La ferme de Rombois (Meslières, Doubs) pendant la guerre de 14-18

J’ai sur mon site le carnet de guerre d’Edouard Guillouard, mon grand’père, pendant les 4 années de la guerre 14-18. Il est illustré de toutes les photos qu’il possédait.
Parmi ces photos, celle-ci en particulier montrait une famille qui l’a hébergée, et j’espérais qu’un jour elle serait identifiée.

  • C’est chose faite. Hier les descendants ont pris contact :
  • Voici d’abors la photo et l’extrait du carnet de guerre dans le Doubls en 1916 :

      13.3.1916 lundi Départ, tout le monde regrette et plusieurs poilus manquent le rassemblement, nous partons par Herimoncourt, puis Meslières, mais comme trop souvent la 3e est mal installé à la ferme aux chiens ou plutôt à Rombois, les gens sont aimables, je loge dans une grande ferme ou les jeunes filles sont même distinguées, nous faisons popote chez Varanchon, il y a également des jeunes filles bien aimables, au règlement de popote Trémulot soulève un incident
  • Voici ce que m’écrit Corine Hoff le 6 janvier 2008 :
  • Je suis tombée sur votre site totalement par hasard … en cherchant un code postal ! En montrant l’article que j’y ai trouvé, ma grand-mere a reconnu une photo de sa famille … je ne vous dis que ça de sa surprise et de sa joie !

    Du coup, je suis retournée sur votre site aujourd’hui en me disant que je trouverai peut-être autre chose. J’ai malheureusement découvert que votre site était vampirisé et que vous ne me répondriez pas. Je veux pourtant vous laisser un petit message d’encouragement. Sachez que je suis totalement solidaire avec vous. J’admire l’immense travail que vous avez fait (je voudrais me mettre à la généalogie de ma famille mais je n’y travaille pas régulièrement faute de temps).

    Je peux vous dire que la dame au milieu est la grand- mere de ma grand-mere. Elle s’appelait Amélie Voireuchon (et non pas Varanchon comme dans le carnet de guerre du soldat). A coté d’elle sont deux de ses filles Irène à sa droite et Jeanne à sa gauche. La photo a été prise à la ferme de Rombois (Doubs). Les hommes derrière le banc sont des soldats.
    En retour, pouvez-vous me dire d’où vient cette photo afin que je contacte le photographe (ou plutot ses heritiers…). Il existe peut-être d’autres photos du passage des soldats dans cette ferme …

  • Ma réponse à Corinne :
  • Merci d’avoir pris contact.
    Je me réjouis infiniement que votre grand’mère ait pu identifier sa famille, et je me réjouis qu’elle puisse avoir désormais cette photo. Le soldat, debout derrière à droite, est mon grand’père.
    Hélas, je suis seule dépositaire du fonds photo, et il n’en existe aucune autre. Je vais seulement vous la rescanner avec plus de pixels et vous l’adresser, mais ce sont de toutes petites photos, à peine plus grandes qu’un timbre poste.
    De votre côté, pourriez vous me préciser ce que vous savez de Rombois et de cette période, et ce qu’en sait votre famille. Merci de demander à tous ceux qui connaissent ces faits de laisser un commentaire ci-dessous.

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    Irlandais en France à travers les registres paroissiaux


    Le Loroux-Béconnais « Le mesme quatorziesme jour d’octobre l’an mil six cens fut inhumé ung jeune enfant filz de pouvres gens hirlandais à présent estant en ce bourg inhumé au petit cimetière aux pouvres par moy » (Le Louroux-Béconnais, 49)
    Cliquez l’image pour l’agrandir. Cette image est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire.

    Si vous avez d’autres Irlandais en Maine-et-Loire, merci de les laisser ci-dessous.

    Saisie du quart d’une métairie, Ampoigné, 1624

    Voici encore une affaire de saisie, mais cette fois, pas banale, car pour une petite dette, on a saisi le quart d’une métairie, et non la totalité.
    Entre nous, j’ai beaucoup de mal à m’imaginer comment était ce quart, car une métairie est un tout indivisible ?
    Bref, pour lever cette saisie, nous assistons encore à un montage laborieux de petits paiements mais surtout, une fois encore, à l’entremise d’un homme d’affaire sur place.
    Nous découvrons que Gervais Lepage, maître et professeur en l’art d’écriture à Angers, a épousé une fille de Georges Poipail de Pommerieux, mais ce Poypail a dû laisser quelques impayés, et voici donc le gendre entraîné dans une galère, galère qu’il ne peut résoudre compte tenu de la distance (plus d’un jour de cheval, souvenez-vous de cette mesure importante autrefois) et l’acte qui suit traite donc avec un intermédiaire, qui prend le tout à sa charge.
    Et comme ce Georges Poypail ne m’a pas paru tout à fait clair, j’en profite pour vous mettre ce même jour un autre acte le concernant, histoire de mieux le cerner.

    J’en ai profité pour vous mettre un petit peu de paléo, bon courage !

    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici la retranscription de l’acte : Le 3 août 1624 après midy, par devant nous Nicolas Leconte notaire gardenottes royal Angers furent présents establys soubzmis honorable homme François Tireau (il signe « Tyreau ») Sr

    de la Fresnouze demeurant à la maison seigneurial
    de Cheripeau paroisse d’Ampoigné d’une part
    et Gervais Lepage Me et professeur en lart
    descripture demeurant en la paroisse sainct Pierre
    de ceste ville d’autre lesquels ont volontairement

      Profitez en pour un peu de paléographie, d’autant qu’elle est claire et facile, et que vous avez de la chance il n’a pas abrégé paroisse et lesquels
      1ère ligne : demeurant, avec une finale en chandelle indiquant une abréviation
      2ème ligne : part, avec l’abréviation de par, qui est aussi utilisée pour per
      3ème ligne : professeur, aussi avec une finale en chandelle indiquant une abréviation, donc il n’est pas écrit professe mais bien professeur
      4ème ligne : demeurant, écrit différemment de celui qui est 3 lignes plus haut
      5ème ligne : d’autre, et volontairement

    confessé avoir fait et font les conventions suivantes qui est que ledit Tireau a promys et demeure tenu dans 4 sepmaines payer en l’acquit de Georges Poypail beau-père dudit Lepage à Félix Guischard Sr de l’Isle la somme de 50 livres et à faulte de payement de laquelle il auroit fait saisir la quarte partie du lieu et mestairie de la Rouette en la paroisse de Pommerieux
    et la somme de 30 livres à Me Louis Guilleu advocat à Craon comme procureur de Mr le maréchal du Bois Dauphin à cause de sa terre de Cangé pour la part et contribution dudit Poypail en la somme de 300 livres deue audit seigneur pour l’indemnité du lieu et seigneurie de la Jounelière, lequel par défunte Perrine Goullay à l’hospital des pauvres de Château-Gontier ensemble les intérests et despens qui en peuvent estre deubz, pour payement et remboursement
    de quoy ledit Lepage a ceddé et transporté par ces présentes audit Tireau la somme de 23 livres 17 sols 4 deniers par une part et 22 livres 14 sols 4 deniers par autre 13 livres 13 sols par autre 29 livres 15 sols 2 deniers par autre, le tout de despens taxés contre Jeanne Poypail au profit dudit Georges Poypail, par ordonnance de Mr le lieutenant général audit Château-Gontier le 3 février et le 20 décembre 1621 et 16 juin 1622 et 2 mars 1623 et la somme de 35 livres 16 sols qui estoit deue à Catherine Allain femme séparée de biens d’avecq ledit Poypail par obligation passée par ledit Charuau notaire à Craon le 3 mai 1618, revenant toutes lesdites sommes à la somme de 165 livres 18 sols tz cy-devant ceddant audit Lepage par ladite Allain par escript et transports faits par ledit Charuau le 25 avril, 18 juin 1622 et 17 mars 1623, lesquelles cessions et obligations ledit Lepage a présentement mises ès mains dudit Tireau et promis luy bailler et fournir lesdites ordonnances de despens de lundy en 15 jour audit Craon maison de René Chollier, mettant ledit Tireau en son lieu et place droits et actions et subrogé en iceux pour se faire payer desdites sommes ceddées jusques à concurrence desdites sommes principales intérests et despens qui pourront estre deubz, audit Guischard et Guilleu audit nom et encores pour le payement et remboursement de la somme de 32 livres payée par ledit Tireau audit commissaire establi sur ledit quart de métairie et outre de la somme de 18 livres pour le coust de la grosse du bail judiciaire d’icelle adjugé à Pierre Tireau fils dudit Tireau par Mr le lieutenant général de ceste ville le 22 juin 1623 et frais faits à l’occasion d’iceluy bail par ledit fermier des droits duquel ledit Sr de la Fresnouze a mis met et subroge ledit Lepage durant iceluy bail mesme pour à ses périls et fortune prendre les fruits de l’année dernière ès mains du métayer ou d’autre qui les peuvent avoir et d’acquiter et libérer ledit fermier du prix de ladite ferme et autres charges dudit bail, la grosse duquel il a mis ès mains dudit Lepage,
    lequel après que ledit Tireau sera payé et remboursé desdites sommes qu’il a cy-dessus prinses payer tant en principal et accessoire ou après liquidation du tout se pourra faire payer du surplus par ce que du tout ils sont demeurez d’accord et tout ainsi voulu stipullé et accepté tellement que à tout ce que dessus est dit tenir etc dommages etc obligent respectivement renonçant etc foy jugement etc
    fait audit Angers maison de noble homme Me Louys Hamonnière Sr de Moureux advocat en ceste ville en sa présence et de Me Jacques Bouvet praticien demeurant audit Angers

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    Tiphaine

    Hier j’avais découvert que le l’Epiphanie avait déserté le 6 janvier de nos ancêtres !
    Et je vous ai promis de poursuivre avec le prénom Tiphaine. En effet, ce prénom est fêté le 6 janvier, jour de l’épiphanie (enfin, quand l’épiphanie est le 6 janvier, car depuis hier il semble que je sois en train de perdre le nord !)

    Dans nos registres, au début du 17e siècle, le prénom Tiphaine semble le même qu’Epiphaine. Ainsi, Au Louroux-Béconnais :

      « Le dixiesme jour du moys de fevrier l’an mil six cens deulx fut baptizée Olivier Letourneulx filz de Jacques Letourneulx et de Georgine Montembert sa femme parrain Olivier Letourneulx marraine Tieffaine femme de Jehan Bellanger par moy »

      « Le huictiesme jour du moys de janvier mil six cens neuf fut inhumé le corps de deffunte Epifaine Gaudin veuve de deffunt Jehan Bellanger par moy »

    Le dictionnaire des saints imaginaires et facétieux, de Jacques E. Merceron, éditions du Seuil, 2002,

    Epihanie, aliàs Théophanie, Tiphaine, serait une sainte imaginaire, qui serait une corruption de la fête des Rois. D’aucun aurait même été jusqu’à dire que saint Tiphaine était mère des trois rois mages ! Les Belges pour leur part, auraient aussi créé cette sainte Epiphanie, vierge et martyre, aussi mère des trois Rois. De leur côté les Italiens, en particulier en Toscane, connaissent Beffania, ou Befana, qui correspond à la sainte franco-blege : elle venait rendre visite aux enfants le vaille des Rois et se confondait ainsi dans l’esprit du peuple avec la fête elle-même.

    Les martirologes officiels ne connaissent aucune Epiphanie, aucune Tiphaine. Il connaissent des Epiphanes (vus hier) et des Théophanes, que voici, selon le Dictionnaire hagiographique de l’abbé Pétin, encyclopédie Migne, 19e siècle :

    THEOPHANE (saint), Theophanes, confesseur en Orient, florissait dans le IVe siècle. Il est honoré chez les Grecs le 9 septembre.

    THEOPHANE (saint), martyr à Constantinople, florissait sous l’empereur Léon l’Arménien, et était même employé à la cour de ce prince. Il déploya un grand zèle pour la défense des saintes images ; ce qui lui attira de violentes persécutions, et enfin la mort, l’an 780. — 4 décembre.

    THEOPHANE (saint), abbé en Mysie, né vers le milieu du VIIIe siècle, était fils d’Isaac, gouverneur des îles de l’Archipel. Celui-ci, en mourant, nomma l’empereur Constantin Copronyme tuteur de son fils alors âgé de trois ans. Comme ce prince était le protecteur déclaré de l’hérésie des iconoclastes, la foi de son pupille aurait pu courir des dangers sans les soins d’un serviteur fidèle et dévoué, qui inspira de bonne heure à son jeune maître un vif attachement à la doctrine catholique. Lorsqu’il fut en âge de s’établir, quoiqu’il n’eût aucune inclination pour le mariage, il céda cependant aux instances qu’on lui faisait de prendre une épouse ; mais le jour même de ses noces il obtint de sa jeune compagne qu’ils vivraient comme frère et soeur, et ils s’engagèrent par voeu l’un et l’autre à garder une continence perpétuelle. Sa femme ayant embrassé peu après l’état religieux, Théophane, de sons côté, fonda en Mysie, où il avait de grands nieus, deux monastères, et il se chargea du gouvernement de l’un d’eux. Il était déja abbé lorsqu’il parut avec éclat au deuxième concile de Nicée, tenu en 787. Les Pères du concile admirèrent l’humilité et la modestie d’un homme qu’ils savaient avoir occupé à la cour un rang distingué, et ils furent pénétrés pour lui d’une profonde vénération lorsqu’ils l’entendirent parler avec autant de force que de dignité en faveur du culte des saintes images. Après la clôture du concile, Théophane retourna dans son monastère pour y continuer le cours de ses jeûnes et de ses pratiques de pénitence. Il portait toujours le cilice et couchait sur une natte, avec une pierre pour chevet : du pain bis et de l’eau faisaient toute sa nourriture. Un régime aussi austère dérangea sa santé, naturellement faible, et dès l’âge de cinquante ans il éprouva des atteintes de la pierre et d’une colique néphrétique. Léon l’Arménien étant devenu empereur en 813, renouvela, l’année suivante, la persécution des iconoclastes, et proscrivit les saintes images, dont le culte avait été rétabli par les décrets des Pères de Nicée et par les soins de l’impératrice Irène. Comme il savait que Théophane jouissait d’une haute considération parmi les orthodoxes, il mit tout en oeuvre pour le gagner, et il l’invita à venir à Constantinople. Lorsqu’il y fut arrivé, il lui fit remettre une lettre ainsi conçue : Vos dispositions pacifiques me donnent lieu de croire que vous vous êtes rendu ici dans le dessein de confirmer par votre suffrage mes sentiments sur la matière en question. Ce sera le moyen de mériter ma faveur, et d’obtenir pour vous, pour vos parents et pour votre monastère toutes les grâces qu’il est au pouvoir d’un empereur d’accorder. Si au contraire vous refusez d’entrer dans mes vues, sachez que vous encourrez mon indignation, et que vouts en sentirez tout le poids, vous et les vôtres.
    Le saint abbé lui fit cette réponse : Agé et infirme comme je suis, je n’ai gardé d’ambitionner maintenant des choses que j’ai méprisées pour Jésus-Christ il y a longtemps, lorsqu’il m’était facile d’en jouir. Quant à mon monastère et à mes amis, je remets leur sort entre les mains de Dieu. Au reste, si vous croyez m’épouvanter par vos menaces, comme on épouvante un enfant avec des verges, vous vous trompez. Je n’ai plus la force de marcher, il est vrai, et je suis accablé d’infirmités corporelles ; mais j’espère que Jésus-Christ me donnera le courage de souffrir, pour la défense de sa cause, tous les supplices qu’il vous plaira de me faire subir.
    Léon, que cette réponse déconcertait, chargea plusieurs personnages importants de faire des instances auprès du saint, afin de l’amener à son sentiment ; mais leurs démarches restèrent sans effet. Alors l’empereur, furieux, le fit renfermer dans un cachot, où il resta deux ans, privé des choses les plus nécessaires à la vie ; et malgré sa vieillesse et ses infirmités, on lui donna jusqu’à trois cents coups de fouet. Tiré de sa prison en 818, pour être énvoyé en exil, il fut conduit dans l’île de Samothrace, où il mourut au bout de dix-sept jours, le 12 mars 818. Il s’est opéré plusieurs guérisons miraculeuses par la vertu de ses reliques. Saint Théophane a composé une Chronographie, ou Abrégé d’histoire, depuis l’an 284, ou finissait George le Syncelle, jusqu’en 813. Son style est un peu négligé, ce qu’il faut attribuer à ce que ses infirmités et sa prison ne lui permirent pas de mettre la dernière main à son ouvrage. — 12 mars.

    THÉOPHANE ( saint ) , évêque de Nicée et confesseur, était frère de saint Théodore Grapt, avec lequel il fut élevé dans le monastère de Saint-Sabas en Palestine. Il accompagna son frère, qui avait été envoyé à Constantinople vers Léon l’Arménien, pour lui faire des représentations sur les maux qu’il causait à l’Eglise en protégeant les iconoclastes. L’empereur accueillit très mal cette députation, et après avoir fait battre les deux frères, il les exila dans une île du Pont-Eucin où ils eurent beaucoup à souffrir. Rendu à la liberté par Michel Le Bègue, successeur de Léon, il fut de nouveau exilé dans l’île d’Alphase, avec son frère, sous Théophile, fils de Michel. Rappelés à Constantinople deux ans après, Théophile les fit battre avec tant de violence, qu’ils faillirent tomber morts à ses pieds ; ensuite il les envoya a en prison. Quelques jours après il les fit venir, de nouveau en sa présence, et comme ils persévéraient dans leur refus de communiquer avec les iconoclastes, il leur lit graver sur le front et sur le visage douze vers où ils étaient traités de scélérats, infectés d’erreurs superstitieuses ; ensuite ils furent exilés à Apamée en Syrie, où Théodore mourut de ses souffrances. L’impératrice sainte Théodore ayant mis fin à la persécution et rétabli les saintes images, Théophane fut élu évêque de Nicée, et mourut eu 845. Les Grecs le surnomment le Poëte, à cause des hymnes qu’il avait composées en l’honneur de son frère et de divers autres saints. — 11 octobre et 27 décembre.

    THÉOPHANE ( sainte) , Theophana, impératrice, était mariée à Léon VI, dit le Philosophe, qui monta sur le trône de Constantinople en 886, à peine âgé de vingt ans. Elle eut beaucoup à souffrir de ce prince sans moeurs, qui s’était épris d’une violente passion pour une femme nommée Zoé, aussi méchante que belle. Théophane trouva dans la piété la consolation de ses peines : elle passait ses jours à prier, à faire des aumônes, et Dieu la favorisa du don des miracles. Après douze ans de mariage elle mourut en 892, et son mari, qui avait épousé Zoé, ne sut appréçier sa première femme qu’après qu’il l’eut perdue. Il fit bâtir en son honneur une église à laquelle on dormi son nom. Les Grecs célèbrent sa fête le 16 décembre.

    Pour sa part, le Dictionnaire des noms de baptême, de G. Beleze, 1863, dit que Thiphaine est le prénom Théophane.
    Je pense avec lui, que le grec qui nous a donné Théophane, est à l’origine de Thiphaine. Si Tiphaine est une sainte inexistante, l’église catholique s’était contentée de tous les Epiphane et tous les Theophane, et avait donc assimilé Thiphaine à Théophane. Ainsi, l’honneur était sauf car n »oubliez jamais qu’autrefois l’église n’autorisait pas de noms de baptême qui ne soit celui d’un saint !
    Et j’ai sur mon site la page du Rituel de Loire-Atlantique, avant la Révolution, qui donne les noms de baptême autorisés, en latin et en français.

    Voir tous les saints que j’ai publiés, soit sur mon blog, soit sur mon étude de Saint-Aubin-du-Pavoil, où le curé ne donnait les dates que par le nom d’un saint.

    Un grand merci à Josette pour sa Befana d’hier, qui rejoint pleinement cette page !

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    Jacques Briant engage Pierre Coiscault, Soudan, 1603

    Comment un Breton de Bretagne, puisque Soudan est en 1603 en pays de Bretagne, vient-il engager à Angers un assistant pour traiter ses affaires dans différents procès ?
    Je suis surprise, car on aurait pu penser que Nantes était le lieu de prédilection !

    Nous avons un véritable contrat de travail, avec un salaire, et des clauses de frais de voyages : cheval, bottes et éprons fournis.
    Mais, le plus surprenant est bien que ce Jacques Briant est un grand procédurier, et pas n’importe lequel, puisqu’un peu plus tard, il va même aller jusqu’à l’assassinat de Philippe du Hirel, dont nous avons vu ici la veuve, Henriette de Portebize, faisant face à des frais de procédures délirants, une vraie fortune. Voir Henriette de Portebize face à 3 000 livres de frais de procédure pour l’assassinat de son époux Philippe du Hirel par Jacques Briant.

    Jacques Briant m’est apparu, petit à petit au fil de mes recherches, sur de très longues années. Je me souviens du premier acte concernant la succession sans hoirs de Philippe du Hirel, dans laquelle, une petite phrase, loin dans les longues pages, laissait échappé qu’il était mort assassiné (d’où l’intérêt qu’il y a toujours à d’abord tout retranscrire, ligne par ligne, un acte). Puis au fil d’autres découvertes d’actes, j’ai pu apprendre que l’assassin se nommait Jacques Briant, puis je trouvais Jacques Briant dit Chopinière, puis Jacques Briant sieur de Vaudurant.
    Donc, dans l’acte qui suit, même s’il est antérieur de 25 ans, je suis sur la même famille père ou fils, car ici j’ai bien Jacques Briant seigneur de Vaudurant demeurant au lieu seigneurial de la Chopinière à Soudan.. Du même coup, je découvre que la Chopinière est à Soudan, or, Charles Hirel possédait la Verrerie à Soudan et demeurant à la Hée à Villepôt. Comme quoi, on ne s’entend pas toujours entre voisins !

    Vaudurant est un lieu disparu, mais je trouve dans l’Armorial de Bretagne, de Potier de Courcy, article Gouyon, que cette famille posséda, entre autres, Vaudurant en Rougé. Cette terre était située autrefois sur Rougé, et j’ignore comment Jacques Briant en est seigneur. J’ignore encore plus à quel endroit de Rougé, car j’ai regardé en vain le cadastre napoléonien en ligne.

    Avec ce Jacques Briant, j’ai le sentiment de comprendre enfin Les Plaideurs, qui m’étaient passés par dessus la tête en mon jeune temps, faute de comprendre tout ce fatras de procès. Et par ailleurs, je le trouve résoluement moderne, puisque de nos jours il existe des juristes d’entreprise.

    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E36 – Voici la retranscription de l’acte : Le 5 décembre 1603 après midy, devant nous François Prevost notaire de la cour royal d’Angers ont esté présents et personnellement establiz Jacques Briant écuyer sieur de Vaudurant demeurant au lieu seigneurial de la Chopinière paroisse de Soudan pays de Bretagne d’une part
    et Me Pierre Coiscault Sr de la Carte, praticien demeurant en la cité de ceste ville d’autre part

    lesquels soubmis respectivement etc au pouvoir etc confessent avoir fait entre la convention qui ensuit c’est à scavoir que ledit Coiscault a promis promet et demeure tenu aller au premier jour de janvier prochain demeurer avec ledit sieur de Baudurant et dudit jour jusqu’à 3 mois qui éscheront au premier jour de juillet prochain, vacquer et soliciter diligemment et fidèlement aux affaires et procès qu’il a ou aura et ou il le vouldra employer pendant ledit temps soit en ceste ville, à Rennes, à Paris, ou en autres lieux, et y faire telle fidèle poursuite et diligence que ledit sieur de Vaudurant le chargera et qui y seront requises, l’advertir de tout ce qui se passera esdits procès en des expéditions et procédures et en tenir et bailler requérir garder ledit sieur de Vandurant de toutes surprises

    pour le sallayre (salaire) et vacations duquel Coiscault ledit sieur de Vaudurant a promis promet et demeure tenu en payer et bailler d’huy en 3 mois prochain et à la fin desdits 6 mois la somme de 80 livres tz et quand ledit sieur de Vandurant envoyera ledit Coiscault hors de sa maison soliciter et vacquer à sesdites affaires et procès il luy fournira d’un cheval bottes et espron, argent tant pour sa despense que frais et procédures dont ledit Coiscault en tiendra loyal estat et coust,
    et a ceste convention accord respectivement entretenir faire payer oblige respectivement lesdites parties
    fait à notre tablier en présence de Me Jacques Blais? et Rolland Gault

    Curieusement, je vois double : 2 signatures Coiscault, très ressemblantes. Aurait-il signé 2 fois, c’est pourtant improbable ! Ou alors, il était vraiement fou de joie de signer ce curieux contrat !

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    Vente de 66 m2 de terre, Le Bourg-d’Iré, 1602

    Je vous déja montré beaucoup de partages dans lesquels on divise les moindres petites parcelles voir sillon de terre ou rang de vigne !

    Eh bien, aujourd’hui, je descends encore plus bas, et heureusement que j’étais assise pour tapper ce texte !!!
    D’abord parce que le vendeur est chirurgien, alors une vente aussi petite de sa part est tout bonnement stupéfiante ! Aurait-il a ce point besoin des 50 sols de la vente, qui sont franchement une bouchée de pain.
    J’ai une autre explication, il cèdde sans doute ce mini bout de terre pour que l’acheteuse regroupe avec sa terre voisine. Sinon, cette vente est absurde.
    En effet, il vend 65,95 m2 pour 50 sols, et le tout a tout de même fait l’objet d’un déplacement du Bourg-d’Iré à Angers chez un notaire royal s’il vous plaît ! Bigre, les notaires traitaient de grandes ventes mais ausi des micro-ventes…

      La corde fait 65,95 m2 en Anjou

    Voici donc comment, après des partages qui découpaient en minuscules parcelles les biens, on tentait le regroupement :

    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E36 – Voici la retranscription de l’acte : Le 1er juin 1602 avant midy, en la cour du roy notre sire Angers endroict pardavant nous (Jean Chevrollier notaire Angers) personnellement establu Jehan Quelichon chirurgien demeurant au bourg du Bourg-d’Iré soubzmettant etc confesse avoir vendu quicté ceddé délaissé et transporté et encores vend quicte cèdde délaisse et transporte à Jehanne Noury à ce présente demeurante en ceste ville d’Angers au logis de la Plesse qui a achapté pour elle ses hoirs etc c’est à scavoir une corde de terre en jardin sis près et joignant la maison de ladite Noury sise au village de la Guibelaye d’autre costé le jardin de Mathurin Robert, abouté d’un bout la terre dudit Robert et d’autre bout le jardin de Jehan Fauvel dit Marchandaye et tout ainsi que ladite corde de jardin se poursuit et comporte sans aulcune réservation et comme ledit Guelichon en jouit ou autre de par luy et qu’il l’a acquise de Nicolas Levacher tenue ladite corde de la terre fief et seigneurie de (blanc) aux debvoirs anciens et accoustumés que lesdites parties n’ont pu déclarer, par nous advertis de l’ordonnance,
    franche et quitte du passé, transportant etc, et est faite la présente vendition et transport pour le prix et somme de 70 sols tournois laquelle somme ladite Noury a payée comptant audit Guelichon en présence et veue de nous qui l’a eue et prise et receue, et s’en est tenu à comptant et bien payé et en a quicté et quicte ladite Noury ses hoirs
    la présente vendition et tout ce que dessus à ce tenir et garantir obligent etc renonçant etc foy et jugement etc
    fait et passé en notre tablier en présence de honorable homme Me Jehan Jamet sieur de Lambryaie et Barnabé Guelichon fils dudit vendeur demeurant au Bourg d’Iré tesmoins

    Cliquez sur l’image pour l’agrandir :Cette image est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Je la mets ici à titre d’outil d’identification des signatures, car autrefois on ne changeait pas de signature.

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