René Pelaud assigné au parlement de Paris pour la vente de ses biens, 1608

Voici 4 semaines après son épouse Renée Du Buat qui avait envoyé un procureur le 4 avril, une procuration de René Pelaud, qui va dans le même sens.
Manifestement depuis au moins le 4 avril, date de la première procuration, René Pelaud et son épouse vivent à Angers.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici la retranscription de l’acte : Le 2 mai 1608 avant midy, devant nous Jullien Deille notaire royal Angers fut présent René Pelaud escuyer sieur du Bois Bernier estant de présent en ceste ville d’Angers lequel duement estably et soubzmis soubz ladite court ses hoirs etc confesse avoir nommé et constitué et par ces présentes nomme et constitue (blanc) procureur en parlement son procureur général et spécial pour occuper plaider opposer appeler substituer et élire domicile suivant l’ordonnance et par especial de comparoir par devant nosseigneurs tenant la court de parlement à Paris à l’assignation à luy baillée à la requeste de messire Pierre Du Bellay chevalier sieur de la Courbe et de noble homme Jacques Ernault conseiller du roy au siège présidial de ceste ville en verty de lettres royaulx par eulx obtenues tendant à faire inthimer le partaige qu’il auroit baillé sur ladite terre du Bois-Bernier à damoiselle Jehanne Ambroise et Françoise de Chazé ses tantes et casser le prétendu contrat de vente fait au sieur du Bois Bodian dudit froit de partaige par lesdites de Chazé ou procureur d’icelles, et déclarer qu’il ne veult et n’entend aulcunement deffendre auxdites lettres n’empesche ains consent que le total de ladite terre du Bois Bernier soit vendu et décreté pour estre ses créanciers payez de leur deu sur les deniers en provenant en leur rang et ordre d’hypothèques renonczant à toutes oppositions et y faire au surplus ce qu’il appartiendra et généralement et prometant etc obligent etc foy jugement condempnation etc fait et passé audit Angers en présence de Me Nouel Berruyer et Pierre Portrain praticiens demeurant audit Angers tesmoins

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2 réponses sur “René Pelaud assigné au parlement de Paris pour la vente de ses biens, 1608

  1. Donc au début du mois d’avril 1608, Renée du Buat et René Pelaud résidaient à Angers. Serait-ce parce qu’ils avaient été chassés de leur château par leur gendre ?
    Ce me semble très plausible. Après l’assassinat de Criqueboeuf, Claude Simonnin se serait installé à Bois-Bernier. Ce qui aurait rendu très nerveux les créanciers de René Pelaud d’où leur demande de saisie.
    Renée du Buat et René Pelaud découragés y consentirent.

      Note d’Odile : Je ne sais pas si les 2 faits sont liés, à savoir l’installation de Claude Simonin au Bois-Bernier et la saisie des biens de René Pelaud. J’ai le sentiment que la saisie était antérieure et a d’autres causes plus importantes. En effet, la saisie est traitée au Parlement de Paris, qui est en fait une court d’appel, ou bien de cause nationale. Normalement la saisie en Anjou était traitée au niveau d’Angers.
      Une chose est certaine, René Pelaud a vécu quelques mois à Angers avec son épouse.
  2. D’après ces actes, les créanciers de René Pelaud étaient « ses tantes Jehanne, Ambroise et Françoise de Chazé ».
    Nous connaissons Jehanne de Chazé, veuve d’Hubert de la Roche Foucauld, et Ambroise de Chazé qui firent une donnation à René Pelaud le 21 février 1575.
    Ces actes de 1608 nous donnent la preuve que Françoise de Chazé est leur soeur. Une Françoise de Chazé épousa Grimaud Saunier, écuyer, seigneur de La Barde et de Saint-Crépin, fils de Clément Saunier et de Louise-Thérèse de Bloys-Roussillon. Il testa le 30 décembre 1590.

    Je remarque aussi l’implication dans cette affaire de Pierre du Bellay et de Jacques Ernault.
    Pierre du Bellay est le mari de Barbe d’Aunières, cohéritière de Raguin, cousine de René Pelaud.
    Nous avons appris qu’en 1582 Guillaume Ernault, frère de Jacques Ernault, avait fait un prêt à René Pelaud. Ces Ernault étaient de bonnes connaissances de René Pelaud.

    Il me semble que cette demande de saisie est une manoeuvre de René Pelaud, de sa famille et de ses amis, pour récupérer Bois-Bernier alors aux mains de Claude Simonnin.

      Note d’Odile : Autrefois la saisie était de tous les biens sans distinctions et leur vente judiciaire par criée et bannie immédiatement après, était en fait utilisée dès le plus petit retard de paiement, et même une annuité de rente annuelle, même minime, ayant quelques mois de retard, suffisait à lancer cette terrifiante machine. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle vous voyez sur mon blog autant d’actes de transactions, car la victime saisie devait aussitôt tenter un accord pour éviter d’être totalement dépossédée.
      En ce qui concerne Pierre Du Bellay, je suis comme vous, je me pose des tas de questions, et il faudra encore beaucoup de recherches à Angers pour tenter de comprendre. J’ai bien vu le rapprochement avec Raguin, et je me suis demandée pourquoi ?
      Patience… quelqu’un, si ce n’est moi, trouvera peut être un jour un acte plus important.
      Par contre, avant-hier, j’avais mis 2 actes concernant la Grandvière, car à mon avis, c’est là que le couple s’est replié, et il y avait sans doute dans ce village une maison pour eux…

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