vente de la closerie de Champcheron à Foudon (49), 1585

Peu de femmes ont obtenu autrefois la séparation de biens, sans doute car peu d’hommes méritaient ce sort, signe de mauvaise gestion de leur part, et carrément signe d’infamie.
En effet, jusqu’au 20 ème siècle, la mauvaise gestion, tout comme la dissipation des biens, était une faute grave aux yeux de tous, y compris de l’église. C’était même un péché.
Remarquez il était d’autant plus facile de les montrer du doigt qu’ils étaient peu nombreux.
Sur le plan juridique, la séparation de biens était possible. Voici l’une de ces femmes, issue d’un milieu bourgeois que notre Etienne Toissonier, un siècle plus tard, affectionnera et décrira, lançant parfois quelques phrases assassines à l’encontre de ceux qui avaient mal géré leurs biens.
Vous allez découvrir à la fin de l’acte la liste des dettes du mari, les jugements ayant prononcé la séparation de biens.
Donc, ici, Jeanne Allain est une femme récemment séparée de biens, qui vend pour payer les dettes en cours, dettes que l’acte énumère scrupuleusement. Vous allez voir que le gentil mari n’avait pas réglé les loyers etc…
L’acquéreur est un proche parent, son frère, et il lui octroit le droit de rescousse sur 3 ans. J’ignore si elle eut la faculté d’exercer plus tard ce droit.
Enfin, et ceci mérite d’être souligné, le lieu de Champcheron, était un bien propre du mari, mais devant la mauvaise gestion qu’il avait faite des biens de sa femme, ce lui lui a été retiré par jugement et octroyé à sa femme en compensation des biens de madame qu’il avait vendus.

  • L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7
  • Voici la retranscription de l’acte : Le 15 mai 1585 avant midy, en la cour du roy nostre sire Angers endroict par devant nous Mathurin Grudé notaire de ladite cour personnellement establis honneste femme Jehanne Allain femme séparée de biens d’avecque Mathurin Viredoux autorisée par justice à la poursuite de ses droits demeurant aux faubourgs saint Jacques de ceste ville d’Angers soumettant etc
    confesse avoir aujourd’huy vendu quicté cédé délaissé et transporté et par ces présentes vend quitte cèdde délaisse et transporte et promet garantir de tous troubles et empeschements à honorable homme Me Jehan Allain Sr de la Barre lieutenant général au siège de Château-Gontier, et y demeurant, à ce présent stipullant et acceptant et lequel a acheté et achète par ceste présente pour luy ses hoirs etc le lieu et closerie appartenances de Champcheron situé en la paroisse de Foudon (aujourd’huy avec Le Plessis-Grammoire) composé de maisons pressoirs jardin et de 2 journeaux de terre labourable ou envirion et de 6 quartiers de vigne en divers endroits et tout ainsi que ledit lieu se poursuit et comporte avec toutes et chacunes ses appartenances et dépendances
    et comme ledit lieu a esté baillé à ladite Allain par ledit Virdoux son mari pour récompense d’une maison qui estait du propre de ladite Allain vendue par ledit Viredoux de laquelle récompense appert par contrat passé sous ladite cour par devant Laurent Gouyn notaire le 30 mars 1579 ledit lieu de Champcheron du fief et seigneurie de (blanc) à (blanc) de cens rentes et debvoirs franc et quitte du passé
    transportant etc et est faire la présente vendition pour le prix et somme de 266 escus deux tiers évaluée à la somme de 800 livres sur laquelle somme de ledit acheteur en a payé comptant à ladite venderesse la somme de 100 escus quelle somme elle a eue et reçue en présence et à vue de nous en 400 quart d’escu, dont elle s’est tenue à contente et bien payée et en acquitte et quicte ledit acheteur, et de laquelle somme de 100 escus en l’instant ds présentes ladite venderesse à payé à Macé Coeffe la somme de 35 escus par quictance passée par devant nous et pour demeurer quitte vers ledit Coeffe du contenu en l’abligation en laquelle elle et ledit Virdoux estaient obligés vers ledit Coeffe et la somme de 47 livres que ladite vendresse a payée à Charles Doisseau pour les louages de la maison en laquelle elle est demeurante, de laquelle somme ledit Doisseau luy en a baillé quittance sous son seing et pour le regard de la somme de 166 escus deux tiers, ledit acheteur en est demeuré quitte vers ladite vendresse et laquelle les a quitté et quitte au moyen de ce que ledit acheteur acquite et quitte ladite venderesse de pareille somme de laquelle elle estait obligée vers ledit acheteur par obligation l’une du 14 mars et l’autre du 25 novembre dernier et audte du 19 du présent mois de may, lesquelles obigations moyennant ces présentes demeurent résolues etc, laquelle somme de 166 escus deux tiers ladite venderesse a dit et déclaré en avoir fait plusieurs paiements en acquit des debtres crées par ledit Virdoux son mary et elle, scavoir est la somme de 66e scus deux tiers et autres plus grandes sommes pour le paiement d’arrérages de 53 livres 7 sols 6 deniers de rentes hypothécaires par elle constituées aux doyen chanones et chapitre de l’église de Saint Pierre d’Angers, au chapelain de la chapelle de l’Ancheneau la somme de 20 escus et autre plus grande somme tant pour les arrérages des rentes et devoirs par elle dus à cause de son lieu du Moullinet que frais et dépends des procès faits pour raison des arrérages et le surplus employé en d’autres affaires et nécessités et paiement d’autres debtes créées par ledit Virdoux son mari et elle en laquelle vendition ladite venderesse a retenu grâce et faculté laquelle luy a été concécée et octroyée par ledit acheteur de pouvoir rescousser et remérer lesdites choses cy-dessus vendues jusque à d’huy en 3 ans prochainement venant en payant et refondant par ladite venderesse ses hoirs etc audit acheteur ses hoirs etc icelle somme de 236 escus deux tiers par ung seul et entier payement avec tous autres loyaux coûts frais et mises
    et faisant ces présentes ladite vendresse a dait apparoir audit acheteur ladite séparation de biens d’entre ledit Viredoux son mary, jugée à la prévosté de ceste ville d’Angers le 10 février 1584 publiée par Me Jacques Ernault sergent proclamations le lendemain, confirmée par sentence donnée au siège présidial d’Angers le 20 juin dernier, desquelles sentence jugement et exploits publiés ladite venderesse a promis audit acheteur luy en bailler copie signée pour luy servir ce que de raison etc …
    tout ce que dessus respectivement stipulé et accepté par chacune desdites parties lesquelles avons advertyes faire enregitrer ces présentes dedans 2 mois suivant l’édit de l’exécution du contrôleur des titres, de laquelle vendition et tout ce que dessus est dit tenir etc et garantir etc oblige etc renonçant etc jugement et condamnation etc
    fait et passé Angers maison d’honorable femme Roberde Bonvoisin veuve de defunt noble homme Me François Lefebvre vivant Sr de Laubrière advocat Angers en présence de Me Jehan Lefebvre Sr de Laigné et Antoine Verron demeurant Angers et Macé Germon praticien demeurant Angers tesmoins. Signé Lefebvre, J. Allain, A. Veron, M. Germon, M. Grudé
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    Bail à ferme de la closerie de Champcheron, Andard (49), 1589

    Il est intéressant d’avoir le bail à ferme de la closerie après avoir vu la vente, car nous disposons ainsi pour la même époque, des 2 prix qui permettent de déterminer le rapport à 6,75 % pas tout à fait net puisqu’il assure les grosses réparations, mais celles-ci doivent être rares.
    Rappelons que lorsqu’il s’agit de bail à moitié, il est difficile d’estimer ce rapport.

  • L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7
  • Voici la retranscription intégrale de l’acte : Le 17 janvier 1589 en la cour du roy nostre syre par devant nous Mathurin Grudé notaire royal ont esté presonnellement establis noble homme Me Jehan Allain Sr de la Barre, conseiller du roy de Navarre, lieutenant général du sénéchal de Beaumont au siège de Château-Gontier et y demeurant d’une part, et honneste homme Macé Clavier marchand demeurant au village de Champchiron paroisse d’Andard, soumettant etc
    confessent avoir fait et font par ces présentes font le bail et prise à ferme qui s’ensuit, c’est à scavoir le lieu et closerie de Champchiron audit Allain appartenant situé en ladite paroisse d’Andard et aultres paroisses (donc elle était sur Foudon, Le Plessis-Grammoire et Andard) tout ainsy que ledit lieu se poursuit et comporte et tout
    ainsi que ledit Allain l’a acquis de Jehanne Allain sa soeur sans aucune chose en réserver et comme ledit preneur a cy-devant exploité ledit lieu audit tiltre de fermier
    à la charge de tenir les choses en réparation de couverture et terrasse et de payes les cens rentes et debvoirs dus pour raison dudit lieu
    et bien et duement faire les vignes dudit lieu de leurs quatre façons ordinaires en temps et saison convenable et d’y faire des provaings ce qu’elles pourront commodément porter
    et de tenir et entretenir ledit lieu bien et duement clos de hayes et fossés et du tout jouir et user en bon père de famille sans rien démolir dudit lieu
    ce loyal bail est fait pour le temps et espace de 5 années à commencer du jour et feste de Toussaint dernier passé et finissant à pareil jour lesdites 5 années finies et révolues et pour en payer par chacune desdites années la somme de 18 escus au jour et feste de Noël le premier payement commençant à ce jour et deste de Noël prochainement venant et à continuer etc (soit 54 livres par an pour une closerie qui vaut alors 800 livres, ce qui donne un rapport de 6,75 % net d’impôts puisque c’est le fermier qui les paye, mais restent les grosses réparations à sa charge)
    auquel bail etc garantir etc ladite ferme payer etc obligent etc renonçant etc foy jugement et condamnation etc
    fait et passé audit Angers maison de nous notaire en présence de Me Jehan Lefebvre Sr de Laigné advocat Angers, et Guy Grudé demeurant Angers et Jean Rippier demeurant avecque ledit bailleur tesmoings, lequel Clavier a dict ne scavoir signer.
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    Vente de la closerie de Loirie, La Meignanne, 1645 par Vincent Boumier

    C. Port ne dit pas Brechouon à La Meignanne, mais Bréchouan à St Clément de la Place :

    Autrefois composée de 3 closeries, appartenait en 1685 à Jean Ravary, par acquêt de Vincent et Pierre Bouvier. Il en dépendait une chapelle Ste Anne, fondée le 15 mars 1641 par une dame Oudin, qui l’avait fait bâtir près la maison de la Gâcheterie, avec un logement pour le chapelain.

    • Je n’ai pas trouvé le lieu de Loirye, dont il est question ici, à la Meignanne.
    • Le notaire écrit BOUMIER et non BOUVIER, comme dit dans C. Port (ci-dessus), et ce Vincent Boumier signe nettement BOMMIER avec 2 M (voir ci-dessous)
    • L’acte notarié qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5

    Voici la retranscription de l’acte : Le 30 janvier 1646 avant midy, par devant nous Nicolas Leconte notaire royal et gardenotte à Angers, Vincent Boumier, sergent de la chastelenye du Plessis-Macé et Julienne Bessonneau sa femme, de luy authorisée par devant nous quant à ce, demeurants au lieu de Lorye situé au village de Brechouin paroisse de la Meignanne, lesquels establiz et deuement soubzmis eux et chacun d’eux l’un pour l’autre en seul et pour le tout sans division confessent volontairement avoir vendu vendent quittent cèddent délaissent transportent promis et promettent garantir de tous troubles hypotecques et empeschements quelconques et en faire cesser les causes, à honorable femme Mathurine Oudin, veufve de deffunt honorable homme Me Jullien Fourmy, demeurant audit Brechouon dite paroisse de la Meignanne, à ce présente, laquelle a achepté et achepte pour elle et pour Me Jean Hubert son petit fils, ses hoirs, ledit lieu de Loirye composé d’un corps de logis où est compris le logement d’un closier et bestiaux le tout en suite et tenant l’un l’autre soubz mesme couverture au pignon duquel vers soleil couchant y a un apentif ou loge couvert de genêt, de rue et issues, de trois jardins clos chascun à sa porte joignant lesdites rues et issues d’un costé un clotteau appelé le Champs du Bois cy après confronté, d’un bout lesdit aireaux et d’autre bout la terre des héritiers de deffunt Mathurin Boumier frère dudit Vincent, le 2e joignant d’autre costé le clotteau de terre appelé Asiette aussi cy-après confronté … et le dernier qui est en triangle joint au vivier et d’autre côté audit logis et clotteau appelé le Verye ; Item 3 clotteaus de terre contenant 3 boisselées se tenant l’ung l’autre et clos séparément de leurs hayes dont l’un nommé le Champs du Bois … etc… transportant la présente vendition cession délays et transport pour et moyennant la somme de 1 200 livres tournois … (suivent des dettes que l’acheteur règle pour le vendeur),

    Cette image est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Je la mets ici à titre d’outil d’identification des signatures, car autrefois on ne changeait pas de signature.

    • Boumier signe BOMMIER, et on lit bien 6 jambes alors que Bouvier n’aurait que 4 jambes. Je pense que Boumier et Bommier étaient phonétiquement identiques à l’époque.

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    Vente de la closerie de la Touche Rivault, Marans, 1654

    L’acte concerne une succession collatérale, concernant les Guymier, Bertran et Lemoine, de Loiré et Marans.

  • En fait, elle concerne tous les héritiers de Jacquine Bertran, mais tous ne sont pas nommés individuellement car ils ont donné leur pouvoir à l’un d’eux
  • L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5
  • Voici la retranscription de l’acte, suivie de mon analyse en italique : Le 25 août 1654 avant midy, par devant nous Nicolas Leconte notaire royal Angers fut présent estably et soubzmis Louis Guymier maréchal en œuvre blanche demeurant en la paroisse de Loiré tant en son privé nom que se faisant fort de Etiennette Bouvet sa femme à laquelle il promet faire ratiffier ces présentes et l’obliger avec lui solidairement à l’effet et entretenement d’icelles … (Louis Gymier sait fort bien signer, voir ci-dessous)
    chacun d’eux seul et pour le tous sans diiction, renonçant au bénéfice de division et ordre, ledit Guymier fils et en partie héritier de deffunt René Guymier qui estoit fils de René Guymier et de Jacquine Bertran, laquelle estoit sœur de Christine Bertran, mariée avec Mathurin Lemoyne dit Laisné, qui engendrèrent Mathurin Lemoine appellé « le Jeune » qui fut marié avec Perrine Leguignon décédés sans enfants, et encores ledit estably ayant les droits de Perrine Guymier sa sœur et de ses autres cohéritiers en surtestés héritier pour une 1/4e partie au total de la succession desdits deffunts Mathurin Lemoine le Jeune et Perrine Leguignon par la représentation de ladite Jacquine Bertran leur ayeulle, promettant qu’ils ne contreviendront à ces présentes ains les agréent et ratiffient toutefois et quantes, à peine de toutes pertes dommages et intérests,
    lequel esdits noms solidairement comme dessus dit, a vendu ceddé delaissé et transporté et par ces présentes vend quite cedde délaisse et transporte et promet garantir de tout empeschement quelconque et en faire cesser la cause, à Me René Touchaleaume demeurant en cette ville paroisse de la Trinité à ce présent et acceptant qui a acheté pour luy ses hoirs et ayant cause la quarte partie par indivis au total du lieu et closerye de la Tousche Rivault en la paroisse de Marans comme il se poursuit et comporte avec ses appartenances et dépendances et tout ainsy que lesdits deffuncts Lemoyne le Jeune et Leguiguen sa femme en ont joui de leur vivant sans aucune chose en réserver, tenue du fief et seigneurie dont il relève et aux cens rentes et debvoirs seigneuriaux et féodaux et fontiers mesme la rente ou legs de 110 sols due chacuns ans à l’église dudit Marans avec la rente hypothécaire de 56 sols 8 deniers due aussi chascuns ans à la fabrique de l’église de La Chapelle-sur-Oudon …
    la présente vendition faite moyennant la somme de 80 livres que ledit acquéreur aussy estably et soubzmis promet et s’oblige par hypothéque spécial réservé sur ladite chose vendue payer audit vendeur esdits nom en cette ville aussy tost qu’il luy aura fourny et fait aparoir les ratifications et droits de ses cohéritiers, par division de ladite quarte partye cy-dessus vendue et après en faire partage et division du total dudit lieu avec les autres héritiers, … (je ne pense pas que les 80 livres concernent le 1/4 seulement, car cela mettrait la closerie à 240 livres, ce qui est très peu. Je suppose qu’ils sont dans un indivis encore plus grand, et qu’il y a encore d’autres indivis, cela arrive dans les successions collatérales qu’on soit très nombreux)
    et en faveur des présentes ledit vendeur a donné quité ceddé délaissé et transporté audit acquéreur la jouissance des années précédentes des fruits de ladite quarte partye cu-dessus vendue pour s’en faire ledit acquéreur payer du prix par ceulx qui en ont joui à ses frais et despens et à cette fin ledit vendeur l’a pareillement subrogé en ses droits, ainsi voulu stipulé et accepté à quoi tenir etc… (rassurez-vous, en fait de cadeau, il lui fait un cadeau un peu empoisonné, car il faut ensuite récupérer tout auprès de tout le monde, bref, il n’est pas sorti de là ! donc, le peu qu’il en retirera sera bien mérité !)
    fait Angers en notre estude présents Pierre Lefrère et René Raffray praticiens audit Angers

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    Bail à ferme de la closerie de l’Anglaiserie à Saint-Sylvain (49), 1571

    L’Anglaiserie, autrefois l’Anglesserie, est située à Saint-Sylvain-d’Anjou, autrefois Saint-Silvin. Selon le Dict. de C. Port :

    Elle appartenait en 1513 au docteur Jean Binel, après lui à Pierre Doisseau, et relevait de la Roche-de-Monteaux, dans la baronnie de la Haie-Joulain.

    Le preneur du bail n’est pas un exploitant direct, mais bien un fermier, qui va bailler le bien à sous-ferme, probablement à moitié.

  • Il est très rare de trouver dans un acte notarié la superficie, et encore plus la superficie respective des différentes cultures. Cet acte est donc plus riche d’enseignements que d’autres baux.
  • Nous sommes en pays de vigne, et du meilleur vin, mais tout n’est pas planté en vigne, et la closerie est en polyculture. Les 9 quartiers de vigne, représentent 24,63 x 9 = 221,67 ares, soit 2,2 hectares. De nos jours, il faut 20 à 30 hectares de vigne pour en vivre.
  • Il élève de bêtes car 44 quartiers de pré font 10,5 ha, donc elles sont sans doute destinées à la vente aux bouchers sur Angers ou ailleurs.
  • Efin, il cultive 22 journaux de terre. L’Anjou utilisait plusieurs valeurs du journal et Michel Lemené, in Les Campagnes Angevines à la fin du Moyen-âge, donne 52,72 ares, ce qui fait 11,6 ha, donc une belle superficie.
  • Soit une superficie totale de 24,3 ha, ce qui est quasiement la taille d’une métairie et non d’une closerie. A titre de comparaison, Annie Antoine, in Fiefs et villages du Bas-Maine au 18e siècle, p.135, donne une superficie moyenne de 29,6 ha par métaire, sur une étude portant sur 558 métairies. Et de nos jours, la superficie moyenne d’une exploitation est inchangée (source INSEE)
  • L’acte notarié qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire.
  • Voici la retranscription de l’acte : Le 18 janvier 1571, en la court du roy nostre sire à Angers et de monseigneur duc d’Anjou fils et frère de roy endroit par davant nous Mathurin Grudé notaire de la dite court personnellement estably honneste personne Louis Jourdan marchand demeurant Angers d’une part, et Charles Doysseau aussi marchand demeurant audit Angers d’autre part,

    soumettant lesdites parties respectivement l’une vers l’autre confessent etc c’est à savoir ledit Jourdan avoir baillé par ces présentes à titre de ferme et non autrement audit Doysseau qui a pris et accepté prend et accepte audit titre de ferme et non autrement du jour d’huy jusque à ung an prochainement venant et finissant à pareil jour et an révolu,

    le lieu closerie et appartenance de l’Anglesserie situé et assis en la paroisse de Saint Silvin (Saint-Sylvain-d’Anjou) composé de 22 journaux de terre ou environ et 9 quartiers de vigne en ung tenant et de 44 quartiers de pré

    comme lesdites choses se poursuivent et comportent sans aucune chose en réserver à la charge dudit preneur de tenir et entretenir lesdites choses en bonne réparation ladite ferme et en payer les debvoirs et rendre ledites choses en bonne réparation laboureur garnir et ensemencer comme elles sont à présent

    à la charge oultre dudit preneur de payer pour ledit temps audit bailleur la somme de 200 livres tournois rendable en ceste ville d’Angers le jour et feste de Nouel prochainement venant, et auxquelles choses dessusdites tenir etc obligent lesdites parties respectivement l’une vers l’autre etc renonçant etc foy jugement et condamnation etc (cette somme de 200 livres pour une closerie, à cette date, est élevée, et atteste un bon rapport, dû manifestement à la vigne)

    fait et passé audit Angers en présence de honorable homme Me Jehan Allain Sr de la Barre advocat audit Angers et Guy Planchenault demeurant audit Angers tesmoin

    Vente de la closerie du Moulinet à Saint-Jean-de-Linières (49), 1571

    de Jeanne Allain à Jean Allain et Marguerite Lefebvre, et autres accords de la succession de leurs parents

    Voici 3 actes notariés concernant la famille Allain, extraits des Archives Départementales du Maine-et-Loire série 5E7.

  • 1-Vente de la closerie du Moulinet à Saint-Jean-de-Linières (49) :
  • Voici la retranscription intégrale de l’acte : Le 26 juin 1571, en la court du roy nostre sire à Angers et de monseigneur duc d’Anjou fils et frère de roy endroit par davant nous Mathurin Grudé notaire de la dite court personnellement estably
    Jehanne Allain veuve de defunt Pierre Guesdon demeurant aux faubours de Sainct Jacques de ceste ville d’Angers soubmettant confesse avoir ce jourd’huy vendu quicté cèdé délaissé et transporté et par ces présentes vend quitte cede délaisse et transporte perpétuellement par héritage à
    honorable homme Me Jehan Allain licencié es loix Sr de la Barre et à Marguerite Lefebvre sa femme à ce présente stipulant et acceptant par ces présenes pour eux leurs hoirs etc
    le lieu closerie et appartenances du Moulinet situé et assis en la paroisse de Saint Jehan de Lynière composé de maison, terres, jardins, vignes et autres ses appartenances et dépendances et tout ainsi qu’il est advenu et eschu à ladite establie de la succession de defunts Jacques Allain et Françoise Mellet ses père et mère et comme elle a tenu et exploité depuis qu’elle en est dame sans aucune chose en retenir ne réserver ledit lieu tenu du fief Gaymeur et aultres fiefs de cens debvoirs charges et rentes acoustumés lesquels lesdits advertys de l’ordonnance ont vérifié ne scavoir déclarer franche et quitte des arrérages du passé transportant etc
    et est faite ceste présente vendition quittance cession délay et transport pour le prix et somme de 600 livres tournois payée et baillée comptée nombrée comptant en présence et à vue de nous par lesdits acheteurs à ladite venderesses en espèces d’or et monnaie bonnes et à présent ayant cours au poids prix et cours de l’ordonnance etc tellement que d’icelle somme ladite venderesse s’est tenue et tient par ces présentes bien payée et contente et en a quité et quitté lesdits acheteurs leurs hoirs etc
    faisant laquelle vendition à ladite venderesse retenu et réservé grâce et faculté et octroye par lesdits acheters de pouvoir retenyr et rémerer ledit lieu de maintenant en 5 ans, ladite venderesse payant et refondant ladite somme de 600 livres tournois auxdits acheteurs leurs hoirs etc à laquelle vendition et à tout ce que dessus dit tenir etc garantir etc obligent etc renonçant etc foy jugment et condamnation etc
    fait et passé Angers en présence de Jehan Leconte praticien en cour laye demeurant Angers et Sébastien Villeneuve marchand demeurant en la paroisse d’Ingrandes pays d’Anjou tesmoins requis et appelés, ladite Jehanne Allain a dit ne scavoir signer

  • 2-Bail à ferme de la closerie du Moulinet à Saint-Jean-de-Linières (49) :
  • Voici la retranscription intégrale de l’acte : Le 26 juin 1571, en la court du roy nostre sire à Angers et de monseigneur duc d’Anjou fils et frère de roy endroit par davant nous Mathurin Grudé notaire de la dite court personnellement estably
    honorable homme Me Jehan Allain licencié ès loix advocat à Angers d’une part,
    et honorable femme Jehanne Allain veuve de defunt Pierre Guesdon demeurant au faubourg St Jacques les Angers d’autre part,
    soumettant etc confessent avoir aujourd’huy fait et par ces présentes font le bail et prise à ferme qui s’ensuit c’est à savoir que ledit Allain a baillé et par ces présentes baille à tiltre de ferme et non autrement à ladite Allain sa sœur qui a pris et a accepté, prend et accepte audit tiltre de ferme et non autrement du jourd’huy jusques à un an prochain venant le lieu closerie et appartenances du Moulinet sis et situé en la paroisse de Saint Jean de Linières tout ainsi que ladite Jehanne Allain l’a cy-devant et auparavant ces présentes vendu audit Allain et Marguerite Lefebvre sa femme
    pendant lequel temps ladite Jehanne Allain s’est constituée et par ses présentes constitué pour et au nom dudit Allain son frère à la charge de ladite Jehanne Allain de payer et acquitter ladite ferme de tous les cens rentes charges et debvoirs dus pour raison dudit lieu iceluy tenir et entretenir en bonne et suffisante réparation et faire les vignes de la façon ordinaire et icellles rendre faites façonnées et cultivées comme elles sont de présent et auparavant d’en jouir et user comme ung bon père de famille
    et est faite cette présente baillé et prise à ferme pour en payer oultre les charges dessus dites par ladite Jehanne Allain audit bailleur ses hoirs en sa maison de ceste ville d’Angers la somme de 50 livres tournois à deux termes par moitié à saint Jehan et Nouel le premier terme commençant à Nouel prochain venant en continuant ladite ferme auquel bail et prise à ferme et tout ce que dessus est dit tenir etc renonçant etc foy jugement et condamnation etc
    fait et passé Angers en présente de Jehan Leconte praticien en cour laye demeurant Angers et et Sébastien Villeneuve marchand demeurant en la paroisse d’Ingrandes pays d’Anjou tesmoins requis et appelés, ladite Jehanne Allain a dit ne scavoir signer

  • 3-Quittances de partages des biens de leurs parents :
  • Voici la retranscription intégrale de l’acte : Le 26 juin 1571, en la court du roy nostre sire à Angers et de monseigneur duc d’Anjou fils et frère de roy endroit par davant nous Mathurin Grudé notaire de la dite court personnellement estably
    honorable homme Me Jehan Allain licencié ès loix advocat à Angers et y demeurant soumis etc confesse avoir aujourd’huy eu et reçu de
    honorable femme Jehanne Allain veuve de defunt Pierre Guesdon demeurant au faubourg St Jacques les Angers à ce présente stipulante et acceptante et
    laquelle luy a baillé et payé compté et nombré comptant en présence et au vu de nous en espèces d’or et monnaie bonne et à présent ayant court selon l’ordonnance royal la somme de 290 livres tournois restant et faisant le parfait paiement de la somme de 615 livres 6 sols 8 deniers en laquelle somme ladite Jehanne estait tenue et obligée payer audit estably pour report de meubles des successions de ses défunts père et mère ainsi qu’il appert par accord fait et passé en la cour royale d’Angers par devant René Foussé en date de 28 mai 1579
    de laquelle somme de 290 livres restant comme dessus ensemble de toute ladite somme de 615 livres 6 sols 8 deniers tournois ledit estably s’est tenu à comptant et en a quicté et quicte ladite Jehanne Allain à ce présente et stipulante et acceptante pour elle ses hoirs etc
    aussi a ladite Jehanne establye soubmise et obligée sous ladicte cour quicté et par ces présentes quicte ledit Jehan Allain son frère ses hoirs etc de tous et chacun les frais, mises et autres choses qu’ils ont eu à faire ensemble pour raison de la succession de leursdits défunts père et mère,
    dont et desquelles choses il ont fait compte ensemblement tant de l’argent respectivement par eux reçu que pour le payement des fermes que tenait défunte Françoise Meslet leur mère tant de l’abbé de St Georges, du Sr des Brosses lieutenant d’Alençon, et de la dame de la Thébauldière dont ils se quittent respectivement l’un l’autre jusque à ce jour d’huy en ce non compris la ferme de St Berthélemy des Prés desquelles choses dessus dites lesdite sparties sont demeurées à ung et d’accord, et à ce tenir etc obligent lesdites parties respectivement etc foy jugement et condamnation etc
    fait et passé audit Angers en présence de Jehan Leconte et Guy Planchenault praticiens en cour laye demeurant Angers, la dite Jehanne Allain a dit ne scavoir signer

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.