Le nom de famille : qui connaît celui d’Astérix ?

Personne, car chez les Gaulois, pas de nom de famille, encore moins héréditaire. Face à eux, les Romains débarquent avec 3 désignations chez les riches : prénom, nom de famille, surnom ; 2 pour les gens du peuple : prénom, surnom.

Puis arrivent les Germains, qui portent un nom unique, qui sera souvent adopté.

Après les Carolingiens, au 10e siècle, le surnom vient s’ajouter au nom individuel : Charles le Martel, Pépin le Bref, Charles le Chauve, Louis le Gros, ont amusé nos jeunes années d’historiens en herbe !

    Deux siècles plus tard, le surnom devient héréditaire, donc nom de famille.

En 1539, François 1er promulgue l’Ordonnance de Villers-Cotterets : obligation de tenir des registres d’état civil, comprenez de baptême, car ce sont les prêtres qui en sont chargés. Le Concile de Trente, en 1563, dans son chapitre De reformatione matrimonii, oblige les négligents à tenir ces registres, d’autant qu’il convient de traquer la consanguinité. En 1576, à Blois, Henri III par Ordonnance, ajoute la tenue des mariages et sépultures dans les registres.

Le nom de baptême est celui d’un saint, dont la liste est fixée par l’Eglise dans le Rituel. Voyez la liste du Rituel de Nantes en 1781. Il va devenir plus tard prénom lorsque le terme nom de baptême sera devenu gênant pour la laïcité et pour la liberté du choix.

Le surnom, ancêtre de notre nom de famille, est 1° d’origine (lieux, province…), 2° ancien nom de baptême, 3° métier, 4° sobriquet ; et les noms étrangers qui viennent en France.

Lorsqu’il enregistre un baptême, le prêtre est tenu d’inscrire : lieu, date, son nom, le nom de baptême de l’enfant, né (née) du légitime mariage de NN. et de NN. son épouse en marquant les noms, surnoms, qualité et condition, et profession du père et de la mère, de cette paroisse ou de de la paroisse de …, le parrain a été NN. et la marraine NN. mettant leurs noms, surnoms, qualité, paroisse, le père absent ou présent, qui ont déclaré ne savoir signer. (Rituel de Nantes, 1781).
On voit alors que le surnom est notre nom de famille actuel. On peut alors comprendre que pour les gens du voyage qui ne possédait pas de surnom, des prêtres aient écrit Egyptien, en tant que surnom. D’où la trouvaille d’Henri.

Le prénom, ex nom de baptême, est un terme moderne.
C’est le nom qui, chez les anciens Romains, précédait le nom de famille et qui distinguait chaque individu. César portait le prénom de Caïus. Le prénom de Cicéron était Marcus. Il se dit aujourd’hui du Nom ou des noms particuliers qu’on donne à un enfant à sa naissance, qui, dans les actes de l’état civil, précèdent le nom de famille et qui servent à distinguer les individus. On l’a prié de décliner ses nom et prénoms. Il y a erreur sur la personne : le nom est le même, mais pas le prénom. (Dictionnaire de L’Académie française, 8th Edition, 1932-5)

De nos jours, le nom est le mot ou l’ensemble de mots par lequel on désigne une personne, pour la distinguer de toutes les autres. Nom de personne. Nom de baptême, prénom donné lors du baptême (on dit aussi, familièrement, Petit nom). (Dictionnaire de l’Académie Française, actuel)
Et pour l’administration, c’est le nom de famille ex surnom et le prénom ex nom de baptême.

Je n’ai pu vous illustrer ce billet avec Astérix, car je n’en possède pas les droits, mais courrez le voir, c’est le moment… Regardez-le pour moi, je ne peux y aller : je suis hyperacousique et, comme beaucoup, exclue de cinéma.

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