Jean Daigremont cède des vignes près de Bouchemaine, que Nicolas Prieur avait engagées, 1546

et dans le bornage, ces vignes voisinent celles de feu Macé Daigremont, lequel est mon ancêtre. Mais hélas, on apprend que Jean Daigremont les a acquises l’annnée précédente de Nicolas Prieur, car le plus souvent le bornage donne les partages entre héritiers, et on aurait dont pu croire Jean Daigremont proche de Macé, ce qui est par ailleurs possible compte-tenu du métier de tous les 2, à savoir licencié ès loix.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 27 août 1546 en la cour du roy notre sire à Angers (Huot notaire Angers) personnellement estably honorable homme maistre Jehan Daigremont licencié ès loix demeurant à Angers soubzmectant confesse avoir aujourd’huy quicté céddé délaissé et transporté et encores quicte etc à honorable homme sire Macé Guitier commis à la recepte des aydes et tailles en l’élection d’Angers à ce présent stipulant et acceptant qui a prins et accepté prend et accepte par cesdites présentes pour luy ses hoirs
2 quartiers de vigne et quartier de terre ou environ sis ou cloux des Basturières en la paroisse de St Lau les Angers joignant d’un cousté au grand chemyn tendant d’Angers au Port Thibault tyrant au rivaige de Bouchemayne d’autre cousté aux vignes des Papiaulx aboutant d’un bout aux terres de la closerye de la croix Verd appartenant à Jehanne Ragot et d’autre bout au rivaige de Bouchemayne
avec une planche de vigne sise audit cloux des Basturières ? contenant 3 quartiers joignant d’un cousté aux vignes de feu Jehan Brule ? d’autre cousté la vigne feu Macé Daigremont ainsi que lesdites choses se poursuivant et comportent et que ledit Daygremont a par cy davant acquis lesdites choses de Nicollas Prieur comme apert par contrat fait et passé par nous notaire soubzsigné le 20 août 1545
transporté etc et est faite cedit présent délays cession et transport pour le prix et somme de 101 livres 10 sols tz poyés et baillés comptés et nombrés content en présence et au veue de nous par ledit acheteur audit Daigremont qui les a euz prins et receuz en or et monnaie dont etc
et davantaige a esté et est faut cedit présent délays cession et transport à charge dudit Guitier de garder audit Prieur la grâce et faculté de rescoucer et rémérer lesdites choses céddées et transportées comme dit est prorogée par ledit Daygremont audit Prieur laquelle dure
et aussi à la charge dudit Guitier de poyer et continuer à la seigneurie de Clavurerie ? dont lesdites choses sont tenues 7 solz 6 deniers tz de cens rente et debvoir deuz pour raison desdits choses
et pour tout garantaige lesdites choses cédées et transportées comme dit est ledit Daigremont a baillé audit Guitier le contrat de l’acquest par luy fait desdites choses dudit Prieur, ce que ledit Guitier a accepté sans ce que ledit Daigremont soit tenu luy en porter aucun garantaige réservé de son faict, ne en aucune restitution de prix pour ce baillé
auxquelles choses dessus dites tenir etc oblige ledit estably etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc
présents à ce honorables hommes maistres Guillaume Chailland et Guillaume Juffé licenciés ès loix demourans à Angers tesmoings
fait et passé audit Anges les jour et an susdits

    et Huot n’a pas fait signer

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog. Tout commentaire ou copie partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du droit d’auteur.

5 réponses sur “Jean Daigremont cède des vignes près de Bouchemaine, que Nicolas Prieur avait engagées, 1546

  1. Il y a peut-être un lien de parenté entre Jean Daigremont et Nicolas Prieur (beaux-frères ?) ? Tous deux ayant hérité en partie de Macé Daigrement et le premier essayant de reconstituer le patrimoine ?
    Peut-être que la vente de 1545 pourra donner quelques informations intéressantes.

      Note d’Odile :

    L’ennui, c’est que Huot, le notaire, a au moins une cote sur 2 incommunicable, et c’est le cas en 1545.
    J’ai fait tout ce que j’ai pu avec ce qui était communicable, et je vais devoir en rester là.
    J’avais bien évoqué aux Archives que les incommunicables étant de fait perdus à la mémoire, je pourrais demander le droit d’en photographier et dépouiller exhaustivement, j’ai bien souligné ESHAUSTIVEMENT, et j’ai soulevé un tollé, comme si on leur volait leur travail, ils préfèrent attendre que leur agence de numérisation préférée fasse un jour au prix fort ce travail de photo, et moi, j’aurais en outre retranscrit ce qui pouvait être sauvé.
    Je pense que leur attitude est contraire à la sauvegarde du patrimoine.
    En fait, ils détestent les personnes qui ne sont pas des ASSOCIATIONS car celles là ont porte ouverte. Et moi, je veux rester hors de ces associations qui n’ont aucune éthique vis à vis de mes travaux.

  2. Une simple question ? Pourquoi certaines cotes de notaires sont-elles incommunicables ?

      Note d’Odile :

    Parce qu’elles sont en ruine.
    La ruine vient majoritairement de l’eau, puis des souris, et enfin de divers champignons ayant plus ou moins aimé l’humidité.
    Les archives sont climatisées pour optimiser actuellement une meilleure conservation, mais les archives notariales n’ont pas toujours été conservées de manière optimisée. Tant s’en faut !
    Pire, elles étaient inviolées, alors que depuis 20 ans elles sont désormais consultées, ce qui accélère leur dégradation.
    Dans les liasses communicables de Huot, il y a quelques rares actes très en ruine, et je peux vous en mettre en photos ici pour illustrer la chose, mais si j’ai pris entièrement en photos pour tout conserver et tout retranscrire, je n’ai pu le faire que sur les liasses qu’on veut bien me laisser consulter.
    En outre, ce notaire ne figure pas sur l’inventaire qui est en ligne, car la série E121 est l’une des séries dites « en cours de classement », et ce depuis plus de 20 ans. Je peux donc me considérer heureuse, avant de mourir, d’avoir eu le droit tout de même de les demander et les avoir, même si hélas je ne peux toute la consulter.

    Heureuse d’avoir de vos nouvelles.
    Suis en travaux dans ma salle de bain ce jour, car j’avais fait faire il y a 10 ans une paillasse à l’italienne avec Briare antidérapant et rampes partout, pour survivre sans mes épaules, au lieu de la jolie et grande baignoire qu’il y avait.
    L’endroit a un peu fui par ci par là, et il devenait urgent de revoir certains joints afin que je n’arrive jamais à humidifier les voisins.
    Bien à vous.
    Odile

    Odile

  3. Le fait que Jean Daigremont fasse des affaires aux limites d’une ancienne propriété de Macé Daigremont laisse quand même à supposer qu’ils peuvent être parents.

    Pour quelle raison Jean Daigremont vend des terres acquises exactement un an auparavant (20 aout 1545/ 27 aout 1546) ? Comme si cela relevait d’une obligation contractuelle ?

    Puisque Macé Daigremont est décédé, pourquoi ne pas donner le nom du nouveau propriétaire ? Parce que c’est encore sa veuve ? Le partage entre ses héritiers ne serait donc pas encore fait ?

    Si ces questions peuvent vous donner des indices ?

      Note d’Odile :

    Merci de votre commentaire. Et merci de votre intérêt pour mes travaux.
    Oui, je suis comme vous et je perçois bien un lien de parenté, mais il est difficile de conclure.
    Il s’agit de vignes, or, depuis 20 ans que je suis le nez dans les notaires anciens, je constate que l’immense majorité de la population d’alors, avaient une vigne, y compris les simples closiers, même si ces derniers ne possédaient qu’un rang.
    Et j’observe que les vignes étaient le plus souvent assez proche du lieu de vie, pour être exploitiées et leur vin consommé sur place en famille.
    Donc, si je peux m’exprimer ainsi, je considère que la gestion des vignes était un besoin immédiat qui ne répondait pas aux mêmes critères que la gestion des autres biens fonciers, et j’hésite donc totalement à voir une origine à Bouchemaine, et je verrais plutôt un achat postérieur de vignes par les Daigremont une fois installés à Angers pour avoir leur consommation personnelle, et même dans le cas de Bouchemaine, un vin plus goûté que celui des vignes un peu plus nordiques. Le vin de Bouchemaine est à mon sens, et si l’un d’entre vous a une opinion, merci de l’exprimer, un vin recherché dès qu’on possède les moyens et qu’on est installé à Angers.
    En clair, le fait qu’il s’agit de vignes me met en déroute de ce fait, car la vigne a sincèrement une gestion foncière propre par les familles. Et je répète ici, ce que j’avais écrit sur mon blog il y a quelques années, à savoir qu’à l’époque, il vallait mieux le plus souvent boire de vin que de l’eau, cette dernière étant rarement potable.
    J’espère ne choquer personne en réaffirmant ici que même le simple closier ou simple artisan, dès qu’il avait une petite économie, achetait un rang de vigne, car c’était vital pour sa famille.
    Bonne journée à tous
    et en 2001 par contre, attention, buvez de l’eau, elle est potable, et le vin avec modération. Je me suis exprimée ci-dessus pour les 16ème et 17ème siècle.
    Odile

    PS : j’ajoute que la succession de Macé Daigremont est introuvable chez le notaire Huot alors que c’est bien lui qui l’a passée. Et croyez bien que j’ai fait le maximum et que ce jour là, dans la salle d’archives, j’ai fait grise mine, tant j’était déçue.

  4. A propos des archives en ruine…pouquoi ne pas poser la question de leur sauvegarde au Conseil général de M et L ? Il y a pourtant des conseillers délégués au Patrimoine…Mais les Archives anciennes ne doivent pas en faire partie…
    Je suppose que ces derniers préfèrent prendre la pose en compagnie de sémillantes baronnes, comtesses, marquises ,voire duchesses, avec les chèques faits en notre nom, avec nos propres deniers, pour aider à la sauvegarde de propriétés privées, plutôt que de s’intéresser à notre patrimoine public que sont les Archives anciennes…
    Il est vrai que poser à côté d’un tas de paperasses, informes, sales ,moisies,ne rapporte rien en popularité , notoriété, donc en voix aux élections.
    Je suis sûre qu’on trouverait des bénévoles pour commencer à numériser les archives notariales (qu’on vous ait refusé de le faire est d’une stupidité rare), si le Cg49 faisait son « boulot » de Patron.
    Merci encore pour le travail que vous faites,personnellement je vous décorerais bien de l’Ordre national du Mérite…pour commencer…

      Note d’Odile :

    Je ne comprends pas ce que vous aves écrit ci-dessus.
    Les Archives notariales sont en ruine parce que pendant les siècles précédents, elles se sont détériorées dans les greniers des notaires.
    Elles sont bien conservées depuis qu’elles sont aux Archives Départementales.

    Par contre, ce que je peux reprocher c’est que l’on n’autorise pas la photo numérique commmunicable à tous afin de les sauvegarder.
    Ainsi, je participe à leur dégradation, parce que je n’ai pas le droit (selon les Archives) de communiquer les photos numériques sur mon site, et lorsque je retranscris un acte, il existe des personnes qui au lieu de venir me dire en discuter ou simplement dire merci sur mon blog, s’empressent d’aller aux Archives chercher l’acte pour en prendre photo, et cela me terrifie, car c’est abimer les archives que de les manipuler à nouveau alors que je pourrais être autorisée à communiquer mes photos.
    Elles seront indexées, mais je ne pense pas qu’elles seront en ligne un jour tant c’est volumineux.

  5. Je vais essayer de faire court, pour ne pas encombrer votre blog.
    Vous avez raison de dire que les archives sont conservées dans de bonnes conditions: température, hygrométrie contrôlées etc…Mais ce n’est pas là le problème.
    Je vais essayer une comparaison: qui aurait l’idée de mettre ,dans un réfrigérateur impeccablement propre,à la température adéquate, des légumes souillés de terre,de la viande ou du poisson dans leur suremballage de vieux journaux,ou des restes de nourriture avariée? C’est pourtant ce qui se passe aux AD…(et je ne parle pas des liasses nues tenues par une ficelle qui scie les feuillets,des boîtes trop petites qui obligent de tirer très fort sur la liasse pour la sortir etc, etc…
    Deux exemples qui datent de l’année dernière,je me souviens de deux liasses,la première enveloppées de journaux humides ,dans laquelle j’ai fait une découverte: des champignons Rennaissance,des moisissures bien vivantes et odorantes sorties tout droit du 16e s. Je me suis étonnée auprès des personnes de la banque et on m’ assurée que tout était normal et que c’etait aux lecteurs de signaler ce genre de problèmes.
    L’autre liasse était enveloppée de vieux journaux bouchonnés et déchirés,on voyait les documents par les trous, le tout attaché par un ficelle a rôti, après consultation,il est resté sur ma table un tas de poussière à gros grains qui ressemblaient à du sable de ciment qui se désagrège…peut-être un souvenir du mur d’un grenier de notaire…
    Présenter des archives dans un état aussi calamiteux, c’est une façon comme une autre de décourager les lecteurs…en tous cas avec moi c’est réussi.
    Quant aux associations de bénévoles, je pense qu’elles rendent de très grands services,même si certaines n’ont pas été »réglo » avec vous…
    Le cgiv35 a numérisé tous les registres BMS de l’Ille et Vilaine, j’espère qu’il va s’attaquer aux archives notariales.Même si on ne peut les mettre en ligne ,le fait de pouvoir les consulter dans la salle de lecture des AD,serait très appréciable…Généanet, que vous avez certainement des raisons de critiquer,met en ligne gratuitement un certain nombre d’archives notariales,dont les internautes peuvent indexer les noms des protagonistes, les lieux …
    J’espère avoir été un peu plus claire. cordialement

      Réponse d’Odile :

    Les accusations que vous portez sont graves et je me porte en faux.
    Vous semblez méconnaître totalement le métier des Archives, qui font un formidable travail pour la conservation des documents, dont la page de Wikipedia donne un tout petit aperrçu seulement, et je vous engage vivement à visiter des Archives lors de leurs journées Portes Ouvertes pour comprendre la conservation.
    Il se trouve que je fus chimiste et que je comprends sans doute mieux de ce fait les procédés utilisés aux Archives pour conserver les archives anciennes.
    Par ailleurs, à titre d’anecdote, la ficelle est plus choquante sur le rotis ! Si j’ai bien compris votre raisonnement vous acceptez qu’elle contamine votre rotis mais pas les vieux papiers. Cela n’est pas mon opinion, et je suis de ceux qui évite les rotis ficelés.
    Enfin, j’ai écrit que j’étais contre l’indexation des registres paroissiaux en ligne car nous vivons au dessus de nos moyens et nous devons tout faire pour ne pas multiplier les gadgets qui coûtent cher, et en particulier une telle indexation telle que prévue dans le logiciel actuel des AD49 entraînera fatalement une surcharge aux Archives vu le nombre d’erreurs qui seront à rectifier, et l’indexation dela seule année a déjà été une difficulté que vous semblez méconnaître. J’ai parfaitement le droit d’avoir des opinions politiques et de dire que la France doit réduire les fonctionnaires territoriaux, qui sont 1 700 000 de plus qu’il y a quelques années, et cela c’est un scandale.
    Quant aux actes sur Geneanet, je m »étonne que des Archives l’autorise, alors que le Maine et Loire interdit ceci et le considère comme un vol.
    Le sujet est clos, faute de quoi, je me verrai dans l’obligation de ne pas vous publier, car ce que vous écrivez est faux.
    Odile

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