L’ancien métier de voiturier n’était pas réservé aux hommes !

Ceux qui transportaient passagers, marchandises, par eau ou par terre étaient autrefois appelés voituriers.

Et au fil de mes innombrables recherches, j’en ai souvent rencontré, mais toujours voiturier, c’est à dire un homme.

Voici pourtant une femme voiturière, que je trouve dans le rôle de capitation de 1740 du Loroux-Bottereau (44) :

Ainsi, la veuve Deslandes est voiturière et a une servante.

J’avoue que c’est bien la première fois que je rencontre une femme qui voiture en 1740 !!! Gageons qu’elle a repris la voiture à cheval de son époux décédé, et même qu’elle l’accompagnait de son vivant, et qu’elle a continué seule le métier.

 

Et vous ? en avez-vous rencontrée ?

Les passagers du Saint-Philibert

Y avait-il un photographe de rues à bord du Saint Philibert lorsqu’il quittait Nantes à 6 h 30 pour Noirmoutier ? En effet, la France est pionnière de la photo de rues en 1930, et cette photo, transmise par Elisabeth, atteste une pose exceptionnelle car l’homme est seul (généralement en famille), il a une pose inhabituelle à l’époque, enfin la photo montre la bouée portant le nom SAINT PHILIBERT et est manifestement prise du pont inférieur, ce qui serait tout à fait un travail très rare en famille.

J’ajoute que ma famille a des photos de cette époque, mais bien moins nettes et plus posées en famille, donc j’émets cette hypothèse.

Partant, je suppose qu’il y avait un photographe professionnel à bord, et donc que d’autres familles ont des photos de ce type. Si vous en avez vous pouvez les adresser (en supprimant les espaces :

odile h @odile-h a lbert.com

Les Delahaye, hôteliers au Lion-d’Angers, faisaient surement office de relais de poste sans en avoir le nom.

Je viens de ressortir l’ouvrage de Théotiste JAMAUX-GOHIER, « La poste aux chevaux en Bretagne, 1738-1873 », dont je vous ai déjà parlé ici à 3 reprises :

Quid des Messageries de l’Université d’Angers au XVIIème siècle ?

Il vous suffit de tapper JAMAUX dans la case RECHERCHE à droite de mon blog et vous y accédez.

En effet, quand je viens encore vous illustrer la famille DELAHAYE du Lion d’Angers, qui possédaient les 2 hôtels, je suis certaine qu’ils fonctionnaient comme un relais de poste et que chez eux on pouvait changer de cheval lorsqu’on venait de Craon ou de Pouancé ou de Château-Gontier, et même je suis persuadée qu’ils avaient leurs habitués et connaissaient les clients.

Celle qui vous écrit ces lignes, moi, Odile, a beaucoup à vous dire sur le cheval car elle est née « dedans », et ce à la fois des grands parents maternels, qui possédaient 18 chevaux pour livrer jusqu’à Quimper la quincaillerie en gros, que des grands parents paternels, qui fournissaient foin et avoine sur Nantes.

René Delahaye, qui suit, est l’hôte du Lion d’Or, et c’est mon oncle. J’ai déjà beaucoup d’actes notariés le concernant, qui attestent une grande activité en mouvements financiers. Il avait aussi une famille que je dirais nombreuse, ce qui n’était pas rare à l’époque certes, mais qui illustre l’activité débordante de cet hôtelier, que j’insiste pour vous décrire comme en fait ce qu’on appelera plus tard ailleurs RELAIS DE POSTE.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E1 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle)

« Le 9 mars 1641 après midy par davant nous François Delahaye notaire royal tabellion et garde notes à Angers fut présent estably et soubzmis honneste homme Mathieu Cousin marchand Me chapellier en ceste ville y de meurant paroisse de saint Maurille, lequel a céddé et transporté et par ces présentes cèdde et transporte sans garantie à honorable homme René Delahaye marchand demeurant au bourg du Lion d’Angers maison ou pend pour enseigne le Lion d’Or, à ce présent ce stipulant et acceptant la somme de 70 livres tant de ce qu’il a asseuré luy estre justement deu par les enfants et biens tenans de deffunte (blanc) Leriche vivante veufve de deffunt Robert Gallon et François Gallon son fils par obligation passée par devant (blanc) notaire royal en ceste ville le (blanc) 1600 sur laquelle seroit intervenu divers jugements au siège présidial de ceste ville, oultre cèdde ledit Cousin audit René Delahaye les intérests de ladite somme qui en ont coureu jusques à ce jour frais et despens par luy faits au recouvrement de ladite somme en diverses instances, pour par ledit René Delahaye se faire payer de ladite somme intérests d’icelle courus et qui courront cy après frais et despens contre et sur les biens desdits deffunts Leriche et Gallon, et contre eulx faire toutes et telles poursuites à ses frais despens périls et fortunes, soit soubz son nom ou dudit ceddant ainsi qu’il verra estre à faire et à ceste fin l’a mis et subrogé met et subroge en son lieu et place droits d’hypothèque et promis mettre entre mains dudit Delahaye la grosse de ladite obligation, pièces et procédures qu’il peult avoir entre mains, dans 8 jours prochainement venant, la présente cession et transport faite pour et moyennant pareille somme de 78 livres pour le sort  principal et pour les intérests frais et despens en ont présentement les parties composé et accordé à la somme de 30 livres tz faisant lesdites deux sommes ensemble la somme de 100 livres tz quelle somme ledit René Delahaye pour ce deument estably et soubzmis promet payer et bailler audit Cousin en sa maison en ceste ville dans le jour et feste de saint Bertelemy prochain venant, et d’autant que pour avoir payement par ledit cousin de son deub il auroit fait interupter Jehan Huillier et la veufve Georges Levanner pour raison des choses par eulx acquises desdits Leriche et Gallon et Marye Gallon veufve feu Charles Jorret pour ledit Delahaye les poursuivre au déquerpissement desdites choses si bon lui semble ainsi qu’il verra estre à faire sans toutefois que ledit Cousin en soit renu en aulcune façon des poursuites qu’il pourroit faire ; à laquelle cession et transport promesses obligations et ce que dessus tenir etc à peine etc obligent lesdites parties respectivement etc mesmes ledit Delahaye au payement de ladite somme audit terme eulx ses biens etc renonçant etc dont etc fait et passé audit angers en nostre tabler en présence de de Jehan Chevalier et Denis Chartier clercs demeurant audit lieu tesmoins, ledit Cousin a dit ne savoir signer »

Claude de Bretagne oublie de payer l’hôtellerie du Dauphin : Angers 1655

Quand on est seigneur on se déplace avec serviteurs et chevaux à l’hôtellerie à Angers, mais on oublie de payer la note, et même depuis 5 ans !

Manifestement Claude de Bretagne ne descend plus beaucoup dans son château de Champtocé sur Loire, mais préfère la ville d’Angers.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 12 octobre 1655 par devant nous René Garnier notaire royal Angers a esté présent haut et puissant messire Claude de Bretaigne comte de Gouaislaux, demeurant à Paris paroisse St Severain, lequel a confessé avoir vendu créé et constitué et encore par ces présents vend crée et constitue par hypothèque général et universel sur tous ses biens présents et advenir et promet garantir fournir et faire valoir tant en principal que cours d’arréraiges à honnorable femme Jacquine Boutton veuve de Pierre Aubeufe cy devant hostesse de l’hostellerie ou pend pour enseigne le Daulphin en Brécigné fauxbourg d’Angers, demeurante à présent en cestedite ville paroisse Ste Croix, présente et acceptante, laquelle a achapté et achapte pour elle ses hoirs et aians cause, la somme de 44 livres 8 sols 10 deniers de rente hypothécaire annuelle et perpétuelle rendable et payable et laquelle ledit sieur vendeur a promis et s’est obligé rendre payer servir et continuer chacun an à ladite Boutton en cette ville maison de nous notaire à pareil jour que la date des présentes dont le premier terme et paiement commancera d’huy en un an et à continuer d’an en an et de terme en terme, laquelle rente ledit seigneur vendeur a assise et assignée assiet et assigne par ces présentes sur tous ses biens généralement et spécialement présents et advenir et sur chacune pièce seul et pour le tout sans que le général et spécial hypothèque se puissent faire préjudice l’un à l’autre, o pouissance par ladite veufve Aubeufs, ses hoirs et aians cause d’en demander et faire faire particulière assiette en tel lieu et place des biens dudit seigneur vendeur deschargés de tous hypothèques qu’il lui plaira, et toutes fois et quantes que bon lui semblera suivant la coustume ; et a esté et est faite ladite vendition création et constitution de rente pour demeurer quite ledit seigneur vendeur de la somme de 800 livres tz qu’il a recogneu debvoir à ladite veufve Aubeufe pour despense faite par luy ses serviteurs et chevaux en la maison d’icelle veufve Aubeufs lorsqu’elle tenait ladite hostellerie du Daulphin depuis 5 ans decza à plusieurs et diverses fois, ainsy qu’il apparoit par les promesses que ledit seigneur en avoir baillées à ladite Aubeufs qu’elle luy a présentement rendues comme nulles au moyen des présentes, rachaptable ladite rente quand bon semblera audit seigneur et toutefois et quantes qu’il luy plaira, et pour l’exécution des présentes et ce qui en despend ledit seigneur vendeur a prorogé cour et juridiction devant monsieur le lieutenant général et siège présidial d’Angers pour y estre traité et poursuivi comme devant son juge naturel, renonczant à tous déclinatoires, privilèges et committemens, esleu et eslit son domicile irrévoquable maison de nous notaire, auquel lieu veut et consent que tous exploits et actes de justice qui y seront faits soient de telle force et vertu comme si faits estoient à sa propre personne ou domicile ordinaire, ce qui a esté voulu consenté stipulé et accepté par les parties et en sont demeurées d’accord ; à laquelle vendition création et constitution de rente tenir etc dommages etc intérests etc oblige ledit seigneur de Bretaigne soy ses hoirs etc biens à prendre vendre etc renonczant etc dont etc fait et passé Angers à notre tabler présents Me Charles Phelippeau et Nicollas Housseron clercs demeurant audit Angers tesmoings

Jean et Julien de Malestroit descendaient à l’hôtellerie du Plat d’Etain : Angers 1524

mais ne payaient pas rapidement la note à l’hôtellière. La note ici est élevée. Nul doute qu’ils vivent au dessus de leur moyens. Et l’histoire nous apprend qu’ils ont fabriqué de la fausse monnaie… et même Mediapart en parle. Manifestement ils sont plusieurs frères à Oudon, et la seigneurie de rapporte plus assez pour ces jeunes gens, qui sont venus à Angers voir les bourgeois vivre bien au dessus d’eux !

Et comme il leur était interdit de travailler comme les bourgeois, ils ont eu la mauvaise idée …

Vous avez plusieurs actes les concernant sur mon blog, il vous suffit ci-dessous de cliquer sur le nom DE MALESTROIT qui est en mot-clef et vous donne immédiatement accès à tous les actes indexés sur ce nom.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :
Le 8 octobre 1524 sachent tous présents et à venir que en notre cour royale à Angers (Huot notaire Angers) et des tesmoings cy après nommés noble et puissant messire Jehan de Malestroit chevalier seigneur d’Oudon de Taigne et de Nayst confesse debvoir et promet rendre et paier à honneste femme Jehanne Syramyn dame du Plat d’estain en ceste ville d’Angers la somme de 121 livres tz par une part et la somme de 28 livres 10 sols tz par autre part, pour despense faite tant par ledit chevalier que noble homme Julien de Malestroit sieur de Connoy frère ledit chevalier, et en ce non compris la belle cherre que ladite Syramin parlant par la bouche de Me Françoys Commeau licencié en loix demandoit du temps que le frère dudit chevalier auroit logé en la maison de ladite Syramin, bailla charge à sire Charles de Bougne fermier dudit chevalier en la maison d’icelle Syramyn, de bailler à ladite Syramin deux pippes de vin l’une au prix qu’il pourroit valloir, paiables icelles sommes dedant Karesme prenant et le 24 may prochainement venant moitié par moitié ; et à ce faire tenir soubzmectant ledit chvalier soy ses hoirs biens et choses présents et avenir soubz la cour et juridiction royale d’Angers (f°2) présents ad ce maistre René de Bridiors missire Guillaume Crespel prêtre et maistre Franczoys Commeau et autres, comme de tout ce peult plus à plein apparoir par un escript en papier signé de Malestroit et de N. Huot, duquel de mot à mot le contenu s’ensuit : « Nous messire Jehan de Malestroit chevalier seigneur d’Oudon de Taigne et de Noyse confessons debvoir et par ces présentes promettons rendre et paier à honneste femme Jehanne Syramin dame du Plat d’Estain de ceste ville d’Angers pour despence faite tant pour nous que pour notre frère Jullien de Malestroit sieur de Connoy la somme de 121 livres tz par une part et la somme de 28 livres 10 sols tz, en ce nom compris la belle chere que ladite Syramin demande du temps que notre frère a esté logé chez ladite Syramin, sur laquelle somme dessusdite avons donné charge à sire Charles de Bougne notre fermier de Taigne (f°3) de bailler à ladite Syramin 2 pippes de vin blanc au pris qu’il peult valloir, laquelle somme dessusdite nous promettons et nous obligeons paier à ladite Syramin dedans Karesme prenant prochainement venant la moitié de ladite somme et l’autre moitié dedans le 24 may prochain, et ce engageonsnous nos hoirs biens et choses présents et à venir par la cour et juridiction de la cour royale d’Angers soubz laquelle je me suis soubzmis et obligé moy mes hoirs etc ; présents ad ce maistre René de Bridiors missire Guillaume Crespel prêtre maistre François Commeau licencié ès loix et autres, le 8 octobre 1524 »

Je suis désolée mais HUOT, le notaire, n’a pas fait signer, et s’est contenté de sa signature, ce qui lui arrivait très, très souvent.

Toiles de Laval voiturées par eau d’Angers à Tours par des voituriers d’Orléans : 1547

J’ai arrêté la télé pendant la canicule. Trop d’infos me traitant toutes les 5 minutes d’idiote qui ne sait pas boire

Revenons à l’article du jour.
C’est bien à Tours qu’ils vont livrer, et ils ont 8 jours pour faire d’angers à Tours.
Donc, si j’ai bien compris, les voituriers d’Orléans prenaient tous les contrats de voiturage qu’ils pouvaient rencontrer lors de leur passage et sans doute étaient-ils parfois sans voiturage.
En outre j’ai compris que les toiles de Laval étaient venues à Angers par eau, mais que les voituriers de la Loire étaient différents, car le fleuve demande à être connu. Donc pour livrer ses toiles à Tours Denouault, le marchand de Laval, devait d’abord les faire transporter par voiturage par eau jusqu’à Angers, puis changer de transporteur car ce ne sont pas les mêmes voituriers qui assurent le transport sur Loire.
En tous cas les voituriers par eau d’Orléans faisaient aussi des transports intermédiaires.
Enfin, l’acte qui suit, très ancien, est un peu abimé, mais en grande partie lisible, mais ne soyez pas étonnés du nom du port, car après avoir déchiffré ce nom je me suis souvenu qu’au 16ème siècle Nantes avait sa rue des Fumiers, et je pense beaucoup de ville aussi.
Et en cherchant l’histoire de Tours, je vous confirme le nom et voici le lien en cliquant sur cette phrase.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E2 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 1er juillet 1547 en la cour du roy notre sire à Angers etc estably Macé Arcau et Martin Deschamps voituriers par eau demeurant à Orléans paroisse de Notre Dame de Recouvrance, soubzmetant eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout confessent que Mathurin Denouault marchand demeurant à Laval leur a baillé et livré le nombre de 8 pacquets de toiles blanches, avecques ung petit pacquet de serviettes, lesquelles toilles et serviettes dessusdites lesdits Arcant et Deschamps et chacun d’eulx seul ont promis rendre bailler et livrer audit Denouault ou qui commission aura de luy bien et deument (f°2) ainsi qu’il appartient et sans les gastées ou endommagées rendues et deschargées au port de Maufumyer de Tours dedans de demain en 8 jours prochainement venant à leurs despens dommages et intérests acquités de tous acquits fors que ledit Denouault acquitera en ceste ville d’Angers ; et est fait ce présent marché pour la somme de 3 escuz sol que ledit Denouault a promis payer auxdits voituriers à la livraison desdites toilles et serviettes, et seront tenus lesdits voituriers aller (effacé) la venue desdites toilles et serviettes ad ce qu’ils les fassent estimer et (effacé) (f°3) a ce tenir etc dont etc obligent lesdits Arcant et Deschamps chacun d’eulx seul etc et leurs corps à tenir prinson renonçant mesmes au bénéfice de division d’ordre etc foy jugement condemnation etc présents ad ce René Ge…marchand apothicaire

Je vous mets la vue qui donne le nom de l’apothicaire car j’ai du mal à déchiffrer son nom, et je voudrais voir s’il est dans mon tableau des apothicaires sur mon site.