Les traces des fondations anciennes sont parfois dans les registres paroissiaux : exemple de celui de Grez-en-Bouère en 1626

car les prêtres utilisaient quelquefois le registre paroissial pour faire l’état des fondations en cours, un peu comme un livre de comptabilité.
Comme ces fondations ont été fondées il y a longtemps parfois, et le plus souvent assises sur un bien immobilier, qui pouvait être une pièce de terre, une maison ou plus important dans les grandes fondations, elles devaient être payées par la suite chaque année par les propriétaires de ce bien. D’ailleurs, si vous reconsidérez un instant certains actes de vente ou certains actes de succession, vous rencontrez assez souvent lié à ce bien la phrase, ou approchant : « à la charge de payer chacun an », et suit une somme et le nom d’un quelconque destinataire religieux tel que confrairie, chapelle etc…

Voici l’exemple du registre de Grez-en-Bouère, 1626 vue 2. J’ai mis entre parenthèses quelques explications que je pensais utiles, mais si vous avez d’autres questions n’hésitez pas à les poser ci-dessous :

Jehanne Halegrin a aussy fondé une messe de requiem chacun an au jour et feste de Sainte Cecille et pour cest faict a ordonné estre baillé seize sous dont maintenant c’est à Jehan Maingot de poyer, d’autant qu’il jouist de la terre que ladite deffunte avoit léguée et suivent (pour « suivant ») le contrat qu’en a fait ledit Maingot avec Marin Nail passé par Tafforeau notaire, le tout en l’église dudit Grez chacque an ladite terre sittuée au Rouhaye et c’est à présent à François Maingot de payer comme seigneur (dans son sens de « propriétaire ») de ladite terre
(ici le prêtre change de fondation, mais sa page est si serrée qu’il n’a laissé aucun espace après la fondation ci-dessus, ce qui ne facilite pas la lecture à tous j’en conviens)
Blanche Goyet veufve feu Daniel Buchot doibt tous les ans à la Flarye (manifestement pour « frairie » aliàs « confrairie ») trente sous à cause de sa maison où elle demeure au bourg de Grez dont son mary et elle l’ont acquize de Jehan Bruneau sieur du Boismorin à la charge de poyer ladite somme chacque an audit jour de Saint Nicollas / Jehan Gruau est jouissant de ladite maison et doibt payer

le fait que Jehan Bruneau ait vendu une pièce de terre située à Grez d’une part, et le titre de « sieur du Boismorin », que le prêtre lui attribue en 1626, atteste que la terre du Boismorin est bien celle qui est située à Grez en Bouère, et si l’abbé Angot en donne d’autre propriétaires, c’est sans doute que les Bruneau ont possédé cette terre avant, et dans tous les cas avant 1626, mais en ont conservé le titre.

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog

Une réponse sur “Les traces des fondations anciennes sont parfois dans les registres paroissiaux : exemple de celui de Grez-en-Bouère en 1626

  1. Bonjour,

    et merci !

    Dans le dictionnaire de l’Abbé Angot T1, il y a un blanc dans la liste des propriétaires de Boismorin entre 1584 « Guillaume Liger » et le 20/12/1670 « Claude, marquis de Beaumanoir, par acquisition de Jean Bidou »…

    Dommage que cet acte ne précise pas mieux de quelle maison il s’agit !

    Pour acheter un bien à cette époque, le notaire recueillait-il lui même toutes les charges liées à ce bien ou cela était-il de la responsabilité du vendeur ? L’acheteur avait-il parfois quelques mauvaises surprises ?

    Cordialement,

    Luc

      Note d’Odile :

    c’était de la responsabilité du vendeur, et je crois sincèrement que les notaires n’avaient aucun moyen de vérifier les allégations des vendeurs sur ces points.
    D’ailleurs, si vous vous souvenez de la tournure des actes, il y a toujours une ou des clauses de garantie si vastes qu’elles incluent bien la déclaration de la charge liée au bien en cas d’omission de déclaration de la part du vendeur le jour de la vente.
    Par contre, pour les prêtres et autres bénéficiaires, au fil des ans voire des siècles, il était certainement parfois difficile de suivre à qui appartenait le bien et devait payer.
    Pour le Bois-Morin, il est possible qu’il ait appartenu aux Bruneau entre 1586 et 1670, et Liger aurait-il laissé une fille épouse d’un Bruneau ? ou vendu à un Bruneau ?
    Connaissez-vous à ce sujet le fonds dit « DU BROSSAY » en série J aux Archives Départementales de la Mayenne, car il donne un bref récapitulatif dressé au 19ème siècle des actes concernant les familles importantes de la région de Château-Gontier et vous auriez intérêt à consulter ce fonds.
    Odile

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