Réméré de la Bodinière en Ecuillé, 1583

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici la retranscription de Pierre Grelier : Le lundy 9 mai 1583 après midy en la cour du roy notre sire à Angers et de monseigneur duc d’Anjou endroit par devant nous Mathurin Grudé notaire de ladite cour personnellement estably honorable homme François Roustille le jeune Sr de la Tabouestière et Perrine Lefebvre sa femme de sondit mary présentement par devant nous autorisée pour l’effet des présentes demeurant en la paroisse de saint Pierre de ceste ville d’Angers soumettant etc confessent etc avoir consenty et consentent que le lieu et appartenances de la Bodinière situé en la paroisse d’Escuillé à eulx baillé par honorable homme Me François Lefebvre Sr de Laubrière et Robine Bonvoisin père et mère de ladite Perrine Lefebvre et par le contrat de mariage desdits Roustillé et Perrine Lefebvre pour paiement de la somme de 3 000 livres faisant partie de la somme de 8 000 livres avec faculté de recousse de 5 ans qui finiront le 11 de ce mois, et ont lesdits Roustillé et sa femme renoncé et renoncent audit lieu au profit dudit Sr de Laubrière et sa femme présents et stipulants et acceptant moyennant que lesdits Sr et dame de Laubrière ont promis payer audit Roustille ladite comme de 3 000 livres évaluée à 1 000 écus scavoir la moitié dedans la Toussaint et le reste dedans le jour et feste de Saint Jehan Baptiste que l’on dira 1584 ce qui a esté stipulé et accepté par chacune desdites parties à laquell recousse obligation et tout ce que dessus tenir etc obligent etc fait et passé Angers maison dudit Lefebvre en présence de Me Jehan Gasnault et Jehan Adellé praticien en cour laye demeurant Angers tesmoings les jour et an susdits et nous a dit ladite Bonvoisin ne scavoir signer

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Une réponse sur “Réméré de la Bodinière en Ecuillé, 1583

  1. LES RANGEARDiERES.
    à St Barthélémy.
    – Une charmille abritant,en cette fin d’été,toute une population de petits cyclamens d’automne aux têtes blanches ou mauves,des massifs de vieux arbres entourant la clairière d’un jardin merveilleusement tenu,fleuri avec un art raffiné des accords de couleurs et des tons…et,au centre de tout cela,une vieille demeure aux grands toits pentus,solide,rassurante;un haut perron double,aux rampes envahies de plantes grimpantes,conduit directement à l’étage;c’est là une caractéristique des logis de maîtres de vignobles:le cellier occupe la partie basse et le maître,au premier,vit au-dessus de ses tonneaux:ils n’en seront que mieux gardés et ils bénéficient de plus de fraîcheur.Saint Barthélémy,autrefois,produisait un petit vin blanc sec très apprécié de nos aïeux.
    -Construite en deux parties qui se font suite,la maison date des XVIIe et XVIIIe siècle.Le grand corps de bâtiment,si l’on en croit une inscription de l’ancien cellier,aurait même été commencé de bâtir par un certain Pierre Le Sourd,le 8 octobre 1760.
    -De la première habitation,nulle trace.Et pourtant,dès 1353,est mentionné « un hébergement appelé la Renjardière ».Il devait,dans les siècles suivants,advenir à un riche bourgeois d’Angers,Colas Roustille,qui le relevait féodalement de la Marmittière.Il eut un fils,l’honorable François Roustille,marchand,qui,vers 1510,épousa Marie Bruère,fille d’un monnayeur de la Monnaie d’Angers.De là,huit enfants:Jeanne,mariée à H.Jean Ganches,marchand drapier,bedeau et suppôt de l’Université;Olivier et Pierre,reçus ouvriers de la Monnaie par privilège maternel;Marie épouse d’Adam Boueste;François,Catherine,femme de Mathurin Hellouin,suppôt de l’Université;Pierre,marchand;Etienne enfin,licencié en droit ,ouvrier de la Monnaie,procureur de la baronnie de Montjean.
    -C’est François,aussi sieur de la Boestière au Plessis-Grammoire,qui hérite des Rangeardières.Reçu lui aussi monnayer(mais cette fonction n’était guère qu’honorifique),il était maître apothicaire et fut reçu consul des marchands en 1551.De Jeanne Doublard,sa femme,il laissera François,marchand de blé,consul en 1588,ouvrier de la Monnaie en 1604 et qui avait épousé en 1570 Perrine Lefebvre de l’Aubrière,d’une vieille famille-au demeurant fort appauvrie-de la noblesse angevine.
    -Une soeur de cette Perrine,Mme de Marboeuf,donna à son mari quelque seulement…trente-deux enfants ! Mme Roustille se contenta de onze,et les Rangeardières passèrent à l’aînée,Renée, »tailleresse de la Monnaie d’Angers »,mariée en 1617 à François Blouin des Piquetières,avocat au Présidial.
    -Ce sont ses fils »nobles hommes Pierre et Michel Blouin »,qui vendront la propriété,en 1654,au notaire Louis Coeffé,lequel,à la mode du temps,prendra le nom de Coeffé des Rangeardières.La maison passera d’abord à sa fille Anne(1621-1695),épouse de Marin Pinard de la Suardière,puis à la fille de celle-ci Mme Cousin de la Briderais;par suite sans doute d’une vente entre cousins,elle adviendra ensuite à Robert-Nicolas Leroyer de Chantepie,fils de François et de Marie Coeffé.Sa veuve,Scholastique Boguais de la Boissière,et ses enfants alièneront le domaine en 1771 à ce Pierre Le Sourd,receveur de la capitation,qui, curieusement,posait déja en 1760 la première pierre du nouveau bâtiment.
    -De lui,la maison passera à un négociant du nom de Mabille,puis adviendra par adjudication,en 1807,à M.Paruy d’Emery,trésorier-payeur sous l’Empire et l’un des trois délégués du Maine-et-Loire au baptême du Roi de Rome en 1811.Mais ce haut fonctionnaire,quittant l’Anjou en 1819,vendra à l’imprimeur Louis Pavie,adjoint au maire d’Angers de 1826 à 1830.Homme de haute culture,lié d’amitié avec Béclard,Chevreul,David d’Angers,il réunissait chez lui son « Académie des Rangeardières »;Sainte Beuve,venu au mariage de son fils Victor,le 4 aoüt 1835,dédiera à celui-ci un sonnet,déclamé »dans le jardin,sous l’allée des tilleuls »
    Les fils de Louis Pavie,Victor et Théodore,furent eux-même des célébrités angevines.Quand,en 1878,Victor vendra les Rangeardières,pouvait-il faire un meilleur choix que celui de Mme Bricard,puisque celle-ci n’était autre que la belle-mère d’un jeune écrivain qui allait devenir le grand René Bazin ?
    -C’est aux Rangeardières que l’auteur de « La Terre qui meurt »,des « Oberlé »,etc;composera la plupart de ses romans,dans son cabinet de travail,à l’extrémité nord de la maison.Et n’est-ce pas une belle continuité que nous offre cette vénérable maison,qui,avant lui,avait connu les Pavie et leurs visiteurs illustres et dès le XVIe siècle Même ,ces bons marchands de blé,attachés eux aussi à la terre et qui mariaient leurs filles à des »Bedeaux et suppôts de l’Université »?
    (André Sarazin Manoirs et Gentilhommes d’Anjou.)

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