Gaspard Lecourt capitaine ordinaire du charroy de l’artillerie de France demeurant à Provins, 1617

Introduction

J’étudie particulièrement la famille LECOURT dont je descends. Gaspard est neveu ou petit-neveu de mon ascendante Elisabeth Lecourt femme de Sydrac Fauchon apothicaire à Provins en 1583.

le charroi de l’artillerie

Grâce au site d’histoire de l’artillerie je comprends que dans chaque province 2 personnes devaient se tenir prêts à réquisitionner les chevaux de leur région, y compris ceux des laboureurs, lorsque un charroi serait effectué sur leur territoire. Je suppose que ces personnes étaient des marchands de chevaux, car il fallait s’y connaître en chevaux pour immédiatement réquisitionner les chevaux bons à ce travail donc savoir apprécier chaque cheval et savoir qui en possède dans la région.

Gaspard Lecourt capitaine du charroi

Il est souvent vendeur, comme ci-dessous, et Nangis est à 21 km de Provins. Je pense à ce jour, avec beaucoup d’actes notariés trouvés, que mon Elisabeth est la soeur de Gaspard qui suit et est le père du capitaine de charroi de l’artillerie.

Gaspard LECOURT °ca 1535 †/1598 Tanneur à Provins (sur le B et 1570 de son fils Gaspard) x ca 1560 Jeanne MOREAU °ca 1540 †1598/
1-Anne LECOURT °Provins St Ayoul 14 février 1565
2-Gaspard LECOURT °Provins St Ayoul 2 mars 1570 « fils de Gaspard Lecourt tanneur parrains Mathurin Doury (s) et Pierre Lepas notaire royal marraine Claudine Lecourt femme de Me Denis Girard notaire royal -p108 »
3-Catherine LECOURT °Provins St Ayoul 26 août 1571 « baptisée Catherine fille de Gaspard Lecourt et Jehanne Moreau parrain Nicolas Moreau marraines Jehanne Faulchon femme d’Anthoine Lecourt et Suzanne Truffe femme de Guillaume Lecourt -p130 »
4-Gaspard LECOURT °Provins St Ayoul 23 septembre 1573 « baptisé Gaspart fils de Gaspart Lecourt et Jehanne Moreau parrain Pierre Coynon (s) marchand tanneur demeurant à Provins et Anthoine Lecourt (s) procureur royal audit lieu marraine Marguerite Brule femme de Claude Moreau »
5-Claude LECOURT °Provins St Ayoul 22 septembre 1579 « baptisé Claude fils de Jasepart Lecourt et Jehanne Moreau, parrains honorable personne Claude Bondetviller (s) marchand et Jehan Lecourt (s) sergent royal, marraine Jehanne Thomassin femme de Nicolas Moreau » Sergent royal x1 ca 1607 Louise MARTIN °ca 1589 †Provins 21 septembre 1611 x2 Provins Ste Croix 27 février 1612 Marie QUILLET °Provins St Pierre 12 juin 1594

1617.05.16 vue 35 – Jacques Jacquet mareschal à Nangis recognut debvoir à honorables hommes Bonaventure Coyn demeurant à Trois en Champagne et Gaspart Lecourt capitaine ordinaire du charroy de l’artillerie de France demeurant à Provins la somme de 75 livres tournois pour vente d’un cheval soubz poil bay

la foire aux chevaux à Provins

La foire aux Chevaux a laissé son nom à une rue de Provins, ci-dessus à droite.

Ventes de chevaux à Provins

Le prix d’un cheval est de 24 à 135 livres, selon son état, mais manifestement rarement payé comptant, donc on trouve chez le notaire Gabriel Babée dans la cote AD77-260E215 aimablement photographiée par le CGHSM de Melun, beaucoup de reconnaissances de dette suite à vente d’un cheval. Gaspard Lecourt n’est pas le seul vendeur de chevaux, et Provins couvre une région d’environ 25 km tout autour.

1617.05.21 vue 5 – Edmé Dallin laboureur promet payer à honorable homme Thomas Robinot marchant à Provins 126 livres tournois pour vente ce jourd’huy d’un cheval soubz pois bayard
1617.05.21 vue 5 – Jehan Moreau laboureur demeurant à Landoy ? lequel de son bon gré recongnut debvoir et promys payer à honorable homme Gaspart Lecourt capitaine ordinaire du charroy de l’artillerie de France demeurant à Provins présent ou au porteur la somme de 105 livres tournois pour vente et délivrance à luy faicte ce jourd’huy d’un cheval soubz poil noyr
1617.05.17 vue 12 – Robert Anceau laboureur à Provins recognut debvoir à honorable homme Gaspart Lecourt capitaine ordinaire du charroy de l’artiellerie de France demeurant audit Provins 66 livres tournois our vente  d’un cheval soubs poil bay
1617.05.22 vue 20 – Jehan Pignet vigneron à Sordun recognut debvoir payer à honorable homme Gaspart Lecourt capitaine ordinaire du charroy de l’artillerie de France demeurant à Provins la somme de 24 livres tournois pour vente d’un cheval soubz poil noir
1617.05.22 vue 20 – Claude Moreau laboureur à Chaneston paroisse de St Martin recognut debvoir à honorable homme Nicolas Prevost à Provins la somme de 126 livres pour vente d’un cheval
1617.05.22 vue 20 – Pierre Gerin laboureur à Provins recognut debvoir à honorable homme Gaspart Lecourt capitaine ordinaire du charroy de l’artillerie de France à Provins la somme de 84 livres pour vente d’un cheval soubz poil gris
1617.05.22 vue 21 – Jehan Bouteroux le jeune laboureur demeurant à l’hostel Dieu paroisse de Generois ? recognut denvoir à honorable homme Nicolas Bouzier demeurant à Provins 144 livres tournois pour vente d’une jument soubz poil bayard
1617.05.22 vue 21 – Guillaume Gillier laboureur demeurant au Plessis de la Tour paroisse de Bauchery recognut debvoir à Gaspard Lecourt … 126 livres pour vente d’un cheval soubz poil colleron garni de son collier bride et traict
1617.05.29 vue 21 – Fiacre Bardin laboureur à Chesneston paroisse de St Martin recognut debvoir à honorable homme Nicolas Prevost marchand à Provins 126 livres pour vente d’un cheval à poil gris
1617.05.16 vue 35 – Jacques Jacquet mareschal à Nangis recognut debvoir à honorables hommes Bonaventure Coyn demeurant à Trois en Champagne et Gaspart Lecourt capitaine ordinaire du charroy de l’artillerie de France demeurant à Provins la somme de 75 livres tournois pour vente d’un cheval soubz poil bay
1617.04.15 vue 42 – Pierre Bourgerie meusnier au mollin de Bruslon paroisse de Saincte Coulombe recognue debvoir à Nicolas Boury laboureur et vigneron à Pougnis 30 livres pour vente d’une jument soubz poil gris
1617.04.26 vue 65 – Claude Bergerollet laboureur à St Bris recognut debvoir à honorable homme Jacques Thomas marchand à Provins la somme de 30 livres tournois pour vente dd’un cheval soubs poil jaulne
1617.05.02 vue 68 – François Herbelin laboureur à Chalautre la Grand recognut debvoir à honorable homme Thomas Robinot marchand à Provins 114 livres tournois pour vente d’un cheval
1617.02.25 vue 77 – Claire Roger laboureur à Grisy sur Seine recognut debvoir à Claude Robinot marchand à Provins 63 livres pour vente d’une jument soubz poil fleur
1617.02.23 vue 88 – Claude Decuisseau laboureur à Nangis recognut debvoir à honorable homme Thomas Robinot marchand à Provins 135 livres pour vente d’un cheval poil bayard

 

 

 

Marchand laboureur : métier de certains laboureurs en Brie (77), 1597

Introduction

Je rencontre en Brie au 16ème siècle des laboureurs aisés, qui acquièrent beaucoup de parcelles de terre. Je vous avais montré mon ascendant Valentin Langlois marchand sur un acte et laboureur sur un autre, et je vous avais alors dit que j’avais aussi vu le métier de « marchand laboureur ». Ce métier est si surprenant pour moi que je viens vous en donner un exemple.

marchand laboureur

Non seulement le métier est donné comme « marchand laboureur » mais son nom est précédé d’une de ces qualitifatifs qu’on donne aux bourgeois et autres notables, mais que je n’ai jamais rencontré pour un laboureur en Anjou : honorable homme. D’ailleurs, en Brie la majorité des laboureurs savent signer et même bien, et en Anjou ils ne signent pas.

Champcouelles

Champcouelle est à 12 km au N de Provins, sur le territoire de la commune de Villiers-Saint-Georges. Malheureusement les registres paroissiaux de Villiers Saint Georges, tout comme ceux d’Augers ne commencent qu’en 1674

Non seulement les marchands laboureurs sont rares, mais Valentin Langlois mon ascendant est à Champcouelle et voici Edmé Legras aussi à Champcouelle. On peut supposer que ces hommes s’occupaient de la vente des produits des laboureurs, probablement même allant jusqu’à Paris livrer etc… Enfin c’est une hypothèse faute de mieux.

Edmé Legras marchand laboureur à Champcouelles

L’acte qui suit est une transaction suite à une rente impayée.

AD77-1057E422 Jacques Delanoe notaire à Provins – vue prise par le CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1597.06.26 vue 380 – furent présents en leurs personnes honorable homme Edmé Legras marchand laboureur demeurant à Brantilly paroisse de Chancouelles d’une part et honneste femme Barbe Landin veuve de feu Me Pierre Legras demeurant à Provins d’autre, disans les parties mesmes ledit Edmé Legras que dès le 25 apvril 1595 ledit deffunt Pierre Legras et ladite Landin sa femme vendirent et constituèrent au nom et proffit dudit Edmé Legras la quantité d’un muyd de bled froment de rente à prendre chacun an le jour St Martin d’hiver sur certains héritages assis au finage du Brolot et es environs qui appartenoient audit Legras et sadite femme et généralement sur tous leurs autres biens moyennant la somme 120 escuz d’or sol que ledit Edmé Legras en paya dès lors content audit Pierre Legras et sadite femme ainsi que le contient ledit contrat passé par devant Nicolas Guedrat et Pierre Galleat notaires royaulx au baillage de Sezanne, de laquelle rente disoient deubz audit Legras 10 années d’arrérages dont il voulloit avoir payement et pour ce faire auroit fait adjourner par devant monsieur le prévost de Provins Nicolas Landin laboureur demeurant à Borlot comme détempteur des héritages qui furent et appartinrent audit deffunt Pierre Legras et à ladite Landin à présent sa veuve tant pour ledit payement d’arrérages que continuation de ladite rente d’un muyd de bled …

L’office de greffier des Foires de Champagne et Brye cédé pour 250 livres mais à rente, et la rente impayée, Provins 1561

Introduction

Les fonds des notaires de Provins en 1558-1561 montrent que la majorité des ventes se font à rente perpétuelle, et le paiement comptant est plus que rare… Donc les notaires sont très occupés par les différents qui s’ensuivent, que ce soient les changements de destinataires par succession ou autre, et les impayés. L’acte qui suit explique un différend à la suite d’une cession d’office mais l’acte a surtout le mérite de nous donner le montant de cette cession, à savoir 250 livres ce qui est à l’époque une somme très élevée, puisque les biens fonciers y compris maison que je vois ne s’élèvent qu’à 10 à 50 livres au maximum.
Mieux, à cette époque peu de ventes se font en termes d’argent, car l’immense majorité des transactions même foncières se font en nature et je vous avoue humblement que j’ai bien du mal à évaluer à quelle somme les rentes en septiers de blé froment correspondent … mais ici, dans la vente de l’office de greffier des Foires de Champagne et Brye on est en argent pas en nature. J’ai lu quelques études historiques sur ces rentes en natures, et elles semblent attester qu’à cette époque on est encore face aux rentes en nature mais c’est leur fin, et en outre les ventes et/ou rentes en argent ne sont alors que dans les milieux aisés. Mais vous l’avez compris, le greffier des Foires de Champagne et Brye est du milieu aisé de Provins.

Différent suite à la vente de l’office de greffier

AD7761056E475 – 1561.01.29 n.s. (1560 on est dans le calendrier Julien et donc en 1561 en grégorien notre calendrier actuel) -p283 vue 302- … noble homme et sage Me Simon Denise licencié ès loix demeurant à Provins au nom et comme procureur et soy faisant fort de noble homme Me Jacques Denise procureur en la cour de parlement à Paris son frère d’une part, et François Peze praticien demeurant audit Provins d’aultre part, disant lesdites partyes que par cy devant par le moyen dudit Me Jacques Denise Me Nicole Moreau lors greffier des Foires de Champagne et Brye au siège de Provins auroit passé procuration pour résigner ledit office de greffier desdites foires au proffit dudit Me François Peze lequel (f°2) office iceluy Moreau auroit délaissé audit Me Jacques Denise moyennant certaine somme de deniers envers lequel Me Jacques ledit Peze auroit en ce faisant constitué la somme de 20 livres tz de rente racheptable de la somme de 250 livres tz des arrérages de laquelle ledit Peze n’auroit aulcune chose payée synon 12 livres tournois et n’auroit iceluy Peze moyen de soy faire pourvoir dudit estat … sur ce recognurent lesdites partyes scavoir est ledit Peze qu’il n’entend soy ayder de la procuration à luy passée par ledit Moreau pour ledit office ny en vertu d’icelle soy faire pourvoir d’iceluy ains s’en est déporté et déporte par ces présentes au proffict dudit Me Jacques Denise ce stipulant et acceptant par ledit Me Simon Denise son frère en quoy faisant iceluy Me Simon Denise audit nom de procureur a quicte et quicte desdits 20 livres tz de rente consentant par cesdites présentes ledit Peze et ses héritages en estre ores et pour l’advenir du tout libres quictes et deschargés et que les les lettres de la vendition et constitution d’icelle luy soient rendues comme cassées …

Don du conservateur des Foires de Champagne et Brye à son fils étudiant à Paris, Provins 1559

Introduction

Provins était une ville sans université, et la majorité des étudiants allaient à Paris, enfin seulement ceux qui avaient des parents aisés, car il fallait financer les années à Paris. Les notaires que j’ai déjà dépouillés montrent que les parents faisaient un don foncier mais il m’est difficile de comprendre comment l’argent utile à Paris à l’étudiant pouvait parvenir à Paris ? Dans la donation que je vous mets ce jour on comprend même que la maison donnée est grêvée d’un remboursement annuel et perpétuel de rente, car le père qui avait acquise la maison ne l’a pas payée comptant, mais à rente annuelle et perpétuelle comme l’immense majorité des ventes foncières de l’époque, enfin du moins celles que je vois dans les fonds déjà vus de 1558 à Provins. Donc je comprends mal comment faisait l’étudiant sauf à rentrer à Provins au moins une fois pas an ?

Les foires de Champagne et Brye avaient un conservateur

Simon Denise, le père donateur, est lieutenant et conservateur des Foires de Champagne et Brie. J’avoue que lors de mes études secondaires, il y a 70 ans de cela, j’avais entendu parler des Foires de Champagne, mais il me semble bien que la Brye était passée totalement inaperçue !

Donation de Simon Denise à son fils, Provins 1559

Lisez bien la date pour vous rendre compte de l’écriture de Ponthus Baisela, car il utilise les chiffres romains formés à sa manière !!!

AD77-1056E475 Ponthus Baisela notaire à Provins – vue prise par Monsieur Miraucourt du CGHSM de Melun, avec son aimable autorisation

1559.05.10 -p102 vue 110- noble homme Simon Denise lieutenant et conservateur des Foires de Champagne et Brye au siège de Provins confesse avoir donné ceddé et transporté donne cèdde et transporte par ces présentes à Symon Denise son fils escollier estudiant en l’université de Paris de luy émancippé une maison ses appartenances et déppendances avec ung jardin devant de à l’opposé d’icelle maison la rue entre deulx ladite maison et jardin assis et situés en la ville de Provins actenant la grosse tour duit Provins naguères acquise par ledit ceddant de Loys Leroy et sa femme à cause d’elle à la charge touttefoys de payer par an par ledit escollier 11 sols 6 deniers de rente enviers messieurs de St Quiriace et de 15 livres tournois de rente racheptable envers lesdits Leroy et sadite femme par an seulement pour en jouyr d’icelle maison par ledit escollier et jardin …

Association entre 2 libraires pour concurrencer celle de Charles Debougne et Jean Alexandre, Angers 1524

table des actes sur les libraires à Angers

  – Charles Debougne, libraire à Angers, baille à ferme la pêche de Juigné : 1519Contrat d’apprentissage de libraire de Jean Beauchesne chez Charles Debougne : Angers 1519Thomas Blandin et Jean Elys, libraire, et Julien Barbarin, laboureur, pour cautions de création de rente, Angers 1520  – Jean Varice, libraire, à court d’argent, emprunte à un proche parent, Angers 1520Comptes entre libraires de Paris et d’Angers, 1525Philipe Bourguignon, libraire, réclame 7 ans après son mariage ce que son beau-père avait promis et non versé au mariage, Angers 1537  –  Gabriel Babou est venu de Bourges à Angers se mettre en apprentissage chez un libraire, Angers 1593   –  René Segretain, libraire, avait ses parents du côté de La Selle Craonnaise, 1605 –  

introduction

Un ouvrage est paru en 1932 Imprimeurs et libraires de l’Anjou, Emile Pasquier et Victor Dauphin. Il n’est pas mis en ligne.
Tous les actes que j’avais pu relever ont 5 siècles concernant les libraires à Angers, et pour mémoire on a même imprimé à Angers en
1476 : Premier livre imprimé à Angers, la Coutume du Maine et de l’Anjou.

L’Association Jean Alexandre et Charles Debougne

Charles Debougne libraire de 1494 à 1530 était associé à Jean Alexandre et ils ont édité en commun 10 ouvrages entre 1495 et 1503. Au décès de Jean Alexandre en 1505, Charles Debougne poursuit l’association avec un de ses fils Clément Alexandre. Et selon le dictionnaire de Célestin Port, il se serait aussi associé avec Varice en 1529. Il s’est aussi associé avec les libraires nantais pour un Missale ad usum ecclesiaie Namnetensis en 1520. Leurs ouvrages sont très rares en ligne aujourd’hui, mais le peu que j’ai pu voir montre des caractères si anciens qu’ils ne sont pas aisément lisibles sans une formation ou habitude que je n’ai pas. Ces 2 libraires d’Angers furent sans doute des pionniers dans la forme commerciale d’association pour produire en commun ce qu’un seul aurait eu du mal à réaliser. J’y vois pour ma part une immense évolution dans le commerce et ses formes, ici devant l’innovation que fut l’imprimerie.

analyse de l’acte qui suivra

L’acte est en mauvais état et je ne vous livre donc qu’une partie, mais on y lit sur les premières pages que 2 libraires sont associés depuis 2 ans en affaires de marchandise de librairie, sans doute pour leurs approvisionnements, ce que je trouve très moderne pour être déjà il y 5 siècles. Mais ils ont oublié de passer pour cette association chez un notaire pour valider leur contrat, donc l’acte est un entérinement devant notaire de leurs modalités d’association. Il semble que lorsqu’un livre manquait chez l’un l’autre assurait la livraison etc… Mais, ce qui m’a paru le plus surprenant c’est que Varice, l’un des 2 libraires, avait fait faire un inventaire de toute sa librairie par 2 autres libraires, ce qui signifie qu’il y a 5 siècles il y avait au moins 4 libraires à Angers, qui certes vendaient dans tout l’Anjou, mais c’est tout de même remarquable.
Je souligne ici, que pour avoir passé beaucoup de temps dans les liasses des notaires d’Angers du 19ème siècle, on y rencontre très rarement des actes de ce type signifiant une association en affaires. J’ai également dépouillé beaucoup d’inventaires après décès, mais plus que rarement vu des livres, et lorsqu’il y en a ils concernent surtout la religion et peu l’histoire et encore moins des romans.

Ma retranscription (partielle) de l’acte

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121

Le 12 avril 1524 après Pasques, (Nicolas Huot notaire Angers) Sachent tous présents et avenir comme ainsi soit que dès la feste de Sainct Jehan Baptiste qu’on disoit 1520 honnestes personnes Jehan Varice le jeune marchand libraire demourant à Angers et Jacques Binaudier (orthographe qu’il utilise en signant) aussi marchand libraire demourant audit Angers se soient acompaignés et associés en leur fait de marchandise de librairie jusques à 10 ans après ensuivis et suivant l’un l’autre sans aulcun intervalle de temps, mais que … ladite association faire chacun desdits Varice et Binaudier firent déclaration de ce qu’ils pouvoient avoir et a ledit Varice faict inventorier et priser sa marchandise de librairie par Pierre Avril et Jehan Clys marchands libraires demourans en ceste ville d’Angers, laquelle marchandise ils ont trouvé monter et valloir la somme de 608 livres 17 sols tz toutes debtes paiées et … aussi a fait ledit Varice inventorier et priser chacuns ses autres biens meubles par Jehan de la (f°2) Mothe priseur juré de ceste ville d’Angers lesquels il a trouvé monter et valloir la somme de 200 livres 8 sols 4 deniers tz qui est en somme toute tant pour ladite marchandise de librairie que pour les autres biens meubles la somme de 809 livres 5 sols 4 deniers tz, et est ce que ledit Varice a rapporté, et ledit Jacques Binaudier a déclaré et rapporté avoir seulement la somme de 66 livres 10 sols tz … laquelle déclaration fust faite et raportée l’un à l’autre lesdits Varice et Binaudier eulx associés et acompagnés ensemble au fait de ladite marchandise de librairie en la manière qui s’ensuit, c’est à savoir que à la fin desdites 10 années … (f°3) que de ce que en conviendroit assemblement sans ce que deladite association il en soit fait ou passé aulcune lettre quoique ce soit qu’il fust vallable se sont transporté iceulx Varice et Binaudier par devers Nicolas Huot notaire royal audit Angers luy supplier que de leursdites associations il leur en voulust faire et passer lettres, ce que ledit Huot a bien voulu faire ; pour ce est-il que en notre court royal à Angers etc personnellement establiz lesdits Jehan Varice et Jacques Binaudier marchands demeurant à Angers soubzmectans etc confessent les choses dessudites estre vrayes et que dès ledit jour et feste de Saint Jehan Baptiste 1520 ils firent ladite association jusques à 10 ans après et encores en tant que besoing seroit ils ont fait et firent ladite association aux deux tierces parties et au dixième de leurdite association seulement en la manière que dit est davant … et ce que dit est dessus promys que … tout ainsi que ung homme de bien doibt faire … (f°4) marchandise ou besoing seroit … du prouffilt et utilité d’icelle … au mieulx qu’il pourra … entre lesdites parties que si ledit Binaudier … et sera nourry luy sa femme … ladite communauté d’entre eulx ceomme ledit Varice …

Broyage des graines de lin dans les années 1920 dans la presqu’île Guérandaise

table des actes traitant des Fagault de Guérande et Belmont

   La saga des Fagault de Louplande à la Turballe, ou la petite histoire de la sardineLa saga des Fagault de Louplande (72) à Belmont (La Turballe, 44) ou la petite histoire de la conserve de sardines de la Turballe au Maroc  – Darracq et Cie, Chenard et Walcker, et autres innombrables fabricants de voitures du début du 20ème siècle –  La tour crénelée de la Villa Belmont : La Turballe 1936 –  Les boeufs pour cultiver 1925 Testament de Marie Mélanie Séraphine Dubois veuve Fagault à Guérande 1912Menhirs et calvaire de Belmont, aujourd’hui disparus : La Turballe   –  Pêche sur le mouille-Q, mini catamaran des années 1925 : Belmont, La Turballe – Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault : années 1923-1925années 1926-1927 ; années 1928-1929 finLe canot des évadés de la colonie pénitentiaire de Belle-Ile a échoué à Belmont, 10 août 1921 –  Obsèques du Dr Alcime Rousseau, Herbignac 21 janvier 1923  – Broyage des graines de lin dans les années 1920 dans la presqu’île GuérandaiseLe gardien jardinier et pêcheur, Belmont, contrat de travail 1935  –  Le mât de Belmont avant la seconde guerre mondiale – La saga des FERRAND de Chalinargues (Neussargues-en-Pinatelle, 15 Cantal) à VannesFiliations des familles Dubois et Fagault

introduction

Le commentaire de Christine vient de réactiver mon intérêt pour cette famille, et fouillant dans mes papiers j’en trouve encore. Ainsi, je viens de découvrir que dans la presqu’île Guérandaise, entre les deux guerres, dans les années 1920, 1930, les Fagault vendaient un moteur à moudre les graines de lin. Je comprends donc qu’il y avait encore alors du lin dans la presqu’île Guérandaise, et qu’on savait aussi utiliser sa farine dans le pain, car  je pensais qu’autrefois on n’utilisait le lin que pour les draps ! Et, stupéfaite, je découvre sur Internet les broyeurs actuels, électriques bien entendu. 

Carte du commerce de gros Fagault Guérande années 1920 

Épicerie en gros et détail
Maison Dubois, fondée en 1814
Fagault successeurs, Guérande
Mercerie – Brosserie
Droguerie – Graineterie
Engrais
Quincaillerie
Spécialités de conserves alimentaires
de farine de graines de lin et farine de moutarde
moteur à pétrole pour moudre le poivre, concasser l’avoine, broyer la graine de lin et la graine de moutarde
Charbons
Fer et Aciers, Meules
C’est assez varié, et je pense que la presqu’île Guérandaise s’étendait de Saint-Nazaire à Piriac