Nicolas Chevalier a emprunté 166 escus et met René Desalleuz hors de cause, Angers 1600

et voici la seconde contre-lettre, mettant hors de cause René Desalleuz sieu de la Cuche.
Là encore, tout ce petit monde semble bien issu du Craonnais, puisque j’en suis certaine pour René Desalleuz sieur de la Cuche qui est issu de Cossé-le-Vivien, et les Harangot se retrouvent aussi dans le Craonnais.
Toutes ces créations de rentes, que les historiens savants appellent des « constituts« , avec plus ou moins de cautions, selon la confiance que le notaire et le bailleur de fonds accordaient à l’emprunteur, sont des mines de solidarité locale ou/et familiale, et les liens géographiques et familiaux sont toujours à rechercher.
Le terme « constitut » ne se rencontre pas dans mes dictionnaires anciens, seulement dans les travaux d’histoire moderne rédigés par des historiens.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici la retranscription de l’acte : Le 28 novembre 1600 après midy en la court royale d’Angers endroit par davant nous Jehan Bauldry notaire héréditaire d’icelle personnellement estably honneste homme Nicolas Chevallier sieur de Malaunay marchand demeurant à présent en ceste ville d’Angers paroisse de St Michel de la Palud soubzmectant soy ses hoirs
confesse que ce jourd’huy auparavant ces présentes à sa prière et requeste et pour luy faire plaisir seulement honorabla homme Me René Desalluz sieur de la Cusche advocat au siège présidial de ceste ville se seroit solidairement soubzmis et obligé avec luy et Me Fleury Harangot aussi advocat audit siège ès venditions et constitutions des sommes de 8 escuz sol par une part et 5 escuz ung tiers par autre de rentes vers messieurs les doyen chanoines et chapitre de l’église d’Angers payables chacuns ans par quartiers scavoir lesdits 8 escuz à la recepte de la grande bourse et lesdits 5 escuz ung tiers à la recepte de la bourse des anniversaires de ladite église pour et moyennant les sommes de 100 escuz par une part et 66 escuz deux tiers par autre
et encore que ledit Desalluz se seroit aussi solidairement obligé avec ledit estably d’acquiter ledit Harangot desdits obligations et constitutions de rentes et l’en tirer et mettre hors dans d’huy en deux ans prochainement venant comme du tout plus amplement appert par les contrats et contre-lettre sur ce faits par devant nous
lesquelles sommes de 100 escuz et 60 escuz deux tiers sont du tout demeurées audit estably qu les a prinses retenues et emportées sans qu’il en ayt tourné aucune chose au profit dudit Desalluz et partant a iceluy estably promis et par ces présentes promectz audit Desalluz à ce présent stipulant et acceptant de l’acquiter libérer et indempniser de tout ce en quoy il seroit intervenu par lesdits contrats et contre-lettre tant vers lesdits de l’église d’Angers que ledit Harangot et admortir lesdites rentes dans ledit temps de deux ans et luy en fournir lettres et quittances valables d’admortissement desdits du chapitre et le garder sur ce ses hoirs etc de toutes pertes despens dommages et intérests
auxquelles choses dessus dites tenir etc dommages etc oblige ledit estably soy ses hoirs etc avec tous et chacuns ses biens etc à prendre vendre etc renonczant etc foy jugement condempnation etc
fait et passé audit Angers à notre tablier présents Me Nicolas Taroy clerc chapelain en l’église de saint Lau et Claude Porcher praticien demeurant audit Angers tesmoins

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog. Tout commentaire ou copie partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du droit d’auteur.

Une réponse sur “Nicolas Chevalier a emprunté 166 escus et met René Desalleuz hors de cause, Angers 1600

  1. LE LOGIS DE LA CUCHE. à BRION.
    Le bourg de Brion, outre une admirable église du XIIe siècle,conserve de pittoresques maisons anciennes qui lui confèrent un très grand charme.
    Telles sont,par exemple,La Rosellière et la Cuche,plusieurs fois réunies au cours de leur histoire et dont les hauts portails se font suite dans la rue principale;elles sont de bons exemples de ces logis que les petits seigneurs ruraux,à la fin de la guerre de Cent Ans,prirent l’habitude de se faire bâtir à la périphérie du bourg le plus proche,où ils se sentaient plus en sécurité que dans l’isolement de leur domaine.
    La Cuche est une construction du début du XVIe siècle.Primitivement,elle ne comprenait qu’un corps de logis à haut pignon dissymétrique avec tourelle d’escalier à pans coupés dans un angle.Jugée trop exiguë au XVIIe siècle,cette construction fut doublée,vers le jardin,d’un second corps de logis,mais,comme on ne voulut pas renoncer aux deux petites fenêtres d’escalier,qui allaient être obturées par ce nouveau bâtiment,on eut recours à un amusant artifice en ménageant dans le mur neuf deux petites voûtes,appelées trompes,qui, sans complexe aucun,marient avec originalité deux constructions de styles totalement différents.
    La très ancienne famille des Alleux,dont un membre,Payen des Alleux,est cité comme témoin à Brion lors de la fondation de la chapelle de Sobs,possédait la Cuche au XVIe siècle;Etienne des Alleux,sieur de « Haute Cuche »et de la Paillardière,laissa,de son mariage avec Anne Harangot,René,juge consul en 1576,père de René,avocat au Présidial d’Angers,bailli de Sablé,qui épousa en 1594 sa voisine Claude de Charnières,dont les parents possédaient la Rosellière.Le ménage aura un fils,Jacques,qui,lui aussi,sera avocat au Présidial et bailli de Sablé;ç’était un homme cultivé qui, dit Ménage »faisait des vers assez agréablement »,mais s’ennuya t’il de la profession d’avocat,je ne sais,toujours est-il qu’en 1647,le comte de Romorantin recrutant en France des soldats pour la république de Venise,Jacques des Alleux accepta de lui ,commission d’emmener quatre-vingts jeunes hommes de Sablé pour participer à la guerre contre les Turcs.Eut-il une dernière pensée pour sa jolie maison de Brion quand il mourut,bravement,emporté par un coup de canon,à Candie,en Crète,assiégée par les infidèles ?
    (Manoirs et Gentilhommes d’Anjou .André Sarazin)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *