Mathurin Hautebert, vivant sur le Pont de Pirmil, commande 120 futs à une femme à Angers, 1661

table des actes traitant du quartier Nantes St Jacques

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introduction

Je vous ai déjà longuement parlé de Pirmil, son pont, son quartier, qui furent autrefois dépendant de la paroisse de Saint-Sébastien-sur-Loire. C’était un quartier besogneux dans le genre artisanal dont beaucoup de tonneliers. J’étais donc loin de penser qu’il fallait aussi aller à Angers se procurer des tonneaux car je pensais sincèrement qu’il y avait assez de tonneliers au Sud de Nantes, dont mes Halbert au Loroux-Bottereau entre parenthèses. Bref, vous l’avez deviné, je viens vous mettre en ligne un achat de futs, c’est ainsi qu’on appelait autrefois les tonneaux ou barriques selon mon vocabulaire actuel. L’acte est encore plus extraordinaire, car c’est une femme qui vend les futs, certes elle est veuve et peut donc agir sans l’autorisation d’un mari, mais tout de même je ne crois pas qu’elle produise elle-même des futs, ou alors ce serait  les futs de ses enfants travaillant dans la fabrique de leur père ? Je crois que nous n’aurons pas l’indication réelle de celui ou ceux qui fabriquent les futs qu’elle vend. Mais ce Nantais qui vient à Angers lui acheter demeure dans l’endroit extraordinaire, que je possède même en vue dans ma salle de séjour, et que je vous mets donc immédiatement en vue, c’est le Pont de Pirmil. Certes la vue que je possède est plus tardive que l’acte qui suit, c’est à dire ma vue est des environs de 1900 alors que l’acte qui suit est de 1661, date à laquelle il y avait bien plus d’habitants sans doute sur le pont souvent reconstruit.

Mathurin Haudebert vivait sur le Pont de Pirmil en 1661 et manifestement il pratique le commerce puisqu’il va à Angers commander des futs, puisque ceux qui sont fabriqués au Sud de Nantes par tant de tonneliers n’y suffisent pas. Il est vrai qu’il part de Nantes tant de bateaux dont la boisson pour les marins est dans des futs aliàs tonneaux. Ils sont vendus par fourniture et ce terme était autrefois utilisé pour les ventes par 20 au lieu de la douzaine par 12. Et comme vous l’avez sans doute souvent entendu on vendait 13  à la douzaine, et bien pour les fournitures on vendait aussi un peu plus et ici il y aura 24 à la fourniture soit 24 au lieu de 20. Il ne verse rien à la commande, mais à la livraison, signe immense de confiance, mais comment cette femme récupérait-elle l’argent autrefois liquide, payé à Nantes, alors qu’elle demeure à Angers, et je n’ose penser qu’elle est à bord du bateau livreur !!! Mathurin Hautebert commande 5 fournitures donc 100 mais il sera livré de 120 futs comme je viens de vous l’expliquer. Ce n’est pas tien, d’autant que ce sont de grands tonneaux !!!

Ma retranscription de l’acte

cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – 
Le 22 décembre 1661 avant midy, par davant nous Claude Garnier notaire royal à Angers, fut présente establie et deument soubzmise honneste femme Perrine Dousseau veufve de deffunct honneste homme René Bergereau demeurante en cette ville paroisse st Maurice, laquelle a par ces présentes vendu à honorable homme Mathurin Hodebert marchand demeurant en la ville de Nantes sur le pond de Pilmy paroisse St Sébastien estant de présent en cette ville et à ce présent et acceptant, le nombre de 5 fournitures de fusts de pippes à 22 fusts pour 20 deslivrés … qu’elle promet luy livrer ou faire livrer sur l’un des ports de Nantes celuy de Pilmy scavoir la moictié desdits fusts dedans le jour et feste de my caresme prochaine et l’aultre moictié dedans un mois prochain après le jour de Pasques prochain, et en cas que ladite Douceau veuille livrer audit sieur Hodebert quelque partie desdits fusts plus tost que lesdits termes ledit Hodebert sera tenu en accepter la livraison ; et est faict le présent marché pour en payer et bailler par ledit Hodebert duement soubzmis à ladite Bergereau la somme de 50 livres par chacune desdites fournitures de fust à compter 22 à la fourniture comme dict est payables lors de chacune livraison desdits fusts, esquels tous payements il ne pourra y avoir plus de 30 livres en deniers, auquel marché tenir et garantir (f°2) tenir et garder garantir accomplir … obligent lesdits parties respectivemement leurs hoirs et leurs biens …
 

Julien Pellault, arquebusier à Angers, prête 80 livres, Angers 1594

table des actes sur les PELEAU/PELAULT

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introduction

je descends d’une famille Pelault, pour laquelle André East fut un admirable chercheur qui m’a beaucoup apporté. Comme il s’intéresse à tous les porteurs de ce patronyme et que j’ai encore des vues d’actes attestant ce patronyme, mais que je n’ai pas encore mises en ligne car je ne les rattachais pas aux miens, je vais les lui mettre en ligne. Voici un arquebusier à Angers, et les arquebusiers étaient rares.

Ma retranscription de l’acte

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – 

Le 22 août 1594 après midy, en la court royal d’Angers endroit (Goussault notaire) personnellement establys honnestes personnes sire Nouel Thouesnault marchant et Louise Foucquault sa femme de luy suffisamment aucthorisée par davant nous quand à ce demeurant audit Angers paroisse de Sainct Aignan soubzmettant eu et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division confessent debvoir et par ces présentes promectent rendre et payer dedans le jour et feste de Notre Dame Chandeleur prochainement venant à honneste homme Jullien Pellault marchand Me arquebusier demeurant audit Angers paroisse de Sainct Michel de la Palludz présent et acceptant la somme de 80 escuz sol à cause et pour raison de pur et loyal prest présentement fait par ledit Pellault auxdits establiz qui ont icelle somme en notre présence receue en 316 quarts d’escu de 15 sols pièce et 3 francs de 20 sols piecze bons et du poix de l’ordonnance royal dont ils et chacun d’eulx se sont tenus à comptans et en ont quicté etc, à laquelle somme de 80 escuz sol payer etc obligent lesdits establiz eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division, renonçant etc et par especial au bénéfice de division d’ordre discussion de priorité et postériorité et encores ladite Foucault au droit velleien à l’épitre divi adriani à l’autenticque si qua mulier et à tous autre droits faits et introduits en faveur des femmes que luy avons donnés à entendre estre tels que femmes ne se peuvent obliger ne intércéder pour aultrui mesmes pour le fait de leur mari sans avoir expressement renoncé auxdits droits autrement elles en pouroient estre relevées ce qu’elle a dit bien entendre foy jugement et condemnation etc fait et passé audit Angers en la maison desdits establiz présents maître Jean Tomasseau François Houssaye et Olivier Grimaudet praticiens demeurant audit Angers tesmoins

 

J’avais une belle image de la flamme olympique, pleine de sports et de pureté : je suis horrifiée par ce qu’elle est devenu !

Heureuse mercredi après-midi de suivre le Belem ! Je croyais que quelque chose d’une immense pureté arrivait : la flamme olympique et mieux encore le Belem était pour moi l’image de mon unique marin dans mes immenses recherches sur mes ascendants. Alors, mes yeux ne quittaient pas les voiles et la gracieuse silhouette de ce trois mats Nantais, car c’est de Nantes aussi que mon petit Georges Mounier s’embarqua comme mousse pour aller mourir au loin si jeune !

Heureusement qu’il existe la zappette, et j’ai donc pu supprimer de ma vue cette horrible image de l’arrivée de la flamme olympique à Marseille, une image de n’importe quoi sauf le sport, tête couverte et journalistes insistant sur un immense suspense. Cette tête cachée, couverte, puis ce geste de triomphe, abominable spectacle que ce geste, car porter la flamme est une dignité dont on a pas à se vanter par des gestes pareils ! Honte à ceux qui ont préparé ce spectace ! Je ne crois plus en la flamme olympique et c’est une immense blessure et je reste persuadée que nous sommes nombreux en France à être aussi choqués que je le suis …

Je vais m’abstenir de tous les spectacles à venir concernant les JO tant la médiocrité à Marseille m’a bouleversée !!! Mais, sportifs, rassurez vous, je tiens à vous voir, vous, et je serai là, dans mon fauteuil de vieille dame, à l’affut de tous vous exploits, de tous vos gestes, rien d’autre que le sport !

Renée Lebreton épouse Cadu ratiffie une cession de ses parts, Laval et Angers 1520

table des actes sur les CADU

  –  J’ai mis beaucoup d’actes notariés concernant un/une « CADU» et vous pouvez tous les trouver facilement grâce à l’indexation qui figure sous l’article précédée du signe # en cliquant alors sur le terme CADU  

introduction

J’ai publié sur ce blog cet acte le 18 janvier 2011, et je vous le remets ici pour vous souligner le métier de Jean Cadu, qui n’a pas toujours eu les mêmes charges. Ici il est bien dit juge royal ordinaire d’Anjou et de Laval ce qui signifie entre autres qu’il allait parfois à Laval et que c’est là qu’il a fait la connaissance de Renée Lebreton, qui était de Laval.

Je vous l’ai déjà trouvée vendant autre chose, toujours issue de ses parts de succession sur Laval, car manifestement elle réside à Angers. Vous trouverez cette vente sur ce blog en date du 11 novembre 2011 intitulé « Renée Lebreton, épouse de Jean Cadu, était de Laval, 1520 »
Ici, hélas, le notaire Huot, décidément très brouillon, et j’allais même dire, aussi brouillon que bon nombre de ses confrères, a laissé des blancs pour le nom du notaire ayant passé l’acte de vente qu’elle ratiffie, et même le lieu, ce qui a mon sens signifierait que l’acte a probablement été passé ailleurs qu’à Angers et pourquoi pas à Laval, où son époux se rendait probablement pour ses affaires, mais sans son épouse.
Ce que cet acte nous apprend c’est que l’acquéreur est de Laval, donc il s’agit bien encore de biens situés à Laval dont elle a hérité d’une partie.

Ma retranscription de l’acte

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – 

Le 4 mai 1520 en notre cour royale à Angers (Nicolas notaire Angers) en droit etc damoiselle Renée Lebreton femme et espouse de noble homme Jehan Cadu sieur de la Tousche Cadu juge royal ordinaire d’Anjou et de Laval et suffisamment autorisée par davant nous dudit Cadu quant à ce, soubzmectant confesse avoir aujourd’huy loué ratiffié confirme et approuvé et par ces présentes etc le contrat de vendition et alliénation du droit et portion qui à ladite damoiselle pouvoir appartenir au lieu de l’Esnaudière, fait par ledit Cadu tant en son nom que pour et au nom de ladite damoiselle
à vénérable et discret maistre Pierre Domyn chanoine de st Thugal de Laval le 21 novembre 1519 pour le prix de 29 livres passé par (blanc) notaire des contrats de (blanc) et auquel contrat ladite damoiselle a esté adjointe ainsi qu’elle a advoué et confessé par devant nous et a voulu et consenti veult et consent ladite damoiselle que ladite vendition porte son plein et entier effet en tous points et articles et a promis et promet de non jamays venir encontre
auxquelles choses dessus dites tenir et accomplir sans jamays faire ne venir encontre par applege et contraplege ne autrement en aucune manière et lesdites choses vendues garantir saulver délivrer et deffendre vers tous et contre tous de toutes circonstances empeschements etc oblige ladite damoiselle elle ses hoirs avecques tous et chacuns ses biens meubles et immeubles présents et advenir quels qu’ils soient renonçant etc par devant nous quant ad ce ladite damoiselle à toutes et chacunes les choses qui tant de droit et coustume pourroient estre à cest fait contraire et tout ce que dessus est dit tenir sans jamays venir encontre en aucune manière est tenue ladite damoiselle par la foy et serment de son corps sur ce prins en nos mains dont nous l’avons jugée et condemnée par le jugement et condemnation de notre dite cour à sa requeste
ce fut fait et donné audit lieu d’Angers en présence de vénérable et discret Me Bertran Boutier licencié en droit Jacques Boucau

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Guy d’Avaugour vend la terre de Rosé à Jean Cadu et Renée Lebreton, Avrillé 1520

table des actes sur les CADU

  –  J’ai mis beaucoup d’actes notariés concernant un/une « CADU» et vous pouvez tous les trouver facilement grâce à l’indexation qui figure sous l’article précédée du signe # en cliquant alors sur le terme CADU  

introduction

Je ne descends pas des CADU mais j’ai beaucoup pris d’actes concernant Jean Cadu car son nom ressemblait beaucoup à mon CADY et leurs signatures aussi, et je trouve ces patronymes très originaux. En outre, il a épousé une Lebreton lavalloise, et j’ai une ascendance Lebreton à Laval, mais plus modeste et après toutes mes recherches sans lien à ce jour.
La signature de Jean Cadu, quqe vous allez voir ci-dessous ressemble tellement à celle de mes Cady…
Jean Cadu a eu plusieurs charges selon la période dont celle de Maire d’Angers pour laquelle il est connu.
Guy d’Avaugour vend ici une terre et 3 métairies, ce qui est une vente importante, et il s’avère que c’est pour payer beaucoup de dettes, mais toutes ces dettes ne sont pas celle qu’il a faites lui-même puisque l’une des dettes est une dette de son grand père Berdrand Du Vau, qui n’avait eu qu’une fille Jeanne du Vau, la mère de Guy d’Avaugour. Donc Jeanne d’Avaugour avait hérité de tous les biens de son père et de ses dettes, et son fils Guy d’Avaugour vend ici un bien de son grand père du Vau, pour payer ses dettes et celle de ce grand père.
Autrefois, on héritait plus souvent des dettes que de nos jours, car de nos jours on peut plus souvent renoncer à la succession quand on sait qu’elle n’est que des dettes, ou même n’hériter que sous bénéfice d’inventaire. Cette méthode est souvent utilisée de nos jours.
La terre vendue est située à Avrillé, et porte aujourd’hui le nom de Rosé et autrefois Rozée.

Ma retranscription de l’acte

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121

Le 30 mars 1519 (Pâques est le 24 avril 1519 donc le 30 mars 1520 n.s. – Huot notaire Angers) en la court du seet estably aux contractz à Angers estably noble et puissant messire Guy d’Avaugour chevalier seigneur de Neufville des Loges et de Coulettes soubzmectant etc confesse avoir vendu et octroyé et encores vend et octroye des maintenant etc à noble homme maistre Jehan Cadu sieur de la Touchecadu conseiller du roy notre sire et juge royal ordinaire d’Anjou et à damoiselle Renée Lebreton son espouse qui ont achapté pour eulx leurs hoirs etc l’hostel terre et seigneurie de Rozée assis en la paroisse d’Avrillé et ses environs, composé de maison jardrins vergers granges chapelle collumbier trois mestaires c’est à savoir la mestairie Puchaine de ladite maison de Rouzée, la mestairie et terre du Chesne et la mestairie du Pré avecques les boys marmentaulx taillys saullayes chasteigneraye viviers prez pastures landes et autres appartenances comprins les prez assis en la paroisse de Cantene et tout ainsi que soulloit tenir posséder et joir et exploiter lesdites choses feu noble homme Bertran du Vau en son vivant seigneur des Loges et dudit lieu de Rouzée sans riens y retenir ne réserver en ce comprins tous les meubles et ustensilles de maison fourrages engrès des mestairies bestail et autres choses mobiliaires ou répputées pour meubles qui estoyent esdites maison et mestairies dudit lieu tant au temps du décès dudit feu du Vau que aussi ceulx qui y sont à présent soyent lesdits meubles linges lange vesselle (f°2) d’estain, d’airain, de cuivre, coffres, bestial gros et menu que autres meubles quelconques de quelque nature ou espèce qu’ils soyent avecques le chartel du bestial desdits lieux si aulcun est deu audit seigneur vendeur non compris en ce une lange de foin qui est en la court dudit lieu de Rouzée, ne aussi le blé estant es greniers dudit lieu, lesdites choses tenues des seigneurs des fiefs et aux devoirs anciens et acoustumés non excédens en tout la somme de 100 sols tournois pour tous devoirs charges et sans plus en faire, transportant etc avecques tous et chacuns les droiz etc pour en faire etc et a voulu et consenty ledit vendeur que ledit achapteur en sa présence ou absence et sans le y appeler puisse prandre et appréhender possession réelle desdites choses au tiltre et moyen de ceste présente vendition, pour le prix de laquelle vendition lesdits achapteurs ont quicté et quictent ledit vendeur de la somme de 800 livres tournois en laquelle il leur estoit tenu à cause de pur et loyal prest par eulx à luy faict le 17 janvier dernier passé en 178 escuz solleil et 157 livres 5 soulz en autres espèces d’or et le surplus en monnoye de dizains et douzains revenant le tout à la somme de 800 livres tournois comme lesdits acchapteurs ont ce jourd’huy par devant nous fait apparoir (f°3) par cédule laquelle ledit d »Avaugour a congneu et confessé par devantnous estre signée de son seing manuel, aussi ont lesdits achapteurs quicté et quictent ledit vendeur d’autre pareille somme de 800 livres tournois en laquelle ledit vendeur leur estoit tenu aussi à cause de prest par eulx à luy faict par devant nous ce jourd’huy par avant ce ainsi qu’il apparoissoit par cédulle de cedit jour, laquelle ledit de Vaugour a confessé estre signée de luy et lesquelles deux cédulles montant chacune 800 livres tournois comme dit est lesdits achapteurs ont rendues et baillées audit vendeur comme duement solvées et acquictées moyennant ces présentes, aussi ont lesdits achapteurs baillé et payé content et au veu de nous audit vendeur la somme de 1 000 livres tz es espèces qui s’ensuivent c’est à savoir en 139 escuz solleul, 42 escuz couronne, 42 ducatz, 5 doubles ducatz 2 tyons, 3 philipins, 2 royaulx, ung franc … et le surplus en monnaye de douzains, et oultre ont promys et demeurent tenuz lesdits achapteurs admortir et extaindre vers les dean et chappitre de l’église d’Angiers dedans duy en 3 ans prochainement venant la somme de 18 escuz couronne de rente ypothécaire que ledit vendeur leur doit et est tenu payer comme héritier dudit feu maistre Bertran du Vau, aussi demeurent tenuz lesdits achapteurs admortir et extaindre dedans ledit temps vers les chanoines et chappitre de monsieur st Mainbeuf (f°4) d’Angiers la somme de 12 livres tournois de rente annuelle ypothécaire en laquelle leur est tenu ledit vendeur pendant ledit temps et jusques audit admortissement, sont et demeurent tenuz lesdits achapteurs payer et acquiter les arréraiges desdites rentes aux jours et termes qu’ils escherront vers lesdites églises d’Angers et de St Mainbeuf, et au moyen de ce que dit est ledit vendeur s’est tenu et tient à bien payé et content de tout ledit prix de ladite vendition et en a quicté et quicte lesdits achapteurs et tous autres, et a promys et promect ledit vendeur faire lier et obliger à ce présent dame Guyonne de Villeprouvée son espouse et icelluy luy faire avoir agréable et auxdits achapteurs en bailler lettres vallables dedans la Penthecouste prochainement venant à la peine de tous intérests, ces présentes néantmoins demourans en leur force et vertu, outre demeurent tenus lesdits achapteurs moyennant ces présentes acquiter ledit chevalier vendeur de la somme de 25 livres tz au terme de Pasques prochainement venant faisant partie de la somme de 50 livres tz en laquelle ledit chevalier est tenu vers Jehan Barre marchant demourant à Angers (f°5) et faire ledit admortissement de ladite rente lesdits achapteurs seront quictes d’iceluy faire dedans ledit temps de 3 ans pour la somme de 600 livres tz et en payant les arréraiges de ladite rente qui seront escheuz depuis le jour d’huy, auxquelles choses dessusdites tenir et acomplir, et aux dommaiges etc obligent lesdites parties l’une vers l’autre chacun en tant et pour tant que luy touche eulx leurs hoirs etc renonçant etc et par especial ladite damoyselle Renée Lebreton au droit velleyen etc elle sur ce de nous suffisamment advertie et de tout etc foy jugement condemnation etc présents ad ce honnorables hommes et saiges maistre Jacques de Montortier licencié en loix sieur de la Babinière Jehan Danjou aussi licencié en loix, Jehan Mocquet huissier de grans jours d’Anjou et Jehan Barre cordonnier tous demourans à Angers

 

 

Il a 70 ans, ma guerre d’Indochine

Oui, j’ai bien écrit « ma » guerre d’Indochine. Certes, je ne l’ai pas vécue en temps et en lieu, mais je viens vous conter comment elle est entrée dans ma vie.
Début des années 60, je commençais à travailler, mais au loin, faute de mieux. A l’époque 48 h/semaine, y compris le samedi matin, et pour revoir ma famille le train jusqu’à Paris, avec le changement de gare entre la gare de Lyon et Montparnasse, avec l’horrible changement de métro au Chatelet, et les interminables couloirs du métro de Montparnasse.
Donc, après la journée de travail et tout ce trajet, c’était une arrivée à Montparnasse vers 21 h pour le train de nuit qui partait vers 22 h et arrivait au Pouliguen à 6 h 30 le lendemain, là où ma famille m’attendait pour fêter les fiançailles d’une de me sœurs.
Le train d’époque, qui n’avait rien d’un TGV, avait des wagons à compartiments à 8 places et je n’avais aucune réservation. Après ma journée de travail, debout et assez prenante, mes nombreux trajets, j’arrive enfin à Montparnasse à 21 h et me précipite dans le train pour m’assoir et prendre enfin du repos. J’ouvre un compartiment et brusquement je suis happée par les épaules et la porte du compartiment se referme sur moi. Un homme jeune me jette face à lui le long de la fenêtre. J’entends « On m’a appris à tuer, je vais te tuer ! » tandis que mes yeux découvrent une sorte de couteau à lame à 3 faces, sur moi.
Et je vais entendre cela toute la nuit. Je ne serai libérée qu’à Saint-Nazaire, à 4 h 30 le lendemain matin. Car, par hasard, cette nuit là, personne n’a ouvert cette porte, pas même un contrôleur.
Arrivée dans ma famille, il n’était question que des fiançailles de ma soeur, et pas question de pigner, donc l’affaire resta inconnue de tous. J’ai cependant durant quelques décennies mis un couteau sur ma table de nuit et il était le garant de mon sommeil, car je n’ai jamais pris de somnifères et j’ai toujours bien dormi, si ce n’est que parfois, ceux qui dormaient dans la chambre voisine entendaient soudain un hurlement et effectivement je me réveillai en hurlant, mais sans aucun souvenir d’un quelconque rêve ou cauchemar, et je n’ai jamais rêvé dans ma vie, ou du moins je ne me souviens d’aucun rêve.
J’ai eu la chance exceptionnelle d’avoir 30 minutes d’entretien avec un autre ex militaire blessé psychiquement. Je travaillais aux Tréfileries du Havre à Montreuil-Belfroy, et un matin mon voisin de chambre, un Allemand qui venait parfois entretenir les machines, me rencontre et échange avec moi sur ses hurlements et les miens la nuit.   Jamais je n’oublierai cet extraordinaire échange avec un homme blessé par ce qu’il avait été contraint d’exécuter pendant la guerre.  Au passage je souligne ici que tous les Allemands n’étaient pas des tueurs volontaires, et ce témoignage que j’ai eu directement en est l’illustration. Je regrette seulement que la France ait tant tardé depuis des décennies à parler des blessures psychiques chez les militaires, tandis que les Américains parlèrent longuement dans les media de ces militaires blessés psychiquement au Vietman et parfois irrécupérables. Certes la France commence doucement à reconnaître l’existence de ces troubles.
Aujourd’hui, après avoir lu beaucoup d’ouvrages et de travaux de chercheurs sur les blessures psychiques, je comprends comment et pourquoi j’ai échappé cette nui là à plus grave.
Donc, à en croire tout ce que j’ai pu apprendre dans ces multiples ouvrages, j’ai eu, sans le savoir, le meilleur des réflexes, et je pense que cela était dû à mon éducation. Maman était restée seule avec ses 6 enfants, pas tous désirés, et elle aussi avait été psychiquement blessée. Je n’avais donc pas le droit de me plaindre. Alors, devant ce couteau et ces hurlements « je vais te tuer », j’ai eu, à ce que disent tous les psy, le meilleur réflexe. Au lieu de lui dire « calmez vous » etc… j’ai doucement offert à ce blessé psychique l’occasion de raconter sa blessure, et toute la nuit, je l’ai donc accompagné inconsciemment de ma part, racontant ce qu’il avait vécu, et je comprenais qu’il s’était engagé militaire et avait appris à tirer, mais qu’il n’avait jamais appris ni pris conscience qu’il vivrait le corps à corps au couteau, les yeux dans les yeux en pleine forêt, seul.
Aujourd’hui, en avril-mai 2024 nos média nous entraînent exceptionnellement dans l’histoire assez méconnue en France de la guerre d’Indochine. J’avoue seulement que je ne peux regarder à la télé ces documents, je ne le supporterai pas. J’ai dans mon coeur une guerre d’Indochine personnelle, à laquelle j’ai survécue, et qui me suffit.
Odile