François de Fondettes amortit une rente en cédant une closerie de ses feux parents René de Fondettes et Jacquette de Blavou, Angers 1528

et Jacquette de Blavou est bien ortohgraphiée BLAVOU

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 25 avril 1528 en notre cour royale Angers (Jean Huot notaire Angers) personnellement establiz honorable homme et saige Me François de Fondettes licencié ès loix sieur de la Verrerye d’une part, et honneste personne sire Jehan Mireleau marchand apothicaire demeurant à Angers d’autre part, soubzmectant lesdites l’une vers l’autre etc confessent avoir aujourd’huy fait et encores font entre eulx les echanges contreschanges et permutations tels et en la manière qui s’ensuit,
scavoir est que ledit Me François de Fondettes a baillé et baille par ces présentes en eschange audit Mireleau qui a prins et accepté pour luy ses hoirs etc une clouserye sise et située en la paroisse de St Michel du Tertre de ceste ville d’Angers vulgairement nommée Pigeon qui autrefois fut à honneste femme Jacquette de Blavou veufve de feu honorable homme et saige Me René de Fondettes, composée icelle clouserye d’une petite maison jardrin et d’un journau de terre labourable ou environ tout en ung tenant avecques les foussés hayes et cloustures et autres appartenances et dépendances quelconques tout ainsi qu’elle se poursuyt et comporte sans aucune chose y retenir ne réserver, joignant d’un cousté au grant chemin pavé tendant d’Angers aux Bauchetz et d’autre cousté aux terres de la clouserye de Jesauley aboutant d’un bout à une ruette tendant dudit grant chemyn à la clouserye de la Chesnaye appartenant aux religieux prieur et couvent de saint Jehan l’évangéliste d’Angers et d’autre bout tout ainsi que lesdits feu Me René de Fondettes et Jacquette de Blavou et autres de par eulx ont tenu et exploité ladite clouserye par cy davant
tenue ladite clouserye des fyefs des seigneurs dont elle est subjecte aux debvoirs anciens et accoustumés non excédant la somme de 34 sols pour toutes charges et debvoirs quelconques
et en récompense permutation et contreschange desdites choses ledit Mireleau a baillé et baille par ces présentes audit Me François de Fondettes qui a prins et accepté pour luy ses hoirs etc la somme de 8 livres tz d’annuelle et perpétuelle rente que ledit Mireleau ses hoirs avoit droit d’avoir et prendre par chacun an par hypothècque universel o pouvoir d’en faire assiette sur tous et chacuns les biens meubles et héritages dudit Me François de Fondettes à 4 termes en l’an par esgalles porcions que ledit de Fondettes avoir vendus à Me François Chacebeuf, lequel en avoit fait transport audit Mireleau, comme appert par la vendition et transport d’icelle dite rente passée à Angers par moy notaire cy dessoubz signé,
transportant etc et est fait ce présent eschange et contreschange par l’une des parties à l’autre pour ce que très bien leur a pleu et plaist
auxquelles eschanges contreschanges permutation et tout ce que dessus est dit tenir etc et lesdites choses ainsi eschangées et contreschangées comme dit est garantir etc et aux dommages l’un de l’autre amendes etc obligent lesdites parties l’une vers l’autre etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc
présents à ce honneste et saige Me François Chacebeuf, discrete personne Me Jehan Lechat prêtre et André Blanchet aussi prêtre tesmoings
fait et donné au Portal St Michel d’Angers les jour et an susdits

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Jean Gallisson et Jeanne de Blavou son épouse vendent une rente à Jacques Boivin, Saumur 1529

cet acte est écrit GALICHON en marge sur l’original, sans que l’on puisse dire si cette mention en marge est contemporaine de l’acte. En effet, je me suis aperçue que beaucoup de mentions en marge, aussi bien chez les notaires que dans les registres paroissiaux, sont ultérieures.
L’acte lui-même, ainsi que la signature, attestent GALLICZON qui est GALLISSON

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 27 janvier 1528 (avant Pâques, donc le 27 janvier 1529 n.s.) en la cour royale à Angers endroit par devant nous (Cousturier notaire) personnellement estably honneste homme Me Jehan Galiczon bachelier ès loix sieur d’Azé et de la Lande soubzmectant confesse avoir vendu et octroyé et encores vend
à honneste homme et saige Me Jacques Boyvin licencié ès loix qui a achacté pour luy et Françoise Amelin son espouse telle part et portion noms raisons et actions qu’il a et peult avoir au nombre de sepmances boisseaux de blé de rente sur les détenteurs et teneurs ou biens tenans de feu Jehan Debonnaire par raison de certaines choses héritaulx situés en la paroisse d’Asbonne près Saumur que aussi deux hommées de pré situées en la prée de Vievy sur l’Authion
des successions de deffuncte Ollive Duchasteau sa mère par partaige fait avecques ses cohéritiers que aussi comme héritier par répudiation de ladite Duchasteau de feu messire Anceau Raigneau en son vivant docteur ès droits régent en l’université d’Angers que autrement soit en principal que arrérages sans riens en retenir ne réserver
transporté etc et est faite ceste présente vendition pour le prix et somme de 35 livres que ledit achacteur promet payer audit vendeur dedans la Pentecouste prochainement venant
et promet ledit vendeur faire ratiffier ces présenes à Jehanne de Blavou son espouse dedans ledit terme de la Pentecouste à la peine de 10 livres tz de peine commise à appliquer

à laquelle vendition et tout ce que dessus est dit tenir etc sans aucun garantaige par ledit vendeur fors de son fait seulement etc oblige etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc
présents à ce Jehan Carré licencié ès loix et Jehan Bertran seigneur de Bennesière ?? tesmoings

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Il a y a preuves et fausses preuves : les vraies sources et les sources erronnées

Toutes les sources ne sont pas crédibles car certaines manquent de fiabilité. Le but de ce billet est de vous rappeler que certaines sources peuvent être entachées d’erreurs.

  • Les originaux
  • Même les originaux peuvent parfois comporter des erreurs, soit pas distraction, rare mais toujours possible, du notaire, soit par falsification du registre etc… J’ai plusieurs pages dédiées à ce que je sais sur ce point.

    Mais, outre les originaux, les Archives gardent aussi des documents qui sont des copies, des études d’originaux plus ou moins sérieuses etc… qu’il convient de distinguer des originaux.

  • Les copies signées du notaire qui a passé l’acte
  • Les copies signées du notaire qui a passé l’acte, c’est à dire celles qui sont délivrées immédiatement après l’acte aux parties prenantes de l’acte pour leur servir de justificatifs, ont le plus de chances d’être fiables, même si on ne peut exclure une faute, rare, d’inattention lors de la copie. Ainsi en est-il des titres de famille, conservés aux Archives Départementales dans la série E, qui sont des justicatifs, mais la plupart du temps délivrés immédiatement le jour de l’acte et signés du notaire qui a passé l’acte, et je considère ces copies comme presque fiables à plus de 99 %

    Mais hélas, dans la série E, on trouve aussi dans ces séries d’autres types de documents, qui je vais tenter de vous expliquer ci-dessous

  • Les copies immédiates par un tiers
  • Tels les documents de l’insinuation, en série 1B
    En effet, lorsque la copie immédiate faite par le notaire lui-même, ou son clerc d’ailleurs, arrivait au greffe d’Angers, le greffier lui-même avait déjà une difficulté de lecture, en particulier au niveau des noms propres.
    J’atteste ici, pour avoir beaucoup pratiquée cette série 1B des insinuations en Anjou qu’elle n’est pas toujours fiable et que je sais même pas si je dois lui attribuer 99 %, et j’aurais plutôt tendance à lui attribuer un peu moins.

    C’est dire toute la difficulté de la lecture d’un acte par un tiers, même à une époque immédiate, car l’insinuation était faite quelques jours ou quelques semaines après l’original, mais les notaires de l’époque que je vous étudie sur mon blog, qui est 16ème et début 17ème siècles, avaient une écriture parfois plus que difficile et personnelle. Je connais moins les périodes qui suivent, mais je ne suis pas certaine que ce soit plus fiable.

  • Les copies ultérieures
  • Pour comprendre l’existence des copies ultérieures, songez que parfois on a eu recours des décénnies, voire des siècles plus tard, à faire faire une copie de l’original, souvent pour régler un différend et trouver l’origine d’un bien ou une succession etc… et on a donc alors fait faire une copie. Hélas, trois fois hélas, des décennies après l’acte, la plupart des clercs des notaires, qui étaient les copistes, ne maîtrisaient pas l’écriture de l’époque, enfin pas toujours.
    Parfois, dans les minutes originales des fonds des notaires aux Archives, on peut lire en marge « copie délivrée à UNTEL » s’agissant de ces copies tardives, et il s’agit souvent de petits-enfants ou arrière -petits-enfants.

  • Les notes ultérieures relatives aux sources originales
  • au nombre desquelles les notes des feudistes voire pseudo-feudistes etc… qui ont sévi fin 18ème et début 19ème siècle en particulier.
    Le plus souvent mandatés par une famille, donc agissant dans le sens attendu par la famille, et vous trouvez sur mon blog la preuve de ce que je viens d’écrire ici.
    Cette page de mon site s’intitule « vanité quand tu nous tiens ! »
    et vous y trouvez l’histoire du SOTTISIER de Thorodes, registre dans lequel il raconte avoir noté avec soin tout ce qu’on lui demandait de taire. Et bien entendu le gentil registre a promptement disparu à sa mort.

  • les généalogies anciennes pour prouver ses origines
  • Telles les filiations pour la Chambre des Comptes de Bretagne, conservées aux Archives Départementales de Nantes. Et même certains historiens s’y sont laissés piéger.
    Il est évident qu’une partie d’entre elles est truquée, car ces documents n’ont qu’un but : obtenir l’office, donc tous les moyens étaient bons pour établir n’importe qu’elle ascendance en cas de besoin.

    Telles aussi, et on l’oublie aussi parfois, les recherches de noblesse, et j’ai plusieurs familles que j’ai personnellement étudiées, dont une branche n’a pas hésité à se refaire une généalogie pour l’occasion. Donc, même dans ces dossiers, il peut exister des erreurs.

  • les brouillards, mémoires, et autres brouillons
  • Au fil des siècles les Archives ont été consultées et parfois certains on laissé leurs notes, lesquelles subsistent parfois auprès des sources originales.
    Je me souviens de ma première rencontre, brutale, avec le chartrier de la terre que la famille Saget, maître de forges, avait acquise. Saget avait aussitôt embauché un « pseudo-feudiste » car bien sûr il était incapable de lire lui-même le chartrier original, et ce gentil feudiste avait gentiement écrit en marge « ce qu’il avait compris ». Et le moins que je puisse attester ici, c’est qu’il comprenait peu !!!
    D’ailleurs, je vous prie de vous souvenir aux marges des registres paroissiaux, dont certaines sont assez riches en erreurs, même si la majorité est fiable.
    Bref, c’est ainsi qu’il existe des documents de seconde main, dont il convient de se méfier.

    exemple de source dont il convient de se méfier
    Le chartrier de la baronnie de Châteauneuf, conservé aux Archives Départementales du Maine-et-Loire sous les cotes E237 à 358 donne ainsi en cote E239 :
    « Débris et extraits d’aveux de la baronnie. – Brouillard de tables. – Baux à ferme de la baronnie, terres, fiefs et seigneurie de Châteauneuf. (Brouillard informes) »
    Ce qui précède entre crochets est l’exacte copie de l’inventaire publié en 1863.
    Sous cette cote on n’a donc pas de documents originaux, et voici l’une des pièces de cette cote.

    Ce brouillon de table a été fait sur le registre original du chartrier à une date que je situe au début du 19ème siècle environ.
    Sous la date 21 novembre 1556, vous voyez apparaître ROBERT DE BLAMON au lieu de ROBERT DE BLAVOU. Le personnage ayant dressé cette table n’a même pas mis le nombre de jambes correct, soit 2 et non 3, ce qui est déjà en soit une catastrophe ! et pour le N final, il ne savait manifestement pas lire la différence entre OU final et ON final, ce dernier ayant toujours la queue en bas.
    Plus loin, il recommence en juillet 1630, et comme il a cru déchiffrer DE BLAMON en 1556, il continue de plus belle !
    Plus loin FRANCOIS PICULUS devient je ne sais quoi.

    La preuve que ce document est assez récent, c’est qu’il prend aussi en compte l’année 1709

    Ce document, qui n’est pas un original, doit être pris avec beaucoup de circonspection, et le mieux est de s’en tenir aux originaux qu’il prétend avoir regardé, si toutefois ils existent encore, mais compte-tenu du volume important de ce chartrier, que par ailleurs je n’ai pas étudié et ne connais pas, je suppose qu’il existe ailleurs des éléments originaux qui contrediraient ce brouillon classé en E239 d’ailleurs comme tel.

    Je renvois mes lecteurs à mon billet concernant le patronyme DE BLAVOU

    Et vous connaissez certainement vous aussi d’autres sources qui peuvent piéger par manque de fiabilité, alors n’hésitez pas à venir ici raconter ce qui vous est arrivé.
    d’avance merci
    Odile

    Jean de Blavou et Ysabeau Breslay ont laissé 7 enfants mais aussi une dette passive, Angers 1519

    enfin, entre autres biens, car dans les successions autrefois ont héritaient des dettes actives et des dettes passives, c’est à dire des revenus à encaisser mais aussi des rentes à payer.
    Ici, la rente avait été divisée en 7 et l’un des héritiers, Bertrand de Blavou, s’acquite à tempérament.

    Cet acte ortohgraphie, tout comme les autres concernant cette famille, BLAVOU, comme je vous l’avais signalé ici.

    J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

    Le 30 mai 1519 sachent tous présents et à venir (Cousturier notaire) comme il soit ainsi que feu honorable homme et saige maistre Jehan de Blavou en son vivant mary de Ysabeau Breslay eussent fait vendition et transport à feue Jehan Breslay en son sivant seigneur de la Chupinière de la somme de 80 livres de rente pour certaine somme de deniers, et seroient allés de vie à trespas ledit de Blavou et ladite Ysabeau Breslay son espouse délaissant 7 enfants et héritiers capables à leur succéder,
    pour la portion desquels estoit à chacun d’eulx la somme de 11 livres 8 sols 4 deniers,
    l’un desquels héritiers et pour une septiesme partie est maistre Bertran de Blavou,
    et aussi seroit décédé ledit Jehan Breslay sieur de la Chupinnière délaissant entre autres ses héritiers maistre Pierre Breslay, auquel comme héritier en partie de la portion de ladite rente en quoy ledit Me Bertran de Blavou luy seroit tenu esdites 11 livres 8 sols 4 deniers tz de rente faisant la septiesme partie desdites 80 lives tz de rente,
    pour ce est-il que en la cour royale Angers endroit par devant nous personnellement establys les dessus dits c’est à savoir ledit Me Pierre Breslay d’une part et ladite maistre Bertran de Blavou d’autre part,
    soubzmectant etc confessent avoir fait et par ces présentes font entre eulx les accords et parctions qui cy après s’ensuyvent c’est à savoir que ledit de Blavou est par ces présentes demouré e demeure quite vers ledit Me Pierre Breslay ses hoirs et autres cohéritiers dudit feu Jehan Brelay de ladite rente de 11 livres 8 sols 4 deniers tz et ce tant en principal que arréraiges sans ce qu’ils luy en puissent jamais faire question ne demande,
    et pour et en rescompence et assiette de ladite rente ledit de Blavou a baillé quicté ceddé délaissé et encores baille etc audit Me Pierre Breslay ses hoirs etc six septiers de froment de rente que iceluy Me Bertran de Blavou de tout temps et d’ancienneté et à cause desdites successions a droit d’avoir et prendre par chacun an sur le lieu domaine et appartenances de la Pinellière sis en la paroisse de Saint Hyllaire et Ysernays en la seigneurie de Maulécrier pour en jouyr etc
    et pour ce que lesdites 11 livres 8 sols 4 deniers de rente sont de plus grande valeur que lesdits 6 septiers de froment, ledit Me Bertran de Blavou a encores et pour compensation de l’outre plus baillé transporté quicté cédé créé et constitué et par ces présentes etc audit Me Pierre Breslay acceptant pour luy ses hoirs etc la somme de 100 sols tz de rente annuelle et perpétuelle que icleuy de Blavou a assise et assignée assiet et assigne sur tous et chascuns ses biens et choses o puissance de s’en faire faire assiette sur une pièce ou plusieurs et de proche en prochain payable chacun an au terme de Saint Jehan et Nouel par moitié commençant le premier paiement à la st Jehan prochainement venant
    o grace retenue de la pouvoir rémérer dedans 6 ans prochainement venant dedans lequel temps ledit Breslay le pourra contraindre de ce faire et le l’amortir pour la somme de 100 livres tz par toutes voies et manières ce que ledit de Blavou a promis et sera tenu faire à la peine de tous intérests
    auxquelles choses dessus tenir etc et lesdits 6 septiers de froment de rente garantir etc et ladite rente payer servir etc et icelle garantir etc et iceluy admortissement faire dedans ledit temps etc obligent lestites parties l’une vers l’autre chacun d’eux en tant que luy touche etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc
    présents à ce honnorable homme et saige Me François Pele licencié ès loix et Me Hervé Bault bachelier ès loix tesmoings

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    DE BLAVOU ou l’histoire d’une coquille allègrement recopiée de publications en publications : un U final pris pour un N

    Nous avons l’immense chance de nos jours de pouvoir accéder à de nombreux documents originaux, et lire les manuscrits de l’époque dans leur original. Il s’avère qu’autrefois certains auteurs n’ont pas eu ce bonheur et se sont parfois allègrement recopiés, traînant ainsi de publications en publications un N final au lieu d’un U pour la famille de BLAVOU

    • Lequel a copié l’autre ? Origine de la coquille

    L’origine de la coquille est clairement libellée dans l’ouvrage de Frédéric Saulnier, Le Parlement de Bretagne 1554-1790, tome 1 page 94
    Cet auteur, après avoir donné le conseiller Gabriel de Blavon, ajoute une note fort instructive :

    « Le nom du conseiller a été quelquefois écrit « Blavou », lui-même signait de telle façon qu’il est difficile de savoir quelle est la forme véritable ; nous avons adopté celle de la liste imprimée en 1754. Nous ne possédons d’ailleurs aucun renseignement sur les origines de cette famille qui devait être angevine. »

    liens vers mes pages DE BLAVOU

    Robert de Blavou transige avec l’un de ses frères, Jean, au sujet des partages, Chemillé 1520

    Guyonne de Blavou fait le réméré de la seigneurie du Breil, Freigné (49) 1572

    Contrat de mariage de Gabriel de Blavou et Renée Raoul : Angers 1574

    Gabriel de Blavou et Renée Raoul créent une obligation pour 1600 livres, Angers 1614

    • acte de décès de Gabriel de Blavou

    Saulnier précisait : « fils d’Alexandre de Blavon et Marie Le Lou, né vers 1542 et décédé probablement à Angers et a été inhumé en l’église Saint Jean Baptiste aliàs Saint Julien de cette ville le 3 décembre 1624 »
    Or voici l’acte, grâce aux Registres Paroissiaux en ligne sur le site des Archives Départementales du Maine et Loire :


    « Le mardy troisiesme jour de décembre sur les six heures du soir est décéde monsieur Me Gabriel de Blavou sieur de Launay cy davant conseiller du roy en son [voici un N final] parlement de Bretagne aagé de quatre vingt deux ans lequel a esté inhumé le vendredy sixièsme dudit mois jour de St Nicolas aux obsèques duquel ont esté toutes les plus grandes solemnitez qu’on [voici un second N final] a acoustumé de faire aux obsèques des grands, ses obsèques ont esté faites en l’église de céans par monsieur Millet archidiacre d’Outre Loire, Monsieur Amy et monsieur Briant chanoines de l’église d’Angers faisant le diacre et soubz, et son [voici un troisième N final] corps a esté mis au davant du cheur de l’église de céans au dessous de l’autel de St Hilaire à costé soubz la première des grandes tombes à venir du cheur au …eptuaire depuis la lampe dudit cheur »

    Il n’a pas l’ombre d’un doute, le U ne ressemble pas au N final, et j’ajouterais malicieusement que le prêtre qui a écrit l’acte est un contemporain et connaissant Gabriel de Blavou, son paroissien, et il est donc crédible en tous points dans son orthographe.

    Ainsi, une malheureuse coquille dans la liste imprimée en 1754 a entraîné une série d’erreurs…

    • les copieurs

    Saunier, dont nous venons de parler.

    Potier de Courcy, Nobiliaire de Bretagne, tome 1 page 93, reprend cette coquille et écrit BLAVON

    Denais, Armorial de l’Anjou, tome 1 page 189, reprend cette coquille et écrit BLAVON

    suivis par quelques généalogistes ayant publiés depuis, dont je vous fait grâce des noms, mais qui sont connus.

    • Tous n’ont pas recopiée la coquille

    J’ai pu très heureusement observer que beaucoup d’entre vous ne font plus l’erreur et écrivent BLAVOU.
    Alors un grand bravo à vous.

    Mais ceci dit j’ai encore des actes anciens sur cette famille qui illustreront encore plus largement cette graphie BLAVOU, y compris des signatures du début du 16ème siècle, donc patientez et je vous compléterai ce nom de famille.
    En outre Gabriel de Blavou, le conseiller, avait épousé Renée Raoul de la Guibourgère, et j’ai des actes la concernant à vous retranscrire, qui donnent distinctement BLAVOU pour époux.

    Donc à bientôt encore des BLAVOU à venir sur ce blog, avec tout plein de justificatifs.

    Les lieux BLAVOU dans l’Orne

    Il existe dans l’Orne plusieurs lieux géographiques, qui seraient tous issus de la forêt ancienne de Blavou qui existait au 9ème siècle :

    le chateau de Blavou 

    Saint-Jouin-de-Blavou

    Saint-Quentin-de-Blavou

     

     

    Jacques Lemotheux, fermier du Buron, face à un retrait de la terre du Buron, Cherré 1626

    Il existe plusieurs terres du Buron, et l’acte qui suit omet de préciser en quelle paroisse la terre dont Jacques Lemotheux est fermier.
    Je suppose que c’est qui est situé à Cherré, que Célestin Port, dans le Dictionnaire du Maine-et-Loire, donne à René de Blamon (sic) en 1630, qui n’est autre, bien entendu que René de Blavou.
    La terre qu’il gérait a manifestement changé de mains, et il tient tête pour faire ses comptes, car les montants sont importants, et manifestement l’offre qu’on lui faisait était inférieur au montant réel.

    J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

    Le 5 novembre 1626 après midy, en présence de nous René Serezin notaire royal à Angers et des tesmoings soubzsignés noble homme André Guyet sieur de Boismorin demeurant Angers paroisse st Pierre s’est transporté par devant et à la personne de Jacques Lemotheux marchand fermier de la terre fief et seigneurie du Buron trouvé en ceste ville auquel il a réellement offert la somme de 1 600 livres tz en espèces de pièces de 16 sols et autre monnaye au poids et prix de l’ordonnance qu’il est tenu de luy payer en l’acquict de René de Blavou escuyer sieur des Cheminées et damoiselle Marquise de la Fléchère son espouse

      j’ajoute la vue du passage surgraissé cy-dessus, car il donne bien le nom de René de Blavou sieur des Cheminées

    par l’acte du retrait par luy fait de ladite terre du Buron sur me François Picullus le Jeune qui l’avoyt acquise à la charge de dudit paiement protestant faulte que fera ledit Lemotheux de prendre et recepvoir ladite somme de toutes pertres et despens dommages et intérests
    lequel Lemotheux a fait response qu’il luy est deub la somme de 2 200 livres tz suivant et comme appert par le jugement donné entre ledit Guyet et lesdits sieur de damoiselle des Cheminées

      Je lis « des Cheminées, mais vous pouvez déchiffrer vous-même, et merci de nous faire part de vos lectures, car ce notaire est particulièrement hermétique dans ses noms propres parfois.

    au siège présidial de ceste ville le 9 juillet dernier offrant recepvoir tout ladite somme sinon faulte que fera ledit Guyet de la luy payer de demeurer en la jouissance de ladite terre suivant son bail et de toutes pertes despens dommages et intérests
    au surplus proteste de nullité des offres et déclarations dudit Guyet et qu’elles ne luy pourront nuire ne préjudicier
    et ledit Guyet a dict que par ledit retrait il n’est chargé de payer audit Lemotheux que ladite somme de 1 600 livres ainsi que ledit Picullus y estoit obligé par son contrat, que par ailleurs il luy doibt demeurer entre mains la somme de 1 800 livres tz pour en faire seulement rente au denier vingt auxdits sieur et damoiselle des Cheminées et toutefois par le moyen de la consignation qu’il auroit cy-devant et dès le 5 juin dernier faite entre nos mains de la somme de 625 livres tz faulte que luy héritiers de deffunt Nouel Leliepvre auroient faite de la recepvoir il ne luy resteroit entièrement toute ladite somme de 800 livres
    et partant puisque ledit Lemotheux ne se veult départir de la jouissance de son bail sans qu’il n’ait entièrement et actuellement esté payé de toute ladite somme de 2 200 livres tz proteste de retenir de nous ladite somme de 625 livres tz à l’effet du payement et remboursement d’iceluy Lemotheux et que par le moyen de l’accord qu’il a cy devant fait avec ledit Picullus par devant Goussault notaire soubz ceste cour le 7 septembre dernier les intérests ou rente qu’ils auroient convenu de ladite somme de 625 livres depuis la dite consignation sera aux cousts et despens desdits sieur de damoiselle des Cheminées
    et de fait ledit Guyet a retiré de nous pour les causes susdites ladite somme de 625 livers comme appert par contrat estant au pied de l’acte de la consignation laquelle somme avec la somme de 1 700 livres il a présentement payée et baillée audit Lemotheux fors 25 livres laquelle somme de 5 500 livres iceluy Lemotheux a eue prise et receue en présence et au vue de nous en espèces de pièces de 16 sols et autre monnaye au poids et prix de l’ordonnance et s’en est tenu contant et en a quicté et quicte ledit Guyet lequel luy a outre payé la somme de 229 livres 10 sols tz pour les bestiaulx qu’il luy a vendus et livrés sur ladite terre suivant l’escript privé d’entre ledit Lemotheux et Ma François Guyet du 3 de ce mois dont il s’est pareillement tenu content
    et a rendu audit Guyet l’estat du payement qu’il luy avoit fait en l’acquit desdits sieur et damoiselle (toujours le même patronyme) suivant et en conséquence de son bail à ferme et, acquit du fournissement estant au pied passé devant nous le 23 juin 1618 sans préjudice audit Huyet des réparations et papiers que ledit Lemotheux est tenu faire et bailler
    déclarant ledit sieur de Boismorin que lesdites sommes par luy comme dessus payée font partie des deniers par luy pris à rente du sieur de la Brasse Guyet
    fait Angers à notre tablier en présence de Me Jehan Granger et Noel Jacob praticiens demeurant à Angers tesmoings

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