Pierre et Ambroise Bodard ratiffient l’engagement de la Philipperie passée par Jacques Adam leur beau-frère, 1607

Introduction

J’avais publié cet article il y a quelques années et je le remets ici, car j’ai un commentaire dans ma page de blog :

Voici je pense le document où a été mentionné la Philipperie « Pierre et Ambroise Bodard ratiffient l’engagement de la Philipperie passée par Jacques Adam leur beau-frère, 1607 » Mais nous ne trouvons pas les coordonnées de la Philipperie. Merci de votre aide. 

En réponse, je tiens à signaler à tous que les noms de lieux ont varié au fil des siècles et beaucoup même ont disparu. Il est donc vain de faire une recherche avec nos outils contemporains. Lorsqu’on est devant un nom de lieu de 1607 en Anjou, il convient d’abord de lire le dictionnaire de Célestin Port, qui est même désormais en ligne sur le site des Archives du Maine-et-Loire. Et quand on cherche dans ce dictionnaire, on regarde partout dans toutes les orthographes phonétiques ou non que le temps ou les oreilles du passé auraient pu déformer. Ainsi quant un lieu commence par PH on regarde au moins aussi à F etc…. Et on sait que par le passé Phelippe est même chose que Philippe etc… Bref, la Phelipperie est bien dans le Dictionnaire de Célestin Port.

les Bodard

Les BODARD sont très nombreux, et je ne descends pas de ceux-ci, mais j’ai tellement dépouillé d’actes autant d’état-civil que d’actes notariés, que j’ai une bonne connaissance des Bodard en Anjou.

Ceux qui suivent savent signer, enfin uniquement les hommes car vous allez voir qu’Ambroise Bodard ne sait pas signer. Cette branche fait les BODARD DE LA JACOPIERE et vous allez voir que Pierre Bodard a une magnifique signature avec de très belles fioritures.

Acte des Archives du Maine-et-Loire 5E7 – Voici ma retranscription rapide mais efficace  :

Le 8 décembre 1607 avant midy en la cour du roy notre sire à Angers endroit par davant nous (Chuppé notaire) personnellement establys Me Pierre Bodart notaire et Ambroyse Bodart sa sœur demeurants au bourg du Louroulx Besconnais, héritiers, confessent, après avoir eu lecture du contrat de vendition o grâce fait par Jacques Adam et Estiennette Bodart sa femme tant en leur nom que comme procureurs et se faisant fort desdits establis des biens de la Phelipperie et Gasthelière pour la somme de 800 livres à Me Pierre Desara sieur de la Butte advocat Angers et du bail à ferme pris par lesdits Adam et sa femme dudit Desara pour la somme de 50 livres tz par chacuns ans le tout suivant l’estimation, lesquels contrat et bail à ferme ont esté passés par nous Chuppé notaire royal Angers le 27 octobre (f°2) dernier, lesdits establis les ont eu pour agréables et dit bien entendre et les ont ratiffiés … laquelle Ambroise Bodart a déclaré ne savoir signer » (suivent les actes en question que je m’épargne)

Le bail à 3 vies et le bail à 99 ans, Provins 1500

Introduction

Les actes notariés de Provins que je retranscris diffèrent de ceux de l’Anjou que j’avais aussi dépouillés. En effet, en Anjou je rencontrais peu de propriétaires terriens, à savoir uniquement la bourgeoisie et jamais l’exploitant agricole, lequel prenait ce qu’on appelait en Anjou le bail à moitié de revenus,  du propriétaire ou de son intermédiaire le marchand fermier, classe très aisée, et qui s’enrichissait beaucoup de ce travail intermédiaire. A Provins, nul marchand fermier intermédiaire puisque tous les exploitants possèdent de la terre. Et très peu d’entre eux exploitent à bail, mais les baux de Provins sont tout à fait exceptionnels par leur durée.

A Provins, les exploitants agricoles sont propriétaires

et non locataires ; ainsi à Provins, le bail à moitié de revenus n’existe pas, le marchand fermier non plus, par contre l’immense majorité des exploitants agricoles sont propriétaires de terres, et lors de leurs successions on assiste à un grand nombre de reventes entre eux, faute de pouvoir diviser l’indivis. Au passage, ces actes de transmission très fréquents, regorgent de données filiatives donc sont hyper intéressants pour la généalogie mais rien actuellement sur les bases de données qui ne remontent pas encore si haut.
Donc la majorité des actes passés chez le notaire sont des ventes foncières et non des baux, mais ce sont des ventes à rente annuelle et perpétuelle, soit en nature et parfois en argent. Ce type de vente existe déjà dans le fonds du notaire Louis Dechoisy en 1500 et il serait plus qu’intéressant qu’ils fassent l’objet d’une thèse d’histoire.

Les différents types de baux à Provins en 1500

Les quelques baux qui existent à Provins pour les quelques exploitants ne possédant pas de terre sont totalement différents de ceux d’Anjou. Tout d’abord ils sont dénommés des baux à moisson alors que je rappelle qu’en Anjou ce sont des baux à moitié. Et ces baux à moisson sont en fait des loyers avec une rente annuelle fixée et non la moitié de la récolte.
Mais encore plus différent c’est la durée des baux à Provins. Alors qu’en Anjou ils sont de 3, 6 ou 9 ans, à Provins ils sont de 99 ans ou à 3 vies.

Le bail à 3 vies

Rare, il existe cependant quelques uns et je dois ici avouer que le premier que j’ai rencontré m’a beaucoup intriguée. Je me demandais littéralement si mon cerveau n’était pas atteint d’une quelconque dégénérescence dont on menace les seniors !!! Je tappais en essayant de comprendre et j’avais du mal à comprendre tant c’était surprenant. Alors, je vous offre ici la vue de ce que je déchiffrais pour que vous puissiez mesurer mon étonnement, et vérifier que j’ai bien lu pour en jouir et posséder par lesdits preneurs les vies durant des dits Pierre Mulot Jehanne sa femme Grantin Jehanne sa femme et de leurs enfants et des enfants de leurs enfants nés ou à naître et procédés de leur mariage et du suivant d’eulx. Et puis, hier, je découvre une autre formulation pour ce type d’acte et il est clairement écrit baillées à trois vies

1503.02.20 n.s. (1502) vue 3271 – Pierre Mulot boulanger et Noel Grantin tanneur demourant à Provins recognurent avoir prins et retenu conjointement ensemble des religieux prieur et couvent de Saint Ayoul de Provins bailleurs au proufit dudit poste une pièce de peleux à faire vigne contenant 3 quartiers et demy ou environ la pièce comme elle se comporte sise au dessus de la croix des filles Dieu lez Provins tenant d’un costé et d’un bout à Jehan Thierry corraieur d’autre costé à ung chemin de … pour en jouir et posséder par lesdits preneurs les vies durant des dits Pierre Mulot Jehanne sa femme Grantin Jehanne sa femme et de leurs enfants et des enfants de leurs enfants nés ou à naître et procédés de leur mariage et du suivant d’eulx tant seulement moiennant ung denier tz de cens pour les lots et ventes au jour de Sainct Remy et 6 sols 8 deniers tz de rente à moisson annuelle chacun an au jour de Sainct Martin diver premiers termes de paiement commençant audit jour prochainement venant et ainsi à continuer, et seront tenuz lesdits preneurs de faire bonne vigne suffisamment audit peleux et l’entretenir et faire valoir deuement etc, et a esté dit que par faulte de paiement de ladite rente trois ans consécutifs en ce cas lesdits bailleurs se pourront rembourser audits héritages, et ne pourront transporter à aucun lesdits héritages sans le congé desdits bailleurs

AD77-1056E586 Louis Dechoisy notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1503.12.22 vue 3503 – (illisible à droite) Colin Guiart dit Moreau … demourant à Ecounlay en la paroisse d’Augere … qu’à luy par la succession de feu Denisot Guiart compète la 6ème partie de pièce de terre où il y a maison granche … baillées à trois vies par ledit feu Musson audit feu Denis Guiart à 6 septiers et mine de froment de rente viagère …

 

Contrat de mariage de Jean Guide, vigneron, avec la veuve Leroux, Provins 1503

Introduction

Ici, l’acte est abimé, et je tente de le retranscrire tout de même. Manifestement la future est veuve et plus aisée que le futur, et là encore, comme je vous l’ai déjà mis sur ce blog, elle donne à son futur l’équivalent du douaire mais pour lui en cas qu’elle décède avant lui. Le douaire est coutumier et ne fait ce don que du mari à sa veuve, jamais de la femme à son veuf. Mais, on peut sans doute comprendre que dans la Brie, les mariages entre gens de fortune différente existaient bel et bien.

Contrat de mariage de la veuve Leroulx, Provins 1503

acte abimé, mais qu’on peut comprendre car l’essentiel est encore visible…

AD77-1056E586 Louis Dechoisy notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1503.12.12 vue 3498 – (acte abimé à droite) Jehan Guide vigneron demourant à Provins en son nom d’une part, et Marguerite veufve de feu Ayoul Leroulx demourant audit lieu d’autre part lesquels de leur bon gré sans force etc recognurent avoir promis et promesctent par ces présentes prendre et avoir par mariage l’un l’autre ; en faveur duquel mariage et contemplation d’iceluy fait si Dieu et saincte église si accordent … amour qu’elle a et se dit avoir … futur cognaissant qu’il a des … n’a de sa part, pour ces causes … renoncé et par ces présentes renconce … qu’elle pourroit avoir et jouir es … décès de luy si ainsi estoit qu’il ;.. icelle Marguerite , voulant que … Guide jouissent et possèdent de … elle ne peult demander ne rel… ne avoir comme etc dont etc présents ad ce messires Guillaume … Jehan Gennay prêtre, Loys Miracle …

Contrat de mariage de Denis Lebellault et Anne Durant, 1503 Nogent-sur-Seine 77

Introduction

Milieu très aisé, et tous deux veufs, et même les parents de madame sont bien vivants, et manifestement décident plus qu’ils ne conseillent. Je découvre ici que le douaire coutumier existait bien en Brie, et si les autres contrats de mariage que j’ai vus ici n’en parlaient pas, il s’appliquait tout de même sans contrat et sans mention dans un contrat. Par contre, cela fait plusieurs fois que je vois une clause qui m’intrigue, à savoir qu’on prévoit qu’en cas de décès de madame avant ses  parents, les enfants de madame seront héritiers de ses parents tout comme à sa place. Cela nous paraît d’une évidence folle, et pourtant manifestement cela n’était pas si évident que cela autrefois ?

Contrat de mariage Lebellault x Durant, 1503

AD77-1056E586 Louis Dechoisy notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1503.10.23 vue 3465 – … Denis Lebellault marchant demourant à Nogent sur Seine d’une part, et Anne Durant veufve de feu Jehan Aleaume en son vivant marchand demourant à Rozay en Brie d’autre part, sur ce bien advisés et conseillés comme ils disoient recognurent mariage futur entre eulx deux et qu’ils ont promis et promectent faire l’un à l’autre si Dieu et saincte église si accorde et après iceluy consommé ont fait ensemble les traictés promesses et choses qui s’ensuivent, c’est à savoir que si ledit Denis Lebellault va de vie à trespas avant ladite Anne sa femme tuture, en ce cas iceluy Denis Lebellault la douée et doue par ces présentes de ung grant muy de grain par quart bled froment seigle orge et adveir, à le prendre avoir et recepvoir pour chacun an par icelle Anne sa vie durant, mesure de Nogent et rendu audit Nogent, en et sur une terre et méttairie où il y a 70 arpents de terres et prés ou environ en plusieurs pieces, audit Denis appartenant, assise aux Greves paroisse de Bargneux entre les rivières de Seine et Taulbe que tient à présent Estienne Bizoust laboureur à moisson dudit Lebellault à la charge de deux grans muys de grain ung pourceau 30 sols et 12 fromages par an, et ains veult et consent ledit Denis que ladite Anne preigne et recoure pour l’accomplissement de sondit douaire oultre et par-dessus ledit muy de grain, après tous partages faits entre elle et les héritiers dudit Denis sur la part et succession de sesdits héritiers la somme de 200 livres tz pour une fois, toutefois icelle Anne aura son choix et option de prendre et avoir douaire coustumier ou ledit douaire présent, et pour ce que lesdits Denis et Anne sont personnes nobles et ont ja enfans de leurs premiers mariages, ils ont voulu consenti et accordé, veulent consentent et accordent que nonobstant ladite noblesse combien que la coustume soit contraire à ce que s’ensuit, que après le décès et trespas dudit premier décédé d’eulx deux les biens meubles à eulx appartenant et qu’ils auront au jour du trespas dudit premier mourant soient partis et divisés par moictié entre le survivant et les héritiers dudit premier trespossé touttefois ledit douaire accompli et ad ce faire furent présents en leur personnes sire Jehan Durant recepveur des tailles à Provins et Jehanne Fourny sa femme de luy suffisamment (f°2) auctorisée père et mère de ladite Anne lesquels ont consenti et consentent que s’il advenait que Dieu ne veuille que ladite Anne allast de vie à trespas avant ledit Durant et sa femme et chacun d’eulx ses père et mère, en ce cas les enfants d’icelle Anne qu’elle a et aura ou temps advenir représenteront la personne d’icelle Anne es successions fuures desdits Jehan Durant et sa femme ses père et mère, et auront et prendront iceulx enfants leur part et portion comme feroit ladite Anne si elle survivoit sesdits père et mère, ainsi que disoient lesdits Durant et sa femme avoir pieça esté promis passé et accordé par escript entre eulx et les frères et sœurs d’icelle Anne leurs enfants comme etc dont etc obligeant etc renonçant etc présents ad ce nobles homme Guillaume Migault grenetier dudit Nogent, Pierre Gaultier sieur d’Orneaulx, Denis Nyvart, Jehan Mignon et autres.

Marion, veuve de Jean Lecourt, acquiert des rentes foncières, Provins 1503

Introduction

L’argent circulait peu autrefois, et j’ai trouvé sur Internet une seule étude sur ce sujet mais pas dans la Brie. Selon cette étude, la vente à rente foncière perpétuelle, le plus souvent en nature, était pratique courante, et c’est ce que j’observe dans mon dépouillement exhaustif des anciens notaires de Provins, et même déjà en 1500. Toujours selon cette étude l’argent circulait chez les marchands et les bourgeois.
Je vois cependant parfois le prix en argent, surtout lors du rachat de rentes foncières par des bourgeois de Provins.

la valeur de l’argent en 1500

Toujours selon mes relevés, qui commencent à dépasser plusieurs milliers d’actes, même le prix d’une maison ou d’une métairie était peu élevé en chiffre, et ne dépasse pas 100 livres. La majorité des pièces de terre ne dépassait pas 5 à 6 livres etc…

Marion acquiert 65 livres de rentes foncières

Ces 2 rentes, pour un total de 65 livres, sont sur une maison à Provins et une métairie à Poigny près Provins. Je descends personnellement des LECOURT de Provins, et ils sont encore nombreux dès 1500, en une branche de tanneurs sur plusieurs siècles et d’autres dans les offices du baillage de Provins. Il est fort probable que je descende de Marion, alors depuis que j’ai trouvé cet acte je suis très amusée à l’idée que j’avais une ancêtre riche !!!

AD77-1056E586 Louis Dechoisy notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1503.10.21 vue 3464 – vénérable et discrete personne Me Anthoine Fevrier prêtre doyen de Provins recognut avoir vendu cédé transporté à tousjours et promis garantir de son fait et obligation seulement à Marion veufve de feu Jehan Lecourt demeurant audit Provins les rentes qui s’ensuivent c’et à savoir 4 livres tz de rente annuelle et perpétuelle qu’il avoit droit de prendre et recepvoir par chacun an sur une maison sise à Provins en la rue de Changy devant le prieuré dudit Changy et sur une terre et mettairie sise à Hanepon en la paroisse de Pougnis par vendition à luy faite de ladite rente par Colin Macé tanneur demeurant à Provins et feu Symone jadis sa femme dès le 4 juillet 1495 et 50 sols tz d’autre rente qu’l auroit droit de prendre sur lesdites maison et mettairie par vendition à luy faite par lesdits Macé et sa femme le 30 décembre dudit an, au paiement dsquelles rentes lesdits Macé et sa femme auroient obligé et ypothequés lesdits héritages et tous leurs autres biens meubles et héritages à ceulx de leurs héritiers présents et advenir aux termes et ainsi qu’il est à plein déclaré es lettres desdites constitutions faictes et passées soubz ce scel lesdits ans et jours que ledit vendeur a baillées pour toutes aides … ceddant par ledit vendeur tout droit nom raison … ceste présente vendition ainsi faite moiennant la somme de 65 livres tz que ledit vendeur en a confessé avoir euz et receuz pour le principal d’icelles rentes le sort de 20 livres tz pour arrérages d’icelles en chacune desdites rentes qui deubz estoient à iceluy vendeur qu’il a cédés et tranportés aussi à ladite achapteresse, lesdits deniers payés contens en présence dudit juré Dont etc promettant etc obligent etc présents ad ce Jehan Hardoin et Pierre Moreau manouvriers.

Contrat de mariage de Colin Clément et Jehannette veuve Jeubert, Léchelle (77) 1503

Introduction

Ce contrat de mariage dit clairement que le futur est plus riche et opulent qu’elle, mais chose plus qu’incompréhensible c’est elle qui prévoit de lui léguer moitié de ses biens à son décès… J’ai eu beau relire, je n’ai pas compris ce que signifie ce contrat de mariage.

Contrat de mariage, 1503

AD77-1056E586 Louis Dechoisy notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1503.09.09 vue 3435 – Furent présents en leur personnes Colin Clement laboureur demourant à Cormeton paroisse de Lechelles d’une part et Jehannette veufve de feu Denis Jeubert en son vivant laboureur demourant à Voulton d’autre part, lesquels de leur bon gré recognurent et confessèrent comme ainsi soit qu’il ait esté entre eulx pourparlé du mariage qui au plaisir de Dieu sera fait et consommé en face de saincte église et pour ce que ladite Jehannette a considéré que ledit Clément est riche et opulant en biens plus qu’elle, le voulant avantager aussi pour la bonne amour naturelle qu’elle a et dit avoir audit Clément son mary futur afin qu’il ait mieulx (f°2) de quoy soy entretenir au temps advenir ladite Jehannette en faveur dudit mariage et au cas qu’il soit consommé entre eulx deux, elle luy a donné ceddé transporté délaissé en pur don irrévocable fait entre vifs dès maintenant pour lors que le cas le requerera qu’elle déceda et vint de vie à trespas avant ledit Clément son mary futur la moitié de tous les héritages et biens immeubles qui ladite Jehannette sont compectent et appartiennent et dont à présent elle jouit et possède tant de propre qu’autrement quelque part qu’ils soient situés et assis pour en jouir user et posséder par ledit Colin Clement pendant et durant sa vie tant seulement sans ce qu’il les puisse vendre ne ypothéquer à culcun, en paiant la moictié des charges qu’ils doibvent et les soustenant suffisamment aussi pour icelle moictié par ledit Clément, et après le trespas dudit Colin icelle moictié d’héritages sera et demeurera aux héritiers de ladite Jehannette, et oultre pour ce que ladite Jehanne femme future dudit Colin Clément est tenus et obligée de 6 septiers de bled froment de rente foncière moictié de 12 septiers de froment de rente que ledit feu Denis Jeubert et elle de son vivant ont vendu et constitué à Marion veufve de feu Jehan Lecourt demourant à Provins  45 livres tz pour ledit demy muy de bled que ladite Jehannette en a eu et receu de ladite Marion faisant moictié de 90 livres pour ledit muy de bled rachectable à leurs bons prins comme elle disoit, ladite Jehannette a voulu et veult consent et accorde par ces présentes qu’en la faveur que dessus au cas que ledit Clément après ladite conjonctin rachecte lesdits 6 septiers de rente de ladite veufve Lecourt, en ce cas que les trois septiers de ladite rente faisant moictié dsdits 6 septiers soient compectent et appartiennent à perpétuel héritage audit Colin Clement ses hoirs et aians cause, et les autres trois septiers à ladite Jehannette ses hoirs et aians cause à tousjours …