Marie Simonin, fille du rompu vif, mise en apprentissage par René Hiret son parrain, Angers 1613

Je poursuis les trouvailles toutes plus bouleversantes les unes que les autres, avec un autre aspect de René Hiret sieur de Malpère. On sait qu’il est le parrain de Marie Simon aliàs Simonin, soeur de mon (votre) Elisabeth, qui a 6 ans et demi de moins qu’elle et dont par ailleurs elle est marraine à l’âge de moins de 7 ans.
Le rôle d’un parrain est de s’occuper de son filleul si les parents viennent à manquer, et Dieu sait si dans ce cas ils manquent, car le père est décédé tragiquement !
Pourtant la justice pourvoyait d’un curateur les orphelins, et généralement cette fonction est précisée dans les actes lorqu’il intervient. Je pense ou plutôt je suppose que René Hiret était curateur, même si la mention ne figure pas dans l’acte ci-dessous.
Ma découverte de cet acte confirme mon hypothèqe, à savoir que les filles de Claude Simon mon (notre) rompu vif, furent élevées par René Hiret avec ses enfants, en effet il a vécu en 1609 la perte de son épouse (voir le testament de celle-ci hier sur ce blog), et il a vu Claude Simon rompu vif, alors qu’il est juge ! et à mon humble avis, en tant que juge, il a eu à juger Claude Simon, ou tout au moins il connaît solidement le dossier.
Je rapelle que pour élever ses enfants, René Hiret pris Agnès Cochois veuve avec un fils, pour s’occuper d’eux, mais il s’occupera si bien d’Agnès Cochois qu’il lui fera une fille ! La fameuse fille qui entrera au Carmel au lieu de s’occuper de son père sur ses vieux jours, et contre laquelle il vitupérera sans fin pour l’avoir abandonné ! Car René Hiret connut la dépendance, comme autrefois on la connaissait certes rarement, mais surement difficilement.

Marie SIMONIN aliàs SIMON °Chérancé 12 novembre 1599 « Le 12 novembre 1599 fut baptizé Marye fiille de Claude Symon et de damoiselle Marguerite Pelault Sr et dame de la Fosse demeurant au Chaste-lier fut parrain René Hyret et marraine Yzabel de Champaigné » Bécon-les-Granits 9 juin 1621 Yves MIRLEAU

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici la retranscription de l’acte : Le lundi 15 juillet 1613 après midy par devant nous René Serezin notaire royal à Angers feut présente et personnellement establie Renée Morin demeurante Angers paroisse Saint Maurille laquelle a promis monstrer et enseigner à sa possibilité
à Marye Symonin à ce présente son trafic et négosse de lingerie et cousturerye dont elle se mesle de présent
à cest effet tenir ladite Symonin en sa maison pendant le temps et espace de deux ans qui ont commencé le 1er de ce mois et finiront à pareil jour et ce pendant la nourrir et laver ainsi qu’il appartient
à la charge de ladite Symonin de servir ladite Morin en sondit trafic et négosse et en toutes autres choses licites et honnestes qui luy seront commandées sans pouvoir s’absenter dans l’express congé et acquiescement de ladite Morin
et a esté ce fait moyennant la somme de 45 livres tz sur laquelle somme noble homme René Hiret sieur de Malpère à ce présent a présentement payé et baillé à ladite Morin la somme de 22 livres 10 sols d’icelle somme et le reste montant pareille somme de 22 livres 10 sols ledit sieur de Malpère a promis et s’est obligé payer et bailler à ladite Morin dedans un an prochainement venant
et à ce tenir etc obligent respectivement etc foy jugement condemnation
fait et passé audit Angers à notre tabler présents Me Nicolas Jacob et Nicolas Chesneau praticiens demeurant à Angers tesmoins
ladite Morin a dit ne savoir signer

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4 réponses sur “Marie Simonin, fille du rompu vif, mise en apprentissage par René Hiret son parrain, Angers 1613

  1. Bravo et merci pour cette découverte.Les feudistes du passé en seraient tombé à la renverse..Mais les mentalités ont changé et dans notre XXIème siècle ou l’adaptabilité, l’indépendance des femmes et leur autonomie sont des maitres mots ,Marie aurait peut être eu droit aux médias « Je suis fille de nobles, mon père a été condamné à mort et je m’en suis sortie grâce à mon travail » Pour être plus sérieuse :je ne sais que penser de l’attitude de René Hiret :réelle affection, sens du devoir ,façon de se déculpabiliser d’avoir fait fortune en prêtant de l’argent à tous ces nobles désargentés pour les conséquences des guerres de la ligue? En tout cas ,elle a surement accompagné René Hiret au château de Landeronde pour y être lingère (je suppose)

      Note d’Odile :
      Je suppose que chaque enfant a été recueilli par un parrain ou marraine et non les grands parents, probablement totalement désargentés eux aussi.
      Et je suppose que chaque parrain ou marraine a rempli son devoir d’éducation du filleul avec plus ou moins de coeur.
      Demain un 3e acte, et on fera un autre petit bilan. A demain. Bonne journée.
  2. Comme à mon habitude, une question très simple : que signifie « sousturerye » et merci pour ce feuilleton !

      Note d’Odile :
      Merci d’attirer mon attention, car il s’agit d’une faute de frappe, et il s’agit bien de couturerie, ce que je m’empresse d’aller rectifier dans le texte ci-dessus.
      Encore merci et bonne journée
  3. Parlons « chiffons »
    Vu dans votre page sur Loiré ,un extrait retranscrit par vos soins du registre des baptêmes,
    je vous cite :

    « Enfin, l’un des actes reste un mystère, car on lit (ci-contre droite) : « Le 23e de novembre fut baptizé Pierre filz de ? porteurs de vieulx drappeaulx et de Jehanne Bodart sa femme parains Pierre Martin et (blanc) Brundeau maraine Louyze veufve de Pierre Landays »

    Drappeaulx : petits linges,chiffons de draps ou d’étoffes

    Cf André Joubert
    ttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5818969s/f11.image.r=simon.langFR

    p8
    Bon Dimanche.

  4. « Les drapeaux »
    Plus près de nous,l’émouvante description d’Agathe Tulipe,enfant trouvé.
    -Le quatre février 1831,sur les dix heures du matin,par devant nous Charles Chevallier, adjoint au maire de la ville de Beaufort,arrondissement de Baugé,département de Maine et Loire,faisant les fonctions d’officier de l’état civil.
    -Est comparue à la mairie Marie Loyson ?,femme de Louis Farineau ?,filassier,demeurant en cette ville,rue des Marais,laquelle nous a déclaré,que hier,sur les huit heures du soir,on avait frappé à sa porte,qu’elle s’était empressée de l’ouvrir,et n’avait trouvé autre personne qu’un enfant exposé,près de sa maison et recouvert de paille,tel qu’elle nous le présente,enmailloté dans un oreiller rempli de plumes d’oie,une brassière d’étoffe grise,un lange de même étoffe,deux drapeaux,une chemise de toile entourée de mousseline,un bonnet de soie violet,bordé d’une dentelle noire et un béguin de calicot,entouré d’une dentelle blanche.Après avoir développé l’enfant,nous avons reconnu,qu’il était de sexe féminin,qu’il paraissait naissant et n’avoir aucune marque sur le corps,ni sur les vêtements,qui puissent le faire reconnaître,de suite ,l’avons inscrit sous les prénom et nom de Agathe Tulipe,et avons ordonné qu’il soit remis à l’hospice de cette ville,pour être pourvu à sa nourriture et à son entretien.
    De tout ce,avons dressé acte en présence d’Urbain Brivain,tourneur en bois,agé de quarante et un an et de Jacques Chevallier,jardinier agé de qurante neuf ans,demeurant en cette ville,et ont les dits établis déclaré ne savoir signer après lecture .
    Chevallier adjoint.
    (AM Beaufort en Vallée 1830-1831 ( vue 19 )
    Agathe Tulipe a fondé une famille.

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