Contrat de mariage de Joachim de la Chesnaie et Léonore de la Porte, Angers 1589

Cet acte est très déceptif, car il ne donne aucune filiation et aucune notion des patrimoines respectifs des futurs. Cela arrivait parfois de rencontrer des actes aussi pauvres en renseignements, dans lesquels le notaire ne fait que reprendre les droits selon la coutume du pays d’Anjou. Il faut aussi ajouter qu’aucun proche parent n’est présent.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici sa retranscription  :

1. Le sabmedy unzième novembre 1589
2. après midy
3. en la cour du roy nostre sire à Angers endroit par devant nous
4. Mathurin Grudé notaire de ladite cour ont esté présents
5. personnellement establiz noble et puissant Joachim de la Chesnaye
6. sieur de la Lande et de la Masselure demeurant audit lieu de la Lande
7. paroisse de Nyafle pays (barré illisible) d’une part, et noble et puissante
8. dame Léonor de la Porte, veufve de deffunt noble et puissant
9. messire Françoys de Chyvré vivant sieur du Plessis de Chyvré
10. demeurant audit lieu paroisse d’Estriché estant depuis en
11. ceste ville d’Angers d’autre part, soubzmectans
12. lesdites partyes respectivement l’une vers l’autre etc
13. confessent etc avoir fait et par ces présentes
14. font les pactions et conventions matrimoniales cy après
15. c’est à savoir que ledit sieur de la Lande et ladite
16. dame de la Porte se sont promis et promettent prendre
17. en mariage et espouzer en face de l’églize catholique
18. et apostolique lors et quand l’ung sera requis par
19. l’autre pourveu qu’il ne se trouve aulcun empeschement légitime
20. et se sont prins et prennent avecques tous leurs droitz
21. en faveur duquel mariage a esté convenu entre les
22. parties que au cas que les deniers dotaulx de ladite
23. dame fussent receuz ou qu’elle accordast de son douayre
24. les deniers pour l’extinction d’iceluy, audit cas lesdits deniers
25. n’entreront en la future communauté des futurs espoux
26. ains sont et demeureront le propre immeuble de ladite
27. dame et les convertira ledit futur espoux et a promis et
28. promet convertir en acquets d’héritages qui seront censés
29. et réputés le propre de ladite future espouze et
30. a deffault de ce faire ledit futur espoux a constitué
31. et constitue sur tous ses biens rente à ladite future
32. espouze à la raison du denier quinze de luy et ses hoirs
33. seront tenuz admortir dedans 3 ans après la
34. dissolution dudit mariage en rendant le sort principal
35. avecques l’intérest qui en sera escheu sans néanmoings … lesquels deniers
36. ledit futur espoux a engagés et obligés à ladite
37. dame sur tous et chacuns ses biens immeubles et
38. héritages présents et advenir suyvant la coustume de
39. ce pays d’Anjou, et outre a esté convenu et accordé
f°2
1. entre eulx que les debtes actives et passives qu’ils doivent
2. ou leur sont respectivement deues n’entreront en ladite
3. future communauté, ains seront payées et acquitées sur
4. les biens de celuy d’eulx qui les a faites et
5. créées jusqu’au jour de leur mariage lesquelles ledit
6. futur ses hoirs pourront si bon leur semble jusques
7. pendans ladite communauté de biens et outre ne prendront
8. les vestements et joiaulx de ladite dame sans que pour une
9. … tenuz confortées ? aux debtes de ladite communauté
10. et a esté tout ce que dessus
11. respectivement stipulé et accepté par lesdites parties
12. dont et desquelles choses dessus déclarées sont demeurés
13. à ung et d’accord et à icelles et tout ce que dessus
14. est dit tenir etc obligent lesdites parties respectivement
15. l’une vers l’autre etc renonçant etc foy jugement et condemnation
16. etc fait et passé audit Angers maison de Jehan Coupel
17. marchant en présence de honnorable homme Me Nicolas
18. de la Chaussée sieur de la Bretonnièer advocat à Angers
19. honneste homme René de la Planche
20. demeurant au lieu de la Bodinière paroisse de Challain et
21. Louys Planchenault praticien demeurant Angers tesmoings
22. ledit jour et an susdit, lequel Delaplanche a déclaré
23. ne scavoir signer. Constat en gloze : unziesme
24. avecques l’intérest qui en sera escheu constat en r …
25. … ou qu’elle accordast de son douaire
26. les deniers pour l’extinction d’icelle avecqes

4 réponses sur “Contrat de mariage de Joachim de la Chesnaie et Léonore de la Porte, Angers 1589

  1. Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne
    de l’abbé Alphonse Angot
    Chesnaie(Joachim de la) – Tome I
    Chesnaie(Joachim de la), d’une famille qu’il ne faut pas confondre avec les Lallier de la Chesnaie, et qui posséda les seigneuries de Congrier et de la Lande de Niafle, était fils de Nicolas de la Chesnaie. On ne saitsi c’est lui ou Nicolas, son frère aîné, qui figure parmi les conspirateurs d’Amboise en 1560. Le 9 février 1589, il prête à Angers serment de fidélité au roi, entre les mains du duc de la Rochepot, promettant« de garder et entretenir sur son honneur la religion catholique, apostolique et romaine,… suivant la profession qu’il en a faite ce jourd’hui et abjuration de la nouvelle opinion ». Nommé par Henri IV en 1589 gouverneur de Château-Gontier, il fut cause que beaucoup d’habitantsse réfugièrent à Angers « à raison des grandes garnisons que M. de la Lande de Niafle, leur gouverneur, auroit mises audit Château-Gontier et grande levée de deniers qu’il faisoit sur eux, et aussi les tyrannies qu’on leur faisoit. Lequel auroit voulu, comme huguenot, mettre le feu dans le couvent de Saint-Julien, où il y avoit desreligieuses bien vivantes ». Il fit du moins incendier beaucoup de maisons du faubourg. Joachim de la Chesnaie rendit Château-Gontier aux Ligueurs aussitôt aprèsla bataille de Craon, mai 1592. Il était mort en 1602, laissant une fortune très compromise.

    Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne
    de l’abbé Alphonse Angot
    Chesnaie(Joachim de la) – Tome IV
    Chesnaie(Joachim de la),seigneur de la Lande de Niafle, gouverneur de Château-Gontier pour Henri IV, s’empara sur le prieuré de Saint-Clément de Craon des revenus de la Besnardière et de la Sévaudière en Louvaines,1590,1591.

  2. Le contrat peut paraître effectivement décevant.
    Il permet toutefois de confirmer cette seconde union de Léonore de la Porte,
    tante maternelle du cardinal de Richelieu et de corriger cette fausse date de
    contrat qui circulait sur le net (20 novembre au lieu de 11).

    Je me pose toutefois la question de savoir : est-ce que ce contrat a abouti ?
    Joachim de La Chesnaye et Léonore de La Porte se sont-ils vraiment unis ?

    En effet, j’ai été surpris de voir Léonore qualifiée de dame du Plessis de
    Chivré dans l’acte de partage du 31/12/1592 de la succession de son père
    François de La Porte (mort en 1572) et de son oncle Jean de La Porte (mort en
    1585) entre ses frères Charles (père du maréchal de La Meilleraye), François et
    Raoul.
    Mais elle portait peut-être ce titre comme tutrice de son fils mineur
    héritier du titre.

    Cordialement,
    Denis Vrignaud

    1. Bonjour Monsieur
      Autrefois il n’était pas possible d’annuler un contrat de mariage qui tenait lieu de promesse, et si c’était le cas il fallait repasser devant notaire pour rédiger un accord. On n’a pas trouvé de tel acte d’annulation.
      Les registres paroissiaux de Niafles ne commencent qu’en 1602 hélas
      Reste à trouver des successions, car il y en a surement existé.
      Odile

  3. Bonjour,

    Joachim de la Chesnaye, sr de la lande de Niafles et de la masselière, s’est marié une première fois à Marguerite de Feschal, dont au moins deux filles Marie et Anne (qui épousent deux frères Loup et René de Leviston, originaires du Perche).

    Dans la transaction transcrite le 22 avril 2012 par Mme Halbert (http://www.odile-halbert.com/wordpress/?p=23690), « Pierre Lenfantin a hérité par sa femme de la seigneurie de la Lande, La Selle Craonnaise, 1613 », sont aussi cités Antoine, Mathurine et Françoise de la Chesnaye, frère et sœurs desdites Marie et Anne de la Chesnaye, sous la curatelle de Loup de Léviston.

    Ces trois mineurs pourraient être issus du second (?) lit de Joachim de la Chesnaye, car s’ils sont mineurs en 1613, ils sont sans doute nés après 1588.

    Je n’ai pas retrouvé d’autre traces de ces trois enfants. Joachim de la Chesnaye est mort avant le 9 décembre 1599, date d’une lettre royale dans laquelle Henri IV valide un jugement prononcé par le feu sr de la Lande de Niafles, gouverneur de Château-Gontier en l’an 1589 (Chroniques craonnaises, Bodard de la Jacopière, page 707).

    Je ne sais pas non plus quand Léonore de la Porte est décédée.

    Bien cordialement,

    Jean

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