Tables, marges… autant de sources d’erreurs dans l’état civil

En voici une qui cumule les erreurs.

Château-Gontier a le bonheur de posséder une table manuscrite des BMS. Elle donne le 22 août 1611 le B de Jean Jussé.

En fait de Jussé, ce sont des Juffé. Ceci n’est pas grave car la confusion est facile à faire entre SS et FF. Donc erreur pardonnée, d’autant plus que moi-même, après tant de lectures, j’avoue douter parfois avant de trancher.
Maintenant, voyons l’acte.

La marge donne Jehanne. Ainsi, la table a transformé Jehanne en Jean. Le transformisme n’est pas une nouveauté ! Quoique pour établir une généalogie et prendre ce B pour celui de votre arrière… grand-père, c’est amusant, voire inquiétant.
En final d’un mot, un N a toujours la queue en bas, pas en l’air ! Souvenez-vous en : Jehan a toujours la queue en bas ! Cette règle mnémotechnique ne doit pas être difficile à retenir, alors vous voici devenu un grand paléographe, en vous amusant. Félicitations.
Lisons maintenant l’acte lui-même correctement :
« Le XXe desdits moys et an a esté baptisée Marye fille de Mathurin Juffé et de Jehanne Foureau sa femme parain Mathurin Delanoé, maraine Jehanne Trochon. »
La personne qui a écrit en marge a pris le prénom de la mère ou celui de la marraine, et adieu Marie ! Ce type de confusion est fréquent dans les marges.
Voici comment Marie s’est trouvée grand-père d’une nombreuse descendance…
Et vous, avez-vous tout vérifié ? Si cela n’est pas fait, vous n’êtes sur de rien.