendeur est la ville de Nantes, concerne :
Un immeuble sis rue du Frère-Louis, porté au plan cadastrail de la commune de Nantes sous les n°2022 de la section P, comprenant une maison composée d’un rez-de-chaussée, de trois pièces et un cabinet servant actuellement de magasin – une cour à l’est et au sud de cette maison – hangar, puits et water-closets dans la cour, le tout en un seul tenant, d’une contenance de 350 m2
environ, borné au Nord par Mr Guillouard acquéreur, à l’Est par la propriété Haudemont, au Sud et à l’Ouest par la rue du Frère-Louis avec entrée sur cette rue. Suivent 4 pages sur l’’origine de propriété et on apprend que « ladite parcelle avait été distraite d’une propriété qui était échue aux consorts Maillard et Grelet sus-nommés, dans diverses successions, ainsi qu’il est expliqué ». Ainsi, pendant des décennies, on peut se demander à quoi la ville de Nantes jouait en spoliant pour revendre enfin.

En 1909 vient l’heure de placer les 5 fils

Et ce n’est pas rien, mais tous ont appris la dynamique de la fabrication, des circuits commerciaux, des besoins évolutifs des clients, et la comptabilité, tous les 5 sont armés pour l’avenir, et les parents font les partages. Victor-et y installent un atelier de ferblanterie, car le fer-blanc, acier doux étamé, est à la base des boîtes de conserve qui se développent et des articles de ménage comme seaux, brocs, lessiveuses… Edouard et Charles prennent la quincaillerie, qui vend toujours à des artisans menuisiers, charpentiers, forgerons, charrons et le bâtiment.

 

1914 arrive la guerre

Edouard passe les 4 années au front, notant tout, tandis que le lieutenant Leglaive photographie. J’ai publié ces rares documents de la guerre de 14-18 Joseph meurt au front dès les premières hostilités. Charles garde la quincaillerie, et Adrien et Louis sont plus utiles à la France à fabriquer des seaux etc.. pour l’armée, et bientôt des armes. L’une des images du cahier de guerre d’Edouard Guillouard résume cette production utile, car pour ces millions de soldats il fallait tant de seaux, gobelets pour boire, etc… pour la nourriture etc… et Edouard quand il voyait une nouvelle munition allemande, s’empressait de l’envoyer à Adrien, le surdoué en inventions.

La guerre enfin terminée, le commerce qui a manqué de clients, la plupart au front, va cahin caha, tandis que l’atelier de production a prospéré.

La quincaillerie est bombardée en 1943

Le 23 septembe 1943, la seconde vague des bombardiers alliés touche St Jacques, détruit des immeubles, fait un immense trou devant l’église et touche la quincaillerie Guillouard. Comme de nombreux magasins bombardés, le commerce s’arrête, le personnel est sans travail, et le pillage, fléau de toutes les guerres, mais dont on parle généralement moins, s’ajoute à la douleur.

reconstruction de la quincaillerie

Fin de la quincaillerie

Dans les années 1950 le plastique remplace beaucoup le fer galvanisé ; il est bien meilleur marché et le chiffre d’affaires baisse en conséquence. Puis dans les années 1960 les grandes surfaces apparaissent et détruisent tous les commerces au détail de proximité, y compris les quincailleries donc la quincaillerie de gros. La fermeture entraîne les primes de licenciement des salariés, reste seul le bâtiment, qui est loué en 1982 à Meuble Inter jusqu’au 17 février 1989 ou un feu de poubelle sur la rue entraîne l’incendie du magasin. C’est la fin, et le bâtiment est vendu à un promoteur immobilier quelques mois plus tard.

Voici la cadastre moderne montrant bien la plan de l’immeuble de l’angle de la Rue du Frère-Louis, qui fut l’ancienne quincaillerie Guillouard.

 

Grève des cochers, Nantes 1893

LA GRÈVE DES COCHERS (Le Phare de la Loire, 10 mai 1893)

Il y a une dizaine de jours, les cochers de fiacre étaient convoqués au café Cambronne pour y fonder le syndicat des cochers.
Bien que le nombre des cochers présents ne fût pas important, le syndicat fut fondé. Des adhésions arrivèrent et depuis quelques jours le syndicat fonctionne.
Un des premiers actes du syndicat a été la révision des règlements et tarifs concernant les cochers de remises, car il faut remarquer que les cochers de place sont en dehors du mouvement.
Les maisons de remises ne sont pas nombreuses à Nantes, mais il y en a comme celle de MM. Cobigo et Lumineau et de M. Fortun qui occupent quarante cochers.
Il ne faut pas croire, par suite de cela, que les grévistes sont nombreux. Il y en a une cinquantaine tout au plus, car dans chacune des maisons de remises, il est resté un certain nombre d’ouvriers fidèles qui, pour aujourd’hui, suffisent aux besoins du service.
Les grévistes ont compté, en commençant le chômage aujourd’hui, arriver à une solution rapide, car pour les jours des courses il y a toujours une surcharge de travail. Mais certains patrons nous ont assuré que la grève ne les gênéra pas outre mesure et qu’en prenant leurs mesures ils pourront satisfaire aux exigences de leurs clients.
Quoi qu’il en soit, voici ce que réclament les cochers :

  1. La suppression des amendes et des mises à pied ;
  2. Le port libre de la moustache ;
  3. Un iour de congé par mois, ce jour payé par le patron.
  4. Un roulement de courses établi par l’ordre de l’arrivée du cocher au bureau.
  5. Porter les appointements à 50 francs par mois avec la nourriture ou à 90 francs pour les cochers se nourrissant eux-mêmes.
  6. Pour les déplacements, 2 fr. pour un repas ; 4 fr. pour deux et 5 francs quand ils couchent hors ville.

7* Enfin affichage du tarif municipal dans toutes les voitures.

Il convient de dire que les cochers n’ont actuellement que 30 francs par mois avec la nourriture. Ils disent que cela est insuffisant pour faire vivre leur famille et qu’ils préfèrent, pour ceux mariés, une somme de 90 francs qui serait beaucoup plus profitable avec la vie en famille.
Les cochers ajoutent à leurs revendications qu’il est vrai qu’ils reçoivent des pourboires, mais cela ne saurait entrer en ligne de compte pour les appointements, car ils ne peuvent réclamer à des gens qui ne leur doivent rien.
Nous avons pris l’avis de quelques loueurs de voitures au sujet des réclamations de leurs ouvriers et voici les objections qu’ils font.
Sur le premier point, suppression des amendes et des mises à pied, ils répondent que les cochers n’ont qu’à faire leur devoir et à être à leurs postes, il n’y aura ni amende ni mise à pied. Ils n’emploient ces pénalités que pour ne pas congédier immédiatement un employé fautif.
Sur le deuxième point, port libre des moustaches, les patrons ne maintiennent cette mesure que dans un but de propreté et d’uniformité.
Le troisième point, un jour de congé, est à discuter entre les parties.
Sur le quatrième point, établissement du roulement de course dans l’ordre d’arrivée, les patrons répondent qu’ils sont les serviteurs des clients. A une personne qui demande un coupé, on ne peut donner une calèche ; à une personne qui demande une voiture propre, on ne peut en donner une vieille ; de même pour les voitures basses et élevées. Or, dans l’intérêt de la conservation et de l’entretien du matériel, chaque cocher a sa voiture attitrée et on ne fait de changement que dans des circonstances particulières.
Il y a aussi des clients qui demandent tel ou tel cocher.
En présence de ces considérations, les patrons déclarent ne pouvoir faire droit à cette demande.
Sur le cinquième point, divisé en deux parties, les patrons trouvent la demande exagérée. Pour la seconde partie, concernant les cochers mariés, deux objections sont faites. La première est que, du moment où on fait la cuisine pour vingt-cinq personnes, il ne coûte pas beaucoup plus de la faire pour quarante.
La seconde objection est que si les cochers se nourrissent eux-mêmes, les patrons ne les ont pas sous la main.
Sur le sixième point, le paiement des repas pendant les déplacements, les patrons refusent catégoriquement, car la réclamation est inutile.
En effet, quand les cochers vont à la campagne, ils s’arrêtent soit dans des propriétés où ils sont nourris, et il serait alors injuste de faire payer les repas aux clients, soit dans des hôtels, et dans ce cas les patrons paient les repas sur présentation de la note de l’hôtel. Les clients le savent, puisqu’avant de faire un prix, le loueur demande qui nourrira le cocher, et, si c’est la maison, la note du client est augmentée d’autant.
Si les patrons acceptaient la demande des cochers, ils pensent que les clients en souffriraient, car ils paieraient deux fois les repas.
Enfin, sur le dernier point, les patrons ne font aucune objection.
Nous avons tenu à exposer les demandes des cochers et les réponses des patrons, sans prendre aucun parti dans le débat, car la question pendante est d’administration interne.

 

A Couëron
— Voici le texte de l’affiche que M. le maire de Couëron a fait placarder sur les murs de la ville.
Mes chers concitoyens. — M’inspirant uniquement de vos intérêts, qui me sont chers, je VOUS adjure de reprendre demain votre travail. Cette attitude de votre part faciliterait beaucoup, j’en suis persuadé, l’entente avec la Société des fonderies, et éviterait la fermeture des ateliers, dont vous seriez les premiers à souffrir. Toute ma sollicitude vous est acquise ; mais je vous demande, surtout, dans les résolutions à prendre, de ne vous inspirer que de vous-mêmes, de savoir résister aux théories souvent trompeuses que des étrangers à notre ville pourraient vous donner comme la vérité même. Reprenez donc le travail avec confiance sans vous laisser intimider. La municipalité s’engage à protéger efficacement la liberté du travail. Travailleurs ! je compte sur votre sagesse pour hâter la solution d’une crise préjudiciable à tous.

En mairie, à Couëron, le 7 mai 1893. Le maire de Couëron,

Marcel DE LA PROVOTÉ.

D’autre part, notre correspondant de Couëron nous écrit, lundi, 8 mai :

Nos grévistes ont droit à toutes les félicita¬tions des honnêtes gens pour le calme dont ils n’ont cessé de faire preuve.

Les ouvriers rendent également justice à l’at-titude conciliante du maire et de M. Robert, le sympathique directeur de l’usine.

Ce matin, à 6 heures, une entente étant sur-venue entre le directeur et les grévistes, ceux-ci ont repris le travail. La rentrée dans les ateliers s’est effectuée sans aucun incident.

La grève est donc complètement terminée. — Disons, à ce propos, que, ce matin, est arrivé aux estacades des usines de Couëron, le Jason, steamer anglais, chargé de 800 tonnes de plomb.

Un autre correspondant de Couëron nous donne quelques détails sur les conditions de la rentrée :

Les ouvriers en cuivre, tréfilerie, laminoirs, etc., rentrent aux mêmes conditions. Cependant, ils ont obtenu plusieurs améliorations, telles que la paie régulière tous les quinze jours, qui avait lieu toutes les trois semaines lorsque le 15 ou la fin du mois se trouvait trop près du dimanche.

  1. le directeur leur a promis, en outre, de faire son possible pour obtenir une heure et demie au lieu d’une heure qu’ils ont actuellement pour le repas de onze heures ; diverses améliorations intérieures, etc.

Nous recevons la lettre suivante : Monsieur le Directeur. — J’ai l’honneur de vous informer que l’Association amicale des tapissiers-décorateurs organise une grande kermesse pour le dimanche 11 courant, jour de la Pentecôte, sur le cours de la Republique, avec le concours d’une musique de la ville, d’artistes Nantais et Parisiens. De nombreuses attractions y seront installées, L’Association organise aussi un grand concours de tir à la carabine sous le patronage de la Société de tir de France et d’Algérie, avec des prix très sérieux, lesquels seront exposés, à partir du dimanche 4 courant, chez M. Paul-Renaud, photographe, rue Guépin. Un café-chantant y sera également installé ; les meilleurs amateurs nantais et parisiens s’y feront entendre ; puis, pour clôturer la fête, grande bataille de fleurs.

Veuillez agréer, etc. — Paul PELTIER, président de l’Association.

Les moulins à vent disparus, Nantes Sud Loire 1861

En 1861 (AM Nantes) des moulins à vent tournaient encore : 1 à St Jacques, 4 à la Grèneraie, 4 route de Clisson aux Gobelets et 5 route de Vertou à la Tache, les Côteaux de Sèvre et aux Chirons. Tous ces moulins disparaîtront avec la création des minoteries mécaniques au cours des années suivantes. Le recensement de 1886 montre que tous ces meuniers ont cessé leur activité. Ils ont quitté Nantes sans doute pour les minoteries hors Nantes, car leur métier est un savoir faire sans doute récupéré par les minotiers.

Voici d’abord les meuniers et leur famille, à leur mémoire, puis les plans cadastraux de 1834 que vous pourrez télécharger pour mieux zoomer et voir le détail car les moulins sont figurés avec un petit dessin d’ailes au dessus du bâtiment (avec de bons yeux).

Les meuniers de Nantes Sud Loire et leur famille.

Tous ces meuniers sont propriétaires de leur moulin selon le recensement qui donne cette précision. Certains ont une domestique sans doute parce que madame aide monsieur au moulin. Sur ce tableau (lieu,n° dans la rue, nom, prenom, âge, profession, détail du logement)

Rue St Jacques 95 Peltreau Jean 33 meunier 1P rz, 1P 1er
Rue St Jacques 95 Moratte Marguerite 30 femme
Rue St Jacques 95 Peltreau Augustine 8 fille
Rue St Jacques 95 Peltreau Marie 5 fille
Ch. de la Grèneraie 1 Fonteneau Jean 37 meunier 2P rz, moulin, écuries
Ch. de la Grèneraie 1 Maillard Marie 28 femme
Ch. de la Grèneraie 1 Fonteneau Jean 4 fils
Ch. de la Grèneraie 1 Fonteneau Marie 8 fille
Ch. de la Grèneraie 1 Boursier Ve Fonteneau 76 mère
Ch. de la Grèneraie 1 Niglais René 32 meunier 2P rz, moulin, dépendances
Ch. de la Grèneraie 1 Fonteneau Jeanne 39 femme
Ch. de la Grèneraie 1 Niglais Jeanne 1 fille
Ch. de la Grèneraie 1 (blanc) Annette 16 domestique
Ch. de la Grèneraie 2 Blanchard Mathurin 58 meunier 2P rz, moulin
Ch. de la Grèneraie 2 Aubin Marie 59 femme
Ch. de la Grèneraie 2 Blanchard Joséphine 32 fille
Ch. de la Grèneraie 2 Blanchard Mathurin 29 fils
Ch. de la Grèneraie 2 Blanchard Rose 22 fille
Ch. de la Grèneraie 2 Blanchard Louise 14 fils
Hte Grèneraie 1 Fonteneau François 36 meunier 1P rz, moulin, dépendances
Hte Grèneraie 1 Fonteneau Marie 33 sœur
Hte Grèneraie 2 Davieaud Perrine 70 rentière 2P rz
Hte Grèneraie 2 Dubreuil Anne 34 domestique
rte de Clisson 10 Poislane Laurent 50 meunier maison 2P rz, moulin
rte de Clisson 10 Paré Marie 44 femme
rte de Clisson 10 Poislane Laurent 18 fils
rte de Clisson 10 Poislane Louis 12 fils
rte de Clisson 10 Poislane Charles 2 fils
rte de Clisson 10 Poislane Julien 45 frère 1P rz
rte de Clisson 11 Allard Laurent 84 meunier maison 2P rz, moulin
rte de Clisson 11 Allard Joseph 48 fils
rte de Clisson 11 Allard Perrine 50 fille
rte de Clisson 11 Allard Laurent 59 meunier 2P rz, moulin
rte de Clisson 11 Allard Jeanne 50 femme
rte de Clisson 11 Allard Jeanne 21 fille
rte de Clisson 11 Pineau François 55 domestique
rte de Clisson 12 Pinard Toussaint 66 propriétaire 3P rz, 3P 1er, jardin
rte de Clisson 12 Marinier Jeanne 66 femme
rte de Clisson 12 Vetu Marie 23 domestique
rte de Clisson 12 Bigeard Pierre 68 meunier logement moulin dépend.
rte de Clisson 12 Bigeard Julien 65 meunier 2P rz, moulin
rte de Clisson 12 Bouyer Renée 64 femme
rte de Clisson 12 Bigeard Rose 26 fille
rte de Clisson 12 (blanc) Louise 21 domestique
ch. haut de Vertou 3 Brebion François 52 meunier pte maison, moulin
ch. haut de Vertou 3 Sicot François 24 fils 1er lit
ch. haut de Vertou 3 Brebion Françoise 17 fille
ch. haut de Vertou 3 Brebion Jean 21 fils
ch. haut de Vertou 3 Brebion Marie 15 fille
ch. haut de Vertou 6 Allereau René 46 meunier petite maison, moulin
ch. haut de Vertou 6 Godin Jeanne 49 femme
ch. haut de Vertou 6 Allereau Marie 20 fille
ch. haut de Vertou 6 Allereau René 18 fils
ch. haut de Vertou 6 Allereau Reine 14 fille
ch. haut de Vertou 6 Allereau Louise 9 fille
ch. haut de Vertou 6 Allereau Baptiste 8 fils
ch. haut de Vertou 6 Allereau Joséphine 8 fille
ch. haut de Vertou 7 Fonteneau Gabriel 61 meunier maison de 2P, enclos
ch. haut de Vertou 7 Menard Rose 61 femme
ch. haut de Vertou 7 Fonteneau Louise 21 fille
ch. de Vertou ouest 2 Durand Guy 28 meunier maison, moulin
ch. de Vertou ouest 2 (blanc) Jeanne 27 femme
ch. de Vertou ouest 3 Jarravé Ve Menard 72 meunière moulin, 2P rz
ch. de Vertou ouest 3 Menard Jeanne 45 fille
ch. de Vertou ouest 3 Menard Louis 38 fils meunier 1P 1er
ch. de Vertou ouest 3 Maillard Marie 25 femme
ch. de Vertou ouest 3 Menard Louis 3 fils
ch. de Vertou ouest 3 Menard Marie 0,5 fille
ch. de Vertou ouest 3 Bigaud Joseph 41 domestique

Les moulins de Nantes Sud Loire en 1834

Les plans cadastraux les mieux conservés sont ceux des Archives Départementales que voici.

Le moulin de St Jacques figure sur le même plan que celui des Gobelets. Vous voyez au milieu ce qui est aujourd’hui la rue de la Ripossière, en haut la route de Clisson, et le moulin de St Jacques est à gauche en bas. Pour ceux des Gobelets je vous en avais déjà parlé

Les 2 moulins de la Tache sont en bas au début de la route de Vertou. Ce cadastre de 1834 est celui des Archives Municipales puis suivent ceux des Coteaux de Sèvres. La rue actuelle nommée la Tache se trouve un peu plus haut et plus proche des moulins du Chiron qui suivent.

Voici ceux du Chiron un peu plus loin et plus haute route de Vertou, et la carte d’Etat Major de 1866 qui vous situe ces lieux :

et voici quelques moulins de la Grèneraie.

J’ai travaillé dans les années 1960 en haut d’un immense moulin moderne à Cologne sur le Rhin et vous ai déjà raconté ce merveilleux moulin sur le Rhin, mais je suis née près des anciens moulins des Gobelets quartier que j’ai dû quiter en 1956, alors à la mémoire des anciens meuniers de Nantes Sud Loire j’ai écrit ces lignes.  

 

 

 

La miroiterie Marly route de Clisson, Nantes dès 1913

Dans les années 1970-2006, avant que Suma s’agrandisse et que la ville de Nantes restructure le quartier du Clos-Toreau pour le désenclaver, les piétons du Clos Torreau avaient seulement une passerelle par-dessus le boulevard, qui atterrissait rue des Herses, le long d’un immense atelier qui fut la miroiterie Marly, face au grainetier Haury. Ci-contre, le plan en 2023, à gauche en gris Suma, le chemin des Herses n’est plus en ligne droite car il dessert maintenant la traverse vers le Clos-Toreau (à droite) et l’annexe de la mairie.

Histoire des miroirs

Jusqu’en 1691, le miroir est plus que rare car il n’existe alors que le verre soufflé. Depuis, grâce à une invention française, on sait laminer le verre et Louis XIV en fut le premier bénéficiaire avec sa galerie des glaces. Puis la pénétration du miroir dans les foyers est extrêmement lente, uniquement chez les gens aisés, comme j’ai pu le constater dans les multiples inventaires après décès que j’ai retranscrits et mis en ligne. La fabrication de miroirs va bouger dans les années 1835, en particulier à Bordeaux avec Poncet Marly et ses descendants.
« Très rapidement, sa production se développa dans les multiples spécialités de la glace et du verre, depuis la grande glace pour l’agencement des magasins jusqu’à la miroiterie de mobilier et de décoration (glaces pour salle de bains, glaces biseautées pour l’ameublement, verres à vitres, dalles, etc.). » (Les Glaces de Marly, Sud-Ouest, 11.2012)
L’affaire se développe de sorte que Marly essaime « Nantes (1913), Limoges (1924), Toulouse (1930). Très vite, la marque Marly sera présente à partir de 1951 en Afrique du Nord et dans tous les territoires d’Outre-mer, notamment en Algérie et au Maroc. » (idem)

Pour l’histoire du verre, voyez mon site et voyez le Colloque de 2005

La miroiterie Marly à Nantes

Marly s’installe à Nantes en 1913 au n°1 route de Clisson et le directeur est logé à côté en face de la graineterie Haury.

 

La France autorisait encore l’emploi des enfants de 12 ans, comme on le faisait depuis des siècles et même encore plus jeunes avant. Les petites annonces de cette époque sont nombreuses pour les enfants et Marly n’est en aucun cas une exception. L’emploi des enfants existe encore dans le monde, et nous l’oublions souvent dans nos achats à pas cher !!!

Le biseautage nous vient des Vénitiens et les glaces de Versailles sont biseautées. Cette technique difficile donc manifestement couteuse, semble avoir disparu du commerce des glaces à de très rares exceptions près. (J‘en ai 2 mais impossible de photographier le biseau et sur internet les photos de glaces biseautées ne rendent pas plus le biseau que moi)

En 1933, l’entreprise s’est diversifiée dans le sanitaire, et quelques maisons à Nantes St Jacques en furent clients.

En 1936, Nantes, toujours pionnière en matière de grèves, en connu beaucoup. Marly aussi. 

 

En 1938 on n’a plus droit d’embaucher des enfants de 12 ans !

 

 

Et pendant la seconde guerre mondiale l’usine Marly doit même embaucher des retraités faute de main-d’oeuvre.

 

 

 

Toutes les usines Marly fermèrent avant 1982, et celle de Nantes bien avant. Il faut dire que le grand concurrent était alors Saint-Gobain comme le montre cette très ancienne annonce Nantaise.

Histoire de la Croix des Herses, Nantes

J’ai écrit ces lignes le 8.1.1989 et je vous les offre en ligne, en souhaitant que dans le PLUM de la ville de Nantes, on conserve avec respect ce calvaire (toutes les photos en noir et blanc sont de 1938, et vous pouvez les zoomer) :

La Croix des Herses est située au milieu de cette vue du ciel au bout de la ligne des nouveaux Ponts. Elle fera l’entrée de l’accès prévu par le PLUM de la ville de Nantes aux espaces verts.
Les Herses et la Gilarderie étaient des terres autrefois dépendantes de la paroisse de Saint Sébastien d’Aigne. Les habitants y étaient surtout des laboureurs, par opposition à Saint Jacques de Pirmil où les habitants étaient surtout des artisans.
L’église paroissiale était si éloignée, que les laboureurs de la Gilarderie allaient souvent recevoir les sacrements au Prieuré St Jacques de Pirmil, plus proche. Si vous faites des recherches de vos ancêtres, il est indispensable d’aller aux Archives Municipales pour Pirmil, et aux Archives Départementales pour l’église de St Sébastien.
Un calvaire se dressait avant la Révolution à l’entrée du terrain vague communal à l’emplacement de l’actuel feu tricolore qui commande le pont de la route de Clisson sur la pénétrante Sud.
Ce calvaire fut détruit en 1793 à l’époque de la persécution des catholiques. Quelques années plus tard, on le remplaça par une croix de bois sur un piédestal.
Cette croix des Herses marquait le début de la pièce des Herses et de celle de la Gilarderie plus étendue. Les fermiers, qui avaient des parcelles de terre dans cette pièce des Herses, avaient pris l’habitude de passer à travers un terrain vague situé le long du moulin des Gobelets.

Ce plan retrace les lieux au 19ème siècle, ainsi que raconté ci-dessous.
Le moulin à vent des Gobelets était situé à l’emplacement actuel de la pénétrante Sud, presque en bordure de la route de Clisson. Vers 1840, Marie-Judith LEBRAIRE qui en était alors propriétaire le fit détruire. Avec les matériaux, elle fit contruire en bordure de la route de Clisson une modeste maison basse constituée uniquement de 2 chambres : l’une située sur la route de Clisson, l’autre derrière. Mais la maison supprimait le passage aux fermiers.
Bien qu’il ne s’agisse pas d’une servitude, mais d’une simple tolérance, les fermiers intentèrent un procès à l’issue duquel Melle LEBRAIRE fut condamnée à démolir sa maison. Elle fit appel à Rennes et obtint finalement une transaction : elle conservait sa maison et en contrepartie elle cédait un passage de l’autre côté de la maison.
Le chemin de la Gilarderie était né ! tel qu’il exista pendant près de 140 ans, pour devenir depuis peu la rue Georges LE MEVEL.
La maison de Marie-Judith LEBRAIRE ne fut détruite qu’en 1982 pour laisser le passage à la nouvelle pénétrante Sud. On se souvient encore de ces 2 petites maisons basses dans lesquelles un laboratoire et une société d’assurances s’accrochèrent longtemps résistant aux COUPS de bulldozers des démolisseurs !
Dans les années 1920, la croix de bois située à l’angle de la route de Clisson et du chemin de la Gilarderie menaçait ruine.
En 1930, la municipalité Nantaise fit demander à Monsieur le Curé de Saint Jacques à qui appartenait cette croix. Les recherches qui furent faites à cette occasion n’aboutirent à aucun résultat.
Bien qu’elle fût propriétaire des maisons touchant la croix, la famille HALBERT ne voulut pas en reconnaître la propriété.
En vue de la sécurité publique, la municipalité, d’un commun accord avec Mr le Curé, décida de la démolir. Tous les matériaux furent remis à Mr le Curé…
On ne pouvait pas songer à rétablir la croix sur le même emplacement. Il était frappé d’alignement. La famille HALBERT sollicitée refusa d’abord de donner le petit triangle de terrain situé a droite de l’entrée des magasins à fourrages. C’était pourtant le seul emplacement où la croix des Herses pouvait être rétablie. Les histoires (1928) de l’école chrétienne n’étaient pas encore très éloignées. Heureux peut-être de manifester un petit reste de mécontentement, Mr HALBERT s’y opposa nettement. Puis l’affaire tomba en sommeil.
Elle se réveilla en 1936. Dans l’intervalle, Mr HALBERT était mort (février 1932).
En 1936, février et juillet, Mme HALBERT maria les deux ainées de ses jeunes filles. Au premier mariage elle manifesta à Mr le curé le désir d’offrit un cadeau à l’église. Celui-ci lui dit que le seul cadeau qu’il désirait était le sacrifice du petit terrain triangulaire qui se trouvait à droite de l’entrée des magasins à fourrages, afin d’y rétablir la Croix des Herses.
« Je vais en parler à mes enfants, répondit-elle. Vous savez combien Mr HALBERT y était opposé. »
Les pourparlers duraient encore, quand survint le second mariage (juillet 1936) et avec lui, l’offrande d’un nouveau cadeau à l’église. Mr le Curé fit savoir que son désir était toujours le même que l’offrande à l’occasion du premier mariage. Quant au cadeau, à l’occasion du second mariage, la famille HALBERT n’avait qu’à faire élever une croix sur ledit terrain, et la reconstruction de la Croix des Herses serait ainsi réalisée.
Mme HALBERT demanda à réfléchir, mais peu de temps après, poussée par ses deux gendres, elle fit savoir qu’elle acceptait les deux propositions.
En 1937, Mr DROUIN, architecte, dressa un plan (malheureusement trop mesquin). Mr REFFÉ fit la croix en ciment armé. La croix était sans Christ.
Mais au mois de Juin 1937 eut lieu le mariage Georges HALBERT-Thérèse GUILLOUARD. En guise de cadeau Mr GUILLOUARD offrit un Christ qui coûta 500 F.
La bénédiction fut décidée pour le carême 1938. Mme HALBERT, à plusieurs reprises, manifesta le désir que Monseigneur 1’Evêque vint lui-même procéder à cette bénédiction. Pour lui être agréable, Mr le Curé en parla à son Excellence, qui accepta aussitôt la proposition. Elle fixa elle-même la cérémonie au dimanche 13 mars 1938, à 14 heures.

La population en fut avisée et, à l’heure marquée, une foule considérable se trouvait massée aux abords de la Croix. Monseigneur en fut charmé. A 14 heures sonnant il était là.
Les tambours et clairons du patronage, qui paraissaient pour la première fois, battent et sonnent « aux champs ». Une magnifique cantate à la Croix est exécutée par la chorale paroissiale, à laquelle se sont joints les aveugles de la Persagotière. Le R.P. MALO, le prédicateur de carême, prend la parole. Monseigneur bénit solennellement la croix et attache 50 jours d’indulgence à la récitation d’un « Pater et d’un Ave » devant elle. Il adresse la parole à la foule pendant quelques minutes et lui annonce officiellement que bientôt il reviendra (15 jours plus tard) à St Jacques pour assister à la représentation du beau drame de la Passion. Enfin, le cantique populaire « Vive Jésus ! Vive sa Croix ! » chanté par tout le monde, termine la cérémonie.
Après la cérémonie. Monseigneur accepta bien simplement d’aller sabler le champagne, avec les invités, dans le salon de la famille HALBERT. Le R.P. de Porgues, supérieur de la Joliverie, et Mr Lemerle, directeur de la Persagotière, étaient présents.
En 1974, à la mort de Georges HALBERT, Mr et Mme Bernard LANDRON achetèrent le magasin de grains et fourrages pour y transplanter leur carosserie, devenant ainsi propriétaires de la Croix des Herses. Bien que non pratiquants, les nouveaux propriétaires de la Croix des Herses eurent à coeur de la respecter et de l’entretenir.
C’est ainsi que depuis 14 ans, la Croix des Herses entretenue, nous rappelle la Croix du XVIIIème siècle, tout en faisant face à la pénétrante Sud qui a coupé notre quartier en deux.
fait à Nantes, le 8.1.1989
selon les sources :
– HALBERT Paul, « Histoire de la famille HALBERT », 1939
– Archives Municipales de Nantes, Dossier Croix des Herses » (1844, pour le procès de Melle LEBRAIRE)
– Cure de Saint Jacques, livre de Paroisse (pour la reconstruction en 1938 du calvaire actuel)