Vente d’un étal aux Halles, Angers 1591

J’ai ajouté des sous-catégories à la catégorie des métiers (petite fenêtre colonne de droite).
Aujourd’hui, nous sommes dans la sous-cétégorie du fil, laine etc… qui englobe aussi à mes yeux les habits et frippes. Voici une cession d’étal de chaussetier aux Halles d’Angers, quartier de la Trinité, en 1591.

ÉTAL. s.m. Sorte de table sur laquelle on vend de la chair de boucherie. Cet étal est bien placé. Ce Boucher est riche, il a plusieurs étaux. (Dictionnaire de L’Académie française, 4th Edition, 1762)

ÉTAL. s.m. Anciennement, table sur laquelle un marchand met en vente sa marchandise. (Dict. du Monde Rural, M. Lachiver, 1997)

Je préfère la seconde définition, car la première est trop étroite, et l’acte qui suit en témoigne. Il nomme banc, place, étal, l’endroit où le marchand posait sa marchandise aux halles, qui devait plus ressembler à une plache sur 2 treteaux, qu’à une table ou banc.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E36 – Voici la retranscription de l’acte : Le 29 octobre 1591 en la court du roy nostre sire à Angers endroit par devant nous duement estably François Lhuissier Me tailleur d’habitz demeurant en cette ville paroisse de la Trinité d’une part confesse avoir donné ceddé et transporté et par ces présentes donne cèdde et transporte
à François Faucillon marchand chaussetier

Chaussetier : celui qui faisait ou vendait des chausses, des bas, des chaussettes et autres articles de bonneterie. On disait aussi chaussier. Aujourd’hui bonnetier. (Dict. du Monde Rural, M. Lachiver, 1997)

demeurant en ladite paroisse de la Trinité présent stipulant et acceptant le banc et place dudit Lhuissier où il soulloit et avoit coustume vendre et distribuer et débiter marchandise de sondit fait et mestier de tailleur,

SOULOIR. v. n. Avoir de coustume. Les Romains souloient faire. Il ne s’est guere dit qu’à l’imparfait. Il est vieux. (Dictionnaire de L’Académie française, 1st Edition, 1694)

situé en et au-dedans des halles de ceste ville tenant et joignant au banc de la veufve Bonnet qui soulloit estre Renée Mouzi d’autre costé le banc de Courau qui fut au feu Pierre Boueteau pour à l’advenir jouir dudit banc et estal par ledit Faucillon et iceluy tenir et en faire et disposer en tout à sa volonté tout ainsi qu’auroit acoustumé d’en jouir ledit Lhuissier
duquel étal banc et place ledit Lhuissier s’est desparti et désaisy et en saisi par ces présentes ledit Faucillon et luy en a baillé et baille par ces présentes la transmission et saisissement au profit dudit Faucillon
et ce fait par ledit Lhuissier pour certaines bonnes raisons

    je trouve ces conditions de vente très joliement explicitées ! Ceci montre qu’on savait s’entendre et tout de même faire coucher sur acte authentique devant notaire cet accord amiable.

et à ce tenir et entretenir s’oblige ledit Lhouissier
fait et passé au tablier de nous notaire
Signé : Lhouissier, Lepelletier notaire

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