Contrat d’apprentissage de savetier à 13 ans, Angers 1619

Le garçon a 13 ans, et manifestement plus de parents, car il n’a qu’une maîtresse, à cet âge, il est domestique ! Mais, elle lui paît les 3 années d’études !

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici la retranscription de l’acte : Le jeudi 27 juin 1619 avant midy, par devant nous René Serezin notaire royal à Angers furent présents et personnellement establis Mathurin Breon Me careleur savetier Angers demeurant en la cité dudit lieu paroisse saint Maurice d’une part,
et François Danyau âgé de 13 ans environ, lequel s’est mis et met avec ledit Breon par l’advis et consentement de honorable femme Helaine Legendre sa maîtresse, veufve de défunt honorable homme Jehan Dahuillé, à ce présente,
pour le temps et espace de 3 années entières et parfaites qui commenceront aujourd’huy et finiront à pareil jour
à la charge dudit Breon de monstrer et enseigner ladite Danyau sondit mestier et estat de savetier ce qui en dépent et peult dépendre sans rien luy en cacher ne celler,
et de le nourrir coucher et laver pendant ledit temps comme apprentys dudit mestier ont acoustumé d’estre
ledit Breon fera blanchir le linge dudit Danyau
à la charge aussi dudit Danyau de servir ledit Breon en sondit mestier de savetier et autres choses licites et honnestes qui luy seront commandées sans que pendant ledit temps ledit Danyau puisse s’absenter ne ailleurs aller travailler ne demeurer sans le consentement dudit Bréon à peine de prison
et est ce fait moyennant la somme de 30 livres sur laquelle ladite Legendre a payé contant audit Bréon la somme de 15 livres tz sont il s’est tenu contant et le surplus montant pareille somme de 15 livres ladite Legendre pour ce deument establye a promis et s’est obligée la payer et bailler audit Bréon d’huy en ung an prochain venant
ce qui a esté stipulé et accepté par les parties et à ce tenir etc et à payer etc aux dommages etc obligent lesdites parties respectivement renonçant etc foy jugement condemnation
fait et passé audit Angers à notre tablier présents Nicolas Jacob et Pierre Blouin praticiens demeurant Angers tesmoins
lesdites parties ont dit ne savoir signer

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4 réponses sur “Contrat d’apprentissage de savetier à 13 ans, Angers 1619

  1. Faut il comprendre que les cordonniers,fabriquaient les chaussures et les savetiers les réparaient ?
    XVe siècle,- CORDONNIERS d’ANGERS.
    E.4406. ( Carton.)-38 pièces,parchemin.
    1437-1599- Congés donnés par le juge d’Anjou à la communauté de s’assembler pour égailler les frais d’appel du procès poursuivi contre les maîtres corroyeurs (1437-1460);-sentences de la Prévoté d’ Angers;-qui condamne Pierre Lebreton,à faire chef-d’oeuvre,pour passer maître, quoique fils de maître,étant né avant la réception de son père(1492);- qui,sur la plainte des maîtres jurés cordonniers,fait défense aux savetiers et carreleurs de souliers »d’employer en nulz souliers aucun rivet ne pieczes neufves,sinon par manière de bande » (1459 );-qui condamne à 2 s.6 d.d’amende Martin Germain,carreleur,pour avoir « prins une paire de soulliers faiz partie de cuir neuf et partie de cuir vieil »(1473 );- Guillaume Bernard,pour avoir fait une paire de souliers neufs,sans être maître (1492 );- Georges Ragot,compagnon cordonnier, » à demie- livre de cire d’amende » parce qu’il avoit esté trouvé saisi de pantoufles de cuir gras et autres cuirs,ce qui estoit prohibé par les statuz »( 1493 );-qui enjoint à Guillaume Bénard,dit le Patron,maître cordonnier,de diviser par une cloison suffisante l’ouvroir qu’il occupe en commun avec le savetier Letessier (1501); etc.;- lettres de provision au profit de Jehan Guybert, Jean Aveline et autres,portant ordre de procéder à l’égail de 50 écus dont ils ont obtenu sentence contre la communauté des cordonniers ( 1599 ).

  2. Une question un peu simpliste : que signifie ici le terme carreleur ?

    Et merci à Marie pour ces notes toujours pertinentes.

      Note d’Odile :
      Bonjour, et merci de la question, car je ne me rends pas toujours compte de ce qui est compréhensible, étant par trop imprégnée.
      Donc, le carreleur n’est autre que le savetier ou carreleur de souliers, d’ailleurs, dans beaucoup de textes on utilise le terme complet qui est carreleur de souliers.
      D’ailleurs, carreler signifiait ressemeler les vieux souliers. J’ai bien connu les ressemelages, soit chez le cordonnier soit carrément à la maison avec des patins vendus séparément, car autrefois, lorsque j’étais petite fille, c’est à dire pendant la guerre et même après, les chaussures duraient des années, en sorte que moi, en tant qu’aînée j’avais toujours tout tout neuf, et les autres, avaient tout usagé, ressemelé, rapiécé, etc… et bien sûr ils étaient jaloux, car ils ne comprenaient pas le mécanisme. Les chaussures duraient ainsi plusieurs enfants.
      Et je me souviens ici, que Marie nous a raconté un jour dans l’un des ses commentaires utiles, qu’autrefois dans les champs on otait même ses sabots pour marcher pour ne pas les user. J’ai vécu en ville de Nantes, et ne peux témoigner avoir marché pieds nus.
  3. C’était,je pense,au retour des champs,sur le chemin praticable,que le paysan pauvre,accrochait ses sabots à la fourche qu’il portait sur l’épaule,afin de les » faire durer « ,faire durer, signifie t’il encore quelque chose de nos jours …

      Note d’Odile :
      Non, hélas plus grand chose. Le grand rêve ce mon aide ménagère est le vêtement jettable le jour où il arrivera, et changer de fringues tous les jours !
      Je me souviens du premier crayon Bic jettable, du premier papier essuie-tout pour remplacer nos guenilles de coton… et aussi de collègues revendiquant (il y a 35 ans de cela) le droit de changer de meubles tous les 5 ans, etc…
      mais je pense aussi que de nos jours on ne connaît plus la solidité des tissus d’antan, des cuirs d’antan, etc… on ne connaît que des bas prix de basse qualité durant peu… et inutile de les repriser ou réparer tant ils sont de mauvaise qualité.
      Je rêve chaque jour de trouver la qualité qui dure. Ainsi il y a quelques années j’ai vu disparaître les deniers mouchoirs de fil. Je ne rêve que de les revoir tellement c’était supérieur. Alors si quelqu’un en trouve un jour, me faire signe (attention le vrai mouchoir de fil, par la saleté en lin importé d’où vous savez, dont la qualité est horrible.
  4. Mon mari n’accepte que ces mouchoirs mais ils sont aussi grands que des serviettes ! Et vivent les vieux draps transformés en torchons … Et que faire pour récupérer les broderies de ces vieux draps de métis ou de lin ?

      Note d’Odile :
      J’utilise aussi les torchons extraits de mes vieux draps (de lin), qui sont une pure merveille.
      Pour les têtes de draps anciens brodés, j’ai tenté l’achat au mètre du drap neuf (lin blanc ou métis blanc) et joint par un petit faux jour discret. Cela demande seulement le temps qu’avaient autrefois nos grands mères

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