Bornage pour délimiter le fief de l’abbaye aux Bonshommes et celui du couvent Notre Dame : Montreuil Belfroy 1546

Je vous ai déjà mis ici l’engagement de ce cloux de vigne, et je viens de vous trouver le bail à ferme fait à Jacques de Lucigné et Suzanne de la Béraudière.
Et tout plein d’autres actes concernant Montreuil-Belfroy, aujourd’hui devenue Montreuil-Juigné. J’ai travaillé dans les années 1963 aux Tréfileries et laminoirs du Havre, aliàs Tréfimétaux, à Montreuil-Belfroy, et j’étais logée dans cette propriété, mais dans les combles par derrière, et sans fenêtre renaissance, juste un vasistlas. Je vous raconte demain comment.

L’Epine, commune de Montreuil-Belfroy, ancienne maison seigneuriale dans le bourg, comprenant un grand corps de bâtiment, dont une transaction du 17 février 1545 attribua la partie vers la Maine, avec les jardins du côté des moulins, aux Religieux de la Haie-aux-Bonshommes d’Angers, tandis que le principal logis, aec le cellier, la boulangerie et la grande cour d’honneur, restait du domaine du Ronceray. (Célestin Port, Dictionnaire du Maine et Loire, 1876)
L’Epinay, voir l’Epine (idem)

Je vous avais aussi mis hier les filles d’Hardouin de Lussigny, et le voici du temps de son vivant. Il assiste en fait à une transaction intéressante car elle illustre les difficultés du bornage autrefois, et ici concernant les fiefs voisins, qui ne savent plus très bien où s’arrête leur domaine. Et Hardouin de Lussigny qui possède l’Epine et les Vaux à Montreuil Belfroy relève des 2 fiefs.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E2 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :







Le 17 février 1545 (calendrier Julien, soit avant Pâques qui était le 25 avril 1546, donc 1546 n.s. – devant Marc Toublanc notaire royal à Angers) Comme procès fust et soyt meu par devant monsieur le séneschal d’Anjou ou messieurs son lieutenant général et particulier à Angers entre les religieuses abbesse et couvent du moustier et abbaye de notre Dame du Ronceray de ceste ville d’Angers demanderesses et déffenderesses d’une part, et les religieux prieur du prieuré de la Haye aux Bonshommes sis et situé en ceste ville d’Angers déffendeurs et aussi demandeurs d’aultre pert, sur ce que chacune des parties disoit c’est à savoir lesdites religieuses abbesse et couvent de Notre Dame de ceste dite ville d’Angers disoient que à cause de l’ancienne fondation et dotation dudit moustier elles estoient dames de la terre fief et seigneurie d’Espinatz, le fief de laquelle se estend audit lieu d’Espinatz ès paroisse de Monstreuil Bellefroy, Cantenay et ès environs, et que le lieu et maison noble ses appartenances et dépendances, vulgairement appellées l’Espine, sis au bourg dudit lieu de Monstreuil Bellefoy estoit leur fief, nuepce et seigneurie, et pour raison de ladite maison ses appartenances et dépendances et de certaines terres estantes en cousté et vallée tirant sur la rivière de Mayenne et sis au derrière de ladite maison estoit le fief seigneurie et nuepce desdites religieuses abbesse et couvent de Notre Dame d’Angers et demandoient en estre obéies comme dames de fief avecques despens et intérests ; à quoy de la part desdits prieur religieux dudit prieuré estoit dit que ladite maison noble ses appartenances et dépencances de l’Espine estoit leur fief et nuepce ensemble ledit lieu et terre appellé les Vaulx estans sis et situé au derrière de la maison de l’Espine par les faits moyens et raisons qu’ils alléguoient ; et estoient sur ce en involution de procès, pour ce est il que en la cour du roy notre sire à Angers endroit par devant nous personnellement establys maistres Mathurin Rabegeau licencié ès loix procureur et soy faisant fort desdites religieuses abbesse et couvent de Notre Dame d’Angers demandeurs et déffendeurs d’une part, et maistre Jacques Surguyn licencié ès loix au nom et comme procureur desdits religieux et prieur dudit prieuré de la Haye aux Bonshommes aussi demandeurs et deffendeurs d’aultre part, lesquels procureurs ont promis doibvent et sont demeurés tenus faire ratiffier et avoir agréable le contenu en ces présentes respectivement dedans le jour et feste de la Nativité Notre Dame dicte Angevine, et en bailler lettres de ratiffication vallables les ungs aux autres dedans le jour et feste d’Angevine, à la peine de tous intérests ces présentes néanmoins etc soubzmetant eulx esdits noms scavoir est ledit Rabergeau tous et chacuns les biens dudit moustier et abbaye de Notre Dame d’Angers présents et advenir et ldit surguyn tous et chacuns les biens dudit prieuré aussi présents et advenir, lesquels après avoir esté sur les lieux et en présence de noble homme Hardouyn de Lussigni sieur de l’Espine et après avoir veu les tiltres et fait communication de l’un à l’aultre et de leur conseil de chacune desdites parties ont transigé pacifié et accordé et appointé et encores etc transigent paciffient accordent et appointent en la forme et manière qui s’ensuit, c’est à savoir que le grand corps de maison où est la salle haulte et le celier dessoubz comprins le vir, celier, boulangerie et une maison estent en appentis à la grand cour de ladite maison seigneuriale de l’Espine le tout tenant ensemble tirant vers l’église dudit lieu de Monstreuil Bellefroy et depuis le coign de la muraille estant en ladite cour et où seront mis et assis bournes tirant en droit fil à la grande porte de ladite maison de l’Espine, est et demeure le fief seigneurie et nuepce desdites religieuses abbesse et couvent du moustier et abbaye de Notre Dame d’Angers, joignant d’un cousté lesdites choses estant audit fief desdites religieuses aux maisons pressouer et jardin dudit lieu de l’Espine et à ung autre grand corps de maison contigü et joignant ledit grand corps de maison cy dessus déclaré, et qui demeure auxdites religieuses comme estante leur fief et nuepce ; et auxdits religieux et prieur demeure ledit corps de maison auquel y a une salle basse depuis le coign de muraille où sera mise et assise ladite bourne, ensemble les jardins tirant vers les moulins de Monstreuil demeurent le fief et nuepce desdits religieux et prieur de l’abbaye aux Bonshommes ; et en tant que touche la pièce de terre qui est en cousté estant au derrière de ladite maison de l’Espine appellé les Vaulx où y a boys taillis boucaiges et noyers dans et depuis une joincture et fante de muraille à l’endroit de laquelle joincture et fante sera mis une bourne et une autre bourne près les soubzerain noyer tirant au bas dez Vaulx et près ladite rivière de Mayenne à une autre bourne qui sera mise près ladire rivière vis-à-vis et au droit fil l’une de l’aultre, faisant la séparation et division dudit corps de maison cy dessus mentionné, ladite terre des Vaulx tirant devers ladite église maison presbitérale maison et jardin de Estienne Guillebault et Jehan Houessart sergent royal tout ainsi que se poursuivent lesdits Vaulx dedans et depuis ladite fente de muraille estant en ladite maison et bournes qui seront mises tirant vers ladite église de Monstereul maison jardin desdits Guillebault et Houessart demeure le fief et nuepce desdits religieuses abbesse et couvent et le surplus desdits Vaulx tirant vers lesdits moulins de Monstereul et la porte de Monstereul où passent les grands bapteaulx est et demeure le fief et nuepce desdits religieux et prieur de la Haye et pour raison de ladite maison cour celier vir et aultres choses cy dessus déclarées qui est le fief desdites religieuses abbesse et couvent dudit moustier ledit de Lussigne sieur de l’Espine en a confessé debvoir par chacun an la somme de 6 deniers tz de cens et debvoir, et pour raison desdits Vaulx en tant et pour tant qu’il y en a audit fief desdites religieuses abbesse en debvoir par chacun an la somme de 11 deniers tz de cens et debvoir, et auxdits religieux et prieur de l’abbaye a confessé debvoir de cens et debvoirs la somme de (blanc) payable tous lesdits cens aux jours et festes de (blanc), et baillera ledit sieur de l’Espine par déclaration ce qu’il tient desdites parties cy dessus nommées dedans 6 mois prochainement venant tous despens compensés respectivement du consentement desdites parties ; à laquelle transaction et tout ce que dessus est dit tenir etc et à garantir etc dommages etc obligent lesdites parties respectivement scavoir ledit Rabergeau tous et chacuns les biens dudit moustier et abbaye de notre Dame d’Angers et ledit Surguyn tous et chacuns les biens dudit prieuré de la Hayes aux Bonshommes, présents et advenir etc renonçant etc foy jugement condemnation etc fait et passé au pallais royal d’Angers par nous Marc Toublanc et François Legauffre notaires le 17 février 1545

Odile Halbert – Lorsque vous mettez mes travaux sur un autre site ou base de données, vous enrichissez leurs propriétaires en leur donnant toujours plus de valeur marchande dans mon dos

Henriette de Portebize veuve de Philippe du Hirel, protestant assassiné, et ses multiples tracas financiers, Angers 1637

Henriette de Portebize m’intéresse car elle est sans postérité, et moi de même, et j’ai observé que les femmes sans postérité sont souvent délaissées des bases de données. Ainsi Roglo l’ignore alors qu’on a même son mariage tout à fait filiatif :

Sorges octobre 1623 mariage d’entre noble homme Philippe du Hirel sieur de la Hée fils de Charles et damoiselle Marguerite de la Cottinière ses père et mère d’une part, et damoiselle Henriette de Portebise fille de noble homme Samuel de Portebise et de damoiselle Renée de Sales ses père et mère d’autre part
Et voici la malheureuse page de Roglo à ce jour d’août 2003 :

Et sur Geneanet, un généalogiste a écrit juste après son nom, ce qui est très impressionnant : « dépensa une fortune et ruina sa famille », hélas sans citer ses sources, et je ne suis pas parvenue sur Gallica à trouver cette source incroyable, car autrefois, tout comme de nos jours on pouvait toujours refuser un héritage douteux, donc c’est que son frère Charles lui aurait été caution et aurait eu à payer au nom de cette caution… Quoiqu’il en soit, il est certain qu’elle a laissé derrière elle beaucoup de traces des ses passages d’affaires chez les notaires et comme j’en avais trouvé quelques unes, je souhaite reconstituer tout ce que j’ai d’elle, par respect pour sa mémoire oubliée ou pire détestée…
L’acte qui suit, comme beaucoup d’autres actes la concernant, illustre ses difficultés à se faire payer, que ce soit des rentes, des impôts féodaux etc… et elle cède ici une rente impayée, sans doute que l’acquérer saura se faire payer…

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E5 :
Le 26 janvier 1637, après midy, par devant nous Guillaume Guillot notaire du roy Angers, fut présente en personne soubzmise et obligée damoiselle Henriette de Portebize veuve et donataire de deffunt Philippes du Hirel escuyer vivant sieur de la Hée demeurant en cette ville paroisse de la Trinité laquelle a confessé avoir ceddé et transporté, cèdde et transporte à honneste femme Françoise Acquet espouse de Me Pierre Quentin sieur du Clos, séparée de biens d’avec luy et authorisée par justice à la poursuite de ses droits demeurant à Châteauneuf-sur-Sarthe, présente et acceptante, la somme de 534 livres 10 sols tz deue à ladite damoiselle de la Hée par ledit Quentin et ses cohéritiers héritiers de deffunts Pierre Quentin et Adrienne Abbig sa femme pour ses intérests au denier seize des sommes de 800 livres de principal en quoy lesdits deffunctz Quentin et sa femme et autres coobligés estoient solidairement obligés vers François Coustard sieur de la Michallaye pour cause de prest et obligations passée devant Richoust notaire de notre court le 7 febvrier 1613 laquelle debte advenue audit deffunct du Hirel à compter lesdits interests depuis le dernier jour de mars 1622 jusques au 11 décembre 1632 qui sont 10 années 8 mois 11 jours revenant à la susdite somme de 534 livres 10 sols tz lesquels intérests seroient restés à payer à ladite damoiselle de la Hée pour s’en pourvoir contre ledit Qentin et cohéritiers par l’accord fait  avec Me Jean Allain sieur de la Marre devant nous le 7 avril dernier, n’ayant ledit Allain payé à ladite de Portebize que le principal de ladite debte et les intérests depuis ledit 11 décembre 1632 suivant le jugement pour ce donné au siège présidial d’Angers le 1er mai dernier et est fait réserve contre ledit Quentin ; aussi cedde ladite damoiselle de la Hée à ladite Acquet la somme de 810 livres 5 sols de despens contre ledit Quentin par jugement de la cour de  parlement du 5 février 1635 et les despens et frais faits par icelle contre ledit Quentin à la poursuite et recouvrement mesme de la saisie faite à sa requeste sur les biens d’iceluy Quentin, bail à ferme judiciaire et autres procédures, et généralement tout ce qui luy compète et peut appartenir à cause de ladite debte contre et sur les biens dudit Quentin, pour par ladit Acquet faire poursuite et recherche desdits deniers avoir et prendre les deniers et esmoluments à quelque somme qu’ils puisssent monter …

René Hiret encaisse une toute petite rente sur une maison à Ecouflant, Angers 1591

Les notaires autrefois passaient des actes qui nous paraissent aujourd’hui anodins, en effet, ils passaient tous les accusés de réception d’une somme, même si petite soit-elle, car ici, la somme est même si petite que le côut de l’acte notarié dépassait certainement la somme reçue, si ce n’est que je suppose que c’est le débiteur qui payait les frais de notaire.
Je vous recommande la magnifique signature.
Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E7 :

Le 10 aoît 1591 avant midi, en la court du roy nostre sire Angers endroit par devant nous (Chuppé notaire) personnellement estaby honneste homme René Hyret demeurant en ceste ville paroisse de St Maurille … confessent avoir eu et receu de Mathurin Lebreton et Jehanne Grandere sa femme à ce présents demeurant au bourg d’Escouflans la somme de 50 sols tz savoir en nos présences et à veu de nous 12 sols 6 deniers et la somme de 37 sols 6 deniers auparavant ce jour dont ledit Hyret auroyt baillé quittance laquelle avec la présente ne vaudra que pour le payement d’une année escheue au jour et feste de Noël dernier passé de rante deue par ledit Lebreton et Grandere sa femme sur (f°2) certaine maison jartrin et terres ou de fait demeurent lsdits Lebreton et sa femme et ont lesdits Lebreton et femme deument soubzmis et obligez par devant nous promis et promectent par ces présentes paier servir et continuer ladite rante audit Hyret et ses hoirs audit terme ed Noel par chacun an de ladite somme de 20 sols comme dict est ledit Hyret s’est tenu à content et en a quicté et quicte lesdits Lebreton et femme et promet acquicter vers et contre tous, a laquelle quittance obligation et tout ce que dessus est dict tenir etc garantir etc obligent etc mesmes lesdits Lebreton et femme à la continuation de ladite rante tenonçant etc foy jugement condemnation etc fait et passé (f°3) audit Angers en notre maison es présence de Guillaume Morant et François Garsenlan demeurant Angers tesmoings, lesquels Lebreton et femme ont dit ne savoir signer

Fleurie Ribourd paye son impôt foncier, Villevêque 1590

Nous, en 2023, nous devons déclarer en ligne nos biens immobiliers, et à l’instant, je lis dans le Figaro que les bugs et autres problèmes sont très nombreux, et je ne suis donc pas la seule à avoir rencontré le problème.
Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E2 :


Le 20 janvier 1590 après midy a esté présent par davant nous François Revers notaire royal à Angers Me Maurice Hamellin prêtre demeurant à l’abbaye de Toussaint de ceste ville d’Angers au nom et comme procureur de noble vénérable et discret frère Loys de Morton secretain de ladite abbaye, lequel a confessé avoir eu et receu ce jourd’huy en présence et veu de nous de René Guibled demeurant en la paroisse de Villevesque lequel a poyé et baillé audit Hamellin tant pour luy que pour Fleurye Ribourd veufve de deffunct Gilles Goysard demeurant audit Villevesque absente, ledit Guibled stipullant et acceptant tant pour luy que pour ladite Ribourd le contenu en ces présentes la somme de 40 sols tz pour l’arréraige d’une année escheue au terme de Toussaint dernière de pareille somme que ledit secretain a droict d’avoir et prendre chacuns ans de rente aulx (f°2) jours et festes de Pasques et Toussainctz par moictyé à cause de sadite secretaynnerie sur à cause et pour raison du lieu de la Jarellannerye sis audit Villevevesque dont lesdits Guyberd et Ribourd sont sieurs et détempteurs en tout ou partye, de laquelle somme de 40 sols tournois pour ladicte année de ladite rente escheue comme dessus ledit Hamellin procureur s’en est tenu a contant et bien poyé et en a quicté et quicte lesdits Guyberd et Ribourd et promys acquicter vers ledit de Morton secretain susdit par ces présentes, fait à notre tabler Angers présens à ce Loys Allain et Florent Cocquonnier clercs demeurant audit Angers tesmoings, ledit Guyberd a dict ne savoyr signer

La fabrique de la paroisse de Villevêque présente un chapelain, 1591

La chapelle n’est pas un batiment, mais un bénéfice ecclésiastique résultant d’un legs, et c’est à l’intérieur de l’église que ce service du chapelain était exercé, souvent une messe à dire et le chapelain touchait un revenu pour ce service. Vous allez voir que je ne déchiffre pas un prénom, et si vous le lisez mieux que moi, merci.
Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E1 :


Le 10 août 1591 A vous vénérable et discet Me Pierre Bridault prêtre curé de la cure et église parochial de Villevesque diocèse d’Angers ou vénérable vicaire général ou autre qu’il appartiendra nous Laurent Chauveau et Jymis ? Repussart paroissiens dudit lieu de Villevesque et procureurs de la fabrice de ladite église salut avec honneur et obéissance comme mise soit que la présentation et droit de patronnaige de la chapelle ou chapellenye vulgairement appellée de la Callerye fondée et desservie en ladite église parochial de Villevesque appartient aux procureurs de fabrice de ladite église et de présent à nous procureurs modernes de ladite fabrice et avons mondit sieur la collation ou institution et provission toutefoys et quantes qu’elle vacque en quelque sorte que se soit laquelle chapelle soit à présent vacquante ou en bref vacquera par la résignation ou résignations et cessions pures et simples que Me Georges Attarit et Françoys Bellangier prétendant droict en ladite chapelle respectivement ou procureur ou procureurs pour eulx ont ce jourd’huy faictes (f°2) ou feront en bref entre vos mains de ladite chapelle ou des droits que chacun d’eulx y ptétendoit respectivement, à ceste cause nous vous présentons Me Jacques Richard clerc de ceste ville et diocèse d’Angers capable pour à icelle chappelle obtenir vous suppliant la luy vouloir conférer et d’icelle le pourvoir à nostre présentation luy faire mectre ou mander estre mis en possession réelle et actuelle et faire au surplus tout ce qui y sera requis et nécessaire et nous prieront Dieu pour votre propention et santé en tesmoing de quoy nous vous avons fait signer ces présantes à notre requeste du sing de Me François Revers notaire royal à Angers es présence de honneste homme Gabriel Gauchet sieur de la Maynière et Gilles Gohier Me appothicaire demeurant audit Angers tesmoings à ce requis et appelés

Mathurin Lemelle, prêtre à Villevêque, ne se déplace même pas pour prendre possession de la cure de Montreuil, 1591

Je vous ai déjà mis beaucoup d’actes donnant pouvoir à un tiers pour une action judiciaire ou autre action de droit. Je suis toujours stupéfaite de lire ces procurations car elles ne nomment personne, et laisse un blanc à la place d’un nom, ce qui est une grande marque de confiance dans le notaire qui passe la procuration. Autrefois, certains prêtres possédaient plusieurs bénéfices ecclésiastiques, y compris ceux d’une cure, et ici il est évident que Mathurin Lemelle ne se déplacera même pas pour prendre possession de la cure. Mais l’acte comporte une curiosité sur le nom du lieu, car il est écrit « Montreuil sur Maine » mais en interligne je lis clairement « Belfroy » or il existait Montreuil-Belfroy et je suis bien placé pour le savoir car j’ai travaillé dans les années 1960 plusieurs années à Montreuil-Belfroy devenue de nos jours Montreuil-Juigné par suite de jumelage. L’usine existe toujours, immense tréfilerie d’alliages d’aluminium et d’alliages de magnésium. C’est la plus petite usine dans laquelle j’ai travaillé, regardez la bien, les autres étaient bien plus grandes… j’ai même travaillé à Leverkusen chez Bayer, la plus grande usine du monde, autrefois 40 000 personnes… une ville usine.
Et pour revenir à Mathurin Lemelle, je ne suis pas certaine qu’il ne s’agisse pas de la cure de Montreuil-Belfroy ?
Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E1 :


Le 3 août 1591 avant midy en la court royale d’Angers endroit par devant nous François Revers notaire de ladite court personnellement estably discret Me Mathurin Lemelle prêtre curé de Monstreuil sur Mayne, à la cure et desserte paroichiale Belfroy, demeurant au bourg de Villevesque, soubzmetant etc confesse avoir ce jourd’huy nommé et constitué et par ces présentes nomme constitue establist et ordonne (blanc) son procureur auquel ledit constituant a spécialement donné et donne pouvoir et mandement spécial de prandre et apréhender pour et au nom d’icelluy constituant comme susdit possession et saisie corporelle réelle et actuelle de ladite cure appartenances et déppendances d’icelle et ce par devant notaire apostolicque ou aultre notaire et tesmoigns et faire pour et au nom dudit constituant toutes actions requises pour bonne possession prandre et acquérir et y garder et observer les sollampnitez requises et accoustumées en telle cas, et en tout en demander et retirer dudit notaire acte et au surplus faire pour et au nom dudit constituant comme susdit tout ce que mestier et requis pour et généralement et prometant etc foy jugement condemnation etc faict Angers à notre tablier en présence de Michel Lory et Pierre (f°2) Delalande praticiens demeurant audit Angers