Faux-sauniers, attention, la brigade arrive ! jettez vite le sel à l’eau !

C’est ainsi qu’on procédait autrefois à l’approche des gabeloux. Certaines émissions à la télé tendent à montrer qu’on procède encore de même de nos jours, mais avec d’autres poudres, et sur mer !
Ce billet fait suite à celui d’hier, donc nous sommes sur la Maine, magnifique rivière qui montait d’Angers vers la Normandie via Château-Gontier autrefois.

  • Voyez la carte ancienne des paroisses d’Anjou, le trait en gras est la rivière. Vous y retrouvez toutes les paroisses bordant la rivière, et qui relevaient donc de la juridiction du grenier à sel de Château-Gontier.
  • Je n’ose redire ici qu’autrefois les rivières étaient des autoroutes commerciales importantes, mais notre environnement moderne fait oublier tant de choses, que j’ose.

    Voici donc la brigade. Enfin, la brigade presque au complet, dans l’étude du Grenier à sel de Château-Gontier. Si les officiers sont issus de la bourgeoisie locale, les gardes ne sont jamais du village à surveiller, et ils ont fait quelques dizaines de km. J’ai même vu un Nantais garde en Haut-Anjou, au nom bien Nantais : Couillaud.
    La généalogie de ces gardes est souvent difficile de ce fait, d’ailleurs celle des voituriers sur eau et autres bateliers est aussi souvent difficile, j’en sais quelque chose sur la Loire, et ce sur toute sa longueur. On n’hésitait pas, né à Nantes, à se marier à Orléans (c’est ainsi qu’à fait mon ancêtre Porcher né à Pirmil et il n’était surtout pas dans un métier de l’eau).

    Je souhaite donc bon courage à ceux qui sont en panne sur un garde de la gabelle.

    Voici les noms des gardes, relevés aux Archives de la Mayenne, concernant Montreuil sur Maine :

      1730, René Messager, de Château-du-Loir ; garde à Montreuil.
      1731, Pierre Marsollier, de Chérancé ; garde à Montreuil.
      1731, François Vidy, de Saint Loup du Gast ; garde à Montreuil.
      1733, Gilles Foustier, de Niafle ; garde à Montreuil.
      1738, Louis Le Roger, de Laval ; garde au Rideau de Montreuil.
      1738, François Adam, de Laval ; garde au Rideau de Montreuil.
      1748, Jean Hubert ; garde aux Noyers en Montreuil.

    Rien à l’article Noyers, ni à celui Rideau dans Célestin Port, pas plus qu’hier à l’article Montreuil sur Maine. Le Rideau est situé sur les bords de la Mayenne, à 1 km au N du bourg, et sur la rive opposée. Effectivement, il n’y avait pas de village avec maisons pour les femmes des gardes, seulement surement un poste de garde.
    Les femmes, demeurant au bourg de Montreuil étaient-elles bien accueillies par la population ? j’ai des doutes depuis hier, et je suppose qu’elles avaient la vie peu facile. Heureusement qu’elles étaient entre elles… ce qui était sans doute une maigre consolation. Je me sens beaucoup de tendresse pour elles depuis que j’ai trouvé hier cette petite phrase sur elles au bourg. Même si je n’en ai pas dans mes ancêtres, je suppose qu’elles n’ont pas eu la vie facile puisque leurs époux étaient honnis de la population, et qu’en outre, comme dit hier, leur exemption d’impôts, est une autre source de mécontement de cette population…

    Bonne journée, les apothicaires d’Angers en 1559 arrivent…

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.

    2 réponses sur “Faux-sauniers, attention, la brigade arrive ! jettez vite le sel à l’eau !

    1. Report des commentaires parus dans mon ancien blog :
      Bernadette, le 10 février : même si je ne commente pas, je lis tous les jours la chronique et je l’apprécie hautement

    2. Marie Fleury n’a pas jeté le sel à l’eau !
      14 avril 1681 St Michel du Tertre ,sépulture de Marie Fleury, fille agée d’environ quatorze ans, laquelle a esté prise avec du fault sel, est décédée es prisons Royaux de cette ville et a été enterrée au cimetière de céans.(vue 51)
      Note d’Odile : c’est bien jeune ! on utilisait même souvent les enfants … et aussi les chiens pour passer le sel ! J’aime beaucoup l’expression « fault sel », pour faux sel, d’où le terme faux-saunier

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