Jean Landais, maçon à Angers, vend une boisselée à Saint-Jean-des-Mauvrets, 1595

Il y a maçon et maçon, l’un ouvrier, l’autre maître d’oeuvre. Sur l’autre article paru ce jour sur ce blog, vous voyez le maître d’oeuvre, qui sait signer aussi joliement et maniéré qu’un notaire ou avocat. Ici, nous voyons un ouvrier car il ne sait pas signer.
Je descends pour ma part d’un Jean Landais, maçon au Louroux-Béconnais en 1549, et un Landais maçon à Angers en 1595, cela me parraissait sans doute proche, mais je l’ignore à ce jour.

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Angers, collection particulière, reproduction interdite
Angers, collection particulière, reproduction interdite

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici la retranscription de l’acte : Le 9 mars 1595 après midy en la cour royale d’Angers endroit par devant nous Francoys Revers notaire d’icelle personnellement estably Jehan Landays maçon demeurant Angers paroisse St Ernoul etc confesse avoir ce jourd’huy vendu quicté ceddé délaissé et transporté et par ces présentes vend quitte cède délaisse et transporte perpétuellement par héritage à Pierre Pinard maçon demeurant aux fauxbourgs de Bressigné paroisse St Jehan Baptiste les Angers
lequel à ce présent stipullant et acceptant a acheté et achète pour luy et Jehanne Courtillet sa femme et pour leurs hoirs etc savoir est une boisselée de terre labourable mesure de Brissac ou environ sise en une pièce appellée Complant en la paroisse de St Jehan des Mauvrets joignant d’un costé et abouttant d’un bout à la terre de defunt Mathurin Beaunay d’autre costé la vigne du cloux du Complant ung dossé entre deulx d’autre bout la terrre de (blanc) tout ainsy que ladite boisselée de terre se poursuit et comporte avec ses appartenances et dépendances et qu’elle est eschue et advenue audit vendeur à cause de la succession de defunt Pierre Landays vivant nepveu dudit vendeur

    ce lien de parenté sera sans doute utile un jour à quelqu’un

sans aucune réservation en faire, en laquelle boissellée de terre y a ung noyer que ledit acheteur pourra abattre et enlever et en disposer quand et comme bon luy semblera, tenue au fief et seigneurie de Sauge l’Hôpital, aux charges cens rentes et debvoirs anciens et accoustumés que lesdites parties par nous advertyes de l’ordonnance royale, n’ont pour le présent pu déclarer, que ledit acheteur demeure néanmoins tenu payer à l’avenir franche et quitte du passé jusquà huy transportant etc et est faite la présente vendition cession transport pour le prix et somme de cinq escus sol quelle somme ledit acheteur promet payer et bailler dedans la Pentecoste prochainement

    encore une vente à paiement différé ! Décidément, ce type de vente est le plus fréquent, mais la confiance grande ! Serions nous capable d’une telle confiance de nos jours ?

et a ledit vendeur promis et promet faire ratifier et avoir ces présentes pour agréables à Julienne Lemesle sa femme et la faire obliger avec luy et chacun d’eux seul et pour le tout au garantage desdites choses vendues et en fournir et bailler audit acheteur lettres de ratification et obligation bonnes et valables dedans quinze jours prochainement venant à peine de toutes pertes despens dommage et intérests, néanmoins ces présentes demeurent en leur force et vertu, à laquelle vendition cession transport et tout ce que dessus est dit tenir et garantir etc dommage etc obligent lesdits vendeurs et acheteur savoir ledit vendeur au garantage desdites choses et accomplissement des présentes, ledit acheteur au paiement de ladite somme de cinq … foy jugement condamnation etc fait et passé à notre tablier Angers en présence de Jehan Porcher Maurice Rigault et René Allaneau praticiens demeurant Angers témoins etc lesdites parties ont dit ne savoir signer

    aucun des 2 maçons, le vendeur et l’acheteur, ne sait signer, donc il y a très loin socialement de Guillot (voir l’autre article de ce jour) à ces maçons. Il y a bien maçon et maçon.

en vin de marché dont (don) à prozenettes (le Z pour le X, mais ne ne vous récris pas le terme exact parce que les moteurs malvaillants se réjouiraient par trop) payé par ledit acheteur du consentement dudit vendeur la somme de 30 sols dont etc


et voici le joli métier d’intermédiaire, autrefois non spécialisé, et donc intermédiaire d’une vente immobiliaire touchant sa commission.

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