l’Hôtellerie ou pend pour enseigne l’image de Notre-Dame, à Armaillé (49), 1737

tenue en 1737 par Geneviève Leboucher épouse de Louis Fortin, le lieutenant de gabelle à la Pihalaie.

Le contrat d’apprentissage de tailleur d’habits, analysé hier, donnait un renseignement qui est à mes yeux une pure merveille : le nom (et l’existence confirmée) de l’hôtellerie d’Armaillé : ou pend pour enseigne l’image de Notre Dame.

Armaillé est une charmante, et minuscule commune du Maine-et-Loire, à voir absolument. Allez rêvez à cette hôtellerie d’antant. Car, aujourd’hui tout nous a été uniformisé : un hôtel, un magasin, etc… porte un nom de chaîne, et les chaînes mutent en permanence. Pas plus tard qu’hier, j’ai constaté que 2 des 3 hôtels qui sont près de chez moi, avaient changé de chaîne…

Ils étaient bien plus gâté autrefois : des hôtelleries dans chaque petit bourg, voir plusieurs ; des noms aussi variés que joliement imagés, et des enseignes de métal représentatives partout.
Ces enseignes d’hôtels, aux noms aujourd’hui oubliés, je les trouve dans les actes notariés. C’est ainsi qu’hier, le contrat d’apprentissage précisait que Genevière Leboucher tenait l’hôtellerie ou pend pour enseigne l’image de Notre Dame à Armaillé. Voici quelques exemples en guise de mise en bouche :

  • Les Trois Rois, à Saint-Julien-de-Vouvantes, au 16e siècle.
  • La Croix Blanche, à La Cornuaille, en 1818
  • Le Boeuf Couronné, à Angers
  • Sainte Barbe, rue de la Poissonnerie à Angers, tenue en 1608 par François Lemesle, chevaucheur de l’écurie du roi et tenant la poste pour sa majeste. Elle possédait grande et petite écurie. Bref, une importante hôtellerie, relais de poste avant le nom.
  • L’Ours, au Lion-d’Angers, tenue au 17e et 18e siècles par les Delahaye.
  • La Cote de Baleine, faubourg Brécigné à Angers au 16e siècle tenue par Legoux.
  • La Tête Noire, rue du Pont de Mayenne à Laval, aussi relais de poste.

  • D’autres noms fleuris et fort variés sur ma page consacrée à l’hostellerie d’antant.
    Collections privées – Reproduction interdite, y compris sur autre lieu d’Internet comme blog ou site

    Grâce à Ernest Laurain, Laval possède une liste très riche, qui donne la meilleure illustration de la variété des noms. Les Nantais y retrouveront avec plaisir des noms qui leur sont familiers : le Chapeau Rouge, le Coq Hardi, etc… et je vous fait grâce des Cheval Blanc, Lion d’Or, et autres noms omniprésents…

    A la Révolution, on comprend que bien des noms se soient trouvés en mauvaise posture. Ce ne fut pas terrible de porter des images religieuses ou royales, si nombreuses… Sans doute est-ce la raison pour laquelle seuls les Cheval Blanc, Lion d’Or, et autres noms moins royaux, nous sont parvenus ! De là à nous avoir uniformisés à ce point aujourd’hui… Quelle immense perte nous subissons !
    Mais poussez la porte, et découvrez l’intérieur avec les 2 inventaires que j’ai en ligne (j’en prépare d’autres). Une immense salle en bas, 2 ou trois chambres collectives en haut, et le principal est l’écurie, car le cheval ne dort pas sur le trottoir comme les voitures (nous en reparlerons).
    On fait la cuisine dans la grande salle, bien sûr dans la cheminée, mais, dans ces salles on a aussi l’ancêtre de nos cuisinières, gazinières, plaques, fours et autres appareils électro-ménagers plus modernes. Je veux parler du potager. Son nom se rapporte au potage ou soupe, qui constituait la base la plus saine de l’alimentation, puisque les bactéries de l’eau, alors non potable, avaient eu le temps d’être mises hors de nuire.
    Le potager était une sorte de foyer élevé, pratiqué dans une cuisine (ou la grande salle des hôtelleries) pour y dresser les potages, pour les y faire mitonner, & pour faire les ragoûts. (Dict. Académie française, 1762). Généralement en briques, entre lesquelles on pouvait mettre la cendre de la cheminée toute proche, et de grilles sur le dessus. Ainsi, vous pouviez être servi à toute heure, ce qui n’est plus le cas (encore quelque chose que nous avons perdu...)

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet seule une citation ou un lien sont autorisés.

    Une réponse sur “l’Hôtellerie ou pend pour enseigne l’image de Notre-Dame, à Armaillé (49), 1737

    1. Report des commentaires parus dans mon ancien blog :
      Marie, le 16 février : A propos des potagers.A la fin du XVII siècle, Furetière le définit ainsi:  » Dans la cuisine, on appelle le potager, un lieu peu élevé ou on dresse les potages et ou il y a plusieurs petits fourneaux ou on les fait mijoter, » L’inventaire de Mgr de Villeroy, archevêque de Lyon, 1731,,donne un complément d’information: » Au dessous de la croisée de ladite cuisine, du côté de bize, est un grand potager avec le reposoir de plats. Le dit potager ayant douze pieds de longueur et trois pieds de largeur,dans lequel il y a huit trous garnis de leurs grilles de fer; ledit potager est carrelé au-dessus et entouré d’une bande de fer. »Enfin Diderot le décrit : C’est dans la cuisine, une table de maçonnerie à hauteur d’appui, ou ily a des réchauds scellés. Les fourneaux ou potagers sont faits par arcades,de deux piés de large, posés sur de petits murs de 8 à 9 pouces d’épaisseur,et dont l’aire est retenue par ses bords par une bande de fer sur le champ, recourbée d’équerre, et scellée dans le mur. » Ces potagers alimentés au bois et au charbon de bois jouirent d’une grande faveur jusqu’à l’apparition, à la fin du XVIII siècle, des fourneaux de fonte de fer chauffés au charbon de terre. Les potagers furent d’un usage courant en Alsace,région ou le chauffage se faisait par des poêles en faîence ou en fonte.Ce qui amena la création de vastes potagers surmontés d’une hotte d’aspiration. Le potager du château de Biron ( Dordogne) ne comporte pas moins de douze trous aménagés dans deux plaques en fonte de fer;chacun est garni d’une grille tronco nique, également en fonte de fer, qui recevait le charbon de bois.(Les Objets de la vie domestique de Raymond Lecoq )
      Nous avons, un potager de pierre de tuffeau (non restauré, dommage ! ) avec carreaux de céramique jaune safran, ils étaient plus couramment de couleur bleue, ils sont très prisés et recherchés dans les brocantes, vendus à l’unité , chers ! Les miens, portent au dos le cachet  » Fourmaintraux-Gourquin ? Fabricant à Desvres Pas De calais.

      Note d’Odile : Merci Marie. Je vous envie, du haut de la tour de béton qui est ma demeure ! Il n’y avait pas de cuisine autrefois dans ces auberges. Je connais cette maison d’Armaillé, mais je n’ai pas le droit de mettre de photos sur Internet. Il n’y avait (que dis-je, il n’y a, car elle est toujours là) qu’une seule immense salle basse à cheminée et le potager à 90° de la cheminée, sous la fenêtre. La division des maisons par pièces était très rare en 1600 même dans les manoirs, et je vous ferai un billet basé sur mes inventaires après décès, sur ce sujet, car c’est aussi une chose qu’on oublie de nos jours sauf dans les lofts, et cuisines américaines etc… bien plus conviviaux, qui sont un retour aux sources.

      Marie, le 16 février : Quand les veuves de notaires royaux tenaient table d’hôte.commune de Pellouailles 1693,10 Septembre,sépulture »de noble homme David Crouly, hibernois de nation, agé de 50 ans ou environ, décédé d,hier chez honorable femme Michelle Gilbert, hostesse dans ce bourg, veufve de Pierre Lettye, notaire royal; présents, maître Edmond Horeau,prêtre habitué à Angers,paroisse de St Michel – du- Tertre,et Denys Macarthy et Daniel Macarthy,parents et amis du dit défunt,hibernois de nation.(Supplément A La Série E- Arrondissement D’Angers, Canton Nord – Est.)
      Note d’Odile : j’ai regardé le dictionnaire parce que c’est la première fois que je rencontre le terme Hibernois, qui est en fait à l’époque utilisé pour Irlandais.

      Marie, le 16 février : J’ai parfois imaginé,que ces Irlandais, étaient à l’Académie d’équitation d’Angers dirigée par la famille de Pignerolles, » De toute la France de toute l’Europe bientôt,viennent des élèves; on y verra passer les frères Corneille et Jean de Witt, dont l’un fut stathouder de Hollande etc.. »(André Sarazin .Manoirs et gentilshommes .) mais notre Hibernois de nation aurait été un vieil élève !

      Marie, le 19 mars : Villevêque 23 Juillet 1715, sépulture de Jacques Maccarthy, agé de six ans, fils de défunt Charles Maccarthy, natif d’Irlande, et de Anne Lebrun son épouse, native de Flandres,  » passant par cette paroisse  » (Supplément A La Série E- Arrondissement d’Angers. Canton Nord- Est. )

      Marie, le 19 mars : Villevêque 23 Juillet 1715, sépulture de Jacques Maccarthy, agé de six ans, fils de défunt Charles Maccarthy, natif d’Irlande, et de Anne Lebrun son épouse, native de Flandres,  » passant par cette paroisse  » (Supplément A La Série E- Arrondissement d’Angers. Canton Nord- Est. )

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