Inventaire des meubles de Jacques Marion et feue Perrine Bordier, métairie du Port à Montreuil sur Maine 1636

cet inventaire, même si j’en ai déjà mis beaucoup sur mon site et mon blog, est remarquable car il donne tous les détails des biens d’un métayer.
Ainsi, on verra que dans le linge, ils ont des draps, mais pas de lin fin, des draps plus ordinaires, et ils n’ont ni nappe ni serviettes.
Natuellement, aucune argenterie mais par contre beaucoup de boeufs et surtout beaucoup de chevaux et même de charettes, dont un neuve. Le closier ne possédait pas tant. Les animaux de trait était alors les boeufs et non les chevaux, ces derniers étaient plus destinés à d’autres usages comme les déplacements en charette. Il est aussi probablement, compte-tenu du nombre de chevaux, même si vous allez le trouver peu, ait été aussi un élevage pour la vente car à cette époque, les bourgeois en particulier et tous ceux qui possèdaient des offices, avaient l’usage des déplacements à cheval, avec ou sans charette, et il leur fallait donc bien trouver de temps à autre à acheter un cheval.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E36 – COMPTE-TENU DE LA LONGUEUR DE CET INVENTAIRE IL PARAIT SUR DEUX JOURS 6 Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 16 juin 1635 (devant René Billard notaire de la chastellenye du Lion d’Angers) inventaire des biens meubles demeurés de la communauté de Jacques Marion et deffunte Perrine Bordier vivante sa femme mestaiers demeurant au lieu et métairie du Port paroisse de Monstreuil sur Maisne appartenant pour une moitié audit Marion et l’aultre moitié à Jehan et Perrine les Marions enfants mineurs dudit Jacques Mation et de ladite Bordier âgés scavoir ledit Jehan de 4 ans et ladite Perrine de 8 ans ou environ, ledit inventaire fait à la requeste dudit Marion père et tuteur naturel desdits Jehan et Perrine les Marions, en présence de honneste homme Pierre Bodere marchand oncle desdits mineurs demeurant audit Monstreul et pour faire ledit inventaire et appréciations desdits meubles et bestiaux ont lesdits Marion et Bodere respectivement convenu de chacuns de René Fresneau demeurant au lieu de la Haulte Aillée paroisse de Chambellé et de André Delahaye demeurant au lieu de la Gouchière paroisse de Champteussé auquel inventaire a esté procédé par lesdites parties et appréciateurs par devant nous René Billard notaire du Lion comme s’ensuit

J’ajoute enfin que vous avez mon dictionnaire des termes des inventaires en ligne, ainsi que la liste des inventaires.

  • Du 16 juin 1636 avant midy
  • Premier une table de noyer sur quatre pieds et un vieil méchand banc de peu de valeur prisé ensemble avec 3 petites esses ou dressoirs estant au bout de ladite table 6 livres
    Un grand coffre de chêne fermant à clef et clavure tenant 2 septiers ou environ prisé 6 livres
    Une hugemet de chêne servante à poistrir et boullenger non fermante à clef et clavure prisée 60 sols
    Un vieil buffet à 2 fenestres et une liette de chêne 100 sols
    Un vieil charlit de cerisier fait à quenouilles carrées 4 livres
    Une méchante petite couchette de peu de valeur 20 sols
    3 billots et un vesselier le tout 20 sols

  • en une autre petite chambre estant au bout de ladite chambre cy dessus
  • Premier un charlit de noyer fait à quenouilles carrées 7 livres
    Un grand coffre de chêne fermant à clef et clavure tenant 18 boisseaux ou environ 6 livres
    Un vieil marchepied de chêne fermant à clef et clavure tenant 12 boisseaux ou environ prisé 5 livres
    Un autre petit coffre de chêne tenant à l’estimation de 5 boisseaux de bled ou environ fermant à clef 50 sols

  • En une autre chambre estant à costé de ladite chambre et salle basse
  • Premier un grand coffre de chêne fermant à clef et serrure tenant 2 septiers ou environ 5 livres
    Une vieille huge plate de chêne qui ne ferme de clef 50 sols
    2 seilles et un godet 8 sols

  • L’airain
  • Premier 3 petites poisles et poilettes pesant ensemble 22 livres prisées la livres 12 sols pour ce 13 livres 4 sols
    2 chaudrons d’airain pesant 12 livres avec leur ances et cercles prisés 12 sols la livres pour ce 7 livres 4 sols
    3 vieils passoires d’airain 12 sols
    3 poisles à queue une grande et 2 moyennes 40 sols
    Un trippier de fer pesant 12 livres 30 sols
    Un saunier usé 3 sols
    Un grand poids de fer et une marmitte avec le couvercle et la cuiller 32 sols

  • L’Étain
  • En vaisseaux creux plats 26 livres d’estain prisé 10 sols la livre 13 livres
    2 rouets à filer fil avec 2 douzaines de fuzeaux tant de rouet que de main et le fusellier le tout 50 sols
    2 vieilles pannes servantes à faire lessive, une grande et l’autre plus petite, prisées ensemble 50 sols esquelles est faite avec un cercle
    8 pots de terre tant grands que petits et une pottine le tout usé et prisés ensemble avec 3 bouteilles à huile et toute sorte d’autre poterie 20 sols
    3 barils un grand et les autres moyens 15 sols
    Une baratte avec son ribot, un pot de bois servant à tirer 12 sols
    Un viel boisseau ferré d’airan tout autour 6 sols
    Un quart de boisseau prisé 6 sols
    2 selles à birée ? avec 4 selles à cescoup ? usées 8 sols

    selon le Dictionnaire du Monde rural de Michel Lachiver, une selle est aussi un petit siège de bois en forme de trépied, et je pense qu’ici il s’agit de ces sièges, mais servant à je ne sais quoi, sans doute à traire ou autre

    3 futs de busse et un de pippe et un dyuau de pippe et fouauts à mettre vin le tout 5 livres
    2 vieils cuviers avec un vieil fust de busse desboisé le tout 20 sols
    une selle à cheval fort usée avec une bride le tout 5 livres
    3 coings pesant ensemble 10 livres 26 sols

    selon le Dictionnaire du monde rural (cité ci dessus) un coin est un instrument de fer, taillé en angle solide, dont on se sert pour fendre du bois

    Un moulin servant à moudre esprit ? 12 deniers
    Une vielle boussolle tombée 20 sols
    Un crochet à peser 16 sols
    4 panniers 4 sols
    Un asneau et une bouriche 8 sols
    Une vieille corbeille 12 deniers

  • la suite et fin à demain
  • Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog

    Scellés après décès de Jacques Doisseau sieur de Poulancre aux forges de la Hardouinaye, 1674

    ATTENTION
    Cette acte et sa retranscription sont le fait de Maurice OREAL,
    qu’il en soit remercié vivement, au nom de tous.
    Cet acte est aux Archives Départementales du Morbihan,
    AD56 B 4088 Sénéchaussée royale de Ploërmel
    Voici la retranscription de Maurice Oreal (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

    François BERTHELOT, commis au greffe de la cour et siège royal de Ploërmel, certiffye que ce jour de mardy vingt troisiesme d’octobre mil six cent soixante quatorze, je me suis transporté dudit Ploërmel jusque à la (maison) des forges de la Hardouinaye appellée « La Chaussée », ce, à requeste de Monsieur le procureur du roy dud. Ploërmel, pour y apozer les sceaux et certiffier les biens meubles y estant après le deceix de Jacques DOISSEAU vivant sieur de Poulancre et la Hardouinaye et aux fins de l’ordonnance rendue aud. Ploërmel sur le réquisitoire dud. sieur procureur du roy, et chemin faisant pour me rendre à la maison de forges passant par la ville de Merdrignac, la nuit estant intervenue je mis pied à terre en la demeurance du sieur du Bourgneuf FEUDE, hoste y débitant, et y ay pris mon couché.

    Et le lendemain jour de mercredy vingt quatriesme dud. mois d’octobre mil six cent soixante quatorze advenu, continuant ma commission en exécution de l’ordonnance cy-devant dattée, je me suis transporté à laditte maison des forges de la Hardouinaye distante dud. Ploërmel d’environ six lieux où estant arivé environ les dix heures du mattin de ce jour, y ay faict rencontre de noble homme Charles DOYSSEAU seigneur de Poulancre, fils aisné dud. feu sieur de Poulancre son père, auquel, ayant faict entendre la teneur de ma commission et aparu l’ordonnance cy-devant dattée rendue aud. Ploërmel sur la remontrance dud. sieur procureur du roy, ledit seigneur de Poulancre m’a déclaré que incontinant après le deceix dud. sieur de Poulancre son père, le greffier de la juridiction de Porhouët auroit apozé les sceaux sur les fermetures estant en lad. maison des forges et au chasteau de la Hardouinaye et néantmoins n’avoir moyens empeschant la teneur de ma commission, ce que voyant, ay procédé aud. apozition des sceaux et certifficat des meubles en présence dud. sieur de Poulancre comme ensuilt :

    Premier dans la chambre au bout de la cuisine et dans les six chambres haultes trante cinq chaises de paille, douze chaises de bois de noyer tourné et quattre autres chaises de bois dans lad. chambre du bout de la cuisine, une garniture de tapicerye de Bergame, une table en auvalle avecq un tapi de Bergame, une petite armoire en forme de table, un petit lit de repos.

    Dans une autre petitte chambre à l’autre costé de la cuisine : deux petis litz à coucher les serviteurs.

    Dans la chambre haulte appellée la chambre dud. feu sieur DOYSSEAU : un lit garny de couette, matelas et paillasse et garniture coulleur d’ollive ;une paire de presse à deux batans sur laquel il y a deux sceaux à bande apozé que led. sieur de Poulancre m’a déclaré avoir esté apozé par le greffier dud. Porhouët des cleffs de laquelle armoire led. greffier de Porhouët est saizy, sur lesquels sceaux je barre de deux sceaux à bande.
    Un petit coffre couvert de cuir fermant à cleff et claveure, sur la claveure duquel est pareillement un sceau carré apozé, lequel sceau je aussy bare d’un sceau à bande.
    Une table en auvalle et une garniture de tapicerye de Bergame.

    Dans la chambre de mademoiselle DOISSEAU : un lit garni d’une couette, matellats, paillasse et catellonne blanche et garniture de drap rouge garnye d’une petite frange … (acte déchiré).
    Un autre lit garny de couette, paillasse, couverture et une garniture de Bergame
    Une petite table carée avecq son tapy de Bergame.

    Trois petis coffres de bahus dans lesquels sont les hardes de lad. demoiselle DOISSEAU.
    à quattre batans sur une desquelles est un sceau pozé sur la claveure, lequel sceau je paraillement bare d’un sceau à bande.

    Une autre grande paire de presse fermant à quattre aistres, sur le trou de la claveure et de celle du hault est le sceau dud. Porhouët apozé lequel sceau je pareillement bare d’un sceau à bande.

    Dans la chambre de sur l’escurie : une table carrée avec un gros tapy de Turquie,
    Un lit caré avec son tour vert, une couverture blanche, ses paillasses, couette, matellat et traversier.
    Une petite couchette avecq un pavillon de Collignée, une couverture verte, paillasse, couette, matellat et traversier.
    Une tante de Bergame en trois pieds

    Dans la chambre de dessus le portail :
    Une petite table carée, deux grandz litz carez avecq leur tour de feuille morte,
    Une couverture blanche et l’autre jaulne, leur paillasse, couette, matellat et traversier
    Une tante Bergame en quattre pieds.

    Dans la chambre de Mons. de Poulancre :
    Une petitte table carrée avecq un petit tapy de Bergame, un petit lit avecque sa tante de Bergame, paillasse, couette, matellat, traversier et couverture blanche.
    Un petit coffre couvert de peau de veau dans lequel sont les hardes dud. sieur de Poulancre,
    Une méchante tante de Bergame en trois pieds.

    Dans la chambre du commis de la forge au dessus de son cabinet :
    Une petitte table auvalle, une couchette avecq un tour jaulne, sa paillasse et couette et deux couvertures, une rouge et l’autre blanche.
    Deux cabinetz de bois aux deux costé de la cheminée, l’un fermant à un batant, l’autre à trois où sont les hardes et linges dud. commis à la réserve de celluy à trois batant sur la claveure duquel estant dans l’en haut il y a un sceau apozé lequel sceau je barre d’un sceau à bande.

    Dans la chambre des serviteurs au dessus de celle de Mademoiselle,
    Un lit carré avecq son tour jaulne, une paillasse, couettes, traversiers,
    Deux autres petits litz faict de planches et de cloutz, un avecq une couverture blanche , l’autre bleue, une couette de plume, l’autre de balle et à un d’eux rideaux rouge.

    Dans le grenier du dessus la chambre de Monsieur DOYSSEAU :
    Deux couettes, trois matellatz et un grand tapy rollé sur un grand morsseau de bois.

    Dans un petit grenier au dessus des chambres de l’escurie et du portail
    Huict vingt marmittes de différentes grandeurs.

    Dans le cellier :
    Huict futz de barriques dont il y en a trois pleines de vin clairet, les autres en vins divers
    Trois charniers dans lesquels il y a la valleur d’un cochon

    Dans le cellier du cildre
    Une pipe de cildre.

    Dans la vieille fonderye au bout vers la chaussée :
    Une pille de planches de sciage, des caissons de hêtre et un autre de lattes

    Dans la cuisine :
    Une petite table carrée, une autre grande et longue, cinq marmittes de différentes grandeurs,
    Deux chesnays, trois broches avec leurs poullye
    Trois potz, deux petits et une chopine d’estain
    Deux cent dix neuff (pièces) d’estain en vesselle
    Onze chandelliers de cuivre, deux cabinetz servant pour mettre les alonges pour la table, fermant l’un à quattre batans, l’autre à deux.

    Dans l’estable :
    Quattre vaches de différents poils.

    Dans l’escurye
    Quattre chevaux, une jument et une mulle avecq leurs harnays dont l’un apartient à Monsieur de Poulancre et la jument à Mademoiselle

    Et dudit lieu nous sommes transportés au chasteau de la Hardouinaye où estant avons faict rencontre de François CADORET qui nous a dit estre autorisé à faire touttes les choses du chasteau

    (Quelques lignes illisibles en raison d’une numérisation mal faite.)

    Dans une chambre au costé appellée la chambre de Monsieur Gilles, un monsseau d’avoine à l’estimé de trante bouesseaux
    Dans une autre petite salle de dessus la prison un coffre fermé de cleff et claveure sur la claveure duquel avons trouvé un sceau caré apozé lequel je pareillement barre d’un sceau à bande
    Et sur la porte d’un petit cabinet à un coin de lad. chambre sur la cour avons trouvé un sceau apozé sur la claveure et lad. porte fermée, lequel sceau je aussy bare d’un sceau à bande.
    Et au second estage à la porte de sur le degré qui donne entrée à touttes autres chambres, avons aussy trouvé un sceau apozé sur la claveure de lad. porte et icelle porte fermée, lequel sceau je pareillement barre d’un sceau à bande.

    Et au second estage à la porte dessus le degré quy donne entrée à touttes autres chambres avons aussy trouvé un sceau apozé sur la claveure de lad porte et icelle porte fermée lequel sceau je pareillement barre du sceau à bande.

    Et m’a ledit sieur de Poulancre déclaré que tous les fermetures où ay trouvé le sceau apozé et que je barre, le greffier dud. Porhoët est saisy des cleffs desd. fermetures.

    De tout quoy ay faict et rédigé le présant mon proceix verbal souz le signe dud. sieur de Poulancre et autres soubz signants et sont lesd. chosses devant signiffiées demeurées en la charge et garde dud. sieur de Poulancre pour les représenter lors et à qu’il apartiendra lesd. jour et an .

    C(harles) DOYSSEAU, M(arthe) DOYSSEAU J(acques-Siméon) DOYSSEAU
    ROUILLE BERTHELOT, commis au greffe

    Ce faict, me suis retiré en lad. ville de Merdrignac chez led. sieur du Bourgneuf FEUDE ou la nuict estante intervenue j’ay pris mon couché et le landemain jour jeudy vingt cinquiesme dud. mois d’octobre mil six cent soixante quatorze me suis retiré aud. Ploërmel où ay arivé environ les trois heures de l’après midy de ce jour, où ay faict et rédigé et conclut le présant led. jour et an.

    BERTHELOT, commis au greffe.

    ATTENTION
    Cette acte et sa retranscription sont le fait de Maurice OREAL,
    qu’il en soit remercié vivement, au nom de tous.
    Cet acte est aux Archives Départementales du Morbihan,
    AD56 B 4088 Sénéchaussée royale de Ploërmel
    retranscription de Maurice Oreal (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

    Fin de l’inventaire des meubles de la succession de Jeanne Cantarini veuve Haton, La Mazure Le Bourg d’iré 1709

    Comme dans les 2 billets précédents, l’inventaire se poursuit dans la mésentente, Monsieur de Cumont accusant, probablement à raison, sa belle-soeur de dissimulation. En effet, même l’argenterie est absente, et on peut se douter que dans une telle famille elle existe.

    Cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E32 – Voici ma retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

    Et ensuite ledit seigneur du Puy nous a requis procéder à l’inventaire desdits titres et papiers, et après avoir requis ladite damoiselle Haton d’en estre présente fut l’injonction à elle donnée pour s’y trouver suivant le raport dudit Gebu sergent royal cy attaché en date de ce jour, elle n’a voulu assister et refusé de nous représenter les papiers et nous auroit dit avoir le jour d’hier concernant l’amortissement qu’elle avoit fait de la rente hypothéquère de 45 livres pour 900 livres de principal à … Poiteul meusnier au moulin de la Visseule dite paroisse du Bourg d’Iré, et autres papiers concernant l’amortissement fait aux dames Ursulines à la ville d’Angers d’une rente hypothéquaire de 20 livres pour 400 livres de principal, le tout qu’elle a dit avoir amorties de ses deniers provenus de l’obligation et retrait qui luy appartenaient, à quoi ledit seigneur du Puy répliquant a dit que sous le pretendu elle retenait les aultres titres et papiers les plus considérables de la maison et soutenant son divertissement qu’il prétend prouver et justifier dans la suite, et a ladite damoiselle refusé d’expliquer sa dite déclaration, dont le seigneur du Puy nous a d’abondant requis le présent acte, après quoi a esté vacqué à l’inventaire des autres titres et papiers ainsi que s’ensuit :
    Une liasse contenant 7 papier en parchemin, 2o en papier qui sont grosses d’aveux et papiers de déclaration à ladite terre de la Mazure, que ledit seigneur du Puy n’a jugé utile d’estre autrement inventoriés
    A l’égard des autres papiert et titres trouvés dans ledit bahut dont nous aurions levé la serrure, et qui sont titres de noblesse et contrats de mariage fort antiques, ils ont esté laissés dans une poche liée par les deux bouts et mis dans un coffre bahut avec autres papiers trouvés au grenier de ladite maison aussi dans un bahut, lesquels ledit seigneur du Puy n’a jugé estre donné conséquence pour estre trop anciens, tous lesquels ont esté renfermé dans ledit bahut estant dans ladite chambre au dessus dudit cellier, et fermé de clef, sur laquelle fermeture ledit seigneur du Puy a requis d’en apposer les scellés du Roy, lequel pourra estre levé par ceux qui pourroient en avoir affaire procès verbal préalablement fait du levé dudit sceau à la requeste de celui qui les avoit préalablement reconnu par celuy qui le levera ; de la clef duquel coffre ledit seigneur du Puy s’est chargé.
    Qui sont tous les titres et papiers trouvés en ladite maison, laquelle dite damoiselle Haton nous a déclaré qu’il y en a plusieurs titres et papiers en la maison de la damoiselle Morel demeurant à Angers rue de la Roe, et quelques uns chez Me Joseph Dolbeau avocat audit Angers, sommée de signer sa dite déclaration a comme dessus refusé, après tout quoi ledit seigneur du Puy audit nom nous a requis de vacquer à l’estimation des bestiaux estant tant dans la cour de ladite maison de la Mazure que la métairie du domaine d’icelle maison, que de celles des Rivières, le tout sis site paroisse du Bourg d’Iré, dont ladite feue dame de Cantarini jouissait à titre de douaire ou pension viagère auquel prisage des bestiaux ladite damoiselle n’auroit comparu nonobstant intimation faite à la requeste dudit seigneur du Puy suivant le raport de Gebu en date de ce jour, de l’absence de laquelle dite damoiselle ledit seigneur du Puy a requis acte que luy avons octroié, et pour apprécier lesdits bestiaux ledit seigneur du Puy a mandé ce faire Anthoine Lebossé marchand et Jean Bodard métaier à la Recordelière demeurant dite paroisse du Bourg d’Iré, desquels serment pris ont promis de bien et fidèlement apprécier lesdits bestiaux,
    et prermier dans ladite cour 4 cochons d’un an estimés ensemble 25 livres
    sur le lieu et métairie du domaine 2 grands boeufs de harnais prisés 80 livres
    2 autres boeufs prisés 70 livres
    2 boeufs de devant ? priss 60 livres
    2 chevaux prisés ensemble 24 livres
    19 brebis et moutons prisés à raison de 30 sols pièce y compris 11 agneaux la somme de 27 livres 10 sols
    3 mères vaches et un veau d’un an et un de lait prisés le tout ensemble 57 livres
    3 cochons prisés ensemble 7 livres

    Dans la métairie des Rivières 2 boeufs d’atimon prisés ensemble 80 livres
    2 autres boeufs aussi de harnais prisés ensemble 70 livres
    2 autres jeune boeufs prisés ensemble 50 livres
    2 mères vaches prisées ensemble 28 livres
    3 petites truies estimées ensemble 15 lives
    2 cavales et un poulain prisés ensemble 30 livres
    32 brebis et moutons prisés à raison de 30 sols pièce compris 10 agneaux la somme de 48 livres
    2 thoreaux de 3 ans prisés ensemble 40 livres
    2 autres petits thoreaux prisés 20 livres
    un autre thoreau prisé 12 livres
    Tous lesquels besetiaux se trouvent monter et revenir ensemble à la somme de 744 livres 10 sols sauf à voir dans la suite en quoi chacun des colons desdits lieux en peut estre fondé, et les anciens prisages faits lorsque ladite feue dama a entré en jouissance desdits lieux audit titre de douaire ou rente viagère y recours,
    Qui sont tous les meubles ustenciles de ménage, autres effets titres trouvés en ladite maison de la Mazure le prix desquels se trouve monter et revenir à la somme de 885 livres 15 sols 6 deniers sauf erreur de calcul, de tous lesquels meubles et choses cy dessus chacuns de Estienne Allard boucher demeurant en lacite cour de ladite maison de la Mazure et Louis Bouteiller métaier audit lieu des Rivières dite paroisse du Bourg d’Iré à ce présents et deument establis et soumis se sont volontairement chargés du consentement et réquisition dudit seigneur du Puy et promettent solidairement un seul et pour le tout sans division etc en faire bonne et sure garde et le tout représenter toutefois et quantes que par justice ou autrement par ledit seigneur du Puy ils en seront requis, lesquelles dites choses ils ont dit bien connoistre pour en avoir pris connaissance et communication sur le présent inventaire
    Et a ledit seigneur du Puy derechef persisté dans ses protestations de recel et divertissement entre auters de l’argenterie, grosses cuillers et fourchettes d’argent à 4 branches, qu’il a vu depuis peu de temps en ladite maison, d’un petit coffre fort de fer fermant de clef de la grandeur de deux pieds ou environ, dans lequel coffre ladite feue mère dame de Cantarini mettoit les choses de plus de conséquence, or et argent monnoie, une croix d’or, et autres bijoux, la représentation de toutes lesquelles choses cy dessus ledit seigneur du Puy a demandé à ladite damoiselle Haton, et a requis nous nsotaire de somme icelle damoiselle de le tout représenter mesme une tasse d’argent façon d’auvalle ? gravée et sur laquelle est écrit amore f… que nous avions trouvée en icelle maison au commencement du présent inventaire pour y estre icelle emploiée, ensemble les titres et papiers concernant les affaires d’icelle maison n’en ayant trouvé aucun dans ceux cy dessus inventoriés ; l’avons encore sommée de nous dire où c’estoit, et ce qu’estoit devenue une horloge estant dans la dite salle basse de la dite maison, dont nous aurions cy dessus inventoriée la boiste de bois garnie de son vitral, ladite damoiselle Haton nous a répondu que le grand de l’argenterie elle déclare en avoir dans la ville d’Angers 4 fourchettes et 5 cuillers d’rgent qu’elle a offer représenter toutefois et quantes, et qu’à l’agard de ladite tasse cy dessus elle déclare qu’elle appartient au sieur Boisle chirurgien qui l’auroit laissée en ladite maison et qu’ainsi elle ne dépend de la succession, que l’horloge est en la ville d’Angers qu’elle offre également réprésenter toutefois et quantes, qu’elle a aussi vu en icelle maison ladite cassette de fer cy dessus mais qu’elle ne sait ce qu’elle est devenue aussi bien que ladite croix d’or, et pour les demandes des papiers et titres ladite damoiselle nous a représenté plusieurs papiers lesquels ne paraissant d’aucune conséquence n’ont esté inventoriés, et remis entre les mains d’icelle damoiselle et concernant les amortissements faits par elle, et au surplus déclare ne scavoir d’autres outre ceux qui sont chez ledit sieur Dolbeau et chez ladite damoiselle Morel, et sommé ladite damoiselle de signer sa dite déclaration elle a refusé de signer comme dessus, à quoi ledit seigneur du Puy nous a requis le présent acte persistant en ses dites protestations cy dessus par luy faites qu’il prétend prouver et mesme de se pourvoir contre ladite damoiselle pour raison des meubles qui auroient esté transportés en la ville d’Angers appartenant à ladite damoiselle de la Mazure et dont ladite damoiselle Haton auroit disposé de son chef et pour en justifier la valeur proteste avoir recours au … estant au pied de la sentence arbitrale rendue entre ledit seigneur du Puy et ladite feue dame de Cantarini lequel contient tous les meubles dont ladite dame avoit charge et signé d’elle, et au surplus prétendre ce qui peut et doit pour raison dudit divertissement et de prendre telle qualité qu’il vera bon estre dans la suite le tout préjudice à ses créances tant en son nom privé que au nom de ladite damoiselle sa fille, fait et arresté en ladite maison de la Mazure sise dite paroisse du Bourg d’Iré présents lesdits sieur Guyon et Gebeu nos témoins à ce requis et appelés

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    Suite de l’inventaire des meubles de la succession de Jeanne Cantarini veuve Haton, La Mazure Le Bourg d’iré 1709

    et cette fois encore des accusations de recel et même plusieurs. L’ambiance est tendue entre beau-fère et belle-soeur.
    Demain, je vous mets la fin.

    Cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E32 – Voici ma retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

    Un charlit de bois de noyer garni de sa foncaille et fond de bois, une paillasse, une couette, un traverslit ensouillé de toile garni de plume, un matelas garni de laine, une vieille mante blanche, un tour de de lit de serge brune garni de franges et frangettes de soie noire, contenant 6 pieds, prisé 15 livres
    Une tante de tapisserie de Bergame contenant 7 morceaux prisée 8 livres
    Un petit cadre de bois rouge renfermant un tableau représentant un … et 7 autres petits tableaux représentant des paysages dont les cadres esoient autrefois doré prisés ensemble 3 livres
    Une boiîte de cuivre en faire tomber des ordure prisée avec 2 images d’abbesses 40 sols
    Un crucifix prisé avec son cadre autrefois doré et son fond de velours noir 40 sols

    Et à l’égard de l’or … il auroit esté trouve 3 cuillers et 3 fourchettes à trois …, une … à oreille avec son couvercle, une tasse … pesant 54 onces prisés à raison de 33 livres le marc la somme de 181 livres 10 sols
    qui est tout ce qui s’est trouvé dans ladite chambre

    ensuite de quoi a esté inventorié les meubles estant dans le degré

      normalement l’escalier, mais vous allez voir que les meubles qui s’y trouvent illustrent curieusement le terme escalier, donc c’est autre chose, sans doute le couloir ou mezzanine en haut de l’escalier ??? ou en bas ???

    de ladite maison ainsi que s’ensuit
    un vieil bahut presque de nulle valeur dans lequel ne s’est trouvé que des hardes et linges appartenant à Marie Rolland domestique de ladite maison de la Mazure prisé 10 sols
    Un moulin à passer la farine garni de son sac de toile prisé 10 livres
    Un grand vieil coffre fait à l’antique de peu de valeur fermant de clef prisé 20 sols – duquel ouverture faite avons trouvé premier un calice avec sa pa… d’argent … et le dedans dudit calice doré renfermé dans sa boiste de noyer, lequel calice et pat… n’est esté estimé attendu que lesdites appréciatrices déclarent ne scavoir la valeur
    Une douzaine de serviettes de grosse toile prisée 100 sols
    3 aulnes et demie de grosse toile neufve prisées à raison de 12 sols l’aulne la somme de 42 sols
    2 vieilles jupes l’une de vieil brocard et l’autre de camelot barré, une jupe de drap brodée d’un galon d’or, une autre jupe d’estamine de soie brune, 2 vieils manteaux de tafetas et de toile barrée, avec indienne, prisées avec une jupe de toile picquée 15 livres
    Plusieurs coussinets d’autel, une chasuble noire, motet manipulle noire, et autres ornements d’autel, missel, et autres ustenciles d’autel avec une aube garnie de dentelle la somme de 20 livres
    Un pièce de tapisserie de haute lice posée au devant d’une cheminée estimée 30 sols
    qui estoit tout ce qui s’est trouvé dans ledit coffre et degré

    ensuite de quoi sommes entrés dans une chambre au dessus dudit cellier ou estant aurions trouvé un vieil bahut non fermant de clef prisé 10 sols – 8 livres de fil délié prisé à raison de 25 sols la livre la somme de 10 livres – 6 livres de poupée de lin prisé à raison de 10 sols la livres la somme de 60 sols – 7 serviettes salles de toile de gros lin à grosse toile prisées ensemble 40 sols – 3 draps de grosse toile, 10 aulnes le drap, prisés ensemble 60 sols, qui est tout ce qui s’est trouvé dans ledit bahut
    Un grand coffre bahut garni de bonde de fer prisé 20 sols – et ouverture faite d’iceluy s’est trouvé premier une douzaine de serviettes de toile de gros lin prisée 8 livres – 7 draps de toile de gros lin mi usés de 10 aulnes le couple prisés avecque un rideau de toile ouvrée 14 livres – un cadre de bois doré où il y a apparence y avoir eu une glace de miroir 20 sols – 4 coussins 2 couverts de satin rouge et les 2 autres de satin jaune qui paroissent garnis de sable et brodés autour de galon faulx prisés ensemble 20 sols – 2 jupes de toile barrée, 5 casaques aussi de toile picauée, 10 couples de bonnets de coueffes de mitaines, de manches de toile picquée et chausses de fils avecque un vieux rideau de etoile prisés ensemble 4 livres
    Une forme [c’est ce que je lis, mais ensuite on dirait un charlit] de bois de noyer garni de sa foncaille, un matelas de boure, un traversier garni de plume de volaille prisé 4 lives
    3 draps de grosse toile de 6 aulnes le couple prisés ensemble 60 sols
    Et la nuit estant parvenue nous avons fait arrest audit inventaire et remis la continuation d’iceluy du consentement dudit seigneur du Puy à demain 7 heures du matin à se trouver en la maison de la Mazure sise dite paroisse du Bourg d’Iré auquel lieu jour et heure lesdites parties ont posté intimation sans qu’il soit besoin d’autres a ledit seigneur du Puy persisté dans des protestations et de recel et de divertissement et de se pourvoir par les voies de droit contre ladite damoiselle Haton, proteset de tout ce qui se peut et doit, à tout quoi ladite damoiselle n’a rien répliqué quoique présente a refusé de signer comme dessus, ladite Turpin a dit et déclar ne scavoir signer, fait et passé en ladite maison présents lesdits Gebu et Guyon nos tesmoins

    Et ledit jour 19 dudit mois sur les 7 h du matin a comparu par devant nous Claude Bouvet notaire royal susdit et nosdits tesmoins, ledit seigneur du Puy Froidefond, lequel es qualités qu’il procède nous a requis de présentement procéder à la continuation dudit inventaire ce que nous avons fait après avoir préalablement requis ladite damoiselle Haton d’assister audit inventaire et y prendre telle qualité qu’elle vera bon estre pour la conservation de ses droits, ce qu’elle a refusé comme dessus, et seulement de n’empescher la continuation dudit inventaire, de tout quoi ledit seigneur a requis acte et avons vacqué avec lesdites appréciatrices ainsi que s’ensuit :
    Premier une table carrée de bois de noyer sans liette prisée 20 sols
    4 chères couverte de jonc avec 3 méchants fauteuils couverts de toile prisés 40 sols
    Une tante de tapisserie de Bergame toute piécée contenant 7 pièces de peu de valeur prisée 4 livres
    Un grand coffre de bois fait à l’antique et fermant de clef prisé 30 sols – dans lequel s’est trouvé un vieil tour de lit de serge bleue presque de nulle valeur avec quantité de morceaux de Bergame et de m.. de chères tapissées prisés 6 livres – 60 livres de fil d’étoupe parmis lesquelles il y a quelques livres de fil de réparon prisés 6 livres – qui est tout ce qui s’est trouvé dans ledit cottre
    Une paire de presses démontée sans les quenouilles prisée 5 sols
    14 livres de plume meslée prisée à raison de 5 sols la livre la somme de 62 sols
    48 livres de laine salle à 5 sols la livre prisée la somme de 12 livres
    Un tableau représentant des poissons dont le cadre est doré prisé 30 sols
    74 livres dont la plupart sont couverts en veau les autres de parchemin, lesquels n’ont esté appréciés car lesdites appréciatrices ont déclaré ne savoir la valeur et ont esté enfermés dans un coffre la clef duquel ledit seigneur du Puy s’est chargé, outre 4 livres 3 desquels sont couverts de veau et un autre de parchemin qui sont l’un journal de saints l’autre oeuvres de politique les autres … que ledit seigneur du Puy a la charge de les représenter, lequel dit seigneur du Puy a protesté que tous les livres de ladite feue dame de la Mazure ne sont compris audit nombre et qu’il s’en pourvoira ainsi qu’il verra bon estre
    Une petite paire de presses fermante à deux fenestres qui n’a esté inventorié attendu que ladite damoiselle Haton a déclaré qu’elles lui appartiennent, et à ouverture d’icelles de sa clef qu’elle a représenté ne s’est trouvé que les habits et choses à ladite damoiselle appartenant, que ledit seigneur du Puy n’a voulu estre inventorié, outre 2 coueffes de brocard jaune et des … priss 6 livres
    Un petit bahut fermant de clef prisé 10 sols – et ouverture faite d’iceluy en conséquence de l’ordonnance de messieurs les présidiaux d’Angers signé Houdard en date de ce jour, duquel ouvert ne s’est trouvé que des papiers dont nous ferons l’inventaire après celuy des bestiaux et des meubles et représentés dans ladite chambre en présence de ladite damoiselle Haton

    ce fait sommes montés dans le grenier de ladite maison où estant s’est trouvé 2 vieils petits bahuts de peu de valeur prisés 10 sols – desquels ouverture faite ne se sont trouvés dans l’un d’iceux que des papiers dont l’inventaire se fera cy après
    90 livres de lin broyé prisées à raison de 2 sols la livres la somme de 19 livres
    4 portes de paravant de toile verte prisés 30 sols
    Une couette de toile garnie de plume, 2 gros oreillers et 2 petits ensouillés de couettis, un matelas fourré de laine, une vielle couverte blanche, un logiser, le tout fort vieil prisé avec un vieil tout de lit contenant 5 pièces de serge brune garni de franges de soie noire la somme de 15 livres
    Quelques vieils bois de fauteuil, de chère de bois presque de nulle valeur prisés 10 sols
    Un petit matelas de toile piquée prisée avec un petit lodier 20 sols
    4 boisseaux de noix prisés à raison de 25 sols le boisseau la somme de 5 livres

    Dans un autre grenier à costé s’est trouvé 6 boisseaux mesure de Segré de bled d’avoinr fort chargée de poix prisés à raison de 25 sols le boisseau la somme de 7 livres 10 sols
    Une petite passoire prisée 5 sols qui est tout ce qui s’est trouvé dans ledit grenier

    Ensuite de quoi ledit seigneur du Puy nous a requis de nous transporter dans un petit appartement de maison estant au coing de la cour de ladite maison de la Mazure exploitée par … Allard et auparavant notre transport ledit seigneur a requis ladite damoiselle Haton d’y venir avec nous et a esté présente à l’estimation de 2 poisles chaudières l’une tenantes environ 10 sceaux d’eau et l’autre 5 et d’une grande marmitte de cuivre rouge le tout que ledit seigneur du Puy a dit avoir trouvé dans le jardin de ladite maison caché dans la terre en présence de Me Aubé prêtre vicaire dudit Bourg d’Iré y demeurant, de Pierre Gillois cordonnier et Julien Ferron son compagnon demeurant audit Segré le jour de dimanche dernier 14 du présent mois, et qu’il en avoit fait retirer de terre par ladite Allard, ladite damoiselle a voulu se transporter aussi bien pour etimer le foin estant dans les greniers de l’escurie estant dans ladite cour, à tout quoi ledit seigneur du Puy nous a requis l’estimation et estant chez ladite Allard lesdites poisles et marmites de cuivre nous auroient esté représentées encore pleines de terre paraissant en effet en avoir esté tirées depuis peu de jours, l’une desquelles tenant 10 seaux d’eau lesdites appréciatrices ont estimé valoir la somme de 25 livres – l’autre prisée 12 livres – ladite grande marmette de cuivre rouge prisée 7 livres
    lequel seigneur du Puy nous a réitéré ses protestations de recel et de divertissement contre ladite damoiselle Haton qu’il prétend avoir fait enfouir dans la terre lesdites poisles et marmittes et déclare se pourvoir contre qui il verra bon estre, et se servir de la rigueur des ordonnances dont il nous a requis le présent acte

    Et ensuite sont entrés dans lesdits greniers esquels il s’est trouvé à l’estimation d’une demie chartée de foin prisé avec quelques fagots de paille la somme de 8 livres
    Qui est tout ce qui s’est trouvé dans ladite maison et dépendances d’icelle, après quoi lesdites femmes Dublineau et Turpin femme dudit Esnault ont dit ne scavoir signer

    Et ensuite ledit seigneur du Puy audit nom a requis ladite damoiselle Haton de luy déclarer si elle avoit trouvé après le décès de ladite dame sa mèer de l’argent monnoie et à quelle somme il pouvoit monter, elle luy a déclaré qu’elle n’avoit trouvé qu’une pièce de 33 sols 6 deniers et n’avoir trouvé aucun argent dont elle a dit se charger pour le raport toutefois et quantes, et sommée de signer ladite déclaration elle a refusé comme dessus, ledit seigneur du Puy persistant à sa dite protestation de recel et divertissement a dit que ladite damoiselle Haton avoit trouvé plus grandes sommes pour le divertissement qu’elle a fait et ses complices qui l’ont pour cet effet favorisée dont il nous a requis le présent acte

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog

    Inventaire des meubles de la succession de Jeanne Cantarini veuve Haton, La Mazure Le Bourg d’iré 1709

    Jeanne Cantarini, belle-fille de Selvage Forsini vue ces jours-ci sur ce blog, a laissé 2 filles, l’une mariée et décédée laissant une fille unique au couvent, l’autre célibataire vivant avec sa défunte mère à la Mazure.
    Les meubles attestent de la fortune passée, du temps de Marie de Médicis. Mais les armoires sont vides, cependant des meubles sculptés dont plusieurs en bois d’ébenne d’autres en noyer, un cabinet d’Allemagne, des miroirs rarissimes à cette époque, une infinité de boîtes de cuir etc… Le tout semble bien venir du temps où Pierre Haton faisait partie des gardes de Marie de Médicis.
    et vous allez même découvrir en bas de cette page une affaire peu banale, et pourtant, il est probable que souvent les choses se passaient plus ou moins comme cela. Je vous laisse donc découvrir ce qui se passe lors de cet inventaire en fin de cette page, puis à demain pour la suite.
    Je vous demande donc seulement quand vous lirez ces lignes peu banales de vous souvenir que Elisabeth Haton est célibataire âgée sans doute de 40 à 45 ans, et manifestement cadette et ayant vécu près de sa mère pour la soigner au lieu de rentrer au couvent qui était le sort des cadettes.

    Pour le vocabulaire, reportez vous à mon lexique des inventaires après décès

    Je vous mettrai la suite demain, car l’acte est fort long, et surtout l’écriture patte de mouche difficile.

    Cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E32 – Voici ma retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

    Le jeudi 18 avril 1709 sur les 8 heures du matin, nous Claude Bouvet notaire royal résidant à Segré sommes avex nos tesmoings cy après nommés transportés en la maison seigneuriale de la Mazure sise paroisse du Bourg d’Iré, et ce à la requeste de messire Simon Alexandre de Cumont (écrit « d’Escumont ») chevalier seigneur du Puy Froidefond demeurant ordinairement en son château du Puy paroisse de Froidefond évesché du Main, ou estant a comparu ledit seigneur du Puy Froidefond lequel nous a dit qu’étant père et tuteur naturel de damoiselle Jeanne Henriette de Cumond novice en l’abbaye royale du Ronceray de la ville d’Angers sa fille et de deffunte dame Jeanne Honorée Haton vivant sa première épouse, il est en cette qualité habile à succéder en la succession de feue dame Jeanne de Cantarini vivant veuve de messire Pierre Haton vivant chevalier seigneur de la Mazure sa mère, créancier de ladite succession tant audit nom de père et tuteur qu’en son propre et privé nom, il nous a requis de procéder à l’inventaire des meubles meublants effets titres papiers et autres choses dépendant d’icelle succession, et ce en conséquence de l’ordonnance de monsieur le lieutenant général d’Anjou à Angers, en date du 16 de ce mois signée Livillée et Jallu estant ensuite de la requeste présentée à cette fin par ledit seigneur du Puy, laquelle il nous a relaissée pour estre attachée à ces présentes, à ce faire ce jour après que intimation a esté duement faite à damoiselle Elisabeth Haton fille majeure aussi habile à succéder à ladite dame de Cantarini suivant le raport de Herbin sergent royal en date de ce jour qui nous a aussy esté représenté par ledit seigneur du Puy et relaissée cy attachée, dans laquelle dite maison ont aussi comparu ladite damoiselle de la Mazure Haton demeurante en ladite maison seigneuriale de la Mazure à laquelle ledit seigneur du Puy par lant a demandé les clefs des portes et vaisseaux estant en icelle pour estre fait inventaire de ce qui s’y trouvera en ayant eu l’administration depuis le décès de ladite dame de Cantarini, et faire les déclarations en tel cas requises, à tout quoi ladite damoiselle repliquant a dit qu’elle n’empeschoit qu’inventaire se fusse ainsi qu’il est requis, qu’elle n’a point de clefs et que ledit seigneur du Puy les a cherchées aussi bien

    Et premier dans une salle basse de ladite maison s’est trouvé deux petits chenests de fer et une pelle de feu un garde casse et deux broches et une petit pinse le tout prisé 40 sols
    7 chères de bois foncées joinc prisée avec un fauteuil couvert de toile, une petite table en forme de guéridon 45 sols
    Un petit cabinet dans lequel il y a 14 petites liettes façon de bois d’ebenne lequel est porté su 4 piliers au dessous de laquelle est une liette prisée aec une petite tablette 6 livres – à ouverture faite d’iceluy cabinet s’est trouvé que des fuseaux et autres choses qui nécéssitent de tout inventorier
    Un petit cabinet de bois, paire de presses [de la Bretagne à la Normandie, espèce d’armoire basse à 2 vantaux, généralement dépourvue de tablettes, mais qui comprend 2 tiroirs à la partie supérieure. On y met des vêtements] fermante à deux fenêtres et de clef prisé 8 livres – à ouverture faite d’iceluy s’est trouve une petite boiste fermante de clef couverte de cuir noir et garnie de cuivre dans lequel il ne s’est rien trouvé, quatre autres petites boistes deux desquelles sont couvertes de cuir noir à l’entour de cuir rouge dans lesquelles il ne s’est pareillement rien trouvé, deux petites fiolles de verre l’un noir et l’autre ouvré, une paire de soulliers à usage d’homme, le tout prisé avec une corbeille d’osier blanc carré 3 livres
    Une paire de presses fermante à 4 fenêtres et de clef, garnie de 2 liettes prisée 16 livres – laquelle esetant ouverte ne s’y est trouvé que 5 petites corbeilles que petits paniers d’osier, 2 petits pots de faïence, 6 autres pots de terre noire, un bouvard clissé ?, 2 viels morceaux d’estoffe, un saladier, une bouteille de faïence, et un autre de grès noir, 2 buis de terre, 6 bouteilles de terre, le tout prisé ensemble 40 sols – après que lesdites fenestre ont esté refermées de clef
    Un petit basset fermant à deux fenestrse prisé 30 sols – à ouverture faire d’iceluy ne s’est trouvé que 5 pots de etrre prisés 10 sols
    Un autre petit basser aussi fermant à 2 fenestres avec une petite liette, prisé 10 sols – dans lequel s’est trouvé quelques petites pourcelaines et pots de faïence prisés ensemble 20 sols
    Un cabinet de cuisine fermant à une fenestre et de clef, plus que mi usé prisé 40 sols – dans lequel s’est trouve 2 lampes et 2 chandeliers d’estain prisés ensemble 60 sols
    Un petit pommier de fer blanc [petit ustensile de ménage, de terre ou de métal, en forme de demi-cylindre, qui servait à faire cuire des pommes, des poires, ou autres fruits, devant le feu (Lachiver M. Dictionnaire du Monde rural, 1997)], 2 beurriers de terre, un beurrier de faïence prisés ensemble 20 sols, qui est tout ce qu’il s’est trouvé dans ledit garde manger sur une late de bois en laquelle estoit autrefois une montre à pendule prisé 15 sols
    Un rouet à filer prisé 30 sols
    Une rotissoir de bois prisé 60 sols
    Un petit travaoil prisé 6 sols
    20 livres de vesselle tant creuse que platte prisée à raison de 10 sols la livre la somme de 10 livres
    qui est tout ce qui s’est trouvé dans ladite salle

    ensuite de quoi nous aurions entré dans une petite chambre à costé de celle cy dessus estant sous le degré de ladite maison ou seroit trouvé
    Une vieil lit et couchette garni de sa foncaille une couette, un traverslit ensouillé de toile garni de plume, 2 (illisible) d’estoupe en réparon avec une couverte de beslinge blanc, le tout prisé 10 livres
    Un bahut couvert de cuir noir fermant de clef prisé 20 sols – à l’ouverture faite d’iceluy ne s’est trouvé que quelques guenilles
    Une petite boiste de sapin fermant de clef prisée avec un boisseau de noix 60 sols
    Dans ladite salle cy-dessus auroit esté obmis à inventorier un grand miroir à cadre de bois de noyer prisé 10 livres

    Ensuite de quoi nous nous serions transporté dans une boulangerie à costé d’icelle salle où se seroit trouvé une vielle poisle chaudière rapiècée contenant environ 4 seillées d’eau, prisée 7 livres
    Une platine de cuivre rompue, 3 petits chaudrons l’un desquels est rompu, le tout pesant 12 livres prisé avec 2 poislons une passette 7 livres
    Une paire de grande balance, une autre petite, avec de pilles de poix le tout d’airain prisé avec 2 poix (pour « poids ») de fer d’une livre et l’autre demie, prisé le tout 40 sols
    Un flasque [en Aunis et en Poitou, fer à repasser d’une forme particulière, qui reçoit des charbons allumés (idem)] de fer prisé avec 2 autre platines de fer le tout pour dresser le linge 30 sols
    Une panne de terre prisée avec un tripier de fer 60 sols
    Un grand vieil cabinet, un haiteau et une vieille mue prisé le tout ensemble 30 sols
    Une vieille huge prisée 10 sols
    qui est tout ce qui s’est trouvé dans ladite boulangerie

    et dans un grenier estant au dessus d’icelle boulangerie s’est trouvé le nombre de 24 nombres de lin prisé à raison de 6 sols soit 7 livres 4 sols

    ensuite somme entées dans le cellier de la maison où s’est trouvé une huge fermante de clef prisée 4 livres
    Une selle de cheval garnie de ses équipages prisé 6 livres
    3 vieils boisseaux l’un mesure d’Angers l’autre de Candé le troisième de Château-Gontier prisés ensemble 20 sols
    Une bassinoire de cuivre, des petits landiers de fer blanc, 2 grands plats couverts de rouille de fer blanc prisé le tout ensemble 40 sols
    17 tonneaux de peu de valeur tant de pipe que de busse prisés ensemble 6 livres
    2 hastiers [ hâtier : grand chenêt de cuisine à plusieurs crochets de fer sur lesquels on appuie les broche (idem) ] de fer prisés 20 sols
    22 vis de bois de noyer desquelles il y en a usés de 5 pieds de long et les autres de 10 pieds prisées ensemble 8 livres
    Un vieil charlit et quelques vieux meubles presque de nulle valleur prisés avec une chaire de bois 60 sols
    2 petites pannes de terre desquelles il y en une fendue prisées avec une vieille petite table cassée 15 sols
    3 vergettes de fer pour tenir les rideaux de lit prisées 20 sols
    3 vieilles poisles à cuire et gresler chastaignes prisées ensemble avec 2 petits vieils chaudrons de peu de valeur 30 sols
    qui est tout ce qui s’est trouvé en ledit cellier

    et ensuite sommes entrés dans une chambre haute estant au dessus de la salle basse ou estant se seroit trouvé 4 fauteuils de bois ouvré couverts de tapisseries prisés ensemble 4 livres
    3 autres chères de bois de noyer couvertes de futaine prisées avec 2 chères de bois foncées de jonc 60 sols
    Un petit cabinet d’ébenne fermant de clef avec un soubassement garni de 2 liettes, les fenestres dudit cabinet peintes et représentant plusieurs personnages dans lesquelles sont renfermés plusieurs petites liettes et tiroirs aussy d’ebenne faites à façon de chapelain dont le devant est aussi peint et rempli de figures prisé 25 livres – et ouverture faite d’icelles liettes il ne s’ests rien trouvé que ledit seigneur du Puy jugeat inutile de faire inventorier
    Une petite boiste de bois de noyer fermant de clef garnie de plaques de cuivre, prisée avec une autre boiste dont le dessus de la fermeture aussi de cuivre doré et avec un cabinet sur lequel lesdites boistes sont portées le somme de 100 sols – et ouverture faite d’icelles boistes où se sont trouvé que du linge appartenant à ladite damoiselle Haton
    Une petite table carrée sans liettes prisée avec son tapis de serge garnie de frange de soie avec une petite boiste couverte de cuir brun dans laquelle il ne s’est trouvé que des coiffes de ladite damoiselle Haton la somme de 50 sols
    Un grand miroir dont le cadre est doré prisé avec un autre petit miroir à cadre de bois peint noir la somme de 35 livres
    Une table carrée de bois de noyer garnie de sa liette sur laquelle est posé un cabinet d’Allemagne garni de son comond ? couleur de bois, sur la fermeture duquel sont dépeints en bosse plusieurs personnages la somme de 15 livres – et ouverture faite d’iceluy cabinet ne s’est rien trouvé que de petites tablettes à colonnes torses dorées que ledit seigneur n’a jugées d’estre inventoriées sur ce que ladite damoiselle Haton a déclaré le tout luy appartenir
    Un buffet de bois de noyer presque neuf fermant à 2 fenestres et de clef garni de 2 liettes prisé 15 livres – lequel estant ouvert et ses 2 liettres il ne s’est rien trouvé que lesdites parties n’eussent inventorié
    Un charlit de bois de noyer garni de sa foncaille à fond de bois, une paillasse, une couette ensouillée de couetty, un traverslit aussi ensouillée de couetty garni de plume, un matelas de laine dont la couverture est de toile de brin, une mante de laine blanche, un tour de lit de serge couleur feuille morte contenant 11 pieds, le tout garni de franges et froncettes de soie jaulne prisé 80 livres – dans la paillasse duquel ayant esté aparu par lesdites appréciatrices et par ledit sieur du Puy du linge, cela l’auroit obligé de faire fouiller en ladite paillasse où se seroit trouvé caché le nombre de 39 serviettes scavoir 21 serviettes de toile de gros lin presque neufves prisées à raison de 9 livers la douzaine à la somme de 15 livres, les autres de toile blanchie et ouvrées au nombre de 18 aussi prisées à la susdite raison de 9 livres la douzaine à la somme de 13 livres 10 sols – 7 nappes de toile ouvrées l’une desquelles contenant 5 aulnes et demie prisées ensemble 16 livres – une autre contenant 2 aulnes laquelle n’a esté apprétiée mais relaissée à ladite damoiselle Haton – 6 pièces de toile ouvrée par carreaux façon de centelle qui ont aparu estre du tout de lit prisées ensemble 6 livres
    Et à l’instant ledit seigneur du Puy a protesté contre ladite damoiselle Haton de recel et divertissement des meubles et effets d’icelle succession, laquelle dite damoiselle auroit caché le linge cy dessus inventorié dans ladite paillasse dudit lit où elle couche ordinairement, ce que ladite damoiselle n’auroit pas contesté mais au contraire reconnu en présence de Me Laurent Guyon procureur fiscal demeurant à La Chapelle sur Oudon, Nicolas Gebu sergent royal demeurant à Segré nos tesmoings soussignés, ce qui fait connaistre la manière et foy d’icelle damoiselle Haton et personnes qu’elle et ses complices ont depuis le décès de ladite de Cantarini ont diverti plusieurs d’iceux meubles

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog

    Compte final des meubles de défunte Marie Bouvet veuve Sailland, Juigné sur Loire 1618

    J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E90 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

    Le 10 décembre 1618, avant midy devant nous Abel Peton notaire des châtellenies de St Jean des Mauvrets et de Juigné sur Loire, ont esté à ce présents personnellement establiz et deument soubmis chacuns de René Guillot vigneron demeurant en la paroisse de St Jean-des-Mauvrets, père et tuteur naturel de Vincent et Madeleine Guillot et de deffuncte Magdeleine Sailland vivante femme dudit Guillot d’une part,
    et chacuns de Jean et Pierre les Sailland, tous héritiers de deffuncts Lucas Sailland et Marie Bouvet leur père et mère demeurant au bourg de Juigné d’autre part,
    soubmettant etc avec tous etc lesquels ont ce jourd’huty fait et font entre eulx l’accord qui s’ensuit c’est à savoir que lesdits Jean et Pierre les Sailland ont ce jourd’huy confessé avoir receu les meubles à eulx demeurés du décès dudit deffunt Lucas Sailland leur père suivant et au désir de l’inventaire qui en fut fait par ladite deffunte Marie Bouvet leur mère passé le 19 novembre 1609 par Chatelais notaire de ceste cour, et dont elle s’était chargée,
    et pour les 12 chefs de brebis appréciés audit inventaire à la somme de 12 livres, et 6 livres pour la part d’une vache et pour la tierce partie d’une truie qui fut prisée la somme de 7 livres 10 sols qui est la part desdits Jean et Pierre les Sailland la somme de 49 sols 6 deniers le tout mentionné audit inventaire passé par ledit Chastelais, ledit Guillot père demeure tenu payer auxdits Jean et Pierre les Sailland la somme de 18 livres tz de laquelle somme ledit Guillot audit nom a consenty et consend que lesdits Jean et Pierre les Sailland en touche et recoivent de nous Abel Peton notaire susdit la somme de 10 livres tz faisant la tierce partie de la somme de 30 livres tz pour vendition d’une pippe et ung quart de vin à eulx demeurés de la succession de ladite deffuncte Marye Bouvet leur mère et le reste de ladite somme de 18 livres montant la somme de 8 livres tz ledit Guillot audit nom en a payer audit Pierre Sailland la somme de 51 solz tz pour la vendition et livraison d’ung drap et demy (sic !!!) et deux chemises qui tont esté vendus adjugés audit Sailland
    par ledit Guillot audit nom 10 sols pour la tierce partye de deux boufvets d’ung an le tout vendu par ledit Guillot audit nom et Pierre Sailland des meubles demeurés auxdits Vincent et Magdelaine les Guillots héritiers en partye de ladite deffunte Bouvet vivant leur grand mère suivant et au désir de la vente desdits meubles qui a esté faite à la requeste dudit Guillot audit nom par nous sergent et notaire susdit
    la somme de 12 sols 4 deniers tz pour la tierce partye de 37 sols tz que ledit Pierre a pareillement confessé avoir receu qui auroient esté receuz après le décès de ladite deffuncte Bouvet et la somme de 6 sols 8 deniers tz que ledit Guillot a présentement baillée audit Pierre
    lesquelles sommes cy dessus reviennent à la somme de 4 livres tz de ladite somme ledit Pierre Sailland s’est tenu et tient à contant et en a quicté et quicte ledit Guillot audit nom ses hoirs etc, aussi pareillement ledit Guillot a quité etc et par ces présentes quitte ledit Pierre Sailland desdites sommes cy dessus pour la vendition desdits meubles mentionnés de l’autre part et le reste de ladite somme montant la somme de 4 livres tz payable par ledit Guillot audit nom à Jean Sailland et ce dans le jour et feste de Pasques prochainement venant à la peine etc néantmoings etc
    et au moyen des présentes demeure ledit Jean Sailland quitte et deschargé vers ledit Guillot audit nom et Pierre Sailland son frère de la somme de 15 livres tz que ledit Jean Sailland debvoit à ladite deffuncte Marye Bouvet sa mère d’argent presté, ainsi comme ladite deffunte l’a déclaré par le testament qu’elle a fait passer par André Lebescheux au moyen de ce que ledit Sailland a payé tant pour les funérailles que pour autre despense qui auroit esté faiet pendant lesdites funérailles que pour la somme de 60 sols tz qu’il a payé à René Chauveau pour ung fut de pippe vendu et livré par ledit Chauveau à ladite deffuncte Bouvet dont au moyen des présentes ledit Jean Sailland en demeure bien et duement quitte et deschargé du consentement desdits Guillot audit nom et Pierre Sailland
    et outre demeure aussi pareillement ledit Guillot audit nom quitte vers lesdits Jean et Pierre les Sailland des deux tierces parties de la somme de 20 livres tz en quoi ledit Guillot estoit tenu comme appert par ledit inventaire passé par ledit Chastelais au moyen de ce que lesdits Jean et Pierre les Sailland ont recogneu et confessé avoir esté récompensés à la contre valeur desdites deux tierces parties de ladite somem de 20 livres tz dont lesdites partyes sont demeurées respectivement quitte les ungs vers les autres sans qu’ils s’entre puisse faier demande recherche ny poursuite tant de ce qui est mentionné audit inventaire que audit testament
    ce que tout a esté ainsi voulu stipulé et accepté par lesdites partyes auquel accord et ce que dessus est dit tenir etc obligent lesdites partyes respectivement eulx leurs hoirs etc savoir ledit Guillot audit nom au payemetn de ladite somme de 4 livres tz dedans ledit terme cy dessus renonçant etc foy jugement et condemnation etc
    fait et passé au bourg dudit Juigné maison de nous notaire en présence de Me André Lebescheux notaire et Jean Delatouche le jeune batelier et Nicolas Marchais parier demeurant audit Juigné tesmoings

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