Ce billet et ce site sont lus par plusieurs auteurs, avides d’idées pour leurs romans. Aujourd’hui ce billet vous montre qu’autrefois la réalité a parfois dépassé la fiction. Voici, extrait du Dictionnaire du Maine et Loire, Célestin Port, 1876 :
Somloire, commune du canton de Vihiers. La terre formait un fief important, titré au 17e siècle de châtellenie et relevant de Maulévrier. Entre autres privilères singuliers, le seigneur jouissait du droit de faire prendre par son sergent, de chaque « femme jolie » ou de mœurs légères, passant sur sa chaussée, deux deniers ou de couper la manche du bras droit ou de dispose d’elle une fois à son choix. Un arrêt du Présidial d’Angers du 4 mars 1600 supprima cette pratique malhonnête, et fut confirmé par un second arrêt du Parlement du 3 mars 1601, qui maintint en même temps, malgré l’arrêt antérieur du présidial, son autre droit, qui lui était contesté, d’assister, représenté par son sergent, avec deux chiens, à toutes les noces de ses vassaux. La terre formait un fief important, titré au 17e siècle de châtellenie et relevant de Maulévrier. En est sieur Jean de Ver, chevalier, mari de Marguerite de Savonnières, 1311 ; – Lucette Pelaud, 1409, 1420, Jean Barillon 1458, Marie de la Musse, sa veuve, 1481, Joachim Barillon, 1566, Charlotte du Bois, sa veuve, 1600, 1608. – François Barillon, 1652, – Urbain de Maliverné, 1661, 1666. – Charles Barillon 1680, qui cède la domaine par échange en 1696 à Thomas Dreux, marquis de Brezé… (C. Port, Dict. Maine et Loire, 1876)
la Guimoire, commune de Somloire : Ancienne maison noble avec tourelles, qui donnait son nom jusqu’au 16e siècle à une famille fondue par alliance dans la famille de Ragot, qui la possédait encore au 18e siècle. – en 1792 à Jaques-Pierre Chaillou, juge de paix à Angers, mari de Marie-Jeanne Papin, qui vend le domaine le 11 septembre. Elle relevait de la terre de Somloire, et à l’occasion du mariage du fermier Michel Brémont, la dame suzeraine prétendit exercer le droit qu’elle avait sur tous ses sujets de faire assister à la noce son sergent. Il devait, à son dire, être convié 8 jours à l’avance, avoir sa place à table devant la mariée, dîner comme elle, ayant à ses côtés deux chiens couchants et un levrier, avec leur part du repas, et ensuite mener la mariée et dire la première chanson. Le tenancier Gabriel Ragot, sieur de la Faie, mari de Renée de la Guinemoire, prit le fait de son fermier et renia le devoir comme intolérable et malhonnête. Une sentence du Présidial lui donna raison le 4 mar 1600 : mais sur l’appel de la dame de Somloire le droit de la suzeraine fut confirmé par un arrêt du Parlement du 16 mai 1601, inscrit au rang des Arrêts célèbres. Voir Pocquet de Livonnière, Coutume d’Anjou, t II, p. 1219 (C. Port, Dict. Maine et Loire, 1876)
Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.
Report des commentaires parus dans mon ancien blog :
Marie-Laure, le 30 mai : en fait , veuillez excuser mon language : il faisait le « maquereau »…! Pas très amusant pour les jolies filles ! …Pourquoi couper la manche droite?C’est intriguant!Ce droit de seigneur semble donner de la substance au mythe, selon certains, du « droit de cuissage »…Je me demande ce que signifie = « ensuite mener la mariée et dire la première chanson « ?Est ce un euphémisme …? On connait la chanson mais tout de même.J’espère que le ton frivole de mon commentaire n’offensera personne…
Marie, le 30 mai : Cela fait évoquer, en effet, le droit de cuissage,aux temps féodeaux, le seigneur « aurait » possédé le droit de passer la nuit de noçes avec la mariée d’un cerf ! cette pratique abusive a t’elle vraiment existé ?
Mener la mariée, dans nos campagnes était la tenir au bras durant le cortège nuptial, « le pére mène la mariée ».Cela se pratique encore de nos jours.
« Mener la mariée », cela se dit encore de nos jours à la campagne, le père » mène la mariée » pendant le cortège nuptial , ou ,si le père est absent, le parrain , l’oncle , etc, il devait avoir l’avantage de la 1ère chanson accompagné des violons. Au mariage de mes grands parents en 1891 (en costumes angevins) je compte deux violoneux.
Marie-Laure, le 30 mai : Grand merci à Marie pour l’explication de l’expression : »mener la mariée » .C’est pareil ici : le père escorte la future , en lui donnant le bras, jusqu’à l’autel où l’attend son fiancé , l’expression ici est bizarre : « to give the bride away » : » donner l’épouse en cadeau » ( à son mari…). Grande contreverse sur « le droit de jambage » car pas de preuves écrites .Invention de Voltaire , parait- il pour encore plus discréditer la noblesse …Même si cela est arrivé parfois, à qui aurait pu se plaindre la jeune femme si c’était vraiment la coutume …?Au prêtre du coin …?
Marie, le 22 juin : Ces droits féodaux et non féodeaux ! étaient souhaitons le, pure invention , merci Marie- Laure, même si comme vous,je pense que cela a bien dû quand même se pratiquer parfois…