Mademoiselle Aimée Guillot place ses économies dans une pièce de terre et le prix à l’hectare est le même qu’aujourd’hui : Gené (49) 1843

Il n’y a pas si longtemps que cela on appelait les filles célibataires des « vieilles filles ». J’aime beaucoup Aimée Guillot, vieille fille comme moi, car cette soeur de Jean-Mathurin Guillot, le garde d’honneur de Napoléon, mort au front et dont les lettres sur son mon blog, a beaucoup compté pour la famille, car c’est elle qui a élevé seule sa nièce de 18 mois quand son père a disparu. Mon rève serait même d’être enterrée près d’elle, mais c’est un rève.
En 1843 elle a 47 ans, vit dans sa petite maison au bourg de Gené, avec les revenus de quelques terres dont elle a hérité pour sa part à la mort de ses parents. Elle acquiert 0,4113 ha et j’ai tenté de comparer le prix au cours actuel de l’hectare en France.
En 2022, 1 hectare vaut en moyenne 4 000 € ± 2 000. Aimée Guillot acquiert 0,4113 ha en 1843, date à laquelle le franc vaut 2,5 ou 4 € selon les sources[1]. Elle les paie 800 F soit 2 000 ou 3 200 € ce qui fait 4 862 € ou 7 780 € l’hectare. Il semble donc que les prix n’ont pas tellement changé entre 1843 et 2022 ! Aimée Guillot savait économiser et placer son argent, ici elle va même payer lorsqu’elle aura la rentrée d’argent de ses loyers donc à la Toussaint. L’argent de ses revenus est ainsi immédiatement placé.
[1] https://www.histoire-genealogie.com/De-la-valeur-des-choses-dans-le-temps donne 2,53 € en 1850 mais https://www.fabula.org/actualites/valeur-de-la-monnaie-de-l-ge-classique-au-xixe-siecle-par-eric-leborgne-fiche-pratique_93847.php donne 4 €

Voir ma page sur Gené

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E12 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 25 avril 1843 devant Le Roussier notaire au Lion d’Angers assisté de Joseph Fautrat instituteur et Joseph François Lami bottier demeurant au Lion d’Angers témoins, a comparu le sieur Pierre Peltier métayer demeurant à la Petite Gojardière commune de Marans, lequel a vendu avec garantie de tous troubles hypothèques et évictions, à mademoiselle Aimée Guillot propriétaire demeurant au bourg de la commune de Gené à ce présente et acceptante, une pièce de terre nommée la Vigne contenant 41 ares 13 centiares située commune de Gené, figurée au plan cadastral sous le n° 233 section A, joignant vers midi terre de Barretorte, des autres côtés terres de Ribou et le chemin de Gené à Chazé, comme cette pièce de terre se poursuit et comporte, sans réserve. Le vendeur en était propriétaire pour l’avoir recueillie dans la succession d’Etienne Peltier son père, décédé il y a 45 ans environ. Pour en faire et disposer par l’acquéreur en pleine propriété et jouissance à compter de ce jour. Melle Guillot prendra cet immeuble dans l’état où il se trouve et la contenance indiquée ne donnera lieu à aucune répétition de part et d’autre. Elle aura les accessoires et servitudes actives attachés à l’objet de son acquisition et elle souffrira les servitudes passives qui peuvent le grêver. Cette vente est faite pour la somme de 800 F sur laquelle Melle Guillot a payé au vendeur qui le reconnait celle de 100 F, quant aux 700 F restant elle s’oblige de les lui payer le 1er novembre prochain 1843 sans intérêts à cette époque. Le paiement se fera en l’étude de Me Roussier notaire soussigné. Fait et passé au bourg de Gené, demeure de mademoiselle Guillot. »

6 réponses sur “Mademoiselle Aimée Guillot place ses économies dans une pièce de terre et le prix à l’hectare est le même qu’aujourd’hui : Gené (49) 1843

  1. Bonjour Madame HALBERT,
    Je me permets d’apporter un petit commentaire sur le prix de la terre agricole au milieu du xixe siècle.
    Vôtre estimation me paraît bien faible.
    En effet, la terre agricole représentait à cette époque une partie importante du patrimoine des français.
    Pour retrouver l’équivalence, je vous suggère de consulter l’ouvrage de Thomas Piketty : le capital au xxie siècle. Il a fait un travail de recherche historique très intéressant sur les niveaux de vie pour les trois derniers siècles. Il écrit p176 que le revenu moyen vers 1850/1860 était d’environ 800 francs. C’est le prix payé par votre ancêtre.
    P89, il est précisé que le revenu moyen au début des années 2010 (date d’édition de l’ouvrage) est de 30 000/35 000 euros.
    Bien cordialement,

    1. Bonjour Monsieur
      Aimée Guillot était une bourgeoise provinciale, dont je possède même la photo, or, de Gené, on devait aller à Angers se faire photographier, car c’est là qu’il y avait photographe. Et je reste persuadée que la majorité des habitants de Gené n’on jamais de leur vie été à Angers faire des telles courses.
      Toutes les personnes que j’ai rencontrées dans ma vie m’ont toujours fait observer que j’étais une favorisée du fait que j’avais ces photos, c’est dire que peu de familles possèdent un tel fonds de famille, et seules les familles qui en avaient les moyens pouvaient se permettre la photographie.
      J’ai également sa succession, et vous seriez sans doute étonné car elle laisse beaucoup. Je peux vous la mettre en ligne si vous le voulez. N’hésitez pas à me dire si vous souhaitez que je la mette en ligne.
      Pour ma part, âgée de 84 ans, j’ai eu des parents aisés, mais aucune machine à laver, télé, smarphone, et autres produits de notre société de consommation actuelle, et j’en conclue qu’il est impossible donc vain de comparer les revenus sur plusieurs siècles puisque les dépenses n’étaient pas de même type et de même valeur et que notre monde actuel, avec sa surconsommation, ne peut être comparé à rien. J’ai eu l’occasion d’être totalement sidérée récemment, me rendant chez Darty, j’ai vu, de mes yeux vus, que la société de consommation dépassait tout ce que je croyais : les réfrigérateurs s’étalaient sur 3 allées dont l’une arborait plusieurs immenses réfrégirateurs à 2 portes… Je suis sortie du magasin ahurie !
      Pour revenir au passé, dans mon article ci-dessus, je n’avais voulu que comparer le prix de la terre, pas le prix des revenus car il semble bien, surtout en Anjou, que la terre était meilleurs source de revenus qu’en 2022.
      Le revenu que vous citez pour l’année 2010 me paraît bien élevé, et dans tous les cas supérieur à ce que l’INSEE nous indique.
      Odile

  2. Bonjour Madame,
    Dans les chiffres avancés par M. Thierry Alain, j’aurais tendance à penser qu’ils ne s’agit pas des revenus annuels mais des prix d’achat-vente d’un hectare de terre..

    1. Bonjour
      Selon Internet ce jour les prix sont très variables, c’est le moins qu’on puisse dire :
      De 530 à 66 230 € l’hectare de terre agricole Sont ainsi distingués dans le barème, les prix : – des terres libres de tout bail ou dont le bail est résilié dans l’acte de vente, à partir de 70 ares
      Odile

  3. Bonjour Madame HALBERT,
    Il ne s’agissait pas dans mon propos de comparer le style de vie de nos jours avec celui d’il y a 150 ou 200 ans. Cela serait bien évidemment difficile. Il s’agissait plutôt de donner une idée de la valeur des choses. Les 800 francs dépensés par votre ancêtre correspondent à environ 35 000 euros. Si votre ancêtre vivait actuellement, au lieu d’acheter de la terre agricole, elle aurait peut être acheté pour ce prix, 2 ou 3 garages qu’elle mettrait en location.
    Bien cordialement.

Répondre à Taudin-Gallard Marie-Thérèse Annuler la réponse

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