saint Symphorien, honoré le 22 août

Dans mes débuts, j’avoue que les prénoms me semblaient parfois un peu lointains. J’ai ainsi rencontré souvent Symphorien, qui était très connu autrefois.

  • site de la ville d’Autun (je n’aime pas car il faut absorber toute la vidéo et toutes les époques, et je n’ai rien trouvé après avoir passé trop de temps dessus)
  • site de l’office du tourisme d’Autun (je n’y ai rien vu sur Symphorien, mais vous verrez sans doute mieux que moi !)
  • Heureusement, si Autun l’honore peu, il existe pas moins de 30 communes, dont plusieurs fusionnées à d’autres, qui portent son nom, preuve qu’il fut très connu.
  • La biographie qui suit est extraite de l’Encyclopédie de Migne, tome de l’hagiographie des saints, abbé Pétin, tome 2
  • SYMPHORIEN (saint), Symphorianus, martyr à Autun, était d’une des familles les plus distinguées de cette ville.

    Il fut baptisé par saint Bénigne, apôtre du pays, que Fauste, son père, avait reçu chez lui, et qui déposa dans ce jeune coeur les précieuses semences des plus belles vertus. Symphorien s’appliqua à l’étude des lettres, sans négliger les devoirs de la religion. Son mérite, sa sagesse et ses belles qualités lui avaient acquis l’estime universelle, lorsqu’il fut appelé a donner son sang pour la loi chrétienne.

    Un jour que les habitants d’Autun, qui étaient encore presque tous idolâtres, célébraient la fête de Cybèle et promenaient sa statue sur un char, Symphorien, en voyant passer ce cortège pompeux, ne put s’empécher de témoigner hautement le mépris qu’Il ressentait pour cette idole venérée.

    On le pressa d’adorer la déesse, et, sur son refus, on le conduisit à Héraclius, gouverneur de la Province, qui se trouvait alors à Autun, occupé à rechercher les chrétiens. Ce magistrat, ayant appris de sa propre bouche qu il était de cette religion proscrite par les édits de l’empereur, s’étonna de ce qu’il eût pu échapper jusque-là aux recherches qu’on avait faites de ceux de sa secte. Il lui demanda ensuite pourquoi il avait refusé d’adorer la mère des dieux : Je vous l’ai déjà dit, c’est parce que je suis chrétien, et si vous voulez me donner un marteau, je suis prêt à mettre en pièces cette idole devant laquelle vous voulez que je me prosterne. — Il n’est pas seulement un sacrilége, mais il joint la révolte à l’impiété.

    Héraclius, après cette réflexion, demanda aux assistants d’où il était. On lui répondit qu’il était d’Autun même et d’une des premières familles.
    Alors s’adressant à Symphorien : C’est donc votre noblesse qui vous rend si fier ; mais si vous ignorez les ordonnances de nos princes, on va vous en donner lecture.

    Le greffier ayant lu l’édit de Marc-Aurèle, le magistrat dit à Symphorien : Qu’avez-vous à répondre à cela ? La loi du prince est formelle, et si vous n’obéissez pas il faut que votre résistance soit punie de mort. — L’image que vous me voulez faire adorer est une invention du démon pour perdre les âmes ; car notre Dieu, aussi magnifique dans ses récompenses que terrible dans ses châtiments, donne la vie à ceux qui craignent sa puissance et la mort à ceux qui se révoltent contre elle.
    Héraclius, le voyant inébranlable, le fit frapper par ses licteurs, et ensuite on le conduisit en prison. Il le fit comparaître deux jours après ; il employa d’abord les voies de douceur et lui dit : Vous seriez bien plus sage de servir les dieux immortels, et en échange je vous promets une gratification sur le trésor public et un grade dans l’armée. — Je ne connais d’autres richesses et d’autres honneurs que ceux qui me sont offerts de la main de Jésus-Christ. — Vous lassez ma patience, et si vous ne sacrifiez sur-le-champ, je ferai tomber votre tête aux pieds de la déesse. — Je ne crains que le Dieu tout-puissant qui m’a créé ; mais mon corps est en votre pouvoir. Le saint martyr s’étant mis ensuite à exposer l’absurdité de l’idolâtrie, pendant qu’il détaillait les aventures d’Apollon et de Diane, il fut brusquement interrompu par le gouverneur, qui ne se possédant plus, prononça cette sentence : Nous déclarons Symphorien coupable du crime de lèze-majesté divine et humaine, pour avoir refusé da sacrifier aux dieux et pour avoir parlé d’eux avec irrévérence. Pour réparation de ce crime, nous le condamnons à périr pur le glaive vengeur des dieux et des lois.

    Comme on le conduisait au supplice, sa mère, qui était une dame vénérable par son âge et par ses vertus, l’exhortait, du haut des murs de la ville, à mourir eu digne soldat de Jésus-Christ. Mon fils, lui criait-elle, mon cher Symphorien, pensez au Dieu vivant, qui règne au haut des cieux. C’est aujourd’hui que vous changez la vie qu’on vous ôte contre la vie éternelle. Il eut la tête tranchée vers l’an 178, sous l’empire de Marc-Aurèle.

    Quelques fidèles enlevèrent secrètement son corps et l’enterrèrent près du Champ-de-Mars.
    Saint Euphrône évêque d’Autun, bâtit en son honneur une église, dans le 5e siècle, avant son élévation à l’épiscopat.

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet (blog, forum ou site, car alors vous supprimez des clics sur mon travail en faisant cliquer sur l’autre support, et pour être référencé sur Internet il faut des clics sur ma création) seul le lien ci-dessous est autorisé car il ne courcircuite pas mes clics.

    la porte marinière de Port Joulain sur la rivière de Maine, 1625

    litige entre bateliers et meuniers

    litige au sujet d’une porte marinière :

    Le terme « marinier » peut paraître à certains assez incongru s’agissant de navigation sur les rivières. Les dictionnaires anciens donnent deux points de vue, assez différents :

  • marinier : de la mer, relatif à la mer (Dict. Larousse du Moyen Français, 1992). Je suggère d’oublier cette définition pour les suivantes, à mon sens meilleures
  • Le marinier est le batelier, celui dont la profession est de conduire les bâtiments sur les rivières et les canaux navigables (Dictionnaire de L’Académie française, 4th Edition, 1762)
  • Marinier : Abusivement, celui qui conduit un bateau sur les grandes rivières ; en ce sens il s’oppose à « marin » (Dict. du Monde rural, Lachiver, 1997). Cette définition me semble plus claire, car elle distingue marinier et marin : l’un sur eau douce l’autre sur la mer.
  • En Anjou, et ailleurs, on disait le plus souvent « voiturier par eau », par opposition au voiturier par terre : le terme voiturer signifiant transporter.
  • La porte marinière est l’ancêtre de l’écluse : installée pour créer une retenue d’eau suffisante pour faire tourner la roue d’un moulin, c’est la porte, généralement en bois, qui se hausse & se baisse pour laisser passer les bateaux.
  • Bien entendu, la porte marinière est en bois, à panneaux multiples qu’on soulevait. Et l’acte notarié suivant, que j’ai trouvé aux AD49 série 5E4, atteste que la porte appartenait aux moulins, mais que les meuniers n’avaient pas trop envie de servir d’éclusier, et ici, ils vont jusqu’à proposer aux batelier aliàs mariniers aliàs voituriers par eau, d’ouvrir et fermer eux-même la porte marinière. Ce qui me paraît tout à fait soutenable.
  • L’acte notarié qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire – AD49-5E4
    Voici la retranscription de l’acte : Le 12 mai 1625, devant nous Pierre Bechu notaire royal Angers, furent présents et personnellement establis et soubzmis
    Ollivier Hayer cy devant fermier des moullins du Port Jouslain sur la rivière de Mayne à présent fermier des moullins de Charraye sur ladite rivière paroisse de Monstreuil et y demeurant
    et Nicollas Chassebeuf son serviteur demeurant avecq luy, (j’avoue que le serviteur poursuivi en justice jusqu’à Paris pour un affaire de porte marinière semble dérangeante. J’en conclue que c’est lui qui devait ouvrir la porte aux bateaux, et qu’il avait ordre de ne pas l’ouvrir le jour incriminé)
    lesquels ont nommé et constitué nomment et constituent Me Pierre Guillier procureur en la cour de parlement à Paris leur procureur spécial pour comparoir pour eulx en ladite cour au procès mené contre eux en iceluy à la requeste des marchands servants la rivière de Loyre et aultres fleuves y descendants, sur ce qu’on les accuse d’avoir ouvert la porte marinière desdits moullins du Port Joullain sittués sur ladite rivière de Mayne, qui avait esté fermée par les basteliers estant dans les bapteaux de Pierre Eon et René Aleaume chargez de vin par le moyen de laquelle ouverture lesdits batteaux montant sur ladite rivière se virent quelque temps demeurez à sec
    et en ladite court dire et déclarer pour et au nom desdits constituants qu’ils n’ont fait par faute aulcun tort et dommage audit Eon et Alleaume aussy qu’ils sont sans faute en justice et ne sont parties au procès,
    que néanlmoins pour éviter à procès et faire voir qu’ils n’entendent point empescher la navigation au contraire la veullent favoriser en tant qu’ils pourront offrant et n’empeschant que lesdits batteaux montant et descendant par ladite rivière de Mayne passent comme ils ont toujours fait par la porte marinière ordinaire despendant desdits moullins les faisant par les marchands bapteliers et voituriers ouvrir par eulx leurs gens et serviteurs, lors de l’arrivée des batteaux et après icelle refermer, voullant et entendant lesdits constituants leur estre à ceste offre prester (attention) sans qu’il leur soit fait raison des demandes par eux constituants leurs gens et serviteurs ne exiger aulcune chose soit argent vin ou aultre chose soubs quelque prétexte que ce soit et quant aux offres cy dessus de laisser et souffrir passer lesdits batteaux montant et descendant ladite rivière de Mayne comme ils ont accoustumé …, offrant néantmoings lesdits constituants pour que de raison pour évitter à plus long procès et généralement promettent y obliger ledits constituants ..
    fait et passé audit Angers en nostre tablier en présence de Me Jacques Baudin et Hardouin Chartier clerc demeurant audit Angers tesmoings, ledit Chasseboeuf a dict ne scavoir signer. Signé Hayer, Baudin, Chartier, Bechu

    Si j’ai bien compris, les meuniers devaient ouvrir la porte aux bateaux, et proposent que ce soient les mariniers qui l’ouvrent eux-mêmes !

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    Bail à ferme des biens de Jean Allain, Angers, 1573

    parti à Château-Gontier

  • L’ascencion sociale, qu’on appelle de nos jours, la carrière, passe le plus souvent par un déplacement géographique. Il en allait de même autrefois. Lorsqu’on se déplace, il faut donc confier la gestion de ses biens immobiliers à un tiers, par bail à ferme. L’objet de ce jour est donc le bail à ferme des biens de Jean Allain, qui ne pourra plus surveiller de près ses biens.
  • Château-Gontier, sera bientôt élevée au rang de présidial par Henri IV et cela va créer un appel d’air dans les rangs des avocats, magistrats etc… Henri IV fit beaucoup, en si peu de temps ! Outre la réforme du droit vélléien des femmes (1606), je l’admire pour le Pritanée à La Flèche, le présidial à Château-Gontier, et bien sur l’Edit de Nantes, tout cela rien que dans les Pays-de-Loire.

  • Ces officiers viendront en grande majorité d’Anjou, province concernée. Voici donc notre Jean Allain, que nous voyons ces temps-ci à travers beaucoup d’actes à Angers, parti à Château-Gontier, mais lui est parti avant le coup de pouce donné par Henri IV.
  • l’acte notarié qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7.
  • Voici la retranscription intégrale (ou presque car il était fort long et vous allez voir quelques … parce que je vous ai épargné les longueurs) de l’acte : Le 14 février 1573 en la cour du roy nostre syre et de monseigneur duc d’Anjou fils et frère de roy Angers et de présent par devant nous Mathurin Grudé notaire royal ont esté presonnellement establis
    honorable homme Me Jehan Allain licencié en droits lieutenant de monsieur le sénéchal de Beaumont au siège de Château-Gontier, bailleur, d’une part,
    et honneste homme Mathurin Viredoux sieur de Champchec et Jehanne Allain sa femme marchand demeurant fauxbourgs St Jacques en ceste ville d’Angers preneurs d’aultre preneurs d’aultre ladite Jehanne Allain de sondit mari par devant nous présentement autorisée quant à l’effet et contenu des présentes laquelle et mesme ledit Viredoux et sa femme, et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division confessent avoir fait et par ces présentes font le bail et prise à ferme qui s’ensuit
    c’est à scavoir que ledit Me Jehan Allain a baillé et baille par ces présentes audit Viredoux et sa femme qui ont pris et accepté audit tiltre de ferme et non autrement pour le temps et espace de 7 ans et sept cueillettes parfaites commençant le jour et feste de la Nativité monsieur St Jehan Baptiste prochainement venantes et finissant à pareil jour lesdits sept ans finis et rendant
    ses maisons étables jardins et appartenances audit bailleur appartenant situés ès fauxbourgs St Jacques de ceste ville maison et jardine de la Bahays assis situé ès fauxbourgs St Jacques joignant la grand maison et appartenances d’icelle, le lieu et closerye appartenances et dépendances de la Barre avecque la pièce de terre nommée les Doussets, contenant 3 journaux de terre ou environ et 3 arpends de terre situés ès prairie de Loyau sur la rivière de Maine de ceste ville proche ledit faubourg St Jacques ;
    Item la grand maison de la Barre en laquelle est à présent demeurant Michel Bassin appartenances et dépendances d’icelle ainsi que lsdites choses sont demeurées audit Allain par le partage fait avec ladite Jehanne Allain sa sœur sans rien en retenir ne réserver et ce non compris les 2/5e parties d’ung quartier et demi de vigne ou environ situées au cloux des Fouassières aussi demeurées audit Allain par ledit partage qui estait eschu et advenu à défunte Françoise Mellet mère desdits Me Jehan et Jehanne Allain à cause de la succession de Renée Luceau lesquelles 2/5e parties ledit bailleur a retenu et réservé ;
    Item ledit bailleur baille par ces présentes audit tiltre de ferme ung arpend de terre situé auprès de Loyau joignant les terres cy-dessus par ledit bailleur acquis de Guillaume de la Perdrix et Renée Maugars sa femme pour desdites choses icelles en jouit et user par lesdits preneurs et en prendre les fruits et esmoluements durant ledit temps à la charge des preneurs et chacun d’eulx de payer et acquitter durant le temps de ladite ferme les cens rentes debvoirs et aultres charges dues et acoustumées … à la charge oultre desdits preneurs de tenir et entretenir lesdites maisons les terres vignes et autres choses du présent bail en bonne et suffisante réparation et les rendre à la fin … et de entretenir les volières desdits jardins … et de rendre les vignes faites de toutes les quatre faczons et les terres labourées et sepmées de pareil nombre comme ils seront ledit jour de St Jehan prochainement venant aux frais desdits preneurs et sans qu’ils puissent prendre la cueillette des terres et vigne par le temps que fera ladite ferme au par devant le jour de St Jehan passé ni que les preneurs puissent rien prendre en herbe et foings ni icelui faire faucher auparavant ledi terme de St Jehan prendront les foings de l’année présente … à la St Jehan prochaine …
    faire faire les vignes desdits lieux durant le temps de ladite ferme des quatre faczons ordinaires … en temps et saison convenable et de planter èsdites vignes le nombre de 200 de plants et aultre grand nombre que les vignes pourront en pourront prendre par chacun an et faire de provaings et enterrer les semis ès lieux et endroits nécessaires et les faire bien et duement greffer et les rendre prises à la fin de ladite ferme
    et de tenir et user comme ung bon père de famille et comme ung bon mesnager doibt faire et à la charge oultre desdits preneurs de laisser à la fin de ladite ferme une bonne forme de fumier et engrais tellement que (blanc) de présent fermier de ladite Grande Maison est tenu laisser et qu’elle sera par luy laissé
    et à la charge oultre desdits preneurs de garder et entretenir Michel Busson et Pierre Guerilleau et René Desnoys au marché qu’ils ont scavoir ledit Busson du bas de la grande maison de la Barre et ung lopin de jardin joignant à icelle non compris le cellyer et les chambres et grenier de ladite maison pour le temps du louage baillé par ledit bailleur audit Busson du bas de la dite maison et jardin non compris ledit cellyer ni les chambres ni grenier pour le temps de 4 ans qui commencèrent à la Toussaint dernière pour en payer par ledit Busson par chacun an 9 livres et charges de rentes dues pour raison de ladite maison et quant au marché dudit Desboys dudit lieu et closerie de la Barre de luy garder son marché durant le temps de la présente ferme lequel Jean Desboys est tenu rendre les jardins et terres dudit lieu à moitié des fruits et de faire par ledit Desboys les vignes au prix qu’il sera convenu entre eulx et sera fourny par lesdits preneurs audit Desboys une charetée de foin par chacun an et de payer par ledit Desboyz la moitié des rentes de la maison et terres dudit lieu de la Barre et faire par ledit Desboys les redevances accoustumées et quant au marché de Guerilleau user garder le marché de ferme de la maison et jardin de la Bahaye au prix et pour le temps contenu en son marché pendant ledit temps prendre sa ferme payée desdites choses affermées à la charge des preneurs entrentenir les maisons dudit lieu de la Barre en bonne et suffisante réparation de la luy rendre à la fin de ladite ferme
    et oultre pour en payer par lesdits preneurs oultre les charges … par chacun an aux termes de Noël et Saint Jehan par moitié la somme de 400 livres tournois le premier payement commençant au terme de Nouel prochainement venant et à continuer esdits termes par chacun an durant la ferme et est convenu et accordé entre les parties que les preneurs garderont et entretiendront audit Mathieu Aubert le marché de ferme et louage à luy baillé par ledit bailleur de la maison et jardin situés esdits faubourg près du lieu des Doisson de 3 arpents de terre ou environ près la maison et jardin de la Baherye pour une année qui finira à la St Jehan qui sera 1574 et en prendront les preneurs la ferme montant à 140 livres et en cette condidération le bailleur déduira aux preneurs la somme de 60 livres sur ladite somme de 400 livres …
    renonçant ladite Jehanne Allain au droit vélléien et à tous autres droits introduits en faveur des femmes…
    fait et passé à Angers en présence de Mathurin Nepveu marchand demeurant ès faubourg St Jacques Me Guillaume Martineau et Jehan Guyon praticien en cour laye demeurant Angers témoins
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    Inventaire après décès de René Lemanceau, Champigné, 1665

    qui possédait une civière rouleresse (Depuis la parution de cet article, j’ai identifié les charettes à bras, et en voici les cartes postales qui sont sur mon site.)

    J’ai fait beaucoup d’inventaires après décès, et plusieurs de métayers ou closiers. J’ai donc vu passer un grand nombre d’outils agricoles anciens, au nom et surtout à l’orthographe fort variables et parfois déroutants.
    l’inventaire après décès de René Lemanceau en 1665 à Champigné (Maine-et-Loire), dont je ne descends pas, m’a rendue à la fois très triste et très amusée.

      très triste, parce que cet inventaire m’oblige à revoir le prix moyen du lit. En effet, ici, René Lemanceau est dit métayer, mais c’est dans la plus grande pauvreté qu’il vit.

      très amusée parce que j’y ai enfin compris ce qu’était autrefois la brouette en Anjou.

    l’acte notarié est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E80, dont le notaire est André Chevalier, dont je descends.

  • 1-Analyse socio-économique de cet inventaire :
  • Voyez le détail des meubles sur mon site à la page de l’inventaire de René Lemanceau

    Le montant des meubles englobe ses outils de travail. Donc pour interpréter cet inventaire il faut faire la part des objets usuels de la vie courante, et la part de l’outil de travail.

    donc, pour un total de 560 livres, il faut distinguer les objets personnels : lit, chemise, vaiselle, paniers, pots pour un total de 18 L 17 S 12 D et le reste pour l’outil de travail.

    l’outil de travail inclut les animaux, qui sont considérés comme des biens meubles vifs et toujours comptabilisés dans les meubles en tant que tel.
    il est propriétaire de la totalité des animaux, à la différence du bail à moitié dans lequel l’exploitant ne possède que la moitié des animaux. Il a donc un bail à ferme, c’est un dire à prix ferme et est propriétaire des animaux.

    il est propriétaire de la récolte, constituée essentiellement de fil et de blé, mais c’est la vente de cette récolte qui doit couvrir le bail à ferme et je suppose qu’elle est à peine suffisante pour payer

    en conclusion, il vit pauvrement, voire très pauvrement, et il est fort possible que lorsque la récolte est maigre les mauvaises années, il perd de l’argent, si tant est est qu’il en a…

  • 2-Il possède une civière rouleresse :

  • Cette image est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Je la mets ici à titre d’outil d’identification d’un terme.

    la retranscription est sur la page de mon site qui donne l’inventaire de René Lemanceau, et je vous laisse lire et découvrir ces lignes, car elles comportent un élément digne d’intérêt.

    Pour tout vous avouer, je désespérais de trouver la brouette, jamais rencontrée dans les inventaires après décès, alors que le moindre petit outil agricole y est rigoureusement estimé, parfois à un prix dérisoire tel que 2 deniers.

    j’avais certes vu passer une fois une sivière. J’avais compris civière, qui signifie :

    Espece de brancart sur lequel on porte à bras de la pierre, du fumier, & des fardeaux (Dictionnaire de L’Académie française, 1st Edition, 1694)

    avec l’inventaire de René Lemanceau, je tiens enfin la sivière roulereusse c’est à dire la civière rouleresse, c’est à dire la brouette.
    vérification faite dans le Dictionnaire du Monde rural de Lachiver, les Angevins appelaient la brouette une civière, voici pourquoi je ne trouvais pas de brouette. Mais avouez que la sivière roulereusse c’est à retenir !

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    Où trouver les chartriers, et autres documents avant 1600

  • On me pose la question suivante :
  • Bonjour, je m’intéresse à ma propre généalogie, et découvre votre site …
    Quel travail celà à du représenter … ceux qui pillent votre site ne partiront pas avec dans leur tombe, par contre vous aurez certainement apporté beaucoup à ceux dont les familles y figurent … même s’ils ne vous le disent pas … c’est un bon « reconstucturant !!! » dans notre époque actuelle …
    Quant à moi, ma famille est de Haute-Loire et je recherche des infos vers 1400/1500/1600 voire avant, pour poursuivre un travail commencé dans ma famille …
    J’ai vu que vous ne répondiez pas aux mails, mais peut-être aurez-vous la gentillesse de m’aider …
    Sauriez-vous s’il existe pour le Velay l’équivalent des preuves de Dom Morice pour la Bretagne ???
    Auriez-vous des conseils à me donner sur par quoi commencer pour trouver notaires, chartriers et autres cartulaires ???
    Je ne me formaliserai pas d’une non réponse, et vous renouvelle mes félicitations.

    Bonne journée. P.C…

  • Réponse :
  • Je suis totalement incompétente en Velay, par contre voici comment vous y prendre.
    Les documents que vous recherchez sont inventoriés aux Archives Départementales concernées, enfin ceux qui existent… Tout ne nous est pas parvenu, hélas ! La Bretagne était structurée car Anne de Bretagne veillait à ses archives…
    Les Archives Départementales pertinentes ne possèdent généralement pas tout car au fil de l’histoire des donations des fonds etc… certains sont détenus par les Archives Municipales de grandes villes (c’est le cas au moins à Nantes et Angers que je connais, c’est pourquoi je cite ce phénomène). Mieux, certains sont carrément aux Archives Nationales. Mais toutes ces différentes archives étant inventoriés, si vous vous rendez dans le département pertinent aux Archives Départementales on vous guidera.
    Enfin beaucoup de ces fonds sont encore privés, et il faut connaître les personnes privées…
    Vous devez impérativement prévoir de vous rendre aux Archives Départementales concernées pour prendre connaissance de l’état des fonds à travers leurs inventaires, à moins que les inventaires numérisés ne soient déjà en ligne. Certains départements l’ont déjà fait et le meilleur site sur ce point dans ma zone géographique est celui de la Sarthe en ligne.
    J’insiste sur la Sarthe. Visitez ses inventaires en ligne, car ils sont très bien faits. Enfin, à mon avis, ce sont les mieux faits… Allez les voir pour comprendre comment fonctionnent les fonds.
    Ce faisant d’ailleurs vous décrouvrirez que l’Anjou a des archives en Sarthe, par le biais par exemple d’abbayes dont le siège était en Sarthe, etc… C’est à ce titre d’ailleurs que j’ai beaucoup pratiquée la Sarthe…
    Vous devez également lire en ligne le GUIDE DES RECHERCHES SUR L’HISTOIRE DES FAMILLES de Gildas Bernard. C’est l’ouvrage indispensable aux recherches, que tout généalogiste devrait avoir lu et posséder avant de commencer les recherches. Cet ouvrage répond avec détails à toutes les questions que vous vous posez.
    Et surtout vous devez impérativement apprendre à fonds la paléographie, durant plusieurs années. Comptez pour cette période 4 années de cour intensive et d’exercices avant de maîtriser les documents. Pratiquement, comptez le même effort que pour apprendre une langue (autre que la langue anglaise par trop facile). Mon site donne beaucoup d’exercices pour entraînement, et à ce titre il est connu des étudiants…

    Bon courage. Odile Halbert

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    Saint Louis, évêque de Toulouse au 13e siècle, honoré le 19 août

    dit « saint Louis d’Anjou »

    La famille d’Anjou a régné si loin, qu’elle n’a parfois plus rien à voir avec l’Anjou que par son nom. Voici un saint au nom Angevin, méconnu en Anjou.

    Louis, né à Brignoles, en Provence, l’an 1274, eut pour père Charles, prince de Salerne, qui fut roi de Naples, et pour mère Marie, fille d’Etienne V, roi de Hongrie. (Ce Charles est Charles II le Boiteux (1248-1309), fils aîné de Charles 1er comte d’Anjou, du Maine, de Provence et de Forcalquier, et de sa 1ère épouse Béatrice, comtesse de Provence et de Forcalquier. Charles le Boiteux était donc beau-frère de Raimon Bérenger, comte de Provence, père de Marguerite, Eléonore, Sancie et Béatrice, ces demoiselles de Provence, objet de l’ouvrage de Patrick de Carolis, paru chez Plon en 2003, qui faute de postérité mâle eut pour héritier son neveu Robert, fils de Charles Le Boiteux, né 4 ans après saint Louis d’Anjou dont est question aujourd’hui. Charles Le Boiteux fut roi de Naples, de Jérusalem, de Sicile, prince de Tarente, comte d’Anjou et du Maine, comte de Provence.)

    Il était ainsi petit-neveu de saint Louis, roi de France, et neveu de sainte Elisabeth de Hongrie. (Il est aussi frère cadet de Charles Martel, de Marguerite comtesse d’Anjou qui épousa Charles de France et firent les Valois, et enfin de Robert qui succèdera à son oncle Raimon Bérenger)

    Le jeune Louis parut s’inspirer de la piété de ces deux grands modèles, et son enfance s’écoula dans les pratiques de la pénitence, qui, proportionnées à son âge, fortifiaient son corps et son âme. (l’abbé Pétin ajoute « son plus grand plaisir était d’entendre les serviteurs de Dieu discourir sur des matières de piété, et ses récréations les plus agréables, de visiter les églises et les monastères. Dès l’âge de 7 ans, il pratiquait de grandes austérités et couchait souvent sur une natte »)

    Il avait à peine 14 ans, lorsqu’il fut donné en otage avec 2 de ses frères, pour racheter la liberté de son père, que le roi d’Aragon avait fait prisonnier. (en fait, il avait 10 ans seulement seulement lorsque son père fut fait prisonnier et c’est 4 ans plus tard que la libération de son père se fit en échange de ses fils)

    Il resta 7 ans captif à Barcelone, sans jamais entendre aucune plainte, soumis en toutes choses à la volonté de Dieu. Il jeûnait plusieurs fois la semaine, il priait, il visitait les malades dans les hôpitaux, et le reste de son temps, il le consacrait à l’étude et principalement à la méditation des saintes Ecritures. (l’abbé Pétin précise « il avait pour prison la ville de Barcelone, il allait souvent visiter les malades dans les hôpitaux » et ajoute « Ayant été atteint d’une maladie dangereuse, il fit vœu, s’il en revenait, de se consacer à Dieu dans l’ordre de Saint-François, et après sa guérison se mit en devoir d’accomplir sa promesse. »)

    Rendu à la liberté, il prit l’habit de Saint-François ou des Frères mineurs, et peu après, bien qu’il ne fût âgé que de 22 ans, son mérité et ses vertus le firent nommer à l’évêché de Toulouse par le pape Boniface VIII, qui voulut lui-même le sacrer. (« Son frère Charles, qui s’était fait couronner roi de Sicile en 1289, conclut en 1294 un traité avec son compétiteur, Jacques II, roi d’Aragon, et les deux cours voulurent marier avec la princesse de Majorque, sœur de Jacques, le jeune Louis, devenu libre par ce traité. Charles lui promettait le royaume de Naples, qu’il avait déjà reconquis en partie, et dont Louis était devenu l’héritier préseomptif depuis que son frère aîné occupait le trône de Hongrie. Louis, loin d’être tenté par cette offre brillange d’une cousonne, persévéra dans la résolution où il était de se consacrer à Dieu et céda tous ses droits à son frère Robert. Sa famille s’étant opposée à son entrée chez les Frères Mineurs, consentit toutefois à ce qu’il entrât dans l’état ecclésiastique. »)

    Son premier soin, en arrivant dans son diocèse, fut de pourvoir aux besoins des malheureux, en réglant la dépense de sa maison de manière que la plus grande partie de ses revenus fût employée pour la subsistance des pauvres. Selon l’abbé Pétin : « Le pape saint Célestin le nomma archevêque de Lyon, quoiqu’il n’eût que 20 ans ; mais comme il n’avait pas encore reçu la tonsure, il réussit à faire échouer cette nomination. Ordonné prêtre à 22 ans, en vertu d’une dispense de Boniface XIII, ce pape le nomma à l’évêché de Toulouse, avec ordre exprès d’acquiesser à sa nomination. S’étant rendu à Rome il y fit profession chez les Frères Mineurs du couvent d’Ara-Coeli la veille de Noël 1296, afin d’exécuter l’engagement qu’il avait pris à Barcelone. Il fut sacré évêque par le pape lui-même au mois de février suivant, et pour ne pas choquer le roi son père, il lui ordonna de porter par-dessus l’habit de Franscican, l’habit ordinaire ecclésiastique mais le jour de la sainte Agathe, Louis se rendi du Capitole à l’église Saint-Pierre, où il devait prêcher, les pieds nus set avec la ceinture de corde. Il se mit ensuite en route pour aller en procession de son église, et, étant arrivé à Sienne, il logea chez les Frères Mineurs, et voulit être traité sans aucune distinction, jusqu’à laver la vaisselle avec les religieux après le dîner. A Florence, il refusa de coucher dans une chambre qu’on avait meublée pour le recevoir. Il fit son entrée à Toulouse sous l’habit de pauvre de son ordre ; mais il fut reçu avec la vénération due à un saint, et la magnificence due à un prince. »

    Après avoir visité son diocèse, faisant partout bénir son nom par sa douceur, sa piété et sa charité, évangélique, il s’était rendu à Brignoles pour y régler quelques affaires, lorsqu’il mourut n’étant par encore âgé de 24 ans.

    Il fut inhumé chez les Franciscains de Marseille, et le pape Jean XXII le canonisa en 1317.

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