Introduction
Je rencontre en Brie au 16ème siècle des laboureurs aisés, qui acquièrent beaucoup de parcelles de terre. Je vous avais montré mon ascendant Valentin Langlois marchand sur un acte et laboureur sur un autre, et je vous avais alors dit que j’avais aussi vu le métier de « marchand laboureur ». Ce métier est si surprenant pour moi que je viens vous en donner un exemple.
marchand laboureur
Non seulement le métier est donné comme « marchand laboureur » mais son nom est précédé d’une de ces qualitifatifs qu’on donne aux bourgeois et autres notables, mais que je n’ai jamais rencontré pour un laboureur en Anjou : honorable homme. D’ailleurs, en Brie la majorité des laboureurs savent signer et même bien, et en Anjou ils ne signent pas.
Champcouelles
Champcouelle est à 12 km au N de Provins, sur le territoire de la commune de Villiers-Saint-Georges. Malheureusement les registres paroissiaux de Villiers Saint Georges, tout comme ceux d’Augers ne commencent qu’en 1674
Non seulement les marchands laboureurs sont rares, mais Valentin Langlois mon ascendant est à Champcouelle et voici Edmé Legras aussi à Champcouelle. On peut supposer que ces hommes s’occupaient de la vente des produits des laboureurs, probablement même allant jusqu’à Paris livrer etc… Enfin c’est une hypothèse faute de mieux.
Edmé Legras marchand laboureur à Champcouelles
L’acte qui suit est une transaction suite à une rente impayée.
AD77-1057E422 Jacques Delanoe notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation
1597.06.26 vue 380 – furent présents en leurs personnes honorable homme Edmé Legras marchand laboureur demeurant à Brantilly paroisse de Chancouelles d’une part et honneste femme Barbe Landin veuve de feu Me Pierre Legras demeurant à Provins d’autre, disans les parties mesmes ledit Edmé Legras que dès le 25 apvril 1595 ledit deffunt Pierre Legras et ladite Landin sa femme vendirent et constituèrent au nom et proffit dudit Edmé Legras la quantité d’un muyd de bled froment de rente à prendre chacun an le jour St Martin d’hiver sur certains héritages assis au finage du Brolot et es environs qui appartenoient audit Legras et sadite femme et généralement sur tous leurs autres biens moyennant la somme 120 escuz d’or sol que ledit Edmé Legras en paya dès lors content audit Pierre Legras et sadite femme ainsi que le contient ledit contrat passé par devant Nicolas Guedrat et Pierre Galleat notaires royaulx au baillage de Sezanne, de laquelle rente disoient deubz audit Legras 10 années d’arrérages dont il voulloit avoir payement et pour ce faire auroit fait adjourner par devant monsieur le prévost de Provins Nicolas Landin laboureur demeurant à Borlot comme détempteur des héritages qui furent et appartinrent audit deffunt Pierre Legras et à ladite Landin à présent sa veuve tant pour ledit payement d’arrérages que continuation de ladite rente d’un muyd de bled … |