Suis au mieux

Je pense à tous, je suis au mieux, et ma famille (nombreuse) m’entoure au téléphone. Amitiés à tous. Ce mardi 24 mars 2020 midi.

Rozenn, Le Poulignen (44) : repos de chasse puis villa et enfin immeuble

C’est l’histoire du début de la mode des bains de mer, histoire que l’ouvrage d’Yves Moreau « Le Poulignen d’antan » retrace à travers les cartes postales du début du 20ème siècle. (Merci à Mme de la Hardouinais de me l’avoir offert)

Disparue en 1980 cette villa fin 19ème siècle a laissé son nom à un immeuble, et il vous suffit de faire « Rozenn, Le Poulignen », sur Google, et il vous donne immédiatement l’immeuble rue de Verdun, et même la photo actuelle. Moi, je vous donne le passé de ce nom : Rozenn.

Car tous ces plaisanciers en costumes de ville très habillés sur la plage et le port du Pouliguen en 1900-1910, avaient fait construire des villas, dont beaucoup ont disparu.

1898 acquêt Bernier de Lemut

« Le 18 juin et 6 septembre 1898[1], par devant Me Edmond Bigaré notaire au Pouliguen ont comparu monsieur André Lemut, ingénieur civil et madame Mathilde Delphine Marie Albert, son épouse, demeurant à Nantes 13 rue Mondésir, en ce moment au Pouliguen au château de la Sapinière, vendent à monsieur Edouard Bernier, arbitre de commerce, demeurant 3 rue Copernic à Nantes, et madame Anne Joséphine Marie Langlais son épouse,

les immeubles dont la désignation suit, commune du Pouliguen :

I : une parcelle de terrain, contenue dans le parc de la Sapinière, contenant 1 080 m2 bornée à l’ouest par l’acquéreur, au nord et au sud par l’acquéreur et par le vendeur, la clôture de cette parcelle sera achevée par un mur mitoyen construit à moitié frais par les parties. Cette parcelle contient 1° une maison à rez de chaussé, dit le « pavillon de la Sapinière » composé de 5 pièces : 2 chambres à coucher, une salle à manger, une cuisine, une chambre de bonne – 2° un puits – 3° des cabinets d’aisance, un poulailler double, un petit hangar, le tout contigü – est compris dans la vente le mobilier et les objets se trouvant actuellement dans le pavillon et la parcelle de terre.

II : une petite parcelle de terrain à prendre ans le pré Bleny contigü à la précédente, et bornée au nord par la précédente, au sud par le vendeur à l’ouest par l’acquéreur, à l’est ladite parcelle se termine en pointe aigüe pour rejoindre la précédente ; ladite parcelle contenant 150 m2

III : une petite parcelle de terrain de un m de long dans l’avenue dite « du Pavillon », ladite parcelle a 4,60 cm de largeur à cause du biais, tandis que l’avenue n’a que 4 m de largeur entre perpendiculaires – Une seconde parcelle faisant 1 m de largeur et 7 m de longueur et occupant l’axe de l’avenue du Pavillon. Ces 2 parcelles devront être laissées à l’état d’avenue commune

IV : une parcelle de 1,77 cm de largeur 15,60 de longueur, à prendre dans le parc de la Sapinière, le long du mur nord de la parcelle vendue précédemment par monsieur Lemut à monsieur Bernier par acte reçu par Me Boulay notaire à Nantes le 10 avril 1597, ladite parcelle présentement vendue joignant à l’ouest le chemin de Kermahé, au nord et à l’est le vendeur au sud l’acquéreur. Cette parcelle devra être entourée de suite d’un mur de clôture construit entièrement aux frais de monsieur Bernier mais pour l’établissement de ce mur monsieur Lemut donné la moitié du terrain nécessaire, ledit mur devant rester mitoyen.

Origine de propriété :  Les parties dispensent expressément le notaire soussigné d’établir l’origine de propriété des parcelles numéros 1 et 4 s’en référant à celle contenue dans un acte de vente reçu par Me Boulay et Alizon le 10 avril 1897, et auquel les parties déclarent référer, quant au reste des parcelles 2 et 3 de la présente vente, il provient d’une acquisition faite par monsieur Lemut par acte de Me Verneuil notaire au Pouliguen le 30 décembre 1894

Conditions : … monsieur Bernier s’interdit de construire sur les parcelles vendues soit des cafés, des débits de liqueur, soit des ateliers, usines, fabriques, dépôts et magasins quelconques, soit des écuries non dépendantes d’une maison d’habitation et à bon usage personnel, il sera également interdit d’y établir des maisons publiques ou de tolérance et d’y introduite même passagèrement des personnes de mauvaise vie … même chose que dans l’acte de 1902, qui suit, y compris concernant l’avenue du Pavillon.

Prix : 14 000 francs, savoir 2 000 pour les meubles et 12 000 pour les immeubles

Affectation hypothécaire : 1° le terrain acquis par Mr Bernier de Mr Lemut aux termes d’actes reçus par Me Boulay et Alizon les 10 avril et 19 novembre 1897 enregistrés au bureau des hypothèques de Saint-Nazaire le 26 avril 1897 volume 1097 n°70

Etat civil : Mr et Mme Lemut sont mariés sous le régime de la communauté réduite aux acquêts par contrat reçu de Me Bougere notaire à Angers le 27 avril 1873. Mr et Mme Bernier sont mariés sous le régime de la communauté réduite aux acquêts par contrat reçu de Me Boulay notaire à Nantes en avril 1885.

Ils font constuire attenant au repos chasse (à droite) cette villa de pierres aux balcons de bois.

1902 acquêt Siévenard

Le 15 décembre 1902[1], transcription au registre des hypothèques : « par devant Me Edmond Bigaré, notaire au Pouliguen, a comparu, madame Anne Joséphine Marie Langlais, épouse autorisée de monsieur Edouard Bernier, ancien arbitre de commerce, demeurant au 4 rue Haute-Casserie à Nantes, agissant pour elle et pour son mari, vend à monsieur Emile Stiévenard, propriétaire demeurant à Versailles 27 rue Vergerie, en ce moment à la villa Rozenn au Pouliguen,

un châlet construit en pierres et couvert d’ardoise, dénommé villa Rozenn, situé chemin de Ker Mahé, comprenant au rez de chaussée, grande salle à manger, 3 grandes chambres à coucher, cuisine, chambre de bonne, water-closet, véranda – au premier étage 2 chambres à coucher, avec cabinet de toilette attenant à chacune, grand grenier et pavillon au dessus, caveau, puits, pompe, le tout entouré de murs avec grille, contenant 2 000 m2, et borné au nord par monsieur Lemut, au sud par le chemin de Ker-Mahé, au levant par monsieur Lemut, et au couchant monsieur Bernier et monsieur Lemut – Et les objets mobiliers détaillés dans l’état qui est demeuré ci annexé

Origine de propriété : appartient aux vendeurs comme faisant partie d’une plus grande propriété acquise avec mobilier la garnissant par eux au cours de leur communauté, de monsieur Jean Baptiste André Lemut, propriétaire, ingénieur civil, et Mathilde Delphine Marie Albert, son épouse demeurant 13 rue Mondésir à Nantes, suivant acte reçu par maître Bigaré notaire au Pouliguen le 15 juin 1898, moyennant 14 000 francs soit 2 000 pour les meubles, 12 000 pour l’immeuble. Ce contrat a été transcrit au bureau des hypothèques de Saint-Nazaire le 13 octobre 1898, volume 1141 n° 56 …

Conditions … 5° monsieur Stiévenard acquéreur s’interdit de construire sur l’immeuble vendu soit des cafés, soit des débits de liqueur, soit des ateliers, fabriques, dépôts ou magasins quelconques, soit des écuries non dépendantes d’une maison d’habitation et à bon usage personnel, il luy sera également interdit d’y établir des maisons publiques ou de tolérance et y introduire, même passagèrement des personnes de mauvaise vie ; toute contravention à ces prohibitions demeurera au profit des vendeurs à la résolution de la vente et à une indemnisation au profit des vendeurs. L’acquéreur s’oblige formellement à imposer ces conditions particulières à tous ses acheteurs éventuels. 6° Monsieur Stiévenard devenant co-propriétaire de l’avenue du Pavillon en accepte le règlement : 1° l’avenue dite du Pavillon de la Sapinière aura une largeur de 4 m sur la perpendiculaire commune aux 2 murs latéraux 2° les copropriétaires de l’avenur ont le droit de cultiver le long de leurs murs des fleurs ou arbustes, mais à la condition que leur taille ne dépasse pas 25 cm 3° l’entretien de la chaussée sera supporté par parties égales par tous les copropriétaires 4° l’entretien spécial qui pourrait être nécéssité par le passage fréquent de chevaux ou voitures sera supporté par les seuls propriétaires y faisant pénétrer leurs chevaux ou voitures, même si ayant seulement des écuries celles-ci ne seraient pas habitées 5° l’entretien exceptionnel nécessité par des travaux de construction sera exclusivement supporté par le copropriétaire qui y aura donné lieu 6° tous les dits entretiens, qu’elle qu’en soit la nature, doivent être exécutés dans les 8 jours sur demande écrite d’un seul copropriétaire 7° sur la demande écrite d’un seul copropriétaire il devra être posé à frais communs une grille d’au moins 2 m de hauteur pour fermer l’avenue du côté de la route.

Prix : 18 000 francs soit 2 000 pour les meubles et 16 000 pour les immeubles.

Etat-civil : Mme Bernier ès qualités déclare qu’elle est mariée avec monsieur Bernier sous le régime de la communauté légale résuite aux acquêts aux termes de leur contrat de mariage reçu par Me Boulay notaire à Nantes le 20 avril 1885

Objets mobiliers garnissant la villa Rozenn située au Pouliguen :

Salle à manger : un buffet 150
une desserte 20
une grande table à rallonges, une petite table 50
garniture de cheminée, suspension … 30
10 chaises, une soupière, un saladier, un légumier 50
37 assiettes plates, 3 creuses 10
un saucier, 3 plats ronds, un creux un long, 3 raviers, 36 assiettes dessert 5
2 assiettes à gâteau, 3 coupes 5
4 déjeuners, 4 bols bleus 2
4 bols blancs, 5 tasses, 3 soucoupes, 5 coquetiers 4
13 grands verres à pied 2
3 verres bleus, 10 verres à Champagne 3
12 verres à Bordeau, 12 Madère 5
10 verres à liqueur 3
2 carafes, un dessus de plat 5
10 tasses à café, 9 soucoupes 5
une cafetière, un sucrier 5
un pot à lait 0,50
un timbre, un service à dépouper 3
un service salade, un couteau beurre 2
une boîte 11 couteaux 5
11 cuillers métal 2
11 fourchettes métal 5
un huilier 1
Chambre bleue : un lit fer bambou, sommier, matelas, oreiller, traversin, couverture, un jeté de lit, une descente de lit 50
une table de nuit complère 15
une armoire glace pitchpin 150
une table bambou avec garniture toilette, un fauteuil 25
2 chaises, un chandelier cuivre 10
Grande chambre : Pitchpin[2] un lit sommier, matelas, traversin, 2 oreillers, couverture laine blanche, un jeté de lit oriental 50
une descente de lit, une armoire glace pitchpin 150
une table de nuit complère 15
une grande table acajou 30
une garde robe pitchpin, une lampe 25
un fauteuil, 2 chaises 31
une table toilette avec garniture complète 25
une glace avec cheminée tuyau 20
un chandelier cuivre 1
Chambre acajou : un lit, sommier, matelas, traversin, 2 oreillers, couverture coton, jété de lit blanc 112
une descente de lit 5
une table de nuit complère 15
une armoire à glace 150
une table bois avec garniture toilette 20
2 chaises 6
Chambre rouge : un lit bambou, sommier, matelas, traversin, 2 oreillers, une couverture laine blanche, jeté de lit oriental 150
une descente de lit, une armoire bambou 100
une table de nuit complète 20
un lit fer bambou, sommier, matelas, traversin, couverture coton blanc, couvre pieds 50
2 chaises 10
Cabinet de toilette attenant : une table bois garniture complète 20
Chambre grise : un lit pitchpin, sommier, matelas, traversin, 2 oreillers, une couverture verte, un jeté de lit blanc 160
une descente de lit 5
une table de nuit complète 15
une armoire glace pitchpin, 2 chaises 150
une garniture de cheminée 20
Cabinet de toilette attenant : une table de bois blanc, garniture complète 20
un séchoir 3

 

 

[1] AD44 2Q5503 volume 1277 n°21 du rôle des hypothèques du bureau de Saint-Nazaire

[2] Le pitchpin est un bois travaillé en ébénisterie et construction navale regroupant plusieurs espèces de pins dont le pinus palustris (pin des marais ) malheureusement moins exploité, au profit des bois exotiques

 

[1] AD44 2Q5503 volume 1141 n°56 du rôle des hypothèques du bureau de Saint-Nazaire, le 13 octobre 1898

Versillé en Saint-Jean-des-Mauvrets au 17ème siècle

Revenons sur ce lieu pour tenter d’y voir plus clair.

J’y suis indirectement intéressée pour descendre de René Guillot vigneron à Saint Jean des Mauvers décédé en 1633 par son fils Vincent qui part s’installer ailleurs ou plutôt chercher fortune ailleurs comme on devrait dire lorqu’il y avait plusieurs fils et pas de place pour tous.

Car j’ai aussi sur mon blog publié il y a 10 ans
Transaction pour impayé des rentes de la fresche de Versillé, Saint-Jean-des-Mauvrets, 1656
et en vertu de cet acte, il a existé en 1656 un René Guillot vigneron demeurant dans la fresche de Versillé à Saint Jean des Mauvrets. Je suppose que ce vigneron est sans doute un demi frère de mon Vincent, car j’avais dépouillé attentivement tous les GUILLOT de Saint Jean des Mauvrets, en vain, il y a quelques lacunes.

Par ailleurs, je viens ces jours-ci de mettre
Nicolas de Casalis, Nantais, a épousé une angevine, et baille les biens de sa femme à ferme : Saint Jean des Mauvrets 1621 et ce bien est le Haut-Versillé affermé à René Serizier le jeune, mais en est propriétaire Jeanne Maussion la femme de Nicolas Casalis.

Dans les commentaires, Jousselin49 nous dit :

Versillé existe toujours ( le haut et le bas Versillé), cne de St Jean des Mauvrets, sur les rives de l’Aubance, mais situé très proche de St Melaine sur Aubance. C’est d’ailleurs dans cette paroisse que René Serisier est inhumé en 1635.
M.André Sarazin, dans « Manoirs et Gentilshommes d’Anjou » nous dit que le manoir a été construit par René Serisier à la fin du 16e s. , que ce dernier en difficulté financière a reçu l’aide de son fils installé aux Brosses de St Melaine/A. Toutefois, il ne mentionne pas dans l’historique du lieu ce Nicolas de Cazary chirurgien.

Le Dictionnaire historique du Maine et Loire de Célestin Port, 1878, nous dit qu’en est sieur en 1598 René Serisier. Puis il donne sieur de Versillé en 1680 Claude Bourreau maître apothicaire

Et par ailleurs, on me dit qu’il existe un acte notarié aux Archives Départementales de Loire-Atlantiquqe qui nous apprend que Jeanne Maussion, après le décès de son époux, s’est retirée à Angers et qu’elle se rendait parfois à son lieu de Versillé.

04/12/1681 HF Jeanne MAUSSION veuve de feu HH Nicolas CAZALLIS, dem. en la ville d’Angers paroisse de St-Maurice, de présent à sa maison de Versillé, paroisse de St-Jean des Mauvrets, constitue son Procureur
M° Guillaume ROGER Procureur et Receveur de la Commanderie de l’Ancien Temple du dit Angers, y demeurant, son neveu, auquel elle donne plein pouvoir pour recevoir de
la veuve et héritiers de Jacques BIZEUL, vivant M° Chirurgien, de la ville de Nantes,
Jean HARDY, aussi M° Chirurgien au dit Nantes, et
M° René MERLET, Docteur en Faculté de médecine de Nantes,,
paiement de la somme de 300 livres ….BOURDAYSnotaie AD44-4E2/389

J’en conclue sur fin 16ème siècle René Serisier à vendu Versillé à un MAUSSION, et que Jeanne Maussion l’a gardé jusqu’à sa mort qu’il faut chercher après 1685 date à laquelle on la trouve encore nommée sur Angers.
Et on peut même supposer que ce Claude Bourreau est un second mariage de Jeanne Maussion.