Il y a un siècle la première pompe à essence arrivait en France, remplaçant les bidons

En vous écrivant ces lignes, je souhaite vous exprimer mon grand regret que nous ayons tous oublié en 2020 le centenaire de la pompe à essence. Nous ne pouvons pas ouvrir un média papier ou télé sans qu’on nous rabache pétrole, gaz… mais cet histoire du pétrole pour les sacro saintes voitures, on l’a oubiée !!!

En 1979 j’achetais l’ouvrage de J.A. Grégoire « Vivre sans pétrole » et depuis je l’ai relu plusieurs fois, tant je crois l’histoire du pétrole sous-estimée par les écologistes en voiture. Certes, depuis 1979 on a trouvé du pétrole dans des lieux que J.A. Grégoire ne connaissait pas encore, mais les utilisateurs se sont multipliés bien plus vite et le pétrole est devenu en 2022 un enjeu mondial.
Vous avez sur mon blog depuis 2013 quelques voitures les plus anciennes du département de Loire Atlantique : Darracq et Cie, Chenard et Walcker, et autres innombrables fabricants de voitures du début du 20ème siècle
Sachant que la première pompe à essence en France date de 1922, et encore toutes les villes n’ont pas eu immédiatement des pompes à essence partout, pire Donges, première raffinerie installée en France n’a été programmée qu’en 1928, alors voici comment ces anciennes voitures s’approvisionnaient en essence .
L’essence arrivait en France par bateaux à Bordeaux puis les bateaux qui faisaient la navette entre les ports acheminaient au port de Nantes les fûts commandés par les drogueries. Car la droguerie ne vendait pas que de la térébenthine et de l’huile de pin, aussi arrivant par la même voie, mais aussi l’essence. Je vous avais parlé sur mon blog de la droguerie MARTINETTI  pour l’huile de pin et la térébenthine, mais je n’avais pas alors encore compris le commerce de l’essence qui était livrée en fûts de métal bien entendu.
Née en 1938, j’ai connu et même joué près de ces vieux fûts rouillés, abandonnés et j’ai une photo de mon enfance près de ces fûts, qui atteste de ce commerce de l’essence jusqu’à l’arrivée des pompes à essence.
A Nantes, il y avait environ 12 drogueries et voici celle qui importait les fûts d’essence, la droguerie MARTINETTI située sur les quais, elle possédait chevaux pour aller chercher les fûts et surtout pour les livrer, car elle livrait loin, même voici ce que j’ai trouvé sur Internet, une trace de livraison jusqu’à Montaigu en 1917, dans les dernières années avant l’apparition des pompes à essence. Et les fûts rouillés dont je me souviens étaient chez FAGAULT à Guérande, donc avant l’apparition de la pompe à essence, FAGAULT livrait la presqu’île en essence.
Donc, après l’apparition des pompes à essence, le commerce ne fut plus tout à fait le même, car le commerce en gros des fûts d’essence rapportait.
Aujourd’hui on ne parle plus de fûts d’essence, mais on parle de baril, car nous copions tout le vocabulaire anglo-saxon. Donc, aujourd’hui le baril est un petit tonneau de 159 litres qui mesure 50 cm de large sur 80 cm de haut.

Cette vue est extraite de la Presse en ligne sur le site des Archives Départementales et montre une livraison de fûts à Martinetty. Les bateaux de navette entre Bordeaux et Nantes étaient alors fréquents, et c’est bien le moyen de transport qui a le plus disparu de nos jours.


Sur cette photo de la droguerie MARTINETTI vous voyez non seulement les fûts et les chevaux mais regardez bien l’un des commis porte un fût sur les épaules. Je suppose que c’est un fût vide pour la pose car je pense bien qu’il fallait s’y prendre autrement pour manipuler et porter les fûts.

Voici ce que j’ai trouvé sur Internet ces temps-ci, qui est un vieux papier sur un site de vente de vieux papiers, et qui illustre une livraison jusqu’à Montaigu.

L’accident du Petit-Anjou près de Vihiers (49) le 14 août 1934

On avait autrefois des articles de presse hyper détaillés, qui contiennent tellement de détails qu’ils donnent même les noms et une adresse… C’était l’époque que j’ai connue, du train qui siffle pour s’annoncer avant le passage à niveau non gardé…

Un autocar se jette contre le « Petit-Anjou » à un passage à niveau non gardé
Il n’y a pas de morts, mais vingt-six blessés dont deux grièvement

Le Phare de la Loire 14 août 1934 – Vihiers, de notre envoyé spécial
Nous étions, hier matin lundi, averti par un laconique coup de téléphone, qu’une véritable catastrophe venait de se produire à un passage à niveau non gardé de la ligne des Chemins de fer économiques de l’Anjou, à quelques kilomètres de la jolie petite ville de Vihiers.
Notre informateur annonçait plusieurs morts et de nombreux blessés. Il s’agit, heureusement, d’un accident beaucoup moins grave, puisque nous n’avons à déplorer la mort d’aucune personne. Le bilan est cependant tragique. Tous, sauf deux, qui purent continuer leur voyage par des moyens de fortune, sont soignés à l’hôpital de Vihiers, par les sœurs de la Communauté de Saint-Charles d’Angers.
De leur côté, le chauffeur et le mécanicien du train n’ont pas été hospitalisés.
LES LIEUX
Il nous faut, tout d’abord, situer les lieux de ce terrible accident. C’est sur la route de Vihiers à Argenton-Château, à 2 km environ de la gare de Vihiers et à 6 km de celle de Cerqueux-sous-Bassavant, que la ligne du « Petit-Anjou » traverse la route.
Lorsque l’on vient d’Argenton, le passage à niveau, qui n’est pas gardé et qui se trouve sur le territoire de la commune de Saint-Hilaire-du-Bois, au lieu dit « le Montioux », est parfaitement signalé par trois pancartes indicatrices, dont la plus éloignée se trouve à quelques 200 mètres.
La route est à assez forte déclivité et la voie du « tortillard » est masquée par un remblai assez haut, que des haies non élaguées surmontent encore.
A notre arrivée, on élaguait ces haies – Il était bien temps !
SUR LA ROUTE, LA GAIETÉ RÉGNTAIT DANS L’AUTOCAR
C’était, hier matin, grande fête au couvent des sœurs du Sacré-Cœur de la Salle-de-Vihiers, à l’occasion de la prise d’habit des postulantes religieuses.
Un grand car, de la maison Haye, de Saumur, emportait à cette cérémonie de nombreux parents et amis et, au reçu de cette lamentable nouvelle, on craignait que ce ne fût cette voiture qui ait été accidentée. A ce sujet, nous devions bientôt être rassurés.
Il s’agissait d’un auto-car de la Compagnie départementale de la Vienne dont le directeur, M. Lafont, habite, 1 boulevard de Verdun, à Poitiers, conduit par le chauffeur M. Léon Chagnon de Poitiers également, qui transportait 23 personnes à cette solennité religieuse.
« La gaieté, nous a déclaré une passagère, régnait dans le car, chacun se faisant hâte et fête d’assister à la cérémonie. Il y avait même, parmi nous, la famille Chauvin, de Chiré-en-Montreuil, qui se faisait grande joie d’assister à la prise d’habit d’une de leur fille, une autre étant déjà religieuse à cette communauté. Nous allions bientôt arriver au terme de notre voyage, encore quelques kilomètres, lorsque, soudain, sans avoir rien aperçu, nous ressentimes un choc formidable. Nous venions de nous télescoper avec le train et tous les voyageurs étaient plus ou moins blessés. Je ne saurais ajouter autre chose que, bientôt, l’auto qui nous transportait était la proie des flammes ! »
LE CHOC FUT FORMIDABLE
Il était huit heures du matin, lorsque le train 111 de la Compagnie de l’Anjou, qui quitte Cholet à 6 h 45 pour se rendre à Saumur, aborda le P.N. de Montioux.
Le mécanicien du train, M. Pasquier, du dépôt de Beaupréau, nous a affirmé qu’il avait actionné le sifflet avertisseur ; le conducteur du car, de son côté, a déclaré n’avoir entendu aucun appel.
M. Pasquier – « J’ai sifflé et ralenti la marche de mon convoi ; je n’ai pas vu venir le car qui est venu buter dans l’arrière de la locomotive, de mon côté, et à hauteur des rampes. »
– Vous avez dû avoir grand peur ?
– Ce fut si rapide que je n’ai même pas eu le temps d’avoir peur ! Sur le coup, je ne ressentais rien, mais maintenant, je souffre du bras droit. Le chauffeur Robé, du dépôt de Beaupréau également, est assez sérieusement blessé à la tête, mais ce ne sera rien, espérons-le ! »
Le convoi était déjà engagé sur la route, lorsque le car qui dévalait la pente en tenant parfaitement sa droite vint se jeter contre l’arrière de la locomotive. Le choc fut à ce point terrible que la machine fut littéralement arrachée des rails et qu’elle vint s’arrêter en bordure d’un champ de blé fraîchement coupé, dans une position presque perpendiculaire par rapport à son sens de marche, c’est-à-dire l’avant dirigé vers Argenton.
Quant à l’autobus qui avait tordu les rampes de la locomotive, il faisait un tête-à-queue complet, était rejeté sur le côté gauche de la route et s’enflammait.
Ce fut le « sauf qui peut » général, les voyageurs du train, au nombre de trois ou quatre – on se demande si le réseau de l’Anjou a encore des raisons d’exister étant donné le trafic réduit – sautèrent sur le ballast cependant que ceux du car se précipitaient ver les portières, au milieu des cris d’affolement et de la confusion générale.
Les flammes de l’auto, poussées par un vent d’Ouest, se rabattaient bientôt sur le seul wagon de voyageurs du train 111 dont la charpente fut complètement réduite en braises ; les flammes se propageaient également sur le fourgon de queue que l’on put détacher à temps et à un poteau de la ligne téléphonique qui fut à demi calciné.
Pendant ce temps le car continuait à flamber et les premiers arrivants constatèrent que les langues de feu atteignaient par moment la hauteur d’un second étage. Néanmoins les 24 passagers purent sortir de cet « enfer ».
Hélas ! tous les 24 étaient blessés.
LES SECOURS S’ORGANISENT
Les secours s’organisèrent très rapidement.
Les docteurs Bazin et Coudert, de Vihiers, et les gendarmes de cette brigade, furent les premiers sur les lieux, suivis à quelques secondes de la moto-pompe de la subdivision des sapeur-pompiers qui, sous les ordres du lieutenant Monéger, s’alimenta à une source située à 250 mètres environ de là et combattit le sinistre avec efficacité et promptitude.
Cependant que les gendarmes procédaient aux premières constatations, les deux médecins, dont il faut signaler le dévouement, se prodiguèrent inlassablement dès le début de la catastrophe pour panser les blessures des infortunés voyageurs et les faire diriger vers l’hôpital-hospice de Vihiers où les Sœurs de Saint-Charles les réconfortèrent par de douces paroles et leur donnèrent les soins que l’état de chacun nécessitait.
LES AUTORITÉS ARRIVENT SUR LES LIEUX
La nouvelle se répandit comme une traînée de poudre et bientôt arrivèrent MM. Catroux, maire de Vihiers ; Hamon, maire de Saint-Hilaire-du-Bois, et de La Selle, maire de Nueil-sur-Layon. L’adjudant Boissonnot, chef de la brigade de Doué et commandant par intérim la section de gendarmerie de Saumur, dirigea l’enquête, assisté du chef Harault et des gendarmes de Vihiers, en attendant l’arrivée des magistrats du Parquet de Saumur.
MM. Ancelin, Procureur de la République ; Livinec, juge d’instruction, et Aubert, Greffier, ne tardèrent pas à arriver à leur tour suivis du commandant de gendarmerie, M. Mahé, d’Angers, et de M. Stirn, préfet de Maine-et-Loire.
Il nous faut encore noter l’arrivée de MM. Vézin, ingénieur des Ponts et Chaussées, à Angers, et Le Tessier, ingénieur T.P.E., à Saumur, plus spécialement chargés de l’enquête technique.
Nous avons pu joindre les blessés à l’hôpital de Vihiers. Les sœurs glissaient légèrement sur le parquet ciré, allant de l’un à l’autre, donnant à celui-ci la potion, faisant à tel autre la piqûre calmante ordonnées par les praticiens. Toutes les victimes étaient là, à l’exception de deux jeunes filles qui, après pansements, avaient été autorisées à se rendre à la Salle de Vihiers, du chauffeur et du mécanicien, dont l’état n’avait pas nécessité l’hospitalisation.
La plupart sont blessés à la tête. Que d’yeux et de nez tuméfiés, de coupures à la face, de plaies aux jambes. Que de sang ! Il y en avait partout, dans la cour et sur le plancher des salles.
Cette maison de douleurs présentait hier matin, une véritable vision d’horreur sur laquelle il est préférable de ne pas nous étendre davantage.
LES BLESSÉS
Ainsi que nous le disons plus haut, il y a 26 blessés. En voici la liste :
M. Chagnon Léon, 23 ans, chauffeur du car, demeurant à Poitiers. Mme Chauvin Henriette, 54 ans : M. Chauvin Alphonse, 50 ans, et leurs trois enfants : Louis, 18 ans ; Henriette, 20 ans et Madeleine, 12 ans, tous de Chiré en Montreuil (Vienne) ; Mme Bonnet Léontine, 54 ans, et Mlle Bonnet, 12 ans, de Chiré ; M. Thiollet Paul, 54 ans ; Mme Thiollet Augustine, 41 ans, de Lapillé ; Mlle Cacault Henriette, 20 ans, de Auron ; Mlle Marie-Louise Brin, 13 ans, de Chiré ; Mme Eugénie Grison, 45 ans, des environs de Chiré ; Mme Louise Quinqueriau, 53 ans ; Mlle Quinqueriau Georgette, 34 ans, de Chiré ; M. et Mme Joseph Rault et leur fille, de Chiré ; Mme Geniteau Léontine, 58 ans, de Thouard ; Mlle Gisèle Herboireau, 25 ans, de Chiré ; abbé Abonneau, curé de Chiré et abbé Lotte, curé de Latillé.
A cette liste, il faut ajouter MM. Robé, chauffeur et Pasquier, mécanicien du train ainsi que les deux jeunes filles dont nous n’avons pu connaître les noms et qui ont pu se rendre à la cérémonie de la prise d’habit au couvent de la Salle de Vihiers.
Deux personnes sont plus grièvement atteintes. Ce sont : l’abbé Abonneau dont on craint la perte de l’œil gauche et Mme Cacault qui porte une fracture ouverte du maxillaire droit.
A midi, le docteur Bazin pensait que le soir même, tous les blessés à l’exception de ces deux derniers pourraient regagner leur domicile
LES DÉGÂTS MATÉRIELS
La collision du passage à niveu de Montioux, indépendamment du nombre des victimes qu’on a à déplorer, a causé des dégâts matériels considérables.
En effet, le wagon de voyageurs du train 111 est complètement détruit, ainsi que l’autocar ; l’un et l’autre ne représent plus qu’un amas de ferrailles tordues. Il ne reste pas le moindre vestige de charpente de bois ou de tapisseries. Bien plus, les pneus de l’autobus ont littéralement fondu sous l’empire de la chaleur. Les photos prises sur place par M. Decker, photographe à Saumur, en fourniront la preuve ; nous les reproduirons dès demain.
LE TRAFIC A ÉTÉ RÉTABLI
Le trafic a pu être rétabli hier après-midi et la voie remise en état.
A 10 heures, hier matin, une automotrice assurant le service Angers-Cholet a été réquisitionnée pour transporter les voyageurs venant de Saumur sur Cholet. Le train se dirigeant sur Cholet a refoulé sur Saumur, emportant les quelques personnes, les marchandises et le courrier postal qui se trouvaient dans le train télescopé.
Ajoutons que le poteau de la ligne téléphonique qui avait été détruit par l’incendie du wagon a été remplacé vers 11 heures 30 hier matin et la ligne remise en état de fonctionner pour midi.

Le Petit-Anjou déraille le 17 septembre 1935 sur un tas de pierres sur la voie

Le petit train d’Anjou déraille – Il y a neuf blessés.

Le Phare de la Loire, 17 septembre 1935 –
Angers – De notre correspondant particulier.

Hier, la ligne Saumur-Cholet du Petit-Anjou a été le théâtre d’un accident qui aurait pu avoir des conséquences beaucoup plus graves que celles que nous avons à déplorer, puisqu’il a fait neuf blessés.
L’autorail qui quitte Saumur à 17 h 2 traînait une remorque, et le convoi emmenait douze passagers. Entre la gare de Nantilly et le pont de Chacé, au lieu dit les Rivières, le mécanicien aperçut – mais trop tard, c’est son explication – des pierres placées sur le rail droit sur la voie ; il ne put freiner à temps, marchant aux environs de 45 à l’heure. A cet endroit, la courbe est assez accentuée. La locomotive étant sortie des rails, le ballast fut labouré sur une trentaine de mètres. L’autorail fit un tête-à-queue et se renversa sur le côté gauche ; la remorque, elle, se coucha aussi du même côté. Les vitres volèrent en éclats, il y eu parmi les passagers tombés sous les banquettes un moment de panique. Ce fut le sauve qui peut et, bien entendu, qui le put se sauva.
Malheureusement, cet accident avait fait neuf blessés dont deux assez grièvement qui durent rester à la clinique Fardeau après avoir reçu sur place les soins du docteur Boivon.
En l’absence de MM. Cayret, substitut et Livinec, juge d’instruction, demeurés à Brain-sur-Allonne pour poursuivre l’enquête sur le crime que nous relatons d’autre part, ce fut M. Ancelin, procureur de la République, qui se rendit sur les lieux pour diriger l’enquête en personne.
Le Tessier, ingénieur vicinal, procéda à l’enquête administrative.
Voici la liste des blessés :
Ont pu rejoindre leur domicile après pansement : Mme Duperray-Bouchereau, de Saint-Hilaire-Saint-Florent, et ses deux enfants ; M. Guy Bonnet, 18 ans, boucher à Doué ; M. François Guillot, 62 ans, du Coudray-Macouard ; Mlle Simone Millet, couturière à Denezé-sous-Doué et Félicité Hétreau, 47 ans, cultivatrice au même lieu.
Mlles Alice Lelong, 15 ans et demi, de Nantes, et Simone Meunier, 21 ans, de Douces, ont été gardées en observations à la clinique, mais leur état n’inspire aucune inquiétude.

 

Autrefois les passages à niveau, nombreux, n’étaient pas tous gardés et encore moins automatiques

En 1938, année de ma naissance, la France comptait 33 500 passages à niveau. Mon papa, amoureux de la voiture, nous emmenait tous les dimanches sur les routes, et je me souviens de quelques passages à niveau que je redoutais beaucoup, car j’avais compris que papa passait quand il n’avait pas vu arriver ou entendu le signal de la locomotive et j’avais peur de la locomotive. De nos jours il existe encore 15 405 passages à niveau mais si bien automatisés que les accidents sont rarissimes mais plus dangereux car les trains vont beaucoup plus vite, les voitures aussi d’ailleurs.
Voici un accident à la vitesse de 15 km/h et un mur qui cache le passage à niveau !!!

Le Petit Anjou prend une auto militaire en écharpe – Deux blessés

Le Phare de la Loire, 30 juillet 1932 – Saumur, de notre correspondant particulier :
Décidément, les accidents de passages à niveau non gardés, sur les lignes du « Petit-Anjou » se renouvellent avec une fréquence extraordinaire.
Hier matin, à 9 h 45, au P.N. de Munet, sur la ligne Cholet-Saumur, un nouvel accident s’est produit.
Cette fois, le train quittant Cholet à 5 h 55, a pris une automobile militaire – une maquette – en écharpe. Les deux occupants, MM. James et Auzanne ont été blessés. Ils ont reçu les soins du médecin capitaine Brousse qui les a fait évacuer sur l’hôpital militaire.
Les blessures ne paraissent pas graves.
Le convoi était formé de deux wagons chargés de gravier, d’un wagon marchandises, de 2 wagons de voyageurs n°s 118 et A.B.B. 76 et d’un fourgon à bagages. Il était conduit par M. Louis Guillocheau, mécanicien à la Compagie du « Petit-Anjou », demeurant à Beaupréau.
M. Guillocheau avait ralenti pour aborder la halte de Munet et d’après ses explications, sa vitesse était de 15 à 20 kilomètres. Il avait fait fonctionner son appareil avertisseur et n’avait pas aperçu l’auto.
L’automobile militaire qui venait de la direction d’Artannes, une voiture d’instruction pour la conduite des autos blindées, fut happée par son milieu, défoncée et trainée sur une assez forte distance puisque, du point de rencontre à la tête de la locomotive arrêtée, on compte 20,80 m.
Sur les lieux, M. Le Tessier, ingénieur du contrôle, a procédé à son enquête, de même que les gendarmes de Saumur.
Cet accident a causé une certaine perturbation dans le trafic.
Nous devons signaler que ce passage est très dangereux, la voie était masquée par un mur.

René Gault doit acquiter les droits de péage sur la Loire pour 80 pipes de vin, Armaillé 1593

Aujourd’hui dernier jour pour déclarer vos impôts. Et ces derniers jours, je vous mettais un très, très grand nombre de vignes dans les années 1530 à Armaillé, près Pouancé en Maine-et-Loire. Je vous mets ce jour une affaire d’impôt et de vin. Car s’il y a bien un produit qui a toujours été bien imposé c’est le vin, et lorsqu’il était transporté, par voie d’eau, car la Loire était une formidable voie de transport des marchandises, le vin, comme toutes les marchandises, subissait aussi des droits de péage. Et comme la famille Gault d’Armaillé s’y connaissait en affaires, la voici en 1593 vendant  sur la Loire depuis Angers, mais on ignore comment il a acheminé ses 80 pipes de vin jusqu’à Angers. Une chose est certaine, il doit acquiter ses droits de péage au départ d’Angers, et si toutefois son vin passe en Bretagne, car la Loire mêne à Nantes alors en Bretagne, ce sera un nouveau droit à payer… L’acte semble indiquer que René Gault aurait cru bon de ne pas déclarer ses pipes de vin et un sergent royal a été appelé pour dresser un PV de ce chargement sur bateau de 80 pipes de vin !!! Mais dans toute cette affaire, j’apprends, et vous aussi, que le vin d’Armaillé était bel vendu loin, puisqu’il prend en 1593 la Loire direction Nantes… Vous voyez il n’y avait pas que le sud de la Loire en Anjou pour vendre son vin au loin. Par contre j’ai tenté de trouver actuellement des  vignes à  Armaillé, et je n’ai pu trouver, alors si vous savez s’il existe encore de vignes  Armaillé, merci de me le faire savoir. Je vous mets ci-dessous un article d’histoire de cet impôt :
Emmanuel Brouard, « Quel commerce fluvial en Loire angevine au XVIIIe siècle ? Nantes et son arrière-pays ligérien », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest [En ligne], 123-1 | 2016, mis en ligne le 22 avril 2016, consulté le 08 juin 2022. URL : http://journals.openedition.org/abpo/3210 ; DOI : https://doi.org/10.4000/abpo.3210
Les journaux de la « cloison d’Angers » : apports et limites
Ce péage est créé en 1344, par le duc d’Anjou, afin de financer des réparations à fai (…)
La cloison d’Angers fait partie des nombreux péages qui ont fonctionné sur la Loire jusqu’à la Révolution française. Les droits sont perçus dans plusieurs bureaux, situés à Angers et dans la région : aux portes de la ville (portes Cupif, Saint-Aubin, Lyonnaise, etc.), sur la Maine à l’entrée et à la sortie de la ville (Haute Chaîne et Basse Chaîne), à sa confluence avec la Loire (La Pointe, à Bouchemaine), aux Ponts-de-Cé sur le fleuve, et enfin à Ingrandes, une quarantaine de kilomètres en aval. Les deux derniers bureaux sont de loin les plus importants, en raison des nombreuses marchandises circulant sur le fleuve. Les voituriers par eau ou par terre ne paient qu’au premier bureau franchi, en entrant dans la zone entre Angers, Ingrandes et Les Ponts-de-Cé. S’ils franchissent un second bureau, un « acquit » établi au premier les dispense de payer de nouveau.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E1 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 2 avril 1593 après midy en la cour du roy notre sire Angers endroit par devant nous François Revers notaire d’icelle personnellement estably honneste homme René Gault marchand demeurant à Pouancé soubzmetant confesse avoir aujourd’huy promis promet par ces présentes à honnorable homme Me Christophe Gasteau recepveur de la prévosté de Nantes de présent trésorier en ceste ville d’Angers et aux Ponts de Sée, et à Michel Gauvain contrôleur de ladite prévosté en la personne de Me Pierre Pellier clerc en la prévosté à ce présent et acceptant avec nous notaire pour lesdits Gasteau et Gauvain absents, de raporter dedans 3 mois prochainement venant certiffication de la descente du nombre de 80 pipes de vin blanc estant au bateau de Jehan Giffard batelier par eau demeurant Angers, comme le nombre de vin aura esté distribué et vendu au pays d’Anjou et au cas qu’il fust informé contre ledit Gault que ledit vin ou partie d’iceluy fut vendu au pays de Bretagne en ce cas promet iceluy Gault payer et bailler auxdits Gasteau et Gauvain le droit d’acquit de ladite prévosté de Nantes et au moyen des présentes demeure du consentement dudit Pellier stipulant pour et au nom desdits Gasteau et Gauvain comme dit est et soy faisant fort d’eulx la saisie faicte dudit nombre de vin ci-dessus à la requeste dudit Pellier esdits nom par Jousset sergent royal en dabte de ce jour à faulte qu’auroit fait ledit Gault d’avoir acquité le nombre de vin et de s’obliger d’en aporter desce… nulle et sans es…uter comme ledit Pellier l’a rendue audit Gault qui l’a eue et receue ; à ce faire tenir et accomplir s’est ledit Gault obligé soy ses hoirs etc à prendre etc renonçant etc foy jugement condemnation etc fait à notre tablier Angers présents à ce Loys Allays Michel Lory praticiens demeurant Angers temoins »

 

La poste aux chevaux de Saint-Jean-de-Linières, 1610

Ce billet de mon blog était paru le 15 octobre 2009 et je le remets ici car j’ai ajouté un élément intéressant.

Voici comment était tenue en 1610 la poste aux chevaux de Saint-Jean-de-Linières. Célestin Port ne remontait les noms qu’en 1626 :

La Roche-au-Breuil, commune de Saint-Jean-de-Linières – La Roche au Hault-Breil 1617 (Etat Civil) – Le principal domaine appartenant à la fin du XVIIIe siècle à Mme Planchenault de la Chevalerie née Lepage, qui le donna à sa fille, femme de Couraudin de la Noue, en avancement d’hoirie ; – en ces derniers temps à M. Deruineau. Le clef au sommet du portail, conserve la date de 1722, dans une couronne de chêne. – A l’angle du chemin de Linières, une croix de bois, sur un socle de pierre porte la date 1806. – C’était un des plus importants relais de poste de l’Anjou, dont étaient maîtres : N. h. François Dupin, 1626 ; Jacques Garnier, † le 17 septembre 1639 ; – Etienne Chardon, 1634 ; – Nicolas Avril, † le 27 septembre 1691 ; Pierre Coullion, 1693 ; – Jacques Avril 1698 ; – Claude Avril, 1793 ( C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876) Je viens de vérifier ce jour 10 mars 2022 le Dictionnaire de Célestin Port, et il avait écrit Chardon ce qui est bien fautif se sa part, car il s’agit bien de Chandon. Voyez ci-dessous ma retranscription du mariage de 1651″

Une route, venant de Paris, passant par Orléans, puis longeant la Loire jusqu’à Nantes, était déjà établie en 1584, et figure à l’Etat des postes assises sous le règne de Henri III (manuscrit conservé à la B.N.). Bien sûr elle passait par Angers, qui n’est pas tout à fait sur le bord de la Loire, mais qu’il convenait de desservir ! C’est pourquoi Saint-Jean-de-Linières est sur cette route, à la sortie d’Angers vers Nantes.
Ce n’est qu’à partir de 1651 que la route de Paris à Nantes passe par Rambouillet, Chartres et Le Mans, mais bien sûr toujours par Angers.

Il semble qu’en 1610, en vertu de l’acte qui suit, la poste aux chevaux de Saint-Jean-de-Linières appartenait conjointement à Olivier Coquereau et Guillaume Morin, mais j’avoue ne pas avoir saisi le lien qui les rassemble ci-dessous. En fait, Guillaume Morin est le maître de poste en titre, mais a besoin de prendre l’air quelques mois… pour une raison inconnue, et demande à sa voisine, tenant la poste aux chevaux de Saint-Georges-sur-Loire, de fournir les chevaux pour lui durant 6 mois.
Olivier Coquereau va acquérir le Bois-Bernier par décret en 1620 !

Car, vous avez bien lu, la poste aux chevaux de Saint-Georges-sur-Loire est tenue par une femme ! Certes, elle est veuve et perpétue sans doute le fonctionnement qui était le sien avant le décès de son mari, mais tout de même, cette activité montre que les femmes étaient parfois partout…

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici la retranscription de l’acte, partiellement mangé : Le 19 juin 1610 après midy, devant nous Jullien Deille notaire royal Angers furent présents noble homme Olivier Coquereau sieur de la Beraudière demeurant à Nantes au nom et se faisant fort de Guillaume Morin Me de la Poste établie par le roy à la Roche au Breil paroisse de Saint Jean de Linyaires prometant luy faire ratiffier ces présentes et en fournir ratiffication dedans quinzaine à peine etc ces présentes néanmoins etc d’une part et honnorable femme Renée Chesneau veufve feu Jehan Chevruz vivant Me de la poste à Saint Georges d’autre part, lesquels duement soubmis sous ladite court confessent avoir fait et convenu comme s’ensuit c’est à savoir que ledit sieur de la Beraudière audit nom a baillé et délaissé à ladite Chesneau pour 5 années à commencer du premier janvier dernier le droit de poste establi audit lieu de la Roche à la charge de ladite Chesneau de la fournir de chevaux et la bien et duement servirainsi que au cas est et en acquiter ledit Morin et en ce faisaint jouiera ladite Chesneau des droits et privilèges y appartenant et quand aux gaiges les prendront et auront ladite Chesneau pour le tout de la demi année commençante à la saint Jehan Baptiste prochaine en vertu de laquelle (mangé) ledit Morin luy en a baillé (mangé) ou pour le terme de (mangé) ledit Morin le prendra pour le tout fors que il paiera à ladite Chesneau la somme de 36 livres en considération du service qu’elle a fait faire de ladite poste en l’année dernière … et pour le regard des charges des 4 années suivantes seront pareillement prises et recues par chacune d’icelles scavoir par ladite Chesneau la demy année de la saint Jehan soubz l’acquit dudit Morin qu’il sera tenu à cest effet luy délivrer lors que ladite Chesneau les requerera et le terme de Noël se recevra par ledit Morin et ainsi consécutifvement d’année en année sans y contrevenir car ainsi ils l’ont voulu consenty et accepté et à ce tenir dommages obligent etc et pourra ladite Chesneau commettre à ladite poste telle personne que bon lui semblera audites conditions cy dessus

  • En savoir plus

Guide des chemins de France, Charles Estienne, 1552, 207 pages – Téléchargeable sur Gallica

La Poste aux Chevaux en Bretagne 1738-1873, Théotiste Jamaux-Gohier, Mayenne, 2001 en vente aux Editions régionales de l’Ouest, Mayenne

Fouett’cocher, La poste aux chevaux de Suette près Seiches-sur-le-Loir, 1771-1872, Jacques Béguin, 2006

Voir un page bien faite sur l’histoire de la poste, en particulier au temps des chevaucheurs du roi

mariage d’Etienne Chandon et Françoise Garnier


Saint-Jean-de-Linières « Le 4 mai 1651 a esté conféré le st sacrement de mariage à Me Estiene Chandon (s) filz de honorable homme Julien Chandon (s) et de honeste femme Helene Pertué de la paroisse de St Maurille d’Angers et à honeste fille Françoize Garnier (s) fille de deffunct honorable homme Jacques Garnier et de honeste femme Marie Cronnier de ceste paroisse, faict par moi curé de st Jean de Linière en présence dudit Julien Chandon et de ladite Helene Pertué et de vénérable et discret Me Jean Garnier (s) oncle curé de la Trinité d’Angers et de ladite Marie Cronnier et Nicolas Aprvil (s) de de René Roqueton (s Robton) et autres » La mère de la mariée est Marie Cronnier et non Crasnier comme le dit un commentaire ci-dessous. Par ailleurs, je descends d’une famille Pertué, et j’ai beaucoup sur ce patronyme, et je suis heureuse d’y ajouter dans mes « non liés » cette Hélène Pertué épouse de Julien Chandon et mère d’Etienne Chandon. Je vais mettre à jour mon étude des Perthué ce jour car cela me déconnectera de la télé que je regarde un peu trop en ces temps de tristesse en Ukraine »

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