Cession de droit de réméré dans la famille Legrand : Lougé (61) 1588

Le droit de rescousse, ou réméré, qui suivait une vente à condition de grâce, pouvait se revendre, mais généralement on revendait ce droit dans la famille, pour ne pas perdre les biens familiaux, au sens large de famille.
Donc, ici, Marin et Jean Legrand, frères, avaient engagé par une vente à condition de grâce, une pièce de terre, et cette condition est revendue à Barbe Labé femme de Noel Legrand.

Cet acte est aux Archives Départementales de l’Orne, AD61-4E119 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :
Le 15 août 1588 à Rânes avant midy, fut présent Guillaume Legrand fils de Jehan, de la paroisse de Lougy, lequel etc vend à héritage etc à Barbe Labé femme de Noel Legrand absente, représentée par ledit Noel, de ladite paroisse de Longy etc, … une condition héréditale temps et terme de rescoux que Marin et Jehan dits Legrand, frères, avoient retenue en faysant par eux la vente à messire Thomas Legrand pour et au nom de Jehan Legrand fils de Léonard son nepveu, d’une pièce de terre nommée … contenant demye … de terre ou environ, joignant maistre Guillaume Cochey d’une part, et ledit Noel d’aultre, d’un bout audit Cochey et Jehan Legrand fils de Léonard d’une part, et ainsi que ladite pièce ou portion de terre se contient et comme lesdits Marin et Jehan dits Legrand l’avoient vendue audit maistre Thomas audit nom suivant le contrat de ce fait et passé en ce tabellionnage y recours, et tenue de la seigneurie de Frenouille subjecte aux rentes deubz et debvoirs seigneuriaux portés contenus et déclarés par ledit contrat, et fut ladite vente pour le prix et somme de 3 escuz sol en principal achapt, et 10 sols tz en vin, francs et quites etc dont il s’est tenu à content et bien payé par le payement qu’il en confesse avoir eu et receu … ce jour d’huy en espèces d’or et argent et en acquite ledite vendeur, dont etc et quant à ce tenir etc garantir etc obligent etc présents Jehan Bisson de Raenne, Denis Heslault de Longy et Andrey Onfré de Saint George tesmoins qui ont signé

4 réponses sur “Cession de droit de réméré dans la famille Legrand : Lougé (61) 1588

  1. Chère Odile
    D’abord, un immense merci pour la transcription de cet acte et de l’explication donnée pour le droit de « rescousse ».

    On peut supposer que Guillaume Legrand qui signe très bien dans l’acte est le fils de Jean Legrand et le neveu de Marin Legrand qui ont engagé la condition de grâce.

    Sans que l’on connaisse précisément le lien de parenté, ce Guillaume Legrand est proche parent de Noël Legrand marié à Barbe Labé.
    Et il me vient une question : pourquoi est-ce à l’épouse que Guillaume Legrand vend la condition héréditale? Alors que ce dernier est parent avec l’époux.

    La famille Legrand est aussi représentée par une troisième partie : Me Thomas Legrand, prêtre et son neveu, fils de Léonard. On peut supposer que ce dernier est défunt en 1588, puisque Jean Legrand, enfant est sous la garde de son oncle, prêtre.
    Là aussi, Me Thomas Legrand et son frère Léonard sont forcément proches parents de Marin et Jean Legrand, frères, ainsi que de Noël Legrand époux de Barbe Labé.

    1. Bonjour Alain
      S’il cède le droit de rescousse à l’épouse d’un Legrand, sans doute est-ce que dans le couple, c’est elle qui a des disponibilités financières à ce moment là, et ensuite ils s’arrangeront dans le couple. Enfin, ceci reste une hypothèse.
      Odile

  2. Grâce à d’autres actes du tabellionage de Rânes, je peux apporter la précision suivante : Me Guillaume Cochey n’est autre que noble Guillaume Cochon (s), sieur de Vaubougon, conseiller du Roi, président en l’élection d’Alençon. La terre de Vaubougon est bien située à Lougé. Ce Guillaume Cochon se fit appeler Guillaume de Chauvigny du nom d’une de ses terres. Il était en effet à la tête d’une grosse fortune et était sr de Chauvigny, Vaubougon, Harenvillier et Beaumées, conseiller du Roi, président en l’élection,

    marié à Jeanne du Bouchet, dont il eut deux filles: Marguerite de Chauvigny, épouse de Georges des Moullins, écuyer, sieur de la Guestière, Me des eaux et forets et bailli au bailliage d’Alençon et la célèbre Mme de la Peltrie, fondatrice des Ursulines du Canada, selon le généalogiste Jean Durand Saint-Front.

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