Pierre Drouet notaire et marchand à Loiré : 1582


Baptême à Loiré le 4 juillet 1582 de René Belou fils de Franczois Belou et de Tristanne Jouyn sa femme parrains René Lemarin et René Boullay marraine Christine Drouet fille de Pierre Drouet notere et marchand

Il faut dire que loin d’être un désert, Loiré était alors un carrefour très actif, et il y avait pas moins de 5 notaires selon les mentions dans le registre des baptêmes de Loiré 1576-1589. Voici leur nom et les années de leur citation dans ce registre :

Chuppé 1585, 1586
Hames 1578, 1586
Hallenaut 1576, 1580
Busson 1576, 1578
Drouet 1576, 1581, 1585, 1586, 1587

Inutile de vous préciser qu’ils ne roulaient pas sur l’or. Donc il est clairement précisé qu’ils avaient une autre activité, ici marchand, ce qui est vague mais rapportait sans doute plus que notere.

J’avais déjà des précisions à Noëllet avec Cheussé dont j’avais mis sur mon site l’extraordinaire inventaire après décès. Extraordinaire car il démontrait la quasi pauvreté de ce notaire, et surtout j’avais trouvé le nombre d’actes par an, autant dire qu’ils se comptaient sur les doigts des mains.

J’ai depuis très longtemps sur mon site des pages sur les notaires, pour expliquer les différences autrefois.

Il reste que le cas de Loiré est stupéfiant, car même de modestes notaires seigneuriaux ne sont généralement qu’au nombre de un unique notaire pour plusieurs paroisses aux environs.

Pourtant à Loiré, vous voyez que les dates citées montrent que plusieurs notaires vivaient à Loiré.

Quand les marchands ciergiers d’Angers faisaient venir de Bretagne de la cire jaune : 1588

Le tour de France est en Bretagne.

Alors voici un produit de Bretagne en 1588 : la cire jaune de Bretagne achetée par un marchand ciergier d’Angers.

Les Bretons produisaient-ils plus de cire qu’ils s’en consommaient ? Songez qu’alors, sans électricité tout était éclairé à la bougie, et que les cierges à l’église étaient très nombreux, et surtout très gros, et en outre les processions avec des cierges très nombreuses. Bref, la Bretagne produisait donc la cire jaune en quantité suffisante pour en exporter !!!

Maintenant, je n’ai pas calculé combien de cierges on pouvait produire avec 250 kg de cire jaune. A vous de l’imaginer.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 22 mars 1588 après midy, en la cour du roy notre sire Angers endroit par davant nous François Revers notaire d’icelle personnellement establis Raoul Morin dit le prince, demeurant au bourg de Moiron ?? pays de Bretagne en l’évesché de St Malo comme il dit d’une part, et honorable homme Macé Arnoul marchand Me cierger demeurant audit Angers d’aultre part, soubzmectant lesdites parties respectivement eulx leurs hoirs etc confessent sans contrainte savoir est ledit Morin avoir ce jourd’huy vendu et par ces présentes vend audit Arnoul le nombre de 500 livres de cire de Bretagne jaulne neufve bonne loyale et marchande au poids et laquelle … sera au grand poids du roy de ceste ville d’Angers … que ledit Morin a promis bailler et livrer à ses despens franche et quite en la maison dudit Arnoul audit Angers savoir la moitié desdites 500 livres de ladite cire d’huy en 15 jours et l’autre moitié dedans (f°2) ung mois après ensuivant le tout prochainement venant, et est faite la présente vendition pour et moyennant la somme de 105 escuz sol au prix de 25 escuz pour chacun cent de ladite cire, sur laquelle somme de 105 escuz ledit Arnoul a ce jour d’huy en présence et à veue de nous et des tesmoins cy après nommé solvé payé et bailler manuellement content audit Morin la somme de 30 escuz sol qui ladite somme a eue prinse et receue en francs de 20 sols pièce quarts d’escu et testons bons et de poids au prix de l’ordonnance royale, de laquelle somme de 30 escuz sol ledit Morin s’est tenu content, et laquelle somme de 30 escuz ledit Morin a promis desduire audit Arnoul sur le prix de la livraison de ladite cire ; tout ce que dessus voulu stipulé et accepté par lesdites parties respectivement à ce tenir etc dommages et obligent etc lesdites parties respectivement etc à peine etc et le corps desdites parties à tenir prison comme pour deniers royaulx tant en Anjou que en Bretagne et par tous autres lieux par deffault de faire et accomplir le contenu en ces présentes par sa forme et contenu renonçant etc foy jugement et condemnation etc fait Angers en notre tabler, en présence de Loys Allain et François Odiau demeurant audit Angers tesmoings – Et au pied de l’acte la quittance du solde en date du 5 avril suivant

Michel Trochon, fermier de la seigneurie du Vaulx, vend du blé : Miré 1595

Je descends d’un Michel Trochon contemporain, que je suppose marchand fermier, mais qui a vécu à Saint Denis d’Anjou, puis Saint Michel de Feins de 1600 à 1610, et pour lequel je n’ai aucune signature, aucun acte parlant, même dans les registres paroissiaux, lacunaires ou peu bavards.Alors, je pose comme hypothèse que ce Michel Trochon pourrait bien être le mien avant son mariage avec Renée Gilles.
Je recherche tout acte des années 1595 à 1610 concernant un Michel Trochon, merci de me faire signe si vous en avez.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 9 décembre 1595 avant midy, par devant nous François Revers notaire royal à Angers a esté présent honneste homme Michel Trochon marchand et fermier du Vaulx demeurant à la Richardière paroisse de Miré, lequel a confessé avoir eu et receu ce jourd’huy de honneste homme Jehan Lisaut marchand demeurant Angers paroisse monsieur st Maurice la somme de 300 escus sol vallant 900 livres tz pour la vendition de 2 fournitures l’une de bled seigle et l’autre de bled froment, et le tout à la mesure dudit Myré, que ledit Trochon a baillé et livré à ses despens audit Lisant à la dite mesure, et le tout bon loyal et marchand, des greniers dudit lieu de la Richardière, et lesquelles 2 fournitures de bled et froment telles que dessus ledit Trochon promet faire charoyer à ses despens dedans 15 jours prochainement venant sur le port de Villechien paroisse de Brisarte ; dont et de laquelle somme de 300 escuz sol ledit Trochon s’est contenté et en a quicté et quicte ledit Lisant par ces présentes ; à laquelle quictance et tout ce que dessus est dit tenir etc dommages etc obligent etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc fait Angers à notre tabler en présence de honneste homme Jehan Gasteau Me chirurgien Angers et honneste homme René Hussault marchand demeurant audit Myré tesmoings »

Pourpoint, bas de chausse et chemise neufs : Morannes (49) 1626

le prix de vêtements de domestique (AD49 Jucqueau notaire)

Les catalogues d’hiver sortent en ce moment, alors voyons comment s’habiller l’hiver prochain en 1626. A part les inventaires après décès qui donnent le prix des vêtements plus ou moins usagée, il est rare de trouver le prix de vêtements neufs dans les actes notariés, car l’achat se passait de la main à la main, surtout pour les vêtements modestes. Voyez ma page sur l’habillement.

Ici, il ne s’agit pas à proprement parler d’un achat de vêtements, mais le tailleur d’habits doit de l’argent à un serviteur probablement propriétaire avec son frère de la maison ou du jardin louée par le tailleur d’habits, qui va donc le payer en nature, en lui fabriquant des vêtements neufs.

Le prix est peu élevé, mais la qualité grossière, et la couleur absente. D’ailleurs, elle était le plus souvent absente autrefois des vêtements ordinaires, le noir mis à part.

Retranscription littérale de l’acte : Le 25 janvier 1626 Dvt Jacques Jucqueau Nre royal de la court de St Laurent des Mortiers Dt à Miré, Jean Trottier serviteur demeurant à la Chevallerie paroisse de Soeurdres et Jacques Ruau tailleur d’habits en la paroisse de Soeurdres, lesquels confessent avoir fait le conte que s’ensuit,

savoir que ledit Ruau est demeuré tenu bailler et fournir audit Trottier un pourpoint de toille de réparon (le réparon est la seconde qualité de lin, après le passage au séran, c’est donc une toile grossière. Le pourpoint est une veste assez longue, boutonnée jusqu’au cou, et j’en ai même trouvé en vente sur le Web, style Moyen-âge, pour une somme tout à fait abordable, on peut même payer par carte bancaire !),
une chemisolle (la chemisette est une sorte de camisole que portent les personnes de basse condition : Chemisette grise. Chemisette de serge, de futaine. Chemisette rouge – Selon le Dict. de l’Académie, 1694) de frise blanche (la frise est sorte d’étoffe de laine à poil frisé),
un bas de chausse de sarge blanc (c’est le tissu de laine ordinaire, et nous avons déjà vu le sarger ou sergier)
le tout neuf et prest à servir audit Trottier et ce dedans le jour et feste de Saint Martin prochaine (il a le temps, car c’est le 11 novembre et l’acte est passé le 25 janvier)
quels habits sont pour demeurer quittes ledit Ruau vers ledit Trottier de la somme de 6 L 8 sols tournois en quoy il est tenu vers ledit Trottier par l’acte passé par René Geslin notaire où il est porté que ledit Ruau doibt audit Trottier la somme de 20 L 9 sols pour la jouissance de certains héritages appartenant audit Trottier et à Charles Trottier son frère duquel Charles ledit Jean se dit héritier

6 L 8 sols est une somme assez importante, pourtant ce sont des vêtements simples et des tissus modestes. Autrefois, on achetait rarement de vêtements neufs : les tissus étaient plus solides que maintenant, et on usait jusqu’au bout, en rapiéçant et raccomodant souvent. J’ai appris pour mon bac S (sciences de l’époque) la couture facultative, et j’ai pratiqué à la maison la pose de pièces sur les vêtements usagés. C’était tout un art… probablement en voie de disparition… car maintenant on aime voir les trous, ou coller les pièces autocollantes….

Commentaires

1. Le dimanche 13 juillet 2008 à 14:17, par Marie-Laure

c’est par cette coutume du  » recyclage  » des vêtements que la peste était parvenue dans ce village , en GB , dont j’avais parlé auparavant, les puces porteuses de peste ayant voyagé de Londres dans ces vêtements  » d ‘ occasion  » …

2. Le dimanche 13 juillet 2008 à 16:15, par Josette

Il ne s’agit, parobablement, pas de vêtements déjà portés puisque Jacques RUAU est tailleur d’habits

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Gabriel Schanliege, marchand flamand, vend des cabas de figues à Angers : 1593

Enfin, c’est du moins ce que j’ai cru comprendre, car la contre-lettre qui suit n’est pas facile à suivre, car interviennent aussi Nantes et Orléans, sans doute parce que les figues arrivent par bateau par la Loire ???

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E1 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 22 octobre 1593 avant midy, en la cour du roy notre sire à Angers (Goussault notaire) etc personnellement estably noble homme Georges Demoncheron sieur de Laiglerye receveur de la Prévosté de Nantes demeurant à présent audit Angers paroisse de Saint Pierre soubzmectant confesse que combien que aujourd’huy honorable homme Gabriel Schannliege marchand flamand demeurant à la Fosse de Nantes luy ayt fait cession et transport de la somme de 240 escuz pour une par et le prix de 300 cabatz figues

le caba est un panier tressé selon le dictionnaire du Moyen Français (1330-1500) en ligne

à luy deubz par sire François Taudeger tant en son nom que comme procureur spécial du sieur Jacob marchand dmeurant à Orléans par contrat et convention passé entre eulx devant Panelou et Devan notaires royaux à Nantes le 25 janvier 1592 et pour les causes y contenues, ladite cession faite pour la somme de 900 ezscuz sol, néanmoins la vérité est et ledit Demoncheron a recogneu et confessé, que ledit Schannliege luy a seulement fait ladite cession et transport pour s’accomoder de son nom et à ce qu’il poursuive lesdits obligés au paiement de ce qu’ils doibvent, ce que ledit Demoncheron a promis faire à sa possibilité et s’il recoipt le contenu en ladite cession ou partie en tenir compte et le paier audit Schannliege, lequel a renoncé à l’effet de la dite cession par ce qu’il n’a paié aulcune chose de ladite somme de 900 escuz prix d’icelle quelque chose que ledit Schannliege ait confessé par icelle ledit Schannliege présent et acceptant ; à laquelle contre lettre tenir etc dommages etc oblige etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc fait et passé audit Angers maison dudit Moncheron présents Me François Toumasseau et Olivier Grimaudet praticiens demeurant audit Angers

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Thomas Loyau, marchand à Andigné, vend 2 fournitures de blé : 1547

Selon le DIcitonnaire du Monde Rural de Michel Lachiver :
fourniture : ancienne mesure de compte qui était de livrer 21 articles pour 20 payés, le 21ème étant la garniture. En Anjou, fourniture de 21 setiers de blé.
Le setier était la mesure de capacité qui était la référence utilisée pour évaluer les cours à Paris.
Le setier de Paris vallait 12 boisseaux de 13 litres, soit 156,1 litres.

Mais le même dictionnaire précise que généralement en Province, le setier était inférieur.
Faute d’avoir trouvé celui d’Anjou, voici en setier de Paris !
21 setiers par fourniture = 3 278 litres, soit 3,278 M3
En tenant compte de la masse volumique, qui est d’environ 850 kg par M3 de blé, une fourniture pèse environ 2,778 tonnes
Thomas Loyau vend donc ici 5,25 tonnes environ.
A mon avis il n’est donc pas closier ni métayer, mais bien marchand fermier.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E2 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 27 avril 1547 en la cour du roy nostre sire à Angers (devant Lemelle notaire Angers) estably Thomas Loyau marchand demeurant au bourg d’Andigné d’une part, et maistre Mathurin Marconault demeurant en ceste ville d’Angers d’autre part, confessent avoir et font le marché qui s’ensuit, scavoir est que ledit Loiau a vendu et vend par ces présentes audit Marconault qui a achacté de lui 2 fournitures de blé seigle bon et marchand de la cueillette dernière passée le tout à la mesure d’Anjou fournie chacune fourniture de 21 pour 20, lequel nombre de blé dessus dit ledit Loyau a promis rendre bailler et livrer audit Marconault en ceste ville d’Angers ainsi que s’ensuit, scavoir est une fourniture que ledit Loyau a ja baillée audit Marconault ce jour et l’autre fourniture dedans 4 mois prochainement venant, et est fait ce présent marché pour la somme de 34 livres pour chacune fourniture dudit blei, dont et sur lequel marché ledit Marconault a payé audit Loyau en notre présence 20 escu sol et le reste payable comme s’ensuit, scavoir est dedans quinze jours prochainement venant 4 livres 15 sols et de surplus à la livraison de ladite fourniture, et à ce tenir etc dont etc obligent etc renonçant etc foy jugement condemnation etc fait et passé audit Angers par devant nous Jehan Lemelle notaire royal présents Macé Esnault Me barbier et Jehan Beatignolle demeurant audit Angers tesmoings

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