Partage en 5 lots des immeubles et rentes de Normandie, de la succession de Guillaume Pottier, Angers 1676

Tout s’éclaire, et je comprends pourquoi tant d’actes.
Guillaume Pottier a vécu longtemps puisqu’il passe déjà des actes 50 ans plus tôt, donc il est né entre 1590 et 1605 environ.
Il était curé de Sainte Suzanne mais en partie du moins résidant à Angers, d’où une partie des biens en Anjou, l’autre en Normandie, et la succession traitée à Angers où il a dû finir sa vie.
Mais, comme je vous l’ai déjà expliqué ici, le droit diffère selon les provinces, et le doit Angevin diffère en quelques points importants sur le droit des successions du droit Normand, en particulier, c’est le plus jeune en Normandie qui prépare les lots et les présente aux autres héritiers, alors que c’est l’inverse en Anjou, et le rang pour la choisie est aligné sur ce qui précède.
Donc, le notaire royal à Angers qui a traité la succession (une volumineuse pile d’actes) a été obligé pour respecter les droits provinciaux respectifs, si différents, de trier et séparer les biens et rentes Normands de ceux d’Anjou, et donc procéder à une double succession, l’une pour la Normandie, l’autre pour l’Anjou.
Il y a donc 2 partages en 5 lots.
Mais comme il fallait ensuite dans chacun de ces lots, qui sont donc au nombre de 10 (5 Normands + 5 Angevins) diviser entre les multiples héritiers constituant chacune des 5 parties, donc il y autant de sous partages.
Pire, les héritiers étant majoritairement Normands, ont dû revendre immédiatement autant que faire se pouvait les biens Angevins totalement ingérables avec les 157 km qui les séparait d’Angers, donc après les sous partages il y a eu des actes de cession
ce qui fait donc au total une volumineuse succession, dont j’ai sans doute une partie seulement et pourtant j’ai fait 2 notaires en 1676 Cireul et Crosnier.
Rassurez vous tous, je ne mettrai pas tout ici et je vais revenir à mon Anjou très bientôt, mais cette immense leçon de droit par province pourra être médité à profit par tous mes lecteurs, du moins je le l’espère car nous avons tous plus ou moins des ascendants sur diverses provinces.

Donc voici le premier partages des biens Normands en 5 lots :

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E4 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 27 août, (devant nous Germain Cireul notaire royal héréditaire à Angers) partages en 5 lots des acquests immeubles et rentes hipothécaires escheues et demeurées de la succession de deffunt vénérable et discret Me Guillaume Pottier prêtre vivant curé de la ville et paroisse de ste Suzanne dans la province du Maine, lesdits biens situés en la province de Normandie, que Sébastien et Jean Maygnan frères par représentation de deffunte Barbe Pottier leur mère vivant femme de Mathurin Maygnan leur père héritiers pour une cinquième partie dudit deffunt sieur Pottier leur oncle et frère de ladite deffunte leur mère et représentant les plus jeunes dans ladite succession, et ce suivant la coustume de Normandie, fournissent à chacuns de vénérables et discrets Me Simon Pottier prêtre principal du collège de Bueil d’Angers, Me Guillaume Pottier curé d’Orgères, et à Me Henry Pottier seneschal de la baronnie d’Ambrières aussi par représentation de Me Guy Pottier leur père héritiers pour une cinquième partie dudit deffunt sieur Pottier leur oncle, à Jeanne Duchesné femme de Jean Boisgontier marchand, Suzanne Duchesné femme de Jean Bonneau, Magdeleine Duchesné veuve de Guillaume Duchesné les dites Duchesné soeurs et par représentation de Françoise Pottier leur mère vivante femme de François Duchesné leur père héritiers aussi pour une cinquiesme partie dudit deffunt sieur Pottier curé de ste Suzanne, Me Jean Collin docteur en médecine fils de deffunt Me François Collin et de Magdeleine Pottier, Henriette Pottier veuve de Jean Duchesné fille de ladite Magdeleine Pottier et de Pierre Pottier son mari en secondes nopces, lesdits sieur Collin et Henriette Pottier par représentation de ladite Magdeleine Pottier leur mère aussi héritiers pour une cinquiesme partie dudit deffunt sieur curé de ste Suzanne leur oncle, et à Barbe Morin femme de Jacques Senys marchand, Louise Morin femme de François Mustière, lesdites Morin soeurs et par représentation de Suzanne Pottier leur mère vivante femme de René Morin aussi héritiers pour une cinquième partie dudit deffunt sieur curé de Ste Suzanne aussi leur oncle, pour esetre lesdits lots et partages obtés et choisis par lesdits compartageants en leur rang et ordre suivant la coustume de la province de Normandie
1er lot : Certains domaines et héritages acquis par ledit deffunt sieur Pottier d’Ambrois Duchesné sieur de la Terrerye par contrat passé par Me Jacques Hamelin et Jacques Bonnet tabellions royaux dans la vicomté de Donphront le 17 avril 1618 ; Item les maisons, domaines et héritages acquis par iceluy deffunt sieur Pottier de Jean Lecointe par contrat passé par devant Me Pierre Cretois et Raoul Balouse notaires dudit Donphront le 18 novembre 1627 et comme lesdits biens mentionnés spécifiés esdits deux contrats se poursuivent et comportent leurs appartenances et dépendances qui dépendent de ladite succession, à la charge de ceux à qui eschoiront le présent lot d’entretenir le bail à ferme en ce qui en reste et en prendre la ferme et jouissance à commencer à courrir de ce jour seulement, de tenir et relever lesdites choses des fiefs et seigneuries dont elles relèvent soit noblement ou censivement ainsi qu’ils en sont tenus, aux charges des cens rentes et debvoirs dont elles peuvent estre tenues et chargées de quelques qualités et quantité qu’elles puissent estre en fresche ou hors fresche qu’ils paieront et acquitteront à l’advenir aussi à compter de ce jour sauf à s’en faire acquiter par les fermiers en cas qu’ils en soient tenus, et pour les arrérages du passé ils seront payés par les compartageants par égales portions, sinon s’en feront comptes acquiter par ceux qui en seront tenus, à la charge de eux à qui eschoiront le présent lot de payer et faire de retour de partage la somme de 200livres dans 6 mois prochains, scavoir au second lot cy après la somme de 89 livres, au troisième lot la somme de 80 livreset au quatrième lot la somme de 31 livres et ce pendant jusques audit payement réel en payer à chacun d’eux à qui il appartiendra intérests au denier vingt à compter de ce jour, et au payement desquels retours de partage y demeurent les choses du présent lot spécialement et par privilège obligées affectées et hypothéquées avec tous les autres biens présents et futurs de ceux à qui eschoiront le présent lot
2ème lot : la somme de 35 livres de rente hypothécaire constituée au profit du deffunt sieur Pottier pour 500 livres de principal par les dits Sébastien et Jean les Maignans par contrat passé par devant Sébastien Bonneau et François Gillot notaires de la vicomté de Donphront le 29 octobre 1664 ; Item la somme de 7 livres 5 sols de rente hypothécaire constituée audit deffunt sieur Pottier par deffunt Mathurin Maignan père desdits les Maygnans par contrat passé par Pierre Crestois et Jacques Challière notaires de ladite vicomté le 11 septembre 1645 ; Item la somme de 60 sols de rente hypothécaire constituée audit deffunt sieur Pottier pour 42 livres de principal par Jean Bonnet sergent de la baronnie d’Ambrières et Jean Bonneau par contrat passé par devant ledit Cretois et Raoul Ballouses notaires de ladite vicompté le 17 avril 1633 ; Item la somme de 89 livres à prendre de retour de partage ensemble l’intérest de ladite somme dans le temps et soubz l’obligation et comme il est dit par le premier lot
3ème lot : la somme de 32 livres un sol 3 deniers de rente hypothécaire constituée au profit dudit deffunt sieur Pottier pour 450 livres de principal par Jean de Piednoit et Jean Fabverye par contrat passé par devant Thomas Ledes et Guillaume Ledebotté notaires royaux dudit Donphront le 14 avril 1642 ; Item la somme de 7 livres 2 sols 6 deniers de rente hypothécaire constituée pour 100 livres de principal au profit dudit deffunt sieur Pottier par contrat passé par devant Sébastien Bonneau et François Gillot notaires de ladite vicomté par Julien Houset et S. Maignen le 9 juin 1664 ; Item pareille somme de 7 livres 2 sols 6 deniers de rente hypothécaire constituée au profit dudit deffunt sieur Pottier pour 100 livres de principal par Jean Bausard Joutinnière et Françoise Bonnée sa femme par contrat passé par devant Deluen et Raoul Baloche notaires de ladite vicomté le 16 septembre 1632 : Item la somme de 80 livres à prendre et recevoir du premier lot cy dessus avec les intérests comme il est dit pas ledit premier lot dans le temps et soubz l’obligation y spécifiée
4ème lot : la somme de 20 livres de rente foncière due chacuns ans à la succession dudit deffunt sieur Pottier sur certaines choses baillées à ladite rente par Pierre Courteille et Marie Pouchard sa femme à Michel Roussigneul et à Michelle sa femme par contrat passé par Julien Chastellier et Guy Leherissé le 17 juillet 1647, icelle rente cédée audit deffunt sieur Pottier par Pierre Courteille Genetais par contrat passé par devant Henry Chastellier et Guillaume Levesque notaires de ladite vicomté le 27 avril 1648, ladite renet Pierre Courteille et Jean Metais, François et François Chevalier se sont obligés par acte passé par devant Henry Chastellier et Guillaume Levesque notaire de ladite vicomté le 27 avril 1648 ; Item la somme de 14 livres 2 sols 6 deniers de rente hypothécaire constituée pour 200 livres de principal au profit dudit deffunt sieur Pottier par François Challiere sieur de l’Estrangère Me André Challière diacre et Jacques Challière par contrat passé par devant François Boulault et François Morel notaires dudit Donphront le 6 février 1653 ; Item la somme de 7 livres 2 sols 6 deniers de rente hypothécaire constituée audit deffunt sieur Pottier pour 100 livres de principal par Me René Coignard sieur des Gaignesetières par contrat passé par devant François Legenissel notaire royal aumans ?? le 18 juillet 1651 ; Item la somme de 31 livres à prendre et recevoir de ceux à qui eschoiront le premier lot cy dessus avec l’intérest de ladite somme comme il est dit par ledit premier lot et soubz les obligations y portées
5ème lot : la somme de 14 livres 5 sols de rente hypothécaire constituée au profit dudit deffunt sieur Pottier pour 200 livres de principal par Julien Boussard sieur de la Jarye Me Simon Coignard sieur des Gaignes Chetières par contrat passé par devant Jean Hamelin et Simon Ledeboté notaires de ladite vicomté le 26 septembre 1621 laquelle rente Me René et François les Coignards se sont obligés payer servir et continuer audit sieur Pottier par acte passé par devant Pierre Duont et René Leboullé notaires de ladite vicomté le 1er juin 1660 ; Item la somme de 7 livres 2 sols 6 deniers de rente hypothécaire constituée pour 100 livres de principal au profit dudit defunt sieur Pottier par Adam et Ambrois Pottier père et fils demeurant à la Teillais par contrat passé par devant Claude Chastellier et François Fousefas notaires de ladite vicomté le 23 septembre 1621, laquelle rente Jeanne Duval veuve de Jean Gobert est obligée payer servir et continuer par acte passé par devant François Legenissel notaire royal au pays du Maine le 23 avril 1660 et laquelle rente Jean Duval curateur de Renée Gobert fille mineur dudit Jean Gobert et de ladite Duval est condempné payer audit deffunt sieur Pottier par sentence rendue en la juridiction de la baronnie d’Ambrières le 12 septembre 1671 ; Item la somme de 6 livres 5 sols de rente hypothécaire constituée pour 100 livres de principal au profit dudit defunt sieur Pottier par François Duchesné par contrat passé par devant François Legenissel notaire royal au Mans le 12 octobre 1626 laquelle rente Jean Gabverye Jean Bonneau Guillaume Duchesné et Jean Boisgontier sont obligés payer servir et continuer audit sieur Pottier par acte passé par devant François Chardon et François Morel notaires de ladite vicomté le 25 janvier 1656 ; Item la somme de 14 livres 5 sols de rente hypothécaire constituée pour 200 livres de principal par Mathurin Sébastien et Michel Maignans au profit de damoiselle Magdeleine Febvrier par contrat passé par devant Guillaume Ledebotté et Thomas Lerées notaire dudit Donphront le 30 octobre 1641 laquelle damoiselle Febvrier auroit ceddé ladite rente Mathurin Lemaygnan par contrat passé par Me François Douere et Henry Chastellier notaires de ladite vicomté le 13 juin 1652, lequel Mathurin Lemaygnan auroit rétrocédé ladite rente audit deffunt Potier par acte passé par devant Sébastien Bonneau et Henry Chastellier notaires de ladite vicomté le 23 mars 1662 ; Item la somme de 7 livres 11 sols 6 deniers de rente hypothécaire constituée pour 107 livres de principal au profit dudit deffunt sieur pottier par Michelle Maillard veuve de Simon Coignard au profit dudit sieur Pottier par contrat passé par devant Henry Chastellier et Guillaume Levesque notaires de ladite vicomté le 25 octobre 1647 ; Item la somme de 7 livres 2 sols 6 deneirs de rente hypothécaire constituée pour 100 livres de principal au profit dudit sieur Pottier par Leon Collin par contrat passé par devant Pierre Hubert et Claude Chardon notaires de ladite vicomté le 23 mai 1634, pour estre lesdits lots cy dessus obtés et choisis par lesdits compartageants …

  • la choisie
  • en résumé et non en exhaustif :
    Ledit jour … procédant à la choisie, lesdits sieur Simon et Henry Pottier esditsnoms ont opté et choisi le 4ème lot, lesdits Boisgontier et Bonneau esdits noms le 5ème lot, ledit Collin en son privé nom et ladite Henriette Pottier le 3ème lot, ledit Collin comme procureur de ladite Louise Morin et ledit Jacques Denis au nom et comme procureur de ladite Barbe Morin ont prins le 1er lot, et au moyen de ce est demeuré et demeure auxdits Meignans le 2ème lot

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    Sous-partage, en 3 lots, d’un cinquième de la succession de Guillaume Pottier, Angers et Céaucé 1676

    Ici, j’ai une différence avec ce que les Normands ont observé, à savoir que Pierre Pottier est dit sieur de la Dennavière ou quelque chose qui y ressemble car mal écrit, mais dans tous les cas ne ressemble pas du tout à la Teillaie.

    actes précédents sur cette famille :

    Outre la route du clou, les Normands avaient une bonne raison de venir à Angers : le collège de Bueil

    Guillaume Pottier a eu beaucoup d’héritiers collatéraux, ici les Chevalier, Saint Roc (61) et Angers 1676

    Guillaume Pottier a eu beaucoup d’héritiers collatéraux, ici Louise Morin, Céaucé et Angers 1676

    collection particulière, reproduction interdite
    collection particulière, reproduction interdite

    Voir toutes mes cartes postales de Sainte-Suzanne

    Il y a 157 km de Céaucé à Angers, soit plusieurs jours de voyage à 40 km/jour distance quotidienne du cheval, il faut coucher à Angers et plusieurs nuits, et même coucher en route sans doute à Laval en le traversant. On dépense beaucoup d’argent pour toucher l’héritage !!!

    A la fin de ce billet, vous avez la signature d’Henriette Pottier à la mode Normande. En effet, en Normandie tous ceux qui ne savaient pas signer mettaient leur marque, et c’est ce qu’elle a donc fait à Angers, probablement devant l’étonnement du notaire François Crosnier, peu habitué à laisser une femme qui ne sait pas écrire signer ainsi.

    La totalité de ce sous partage peut être comptée, et doit avoisiner 2 000 livres ce qui mettrait la totalité des 5 lots à quelque chose comme 10 000 livres, ce qui est équivalent à la fortune de certains avocats ou équivalents. En fait la cure de Sainte Suzanne devant rapporter, et bien plus qu’il ne dépensait, et on constate que puisqu’il a créé à Angers des obligations dans les dernières années de sa vie, il ne pouvait pas vivre à Sainte Suzanne ces années là, et ceux qui sont fidèles lecteurs de ce blog savent que les curés vivant à Angers mais possesseurs d’un cure au loin, étaient très nombreux, et nous avons ceci à travers les baux à ferme des cures en question, et vous en avez déjà quelques uns sur ce blog.

    Ensuite pour la fortune de ces religieux, j’ajoute que oute le revenu de la cure, ces célibataires n’avaient pas à débourser de dots aux enfants, comme c’est le cas pour tous les couples mariés, et ces dots constituaient une part importante de leur patrimoine. En conséquence, je dirais qu’un prêtre laissait à son décès plus qu’un père de famille puisque son patrimoine n’était pas amputé de dots.

    Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

    Le 1er septembre 1676 (devant Françoys Crosnier notaire royal à Angers) Partages en 3 lotz des contrats et autres effets escheuz de la succession de deffunt vénérable et discret Me Guillaume Pottier prestre vivant curé de Sainte Suzanne à chacun de Me Jean Collin sieur de la Hemeriaye docteur en médecine en l’université d’Angers fils et héritier pour une tierce partie des biens d’Anjou et du Maine en la succession de deffunte damoiselle Madeleine Pottier de son premier mariage avec deffunt Me Jean Collin vivant sieur de la Hemeraye, honorable femme Henriette Pottier veuve de deffunt honorable homme Jean Duchesnay vivant marchand et honorable homme Georges Esnault aussi marchand comme père et tuteur naturel de Claude Esnault sa fille et de deffunte Marie Pottier sa femme, lesdites Henriette et Marie Pottie rfilles et héritières pour un tiers chacune esdits biens d’Anjou et du Maine, de ladite deffunte Madeleine Pottier de son second mariage avec deffunt Me Pierre Pottier sieur Dannevière ?? (mais pas « la Teillaye » comme donné par certaines sources), et par représentation de ladite Madeleine Pottier lesdits sieur Collin, Henriette Pottier et Esnault esdits noms héritiers pour une cinquiesme partie dudit deffunt Pottier curé de st Suzanne suivant les actes des esgallement et partages entre tous les héritiers dudit feu sieur curé passé devant Me François Crosnier notaire royal à Angers les 28, 29 août 1676, que ledit sieur Collin comme aisné en la succession de ladite Madeleine Pottier fournist et présente à ladite Henriette Pottoer et audit Esnault audit nom pour estre lesdits lots par eux obtés et choisis chacun en son rang et ordre au désir des coustumes d’Anjou et du Maine
    1er lot : un contrat de constitution de la somme de 55 livres 11 sols 2 deniers de rente hyothécaire constituée pour la somme de 1 000 livres de principal audit deffunt sieur curé de ste Suzanne par Me Louis Chotard sieur de la Sablonnière par contrat passé devant ledit Crosnier notaire le 27 novembre 1656 … ; à la charge de celui qui aura le présent lot de faire de retour la somme de 114 livres à celuy ou celle qui aura le second lot, avec la rente ou intérests au denier vingt jusqu’au payement réel à compter de ce jour ladite somme payable après que l’admortissement de ladite rente aura esté fait
    2ème lot : ladite somme de 114 livres de retour de parage deue par celuy ou celle qui aura le 1er lot avec la rente ou intérêt au denier vingt à compter de ce jour ladite somme payable trois jours après que l’admortissement de ladite rente aura esté fait ; Item un contrat constitué de la somme de 20 livres de rente hypothécaire constituée pour la somme de 400 livres de principal au profit de Me Zacharie Gilbert greffier commis au siège présidial dudit Angers par Me Urbain de Lalande chevalier seigneur des Plans es qualités qu’il procède passée par ledit Crosnier notaire le 30 décembre 1669 lequel Gilbert auroit recognu que ledit contrat en principal et arrérages avoit tourné audit Crosnier par son escrit privé du mesme jour dudit contrat en conséquence de quoy il auroit par ledit Crosnier esté ceddé et transporté audit feu sieur Pottier par cession passée par devant Jean Gauvreau notaire de ladite cour le 20 mai 1670 avec la somme de 53 livres 8 sols 8 deniers pour ce qui reste à payer d’arrérages de ladite rente du passé jusqu’à ce jour ; Item un autre contrat de constitution de 111 sols de rente hypothécaire constituée pour la somme de 100 livres de principal au profit dudit defunt sieur curé par Me Gillebert sieur de Chanbusson et autres passée devant ledit Crosnier notaire le 2 juin 1663, avec la somme de 12 livres 9 sols pour les arrérages de ladite rente courus depuis le 2 juin 1674 jusqu’à ce jour ; Item la somme de 32 livres un sol 3 deniers deue par Jean Piednoir Jean Fourrier et autres pour une année de la rente mentionnée au partage des biens de ladite succession situés en Normandie passé par Cireul notaire royal audit Angers le 28 août 1673 avec la somme de 174 livres 2 sols en argent contant
    3ème lot : la somme de 253 livres 12 sols d’arrérages de la rente due par ledit sieur Chotard mentionné au 1er lot estant à payer des arrérages du passé jusqu’à ce jour ; Item un contrat de constitution de 15 livres de rente hypothécaire pour la somme de 300 livres de principal au profit dudit feu sieur curé par honorable femme Aubine ? Chenoir veuve de Me Joseph de la Fuye, Me François Lemaczon advocat au siège présidial d’Angers et demoiselle Anne Hiron sa femme solidairement passé par ledit Cireul notaire le 16 mai 1669 avec la somme de 31 livres 12 sols pour ce qui reste à payer de arrérages du ladite rente du passé jusqu’à ce jour ; Item la somme de 26 livres à prendre de Me Henry Pottier juge d’Ambrières qui les a receuz du nommé Michel Rossignol, Guillaume et Nicolas les Heron pour arrérages de rente mentionnés au partage passé par ledit Cireul et la somme de 276 livres 4 sols 6 deniers d’argent comptant, ainsi que le tout est escheu auxdits compartageants de la succession dudit feu sieur curé de sainte Suzanne par l’estat d’également et à condition que lesdits compartageants ne seront garends les uns vers les autres desdits contrats et autres soubz quelque prétention qu’il le puisse estre suivant et conformément audit acte d’esgalement et partage et que les grosses desdits contrats et pièces seront délivrées par ceux des compartageants auxquels ils se trouveront appartenir par l’issue de la choisie au moment d’icelle, auxquels partages ledit Collin a fait arrest par devant nous François Corsnier notaire royal audit Angers …

  • la choisie
  • Et le dit jour 1er septempre audit an 1676 après midy devant nous notaire royal susdit furent présents soubmis ledit Collin docteur en médecine demeurant en la paroisse de Céaussé province du Mayne, ladite Henriette Pottier veuve dudit Jean Duchesnay demeurant à la Tillaye paroisse dudit Céaussé, et ledit Georges esnault marchand tant en son privé nom que comme père et tuteur naturel de Claude Esnault sa fille et de deffunte Marie Potier sa femme, demeurant en la paroisse de Dampierre vicomté de Domfront en la province de Normandie desnommés au partage cy dessus et de l’autre part, lesquels après que ladite Henriette Pottier et ledit Esnault esdits noms ont recognu avoir eu congnoissance desdits partages les trouver bon et duement et également faits et estre prests de procéder à l’option et choisie d’iceux, y procédant ledit Esnault esdits noms comme plus jeune et premier fondé en ladite choisie a obté et choisi le premier desdits lot, ladite Henriette Pottier comme estant son rang et ordre de choisie a obté et choisi le troisième dedits lots, en sorte qu’il est demeuré audit sieur Collin le second desdits lots …

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    Françoise Delestang et Gilles Bouvier, joueur de luth, son mari ont acheté 2 pipes de vin, Angers 1582

    Il est joueur de luth, et à l’époque il s’agissait d’accompagner des chansons que l’on retrouve de nos jours sur Youtube et autres

    Comme vous le savez, je descends d’une famille DELESTANG et chaque fois que je rencontre un porteur de ce nom, relativement peu répandu, je me réjouis.

    Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E7 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

    Le 18 février 1582 après midy en la cour du roy notre sire à Angers et de monseigneur duc d’Anjou endroit par devant nous Mathurin Grudé notaire de ladite cour personnellement estably honnestes personnes Gilles Bousvier joueur de luc et Françoise Delestang son espouse de luy suffisamment auctorisée par devant nous quant à ce, demeurant audit Angers paroisse st Denis, soubzmectans eulx et chacun d’eulx seul et pout le tout sans division de personnes ne de biens o renonciation au bénéfice de division d’ordre et de discussion etc o pouvoir etc confessent debvoir et promettent par ces présentes rendre payer et bailler à honneste homme Pierre de la Marqueraie licencié ès loix advocat audit Angers stipulant et acceptant pour luy ses hoirs etc la somme et nombre de 14 escuz d’or sol et deux tiers pour vendition et livraison de 2 pippes de vin par ledit de la Marqueraye vendues baillées et livrées auxdits establis paravant ce jour comme ils ont confessé par devant nous, desquelles 2 pippes de vin et livraison d’icelles lesdits establis se sont tenuz contans et en ont quité et quitent ledit de la Marqueraie ses hoirs et ayans cause, auxquels 14 escuz d’or sol et deux tiers d’escu payer par lesdits establis audit de la Marqueraie au terme obligent eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens o renonciation o bénéfice de division d’ordre et discussion de priorité et postériorité eulx leurs hoirs et leurs dits biens etc renonçant etc et par especial audit bénéfice de division et ladite Delestang au droit velleyen et tous droits faits et introduits en faveur des femmes que luy avons donnés à entendre estre tels que femme ne peult s’obliger ne intercéder pour aultruy mesmes pour son mary sans expresse renonciation auxdits droits si elle n’y renonce elle en peult estre relevée foy jugement et condemnation etc fait et passé audit Angers maison desdits establis en présence de Jacques Allard bolanger demeurant en la paroisse st Pierre et Toussaint Coquechin demeurant en la maison de Rollin Boucher paroisse st Denis tesmoings, lesdits establis ont dit ne savoir signer

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    Transaction de Catherine Desmazières avec les occupants d’une chambre qui lui appartient, Les Ponts de Cé 1582

    Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E7 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

    Le 14 mai 1582 après midy (Mathurin Grudé notaire Angers) Comme procès fust meu et pendant par devant monsieur le séneschal d’Anjou ou monsieur son lieutenant Angers messieurs les gens tenant le siège présidial audit lieu entre Catherine Desmazières demanderesse au principal et incidamment demanderesse et requérant l’enthériniement de lettres royaulx par elle impétées données à Paris le 17 mars 1581 d’une part, et Imbert Trevaunay ? garant de Pierre Trambler Pierre Rebondy d’aultre, sur ce que ladite Desmazières disoit qu’elle estoit fille et héritière pour le tout de deffunts Claude Desmazières et Mathurine Amyot ses père et mère qui estoient seigneurs d’une chambre haulte de maison estant sur la grand rue de Saint Maurille dessus des Ponts de Sée allée (sic) pour aller en ladite chambre estant sur une chambre basse qui fut à Guillaume Langlois joignant ladite chambre à une aultre chambre haulte appartenant aux hoirs feu Gilles Farion d’aultre à une chambre haute appartenant à la veufve feu Jehan de La Roche abutée à la grand rue d’aultre une chambre appartenant à la veuve feu Bervaise Barier ; Item d’une petit lopin de jardin sis près lesdites choses, desquelles choses ledit Imbert Trevaunay et Rebondu se seroyent emparés, icelles possédées et exploitées, demandoit à ce que ils fussent condemnés en partir la possession saisine luy en rendre et payer les louages et frais depuis leur tortionnaire et saisinement et à ceste fin en faire déclaration et deffenses à l’advenir la y troubler ne empescher et par ce que lesdits Trevaunnay et Rebondy auroient dit et mis en avant que lesdits deffunts Desmazières et Amyot ses père et mère auroient vendu o condition de grâce à Jehan Aubineau lesdites choses par contrat du 6 octobre 1562 pour la somme de 10 livres et que pendant ladite grâce sondit père seroit décédé et que les choses auroient esté par luy acquises dès le 27 novembre 1560 pour la somme de 75 livres et qu’elles avoient esté affermées 4 escuz deux tiers comme elle disoit faire aparoir par contrat du 4 janvier 1580, auroit obtenu lesdites lettres aux fins desquelles persistoit d’estre remise en la possession desdites choses évoquées restitution de fruits dommages et intéresets joint son offre de rendre ladite somme de 10 livres pour laquelle lesdites choses avoient esté engagées, et tels intérests que de raison,
    et de la part desquels Trevaunay et Rebondy estoit dit scavoir par ledit Trevaunay qu’il avoit acquis lesdites choses en jugement sur la veufve enfants et héritiers de deffunt Guillaume Lebreton qu les avoit acquises dudit Rebondy et de feu Laurent Proustier, lequel Proustier les avoit eues par retrait sur ledit deffunt Jehan Aubineau au moyen de quoi lesdit Trambler et Trevannay insignoient audit Rebondu afin de Garantage et demandoient despens dommages et intérests contre ledit Rebondy, et de la part duquel Rebondu estoit dit que pour faire plaisir audit deffunt Proustier il se seroit constitué covendeur desdites choses combien qu’il disoit avoir esté fait entre eux par forme de bail à rente soit du principal que arrérages d’icelles et auroit eu cognoissance des tiltres et pièces de ladite Desmazières et qu’il ne pouvoir garantir lesdites choses pour ce que ce n’estoit de son fait et qu’il offroit ledit despens dommanges et intérests que de raison son recours réservé ainsi qu’il verra estre à faire, et par chacune desdites parties estoient alléguées plusieurs faits raisons et moyens et estoient en grande involution de procès pour auxquels obvier paix et amour nourrir entre eux o le conseil de leurs parents et amis ont transigé sur lesdits différends circonstances et dépendances en la forme et manière que s’ensuit, pour ce est il que en la cour du roy notre sire à Angers et de monseigneur duc d’Anjou endroit par devant nous Mathurin Grudé notaire de ladite cour personnellement establis ladite Catherine Desmazièers demeurante à présent en la paroisse de Murs qui a dit et vériffié estre âgée de 25 ans et plus d’une part, et lesdits Pierre Tramblay Imbert Trevaunay Pierre Rebondy demeurans scavoir lesdits Tramblay et Rebondy en la paroisse de St Maurille des Ponts de Sée, et ledit Trevaunay en la paroisse de st Aubin des Ponts de Sée soubzmectant confessent avoir transigé pacifié et appointé sur ce que dessus en la manière cy après déclarée comme s’ensuit, c’est à savoir que ladite Desmazières s’est désistée et départie et par ces présenets se désiste et départ des demandes et droits qu’elle pouvoit prétendre esdites choses, renoncé et renonce à icelles et l’effet et entherignement desdites lettres pour et au profit desdits Trambler Trevaunay et Rebondy sans que elle puisse à l’advenir prétendre ne demander aulcune chose en icelles ne que pour raison d’icelles elle en puisse faire question et demande tant du principal que fruits, et en faveur de ces présentes ledit Rebondy a solvé et payé à ladite Desmazières qui a eu prins et receu la somme de 23 escuz sol en notre présence en 92 quarts d’escu au poids prix et cours de l’ordonnance dont ladite Desmazières s’est tenue et tient à contant et en a quicté et quicte ledit Rebondy ses hoirs etc sans recours réserve contre les héritiers dudit deffunt Laurent Proustier et aultres qu’il verra estre à faire, aussi en faveur des présentes ledit Trevaunay a promis doibt et demeure tenu payer et bailler dedans le jour et feste de Penthecoste prochainenement venant à ladite Desmazières la somme de 7 escuz sol et moyennant ce tous procès et différends d’entre les parties demeurent nuls et assoupis et y ont lesdites parties respectivement renoncé et renoncent, et a esté ce que dessus respectivement stipulé et accepté par chacune desdites parties pour elles leurs hoirs etc lesquelles avons adervies faire enregistrer ces présentes dedans 2 mois suivant l’édit, à laquelle transaction et à tout ce que dessus est dit tenir etc obligent lesdites parties respectivement etc et mesmes ledit Trevanay au payement de ladite somme ainsi et au terme que dit est renonczant etc foy jugement condemnation etc fait et passé Angers maison de honorable homme maistre Jehan Bauldrayes sieur de la Beccantinière advocat Angers en présence dudit Bauldrayes missire Estienne Brunet prêtre vicaire d’Erigné et y demeurant, honorable homme Jehan Baicler demeurant aux Ponts de Sée et Jehan Adellee demeurant audit Angers tesmoings

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    Marie Ledevin loue une maison à Perrine Riveron, Angers 1582

    le loyer est exprimé d’une manière si compliqué que je n’ai pas tout à fait compris, mais le fait est que la maison est assez chère et qu’elle possède carreau et vitre ce qui n’était que rarement le cas.
    Enfin le bail est court, mais autrefois on avait peu de meubles et on déménageait facilement. Je me souviens avoir vu autrefois une carte postale ancienne qui représentait un déménagement : une charette sur laquelle s’entassait quelques meubles et matelas, et la famille par dessus.

    Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E7 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

    Le 15 janvier 1582 avant midy en la cour du roy notre sire à Angers et de monseigneur duc d’Anjou endroit par devant nous Mathurin Grudé notaire de ladite cour personnellement establye honorable femme Marie Ledevin veufve de deffunt honorable homme Me Samson de St Denis vivant conseiller au siège présidial d’Angers demeurant en la paroisse de st Denis d’Anjou (ou « d’Angers » car le mot est tellement raccourci que cela peut être n’importe quoi) et Perrine Riveron veufve de deffunt Jehan Bertran demeurant audit Angers d’autre part, soubzmectant lesdites parties respectivement l’une vers l’autre confessent avoir fait et font le bail et prinse à louage qui s’ensuit, c’est à savoir que ladite Ledevin a baillé et baille par ces présentes à ladite Riveron qui a prins et accepté audit tiltre de louage et non autrement du jour et feste de Nouel dernier passé jusques à deux années entières et parfaites ensuivant l’une l’autre sans intervalle de temps et finissant à pareil jour lesdites deux années finies et révolues un corps de maison situé en la rue de la Chaperonnière paroisse de ste Croix d’Angers en laquelle ladite Riveron est présentement demeurante sans aucune chose y réserver, à la charge de ladite Riveron de tenir et entretenir durant le louage ledit corps de logis en bonne et suffisante réparation de couverture carreau terrasse vitrerie et le y rendre à la fin dudit marché, desquelles réparations ladite Riveron s’est tenue et tient à contente et a confessé que ledit corps de logis luy a esté baillé en bonne réparation par ladite Ledevin, à la charge oultre de laditre Riveron de payer durant ledit temps les cens rentes et debvoirs deuz pour raison de ladite maison, et en bailler à la fin dudit louage les quitances et acquits à ladite bailleresse, et de jouir du tout comme un bon père de famille, et est faite la présente baillée et prinse à louage pour en payer et bailler par ladite Riveron ses hoirs etc à ladite bailleresse ses hoirs etc oultre les charges cy dessus scavoir pour une demie année dudit louage desdites deux années qui eschera à la feste de st Jehan Baptiste prochainement venant la somme de 27 escuz et demi et pour le reste desdites 2 années montant 18 mois à eschoir la somme de 26 escuz 15 sols, qui est à la raison de 52 livres 10 sols tz, ladite somme de 26 escuz 15 sols poyable par chacune des demies années à escheoir après ladite première année pour lesdites 2 années, scavoir est au jour et feste de Nouel et St Jehan Baptiste par moitié, le premier payement dudit louage à raison de ladite somme de 52 livres 10 sols par an commenczant au jour et feste de Nouel prochainement venant et à continuer à l’avenir de terme en terme, auquel bail à louage tenir etc et à garantir etc et ledit louage payer etc obligent lesdites parties etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc fait et passé audit Angers en la maison de ladite bailleresse en présence de Me François Ragareu et Pierre Planchenault demeurant audit Angers tesmoings

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    Outre la route du clou, les Normands avaient une bonne raison de venir à Angers : le collège de Bueil

    Ceux qui fréquentent depuis 20 ans mon site puis mon site et mon blog, savent que j’ai depuis 20 ans sur mon site une page que j’ai intitulée LA ROUTE DU CLOU, dédiée aux Normands qui, à l’instar de mes ancêtres GUILLOUARD d’une part et CHESNAIS d’autre part, quittaient la Normandie pour s’installer ailleurs en France.
    Mes travaux en la matière ont été depuis pillés et imités de toutes parts, car telle est la généalogie actuelle sur Internet que certains s’octroient le droit parfaiement illégal de me piller, sans même prendre une seconde pour me faire un simple bonjour.

    CE BILLET REPOND EN PARTIE A LA QUESTION NORMANDE QUI M’A ETE POSEE HIER SUR CE BLOG

    Avec Guillaume Pottier dont vous venez d’entendre parler sur ce blog, vous découvrez une très ancienne fondation Normande à Angers : le collège de Bueil, dont les bâtiments aujourd’hui disparus, font cependant l’objet d’une notice des MH, en ligne, qui commence ainsi (vous trouvez la même chose dans la 3ème édition de Célestin Port) :

    Collège fondé en 1404, par testament de l’évêque de Sées, Grégoire Langlois. Les boursiers étudiaient le droit à Angers et venaient de la région de Passais (sud-ouest de l’Orne), lieu d’origine du fondateur, ou plus largement du diocèse de Sées. L’acquisition d’un hôtel des seigneurs de Bueil se fit en 1410, mais l’acte constitutif du collège n’intervint qu’en 1424 ; le nouvel établissement reprit communément l’appellation précédente de Bueil.

    C’est dire que les familles notables de la région de Domfront avaient coutume d’envoyer leurs fils faire leurs études à Angers. Et quoi de plus naturel ensuite que certains s’y soient installer, tandis que d’autres s’installaient en Normandie.
    Pour les Angevins actuels qui ne connaissent pas encore, sachez que les actes notariés de l’Orne, sont numérisés et en ligne. Malheureusement, le système français des Archives fait que chaque directeur départemental a sa propre conception du droit des Archives (c’est peu dire !!!) et que le Maine et Loire a interdit la reproduction des photos que l’on prend, ce qui m’a toujours personnellement choquée, car la France devrait avoir une seule et unique règle de droit en la matière.

    Revenons donc au collège de Bueil, et aux Normands qui y sont venus, dont la famille Pottier. Voici 2 actes de Céaucé (61 Orne), qui sont en ligne comme susdit, et qui illustrent les passages entre Céaucé et Angers :

    Le 22 octobre 1676, au bourg de Céaucé, lieu de L’Espine, destiné pour les affaires de Normandie, devant les tabellions royaux soubsignés [Le Génissel (s)], furent présents en leurs personnes et deument submis au pouvoir et juridiction chacuns de maistre Jean Collin (s), sieur de la Hamerais, docteur en médecine, demeurant en la ville de Domfront, et Henrie Pottier (m), veuve de Jean Duchesnay, demeurante au lieu de la Teillaie, paroisse dudit Céaucé et Georges Esnault (s), sieur de la Channonière [Chauvinière ?], demeurant audit lieu, paroisse de Dampierre [Dompierre], comme ayant épousé Marie Pottier, sœur utérine dudit Me Jean Collin et sœur de la dite Henrie Pottier, lesquels ont fait entre eux l’accord qui en suit, c’est à savoir que ledit Esnault en qualité de père et tuteur naturel de Claudine Esnault, sa fille, issue de lui et de Marie Pottier, s’est trouvé par le compte qu’ils ont fait le jourd’hui devant nous redevable audit Collin de la somme de 70 livres pour demeurer icelui Esnault, quitte envers ledit Collin, de la somme de 37 livres 14 sols 8 deniers, dont il lui ai redevable par les partages receus devant Me Crosnier, notaire royal d’Angers, en date du 1er septembre 1676, ensemble pour demeurer quitte ledit Esnault en ladite qualité vers ledit Collin, de la somme de 23 livres qu’il auroit payée à damoiselle Renée Brissel, veuve de Me René Foureau pour sa part des demandes qui étaient faites par ladite Brissel à la communauté des héritiers defunt Me Guillaume Pottier, prêtre, vivant curé de Sainte-Suzanne, ensemble des frais de vacation que ledit Collin auroit faits pour et au nom dudit Esnault pour les frais de la succession dudit defunt sieur Pottier suivant la procuration dudit Esnault, si bien que tout procompte jusques à ce jour entre lesdites parties ledit Esnault sans novation ni dérogation … s’est touvé reliquataire vers ledit Collin de la susdite somme de 70 livres, quoi faisant ledit Esnault ne peut rien prétendre dans les grains qui pourroient appartenir à Sainte Suzanne dans une cinquiesme partie pour la testé de defunte Madeleine Pottier soeur dudit deffunt et y renonce au profit dudit Collin au moyen aussi quqe ledit sieur Collin payera pour et en l’acquit dudit Esnault 6 livres à
    comme pour l’inhumation et services de deffunte Madeleine Pottier soeur dudit deffunt sieur Pottier, et leur mère commune si bien et à temps que ledit Esnault n’en souffrira perte ni dommage et pour raison des procès meus ou à mouvoir tant par le nommé André Ethurmys le nommé Bourdais et Me Gilles Bordelay se disant curé de Sainte-Suzanne … qui pourroient suravenir … ce que ledit Collin vouloit continuer les procurations qu’il luy a donné et vouloit agir pour luy tant en demandant qu’en deffendant ou besoing sera pour les frais de la succession dudit defunt sieur Potier promettant luy rendre et restituer tout ce que ledit Collin aura déboursé pour luy en ce qui le pourra regarder avec ses vacations au prorata, laquelle somme de 70 livres cy dessus ledit Esnault a promis et s’est obligé payer audit sieur Collin dans toutes fois et quantes à peine de tous intérests et despens sans déroger comme dit est à ses hypothecques. Et à l’égard de ladite Henrie Pottier ont compté ensemble ledit Collin a elle et par ledit compte s’est trouvé redevable au sieur Collin de la somme de 70 sols tz que ladite Pottier payera le tiers des services de ladite Magdeleine Pottier leur mère commune ce dans toutes fois et quantes à peine d’intérests audit sieur Collin que elle a prié et requis continuer les procurations qu’elle a baillé cy devant aux conditions portées par le présent acte et demeurent quite ledit Collin vers lesdites parties généralement de tous meubles et grains et argent que ledit Collin auroit perceu en ladite succession en leur absence et et s’obligent lesdits Esnault et ladite Pottier delivrer une grosse du présent à leurs frais audit sieur Collin pour luy servir à ce qu’il appartiendra dont et de ce que dessus lesdites parties sont demeurées à un et d’accord après lecture faite suivant l’ordonnance en présence de Michel Leprovost sieur du Hault Rocher et Pierre Desclos sieur du lieu armurier de Corné tesmoins
    Ceaucé (Orne, Normandie, France AD61 4E19/29 vue 90/218)

    et voici l’acte qui suit :

    Le jour et an que dessus lieu et heure devant lesdits tabellions furent présents en leurs personnes maistre Jean Collin sieur de la Hamerais docteur en médecine demeurant à Donferont et Henrie Pottier veufve de Jean Duchesnay demeurante au lieu de la Teillaye paroisse de Corné et Georges Esnault sieur de la Chauvinière demeurant audit lieu paroisse de Dampierre père et tuteur naturel de Claudine Esnault enfant mineur issu de luy et de defunte Marie Pottier sa femme, lesquels submis o nostre pouvoir ont ce jourd’huy fait partage de 3 contrats de constitution qui leur sont escheus en partage pour un cinquiesme en la province de Normandie de l’hérédité de defunt vénérable et discret maistre Guillaume Pottier prêtre vicaire cure de Sainte Suzanne pour une cinquiesme partie à cause de defunte Madeleine Pottier soeur dudit deffunt Potier leur mère commune des mariages scavoir ledit Collin du mariage d’entre François Collin vivant sieur de la Hamerais son père et de ladite defunte Magdelaine Pottier sa mère, ladite Henrie et ladite Marie Pottier issue du mariage d’entre défunt Pierre Pottier armeurié et ladite Magdeleine Pottier en seconde nopce, lesquels 3 contrats estoient au profit dudit defunt Me Guillaume Pottier le premier de la somme de 450 livres en principal sur Jean Piednoit, Jean Favrye fils Michel, Michel Goussin fils Pierre, Pierre Leblanc, Louis Roger de Mefray donné passé devant maistre Thomas Lorée et Sonadions ? tabellions le 14 avril 1642, le second sur Jean Bausard Toutinière et Françoise Bonnere sa femme montant 100 livres tz en principal passé devant Duluatz et Baloche tabellions en dabte du 9 novembre 1649, le troisième et dernier sur Julien Huchet demeurant au lieu de la Chevronnière paroisse de Sept Forges passé devant Bonneau et Gillon tabellions le 9 janvier 1664 auxquels partages ayant esté procédé à la choisie en la qualité qu’ils sont fondés scavoir ledit Collin aux deux parties et ladite Henrie Pottier et ledit Esnault esdites qualités fondés au tiers ont toutes les dites parties consenties que ledit Collin prenne pour ses deux parties le contrat sur lesdits Piednoit, Favrye, Goussin, Leblanc, Roger et Donné aux charges de leur rendre compte de leur part desdites 50 livres dont ce contrat excède les deux autres et ladite Henrie Pottier a choisi et prins le contrat sur le nommé Hochet et s’est obligée tenir compte d’empirance audit Esnault en ladite qualité de la somme de 4 livres sur ce qui luy peuet estre deub par ledit Esnault de retour de partage si bien que le contrat sur Jean Bausard Toutinière demeure audit Esnalt pour non choix et est accordé entre toutes les parties que les arrérages qui sont deubz jusques à présent seront partagées entre eux tiers à tiers fors depuis le décès de ladite Magdelaine Pottier auquel ledit Collin est fondé pour les deux parts en quoi il se réserve, et seront poursuivis les payements desdits arrérages deubs à communs despens tiers à tiers entre lesdites parties et les assignations seront données au nom desdites 3 parties … pour les poursuites elles ont nommé pour procureur et domicile Me Christophe Journere procureur au siège de Domphront pour le payement desdits arrérages et donner nouveaux tiltres et regnoissances et en cas que quelques desdits contrats au principal fut contesté lesdites parties s’entre tiendront fidel compte et récompense et en ces termes à un et d’accord après lecture faite suivant l’ordonnance en présencede Guillaume Poitevin la Fresnaye menuisier de la paroisse de Mefray présent en le bourg et André Deplacé sieur de la Brire tailleur d’habits de Céaucé tesmoings
    Ceaucé (Orne, Normandie, France) AD61 4E19/29 vue 91/218

    Vous avez donc déjà un tout petit aperçu des échanges, et compte-tenu qu’en 1676 la succession de Guillaume Pottier fait plus de 128 vues aux Archives du Maine et Loire, c’est dire l’importance de ce fonds.

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