Demande de nouveau curateur pour cause de mauvaise gestion, Champteussé sur Baconne 1582

et les plaignants craignent clairement que la somme ce 2 000 livres qui appartient au mineur, Pierre Legaigneux, soit menacée par le second mari de la mère de ce dernier.
Cette somme est considérable et cette famille Legaigneux manifestement aisée.
La procédure pour cette plainte est compliquée et ici il s’agit de donner procuration à gens compétents en droit pour les défendre.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 15 juillet 1582 avant midy, en la cour du roy notre sire et de monsieur duc d’Anjou fils de France et frère du roy à Angers ont esté présents personnellement establis Jacques Le Gaigneux demourant en la paroisse du Lyon d’Angers Jehan Lefebvre et Thieurine Le Gaigneux sa femme de luy suffisamment par devant nous auctorisée quant à ce, demeurants en la paroisse de Chanteussé, soubzmettants etc confessent avoir nommé estably constitué et ordonné et par ces présentes nomment establissent constituent et ordonnent (blanc) leurs procureurs généraux pour leurs personnes représenter tant en jugement que defense o puissance de susbtituer et élire domicile et par especial de comparoir pour eulx par devant monsieur le senechal d’Angers ou son lieutenant et gens tenant le siège présidial à Angers, et encores par davant nos seigneurs tenant la cour de Parlement pour le roy notre sire à Paris et partout ailleurs tant en jugement que hors jugement, et là dire déclarer et donner advis que François Bedeau soit demys et osté de la curatelle à la personne et biens de Pierre Legaigneux nepveu desdits constituants enfant mineur de deffunt Pierre Legaigneux vivant frère germain desdits Legaigneux constituants et de Françoise Varlet à présent femme dudit Bedeau, tant pour ce que ledit Bedeau a esté séparé de biens d’avec sa femme en cognoissance de cause et pour les causes plus amplement contenues et certifiées par ladite séparation que pour ce que ledit Bedeau et ladite Varlet sa femme veulent faire perdre audit mineur la somme de 2 000 livres qui appartient audit mineur comme estant son propre et qui n’a point entré en la communauté dudit deffunt et de ladiet Varlet par leurs conventions matrimoniales, laquelle somme fait grand partye des facultés du mineur et pour autres causes que lesdits procureurs ou l’ung d’eux verront estre à alléguer, et pendant la question de la révocation de ladite curatelle donner advis pour lesdits constituants qu’il soit pourveu ung curateur en cause dudit mineur pour defendre son point tant en ladite instance de révocation que en l’instance pendante en la cour pour raison desdits 2 000 livres, toutefois que Jehan Malhere mary de Mathurine Legagneux cy devant curateur en ladite cause du mineur par ce que ledit Malhere a colludé et de intelligence en ladite cause avec ledit Bedeau et a délaissé et abandonné en ladite cause par devant le seneschal d’Anjou et présidial d’Angers ledit mineur en son droit tellement le substitut de monsieur le procureur général du roy en la négligence et abandon dudut Malhere fut contraint prendre la cause et pour curateur en cause nommer pour et au nom desdits constituants Robert Beliart cy devant tuteur naturel de Michelle Legagneux lequel comme tuteur naturel de Isaac son fils de ladite Michelle fust joint avec Jehan Herve ?? (écrit minuscule en interligne) en la cause des 2 000 livres et poursuivre le bien dudit mineur comme ledit Bedeau, et oultre de donner advis que ladite Varlet femme de Bedeau doibt bailler caution de telle portion de ladite somme de 2 000 livres qui luy demeurera par usufruit tant par droit de douaire que par le deces d’une fille dudit deffunt Legagneux et d’elle et de laquelle elle est héritière des immeubles par usufruit, autre caution que les cautions que ledit Bedeau a baillées en la curatelle de tant que ladite curatelle et lesdits usufruits ne sont ung de commune ensemble et sont choses diverses et que les cautions de la curatelle ne sont cautions de l’usufruit et requérir monsieur le procureur général du roy de prendre la cause dudit mineur, et pour donner advis tel que dessus lesdits constituants donnent mandement spécial auxdits procureurs ou l’un d’eux de substituer si mestier est savec autres parents sur ce mandés et donner ledit advis tant avec eux que séparément et particulièrement où il appartiendra et généralement etc jaczoit etc
fait et passé audit Angers par devant nous Jehan Legauffre notaire de ladite cour en notre tabler en présence de Jehan Goussault clers Laurent Touple et Pierre Andrieu et Jehan Nepveu marchands demeurant à Angers tesmoins
lesdits constituants et Touple ont dit ne savoir escripre

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13 réponses sur “Demande de nouveau curateur pour cause de mauvaise gestion, Champteussé sur Baconne 1582

  1. E.3096.(Carton.)-2 pièces,papier.
    -1556-1717-LEGAIGNEUR.
    -Acquêt par Pierre Legaigneur,maître menuisier,de la maison du Laurier,en la rue Baudrière,à Angers;- vente des meubles dépendant de la succession de Jacques Legaigneur;-quittance du curé pour la sépulture et le service;-présentation par Marguerite Cireul,veuve Philippe Legaigneur,procureur du Roi en l’Election de Baugé et Marguerite Legaigneur ,femme de Jacques-Philippe- Bernard,juge au Présidial d’Angers,de la chapelle Saint-Urbain de La Pigauderie,desservie en leur maison seigneuriale de La Gouberie,près Le Vieil-Baugé.
    (Série E.Titres de famille AD du Maine et Loire.C.Port.)

  2. Est il possible que la la famille legaigneur est été propriétaire de la maison seigneurale au POellier le Vieil Baugé.
    Cette maison seigneurale fief de poillé en 1616 a apparemment appartenu à la famille legaigneur au 15 et 18 eme siècle.

      Note d’Odile :

    Bonjour Anthony
    Merci de citer votre source d’information, car il faut toujours citer une source précise.
    Pour ma part je ne connais pas cette famille, mais selon le Dictionnaire du Maine et Loire de Célestin Port, 1876, en ligne :

    Poillié, commune du Vieil-Baugé appartenait à la famille Legaigneur 17-18ème siècles.

    Il y a donc déjà là une différence considérable d’époque !
    Et je m’en tonne !

    Pa railleurs, l’ouvrage que je viens de citer fait parfois des erreurs, car il citait des familles pour avoir rencontré dans un registre paroissial par exemple le titre de « sieur de … », ce qui était souvent usurpé par les familles, et même assez souvent.
    Par ailleurs, il existe un fonds de famille aux achives départementales, qui cite bien cette famille à Vieil Baugé mais pas dans cette maison seigneuriale, dans celle de Gouberie.
    Désolée, mais pour ma part je n’ai rien de plus
    Bon courage pour vos recherches
    Odile

  3. Bonjour Odile
    merci des informations, comment pouvons nous retrouver l histoire de la notre maison datant de 1558 ?

      Note d’Odile :

    Bonjour Antony
    Où est votre maison, et quel nom porte-t-elle, car il y en a beaucoup déjà sur mon blog pour les temps les plus reculés que l’on peut remonter.
    Pour les temps modernes, vous allez aux Archives Départementales et vous remontez avec le cadastre et la matrice cadastrale les propriétaires jusqu’à la Révolution.
    Avant vous devez trouver les actes notariés, et mon blog ne fait qu les années les plus anciennes.
    N’hésitez pas à reposer des questions en donnant si possibles des éléments car mes lecteurs ont aussi des idées.
    Odile

  4. Bonjour à tous
    Autrefois, un grand bosseur de la généalogie, rédacteur de la révue H & G, signait « de Guerre-lasse », et c’est en pensant à lui que je dois encore, hélas, faire comme lui.

    En effet, l’un de ces innombrables pseudo généalogistes qui sévissent encore vient de donner mon adresse à un tiers, et omis de le prévenir que je ne réponds jamais aux emails, mais uniquement sur mon blog, car j’ai reçu trop d’insultes lorsque je donne mes rectificatifs aux travaux très approximatifs voire erronés de certains, et j’entends que tout soit donc public, les insultes aussi, sinon tout va chez moi à la corbeille, ma poubelle informatique chérie !
    Je réponds donc ici.

    Lorsqu’on me pose une question, je sais par habitude qu’il faut toujours tout vérifier, mais je n’ai pas le temps de corriger tous les travaux des prétendus généalogistes, et dans le cas présent, en commençant uniquement 2 vérifications en ligne, j’ai déjà 2 perles.

    Voici ce que l’on m’écrit :

    Gervais Sancé y fait baptiser le 20 octobre 1605 une fille parrainée par un dénommé Alexandre (?) Bedeau. (Archives départementales du Maine-et-Loire, Registre paroissial de Saint-Martin du Bois, BMS 1554-1667 fol° 20r). Ajoutons que cette commune est également le lieu d’inhumation de Marie Varlet, épouse de François I Bedeau (ibid., fol° 122r, 14 octobre 1636)

    Voici ce que je lis :
    <
    « Le 20 octobre 1605 fut baptizée Marie fille de honneste homme Gervaise Sence parrain honorable homme Ollivier Bedeau Marie Varlette marraine »


    « Le samedi 4 octobre 1636 a esté ensepulturé par moy curé soubsigné au petit balet de l’église de st Martin Francoisse Varlet veufve de deffunct (blanc) Bedeau »

    Alors, je réponds que je n’ai pas le temps de vérifier tous les travaux des pseudo généalogistes, incapables de lire les prénoms, et si souvent capables de faire comme l’anglais débarqué à Calais, voit une fille rousse, et rentre en Angleterre racontant que les Françaises sont rousses.
    Il CONVIENT TOUJOURS DE TOUT VERIFIER CE QUE VOUS RACONTE UN PSEUDO GENEALOGISTE, mais mes 2 premières vérifications m’ont coupé le courage, cependant je peux préciser que la sépulture sous le petit balet de l’église de St Martin du Bois est un signe de notabilité certain, et que dans le cas présent c’est la famille Varlet qui est de St Martin du Bois et notable, et que Françoise Varlet est décédée dans sa famille d’origine et non chez un tiers relevant des Bautru.
    Odile HALBERT 😡

  5. Bonjour Odile,

    Je ne connais pas la recherche de la personne origine de ce commentaire, mais François Bedeau et Françoise Varlet se sont mariés avant 1579. Je n’ai rien sur Françoise Varlet, mais je descends des Varlet de St Martin du Bois, je n’ai pas fait de lien. Odile, vous avez raison concernant la notabilité du couple Bedeau/Varlet, Pierre Bedeau frère de François est Mtre de la Monnaie à Angers. on peut penser que ces 2 frères Alexandre et François Bedeau ont des métiers similaire ou de même rang social

    Bonne Journée
    Stéphane

  6. Chère Madame,
    Merci beaucoup pour votre réponse ! 🙂
    Effectivement, c’est une « hénaurme » coquille dans le document que je vous ai adressé : la femme de François I Bedeau est bel et bien « Françoise » Varlet, et non Marie, comme j’ai écrit par distraction.
    Pour ce qui est des variantes « Sence » pour « Sancé » (et « Varlette » pour « Varlet »), il semble que ce soient des variantes orthographiques, comme on peut s’en rendre compte dans les nombreuses notices du registre de Saint-Martin du Bois, où les Gervais(e) Sa/encé, père et fils, tiennent pour ainsi dire le haut du pavé, grâce à leurs liens avec les Bautru.
    Je serais en tout cas très heureux de savoir si vos recherches vous amènent de nouveaux documents sur François Bedeau et son épouse Françoise (là, c’est le bon prénom !) Varlet.
    Bien à vous,
    François Rémond.

    1. Varlette est le féminin de Varlet, car le féminin est parfois ou souvent utilisé pour les femmes.
      Il existe même d’adorables féminins des noms de famille, ainsi j’ai des LEROY et les filles y deviennent LA REINE etc…
      Odile

    2. Vous avez noté dans votre étude des sieurs de Vigrais.
      Il semble que ce soit Vigré commune de Cuillé, orthographié « les Vigrés » de nos jours sur la carte IGN
      Il s’agit d’un fief mouvant du Bois de Cuillé, avec maison seigneuriale.
      Je suppose que l’on vous a déjà donné l’extrait du dictionnaire de la Mayenne de l’abbé Angot, relatif à ce nom de lieu, car il cite bien le décès de François Bedeau et l’abbé Angot est un auteur FIABLE, et je n’en dirais par autant d’autres dictionnaires de ce type. Mon jugement porte sur des décennies de recherche sans failles.
      Je vois que le précédant seigneur de Vigré était Mathurin d’Andigné en 1562, puis l’abbé Angot a une lacune et cite le suivant René Letessier en 1666.
      Comment la famille d’Andigné serait-elle venue à vendre Vigré à Bedeau ? Ceci est pour moi un mystère. J’ai bien des actes concernant cette famille et des actes concernant Cuillé, mais je ne vois pas.

      Et regardant le dictionnaire de l’abbé Angot à l’article BEDEAU je découvre que le lieu dont il était sieur était probablement celui qui est situé à Saint Martin du Bois, mais que c’est tout à fait curieux que ce soit au villages des Vigrés à Cuillé qu’il est décédé. Et ensuite je lis son décès, et là je reste sans voix car si le curé de Cuillé a récopié le décès enregistré au Pertre, c’est que Bedeau avait un lien réel avec Cuillé ! Serait-ce donc cette seigneurie à Cuillé ?

      Et si je comprends bien l’abbé Angot donne bien les frères Bedeau comme seigneurs du Haut-Bignon à Saint-Poix.

      Bon, je tente de réfléchir tout haut.
      S’ils sont possesseurs à Saint-Poix et si bien connus du curé de Cuillé, c’est qu’un membre de la famille est issu de ce coin. Car on ne venait pas acheter une terre aussi loin autrefois, on achetait toujours au plus près ou alors c’est qu’on avait hérité.
      Odile

  7. Merci pour toutes ces précisions très intéressantes !! 🙂

    Les frères Bedeau semblent avoir en effet acquis à partir de 1651 (selon la date donnée par l’abbé Angot pour la propriété du Haut-Bignon ) un ensemble de propriétés sur les communes mitoyennes de Cuillé, Méral et Saint-Poix. Dans sa dotation à sa fille naturelle Françoise Poisson (A.N. Minutier Central LXXXVI.393), François Bedeau lui cède en effet la closerie de « La Fromagerie » sur la commune de Méral (encore aujourd’hui désignée sous ce nom au cadastre (code 00312)).

    A propos de fameux Gervais Sa/encé fils (Saint-Martin du bois 1609- Angers 1669), je remarque qu’il apparait comme clerc à Angers dans l’un des documents que vous avez exhumés (« Comptes entre Olivier Hiret et Marin Boumier, son closier, La Pouèze 1627, 3 janvier 2011 »), comme en atteste sa signature caractéristique.

    1. Selon mon expérience, basée sur plus de 8 000 actes notariés, je pense que les biens Bedeau de Cuillé, Méral et Saint-Poix, ne sont pas des acquêts, mais une succession, et dans les successions, il faut parfois balayer large collatéralement, et un lointain cousin prêtre pourrait être tout à fait l’origine des biens.
      Le clerc est à l’époque un apprenti notaire mais ensuite il fallait acheter un office, enfin d’abord en trouver un de libre à acheter. Mais parfois cette formation menait à la gestion de biens, comme le métier de marchand fermier etc… encore plus profitable que notaire.
      Vous m’avez mis l’eau à la bouche avec Cuillé, Méral, Saint Poix et le Pertre, mais je n’ai pas de temps libre en juin, et je me pencherai volontiers dessus début juillet, et même très volontiers, pour tenter de comprendre un lien éventuel comme celui que je suppose ci-dessus.
      Odile

  8. E.4107.(Carton.)-2 pièces,papier.
    1683-1739.-VARLET.
    -Partage de la succession de Françoise Varlet entre Julien Gault,Antoine et Renée Varlet;-testament de Françoise Varlet,portant fondation de divers services dans les églises de Montjean et de Saint-Denis d’Angers.
    (Série E.Titres de famille AD de Maine et Loire C.Port.).

  9. Lorsqu’un décès était hors de la paroisse, il arrive que l’acte écrit dans la paroisse du décès soit recopié dans la paroisse de résidence, mais je n’avais jamais vu ce qui suit, à savoir une sépulture à Cuillé (53) et duement enregistré par le curé de Cuillé, mais avec la sobriété habituelle, est mentionnée dans le registre du Pertre avec commentaires :
    Le Pertre (35) « Monsieur de l’Espy, vivant l’un des comédiens du Roy et seigneur de Vigrez et autrefois de la Religion prétendue réformée et estant revenu de Paris et devenu malade, fut inspiré par la grâce de Dieu à recognoistre la voye de son salut, dont il fist abnegation de ladicte prétendue religion, et après avoir receu absolution, receu la saincte communion, et après l’extrême Onction, le tout avec meur jugement et contrition de ses pechez, décéda à sa maison dudit Vigrez la nuit du (blanc) 1663 – ainsi qu’on rapporta pour vérité au Pertre »
    Cet acte du Pertre est important, car il précise bien qu’il est REVENU de Paris, ce qui tente à montrer qu’il avait des origines localement, donc ceci vient appuyer mon hypothèse de tout à l’heure, par laquelle je tends à voir les biens qu’ils ont à Cuillé et environs, comme échus d’une quelconque succession collatérale.
    J’aime beaucoup la dernière phrase de cet acte, qui montre que les bruits et rumeurs ont toujours été de mise, et nous n’avons rien inventé de nos jours.
    Je vous envoie la vue de cet acte, et aussi j’ajoute que l’auteur qui a écrit « qu’il se retira auprès d’Angers » n’avait pas connaissance des 93 km qui séparent Cuillé d’Angers, mais je reconnais que Cuillé était une possession de la baronnie de Pouancé, totalement excentrée, et faisant exception. Mais tout ce même, 93 km à l’époque du cheval c’est beaucoup. Au moins 2 haltes aux relais !
    Odile

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