Le gardien jardinier et pêcheur, Belmont, contrat de travail 1935

table des actes traitant des Fagault de Guérande et Belmont

   La saga des Fagault de Louplande à la Turballe, ou la petite histoire de la sardineLa saga des Fagault de Louplande (72) à Belmont (La Turballe, 44) ou la petite histoire de la conserve de sardines de la Turballe au Maroc  – Darracq et Cie, Chenard et Walcker, et autres innombrables fabricants de voitures du début du 20ème siècle –  La tour crénelée de la Villa Belmont : La Turballe 1936 –  Les boeufs pour cultiver 1925 Testament de Marie Mélanie Séraphine Dubois veuve Fagault à Guérande 1912Menhirs et calvaire de Belmont, aujourd’hui disparus : La Turballe   –  Pêche sur le mouille-Q, mini catamaran des années 1925 : Belmont, La Turballe – Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault : années 1923-1925années 1926-1927 ; années 1928-1929 finLe canot des évadés de la colonie pénitentiaire de Belle-Ile a échoué à Belmont, 10 août 1921 –  Obsèques du Dr Alcime Rousseau, Herbignac 21 janvier 1923  – Broyage des graines de lin dans les années 1920 dans la presqu’île GuérandaiseLe gardien jardinier et pêcheur, Belmont, contrat de travail 1935  –  Le mât de Belmont avant la seconde guerre mondiale – La saga des FERRAND de Chalinargues (Neussargues-en-Pinatelle, 15 Cantal) à VannesFiliations des familles Dubois et Fagault

introduction

Le métier de gardien de propriété existe toujours. A Belmont il était logé dans la maison à gauche le long de la route donc à l’entrée. Et il avait un contrat, précisant que son logement est gratuit moyennant jardinage etc… Voici le contrat manuscrit de 1935. Je souligne le terme « manuscrit » qui montre que ce contrat de la vie privée n’est pas passé par le bureau de l’entreprise Fagault à Guérande qui possédait secrétaire et machine à écrire. La propriétaire de Belmont est la veuve de René Fagault qui a 2 enfants dont Yves qui est manifestement passionné non seulement de pêche mais aussi de géraniums et de forsythia. Il cultivait ces 2 plantes en très grande quantité et quand on entrait dans Belmont on avait en ligne droite une très longue allée bordée de géraniums, très impressionnante. Les forsythia avaient droit à l’exposition au vent auquel ils résistaient tant bien que mal. Parallèlement à l’allée de géraniums, il y avait dans le bois une autre immense allée, tout aussi impressionnante. La photo aérienne de l’IGN date de 1943 et permet de deviner l’allée de géraniums.

Contrat de travail du gardien de Belmont 

Guérande le 5 octobre 1935 (manuscrit)
Entre les soussignés Mme Vve René Fagault et monsieur Léon Le Cloarac, il a été convenu ce qui suit :
Condisions accordées au Garde Jardinier : Logement, celui-ci est gratuit et comprend maison en très bon état disposés comme suit : au rez de chaussée 2 pièces surmontées d’un grenier d’un grand hangard de 2 caves et d’une e… . D’autre part, il dispose d’un poulailler, d’un jardinet, d’une écurie pouvant contenir 2 chevaux ou vaches, laquelle écurie est surmontée d’un grand grenier également à sa disposition. Les produits de la vigne, des 2 aspergeries, des treilles et plates bandes, lui appartiennent en entier, à lui de les entretenir en bon état et de les cultiver.
Devoirs du Garde-Jardinier : Taille des arbustes. Celle-ci doit être faite deux fois par an, une fois en hiver et une fois en été. Emondage des arbres. Celui-ci doit être fait suivant les besoins.
Entretien des allées. Les allées devront toujours être tenues très propres, c’est-à-dire sans herbes surtout du 1er mars à fin octobre. Les pierres qui bordent les allées devront également être bien alignées.
Entretien des boutures géranium. Chaque année Mr Yves fait des boutures qui sont mises pendant un mois et demi sous chassis. Le jardinier devra y veiller pendant ce temps et les couvrir contre les gelées. Avec une corvée d’hommes Mr Yves viendra les mettre en pots, et durant cette ou ces journées, le jardinier devra être à la disposition. Les pots étant mis de suite dans la véranda durant l’hiver, le jardinier devra y veiller et les arroser de temps à autre.
Guzenia : le jardinier, tous les ans à l’automne fera un semis assez important de boutures de guzenia qu’il devra conserver l’hiver sous paillassons de roseaux.
Plantation et entretien des fleurs, géranium Mr Yves avec une corvée d’hommes une ou deux journées pour la plantation des géraniums et le jardinier sera à sa disposition ces jours-là. Il devra ensuite si la quantité d’eau le permet les arroser de temps à autre.
Guzenia et soucis : suivant les ordres de monsieur Yves le jardinier fera chaque année les plantations aux places voulues de ces fleurs.
Corvées : lorsques Mr Yves viendra avec des hommes de Guérande, ou même seul, pour une corvée de … ou de pierres, le jardinier devra être à sa disposition ces jours-là.
Dimanches et jours feriés : pêche et entretien du matériel de pêche. Dès que la pêche sera commencée le garde jardinier devra se tenir à la disposition de ces messieurs le samedi à partir de 14 heures. Il aidera à prérarer et à descendre les engins de (f°3) pêche et au besoin accompagnera ces messieurs en bateau. Le dimanche, à l’heure voulue, il sera également à leur disposition pour la pêche et la remise en place du matériel de pêche. Le lundi il rentrera les filets qui seront au sec et portera à raccomoder à Lérat ou à La Turballe ceux qui en auront besoin. Il ira également les reprendre quand ils seront réparés. Pour la présence du dimanche il touchera 10 francs et sera nourri le samedi soir et toute la journée du dimanche. Si la femme du jardinier vient aider à la cuisine, elle touchera 10 francs et sera également nourrie. La femme du jardinier devra également balayer toutes les semaines le chalet de haut en bas et le remettre en ordre.
Deux fois pas en elle devra aider moyennant salaire au nettoyage complet du chalet.
Chaque semaine, durant la récolte des asperges le jardinier devra fournir gratuitement 3 bottes.
Grande vigne : celle-ci sera louée au jardinier à moitié. Les engrais et ingrédients seront également à moitié.
(f°4) Jardin du Loc : celui-ci lui sera loué par le jardinier à prix d’argent, moyennant une somme annuelle de 1 600 francs payable le 30 juin et le 31 décembre de chaque année.
Le jardinier devra tenir libre pendant les mois d’été, le samedi de chaque semaine, le hangard situé près de la maison afin de pouvoir remiser une auto.
Signé Léon Le Cloarec

la véranda pour les géraniums

Il n’est pas question des boeufs dans ce contrat de travail donc cette photo est sans doute des années 1920 mais vous pouvez voir la véranda qui est citée dans le contrat de travail pour les boutures de géranium l’hiver.

 

Noces d’argent de René Fagault et Yvonne Ferrand, Belmont 6 juin 1926

table des actes traitant des Fagault de Guérande et Belmont

   La saga des Fagault de Louplande à la Turballe, ou la petite histoire de la sardineLa saga des Fagault de Louplande (72) à Belmont (La Turballe, 44) ou la petite histoire de la conserve de sardines de la Turballe au Maroc  – Darracq et Cie, Chenard et Walcker, et autres innombrables fabricants de voitures du début du 20ème siècle –  La tour crénelée de la Villa Belmont : La Turballe 1936 –  Les boeufs pour cultiver 1925 Testament de Marie Mélanie Séraphine Dubois veuve Fagault à Guérande 1912Menhirs et calvaire de Belmont, aujourd’hui disparus : La Turballe   –  Pêche sur le mouille-Q, mini catamaran des années 1925 : Belmont, La Turballe – Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault : années 1923-1925années 1926-1927 ; années 1928-1929 finLe canot des évadés de la colonie pénitentiaire de Belle-Ile a échoué à Belmont, 10 août 1921 –  Obsèques du Dr Alcime Rousseau, Herbignac 21 janvier 1923  – Broyage des graines de lin dans les années 1920 dans la presqu’île GuérandaiseLe gardien jardinier et pêcheur, Belmont, contrat de travail 1935  –  Le mât de Belmont avant la seconde guerre mondiale – La saga des FERRAND de Chalinargues (Neussargues-en-Pinatelle, 15 Cantal) à VannesFiliations des familles Dubois et Fagault

introduction

Je retrouve dans les petits papiers dans le livre d’or de Belmont, un menu, un plan de table, et je suppose qu’ils concernent le dimanche 6 juin 1926 :
Aujourd’hui journée mémorable. Monsieur et Madame René célèbrent leurs noces d’argent. 25 ans de ménage et toujours heureux.
Arrivés ici le samedi soir 5 juin. Yves et François après le dîner tirent un superbe feux d’artifice du haut de la tour et terminent par un immense brasero allumé sur le rocher du Grand Père, illuminant toute la baie de Belmont.
Le dimanche à 11 h 30 réception des invités, apéritif, à suivre
et il n’y avait rien dans le livre, donc les petites papiers seraient cette suite. Le menu est tout en humour et en famille, car tous les lieux du menu sont de la famille, d’ailleurs, je suppose qu’il n’y a pas eu de traiteur, mais que les familles ne sont pas venues les mains vides, ainsi les Poupart, qui tiennent à Nantes l’épicerie des Frères Provençaux ont manifestement apporté l’entrée et un dessert etc…

Menu du 6 juin 1926

Ce menu est imprimé sur un carton, et un chef-d’oeuvre d’humour familial, car les noces d’argent sont en famille.
Hors d’oeuvre Provençaux (Yvonne Ferrand, l’épouse de René Fagault, qui fêtent leurs noces d’argent, est cousine des Poupart qui tiennent à Nantes une épicerie très en vogue nommée Les Frères Provençaux.)
Langoustes du Vir (le Vir est le nom du rocher qui barre l’anse de Belmont et que l’on doit éviter en bateau et qu’on ne peut contourner qu’à marée haute pour sortir de l’anse. Il est visible à marée basse)
Filet de boeuf Beauregard (Guérande, certainement demeure d’un des invités)
Dindonneaux truffés de Kervaudoué (aujourd’hui Kervodué, en Piriac, qu’on atteint de Lérat en remontant sa petite route, et c’est manifestement là que René Fagault père de René qui fête ses 25 ans de mariage, était venu de la Sarthe s’installer sur la côte)
Asperges du Loc sauce mousseline (un Loc à la Turballe ?)
Fraises de la Gaillardais à la crème (propriété des Bigaré à Guérande)
Iceberg du Four (phare sur le rocher du Four à la pointe du Croisic, que l’on voit droit devant Belmont et que je voyais chaque nuit quand je passais mes vacances à Belmont – voir ci-dessous la photo)
Corbeilles Belmontaises
Petits Fours du Bon-Pasteur (l’épicerie des Frères Provencaux, que tiennent les Poupart, famille d’Yvonne, est située au Bon-Pasteur à Nantes centre ville)
Porto – Madère
Muscadet en Carafe (le C est en majuscule, et je comprends qu’il s’agit d’un jeu de mots et qu’il est en panne, car ils ont planté du muscadet et ne l’ont pas encore)
Graves – Haut-Sauterne
Château-Margaux 1913 – Pomerol
Pommard – Nuits 1906
Champagne
Café
Rhuys-Quennec 1886 – Liqueurs


le plan de table

2 tables, dans toute la longueur de Belmont, face à la cheminée – sous ce papier est aussi écrit le résultat de la pêche.

Andrée (Ferrand, fille d’Etienne ci-dessous, donc nièce d’Yvonne qui fête ses 25 ans de ménage)
Mimie Baudry (Marie-Eugénie-Léonie Ferrand °Vannes (56) 2.10.1891 épouse de Pierre-Ferdinand Baudry et soeur d’Yvonne)
Pierre Guilloteau – Pierre Baudry (époux de Mimie Ferrand ci-dessus)
Mme Poupart – Mme Ferrand
Mme Rousseau (née Fagault, soeur de René qui fête ses 25 ans de ménage)
René (Fagault, qui fête ses 25 ans de ménage)
Dr Méloche (petit-fils de Marie-Françoise Dubois la sœur de Marie Mélanie Séraphine Dubois qui épouse en 1868 René Fagault père de René Fagault qui fête ses 25 ans de ménage) – Yvonne (Ferrand, épouse de René Fagault)
Mme Quennec
– Etienne (Ferrand, frère d’Yvonne, il a pour épouse x Claude Poupart. Il possédait une épicerie fine « Les Frères Provenceaux » rue du Calvaire)
Anne (Ferrand, soeur d’Yvonne, et veuve d’Emmanuel Fagault)
Georgette (Baudry, 12 ans, nièce d’Yvonne Ferrand)
Paule

Paul Rousseau (27 ans, fils de Marie Mélanie Fagault et Alcime Rousseau, neveu de René et Yvonne qui fêtent leurs 25 ans de ménage)
Mimie Fagault (Fagault 17 ans, fille de René et Yvonne et sœur d’Yves et future épouse Gonichon)
Marguerite Guillou
François (Fagault 14 ans, fils d’Anne Ferrand et Emmanuel Fagault, le médecin décédé en juin 1925)
Louis Rousseau (29 ans, fils de Marie Mélanie Fagault et Alcime Rousseau, neveu de René et Yvonne qui fêtent leurs 25 ans de ménage)
Yves (Fagault 21 ans, fils de René et Yvonne qui fêtent leurs 25 ans de ménage)
Nett (fille d’Emmanuel Fagault et Anne Ferrand, nièce des 2 côtés du couple qui fête ses 25 ans de ménage)
Jean Meloche (fils du docteur présent à l’autre table)

le docteur Méloche

L’Echo de la Loire, 3 juin 1923 (ce feuillet est dans le livre de Bord de Belmont)
Le Docteur Meloche
L’homme le plus connu, et j’ajouterai le plus aimé de Saint-Nazaire, parce que, comme chez ce grand personnage dont parle Bossuet, Dieu mit en lui avant tout la bonté.
Le Dr Meloche est bon, d’une bonté agissante qui se traduit par un entier dévouement à toutes les œuvres dont il s’occupe, à toutes les Sociétés dont il fait partie. Il collectionne les présidences – non les présidences purement honorifiques qui rapportent un jour ou l’autre… un bout de ruban, mais celles où il faut payer de sa personne, s’épuiser en sollicitations et en démarches.
Tout le temps que le Dr Meloche ne consacre pas à sa clientèle, – il la visite généralement à bicyclette, – il l’emploie à faire le bien : on ne dira jamais assez avec quelle délicatesse il sait soulager les misères cachées. Il est une œuvre que le Dr Meloche, à Saint-Nazaire, a fait sienne et pour laquelle il se dépense sans compter : c’est la Ligue antituberculeuse qui, grâce à lui, est tout à fait prospère. Pour elle, le Dr Meloche se fait frère quêteur : que d’enfants lui doivent d’avoir recouvré la santé !
Le Dr Meloche est un grand lettré. Il sait l’ « Enéide » par cœur et lit facilement dans le texte l’ « Iliade » et l’ « Odyssée ». Aussi les citations latines jaillissent-elles de ses lèvres commes les roses des lèvres de je ne sais quelle princesse des contes de Perrault.
Bref, un homme de cœur, un homme de bien, qui mieux que tout autre, était digne d’ouvrir la série de nos silhouettes nazairiennes.

 

Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault, années 1928-1929 fin

Les années 1923 à 1927 sont sur des pages précédentes de ce blog.

7 juillet 1928 samedi
16 h 30 Vent O. faible
Yves arrivé ici en 1er convoi file 2 bahots et les 2 filets avant le dîner il a relevé les bahots – Résultat : 3 congres.
Devant le résultat il refile les 2 bahots après dîner, il retourne les lever – Résultat : 10 congres, 1 loche – Total : 13 congres, 1 loche

8 juillet 1928 dimanche
7 h nous partons Vent N.E. faible 768 ° relever les filets – Résultat 3 rougets, 10 corlazos, 8 gâvres. On regile les filets. Nous sommes heureux aujourd’hui du résultat de la pêche, mais encore plus heureux de recevoir les familles Bigaré, Rousseau et Rousseau jeune. Présents : le Patron, Yvonne, Yves et Mimie, Anne, Nett, François, Mr et Mme Bigaré et leurs 2 enfants, madame Marie Rousseau, Mr le Dr Louis Rousseau et sa femme, à suivre

8 juillet 1928 suite
Les filets relevés ont donné : pêche de jour : 21 corlazos, 8 gâvres – Les 2 bahots : 6 congres
Total de pêche : 18 congres, 1 loche, 3 rougets, 16 gâvres, 31 corlazos = 69 poissons

15 juillet 1928 dimanche
Nous arrivons à Belle-Île avec le « Mont Saint-Bernard » patron Auguste Trimaud dit Bernard, matelot son neveu, son gendre Sébastien Lalanne et le mousse Pierre Vallé
La caravane se composait de Mr et Mme Bienvenue, Mr et Mme René Fagault et leur fille, Mr le docteur Rousseau et Madame, Mr et Mme Paul Rousseau. Voyage idéal, visite de l’île en auto-cars particulier grâce à l’amabilité de Mr David assurances Maritimes Nantes, qui nous a recommandé à un phénomène de l’île, le chef de gare. J’ai nommé Monsieur Rugieri que je vous recommande, j’ai rarement trouvé un homme aussi complaisant.

22 juillet 1928 dimanche
Vent N. petite brise 765°
Mis les 2 filets simples – Résultat : 50 corlazos, 2 rougets, 3 gâvres
14 h 30 on met les bahauts – Résultat : 1 congre
On avait refilé les filets – Résultat : 9 corlazos
Le patron est complètement amorti par la chaleur
Il est 20 h 15 et sous la véranda nous avons 30° de chaleur. Surement que les Rougets étaient … Il fait vraiment chaud.

29 juillet 1928 dimanche
Vent O.S.O. belle brise 763°
Présents : Mr et Mme René et Mimie. Mme Anne, Nett et François
Pêche de jour mis 2 filets simples – En travers du port Résultat : 0 – Du Vir S. à la Côte N. Résultat : 9 corlazos, 1 gâvre ( Un bahaut : Résultat : 2 corlazos
Régates au Croisic – Pas de yacht

6 août 1928 lundi
Grâce à l’amabilité de l’oncle René, Belmont m’est encore une fois
avec Charlotte pour me reposer un peu ici
et le mardi 7 avec Benigué je prends le temps dans le trou de la sole et au port plat au total une vingtaine de poissons moyens.
Beau temps Vent Ouest -Très chaud
Le mercredi 8 bahots en dedans du Vir. Total : 6 corlazos dont un très beau. Toujours beau temps, très calme. Chaud,
Le jeudi 9 un coup de senne au trou de la sole. Néant.
Beau temps mais un peu de houle à la côte.
Le vendredi 10 bahots en dedans du Vir : 3 congres moyens et ma campagne se termine, de même que l’an dernier pareil époque je ne peux pas quitter Belmont sans remercier de tout cœur l’oncle René et tante Yvonne qui m’ont assurée en leur villa une si gracieuse hospitalité et m’ont permis de passer les plus agréables vacances qu’on puisse souhaiter. Cher oncle, chère tante, mille fois merci.
Signé : (à identifier)

15 août 1928 mercredi
7 heures Vent N. 760° légère brise
8 heures 30 Je pars pour Guérande, réunion de chasse, on appelle cela profiter de Belmont et pêcher.
12 heures à table, très bon déjeuner
14 heures 30 Bénigué n’étant pas là et les têtes de sardines étant de reste à La Turballe, pas de pêche
Il y a de l’orage dans le temps ??
Les vents ayant tourné ils sont O.S.O.

19 août 1928 dimanche
7 heures Vent N.E. 761° petite brise
10 heures Vent E. 760°
14 heures S.O. 758° belle brise
Régates au Croisic

Les 2 filets simples mis samedi soir ont donné comme pêche de nuit – Résultat : 2 maquereaux, 2 gros rougets, 1 loche, 3 tacots, 10 corlazos
Mis les 2 bahots et refiler les 2 filets – Résultat : 7 congres

2 septembre 1928 dimanche
5 h N.E. 795° petite brise
Fête de l’Amicale des Pêcheurs de La Turballe.
Hier au soir samedi mis les 2 filets simples – Résultat de la pêche de nuit : 2 lieux, 9 tacos, 10 corlazos
Midi, départ pour assister au banquet de l’Amicale chez le maître queue Larnac. Banquet présidé par Mr Gautreau président de l’Amicale des Pêcheurs de St Nazaire.
Parmi les personnes assistant au banquet remarqué Madame Gautreau, Marame Constant Lemoine, Mademoiselle Constant Lemoine, Monsieur le Maire de La Turballe Pierre Nogues, Maurice Moreau, Jean Pierre Paludier, Armand Allègre, Prudent Allègre, Lemercier Boulanger, Jean François Jaunais, Magne Marignen, Edouard Lebrun président de la fête.
Le garde champêtre Malenfant part devant pour les régates.

Et grande discussion à l’arrivée à ces sacrés gars de La Turballe tous bons garçons, mais comme ils sont chaud à terre ?

2 septembre 1928 dimanche (suite)
Vent N.E. 766° petite brise
Yves arrivé le samedi soir met les 2 filets pour file les 2 bahauts – Résultat avant le dîner : 4 congres
Résultat après dîner : 9 congres
La pêche de nuit au filet a donne comme résultat : 6 rougets, 2 maquereaux, 4 tacots
encouragé par le succès d’Yves au bahaut, on file ces 2 engins – Résultat : 5 congres
Total de la journée : 18 congres

9 septembre 1928 dimanche †
Journée tragique Vent N.E. 785° petite brise mer houleuse
Arrivé le samedi on met les 2 filets – Résultat : 2 maquereaux, 5 rougets, 4 tacots
A 10 heures je pars à La Turballe chercher des têtes de sardines ayant bien l’intention de battre le record de dimanche précédent en congres.

9 septembre (suite)
Il est 11 h 15, j’étais en mer avec le matelot Bénigué et le garde Giraudet, nous entendons des cris perçants venant de la côte côté de La Turballe. Nous apercevons un prêtre et plusieurs enfants qui de la côte nous faisaient des signes désespérés. Comme je relevais un filet et que j’en avais la moitié à bord, je le rejette à l’eau et à force de rames nous arrivons à terre. Pour voir 2 hommes qui sortaient de la mer un baigneur qui ne donnait plus signe de vie : c’était un profscolaire. Le prêtre, Monsieur Delalande, aumônier de St Jean Baptiste, nous crie « il y en a encore 2 dans l’eau ». Je fais des recherches avec mon aviron car on ne pouvait accoster la côté à cause du ressac de 1,50 m. Au bout d’un quart d’heure sans résultat, on décide de senner.
Au premier coup de senne on retire un professeur de St Jean Baptisite hélas qui ne donnait plus signe de vie.
On continue de senner mais au 4ème coup la senne est déhalinguée, inutile de continuer, il est 15 heures et il en reste un dans le fond.
Le premier retiré par un baigneur et Monsieur Mahé (professeur) revient à lui au bout de 25 à 30 minutes.
On s’acharne sur le second sans résultat.

(suite)
Aussi on décide de le transporter à Guérande.
A 17 heures la mer ayant baissé, avec une petite senne et accompagné du patron pêcheur Julien Lagrée, nous donnons un premier coup, résultat nul. Nous nous apprétions à tirer à nouveau la senne que l’on venait de refiler, lorsque Julien Lagrée du bateau aperçois le deuxième noyé à 3 mètres du bord de l’eau.
Le fils Bénigué se jette à l’eau et le retire.
On se souviendra longtemps de cette après-midi du dimanche 9 septembre

p77 (blanche)

21 septembre 1928 vendredi
Commencement des vendanges à La Turballe. Résultat : 3 barriques Rouget
Vent N.E. fort 767°

23 septembre 1928 dimanche
Vent N.E. belle brise 766°
Journée triste. Madame René en partant pour Piriac s’aperçoit qu’elle a perdu une de ses boucles d’oreille.
Toute la journée se passe à chercher ce bijou, hélas à 18 heures nous n’avions rien trouvé.
Triste fin de saison 1928
Les vacances et la saison sont finies.

28 septembre 1928 vendredi soir à samedi
Vent S. forte brise 753°
Fin des vendanges. Résultat ce jour 1,5 barrique Coudert, 4 barriques Gros Plant
Total La Turballe grande vigne 2,5 Rouget – Au loc 0,5 Couder – Grande vigne 3 Gros Plant – Belmont 1 Gros Plant
270 litres Rouget pur
270 livres 1/2 Rouget 1/2 Couder
110 litres 1/2 Rouget 1/2 Couder
260 litres Gros Plant
225 litres Gros Plant
225 litres Gros plant
225 litres 1/2 Gros Plant 1/2 Colomber
110 livres Couder
Total 1 695 litres

30 septembre 1928 dimanche
Vent N.O. 757°
Arrivés ce matin à 10 heures. Le jardinier Adolphe en nous voyant arriver fait de grands signes et court au devant de nous, quoi encore d’arrivé –
Heureuse nouvelle. Valentine sa femme a retrouvé la boucle d’oreille de Madame René. Joie pour tout le monde. Yvonne embrasse Valentine et lui offre un tailleur de la Maison Gaudet frères et sœur de Guérande, fait sur mesure.
Le déjeuner a été plus gai qu’il y a 8 jours.
Yvonne, Mimie et moi décidons d’aller, pour commémorer la joyeuse trouvaille, au Parc des Dryades .
Le corps mort est remonté.
15 h 30 on allume et on part.
Un pavé marque l’endroit où a été retrouvé le bijou.

4 octobre 1928 jeudi
Vent S.O. 763° temps brumeux, forte bise
Mr et Mme René sont arrivé hier au soir à 22 heures s’offrant 48 heures de vacances.
On procède au nettoyage et curage du puits devant le chalet.

4 octobre 1928 jeudi (suite)
Puis Giraudet, Benigué et l’aimable Gardaix de La Turballe, l’homme de toutes les ressources, on vide la fosse d’aisance qui ne l’avait jamais été depuis la construction de la Villa, soit 22 ans.
On procède aussi à la mise en place de la 4ème buse du puits du jardin.

27 mars 1929 mercredi
Ce jour à 10 heures j’ai commencé à planter à la Grande Vigne en trait côté droit
16 rangs de 41 plants de l’ancien Rouget, plus 20 plants
A quand la première barrique ?

31 mars 1929 Pâques
Vent N.E. faible 765°
Arrivée de Madame Mattéi et de sa toute gracieuse jeune fille Mademoiselle Ninette ; la journée de Pâques a été très employée, d’abord pour les jeunes Mademoiselle Ninette, Mimie Fagault et Yves sont allés à la première messe à Piriac à 6 heures.
Les gens raisonnables, Madame Mattéi, Madame René et le patron, se sont appuyés la grand messe.
Grande partie de tennis.
Après déjeuner la tournée réglée aves les sympathiques invitées, tour de la pointe du Croisic, digestif au Port-Lin, tour de la pointe de Penchateau, le remblai de La Baule, visite du Pard des Dryafes, apérifis à La Chaumière, et dîner à Belmont à 19 heures.

1er avril 1929
Vent N.E. faible – à 16 h Vent O.S.O. belle brise
Ce premier avril nous réservera-t-il des surprises….
La matinée tennis entre Mademoiselle Ninette et Mimie et Monsieur Yves.
Visite par la jeunesse des rochers de la pinte du Castelli.
Après déjeuner le calme et le recueillement sur la plage.
16 h 40 départ de nos aimables invitées.
Et nous n’avons pas fait la coque à l’œuf.

7 avril 1929 dimanche
Vent à 9 heures N.E. belle brise 772°
Vent à 14 heures S. belle brise 771°
Arrivé ici 9 heures
Le patron, Madame René, Yves et Mimie. Journée calme.
Yves part rejoindre les copains mais il a passé la consigné à son père et à sa sœur de peindre les pots de terre en rouge.
On rentre dîner à Guérande car ce soir il a concert par la société des Fêtes « Les noces de Jeannette »

20 avril 1929 samedi 21 heures
Vent N. forte brise 758°
Arrivée à 20 heures, le Patron, Madame René, Yves et Mimie.
Dîner sour la véranda – 22° C

21 avril 1929 dimanche
9 heures Vent N. violent 760°
11 heures Giraudet le garde nous apporte la première botte d’asperves.
Le matelot Bénigué et le Patron peignent le mouille-cul.
On démarre, toujours même brise, mais un peu moins forte. Je constate que la balise des Rouzeux, côté de Lérat, est remise en place, brave Monsieur l’Ingénieur en chef (Bonnissent). A quand la reconstruction de la Tourelle des Bayonnelels ? Pour tous très utile. Et les feux du part de La Turballe.

5 mai 1929 dimanche
Election municipale. Est-ce la liste Joseph B. qui passera ou mon Poulain Paul P. qui se présente seul ??
Arrivé ici à 10 heures par forte brise de S. 758° mer agitée
Présents : le Patron, Madame René et Mimie, au déjeuner Mr Yves qui nous lache après le café.
Le garde Giraudet et le Patron peignent « La Petonne »
Ensuite récolte de 45 asperges et en route pour le serutin !!!
Réception à Belmont de « charmante II » la 2ème vache, achetée 1 300 F et qui doit nous donner un veau le 15 juin. La première Charmante I ayant été vendue 1 050 F après nous avoir donné un veau. Elle n’avait cependant que 2 ans, mais la 3ème année elle est advenue stérile …

17 mai 1929 vendredi
Vent N.E. belle brise 764°
Ce jour j’ai le plaisir et l’honneur de receveoir Monsieur le sous-préfet Coustalin, mon cher Président Joubert, chambre de commerce, Monsieur l’Ingénieur en chef P. et C. Bonnisseau, que j’ai souvent interpellé à la chambre mais avec lequel je m’entends très bien. Egalement invités : le Doyen de la chambre Monsieur Guellouet (le plus sympathique des membres), monsieur l’ingénieur de la Chambre, Monsieur Jarnière, et mon Poulain Monsieur Pichelin.
Menu : hors d’œuvre variés – Homard Croisicais – Soles Turballaises – Filet bœuf – Pommes nouvelles – Asperges de Belmont – Dessert.
Je souhaite encore recevoir ces Messieurs à chaque fois qu’ils le voudront.
Signé : (de tous) La cordialité du déjeuner de Belmont a kacé « la gamelle »

19 mai 1929 dimanche Pentecôte
9 h Vent N.E. petite brise
Présents : le Patron, Madame René, Mimie Fagault
Ce jour de Pentecôte on remet la fête de Jeanne d’Arc qui n’a pu avoir lieu dimanche 12 à cause du mauvais temps. Aussi après déjeuner retournerons nous à Guérande pour encourager la société des fêtes – qui le mérité ! Depuis son président Monsieur Penot jusqu’au plus humble des membres qui souvent ont tous le mérite. Je n’oublie pas le distingué secrétaire Général Eugène Touquet fils.
13 heures. Le sacré baromètre marque une tendance à la baisse 763°, il n’est pas aussi vigoureux que les jeunes du Comité des fêtes.
13 heures 30 On démarre avec la vieille Delahaye pour la Cité Moyennageuse. Vais-je trouver mon cher Poëte Monsieur Peinsendeux.
Et le vent vient au N.N.O.
La fête de Jeanne d’Arc commence, le tout très réussi. Le Poëte Pompideux outre ses grand yeux, son nez s’allonge. Il boit les paroles des acteurs. Il est en extase !!!!!!
Apothéose

20 mai 1929 lundi de Pentecôte
Jour de foire la maison Fagault est fermée en signe de protestation (c’est jour férié)
Vent N.N.E. 763° temps superbe, belle brise
On a passé les drisses au mât du pavillon.

26 mai 1929 dimanche
Vent N.E. belle brise 763°
Arrivé samedi soir 21 heures Présents : le Patron, Madame René et ma Belle-Mère.
Après déjeuner Giraudet, mon vieux matelot Benigué et le Patron peignent l’intérieur du bateau « Petit-René »
17 heures Vent O. jolie brise
21 heures Départ. Après avoir expédié le dîner en 50 minutes.

2 juin 1929 dimanche
Vent O. belle brise 768°
Présents : le Patron, Madame René, Yves
J’ai peint le bateau la coque extérieure peinture sous-marine, à 16 heures visite de Messieurs Chevallet d’Angers et Pouliguen monseigneur de Merdaiset chevalier et de Me et Mme Jules Pichon et leur fille.
On a trouvé un noyé à Ker Elisabeth

9 juin 1929 dimanche
7 heures Vent N.N.O. petite brise 760°
Journée calme
Giraudet et le Patron finissent de peindre le « bateau »
12 heures Vent O. belle brise 765°
19 heures – Giraudet et le Patron changent les drisses du mât

10 juin 1929 dimanche
7 heures Temps bouché et à grains Vent S.O. forte brise – Pluie et vent 765°
Midi – 20 – Arrivé de l’aviateur Monsieur Hinele ? Mattei avec sa mère.
Il est heureux de retrouver sa gentille sœur Ninette et son frère le docteur Jean Mattéi l’auréole de l’école de médecine de Nantes, arrivant de faire un stage à Leysin (Suisse)
Le déjeuner fut gai et Yves se surpasse dans ses talents culinaires et nous présentons des « Pêches Melba »
Beau temps, nous prenons le café – et chacun bavarde – Même « Crac » l’échappé de la Gazette de France.
Le beau temps continue et les jeunes font du tennis.
Nos invités nous quittent consuits par Yves jusqu’à St Nazaire pour prendre le train de 17 H 10
Le temps se met au beau Vent O.N.O. 768°

30juin 1929 dimanche
7 h Vent N.N.O. 758° belle brise
9 h On met le bateau à l’eau sous la surveillance d’un vieux marin de La Turballe François Perio dit « Raoul, le chineur » Le chineur il n’y a guère que lui.
Le Patron pour pouvoir l’appeler ainsi, le sobriquet de chineur de lui vient pas de ce qu’il chine à droite et à gauche ; une goutte ou un verre de vin, mais parce qu’il est toujours à la recherche d’un service à rendre, c’est donc un chineur de travail, mais la jeune génération Turballaise a tourné ce surnom autrement, et cette jeune génération a aujourd’hui 50 à 55 ans, il faut donc dire que mon vieux camarade François Perio, « Le Chineur » pour moi a aujourd’hui 77 ans, et il serait très contrarié si je ne l’invitait pas à venir mettre mon canot à l’eau, car lorsque j’étais gosse (4 à 8 ans) à La Turballe il me « torchait le C…l » ce sont ses propres paroles.
Hier au soir samedi Viton avec la plate a mis les bahauts. Résultat : 3 petits congres
14 h 20 Vent S.S.O. 759° temps à grains, mer houleuse, on repose les bahauts.
Mise en place des bouées Rouge et Verte indiquant les feux de position.
Nous avons un 2ème veau avec Charmante II du nom = !!! (Charmante c’est la vache)

7 juillet 1929 dimanche
7 heures Vent N.N.O. 768°
14 heures Vent O. belle brise 767°
Arrivés hier au soir ici, avec l’Ami Viardot d’Angers. Nous finissons de déjeuner et assistons au départ du bateau de sauvetage d’Hoëdic (l’Ernest-Ernestine), qui samedi soir est venu dans le port de La Turballe, escorter un petit-côtré d’Hoëdic qui avait cassé son mât – L’Ernest-Ernestine est remorqué par un bateau de La Turballe.

 

14 juillet 1929 dimanche
9 heures Vent E.N.E. belle brise
Première mise à l’eau des filets. Engins : 1 filet simple dans la passe Oueset du Vir – Résultat : 32 rougets, 6 tacots, 5 corlazos, 2 gâvres
1 filet simple passe Est du Vir – Résultat : 4 rougets, 1 maquereau, 2 tacots
Présents Mr et Mme René, Mimie Fagault, Anne Fagault, Nett Fagault, François Fagault
Les filest ont été refilés. Résultat : 4 rougets, 1 corlazo

21 juillet 1929 dimanche
9 heures Vent S.S.O. faible, temps brumeux, 766°
Hier au soit Yves est venu mettre les filets et en a profité pour mettre les 2 bahauts – Résultat : 3 congres, dont un très beau qui est destiné à Rauruche de Dijon, propriétaire des 3 Faisans à La Baule-les-Pins, le fameux restaurant (à suivre)

21 juillet 1929 dimanche
14 h 30 J’arrive du Raoulet, le célèbre Vatel de La Baule-les-Pins. Ce monsieur digirait en fumant un excellant cigare. Par la fenêtre de sa salle à manger, je lui offre mon congre.
Comment cela se mange-t-il ?
Ah, non, mois qui ne m’émotione pas souvent, je reste estomacqué. Comment un chef cuisinier me demande comment on mange un congre. Eh bien, sans lui faire tort, je l’enverrai manger une godaille à La Turballe.
15 h 30 je file à La Baule, pensez-vous, je représente mon patron Monsieur Joubert, président de la chambre de Commerce à la société des sauveteurs Bretons à La Baule, où Monsieur Bertho président de cette société nous reçoit d’une façon des plus simples mais des plus cordiales, accompagné de Monsieur Romet capitaine au long cours président du Saint Berthems de St Nazaire.
15 h 45 Discours de Monsieur Bertho et Ramet remet la médaille à monsieur Lecomte de la présence Maire de La Baule, conseiller général du canton de Guérande.
Et Monsieur Niral un ami, ancien sous adminitrateur de la Marine, actuellement Directeur des Chargeurs Réunis.

21 juillet 1929 dimanche (suite)
16 heures Baptême des 4 Doris – Maraine (blanc) par le curé de La Baule. Immédiatement après 2 Doris prennent la mer et commencent les opérations de sauvetage.

27 juillet 1929 samedi
A 19 heures nous arrive Jacquot ex-maréchal des logis du 11° escadron du train de Nantes, celui qui a mis mon fils Yves au port d’Armes. Il est aujoud’hui adjudant de réserve et accomplit en ce moment une période de 21 jours.

C’est un Parisien, dans toute l’acception du terme, et en plus doublé d’un brin garçonisme, mais ce qu’il a l’accent c’est formidable.

28 juillet 1929 dimanche
8 heures Vent N.E. calme plat 797°
Présents : le Patron, Madame René, Yves Fagault et Mimie, Madame Emmanuel Fagault, Nett et François.

Pêches – Résultat de la journée : 2 cogs, 39 rougets, 5 corlazos, 1 maquereau, 2 lieux, 1 araignée, 3 gâvres, 11 congres.

Ici tout est expédié en vitesse, je n’ai même pas le temps de mettre la position des filets et le résultat de chaque, que l’on me demande, penses-tu, à s’habiller, je ne suis cependant pas à poil.
20 h 55 – 767° bonne brise d’O.

15 août 1929 jeudi
9 heures Vent N.E. petite brise 764°
2 filets simples dehors – Position barrage au Vir Sud-Nord – Résultat : 3 rougets, 2 maquereaux, 1 lieux, 2 corlazos – Position barrage du Vir Est-Ouest – Résultat : 13 rougets, 6 tacots, 5 corlazos, 2 gâvres, 1 dormeur Total 35 poissons

18 août 1929 dimanche
7 heures réveil – Vent N.N.O. faible 765°
Présents : Mr et Mme René, Yves, Mimie et François Fagault
Nous avons le bonheur de recevoir aujourd’hui le père Leblanc et ses enfants : Me et Mme Pinard, Claude Pinard, Marie-Annick Pinard, Miche Pinard, Alain Pinard, Jack Leblanc

C’est toujours pour moi une grande joie de recevoir ces amis, presque des parents puisque toute la famille m’appelle Tonton René.

18 août 1929 (suite)
Pêche = 2 filets simples, un dans l’ouest de Co-Belmont – Résultat : néant
Le 2ème dans le barrage ouest du Vir à la Côte – Résultat : 51 rougets, 8 corlazos, 1 loq Total 60 poissons plue 2 gâvres
Les filets sont refilés.

(de Leblanc) Quels melons délicienx !! Et quels rougets fins moëlleux !!! Bravo, braves amis aux habiles pêcheurs que sont les gars Fagault et la gracieuse Mimie. Vrai de vrai, si les agents sont de braves gens, que mes vieux amix Fagault le sont encore plus !!!
On a bien mangé et bien bu, et on a siroté le café extra supérieuret nous attendons le pousse café – Mais toute la bande Pinard et Fagault g… crie à qui mieux mieux si bien que le père Leblanc en est tout … émoustillé. Le … viens !!! Merci de tout mon cœur et reconnaissant en mon nom et au nom de tous les miens de l’accueil si affectueux des Belmontois les plus aimables des amis de vieille date. Qu’on est donc bien reçu dans ce coin de Turballe et comme les enfants ont gardé les traditions de famille, car quand on a connu

(suite) comme aussi les premiers propriétaires de Belmont, on se souvient avec toujours la même émotion des jours passés en gardant le souvenir toujours affectueux des chers disparus, et j’ai nommé Mr et Mme René Fagault père et mère des chers amis, qui nous reçoivent aujourd’hui. Hip, Hip, Hourrah !!! Merci à mes amis et espérons quqe pendant de longues années encore, cette bonne journée du 18 août 29 aura des recommencements.
Et je signe le présent procès-verbal en y mettant tout mon cœur d’ami fidèle et reconnaissant. Belmont le 18 août 1929 – Signé : Lucien Leblanc père

27 août 1929
(écriture différente) Vent Est petite brise Beau temps
Nous mettons deux filets dans les passes du Vir dans de bonnes conditions. Résultat : 5 rougets, 5 corlazos, 5 lieux, 5 gâvres
et un filet bien abimé par les hélingues.
Vent Est le matin et O. le soir. Beau temps Nous mettons les bahots que nous levons 4 fois. Résultat : 4 congres moyens et des gâvres.
Nous donnons 5 coups de

(suite) senne dans la journée au Port plat et dans le trou de la sole. Résultat : quelques petits turbots et quelques plies. C’est bien maigre.
Dans les deux bahots deux congres moyens et quelques gâvres.
Toujours beau temps Vent O. nous sennons trois fois ; Résultat : une quantité de petits turbots et de petites plies, 2 grosses plies seulement.
Et pour la troisième fois je quite Belmont après y avoir passé comme toujours d’agréables instants grâce à l’aimable hospitalité de mon oncle et de ma tante. Et comme tous les ans à pareille époque je tiens à laisser écrit ici l’espérance de toute ma gratitude en leur souhaitant de tout cœur bonne et longue année en cette chère propriété de Belmont qui est toujours mon attrait irresistible et bien compréhensible !!

1er septembre 1929 dimanche
Vent E. 762° petite brise
Présents : Mr et Mme René, Yves – Mr et Mme Paul Rousseau
2 filets simples – Résultat : 10 rougets, 6 corlazos, 2 tacots
Un coup de senne au trou de la sole – Résultat : 1 sole de 43 cm 650 g- C’est Kervadex qui l’a arrangée.

8 septembre 1929 dimanche
7 heures Vent E.N.E. 764° belle brise
Les filets ont été mis par le vieux matelot Benigué et le garde Giraudet. Résultat : 12 corlazos, c’est maigre.
Mais il faut dire que l’un des filets a été traversé par un belugat
Ce jour j’ai un contre-maître maçon qui me fait la base de mon cadran solaire. Comme je tiens à avoir l’heure vraie, il est fait dans toutes les règles grâce à l’amabilité de Toto (qui est-ce Toto), c’est tout simplement le créateur de la Foire de Rennes s’il vous plaît, et le fondateur des Amis de Guérande, qui a donné ce jour la représentation sous la Tour Ste Anne du « chemineau » par un groupe d’artistes de Rennes et qui a eu l’idée à l’issue de cette représentation de faire un quête pour Monsieur Luciani qui a malheureusement perdu sa vedette par incendie à son bord. Il forme des vœux pour que le Crédit Maritime lui donne en location la vedette 689 mouillée dans le port de Piriac, ce serait une bonne œuvre de solidarité.

15 septembre 1929 dimanche
7 heures Vent E. faible 792°
Présents Mr et Mme René, et les enfants revenant de Bannaster .
Samedi soit, mis 2 filets. Résultat : 3 rougets, 1 lieux, 1 corlazos
Filé 2 bahauts – Résultat : néant
14 heures Nous appareillons pour La Baule, voir le Grand Meeting d’Aviation organisé par Monsieur André, celui qui de La Baule fait la plage la plus fréquentée de l’Europe.
Combien dans la Presqu’île de Guérande lui doivent une belle aisance !!!
Il en faudrait beaucoup de Mr André en France – Notre belle Patrie

22 septembre 1929 dimanche
16 heures Vent O. jolie brise 769°
Présents : Mr et Mme René, Yves et Mimie
Maintenant nous serons souvent seuls, si mon pauvre frère Manu vivait, ce qui est arrivé ne se serait pas produit. Les « La Gaillardais » ont été durs. Je laisse à mon beau-frère Etienne de juger, lui le type sérieux et pondéré. A suivre

22 septembre 1929 dimanche (suite)
Pas de pêche, hier le temps ne servait pas pour les filets et aujourd’hui temps magnifique pour bahauter.
Alors on en profite pour mettre les filets au sec et amener le bateau à terre, la saison de pêche 1929 est terminée.
Maintenant les vendanges.

26-27 septembre 1929 jeudi et vendredi
Vendanges à La Turballe
Résultat n°46 : 3 fûts de 260 litres Rouget pur – 1 barrique de 220 livres Rouget pur – n°36 : 1 barrique 1/2 G.P. 1/4 R. 1/4 Couter – 3 barriques GP – Total 4 barriques bon Rouget et 4 barriques Gros Plant
2ème journée de vendanges

3 et 4 octobre 1929
Arrivé Madame René et le Patron le mercredi soir à 22 h 10 par temps bouché. Après une nuit de tempête impossible de fermer l’œil pour ma femme, car pour moi plus il vente mieux je dors. Je me suis levé à 7 heures pour voir si mon canot est en bon état car c’est grande marée et la mer rapporte jusqu’au mur. Pas de mal, la mer a fait le tour du canot.
à suivre

3 octobre 1929
Giraudet, sa femme, Charles Vaillant et le Patron à 9 heures, par un temps de chien, vent de sud violent et grains de pluie, le baromètre marque 753°, nous nous attaquons au « Colombar », après plusieurs mises à l’abri à 12 h 15 nous finissons le fameux colombar. Cela aurait pu être fini plus tôt ; mais la boulangère, Mademoiselle Lemoine, vient nous prévenir qu’un cheval est tombé sur la route. Alors le vieux Charles Vaillant, attèle notre vieille « Mince » (une jument) et va continuer la tournée de pains. Le citoyen Gardaix de La Turbaille, homme de tous les dévouements, qui nous donne la main, vu reconduire le cheval de la boulangère. Voilà ce qui a occasionné le retard.
Midi On déjeune. Puis départ pour le « Loc », où il reste le Coudert à vendanger – ah oui – au bout d’une demie heure de la flotte, on rendre tous guenés (guenés veut dire en Turballais mouillés).
A demain la fin des vendanges.
J’ai profité de ce mauvais temps pour voir le port de La Turballe par grosse mer, depuis la fermeture de la fameuse passe du sud. Eh bien les bateaux étaient dans un lac.

4 octobre 1929 vendredi
fin des vendanges 1929 : 1 fût de 260 livres Colombar et 1 barrique et demi de Couderc dont 1 barrique pour Giraudet.
16 heures : Madame René et le Patron quittent Belmont par un calme plat et Vent N.E. nul 757°

6 octobre 1929 dimanche
17 heures Vent fort O.S.O. 753° Temps à grains
Mr et Mme René sont venus déjeuner et ont eu la visite de Madame Boquien, Mademoiselle Odette Boquien, Mademoiselle Clarisse Hendrieux
17 h 30 Nous partons voir la mer à Batz, comme si on ne l’avait jamais vue.

27 octobre 1929 dimanche
16 heures Belle Brise de N.E. 758°
Monsieur et Madame sont venus faire une visite à Belmont. Temps superbe. 20° sous la véranda. On enlève les stores.

Nécrologie (La Presqu’île Guérandaise, 2 février 1930)

René Fagault, président de l’Union des Commerçants et Industriels de Guérande, et membre de la Chambre de Commerce de Saint-Nazaire, s’était rendu dimanche matin, vers 10 heures, à sa propriété de Belmont, en La Turballe.
A son retour, il se sentit incommodé dans son automobile ; néanmoins, il peut rentrer chez lui. Mais à son domicile, rue Saint-Michel à Guérande, son état s’aggrava. On manda un docteur qui lui prodigua ses soins les plus éclairés ; mais bientôt une nouvelle crise se produisait, et M. Fagault ne tardait pas à rendre le dernier soupir.
Ce décès, qui a surpris tous ceux qui connaissaient l’étonnante vigueur de M. Fagault, doit être attribué à une angine de poitrine.
Le défunt jouissait de la considération générale.
Les obsèques ont eu lieu mercredi matin.
Une affluence considérable était accourue de la région de Saint-Nazaire, d’Herbignac, de La Roche-Bernard, et de toute la côte, apporter à la famille si cruellement et si soudainement éprouvée le réconfort d’une chaude sympathie. La vaste collégiale Saint-Aubin de Guérande était absolument comble.
Parmi les personnnalités présentes, nous avons reconnu : MM Butterlin, sous-préfet de Saint-Nazaire, Joubert, président de la Chambre de Commerce ; Nassiet et Guillouet, vice-présidents ; Lemoine ; Charles Lemauf, conseiller général du Croisic ; Masson, maire du Croisic, et Toublanc, adjoint ; Giroire, 1er adjoint de La Baule, représentant M. de Lapeyrouse ; Georgelin, président du Tribunal de Commere ; Valdès Roigt, doyen du Corps Consulaire ; Bonisseau, ingénieur des Ponts-et-Chaussées ; de Bedouaré, Bichon, Adet, Priou, Anézo, Batard, Gonichon, Jean Vincent, membres de la Chambre de Commerce ; Mallein, membre de la Chambre de Commerce d’Orléans ; Bigaré, maire de Guérande : Nogue, maire de La Turballe ; Docteur Gouret, de La Turballe ; Litoux, maire de Saint-Lyphard ; Molf Leray, représentant M. Le Chauff de Kerguénec, maire de Saint-Molf, absent ; Jarnoux, secrétaire de la Chambre de Commerce de Saint-Nazaire ; abbé Beauget, supérieur du Petit Séminaire ; Valentin, greffier du Tribunal de Saint-Nazaire ; Lorieux père et fils : Thomas, directeur de l’Ecole Saint-Jean-Baptiste ; Bertrand, ancien notaire, et de très nombreuses notabilités de la Presqu’île Guérandaise (le Comte Hubert de Montaigu, retenu à Paris, s’était fait représenter par Mme la Comtesse de Montaigu) Les cordons du poêle étaient tenus par M. Joubert, président de la Chambre de Commerce de Saint-Nazaire ; M. Boquien, directeur d’usine à La Turballe ; M. Leblanc, de Nantes ; Me Henry, notaire ; M. le Docteur Gouraud et M. Auguste Yviquel, conseiller municipal.
La Société Musicale, dont le défunt était président d’honneur, précédait le cortège, jouant des airs funèbres.
Au cimetière, M. Joubert, président de la Chambre de Commerce de Saint-Nazaire prononça avec émotion le discours suivant :
« Mesdames, Messieurs
Au nom de la Chambre de Commerce de Saint-Nazaire, dont il faisait partie comme représentant de la région de Guérande, je viens exprimer les regrets que nous cause la disparition de René Fagault.
Quand la nouvelle de sa mort nous a surpris, instinctivement, par de phénomène réflexe commun à tous les hommes en pareille circonstance, notre esprit s’est reporté au jour de notre dernière réunion et au déjeuner amical qui l’a prédédée.
Jamais, peut-être, Fagault n’y avait manifesté autant de vie, autant de bonne humeur.
Par une sorte de prescience, voulait-il nous laisser au maximum le souvenir de ce qu’il était : la santé et la vie en personne !
Car il est impossible d’évoquer Fagault, sans se le représenter, grand, droit, carré d’épaules, le teint coloté, les yeux pétillants, et sous ce ensemble physique, un cœur d’or, débordant de sympathie et du besoin de se dévouer.
On comprend qu’une telle personnalité n’ait pu passer inaperçue dans son milieu.
Commerçant actif, il avait su donner à son entreprises une impulsion et une étendue peu communes dans nos populations rurales.
Partisans du progrès, l’esprit en éveil, il avait annexé au noyau primitif de son commerce tous les rayons que réclamaient l’activité incessante et le développement prodigieux de ce pays, riche en plages fameuses, dont Guérande est la capitale historique mais bien vivante.
Organisateur, il avait doté sa maison d’un personnel, sagement réparti, et du matériel qu’impose la formule fièvreuse moderne.
Enfant du pays, sympathique à la population, nul l’avait vu grandir, on le rencontrait sur les routes de la région, la poignée de main franche et facile, le mot gai sur les lèvres ; mais aussi, dès qu’il fallait être sérieux, il était toujours prêt à donner un conseil, d’un mouvement généreux qui allait au cœur des gens.
Etonnez-vous, après cela, que ses compatriotes l’aient désigné, avec un empressement que chaque élection confirma, pour représenter à notre Chambre de Commerce les intérêts de la Presqu’île Guérandaise.
Ah ! ils avaient bien choisi, car il tenait une grande place parmi nous, tant par la sûreté de son jugement que par la sympathie naturelle qu’il inspirait.
C’est à son intervention que ses commettants doivent, notamment, de sérieuses améliorations dans les tarifs et horaires de chemin de fer et dans les questions de douane ;
Les marins-pêcheurs de La Turballe étaient ses amis de toujours. Il avait fait de si bonnes parties avec eux ; aussi, avec quelle ardeur intervenait-il pour appuyer leurs revendications.
C’est fini : la vie a quitté ce corps qui paraissait inaccessible à la maladie. Nous ne verrons plus le bon sourire de Fagault nous accueillir dans Guérande ; mais je suis bien sûr qu’aucune réunion ne se passera d’ici longtemps, sans qu’au moment d’ouvrir la séance, une émotion ne nous étreigne : il nous manquera un ami.
A sa veuve éplorée et à ses enfants, ainsi qu’aux membres de sa famille, j’adresse l’expression de mes plus sincères condoléances.
Au nom de mes collègues de la Chambre de Commerce, et en mon nom personnel, mon cher Fagault, je te dis une dernière fois « Adieu » »
Nous renouvelons à Mme veuve René Fagault, à ses enfants et à toute sa famille, nos bien vives condoléances.

 

Le mât de Belmont avant la seconde guerre mondiale

table des actes traitant des Fagault de Guérande et Belmont

   La saga des Fagault de Louplande à la Turballe, ou la petite histoire de la sardineLa saga des Fagault de Louplande (72) à Belmont (La Turballe, 44) ou la petite histoire de la conserve de sardines de la Turballe au Maroc  – Darracq et Cie, Chenard et Walcker, et autres innombrables fabricants de voitures du début du 20ème siècle –  La tour crénelée de la Villa Belmont : La Turballe 1936 –  Les boeufs pour cultiver 1925 Testament de Marie Mélanie Séraphine Dubois veuve Fagault à Guérande 1912Menhirs et calvaire de Belmont, aujourd’hui disparus : La Turballe   –  Pêche sur le mouille-Q, mini catamaran des années 1925 : Belmont, La Turballe – Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault : années 1923-1925années 1926-1927 ; années 1928-1929 finLe canot des évadés de la colonie pénitentiaire de Belle-Ile a échoué à Belmont, 10 août 1921 –  Obsèques du Dr Alcime Rousseau, Herbignac 21 janvier 1923  – Broyage des graines de lin dans les années 1920 dans la presqu’île GuérandaiseLe gardien jardinier et pêcheur, Belmont, contrat de travail 1935  –  Le mât de Belmont avant la seconde guerre mondiale – La saga des FERRAND de Chalinargues (Neussargues-en-Pinatelle, 15 Cantal) à VannesFiliations des familles Dubois et Fagault

introduction

René Fagault avait fait installer à Belmont un mât de navire, probalement de 30 m de haut, avec échelle et un pavillon en haut.

Chaque fois qu’il arrivait à Belmont, ou qu’il s’y levait, il regardait le mât et notait le sens du vent. Souvent, il le notait même plusieurs fois dans la journée. Pour mémoire, autrefois on ne disposait pas de tous nos sources modernes d’informations météorologiques.

le mât

Le mât était situé  près de la descente vers la plage, et à l’opposé du calvaire ancien.  La photo ci-dessous, datée de 1907, juste après la construction de la ville, montre déjà le mât (à droite).

En avril 1932,  les femmes avaient droit d’y monter, même avec jupe étroite et talons aiguilles. La présence de ces talons aiguilles me laisse supposer que c’est ma maman qui grimpe et non sa soeur Odette l’épouse d’Yves Fagault.

A gauche, la cabane citée dans le livre de bord de Belmont, probablement abri des filets etc…  A droite du mât, derrière la haie, la maison des voisins les Brice.

Toujours 1932 Yves

 

Pêche sur le mouille-Q, mini catamaran des années 1925 : Belmont, La Turballe

table des actes traitant des Fagault de Guérande et Belmont

   La saga des Fagault de Louplande à la Turballe, ou la petite histoire de la sardineLa saga des Fagault de Louplande (72) à Belmont (La Turballe, 44) ou la petite histoire de la conserve de sardines de la Turballe au Maroc  – Darracq et Cie, Chenard et Walcker, et autres innombrables fabricants de voitures du début du 20ème siècle –  La tour crénelée de la Villa Belmont : La Turballe 1936 –  Les boeufs pour cultiver 1925 Testament de Marie Mélanie Séraphine Dubois veuve Fagault à Guérande 1912Menhirs et calvaire de Belmont, aujourd’hui disparus : La Turballe   –  Pêche sur le mouille-Q, mini catamaran des années 1925 : Belmont, La Turballe – Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault : années 1923-1925années 1926-1927 ; années 1928-1929 finLe canot des évadés de la colonie pénitentiaire de Belle-Ile a échoué à Belmont, 10 août 1921 –  Obsèques du Dr Alcime Rousseau, Herbignac 21 janvier 1923  – Broyage des graines de lin dans les années 1920 dans la presqu’île GuérandaiseLe gardien jardinier et pêcheur, Belmont, contrat de travail 1935  –  Le mât de Belmont avant la seconde guerre mondiale – La saga des FERRAND de Chalinargues (Neussargues-en-Pinatelle, 15 Cantal) à VannesFiliations des familles Dubois et Fagault

introduction

Enfant, j’ai passé d’innombrables vacances à Belmont, et beaucoup pêché la crevette sur les rochers qui entourent le port, car cette pêche était dévolue aux femmes de tous temps par les Fagault, tandis que les hommes allaient au poisson. Me voici en mai 1939, déjà envoyée par le car jusqu’à Guérande comme je vous racontais avec ma petite valise et confiée au chauffeur, car maman avait déjà une autre fille et était donc débordée. J’ai 10 mois et vous voyez le mur de la plage de Belmont.

Je vous mets ces jours-ci sur ce blog le LIVRE DE BORD DE BELMONT 1923-1929. René Fagault y pratiquait la pêche de juin à septembre et évoque la plate, le mouille-Q, le canot et le bateau. Je viens vous illustrer ces 4 moyens de déplacement sur l’eau dans un endroit aussi peu commode que le mini-port de Belmont.

le mini-port de Belmont

Sur Geoportail, cette vue de 1955 se trouve être à marée basse et parlante car les rochers y sont découverts. En particulier celui du Vir, face à la plage, qui barrait le port et qu’il fallait contourner pour sortir du port.

Extrait du livre de bord de Belmont

10 juin 1928 dimanche
7 heures Vent violent S.O. 755° mer très grosse.
Le matelot Bénigué vient pour peindre le mouille Q car il ne veut plus se servir de la plate « La Petone » pour la bonne raison qu’il s’est foutu dans la flotte samedi en allant avec cette plate pour pusser (autrement dit vider le canot qui était plein d’eau) alors je lui donne satisfaction en lui permettant d’armer ledit « Mouille Q »

plate, mouille-Q, canot et bateau

Google, si bavard, n’ose pas pas aborder le mouille-Q, et j’en conclue que l’expression pour désigner ce mini-bateau était aussi vulgaire que locale, mais puisque j’ai des photos, je vous le montre, ainsi il restera dans les mémoires, car il en vaut le coup, songez, il ressemeble même à un catamaran, tout petit, petit.


Mon oncle Yves Fagault sur ce mini catamaran en 1932 soit 2 ans après le décès de son père auteur du livre de Bord. Et ci-dessous avec les filets de pêche qu’il part poser.


Les filets sur le mouille-Q


Le mouille-Q à son attache au mur en haut de la plage

Plate, mouille-Q, canot et bateau

Le bateau de René Fagautl n’était pas à voile mais à rames, et ici en 1932 son fils barre et les femmes rament, à gauche ma maman et à droite Odette la femme d’Yves et soeur de maman.

En 1948, le bateau devient un bateau à voile, l’ALCRI (Alain et Christine neveux d’Yves). Il était bien plus délicat à manier dans la passe et je lui dois mon horreur des bateaux. Mon oncle était sorti pêcher un peu loin avec son marin. Il avait emmené ses 2 nièces (moi et une de mes soeurs). La mer, déjà peu calme au départ, était devenue plus grosse. Pour le retour, le passage de la passe devenait dangereux, et celui qui tenait la barre ne parvenait pas à garder le cap, tandis que nous étions brinquebalés. Des vagues passaient même par dessus bord. Les échanges entres les 2 hommes témoignaient de leur inquiétude. L’une de nous s’est mise à hurler. Réaction immédiate des 2 hommes : enfermer les 2 gamines dans la soute en bois à l’avant. Bloties dans le noir, constamment remuées et heurtées, nous avons vécu une éternité.

Ma tante, inquiète, nous attendait à terre. A notre arrivée, inutile de vous dire qu’elle témoigna à ces messieurs son plus vif mécontentement. Elle ne savait pas qu’ils nous avaient à bord, ne l’aurait pas autorisé par un temps pareil. Elle savait par contre qu’ils connaissaient le temps et auraient dû être plus prudents. D’autant, que , pour mémoire, à l’époque, aucun gilet de sauvetage…

Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault, années 1926-1927 et à suivre

 

table des actes traitant des Fagault de Guérande et Belmont

   La saga des Fagault de Louplande à la Turballe, ou la petite histoire de la sardineLa saga des Fagault de Louplande (72) à Belmont (La Turballe, 44) ou la petite histoire de la conserve de sardines de la Turballe au Maroc  – Darracq et Cie, Chenard et Walcker, et autres innombrables fabricants de voitures du début du 20ème siècle –  La tour crénelée de la Villa Belmont : La Turballe 1936 –  Les boeufs pour cultiver 1925 Testament de Marie Mélanie Séraphine Dubois veuve Fagault à Guérande 1912Menhirs et calvaire de Belmont, aujourd’hui disparus : La Turballe   –  Pêche sur le mouille-Q, mini catamaran des années 1925 : Belmont, La Turballe – Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault : années 1923-1925années 1926-1927 ; années 1928-1929 finLe canot des évadés de la colonie pénitentiaire de Belle-Ile a échoué à Belmont, 10 août 1921 –  Obsèques du Dr Alcime Rousseau, Herbignac 21 janvier 1923  – Broyage des graines de lin dans les années 1920 dans la presqu’île GuérandaiseLe gardien jardinier et pêcheur, Belmont, contrat de travail 1935  –  Le mât de Belmont avant la seconde guerre mondiale – La saga des FERRAND de Chalinargues (Neussargues-en-Pinatelle, 15 Cantal) à VannesFiliations des familles Dubois et Fagault

Voir le début du Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault, années 1923-1925

1er janvier 1926 vendredi

11 h 15 Arrivés par vent S. forte brise 770° mer grosse
Présents : le patron, Yvonne, Mimie, Anne, Nett et François. Très bon déjeuner pour inaugurer la saison.

7 février 1926 dimanche
Je suis seul ici, et comme papa j’aime Belmont et même plus que lui. Qu’elle tranquilité ici auprès de la vie à Nantes. Il fait meilleur ici même quand il vente comme aujourd’hui, encore 88 jours et cette vie de caserne sera finie, alors je me mettrai au travail et avec courage car avant 5 ans il faut que papa et maman soit installés dans tes murs oh ! Belmont !
Signé : Yves

21 février 1926 dimanche
Arrivé ce matin avec maman, Mimie, tante Anne et Nett.
Vent S.S.O. temps magnifique, mer assez grosse, 767°
J’ai refait les marques du tennis et mis quelques grelemes ? C’est du 74 ou 75

17 mars 1926 mercredi
Vent E.N.E. petite brise 761°
Ce jour Giraudet et le père Julien plantent 312 greffes d’asperges, j’ai planté les 3 premières et naturellement je les ai arrosées. Il fait 40° sous la véranda.

3 avril 1926 samedi
Arrivé ici à 8 h du soir. Après avoir attendu Viton 2 heures à la gare de Guérande. Resté en panne à Montoir.
Après avoir dîné je suis retourné avec François chercher Viton qui enfin est arrivé à 10 heures du soir.

4 avril 1926 dimanche de Pâques
Vent O. 765°
Le docteur Louis Rousseau est venu déjeuner. L’après-midi nous avons eu la visite de Monsieur et Madame Boquien avec lesquels nous avons été prendre l’appéritif à Piriac.

5 avril 1926 lundi
Vent R. 765° Temps brumeux
L’après-midi il a fait très chaud. Madame Rousseau est venue déjeuner.
Viton et François ont peint l’entourage du bois, de 6 h 30 du matin à midi.
Présents : René, Yvonne, Yves, Mimie, Anne, Nett, François, Madame Rousseau

2 mai 1926 dimanche
Souvenir d’un bon après-midi
Signé : (plusieurs signatures d’amis)

13 mai 1926 jeudi Ascension
Vent O. bonne brise. 762°
Il y a 25 ans aujourd’hui j’enterrai ma vie de garçon – Signé ; René
Ce jour j’ai placé le grillage du nouveau poulailler.
Présents : René, Yvonne, Yves, Mimie, Anne, Nett

16 mai 1926 dimanche
Vent N. forte brise 762°
Nous avons eu ce matin la visite de M.M. René Guillouzo, LeDéan fils et les 2 fils Oron, qui sont venus chercher Yves pour une ballade en auto et déjeuner à Muzillac. A 18 h 30 ces messieurs sont rentrés de très bonne humeur chacun avec un chapeau minimal ? de couleur différente.
J’ai eu le plaisir d’avoir à déjeuner les Nantais : Etienne, Pierre Baudry, Mimie Baudry, Pierre Guilloteau, André Guilloteau accompagné du futur capitaine au long cours François Fagault. Bénigué à peint le mouille-cul et l’intérieur du canot.

23 mai 1926 dimanche
Vent O.S.O. faible brise 766° Temps brumeux
Lever à 5 heures, car à 6 heures on doit embarquer pour aller à l’ïle de Houat, sur le « Mont Saint-Bernard », superbe côtre de pêche appartenant à Auguste Trimaud, dit Bernard, de La Turballe. Promenade que le propriétaire du bateau offre à la famille Fagault.
A 7 heures tout le monde à bord, nous appareillons de La Turballe par une brume épaisse, et vent debout, à 9 heures nous étions encore à la pointe du Croisic, quelques petites rizées nous amènent à 10 heures sous la pointe du Castelli, une bordée nous envoie dans les parages du Four, enfin à 4 h 30, le vent ayant fraîchi, nous mouillons dans le petit port de Houat, tout le monde débarque dans le canot du bord.
Un monsieur d’être sur le plancher des vaches c’est le futur capitaine au long cours François, qui ayant eu le mal de mer a fait la traversée lové dans un foc.

Visite de l’île, de l’église, du cimetière, des forts, pris une consommation à l’Hôtel du pays, et une deuxième dans le débit de l’île, en compagnie du Maire Yannick et de son adjoint.
L’île est bordée de falaise dans sa partie sud, au nord de grands rochers. Les naturels se livrent principalement à la pêche des crustacés, tous les seconds jours le Maire fait avevc son bateau mixte le ravitaillement de l’île. Bientôt, cet îlot sera pourvu d’une boulangerie.
Très curieux de rentrer à la « Coopérative des Patriotes, le grand café de l’endroit, tenu autrefois par 2 bonnes sœurs, qui servaient les pêcheurs par un guichet. On rapporte même, que le dimanche, lorsque les vêpres sonnaient, les marins attablés à boire, et à jouer aux cartes, laissaient leurs jeux où ils en étaient et revenaient ensuite reprendre leur partie interrompue. Cela se passait au temps où le curé remplissait les fonctions de Maire, médecin etc… C’était le seul commerçant de l’île.
A 19 heures nous appareillons par bonne brise d’ouest et tout su, le foc ballon en travers,

nous arrivions à 22 h 30 dans le port de La Turballe, par un clair de lune superbe, enchantés de notre journée, aussi nous adressons nos remerciements au capitaine Trimaud et à ses 2 neveux (les 2 matelots) Baptiste Guenezan et Trimaud, 2 hommes d’une tenue très correcte pouvant figurer sur un yacht.
Etaient présents : monsieur et madame Boquien, René, Yvonne, Yves, Mimie, Anne, Nett, François et le jeune docteur Louis Rousseau.

6 juin 1926 dimanche
Aujourd’hui journée mémorable. Monsieur et Madame René célèbrent leurs noces d’argent. 25 ans de ménage et toujours heureux.
Arrivés ici le samedi soir 5 juin. Yves et François après le dîner tirent un superbe feux d’artifice du haut de la tour et terminent par un immense brasero allumé sur le rocher du Grand Père, illuminant toute la baie de Belmont.
Le dimanche à 11 h 30 réception des invités, apéritif,
à suivre
(Cette suite manque, et il n’y a rien pendant le reste de l’année 1926 alors qu’il ne manque aucune page et pour mémoire les pages étaient prénumérotées comme sur tout livre de bord. Il s’est passé quelque chose que je suppose maladie de René Fagault. Lorsque celui-ci refait surface en mai 1927 il exprime le vœu de voir encore en 1930 la vigne produire les 7 barriques, donc il se sait malade. Il va mourir début 1930 à 59 ans.)

7 décembre 1926 mardi 9h 30
Beaucoup de baisers et deux signatures : Signé Brunet, Chariolle

3 mars 1927 jeudi
Ce jour le Patron Mr René, Giraudet et Charles Vaillant ont planté les 5 premiers plants de vigne de Couderc, fournit par le garde-champêtre le Gachamel (le dit Baptiste) Sérot. La nouvelle vigne bien arrosée se compose de 14 rangs de 92 pieds plus 27 plants soit = 1 315 plants qui en 1930 doit donner 7 barriques d’après Giraudet et Charles, maintenant ce diagnostic a été fait après le café et la Rinette. J’espère être avec eux à cette époque pour remplir les 7 barriques.
C’’était jour de grande marée 115
Vent S.O. 768° barométrique
René

Rétrospectif : En août 1927 même année cette vigne en 3 plants a donné 9 grappes un seul plant en avait 5.

17 avril 1927 dimanche de Pâques
Arrivé ici le samedi soir, René, Yvonne, Yves, Mimie, Anne, Nett et Françoise.
Dimanche matin réveil à 7 heures, à 8 h 15 départ pour La Turballe où nous allons rejoindre les Boquien et la famille Hervieux.
A 8 h 30 départ des 3 auros pour Port-Navalo, nous sommes 15.
9 h 10 arrêt à Herbignac pour que les Dames prennent la messe.
Appéritif à Muzillac.
Visite des Ruines de Succinio
12 h 30 nous arrivons à Port-Navalo
Très bien reçu par l’ami Boris – Menu : Crevettes, choux rouges – Palourdes, céleri – Jambon à la gelée – Saumon de Quimper – Bouchées à la Reine – Gigot, flogeolets – Fromages – Gâteaux, oranges.
Retour à 21 heures, nous gardons les Boquien à dîner.

18 avril 1927 lundi de Pâques

Vent S. temps très beau
Journée calme

24 avril dimanche
Vent Ouest fort 763°
Présents : René, Yvonne, Yves, Mimie et François
Rien à signaler

1er mai dimanche
Vent N.E. faible
Présents : René, Yvonne, Yves, Mimie, Anne Nett
A midi 30 la famille Baudry nous arrive pour déjeuner. Pierre, Mimie , Jojo et Mademoiselle Renée Leroux. Bonne après-midi. Jojo et Renée Leroux se baignent.

3 mai 1927 mardi
Vent S.Z. faible 760°
Arrivé hier au soir avec Yvonne. J’organise 3 chantiers. Charles Vaillant roule les allées nouvellement empierrées. Le matelot Bénigué avec un aide peint le bateau intérieurement. Un maçon commence les fondations du mur de côte (côté Lerat)
A 15 heures je pars enterrer Paul Pillard 44 ans

15 mai 1927 dimanche
Vent 0. petite brise 764°
Présents : René, Yvonne, Anne et Nett. Avec Bénigué et Giraudet on peint les bateaux et la plate « La Petone »
Toujours sans nouvelles de Nimgissier et Cote.

26 mai 1927 Ascension
Vent E.S.E. faible 763° Temps lourd et orageux.
On fête les 56 ans du Patron (25 mai 1891) et les 18 ans de sa fille Mimie (25 mai 1909) nés tous les deux au milieu du tonnerre et des éclairs – coïncidence bizarre il fait un orage épouvantable accompagné de pluie.
Présents : le Patron, Yvonne, Yves, Mimie, la tante Quennec, la belle-mère maman Ferrand, Anne, Nett, Etienne et sa femme, Pierre Baudry, Mimie Baudry, Madame Rousseau, Lucie Rousseau, Georgette Baudry.
Menu : Palourdes beurre, Sauvisson, Anchois farcies, Homard mayonnaise, Pâté en gelée, Vole-au-vent Financière, Gigot pré-salé, Pommes nouvelles, Salade, Dessert, Glace, Fruits gâteaux, Haut-heutennes, Volnay Pommard, Champagne

5 juin 1927 Pentecôte
Vent S.S.O. fort 764° Temps mauvais
Présents : le Patron, Yvonne, Yves, Mimie, Anne, Nett, Tante Quennec, maman Ferrand (ma belle-mère)
Invités : Marcel Jaquet (ami de Viton)
Premier jour de pêche
2 filets simples, 1 tramail
Résultat : 1 filet simple : 3 lieux, 2 tacots,
barrage ouest du Vir – les 2 autres : rien
L’après-midi Beniquel Giraudet et moi nous gréyons les 5 casiers pour François
A 18 heures appéritif à Piriac – Toujours fort vent.
Et j’ai mouillé un filet dans carré – deux – à demain le résultat

6 juin 1927 lundi de Pentecôte
Vent O. fort 768° Beau temps mais forte brise
Présents : les mêmes
2ème jour de pêche, 2 filets simples – Résultat : 2 lieux, 2 tacots
Et le tramail est de reste dans carré tant l’état de la mer ne nous a pas permis d’aller le chercher.

7 juin 1927 mardi
Forte brise
Le matelot Bénigué, son fils un fort gars et Geraudet (le garde) ont été chercher mon ramail mais ils ne m’ont ramené qu’un filet indigne (expression de matelot), c’est-à-dire inservable – Résultat : perte

12 juin 1927 dimanche
Vent O.N.O. faible 790° Temps orageux
Présents : le Patron, Yvonne, Yves, Mimie, Anne et Nett.
Le soir nous avons le Dr Rousseau et sa mère à dîner.
Pêche du samedi au dimanche : 2 filets simples, mon tramail étant défaut – Résultat : 2 lieux, 2 tacots
Pêche de jour : 2 filets simples, 1 tramail à Mr Lucien Leblanc gracieusement mis à ma disposition – Résultat : 2 maquereaux, 5 corlazos
22 h 30 le Patron fatigué ne veut pas rentrer à Guérande. Est-ce la fatigue de lever les filets ou l’amour de Belmont qui le retient ?

18 juin 1927 samedi
Arrivé à Belmont vers 8 h – Admirablement reçu par l’excellente amie Yvonne préparant la bonne chambre aspectant la mer et qui m’était destinée.
Bon dîner et excellents vins – Suis confortable – Nuit exquise, dormi comme un sourd, suis content d’entendre souffler le vent et gronder la mer jolie.

19 juin 1927 dimanche
Réveil par le travers de 5 bis – J’ai aperçu le phare du Four, et la mer gronde toujours. Je m’habille – Personne ne bouge dans Belmont – Que cette famille est donc paresseuse et combien elle assure sous le dormant !
Mimie et Yves se débournichent enfin et en leur compagnie je casse la croûte, me permettant bien de récidiver, quand le grand René, maître de céans se décidera à descendre de son son lit conjugal – Et il est 8 h !! Rien encore le c… ! et je crève de faim !!
Toujours même sale temps, mer grosse, vents de la partie. O.S.O. La pêche est foutue !!! mais on déjeunera copieusement, on ne s’embêtera pas à Belmont.
Pendant qu’Yvonne et René dorment, j’ai fait plusieurs fois le tour de la propriété – On envie le sort de ces bons amis – Je serais bien ici quelques semaines, Jésur très bon !
Je vais certainement passer une journée délicieuse et je voudrais être poête je remercierais comme il conviendrait les vieux amis Fagault – Hélas, je ne le suis pas … poête ! Mais ce soir j’embrasserai la bonne Yvonne et si René n’est pas content … je m’en fiche !! mais ce sera la seule bonne façon de remercier la chère maîtresse de maison et son Seigneur et maître, de leur si aimable hospitalité … J’ai dit !!
Signé : Lucien Leblanc

19 juin 1827 dimanche Fête Dieu
Midi – Vent O.S.O. fort
Nous sommes à table avec notre invité le bon ami Lucien Leblanc et la conversation recule depuis le temps où j’étais à la boîte Livet rappellant la naissance de Marcelle Leblanc (1887) qu’un dimanche matin on m’a oublié dans les bras (elle avait Marcelle 2 jours). Je n’osais bouger de mon fauteuil avec ce précieux fardeau qui aujourd’hui est mère de 4 heureux enfants et fait le bonheur de son mari le plus sympathique des hommes, j’ai nommé Pierre Pinard.
Les liens qui unissent les familles Leblanc et Fagault datent de 1885, ce ne serait plus des amis, ce sont presque des parents ; la preuve c’est que les enfants de Marcelle Leblanc (Madame Pinard) m’appellent Tonton René, c’est pour moi une grande satisfaction et me rappelle les bons instants que je passais les dimanches de sortie de chez Livet, au milieu des familles Leblanc et Cardinal.
14 heures, toujours fort vent O.S.O. impossible de mettre les filets.
Aussi le père Leblanc et moi nous nous contentons de prendre une vielle fine.
21 h 15 après dîner nous allons conduire le père Leblanc à Farfadet et il vente toujours.

26 juin dimanche Petite Fête Dieu
8 h 30 Vent O.N.O. fort 757°
Avons passé la nuit de samedi à dimanche ici.
Présents : M. René, Yvonne et Mimie.
Le samedi soir arrivé avec forte brise, impossible mettre les filets.
9 h30 départ pour Piriac
12 h retour – Déjeuner – Comme le temps n’a pas calmé et que la marée n’est pas im… pas de pêche.
Avec Giraudet (le gardien de Belmont) je répare un pneu, et ensuite nous nous mettons à peindre un banc.
Journée calme.
Yves me représente aux Régates de Bâteaux modèles à St Nazaire, où le Belmont court dans la série des 1 mètre et le st François (à mon neveu François) représente les 0,80 m
Nous couchons à Belmont.
Yves est allé ce matin à La Roche-Bernard voir passer les coureurs du Tour de France.

3 juillet 1927 dimanche
8 heures Vent S. moyen 762°
Aujourd’hui réunion et banquet de St Jean-Baptiste à Guérande. Viton est aux Régates de Bâteaux modèles de St Nazaire où le « Belmont » court dans la série des 1 mètre et le St François dans la série des 0,80m. Je n’ai pu mettre mes filets samedi soir, mer trop grosse

10 juillet 1927 dimanche
Vent S.S.O. forte brise Temps bouché 762°
Arrivé hier au soir samedi, temps à grains, impossible mettre les filets (triste saison)
Présents : M. René, Yvonne, Mimie, Anne, Nett et François
On a occupé le temps à gréer les casiers.
A 18 h 30 François tue le fameux épervier que moi, Manu, Yves avons bien des fois essayé de tuer.

14 juillet 1927 jeudi
8 heures Vent N.E. MOYEN 766)
Présents : René, Tvonne, Mimie, Anne, Nett et François
A 9 h 30 on lève les filets mis la veille par François : 1 tramail, 2 filets simples – Résultat : 1 rouget, 2 maigres
On refile les filets … à suivre

14 juillet suite
A 10 h 30 je reçois la visite de mon vieil ami Georges Meynieu, administrateur de la Société Métallurgique de l’Ouest, accompagné de Madame Meynieu et de sa gracieuse fille.
J’offre l’appéritif à mes hôtes
18 h nous allon relever les filets – Le tramail du père Leblanc mis dans le trou de la sole nous donne : 1 carrelet ou ter, et 1 sabre ou dianet long d’ 1 m 50
Les 2 filets simples : 2 rougets et 8 corlazos
Temps superbe avec une belle brise d’ouest dans la soirée.

24 juillet 1927 dimanche
Vent O. N.O. 768°
Présents : René, Yvonne, Yves, Mimie, Anne, Nett et François.
Nous recevons la famille de Joseph Bigaré avec leurs enfants.
Le samedi soir trop de mer pour mettre les filets.
Le dimanche matin à 7 heures nous mettons les 2 filets simples et le tramail – Résultat T.S.P.

24 juillet 1927 dimanche (suite)
Résultat de la pêche : filet simple dans le trou de la sole : 7 rougets, 5 corlazos – Filet simple barrage du port : néant – Tramail du Vir à la Côte : 2 gros lieux

31 juillet 1927 dimanche
17 heures Vent S.S.O. 764° petite brise, temps couvert
Présents : René, Yvonne, Mimie, Anne, Nett, François
Résultat pêche de nuit : 1 filet simple trou de la sole : 1 rouget, 1 corlazo – 1 tramail du Vir à la Cête Ouest : 1 gros lieux, 1 maquereau, quelques gâvres – 1 filet simple en travers de Belmont : néant

7 août 1927 dimanche
Courte relâche à Belmont – Le meilleur mouillage de la côte – Temps couvert et à grains – Jolie brise S.O.
Heures trop courtes passées auprès des excellents parents si cordialement et affectueusement hospitaliers.
Signé : Dubois Amiral

15 août 1927 lundi
19 h 35 Vent N.O. très fort 766°
Arrivés hier au soir retour des Courses de Guérande, avec Jacquet et Leborgne deux amis d’Yves.
Après dîner La Bande de Belmont, composée de René, Yvonne, Yves, Mimie, Anne, Nett, François et Jacquet et Leborgne, part pour un grand bal travesti chez Lemasson à La Turballe. Madame Emmanuel en Madame Chrysanthème, Nett en Hawaïenne, François en Fan, Mimie en Mauresque, le Patron et la patronne tenue de soirée.
Jacquet et Yves en Ecossais.
et Leborgne en John Bull.
Le bel s’est terminé à 3 h 30 pour les gens sérieux, la jeunesse est rentrée à 4 heures et les 3 lascars ont désiré un pâté dutine ? au casse-croûte du lundi (mi-août).
Le jour de la mi-août tous un peu flapi, sommes allés à

Piriac conduite les femmes à la messe, les hommes après avoir visité les 2 hôtels et pris l’apéritif ont reconduit les femmes à Belmont, où nous avons eu l’agréable surprise de trouver Paul Rousseau et sa gracieuse moitié (Charlotte) qui à 17 heures a trempé ses délicieuses f…..s pour la première fois à Belmont par une mer démontée.
Nous les avons à dïner
Charlotte a une envie de Babrês,
traduire (gâvre à Belmont)
(Poulet mer à Nantes)
(chicholven à Douarnenez)

16 août 1927
Pâche sur le Vir avec François, quelques dormeurs et quelques gâvres. A la côte, tante Anne et Charlotte ont pris une livre de crevettes,
Beau temps Vent N.O. avec de la brise – Rien dans les casiers
Vers 9 h du matin, François et moi allons lever les casiers. Résultat : 4 gâvres,

17 août 1927 suite
4 gros dormeurs, un …

Retour à Belmont et à terre.
Déjeuner gatent, comme tout le déjeuner fait par tante Anne.

A 14 heures
avec l’aide de Benigué et de Giraudet.
Beau temps, mais beaucoup de houle peine à accoster – on embarque de très … Il faut tirer le canot – François manque de … – On perd un aviron et en le … – Enfin ça va.
Résultat : un beau mulet une trentaine de gâvres, des plies, des soles

On embarque comme on peut … pour le trou de la Sole. Endore de la houle et des grains

 

18 août 1927 jeudi
Hélas ça ne va pas bien. Une mer démontée. Vent S.O. baromère 756°
François et moi avons été obligée de nous contenter de pêcher des berniques.
Temps très dur et malgré tout je quitte Belmont fan de mon court séjour et heureux de la cordiale hospitalité de ma tante et de mes cousines très sur ? de conserver un inoubliable souvenir.
Au nom du Père et du Fils et du St Esprit
Signé :?? (que je ne peux déchiffrer)

18 août suite
Le Patron René arrive à Belmont à 20 h 14 pour apprendre quele canot « Petit René » est venu à la côte à 19 heures pendant un grain ; grâce à l’amabilité du voisin Monsieur Brice, et l’intervention de François et Giraudet le canot rattrapé avant qu’il touche la côte est solidement amarré au corps mort de Monsieur Brice
21 h 45 le vent souffle en tempête pression 755°
Dans l’après-midi le bateau de sauvetage est sorti patronné par Julien Lagrée le fameux pêcheur Turballais (pour surveiller la rentrée des chaloupes)

21 août dimanche
Si du 18-19 juin de cette année j’ai conservé un souvenir délicieux, que dire de celui que je conserverai de cette journée du 21 août.
Je défie les plus difficiles de ceux qui passent à Belmont de garder plus religieusement une reconnaissance immense de l’accueil si affectueusement cordial que mes chers vieux amis Fagault viennent de faire à mes enfants petits et grands ainsi qu’au vieux grand père Lucien.
Le soleil dit-on est indispensable pour apporter de la Bonté, je prétends moi que Belmont n’a pas besoin de soleil, car on y vit en joie au milieu d’une famille que j’aime depuis toujours.
Merci donc à René, à Yvonne, et à tous les habitants de Belmont, jeunes et vieux, de l’hospitalité qu’ils vous y donnent, et que nul mieux que moi ne peut apprévier à sa juste valeur.
Vive Belmont ! Vive ses propriétaires, et que le cœur leur soit en joit !! Affectueusement
Signé : Leblanc père

17 septembre 1927 samedi
Arrivés ici René, Yvonne et Mimie. Nous retrouvons les habitants de la Gatllandais installés depuis le mois de juillet. Yvonne et moi nous sommes de retour de nôtre beau voyage de la chaine des Pyrénées fair en tuto avec les familles Baudry et Ferrand.

18 septembre 1927 dimanche
Tous au complet, passons une journée triste – Temps bouché, pluie et vent S.S.O. 761°

19 septembre 1927 lundi
Oui un lundi, je suis à Belmont cela pile à l’arrivée en France de l’American Legion venue faire un pieux pèlerinage sur les tombres de ceux tombés au front pendant la grande guerre 1914-1918 pour honorer nos visiteurs on a fermé la boite. Ces 2 jours de vacances nous ont remis de notre voyage.
Même temps qu’hier brumeux et vent S.S.O. 764°
J’en profite pour mettre en ordre la cabane du bateau.

22 septembre 1927 jeudi
Commencement des vendanges à La Turballe.
Résultat : Rouget : 2 barriques et demie – Gros Plant 1 barrique

23 septembre 1927 vendredi
On continue les vendanges dans la matinée.
Résultat : Gros plant : 1 barrique
A 14 h un coup de chien de vent S. avec pluie abondante, les chambres de devant son inondées, le temps de fermer les volets de bois je suis trempé. Baromètre 745°

25 septembre 1927 dimanche
Vent O.S.O. fort temps à grains 750°
On remonte le bateau et la plate, François retire son unique casier sur 5, les 4 autres ayant été volés ou disparus dans la nuit du 20 au 21. Triste journée, la saison de Belmont est terminée.

28 septembre 1927 mercredi
On continue les vendanges à la grande vigne
Résultat : 1 barrique Gros plant + 60 litres – 1 barrique Coudert
à Belmont : 1 barrique Colombard
Reste le Loc – résultat : 1 barrique Coudert

29 septembre 1927 jeudi
Vent S.S.O. fort, bonnebrise 764°
A 11 h 30 départ de la colonie Belmontaise Anne, Nett et François rentrent.

3 novembre 1927 jeudi
Venu ici pour voir terminer la mosaïque de la véranda et de la terrasse.
65° sous la véranda – Vent E. faible. Il y a un bateau qui a pêché 32 tonnes de sardines joli poisson de 8/10 au quart vendu 100 F le mille à l’usine Mallein.

1er janvier 1928 dimanche

10 heures Vent N. faible brise 772° temps superbe
On se souhaite la bonne année

21 février 1928 mardi
Midi Vent N.E. faible 771° + 25° sur la véranda – Un temps de Nice.
On se croirait au mois d’août
Ce jour j’ai planté 74 petits sapins venant de la Noë-Blanche

18 mars 1928 dimanche
16 heures Vent S. temps bouché 762°
J’ai l’honneur de recevoir aujourd’hui ma bonne cousine Athalie Dubois, son grand fils Maurice Leluc capitaine de Fragate, commandant le Contre-Torpilleur « Jaguar » et sa toute gracieuse fille Jane.
Leur séjour sera trop court pour nous ; car la famille n’est plus si nombreuse, aussi devons nous rechercher toutes les occations de se réunir.
Je souhaite au jeune Fragaton de transformer au plus vite ses 2 feuilles blanches en 2 dorées.
Signé : René, Jane Le Luc, A. Le Luc
Vu sans affirmer M. Leluc

1er avril 1928 dimanche des Rameaux
Mr René et sa femme sont seuls aujourd’hui – Mimie à Nantes depuis 8 jours, son frère Yves est allé la chercher.
Aujourd’hui est un jour mémorable pour les Paludiers, si le vent est à l’ouest pendant la procession de la Grand Messe, il feront du sel.
Arrivés ici à 10 heures – 747°, les vents se sont maintenus toute la journée entre N.N.O. belle brise
On fera du sel – Oui
16 h 30 je me plonge dans mon livre de quincaillerie pour faire des prix de revient, c’est le plus beau poisson d’avril que je puisse offrir à ma femme – René la quincaillerie – Ma vie ne sera plus assez longue pour pouvoir calculer le nombre de fois que ma femme n’aura servi ces 3 mots – René la quincaillerie !!!!!!!!
Et malgré cela, j’ai le sourire. Journée délicieuse

8 avril 1928 dimanche de Pâques
Vent S. belle brise – 750°
Arrivés ici samedi soir. Présents Mr et Mme René, Mme Emmanuel, Yves, Mimie, Nett et François
Journée calme, sans incident

9 avril 1928 lundi de Pâques
Vent S. forte brise 752°
Vent trop fort pour passer les drisses au mât.
Nous recevons Mr et Mme Boquien et leur belle-sœur.
Journée calme

29 avril 1928 dimanche
Vent N.N.E. 758°
Arrivé samedi soir 9 heures
Présents : Mr et Mme René, Anne, Nett, François, Yves et Mimie
Journée calme
J’achète un filet à sardines pour pêcher les merles qui mangent mes fraises 40 F

6 mai 1828 dimanche
Vent N.N.E. 755°
Présents : Mr et Mme René, Anne, Nett, François, Yves et Mimie
Rien à signaler

14 mai 1928 lundi
Arrivés ici à 9 heures
Mr et Mme René, avec Madame Poupart, Madame Pierre Guilloteau et Pierre, Anne
Vent N.N.E. 759°
Monsieur et Madame René s’offrent la semaine de vacances, mais à 13 h 30 départ pour Le Pouliguen à un enterrement. J’emmène tout le monde.
Puis à 16 h 30 direction du Pouliguen à Férel voir un nouveau client, retour à Belmont à 19 h
Total 68 kilomètres, on appelle cela des vacances à Belmont.
Heureusement nous avons eu une distraction, ma sœur est venue nous surprendre à midi pour déjeuner ?????

15 mai 1928 mardi
Vent N.N.E. 759°
Décidément les vents tiennent bon, jolie brise, temps idéal pour Belmont.
Je fais le tracé d’un tronçon de mur de côte.
Consultation du Dr Louis Rousseau pour Petite-Anne, faiblesse des nerfs du pied gauche, pas grave, heureusement.
Dîner excellent – Menu : Potage à l’oseille – Bigorneaux du trait – Palourdes … – Homard vinaigrette – Maquereaux en godaille – Petits pains nouveaux de Belmont – Gateaux secs – Thé – Fine 1924

16 mai 1928 mercredi
7 heures Vent S.O. fort 756° Temps à grain
7 heures 30 je pars faire ma tournée à Pornichet
Retour à 20 h 45 à Belmont

17 mai 1928 jeudi Ascension
7 heures Vente O. belle brise 756°
9 heures 30 arrivée des Nantais : Pierre Guilloteau, Etienne et sa femme
20 heures 750° Vent O. très fort, pluie et grains. Coup de chien

18 mai 1928 vendredi
Vent O.S.O. forte brise 752°
La nuit a été mauvaise. Pluis et grand vent.
On peint le canot.

20 mai 1928 dimanche
7 heures Vent N.N.O. 754° calme plat
10 heures 30 Vent S..S.O. belle brise
On met le corps mort en place. Le mer a peu baissé pour une grande marée.
16 heures – Les Nantais : Madame Poupart, Etienne et sa femme, et Petite Anne nous quittent, emmenés par Yves qui va à Nantes au mariage du fils Lorin.
20 h 25 Départ pour Guérande. Fini les vacances de l’Ascension – Le vent est revenu N.N.O.

24 mai 1928 jeudi
Vent S.O. 766°
On commence le mur de côte – 2ème amorce.
Monsieur Cholet du Pouliguen est venu installer le nouveau fourneau – Monsieur Lens menuisier monte l’armoire Bretonne dans la chambre d’Anne.
Visite de Monsieur Roté directeur de la Compagnie Transatlique de St Nazaire avec son cousin Laurent Rebille négociant en huile d’olive.

27 mai 1928 dimanche Pentecôte
Vent N.N.E. 766° Temps calme. Rien à signaler.
La famille René et La Guillardais sont présents.

28 mai 1928 lundi de Pentecôte
Même temps. On met le canot à l’eau. Rien à signaler.

3 juin 1928 dimanche
Vent N.E. 762°
Nous sommes heureux de recevoir pour la première fois la famille Brunet, dont le patron dit Mitté est un vieux camarade. Cet ami est accompagne de sa femme, de la toute gracieuse Denyse (Mademoiselle Mitté) et de son fils Henri le brillant brigadier du 355° RALP
Naturellement le père Lucien Leblanc est de la bande (ne fait-il pas parti de la famille).
Les Baudry du Bon-Pasteur ont accompagné leur confrère Brunet.
La réunion est plutôt joyeuse, maus aussi quel excellent déjeuner. Ces bons et vieux amis sont tellement aimables qu’on ne peut que se réjouir d’être des leurs en belle et agréable Locidi.
Aussi le vieux père Leblanc, qui est de toutes les fêtes est-il toujours reconnaissant d’être mis au nombre des membres (et quels membres !!!) de cette

famille des Fagault, dont les Dubois ont fait des Fagault à 2 liens !!
Vive Belmont, mais surtout reconnaissance aux sacrés bons propriétaires de cet heureux logis.
Et si vous n’êtes pas contents bravs amis que vous êtes, eh nien, je m’en f… mais je digère et Dieu sait comment !! A quand le nouveau boulot ? Tu sais Fagault de mon cœur, ta table est si bonne et la cave est si …. prenante, que si ma chanson te plaît …. on la recommence.
Signé : Leblanc
Lu et approuvé : René

9 juin 1928 samedi
Arrivé à 20 heures par fort vent de S.O. 760° pour dîner

10 juin 1928 dimanche
7 heures Vent violent S.O. 755° mer très grosse.
Le matelot Bénigué vient pour peindre le mouille Q car il ne veut plus se servir de la plate « La Petone » pour la bonne raison qu’il s’est foutu dans la flotte samedi en allant avec cette plate pour pusser (autrement dit vider le canot qui était plein d’eau) alors je lui donne satisfaction en lui permettant d’armer ledit « Mouille Q »
En raison de la Fête-Dieu il n’y a peu de monde à Belmont. Le Patron, Madame Fagault et Mimie Fagault.

16 juin 1928 samedi
Arrivés ici à 19 h 45 par vent O. faible.
Présents : Mr et Mme René, Yves et Mimie.
21 heures nous mettons les filets. Inauguration de la pêche 1928

17 juin 1928 dimanche
6 heures Vent N. 762° calme plat
9 heures les vents halent à l’ouest. Nous donnons 3 coups de senne – Un dans le trou de la Sole – Résultat : de gâvres, 1 araignée, 4 turbots, 15 plies
Les 2 autres coups de senne ne donne que des gâvres et revenant de Carré Douce Yves prend 1 araignée avec l’haveneau du bord.
On relève les 2 filets simples. Celui du Vir à la Côte Est nous donne 1 lieux, 1 maquereau, 1 maigre, 1 tacot – Celui du Vir à la Côte Ouest : 4 corlazos.
On refile un filet à barrer le port : 11 corlazos, 1 araignée
Résultat total de la 1ère journée : 1 lieux, 1 maquereau, 1 maigre, 1 tacot, 4 turbots, 15 plies, 15 corlazos, 2 araignée, 60 gâvres

à suivre, encore une publication puis René Fagault meurt en janvier 1930