Jean Messager obtient un rabais pour raison des pertes subies par gens de guerre en 1591, seigneurie de saint Ouen 1595

vous êtes habitués sur mon blog à voir des religieux vivant loin de leurs terres de bénéfices eccléciastiques, ici manifestement le prieur commandataire de saint Ouen vit près de Loudun.
Vous avez aussi souvent vu des rabais de prix de la ferme par suite des vols et pillages pendant les guerres de religion dans le Haut-Anjou; En voici donc encore un cas, et compte-tenu du nombre immportant que j’ai déjà mis sur le blog, on pourrait en faire une étude précise.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le mardi 4 décembre 1595 avant midy, en la cour du roy notre sire Angers endroit par devant nous Mathurin Grudé notaire d’icelle personnellement establi haut et puissant seigneur messire François Le Poulcre chevalier de l’ordre du roy sieur de la Mothe Messémé demeurant au château de Messémé près Loudun au nom et comme procureur spécial de messire Jehan Rousseau abbé commendataire de l’abbaye de la Roë en vertu de procuration spéciale passée soubz la cour de la Chapelle Belouin par devant de La Mothe notaire le 25 juillet dernier l’original de laquelle est demeurée ès mains dudit sieur et néanlmoings la copie d’icelle à la fin des présentes pour y avoir recours d’une part, et honorable homme Jehan Messayger fermier de la seigneurie de Saint Ouan membre dépendant de ladite abbaye de la Roë, demeurant au lieu de la Freulonnière paroisse de Chemazé d’autre part, soubzmectant lesdites parties respectivement confessent avoir ce jourd’huy fait compte accord et transaction que s’ensuit des deniers de ladite ferme de Saint Ouan des 5 premières années de sondit bail dont les termes de payer escheront au jour et feste de saint Jehan prochainement venant et sur la perte et prinse des fruits par les soldats et gens de guerre stérilité de fruits gels et gresle arrivés es choses de ladite ferme esdites année, et pour raison de quoy ledit Messaiger demandoyt descharge de payement de ladite ferme à tout moings rabais et diminution eu esgard à la prinse et pertes des fruits et cas fortuits, et pareillement sur les acquits et payements qui ont esté faits par ledit Messaiger, c’est à savoir que après avoir compté ensemblement des payements particuliers faits par ledit Messaiger tant audit sieur abbé que en son acquit et par son commandement, rabais et diminution à quoy ils ont arresté et accordé pour les causes susdites ledit Messaiger s’est trouvé redevable pour le reste et parfait payement desdites 5 années dont le terme eschera audit jour et feste de saint Jehan prochainement venant en la somme de 500 escuz sol évalués à la somme de 1 500 livres quelle somme ledit Messaiger a présentement manuellement contant payée et baillée audit de Poulcre audit nom qui icelle somme a eue prinse et receue en présence et à veue de nous en 2 000 quarts d’escu au poids et prix cours de l’ordonnance royale dont il s’est tenu à contant et bien payé et en a quicté et quite ledit Messaiger et promis acquiter vers ledit sieur abbé et au moyen duquel payement demeure ledit Messaiger quite du payement de ladite ferme desdites 5 années le payement dequelles finissantes au jour et feste de saint Jehan Baptiste prochainement venant comprins lesdits rabais et diminution faites par ledit Le Poulcre audit nom audit Messaiger pour lesdites pertes et prinses de fruits et aux fortunes cy dessus et suivant un mémoire et estat de compte fait entre eux et par chacun d’eux signé qui leur est demeuré entre leurs mains et au moyen duquel rabais et dimunution ledit Messaiger a promis mettre entre les mains dudit Le Poulcre audit nom oui d’honorable homme Me Jehan Jacques Belot sieur de la Chapelle advocat et procureur dudit sieur abbé dedans la Toussaint prochainement venant informations de la prinse et perte desdits fruits de ladite ferme ou de partie d’iceux de l’année 1591 sans toutefois que ledit Messaiger soit tenu en aulcun garantage du recours que ledit sieur abbé pourroit prétendre contre ceulx qui auroient prins lesdits fruits et moyennant ces présentes tous les acquits et quitances particulières pour raison de ladite ferme demeurent nulles comme comprinses en ces présentes et sans que la présente quitance compte et accord elles puissent tenir lieu que pour une quitance générale du payement de toutes les dites 5 années de ladite ferme comprins esdits rabais et diminutions à quoy ils ont convenu composé et accordé, et ledit sieur de la Mothe Messemé a promis et demeure tenu faire ratiffier et avoir agréable ces présentes audit sieur abbé et en fournir et bailler audit Messaiger en ceste ville d’Angers maison de nous notaire lettres de ratiffication et obligation bonne et vallable et en forme à peine de toutes pertes despens dommages et intérests ces présentes néanlmoings demeurant en leur force et vertu, et a pareillement ledit Messaiger déclaré et confessé que cy davant ledit sieur abbé luy avoit envoyé une quitance des deniers de sadite ferme pour l’année 1591 montant 500 livres combien qu’il n’en ait payé aucune chose
tout ce que dessus respectivement stipulé et accepté par lesdites parties pour elles leurs hoirs etc auquel compte accord quitance et tout ce que dessus tenir et aux dommages etc obligent lesdites parties respectivement etc renonczant etc foy jugement et condemnation etc fait et passé audit Angers maison dudit Belot en laquelle est logé ledit sieur de la Mothe Messemé en présence dudit Belot, honneste homme Robert Desmatz recepveur de la terre et seigneurie de Senonnes et y demeurant et René Serezin praticien demeurant audit Angers tesmoings

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog.

Pierre Jamet remet à Mathurin Lefebvre une partie de sa dette pour raison de parenté, Angers 1607

et surtout d’insolvabilité car il est manifeste que la dette dure et que Mathurin Lefebvre n’est pas en mesure de rembourser. Hélas, si l’acte évoque bien la raison de parenté, il ne précise pas laquelle.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 24 janvier 1607 avant midy en la cour royale d’Angers endroit par devant nout Guillaume Guillot notaire d’icelle furent présents et personnellement establis honneste homme Me Pierre Jamet sieur de Rochette demeurant Angers paroisse de la Trinité d’une part, et Mathurin Lefebvre marchand et Marie Lefebvre sa soeur séparée de biens d’avex Jean Cornu son mary absent et autorisée par justice à la poursuite de ses droits, demeurant en cete ville paroisse st Morice d’autre, soubzmectant lesdites parties respectivement mesmes lesdits les Febvres chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personne ne de biens confessent avoir transigé et accordé comme s’ensuit des différends et procès qui estoient entre eulx sur les demandes que faisoient ledit Jamet audit Mathurin Lefebvre qu’il luy payat les intérests à luy deubz et adjugés de la somme de 312 livres en quoy ledit Mathurin Lefebvre et Mathurin Lefebvre lesné son père estoient solidairement tenus et obligés vers ledit Jamet par obligation pour cause de prest passée par deffunt Chauveau notaire de ceste cour le 4 juillet 1587 et pour les procédures faites à sa requeste contre lesdits les Febvres et en conséquence du jugement par luy obtenu contre eulx, jusques au jour dy paiement du sort principal par la
d’un grand bateau avec son équipage vendu par ledit Lefebvre à Simon Mesnil faite par monsieur le lieutenant général d’Anjou le 17 mars 1605 ensemble les despens et frais par ledit Jamet faits à la poursuite et recouvrement desdits deniers et avoir la somme de 75 livres restant de 41 escuz deux tiers contenue par cedulle dudit Lefebvre le jeune datée du 1er mai 1597, offrant desduire et rabattre sur lesdites sommes la somme de 16 livres tz pour certaine vente de gros bois faite par ledit Lefebvre lors qu’ils avoient leur grand bateau pour ledit Jamet depuis Neufville jusques en ceste ville, et néanlmoins attendu la parenté d’entre eulx et les … et fortune … lesdits les Febvres offrent ce … de partie … le surplus et sur ce ont accordé ce que s’ensuit, c’est à savoir que pour tout ce que … deub audit Jamet par lesdits Lefebvre tant desdits intérests et despends que frais … à la prière et requeste desdits Lefebvre attentu la parenté d’entre eux pour l’amitié qu’il leur porte et pour aulcune cause et raison à ce le mouvant s’est contanté et contente de la somme de 24 livres tz jaczoit que les sommes dues montassent et reviennent à bien davantage et le reste et surplus leur a donné quité et remis, donnt quitte et remet principal et surplus auxdits Lefebvre ce stipulant et acceptant, aussi de ce que ils et chacun d’eux seul et pour le tout sans division etc ont promis demeurent et sont obligés luy paier et bailler en ceset ville la somme de 24 livres dedans le jour et feste de Notre Dame Angevine prochainement venant, et en a ladite Perrine fait et fait son propre fait et debte et audit paiement s’est obligée solidairement comme dit est, même suivant et conséquence du jugement régistré par Coiscault, par ce que ledit Jamet n’auroit accepté ce présent que autrement il n’eust fait, et moyennant cesdites présentes sont et demeurent lesdits Lefebvre quittes libérés et deschargés vers ledit Jamet qui les a quittés et quitte de ce qu’ils luy pouvoir debvoir de reste tant dudit principal que intérests et frais et reste du contenu en ladite cedulle exceptée seulement lesdits 24 livres restant cy dessus pour raison desdites obligations jugement et autres pieczes en leur force et vertu sans y déroger ne préjudicier ne aux droits et hypothèques d’icelles et aussi demeure ledit Jamet quitte vers lesdits Lefebvre de ladite voiture de bois et demeurent les parties hors de cour et de procès nuls et assoupis et terminés sans autre despens dommage ne intérests de part et d’autre ce qu’ils ont stipulé et accepté et en sont demeurés d’accord par devant nous, auquel accord transaction obligation s’obligent lesdites parties erspectivement mesme lesdits Lefebvre chacun d’eux seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens etc à prendre etc renonçant etc et par especial au bénéfice de division discussion et ordre etc et encore ladite Perrine au droit velleyen à l’espitre divi adriani à l’autenticque si qua mulier et à tous autres droits faits et introduits en faveur des femmes que luy avons donnés à entendre estre tels que quand femme se seroit obligée pour aultruy mesme pour leur mary elles en peuvent estre relevées etc foy jugement condemnation etc fait et passé audit Angers

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog.

Nicolas Allaneau engage la Bissachère, Pouancé 1551

le cas de Nicolas Allaneau diffère totalement de ce que j’explique ici lorsqu’un noble engage une terre.
En effet, Nicolas Allaneau est un grand marchand fermier, qui tient à ferme la baronnie de Pouancé, et en fait lorqu’il engage ici la Bissachère, je dirais, sans crainte de faire une erreur, qu’il utilise cette forme pour trouver un argent liquide destiné à faire un placement tel que l’achat d’une terre.
En effet, la succession de ce Nicolas Allaneau atteste une très grande gestion des acquets de biens tels que closeries et métairies, et il en laissera à sa succession en grande quantité à ses très nombreux enfants !

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 25 avril 1551 après Pasques en la cour du roy notre sire à Angers (Adrian Leconte notaire royal Angers) esably sire Nicolas Alasneau marchand demeurant à Pouancé sieur de la Bissachère soubzmetant etc confesse avoir vendu cédé quicté transporté et encores vend etc perpétuellement par héritage à Guillaume Guyon marchand demeurant à …

en la personne de Noel Labbé marchand demeurant à Angers à ce présent et acceptant esdits noms ses hoirs etc le lieu terre et mestairie de la Bissachère sise en la paroisse de Pouancé ainsi qu’il se poursuit et comporte o ses appartenances et dépendances sans aulcune chose en retenir ni réserver, du fief de la baronnye de Pouancé aux debvoirs deus, transportant cédant etc et est faite cette présente vendition pour le prix et somme de 500 livres tz payées contant ce jour d’huy et paravant ce jour par ledit Labbé audit Alasneau, o grâce donnée par ledit Labbé audit nom et retenue par ledit Alasneau de rescoucer et rémérer lesdites choses vendues dedans d’huy en 3 ans prochains venant en payant et refondant par ledit Alasneau audit Guyon Labbé ses hoirs ladite somme de 500 livres tournois avecques tous autres loyaux coustements raisonnables, à laquelle vendition et tout ce que dessus est dit tenir etc garantir etc dommages etc oblige lesdites parties l’une vers l’autre leurs hoirs etc renonçant etc et par especial à toute exception etc foy jugement et condompnation etc fait et passé audit Angers en présence de noble homme Jullien Legoust sieur de la Salle demeurant à Carbays et Jehan Leroy demeurant Angers tesmoins

  • et attaché le même jour le bail à ferme
  • ledit jour et an que desus, ledit Labbé a cédé transporté audit Alasneau les choses contenues en la vendition cy-davant à tiltre de ferme et non autrement du jour d’huy jusques à 3 ans pour la somme de 40 livers tz payables par les quartiers le 1er payement commanczant au 26 juillet prochainement venant

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog.

    Pierre Laurent, mari de Clémence Legouz, venu céder des titres à Jean Talonneau, Pouancé 1621

    J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

    Le 17 september 1621 avant midy en présence de nous Claude Garnier notaire royal à Angers et des tesmoings cy après Pierre Lorans écuyer sieur de la Vilette demeurant au lieu seigneurial de la Cheminaye paroisse de St Aubin de Pouancé mari de damoiselle Clémence Legouz s’est transporté en la maison ou demeure de noble homme Jehan Talonneau sieur de la Rivière sise près le port Lynier d’Angers et parlant à luy ledit Lorans a sommé ledit Talonneau de se transporter à une heure de l’après diner de ce jour en la maison de Levoyer marchand droguiste rue st Noz de ceste ville pour recevoir dudit Laurans les titres et papiers qu’il dit luy appartenir dont ledit Lorans est chargé concernant l’inventaire et ce en conséquence du jugement donné de monsieur le lieutenant particulier de ceste ville et luy baillant descharge valable, ledit Talonneau a fait réponse qu’il est prest de recepvoir lesdits tiltres et papiers et promet se trouver en la maison dudit Levoyer à ladite heure d’une heure de relever de ce jour, et dit ledit Talloneau estre en ceste ville pour cest effet et n’avoir autre affaire en ceste ville
    dont audit Lorans ce requérant avons décerné acte pour luy servir ce que de raison

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog.

    Inventaire des meubles de feue Marie Derennes épouse de René Laurent, Angers 1572 (fin de l’acte)

    la première partie a été publiée hier sur ce blog, et ici nous poursuivons l’inventaire avec les chambres d’en haut et le fameux trousseau préparé pour sa fille Marie.

    J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

    En la première chambre haulte estant sur la salle et en laquelle décéda ladite deffunte de Rannes avons trouvé les meubles qui s’ensuivent :
    et premier une table de noyer tirante par les 2 bouts presque neufve et godronnée par le bas 18 livres
    Item 6 cherres (pour les « chaires » qui étaient les « chaises ») de noyer tournées presque neufves à 50 sols pièce soit 15 livres
    Item une autre cherre à hault doulcier en faczon de quaquetoire couverte de tapisserie plusque my usée 50 sols
    Item une autre cherre … sans acoudouere faite à hault doulcyer et couverte de tapisserie fort usée 20 sols
    Item un tabouret couvert de tapis de velours verd 10 sols
    Item ung vieil escabeau de chêne et de noyer 10 sols
    Item ung buffet de noyer godronné par le bas presque neuf garny de 2 guichets fermant à clef à 2 serrures par dedans aussi garni d’une lyette 25 livres
    Lequel buffet a esté ouvert en présence des dessus dit et en iceluy a esté trouvé ce que s’ensuit
    et premier en la lyette d’iceluy plusieurs vieilles pièces de nulle valeur et que n’avons prisées et en l’un des guichets dudit buffet a esté trouvé deux bouestes de poudres cordialles et autres bouestes de terre qui servayent lorsque ladite deffunte estoyt malade, lesquelles ne requièrenet aucune apréciation, et lesquelles n’ont esté apréciées pour estre de petite valeur
    Item en l’autre desdits guyschets a esté trouvé une paire de gants parfumés 5 sols
    Item une vitre de myrouer 2 sols
    Item une petitte bource de velours noir à usage de femme avecques un petit pacquet de lopins de soye de Florence 10 sols
    Item audit guyschet a esté trouvé ung mouchoir auquel estoyt une cédule signée Jehan Cupif en dabte du 23 octobre dernier montant la somme de 292 livres tz
    Item audit mouchoir a esté trouvé 14 escuz pistolets et 6 deniers monnoie par une part
    Item audit mouchoir 40 escuz pistolets doubles et simples
    Item audit mouchoir en ung lopin de papier trouvé 3 testons et 11 réalles tant simples que doubles
    Item audit mouchoir 15 escuz soleil et et 6 demys escuz soleil aussi envolopés en papier
    Item audit guyschet a esté trouvé ung petit buletin non signé contenant ce que s’ensuit « ce jourd’huy 12 juin 1570 j’ai presté à ma fille la Robinaye 40 doubles milerets ? et qui a esté parafé par nous à la requeste desdits (ici des ratures et on lit dudit Laurens) à ce qu’il en soyt varye (sic, et je ne lis pas vraye) »
    Item audit guyschet a esté trouvé 2 demyes feuillets de papier esquels estoyent escriptes 2 sonnets adressants audit Laurent et à la dite deffunte et faits par ledit deffunt François Bailler lesquels n’ont esté prisés
    Item en ladite chambre ung coffre de bahut en faczon de garderobbe couvert de cuir rouge et de fer blanc presque neuf de quatre pieds de long ou environ fermant à clef 12 livres 10 sols
    Lequel bahue ouvert et en iceluy s’est trouvé le nombre de linge qui s’ensuit que ledit Laurens et Marye Laurens et ladite Bailler ont dit et confessé avoir esté mys à part par ladite deffunte pour le trousseau de ladite Marye pour lequel trousseau y a scavoir est 12 draps de gros lin neufs contenant 9 aulnes chacun en laize de 3 quartiers prisés pièce l’un portant l’autre 4 livres pour ce 48 livres
    Item 12 autres draps de toille de brin tenant chacun 5 aulnes et demye en aulne blanc prisés chacun l’un portant l’autre 50 sols pour ce 30 livres
    Item une autre douzaine de draps de brin en brin contenant chacun 4 aulnes et demye prisés pièce l’un portant l’autre 40 sols pour ce 24 livres
    Item 10 douzaines de serviettes de toile de brin en réparon neufves prisées chacune douzaine l’une portant l’autre 50 sols pour ce 25 livres
    Item 6 nappes de toile de brin en réparon tenant chacune une aulne 3 quartiers de longueur prisées l’une portant l’autre 14 sols pour ce 4 livres 4 sols
    Item 5 nappes de toile de brin en brin presque neufves dont y en a partye contenant 3 aulnes et les autres 2 aulnes un quart prisées pièce l’une portant l’autre 20 sols pour ce 100 sols
    Item 2 douzaines de grandes serviettes de lin presque my usées chacune douzaine 100 sols pour ce 5 livres
    Item 2 tabliers de toile de lin l’un my usé tenant chacun 3 aulnes 6 quarts et demy de longueur dont y en a un plus que my usé prisés l’un portant l’autre 6 livres
    Item 18 souilles d’oreiller de toile de lin et partie presque neufves et les autres my usées prisées ensemble l’une portant l’autre 4 sols pièce pour ce 72 sols
    Item une douzaine et demye de couvre chef de gros lin dont y en a partie neufs et partie my usés prisés l’un portant l’autre 4 sols pièce pour ce 72 sols
    Item un autre coffre de bahut de faczon de Flandres ferré à petites bandes de fer blanc fermant à clef et serrure par dehors contenant 4 pieds de long et presque my usé 4 livres
    Auquel coffre l’on avoit accoustumé mettre acoustrements de nuit et autres menues hardes et autre linge qui en a esté tiré de dedans pour mettre avec autre linge pour inventorier
    Item ung charlit de grand lit a lipenalle ? et les coustés godronés ledit charlit presque neuf sur lequel y a une couette de grand lit vestue d’une souille de linge seulement garnue de son traverslit vestu d’une souille de coustiz et le tout de bonne plenne ensemble une vieille paillasse et 2 mantes l’une blanche et l’autre verte presque neufves plus sur ledit charlit ung ciel de camelot rouge garny de 3 rideaux tant grands que petits et ledit ciel et rideaux garny de ses franges et frangettes de soye violette t blanche le tout presque neuf, le tout 72 livres
    Item ung autre charlit moyen de pareille faczon du précédent et acoustré de pareille faczon garny d’une couette de pareille faczon garny d’une couette moyenne vestue de deux souilles dont y en a une de couetiz et garnye de son traverslit, avecques une vieille paillasse, 2 mantes l’une blanche et l’autre verte, presque neufves, le tout prisé ensemble 64 livres
    Item une petite paire de landiers de fer garnis par le hault de cuivre 10 livres
    Item ung petit coffre en faczon de boueste couvert de cuit doré et bandé à petites bandes de fer blanc fermant à clef et d’une serrure par dehors contenant 2 pieds de longueur et d’un pied en carré 20 sols
    Auquel petit coffre avons trouvé plusieurs vieux linges qui servayent à la maladye de ladite deffunte de Rennes lesquels linges ont esté prisés 5 sols
    et depuis a esté ordonné ledit inventaire estre parachevé par auctorité de justice fait audit Angers comme nous a dit ledit Meignan ne scavoir signer

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog.

    Inventaire des meubles de feue Marie Derennes épouse de René Laurent, Angers 1572

    on est dans la haute bourgeoisie, donc de l’argenterie, des chaises à tapisserie, etc….
    la mode des meubles est aux godrons. Et vous allez découvrir mille détails illustrant ce rang social : le nombre de chaises, les coffres ornés cuir et fer blanc, le noyer plus présent que le chêne, l’argent de poche dans un mouchoir montre de très nombreuses pièces, et enfin la dernière des enfants, Marie Laurent, n’est pas encore mariée, mais sa mère avait préparé son trousseau et nous avons donc le détail de cet impressionnant trousseau, qui illustre bien ce rang social élevé.

    Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500) http://www.atilf.fr/dmf
    GODERON, subst. masc.
    A. – « Ornement renflé au bord d’une vaisselle d’argent »
    B. – P. méton. « Récipient à boire de peu de profondeur à bord godelé, godronné » (synon. godet)

    Je vous signale que les godrons sont très connus des tricoteuses car nous tricotons toujours le point de godron, qui est 2 rangs à l’endroit 2 rangs à l’envers. Et c’est fou comme ce point ressemble à s’y méprendre aux ornements renflés.

    J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

    Le 6 décembre 1572 (Mathurin Grudé notaire royal à Angers) Inventaire et appréciation des biens meubles lettres titres et enseignements demeurés du décès de noble homme René Laurens sieur de P… Me des eaux et forests d’anjou à Angers et de deffunte honorable femme Marie Derennes lors qu’elle vivoyt sa femme et nagères décédée, fait par nous Mathurin Grudé notaire royal et de monseigneur duc d’Anjou à Angers, prins avecques nous pour adjoint Me Guy Planchenault praticien en cour laye demourant Angers pour la partie et à la requeste de honneste homme Jehan Cupif marchand demourant Angers mary de Claude Bariller et de Pierre Menard curateur ordonné par justice quant à faire ledit inventaire et prisage à Me René et Marye les Laurens enfants mineurs dans dudit Laurens et de ladite deffunte de Rennes présents et assistans lesdits Laurent Cupif et Menard, aussi présents et assistants pour le fait de l’appréciation desdits meubles Michel Meignan Me priseur juré en ceste ville d’Angers pour lequel inventaire faire et parfaire avons vacqué par jour et en la manière qui s’ensuit :
    Du 6 décembre 1572 avons procédé à l’apréciation dudit inventaire
    en la salle basse du grand corps du logis ont esté trouvés les meubles qui s’ensuivent :
    premier une table de noyer qui se tyre par les deux bouts 20 livres
    et 6 chaires de noyer ornées et à médalles 15 livres
    2 autres chaires de noyer les doussiers fait à arceaulx 10 livres
    6 escabeaulx de noyer … my usés 7 livres 5 sols
    Item 2 bancelles chaires de chêne en façàn de caquetoires garnies de tapisserie fort usée et … ensemble 12 sols
    un autre meuble de chêne en façon de caquetoire non couverte de tapisserie 8 sols
    4 vieulx tabourets de noyer et chêne couverts de tapis de velours 24 sols
    ung buffet de noyer godronné en façon de buffet de salle 12 livres 10 sols
    ung porte bassin de noyer 10 sols
    ung grand garde robe de 3 pieds de long et garny de 2 serrures pour mettre les accoustrements … lesquels accoustrements ont esté portés et mis avec les autres accoustrements 10 livres
    ung coffre de noyer de 4 pieds de long … imageries fermant à clerf auquel est accoustumé mettre linge qui a eté mis et porté avec l’autre pour estre ledit linge prisé ensemble 4 livres
    une paire de landiers garnie de cuivre godronnée 50 livres
    Item une barre de fer et une paire de pincettes ung casse feu et une petite pinse de fer emmanchée de boys, un petit garde casse, 2 bas chesnets et supports boys, une crammaillère, ung petit soufflet le tout prisé ensemble 40 sols
    Item ung refredysseur ? de cuivre 10 livres
    Item une estaminette ? de 4 pieds de long 6 livres

    Et en la despance joignant ladite salle a esté trouvé ce que s’ensuit :

    dépense : resserre, réserve à aliments, pièce aveugle qui sert de garde-manger -M. Lachiver, Dictionnaire du Monde rural, 1997)

    Premier 4 coupes, une esguyere, 2 sallières, une escuelle à oreilles, 18 cuillers d’argent, et une raclouère le tout d’argent, et le tout pesant ensemble 14 marcs une once et 17 livres le marc
    Item ung marchepied de chêne servant à mettre partye du linge de table … taille à l’ouzaiges de 6 pieds de lont et fermant à clef d’une serrure par dedans 60 sols
    Item un garde manger de 7 pieds de hault auquel l’on met la vesselle d’argent 6 livres
    Item ung vieil escabeau de chêne et de cuir et une seille de service 20 sols
    Item ung crochet à peser à poids de marc 12 sols

    En la cuisine joignant ladite salle avons trouvé les meubles qui s’ensuivent :
    premier une table de 6 pieds et demi de long, de chêne et fort vieille, ensemble 6 vieulx escabeaux le tout de chêne 30 sols
    Item ung vieil buffet de chêne à 3 fons 12 sols
    Une vieille seille servant de hache vyande 6 sols
    Ung coquemard de cuivre façon de Lyon 40 sols
    Item une petite marmyte d’airain 30 sols
    Item 2 bassines d’airain servant à laver 60 sols
    Item une autre petite bassin rond aussi d’airain 12 sols
    Item ung godet d’airain 12 sols
    Item une poysle ronde d’airain contenant demye seillée ou environ fort usée 10 sols
    Item un grand poislon aussi d’airain avecques ung fricquet et une cuiller et ung passet le tout d’airain garnis de leur queue de fer 20 sols
    Item une poysle de cuyvre ronde tenant une seillée ou environ fendue par le fond 20 sols
    Item ung chaudron aussi d’airain non percé ny apiécé 30 sols
    Item une autre petite poysle d’airain tenant ung quart de seillée 7 sols
    Item 2 chandeliers de cuivre godronnés 60 sols
    Item 2 autres grands chandeliers formés à faces 40 sols
    Item 7 autres chandeliers moyens 60 sols
    Item 2 lampes de fonte 4 sols
    Item ung grand chandelier d’estude de cuivre 20 sols
    Item plus ung petit chandelier de cuivre 8 sols
    Item 4 chandeliers d’étain 40 sols
    Item ung bassin d’étain servant à laver 20 sols
    Item ung pot de nuit de cuivre 10 sols
    Item ung chauldron d’airain tenant une seillée ou environ non percé 30 sols
    Item ung autre petit chauldron ne servant que à minitaille ? 4 sols
    Item 2 poysles de fer à queue 24 sols
    Item une autre petite poysle de fer à queue 7 sols 6 deniers
    Item 2 vieilles casses de fer 20 sols
    Item 4 broches de fer, une grande et 3 petites, 25 sols
    Item une paire de landiers de fer à chauferette 60 sols
    Item une vieille panne de terre tenant 6 seillées par la hault avec sa selle 15 sols
    Item en vieille vesselle d’étain tant creuze que platte pesant le tout à poids de marc 198 livres et demie prisée chacune livre portant l’autre 5 sols vallant en somme 49 livres 12 sols 6 deniers
    Item ung virllettier (ou viollettier) et ung beurrier le tout d’estain pesant ensemble 12 livres à 6 sols chacune livre soit 72 sols

    En l’alée à l’issue de la salle tirant vers la place neufve près la petite aire a esté trouvé ce qui s’ensuit
    premier ung vieil banc à dousier de chêne à 2 coffres 30 sols
    ung vieil falot de fer blanc rompu 18 deniers

      a suivre et terminer demain

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog.