André Touze, boulanger à Angers, 1599

A Nantes, autrefois, on allait chez Touze, rue Crébillon, haut lieu de la pâtisserie et de la renommée… disparu. Le Touze qui suit est boulanger seulement, et à Angers, mais en 1599 !

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E70 – Voici la retranscription de l’acte, avec mes commentaires habituels : Le 25 octobre 1599 avant midy en la court royale d’Angers endroit par davant nous Michel Lory notaire d’icelle personnellement estably André Touze maistre boulanger demeurant en la paroisse St Jacques Les Angers
• soubzmettant luy ses hoirs etc confesse etc avoir vendu quitté ceddé délaissé et transporté et par ces présentes vend quitte cèdde délaisse et transporte du tout dès maintenant et à présent à jamais perpétuellement par héritaige à vénérable et discret missire Jean Hiret prêtre docteur en théologie chanoine en l’église de la Trinité d’Angers

    Jean Hiret est le frère de Laurent, le marchand cierger qui a épousé Louise Garande. Il est surtout connu pour être le premier historien de l’Anjou. Il était aussi curé de Challain.
    Voir ma page sur Challain-la-Potherie

à ce présent et acceptant qui a achapté et achapte pour luy etc scavoir est un quartier de vigne ou environ sis au clos des Hommeaux paroisse d’Avrillé avec les haies

    les haies dans une vigne ! cela m’étonne, même si je sais qu’il existe dans la Saumurois un clos qui se distingue par ces murets

et autres choses qui en dépendent sans rien en réserver joignant et aboutant la vigne de la veufve et héritiers de deffunct Pierre Buscher d’aultre costé et d’aultre bout au chemin tendant d’Avrillé à Montreuil, le tout ainsi que ladite vigne se poursuit et comporte du fief et seigneurie de Vandor aulx charges ens rentes et debvoirs anciens et acoustumés que lesdites parties par nous advertyes de l’ordonnance n’ont pu déclarer et néanmoins sera tenu ledit achapteur payer à l’advenir lesdits debvoirs sur lesdites choses vendues franches et quittes du passé jusques à ce jour, transportant quittant ceddant délaissant ledit vendeur audit achapteur la saisine possession et propriété et seigneurie desdites choses avecques tous les droicts et actions que ledit vendeur y avoir sans qu’il en ait rien réservé, pour en jouir ledit acquéreur comme de ses aultres biens propres
• et est faite la présente vendition pour et moyennant la somme de 10 escuz sol vallant la somme de 30 livres tournois de laquelle somme ledit Hiret a présentement baillé audit vendeur la somme de 4 escuz sol vallantz 12 livres tournois en notre présence en quarts d’escu de laquelle somme ledit vendeur s’est tenu à content et bien payé et en a quitté et quitte etc
• et le reste de ladite somme de 10 escuz montant la somme de 6 escuz sol ledit Hiret pour ce demeurant soubzmis estably et oblité sous ladite court a promis et est demeuré tenu payer et baille audit vendeur en ceste ville d’Angers dans le premier jour de janvier prochainement venant, à Jacquine Portraut/Perrault veufve deu René Grenroit ( ? noms propres mal écrits) demeurant à St Denis d’Anjou pour et en l’acquit dudit André Touze et en déduction de ce qu’il doibt à ladite Perrault à cause de la vendition de ladite vigne et aultres choses vendues et délaissées audit Touze par ladite Perrault
• auquel contrat de vendition et tout le contenu cy dessus tenir faire et accomplir sans en rien contrevenir etc garantir lesdites choses ainsi vendues par ledit acquéreur audit achapteur de tous troubles et empeschements obligent lesdites parties respectivement eux leurs hoirs etc renonczant etc
• fait et passé audit Angers maison dudit Hiret présents Me Laurent Constantin prêtre chapelain en l’église de la Trinité,
• ledit Touze a dict ne savoir signer

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Vente de part d’indivis de vignes à Corné, 1544

Un Angevin parti à Machecoul alors en Bretagne !
Et quand on émigre, on vend les biens dont on hérite. Et ces actes permettent le plus souvent de retrouver des filiations ou tout au moins des parentèles proches…

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici la retranscription intégrale de l’acte : Le 7 février 1544 en la court du roy notre syre à Angers personnellement estably Jacques Pelerin cousturier filz de feuz Jehan Pelerin et Renée Clemens en leur vivant paroissiens de St Germain en sainct Lau près Angers, de présent demourant en la paroisse de la Trinité de Machecoul en Rays en Bretaigne comme il dict soubzmettant luy ses hoirs etc ou pouvoir etc
• confesse avoir aujourd’huy vendu octroyé quicté ceddé délaissé transporté et encores vend perpétuellement par héritaige à Guillaume Clemens bedeau de l’église dudit St Lau lequel présent a achacté et achacte pour luy ses hoirs et aians cause à perpétuité
la moitié par indivis de tout et tel droict nom raison et action que ledit Pelerin à cause de la succession de ladite feue Renée Clemens a et peult avoir en 2 pièces et loppins de vigne situez et assis en la paroisse de Corné l’une au cloux de la Mauricière l’autre au cloux de Manceau près la Dubelière par ladite feue Renée et autres ses cohéritiers héritiers de feue Guyonne Clemens acquises sur et de Loys Lebreton dudit lieu de Corné pour la somme contenue au contrat sur ce faict
• o grâce donnée audit Lebreton qui encores dure de rémérer et rescoucer lesdits vignes laquelle grâce moyennant ces présentes ledit acquéreur sera tenu et a promys garder audit Lebreton et la proroger ou en faire comme bon luy semblera à la charge aussi dudit acquéreur de payer pour une moictié les debvoirs deuz pour raison desdites choses selon et au désir dudit contract d’acquest sur ce faict et passé en ladite court par nous notaire cy soubzsigné et de prendre et recepvoir les deniers qui pourront provenir pour raison du retrait ou réméré si aucun est faict desdites choses vendues desquelles deniers ledit acquéreur fera à son plaisir transportz etc pour en faire etc
• et est faicte la présente vendition pour le prix et somme de 30 livres tz payée baillée comptée et nombrée manuellement par ledit acquéreur audit vendeur qui l’a eue prinse et receue en présence et à veue de nous en or et monnoye dont etc et en quicte etc
• à laquelle vendition et tout ce que dict est tenir etc lesdites choses vendues garantir etc dommaiges amendes etc oblige ledit vendeur luy ses hoirs etc renonczant etc et généralement etc foy jugement condemnation etc
• fait et donné audit lieu d’Angers présents Me Nicollas Esnault prêtre demeurant audit lieu de sainct Lau Julien Mondiere paroissien de Corné Jacques Hardouyn boullanger dudit sainct Lau et Loys Richard clerc tesmoin
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Laurent Hiret baille des vignes à Andard, 1617

J’ai déjà trouvé énormément d’actes concernant Laurent Hiret, avec lequel je suis apparentée par les Hiret, et probablement par les Drouault.
Laurent Hiret avait épousé avant 1597 Louise Garande apparentée à Clément Garande.

    Voir mon étude de la famille DROUAULT
    Voir mon étude de la famille GAULT
    Voir ma page sur les HIRET

Ici, il agit manifestement pour sa mère, pourtant originaire de Chazé-sur-Argos, où elle mourra 2 ans plus tard, mais qui possède des vignes à Andard.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E36 – Voici la retranscription du début de l’acte : 13 septembre 1617 avant midy, devant nous Baudriller notaire royal à Angers ont esté présents et establiz honorable homme Laurent Hiret marchand tant en son nom que soy faisaint fort de honneste femme Jeanne Drouault veuve de deffunct honneste homme Mathurin Hiret à laquelle il promet faire ratifier et avoir pour agréable le contenu de ces présentes toutefois et quantes, demeurant en ceste ville paroisse de la Trinité d’une part,
et Estienne Launay vigneron et Janne Bienvenu sa femme de luy suffisament autorisée quant à ce, demeurant en la paroisse d’Andart d’autre part,
soubzmetant respectivement et mesme lesdits Launay est femme en chacun d’eux seul et pour le tout sans division, confessent avoir fait et font entre eux le bail à closerage tel que s’en suit c’est à scavoir que ledit Hiret audit nom a baillé et par ces présentes baille audit tiltre de closerage auxdits Launay et Bienvenu sa femme qui ont de luy pris audit tiltre pour le temps et espace de 3 années entières et parfaites consécutives l’une l’autre sans intervalle de temps à commencer au jour et feste de Toussaintz et finir à pareil jour lesdites 3 années révolues, scavoir est le lieu et closerie de la Per… sis et situé en ladite paroisse d’Andart

    hélas, ces actes sont liés et le nom du lieu est dans le pli, et je ne lis que le début. Mais ce que nous apprend l’acte c’est qu’il ne s’agit pas d’une closerie en polyculture comme la plupart en Anjou, mais en vignes.

ainsi que ledit lieu et closerie se comporte sans aucune réservation en faire et lequel lieu appartenancse et dépendances lesdits preneurs ont dit bien cognoistre à la charge de jouir et user dudit lieu comme ung bon père de famille est tenu faire, tenir et entretenir les logis grange et autres batiments dépendant dudit lieu de réparations de couverture et terrasses bien et duement réparées desdites réparations pendant ledit bail … etc…

    la totalité est consacré aux vignes

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Échange d’une maison contre un demi quartier de vigne, Savennières, 1545

La vigne était autrefois une terre de grande valeur, surtout lorsque le vin y était meilleur qu’ailleurs, comme c’est le cas à Savennières en 1545, et aujourd’hui encore…
En Anjou, le quartier de vigne représente 4 boisselées de vigne, soir 24,31 ares. (M. Lachiver, Dict. du Monde Rural, 1997) Dans l’acte qui suit nous découvrons que le demi-quartier de vigne au clos des Fougerets à Savennières, doit 14,15 ares, vaut le prix d’une maison avec chambres hautes, et avec jardin, située au bourg de Savennières. C’est dire le prix de cette vigne !

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E2 – Voici la retranscription de l’acte : Le 18 septembre 1545 en la court royal d’Angers endroit par davant nous Marc Toublanc notaire d’icelle court personnellement establys chacun de nobles personnes Françoys Rousseau Sr de la Devansaye et de Marcé et damoyselle Renée de la Bahoutière son espouse demeurant en la paroisse de Marans près Segré,

la Devansaie, château et ferme, commune de Marans. Le lieu, domaine etc de la Devansaye 1540 (C 106 f°47), du nom d’une famille Desvents, qu’on y voit résider encore en 1538. N. h. Robert Desvents, mari de Bertranne de Maumusson, mort vers 1530, en était seigneur. La terre appartint pourtant au moins depuis 1400 à la famille Rousseau, jusqu’à la fin du 16e siècle, qu’elle passe à la famille de Vigré. – Georges de Vigré, écuyer, 1597, y demeure en 1624, avec sa femme Claude de Touvois ; – Jean de Vigré, un des cent gentilshommes des gardes du corps de la reine mère, 1631, 1374. – François de Vigré, chevalier, licencié-ès-lois, sénéchal de la seigneurie de la Forêt, 1675. – Joseph de Longueil, chevalier, 1684, 1710, qui avait épousé le 4 juin 1686 Marguerite Cupif. – Henri-Etienne de Longueil, chevalier, leur fils, marié le 2 mars 1723 à Anne-Jeanne de Carrière, † le 24 mars 1747 ; – aujourd’hui à la famille de la Perraudière. – La chapelle seigneuriale était dédiée à St René ; elle vient d’être reconstruite ; mais il existait auprès du château une autre chapelle bâtie et fondée en 1637 par René Tesnier, chapelain de Marans, e qui fut consacrée le 14 mars 1638 par le curé. Elle était consacrée à Saint Marcoul et s’élevait sur l’emplacement où avait coutume de se réunir le jour de la fête du patron une assemblée populaire. (C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876)

et vénérable et discret maistre Jehan Pappiau prêtre curé de la cure et église parochiale de saint Martin du Fouilloux demeurant en la paroisse de Sainct Pierre de Sapvennières,
soubzmettant respectivement chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personne ne de bien eulx leurs hoirs etc confessent etc avoir aujourd’huy fait et encores font entre eulx les marchés d’eschange et contreschange de choses héritaulx qui cy après s’ensuyvent c’est à scavoir que ledit Sr de la Devansaye et ladite damoiselle sa femme ont baillé quicté ceddé delaissé et transporté et encores baillent quictent cèddent délaissent et transportent audit Pappiau à ce présent et acceptant pour luy ses hoirs scavoir est une maison et murailles d’icelles avecques ses appartenances et déppendances tant hault que bas en long et en large comme elle se poursuite et comporte avecques ung jardin dépendant d’icelle le tout sis et situé en la paroisse et bourg dudit Sapvennières ladite maison joignant d’un cousté et aboutant d’ung bout au jardin dudit Pappiau d’autre bout à l’appenti déppendant en partie dudit lieu d’autre cousté à ung petit chemyn tendant de la maison Marais à celle dudit Pappiau, ledit jardin joignant d’un cousté et d’un bout au pressoir et jardrin de masitre Jehan Lecains d’autre cousté aussi au jardrin dudit Pappiau et des hoirs feu Macé Dufay d’autre bout au chemyn tendant du puy de la grand rue dudit Sapveniers au prieuré de Saint Remy et tout ainsi que lesdites choses ont esté tenues possédées et exploitées tant par ledit Rousseau sadite espouse que autres prédecesseurs et les closiers et fermiers d’iceluy Rousseau, au fief et seigneurie dudit Sapvenières et tenues lesdites choses à 2 boisseaux d’avoyne et 3 deniers de cens rentes ou debvoirs pour tous debvoirs et charges quelconques payables par chacuns ans au jour et terme Notre Dame Angevine
et en récompense et contreschange desdites choses susdites ledit Pappiau a baillé quicté ceddé délaissé et transporté et encores baille quicte cèdde délaisse et transporte auxdits Rousseau et sadite espouse, lesquelz à ce présent ont prins et accepté prennent et acceptent pour eulx leurs hoirs etc ung demy quatrier de vigne sis et situé au cloux de vigne appellé les Fougeretz ledit demy quartier de vigne vingtquatriesme appellé la Bataille joignant d’un cousté aux vignes Jacques Favery d’autre cousté au chemyn tendant des moullins cavier Legay au Vignerets d’un bout aux terres du sieur de Varennes Tillon et d’autre à la vigne des hoirs deffunts Michel Dolleux et tout ainsi que ledit demy quartier de vigne a esté par davant acquis par ledit Pappiau de deffunt Jehan Pochin en son vivant demeurant à Sainct Georges et comme iceluy Pappiau l’a exploité possédé au fief et seigneurie dudit sieur de Varennes Tillon et tenu d’icelle avecques deux autres quartiers et demy de vigne à 2 solz 11 deniers par chacun an au jour et terme d’Angevyne pour tous debvoirs et charges quelconques

Savennières, château de Varenne, collection particulière, reproduction interdite
Savennières, château de Varenne, collection particulière, reproduction interdite

transportant etc auxquelles choses dessus dites eschange et contreschange et tout ce que dessus est dit tenir, lesdites choses baillées et transportées de l’une partie à l’autres en eschange et contreschange garantir etc obligent lesdite sparties respectivement l’un vers l’autre chacun d’eux seul et pour le tout sans division de personne ne de biens leurs hoirs etc renonczant etc foy jugement condemnation
fait et passé audit bourg de Sapvennières ès présence de honnestes personnes Pierre Duvau et Pierre Le Maczon demeurant scavoir ledit Lemaczon au bourg dudit Sainct Georges ledit Duvay audit bourg de Sapvenières

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Vente de vignes, Rablay, 1557

Voici encore mon ancêtre René Boucault, mais cette fois au lieu d’être châtelain de la Cour-de-Pierre en Rochefort, il est châtelain de Saint-Lambert-du-Lattay.

    Voir mon étude de la famille BOUCAULT

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici la retranscription de l’acte : Le juillet 1557 en la court du roy nostre sire Angers endroit par davant nous (Rabeau notaire royal Angers) personnellement estably honorable homme Me Pierre Delepinière licencié ès loix demeurant en ceste ville d’Angers soubzmettant confesse avoir vendu quitté ceddé delaissé et transporté et encores vend quite cèdde délaisse et transporte dès à présent
à honorable homme maistre René Boucault chastelain de Saint Lambert du Latay présent stipulant et acceptant pour luy ses hoirs

4 quartiers de vigne ou environ en ung tenant situez au cloux des Esnaudières paroisse de Rablay joignant d’un cousté aux vignes de noble personne Claude de Boys Péan d’autre cousté la vigne Jehan Pierre abouté d’un bout le chemyn tendant de Saint Lambert à Rablay et d’autre bout le boys Jehan Chaillou et tout ainsi que lesdits 4 quartiers se poursuivent et comportent et que ledit vendeur les a précédament acquis dudit de Boyspéan et de noble homme Jehan de Blavou Sr de la Chauvelière et de chacun d’eulx seul et pour le tout avecques renonciation …

et est faite cette présente vendition pour le prix et somme de 100 livres tz que ledit acheteur a promys doibt e est tenu payer et bailler audit vendeur ses hoirs dedans le jour et feste de Toussaintz prochainement venant,
aussy a ledit vendeur céddé et transporté audit achepteur acceptant pour luy ses hoirs tous les fruitz qui luy peuvent estre deubz et eschus desdites choses de tout le temps passé jusques à huy avecques tous les droictz et actions qu’il a et peult avoir pour raison desdits fruits …

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Vente de vigne à Feneu par la dame de Montriou, 1661

Mathurin Rouger est ici dit fermier de Montriou, et c’est assez étonnant car il ne sait signer. Mais le terme Montriou peut aussi bien valoir pour la seigneurie et son château, que pour une métairie du même nom, comme nous allons le découvrir ci-dessous, extrait du Dict. du Maine-et-Loire, de C. Port, 1876 :

Montriou : château, commune de Feneu. Mons Riol 1052-1082 (2e cartulaire St Serge, p.124) – Mons Riulfi 1082-1094 (Ibid., p.115) – Mons Rionis 1082-1094 (Ib., p.132) – Morioux (Etat-Civil) – Ancien fief et seigneurie, relevant de la Roche-Joulain, dont est sieur Jamet de Beauvau 1405, – Jean Rabault, chevalier, mari de Charlotte de Beauvau, 1484, qui le 21 septembre y fondent au manoir la chapelle, alors récemment construite, « en l’honneur de Dieu, de la benoiste Vierge Marie et des Saints et Saintes du Paradis, en espécial des sainctes amyes de Dieu, les troys Maries » (G442) – Mathurin de Pincé, 1540, Jean de Brie, mari d’Etiennette de Pincé, 1552 ; – Emmanuel Brahier 1595, qui vend le 27 février à Robert Constantin, – Gabriel Constantin de Varennes en 1663, qui vend à Hercules de Launay, mari de Suzanne Leroux. Acquise peu après par demoisselle Renée Thyreau, la terre passe, par accord concly le 15 juillet 1692 entre ses nombreux héritiers, ) demoiselle Jeanne Levenier, qui fut interdite le 20 mars 1693, puis à Pierre-Gabriel Guérin, mari de Françoise Levenier. Pierre Guérin, bourgeois d’Angers, et son fils Charles la revendirent le 14 mars 1749, sous réserve d’usufruit, à leur héritier présomptif, Michel Mauvif de la Plante, mari de Renée Maugars. En dépendaient à cette date, outre l’enclos du domaine,les métairies de Montriou, Beauvais, Salvert, la closerie du Grand-Monterbault, de la Censie, du Grand-Badouelle, des vignes, des taillie. – Le tout appartient en 1770 à Pierre René Hilaire Toublanc, écuyer, conseiller en la Chambre des Comptes de Nantes, mari de Claude Renée Mauvif, dont la fille Renée épousé à Angers le 24 septembre 1781, René Pierre Cassin écuyer, trésorier des finances à Tours ; et leur héritier y réside encore.
Le manoir du XVIe siècle s’élève tout fraîchement restauré, sur le bord de la Suine, au milieu des ombrages, précédé autrefois d’un haut portail avec douves et double tourelle, qui a été abattu il y a une trentaine d’années – La place était assez forte pour qu’en 1589 les ligueurs y vinssent prendre demeure et y installer des défenses que les habitants se hâtèrent de détruite à leur sortie. Une garnison y revint pourtant en 1592. – Aujourd’hui le logis aperdu ses douves, son portail, sa cour d’enceinte et, sen se dégageant, s’est transformé par des additions nouvelles, dans le style de la construction primitive (architecte Heulin), sauf les baies qui ont gardé l’aspect moderne, l’intérieur est peuplé de curieuses toiles, pastels, paysages, portraits de famille.
La chapelle, longtemps délaissée en grange, attenait à l’habitation, reliée en équerre par un petit corps de logis, qui est supprimé. Au dessus de la petite porte domine une belle croix de pierre découpée en feuillage frisé. L’autel a été déplacé et le fond de l’oeuvre découpé en une large fenêtre flamboyante à triple meneaux trilobés, avec vitraux où ont été réunis les débris de la verrière antique, aux armoiries notamment de Meaulne et de Maillé. Mais les fresques où figuraient un remarquable portement de croix avec de longues légendres en vers, ont disparu. – Un des trois jours des Rogations, le prêtre devait y conduire la procession de Feneu, faire avec elle trois fois le tour du puits et dire la messe dans une chapelle. Le seigneur à son tour, après la messe, était tenu de faire servir à boire, en même temps que l’assistance s’écriait par trois fois Beauvau, Beauvau, Beauvau, en souvenir de la dame fondatrice du repas qui se prenait sur l’herbe « et tant comme ils seront, trois pucelles de la compaignie danceront et diront trois chansons ». – « Le 2 juillet 1781, écrit dans son registre le curé Peton, … il y a eu plus de pain et de vin qu’on en a pu manger et boire ; mais il faut se souvenir, qu’il est dû 7 boisseaux de blé, réduits en pain, et 40 pintes de vin pour les paroissiens et 3 pour le clergé. »
Berthe a conservé un dessin du château et de la chapelle avant leur restauration. Mss. 896, tII, f°55. Une lithographie en a aussi été donnée (Angers, 1864, in-8°, Barassé)

Feneu, château de Montriou, collection personelle, reproduction interdite
Feneu, château de Montriou, collection personelle, reproduction interdite

Revenons sur le fermier de Montriou, qui ne sait pas signer.

    Sait-il signer, oui ou non . En effet, parfois, surtout dans les registres paroissiaux, la plume courait un peu vite pour écrire la phrase qui ne sait signer. Et une première réponse serait qu’il sait bel et bien signer mais que le notaire a été trop vite à écrire. Enfin ceci reste une hypothèse.

    S’il ne sait pas signer, je le vois mal gérant la seigneurie de Montriou, et je dirais dans le même sens, que normalement le notaire aurait écrit fermier de la terre et seigneurie de Montriou, et j’en conclue, pour le moment, faute de mieux, qu’il est fermier de la métairie de Montriou. Ceci reste bien entendu à recouper avec d’éventuelles trouvailles sur ce personnage.

    Voir ma page sur le métier de fermier, car le terme est un faux ami.

Mais, s’il est fermier de la métairie de Montriou, ceci signifie qu’en Anjou, on pratiquait les 2 formes de bail pour l’exploitant direct :

    le bail à moitié, c’est à dire partage des fruits
    le bail à ferme, c’est à dire à prix ferme, c’est à dire à loyer

Et s’il sagissait d’un fermier de la terre et seigneurie de Montriou, il s’agirait d’un intendant, que je vois bien mal ne sachant pas écrire. Certes, il lui fallait surtout compter, mais comment tenir ses comptes avec une telle terre si on ne sait pas les noter ? C’est la raison pour laquelle j’ai exclu l’hypothèse du fermier de la terre de Montriou. Ce serait en tous cas la première fois que je vois un tel cas, peu probable…

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E97 – Voici la retranscription intégrale : Le mardy 4 octobre 1661 après midy, par devant nous Jacques Goujon notaire de la chastelenie du Plessis Bouré a esté présente personnellement establie et deument soubzmise damoiselle Françoise Lecommandeur dame de Monriou demeurante en ce bourg d’Escuillé laquelle a vendu quitté ceddé et transporté et par ces présentes vend quitte cedde délaisse et transporte et promet garantir de tous troubles hypothèques et empeschements quelconques et en faire cesser les causes à honneste homme Mathurin Rouger fermier de Monriou et y demeurant paroisse de Feneu qui a acquis pour luy ses hoirs et ayant cause scavoir est un morceau de vigne situé au clos de vigne de Fassé contenant 3 quartiers et demy de vigne ou environ joignant d’un costé la vigne dépendant de Vinieu d’autre costé la vigne de Jullien Barré et la vigne dudit acquéreur voisin par son endroit abuté d’un bout la vigne de (blanc) Boureau demeurant à Chanteussé un fossé entre deux, et la vigne de Jacques Marchais, d’autre bout la vigne de Renée Corbin veufve de deffunt André Collas et tout ainsi que lesdites choses se poursuivent et comportent et qu’elles apartenoient à ladite venderesse à tiltre successif de ses déffuntz père et mère sans d’icelles choses faire aucune réserve, à tenir par ledit acquéreur lesdites choses du fief et seigneurie du Plessis Bourré pour l’aplacement dudit Escuillé soubz les cens rentes et debvoirs anciens et accoustumés que les parties par nous enquis suivant l’ordonnaice royal n’ont peu déclarer
lesquels cens rentes et debvoirs l’acquéreur payera à l’advenir quitte du passé jusques à ce jour

transportant et est faite la présente vendition cession délais et transport faite pour et moyennant la somme de unze vingt dix livres y compris la vendange provenue esdite icelle présente année que ledit acquéreur a prinse et eue,

    soit 230 livres vendange comprise, pour une superficie de 3,5 quartiers, faisant en Anjou 3,5 x 24,31 ares, soit 85 ares. Cette somme est élevée, et effectivement, c’est donc la vendange elle-même qui la compose, faisant sans doute 50 à 75 % des 230 livres !

laquelle somme d’unze vingtz dix livres ledit acquéreur pour ce deuement estably et soubzmis a promis et s’est obligé payer et bailler à ladite acqueresse (erreur, elle est venderesse) dans le premier jour de janvier prochainement venant sans aucun intérests jusqu’audit temps, passé lequel temps en payera intérêts à raison du dernier vingt, sans que la stipulation d’interest empesche l’action du sort principal ledit terme escheu, au payement d’icelle somme ci-dessus demeurent lesdits choses spécialement affectées et hypothéquées par privilège spécial ensemble les autres biens dudit acquéreur auquel contrat promesse obligation et ce que dessus est dit tenir sans pouvoir contrevenir obligent lesdites parties eux leurs hoirs et leurs biens mesmes ledit Rouger comme dit est a peine renonçant etc dommage etc
fait au bourg dudit Escuillé maison de ladite venderesse en présence de Me Sébastien Leroyer prêtre vicaire de ceste paroisse et Louis Poulain escuier esr de la Volterie demeurant en ceste paroisse tesmoings
ledit Rouger a dit ne scavoir signer
en vin de marché la somme de 100 sols y comprins 60 sols donnés par ledit acquéreur à ladite venderesse

Le château de Montriou reçoit de nos jours, voyez son site. La chambre d’hôte est nettement plus abordable qu’à Brissac, et en outre il a des jardins magnifiques, avec des animations tout au long de l’année !

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