Paiement de draps de laine achetés à Paris, Angers 1520

et comme mes lecteurs le savent tous naturellement, le terme « drap » signifie « étoffe ».
Donc, on vendait à Paris des étoffes de laine un peu différentes de celles fabriquées en Anjou, et les marchands drapiers d’Angers en faisaient venir au besoin, sans doute sur commande.
Ici, elles sont toujours impayées, et l’acte négocie les délais et mode de paiement aux Parisiens. Car cela n’était pas rien autrefois de payer au loin, et on voit à la fin de l’acte que les sommes dues seront payées sur Angers, puis j’ignore comme elles seront acheminées à Paris, ou si le marchand de Paris a un interlocuteur permanent sur Angers pour ses encaissements.

Je descends des Guyet, mais j’ignore le lien avec ce Jean Guyet. Une chose est certaine il s’agit de la même famille.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 16 avril 1520 après Pâques, en la cour du roy notre sire à Angers (Nicolas notaire Angers) personnellement estably honneste personne sire Jehan Guyet marchand drapier demourant en la paroisse de la Trinité d’Angers tant en son nom propre et privé que comme soy faisant fort de sire Jehan Bouvery eschevin d’Angers tuteur donné par justice aux enfants mineurs d’ans de feu Phelippes Branchot en son vivant marchand drapier demourant à Angers
soubzmectant etc confesse debvoir et estre loyaulment tenu et encores promet rendre et paier
à sire Guillaume de la Ruelle marchand demourant à Paris au nom et à cause de Katherine de Mauperlier sa femme la somme de 633 livres 12 sols 3 deniers tournois en laquelle somme ledit feu Branchot estoit tenu vers ladite Katherine comme appert par deux ceculles en papier signées dudit Branchot l’une d’icelles dabtée du 21 mavril 1517 contenant la somme de 245 livres 6 sols 5 deniers tournois et l’autre dabtée du 18 août 1517 contenant la somme de 393 livres 5 sols tournois à cause de la vendition de draps de laine sur lesquelles sommes a esté paié par ledit Guyet audit nom la somme de 7 livres 19 sols 2 deniers tz et par ce ne reste plus desdites cedulles que ladite somme de 633 livres 12 sols 3 deniers
laquelle somme de 633 livres 12 sols 3 deniers ledit Guyet audit nom que dessus a promis doibt et sera tenu paier et bailler audit de la Ruelle au nom et à cause que dessus dit dedans les termes qui s’ensuivent c’est à savoir dedans le 15 août prochainement venant la somme de 100 livres tz jusques au parfait paiement de ladite somme de 633 livres 12 sols 3 deniers
de laquelle somme ledit Guyet en a fait son propre fait et debte et laquelle somme de 100 livres tz ledit Guyet sera tenu rendre et bailler audit 15 aoput comme dit est par les termes susdits en la maison de honorable homme et saige maistre Berthelemy Dufay licencié en loix sieur du Jau demourant en la paroisse de la Trinité d’Angers à la peine de tous intérests
et a ledit de la Relle rendues sesdites cédulles audit Guyet sans toutefoys desroger à ces présentes et pour tout garantaige des sommes contenues en icelles du consentement desdites parties
à laquelle somme de 633 livres 12 sols 3 deniers rendre et paier etc et aux dommages etc oblige ledit Guyet es noms que dessus soy ses hoirs etc à prendre vendre etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc
et a promis ledit de la Ruelle faire ratiffier et avoir agréable ces présenets à ladite Katherine de Maupertier sa femme dedans le 15 août prochainement venant à la peine de tous intérests ces présentes néanmoins demourant en leur force et vertu
présents ad ce honorables hommes et saiges maistres René Chevreul sieur d’Ardanne et Pierre Roustille sieur de la Rangeardière licencié ès loix et honorablehomme et saige maistre Berthelemy Dufay licencié en loix sieur du Jau demourant à Angers Jacques Potery et Loys Thibault demourant à Paris tesmoings
fait à Angers en la maison dudit maistre René Chevreul les jour et an susdit

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir

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Une réponse sur “Paiement de draps de laine achetés à Paris, Angers 1520

  1. E.2333 (Carton.)-4 pièces,parchemin;10 pièces,papier;1 sceau.
    1492-1626.-DUFAY.
    -Accord entre Hélie Dufay,sieur du Jau,Jacques Migon et Michel Lesourt,curé de Villevêque,pour le partage de la succession de François Duffay;-commission donnée par René de Cossé-Brissac,gouverneur du Maine et d’Anjou,à Antoine Dufay,sieur de La Perrière,aux fins d’informer sur le bris et pillage de la forêt de Longaulnay(avec sceau et signature autographe de René de Cossé);-fondation par Barthélémy Dufay,licencié ès-lois,de la chapelle Notre -Dame -de -Pitié dans le cimetière Saint-Laurent d’Angers;-vente par Jeanne Dufay,femme de Moyse Dalesme,chevalier,trésorier de France,à Hélie Dufay,sieur de Grandville,de « deux tables de dyamant en deux anneaulx d’or couppez; item,ung aultre anneau ouquel y a une table de dyamant et une table de rubiz,tenans ensemble; item,une aultre bague où il y a ung saphir blanc; item,vingt grosses perles; item,un ciel de satin rouge cramoisy avec le doulcier,trois panthes,le fons et bardes sans rideaulx; item,ung tappiz vellu de Turquye ; item,ung coffret de velours viollet cramoisy enrichy de drap d’or frizé garny d’un petit estuy à mettre bagues,et ung mirouer d’assier et des espoussettes; » -testament d’Hélie Dufay,par lequel il ordonne qu’à »tousjours,soit donné,chasque premier vendredi des mois de l’année,deulx pains d’ung soulz pièce au chapelain de la chapele et dix autres pains d’ung soulz pièce à dix pauvres, »etc.
    (Série E.Titres de famille.AD du Maine et Loire.C.Port.)

    Les miroirs,existaient dans certaines habitations,mais étaient en fait peu présents en général.
    « Ung,mirouer d’assier et des espoussettes »
    Miroirs concaves faits ordinairement d’acier,extêmement poli,utilisés pour former l’image.
    « Espoussette » ,Petite brosse ou vergette,qui sert à ôter la poussière de dessus les meubles et habits (Google-Wikipédia )
    Sans miroirs, nos ancêtres ne connaissaient leur visage que par la description que leur en faisait leur entourage !

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