La fin tragique de la tannerie de la Grihoulière : Ampoigné 1714

La tannerie était une industrie malodorante et si vous avez bien remarqué mon texte d’hier, elle était au bord d’une rivière car elle nécessitait de l’eau, beaucoup d’eau pour le lavage des peaux : elle polluait donc les rivières.

De leur côté, les tanneurs, ou du moins les lignées que j’ai étudiées, étaient probablement un des rares métiers à pouvoir transmettre à plusieurs enfants, alors que l’immense majorité des artisans ne pouvaient transmettre leur activité qu’à un descendant, et les puinés étaient priés de prendre leur baluchon sur leur dos et aller voir ailleurs trouver un emploi, souvent très loin, en fait de l’immigration.

Mais Guillaume Jallot avait très fort : non seulement il avait fait 13 enfants à 2 épouses, mais 9 d’entre eux atteignent l’âge adulte. Tous casés, et tous dans le même milieu.
Jean Jallot, son 10ème enfant, perd son père à 10 ans, mais sa mère et ses frères aînés veillent sur lui. Et, arrivé à l’âge adulte c’est tout naturellement qu’il épouse la soeur de la femme de son frère aîné, toutes deux filles de Pierre Crespin et Louise Chesneau, qui n’avaient laissé que 3 filles pour héritières, bien sûr toutes 3 mariées à des tanneurs.

On ne saura sans doute jamais pourquoi Jean Jallot et Marie Crespin installent à la Grihoullière à Ampoigné une tannerie importante par le nombre de peaux (que nous verrons plus tard). Certes ses frères aînés avaient eu une meilleure installation, donc celle de leur père.

Mais ce que je peux vous dire, c’est que les rivières doivent déjà être assez monopolisées et disputées entre tanneurs de Château-Gontier et tanneurs de Noëllet et de Craon, qui luttent entre concurrents.
Certes, les parents de Marie, Pierre Crespin et Louise Chesneau ont déjà tannerie à Ampoigné, à la Sablonnière, et Louise Chesneau descend de son côté des tanneurs de Saint Quentin.

Mais je vous demande maintenant d’examiner attentivement les 2 vues qui suivent :

Carte de Cassini


Carte IGN actuelle

Aucune rivière, juste un petit ruisseau, qui me fait penser au petit filet d’eau que je franchis chaque jour en direction de mon bourg, où l’on devine à peine un cm d’eau sur les pierres et encore, en été, plus rien.
Certes, sur la carte de Cassini on voit 2 étangs, qui ont disparu aujourd’hui, mais les étangs ne sont pas eau courante, et sont donc vite polluables. Et j’ajoute que l’abbé Angot, dans son Dictionnaire de la Mayenne, donne bien un ruisseau, et pas de rivière.

Alors, souvenez-vous de mon billet d’hier, et des odeurs nauséabondes qui entouraient une tannerie. Les 2 étangs de la Grihoullière n’étaient pas capables de supporter une telle pollution, et ce qui arriver arriva : le couple disparaît jeune, laissant 3 orphelins.
La pollution a eu raison d’eux, et d’ailleurs la pollution des eaux par d’autres voies de pollution (le fumier par exemple…) a eu raison de bon nombre de nos ayeux.

Nous disposons aux archives de mieux qu’un inventaire des meubles après décès, car nous avons aussi la vente des meubles, le tout en 1714, et comme ils sont jeunes, le trousseau est en bon état, et contrairement à ce que lis dans la majorité des inventaires, rien n’est méchant, mauvais, usé etc…

Demain, je vous mets le nombre de chemises, car les tanneurs sont aisés, donc tentez de découvrir combien de chemises ?

Odile

Les arquebusiers, fabricants et/ou marchands d’armes en Anjou et venus d’Allemagne : XVII-XVIIIèmes siècles

Ceux qui ont connu le quartier de Pirmil et Pont Rousseau à Nantes autrefois se souviennent des odeurs puissantes des tanneries le long de la Sèvre, des savonneries et autres usines traitant le suif.
Pestilentiel !

Nantes n’était pas une exception, car autrefois bon nombre de ces artisans odoriférants étaient au cœur des villes. Allez au musée d’Angers et vous verrez ce magnifique tableau des tanneries sur la Maine côté de la Trinité, que je ne retrouve pas sur Internet.

Pour ma part, je possède le droit de vous montrer ma carte postale de la tannerie à Clisson. Les tanneries d’autrefois sont reconnaissables à leurs séchoirs à claire voie.

J’ai aussi connu le temps avant la machine à laver, le temps où changer de culotte chaque jour n’était pas encore venu, et je ne parle pas des chaussettes etc… Michel Serre, qui a 7 ans de plus que moi, s’en souvient dans « C’était mieux avant ! », à lire absoluement, bien entendu pour clamer que ce n’était pas mieux.

Je prenais alors chaque jour l’autobus pour le Lycée Guist’hau. On y entrait par l’arrière, on passait devant la dame (je n’ai jamais vu d’homme !) pointeuse, et on remontait en se poussant dans une odeur que la génération actuelle n’imagine même pas !
Que de culottes, que de chaussettes et que de corps pas lavés !!!
Mais les yeux fermés, on savait qu’on franchissait le pont de Pirmil, quand notre nez enregistrait soudains une autre nuance, encore plus désagréble : la tannerie n’était pas loin !

J’ignorais à l’époque que plus tard, penchée sur la recherche des mes racines, je me retrouverai descendante de plusieurs lignées de tanneurs, dont les Jallot à Noëllet, et les Rousselot à Clisson. J’avoue que mon nez a immédiatement « ressenti son souvenir » lorsque j’ai découvert ces ascendants odériférants. Et j’y repense souvent, car je vais ces jours-ci vous illustrer leur aisance, mais vous n’oublierez pas au prix de quel nez !!!

Jean-Louis Beaucarnot « Nos ancêtres étaient-ils plus heureux » nous décrit l’ambiance à la cour, dont les costumes somptueux sont tout sauf lavables, et où on rajoute par dessus les odeurs corporelles des parfums, mais aussi le reste de la population, où même les odeurs de cuisine s’ajoutaient à celles des vêtements et corps pas lavés.
Selon les inventaires après décès que j’ai pu déjà faire, la chemise n’était pas le lot de tout le monde, mais le nombre de chemises indique bien un rang social, et je vai vous en donner un exemple ces jours-ci. Et selon Quynh Delaunay « Histoire de la machine à laver », Puf, 1994, elle est aparue tard.

Mais rassurez-vous, même si on raconte que Louis XIV lui-même empestait à 3 m à la ronde, notre nez est ainsi fait que
« Notre sens de l’odorat est semblable à notre perception des corps chauds ou froids: l’intensité de l’odeur perçue est très forte au début puis se produit une adaptation et une baisse progressive de la sensation ressentie. Pour chaque composé odorant, il existe un seuil en dessous duquel le composé n’est pas détecté. Au-dessus du seuil, l’intensité perçue n’est pas proportionnelle à la concentration, car un effet de saturation est observé: la loi de puissance de Stevens permet de décrire cette dépendance. »

Donc, en fait nos ayeux percevaient beaucoup moins que nous les mauvaises odeurs, car ils baignaient dedans et ne les percevaient plus si intenses. En outre, l’effet de seuil épargne au nez humain de très fortes odeurs.

Mais la majorité de nos ancêtres n’a pas connu l’absence d’odeur, et encore plus l’odeur du parfum.

Et je peux vous parler ces jours ci d’odeurs, car en haut de ma tour, je viens de vivre la semaine passée sans eau, puis eau samedi, puis coupure dimanche et à nouveau eau lundi soir, mais entre temps une fuite en bas a noyé l’ascenceur, et je suis en haut avec à nouveau de l’eau et linge lavé, mais plus d’ascenceur.
Je peux témoigner que sans eau en appartement cela n’est pas terrible, au niveau de la chasse d’eau, malgré le grand nombre de bouteilles plastiques que j’avais précautionneusement remplies avant la coupure (ils refaisaient à neuf la colonne d’arrivée d’eau). Une douche aussi c’est bien !!! et ne parlons pas de la machine à laver, alors j’ai beaucoup pensé à nos ancêtres, sans notre confort habituel.

PS. Je ne vais pas mieux : douleurs comme de myalgie, frissons de glaçon permanent, céphalées etc…

Le parlement de Bretagne et la réglementation du port d’armes (1554-1789) par Julien Le Lec (Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest 2015/3 (n° 122-3) Pages : 198)

Arquebusier et armurier, quelle est la véritable définition ? par Christian Féron – 17 Octobre 2013

Thomas Stergburg, arquebusier allemand de Munster, se marie à Cholet, 1698

J’ai une page concernant les arquebusiers sur mon site car j’ai plusieurs ancêtres de ce métier, sans pouvoir les remonter.

Par ailleurs, les échanges d’arquebusier entre l’Allemagne et l’Anjou ont été nombreux, car j’avais déjà mis sur ce blog Contrat de mariage de Pierre Bleiberg, arquebusier Allemand de Zülich, à Angers, 1643
Voici ce que j’ai pu trouver sur Internet concernant la suprématie Allemande dans la fabrication des armes à feu (car il y a peu de sources, même en langue Allemane, langue que je parle) :

Histoire de la médecine aux armées, tome 1, de l’Antiquité à la révolution, paris 1982 « Dès les début du XVIème siècle, les bâtons à feu primitifs avaient cédé la place aux arquebuses, dont les premières semblent être apparues en Allemagne, qui garda une suprématie dans leur fabrication.

Le fait que cette mention soit dans une étude de médecine tient au fait que les armes à feu ont totalement changé la nature des blessures, donc la médecine.

Voici un autre Allemand, cette fois à Cholet en 1698 :

« Cholet Notre Dame, le 4 août 1698 après les fiancailles et la publication des bans faite suivant les commandements de l’église de ce diocèse duement controlée au bureau de ce lieu le mesme jour par Hervé et qu’il ne s’est trouvé aucun empeschement canonique, je vicaire de cette paroisse soussigné ai receu le consentement mutuel de mariage de Thomas Stergbourg arquebusier, âgé de 30 ans, originaire de la ville d’Ahause du diocèse de Munster en Westerval province d’Allemagne, fils de Jean Stergbourg marchand et de deffunte Antonie Chal, habitué dans cette paroisse il y a 4 ans, et de Renée Rouault âgée de 23 ans ou environ, fille de Louis Rouault aussi arquebusier et de deffunte Yvonne Olivier de cette paroisse, ensuite de quoi je les ai solennellement conjoints par paroles de présent en mariage et leur ay donné la bénédiction nuptiale selon la forme de notre mère ste église, en présence dudit Rouault père de ladite épouse, de Me Louis Chames sergent cousin germain curateur aux causes de ladite espouse, Me René Bebard, Adrien Delumeau, Antoine Rousseau, René Bernier, Joseph Menanteau tous marchands demeurants en cette paroisse voisins et amis desdits espoux et espouse fors ledit Thomas qui demeure dans la paroisse de Saint Pierre de ce lieu »

Mais, le plus surprenant dans ce dernier acte, c’est qu’il y avait un arquebusier à Chemillé, un à Cholet, et même un autre à Doué-la-Fontaine à la même époque, et que l’arquebusier Audineau, de Cholet, n’assiste même pas au mariage de ce concurrent.

Les Audineau arquebusiers à Cholet et Doué la Fontaine arrivent dans ces 2 villes vers 1693, et je descends d’eux, sans pouvoir les remonter.

Voici la première génération que j’ai pu trouver :

Jean AUDINEAU †Chemillé St Gilles 18 décembre 1701 x /1661 Louise CHEVALIER †Chemillé st Gilles 5 janvier 1707
1-Simon AUDINEAU Arquebusier à Chemillé St Gilles en 1693 témoin au mariage de son frère Jean
2-Jean AUDINEAU °ca 1661 †Cholet Notre Dame 18.3.1741 Md arquebusier x Cholet Notre Dame 17 juin 1693 Marie DARDEL Dont postérité suivra
3-Jacques AUDINEAU x Doué-la-Fontaine 1er février 1693 Marguerite BRAULT °Doué-la-Fontaine 13 juin 1659 †Doué-la-Fontaine 14 août 1710
4-René AUDINEAU Présent en 1707 comme fils de Louise Chevalier x /1693 Louise-Catherine FAULCHON Dont postérité suivra

JE RECHERCHE VERS 1693 LE MARIAGE DE RENE AUDINEAU ET LOUISE CATHERINE FAUCHON

je sais seulement que ces 2 patronymes sont d’Indre et Loire, donc il serait probable qu’ils viennent de ce département.
Merci de vos conseils et réponses éventuelles.

La jument aveugle de la tannerie Jallot x Crespin : Ampoigné (53) 1714

Les passionnés actuels de sport équestre connaissent plusieurs chevaux borgnes, dont l’un s’est illustré dans le haut niveau de compétition avant de prendre à 16 ans une retraite bien méritée.
Le sport équestre est un sport exceptionnel, puisque sont sur le même plan homme et femme, handicapés ou non handicapés, cheval entier et jument, et même le cheval borgne. Merveilleux sport n’est-ce pas ?

Alors, que devenaient autrefois les animaux handicapés ???
Vous me direz « l’abattoir n’était pas loin ! »

Eh bien, voici un cas probablement rarissime. Il est extrait de l’inventaire après décès Jallot x Crespin en 1714 à Ampoigné, marchand tanneur. C’est cet inventaire qui m’occupe depuis des semaines et dont je vous parlais hier.

12 livres de sain noir 4 livres 7 sols
2 lampes, 2 chandeliers et une lampe de cuivre 3 livres
2 grands cochons de l’an et 2 petits 70 livres
Un cheval poil rouge avec une jument aveugle avec leurs équipages 100 livres
5 mères vaches 140 livres

Alors, je me suis demandée, comme vous, pourquoi la jument aveugle ? Et j’ai supposé qu’elle ne valait plus grand chose, mais par contre qu’elle étant sans doute très capable de faire des poulains…

Quand l’arquebuse était appelée fusil en Anjou et au Maine et sans doute ailleurs

Bonjour à tous
et comme je ne suis pas une adepte de l’écriture inclusive, les dames sont bien entendu dans mon bonjour ! elles avaient compris !

Je suis depuis 3 semaines dans un inventaire qui m’a réservé des surprises, et mieux, non seulement j’ai l’inventaire mais j’ai aussi la vente des meubles. C’est du pur bonheur, car les 2 actes contiennent tous deux le détail de la tannerie et le montant, et même si je me doutais bien que les tanneurs n’étaient pas spécialement pauvres, je dois dire que je découvre une aisance plus que certaine.Mieux, je découvre, ahurie, la multiplicité des peaux et des modes de traitement, et de destination des peaux, bref, toute la complexité du métier.
Bien sûr je vais revenir sur cette tannerie en détail car il sagit d’un JALLOT et comme vous l’avez sans doute remarqué sur ce site et ce blog, je descends plusieurs fois des JALLOT.
Ici, il s’agit d’un double collatéral car je descends aussi par les Jallot de Louise Crespin la soeur de Marie. Et les 2 filles CRESPIN étaient les filles de Louise Chesneau, dont je vous parlais ces jours-ci car l’inventaire de ses biens dépassait 10 000 livres, donc famille très aisée.

Ce couple va mourir jeune laissant des orphelins. Lui est décédé à 43 ans seulement.
Jean JALLOT °Noëllet 13.9.1671 †Ampoigné 22.8.1714 Fils de Guillaume 1er JALLOT & de sa 2e épouse Marguerite ALLANEAU. x Ampoigné(53) 20.7.1700 Marie CRESPIN †1714 soeur de Louise.

Peu d’inventaires mentionnent des armes, car autrefois les armes étaient rares, et j’ai déjà mis depuis longtemps celles que j’ai trouvées dans les inventaires sur mon site, et je vous analyse bientôt cette page sur les armes.

Donc, ces tanneurs disposaient de plusieurs milliers de livres de marchandises, et se déplaçaient souvent à cheval (il en a un, j’y reviendrai) pour acheter et pour ventre ses peaux. Pour sa sureté sur les chemins d’alors, il a donc des pistolets. Le sabre est surprenant et on peut supposer que c’est un héritage, et l’arme de ses ascendants ?
L’inventaire donne aussi un fusil, qui a la particularité de ne plus apparaître dans la vente, et pour ne pas être méchante langue, je me contenterais donc de dire qu’il a disparu, et d’ailleurs plusieurs choses ont disparu, j’y reviendrai.

  • inventaire

Une paire de pistolets, un fuzil, un sabre avec un sainturon (sic) de cuir, une paire de boujettes de cuir 10 livres

  • vente

Une paire de pistolet avec un sabre et sainture de cuir chamoizé audit Guillaume Jallot 9 livres 5 sols

Mais au juste, qu’est ce qu’un fusil fin 17ème début 18ème siècle ?

Stupéfaction, comme vous avez pu le constater sur ma page recensant les armes, il n’y a jamais le terme ARQUEBUSE mais souvent le terme FUSIL
Je regarde donc l’histoire du fusil, et les dictionnaires d’époque, et là, je découvre stupéfaite que le fusil tel que cité dans les inventaires de l’époque n’est autre que l’arquebuse, car partie de l’arquebuse s’appelait aussi fusil.

  • Le Dictionnaire de l’Académie française 1694, t. 1

FUSIL. subst. masc. Petite piece d’ acier, avec laquelle on bat un caillou, pour en tirer du feu. Pierre à fusil. battre le fusil. amorce de fusil. meche à fusil.

On appelle aussi, Fusil, La piece d’ acier qui couvre le bassinet de certaines armes à feu. Fusil d’ arquebuze, fusil de pistolet. arquebuze à fusil. pistolet à fusil.

Fusil, signifie aussi, L’ arquebuze entiere, quand elle est à fusil. Il le tua d’ un coup de fusil. un fusil de quatre pieds. un fusil juste, qui ne manque point.

  • Dictionaire critique de la langue française T.2 (E-N) [ 1787 ]

FUSIL, s. m. FUSILIER, s. m. FUSILLER, v. act. [Fuzi, zi-lié, zi-glié: mouillez les ll au 3e.] Fusil est, 1°. Une petite pièce d’acier, avec laquelle on bat un câillou pour en tirer du feu. « Pierre à fusil, battre le fusil. = 2°. La pièce d’ acier qui couvre le bassinet de certaines armes à feu. « Fusil de pistolet, d’ arquebûse. = 3°. L’ arquebûse elle-même, quand elle est à fusil. « Il le tua d’un coup de fusil.

Voyez auss l’histoire du fusil, bien faite, sur la page du site ARMAE J’espère que ce site n’est pas d’usage mauvais des armes, et que je ne vous induis pas en mauvaises pages d’Internet !!! car parler des armes de nos jours est dangereux.

 

Ainsi, le terme FUSIL est un faux ami pour nos recherches, car il n’a rien à voir avec ce que nous connaissons aujourd’hui, mais il s’agit bel et bien de l’arquebuse.

Droit de preciput de Louise Chesneau sur le lieu de Langevinière tombé en tierce foi : Ampoigné 1694

Depuis ma longue étude sur la famille Cevillé, qui avait une succession contenant un bien hommagé tombé en tierce foi, j’ai déjà rencontré, et mis sur ce blog plusieurs cas de biens hommagés tombés en tierce foi.
Les partages contenant un bien hommagé ont la particularité de ne plus être égalitaires poiur le bien hommagé, qui lui subit le parage de type noble soit 2/3 pour l’aîné et le 1/3 restant pour les puinés, mais cela ne signifie EN AUCUN CAS que la famille est noble et qu’il s’agit d’un partage noble, même si souvent cela peut y ressembler. Ici, cela n’y ressemble pas beaucoup, car les biens sont nombreux et la majorité d’entre eux censifs et non hommagés. Seule un partie de Langevinière est hommagée tombée en tierce foi.
Cette famille Chesneau, qui est à Saint Quentin les Angers vers 1600 avec des biens à Ampoigné aussi, s’allie aux Crespin, et en descendent, outre ma personne, l’ex président de l’AGENA Jacques Chopin, que j’avais rencontré il y a environ 4 ans aux archives à Angers, et m’avait seulement dit la chose merveilleuse « on survit ! » et s’il vit encore saluez-le de ma part. Je précise par ailleurs que la branche dont descend Jacques Chopin était très aisée, et que je vais vous mettre à suivre, dans les jours qui viennent d’autres successions attestant cette aisance.
Jamais le métier de Chesneau n’est indiqué, uniquement dit « marchand », mais un marchand aisé car il laisse plusieurs closeries. Soit il est marchand de fil, soit marchand tanneur, car nous allons voir ici l’aisance des marchands tanneurs.

Je signale aussi la présence d’un témoin en fin de l’acte nommé Gabriel Lemanceau, et je témoigne ici toutes mes amitiés à leur descendante qui se reoonnaîtra, mais ne sait pas utilise un clavier comme beaucoup de mes lecteurs, que je salue amicalement tous

Acte des Archives de la Mayenne AD53-3E63-349 Voici ma retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :
« Le 19 mars 1694 (Jean Gilles notaire à Château-Gontier) , partages en 3 lots des biens immeubles de la succession de deffunts honorables personnes René Chesneau vivant marchand et Louise Pean vivante sa femme, entre honorables personnes Pierre Crespin marchand et Louise Chesneau sa femme font et présentent à honorables personnes Mathieu Bodin aussi marchand et Renée Chesneau sa femme, à Me Martin Hardy sieur de la Pry advocat au siège présidial de Château-Gontier, père et tuteur naturel de Louise Hardy sa fille et de deffunte damoiselle Jacquine Bodin vivante son épouse, laquelle Bodin était fille de deffunts honorables personnes Morice Bodin et Jacquine Chesneau, lesdites Chesneau filles et héritières desdits deffunts René Chesneau et Louise Péan, pour estre procédé à l’obtion et choisie desdits lots suivant la coustume – 1er lot (resté à Louise Chesneau et Pierre Crespin, non choisissant) : la closerie des Maisons Longues située au village des Réhardières paroisse de Saint Quentin, comme il se poursuit et comporte avec ses appartenances et dépendances, et est à prèsent exploité par Thomas Ragot, avec les bestiaux et sepmances dépendant de ladite succession estant sur ledit lieu, lequel avoit esté baillé par advancement de droit successif à ladite deffunte Jacquine Chesneau, y compris 3 planches de jardin, l’une située au jardin de derrière la maison dudit lieu, contenant 5 à 6 cordes, et les 2 autres situés au jardin de devant ladite maison contenant 4 cordes ou environ, lesquelles 3 planches de jardin dépendeient cy devant de la maison que ledit deffunt Chesneau occupait audit village, ladite planche de jardin de derrière à prendre de haye en haye au travers dudit jardin depuis un poirier estant sur la haye (f°2) dudit jardin proche la pièce de terre nommée la Preaudière jusques à une petite ante qui est sur l’aire à droite ligne de sorte que la grosse ante qui est au milieu demeure comprise en ladite planche, compris aussi un petit cloteau de terre contenant 2 boisselées ou environ estant au bout de la pièce de devant, lequel cloteau ledit deffunt Chesneau avoit acquis de Pierre Cusson – Item le lieu et closerie nommée la Douve située en la paroisse de St Sauveur de Flée aussy comme il se poursuit et comorte avec ses appartenances et dépendances, comprins aussy les bestiaux et sepmances estant sur iceluy dépendant de ladite succession, ledit lieu exploité par (blanc) collon y demeurant – Item le lieu et closerie des Festeaux situé au village des Fovaux paroisse de Ménil aussy comme il se poursuit et comporte avec ses appartenances et dépendances et estoit cy devant tenu à ferme par ledit Bodin sans aucune réservation en faire – Item une maison sise au bourg d’Ampoigné nommée le Porche avec le jardin en dépendant comme l’exploire la veuve Sesbouets – 2e lot (choisi par Renée Chesneau et Mathieu Bodin, 2e choisissant) : le lieu et closerie nommé Lunil d’en avoir ?? [lieu non identifié et le village est aujourd’hui les Hardières] au village des Rehardières paroisse de St Quentin comme il se poursuit et comporte et est à présent exploité par collon y demeurant avec les bestiaux et sepmances estant sur ledit lieu dépendant de ladite succession et que ledit Bodin en a jouy par advancement de droit successif compris aussy un cloteau contenant une boisselée et demie de terre, joignant d’un costé la terre dudit lieu et abutté d’un bout le chemin tendant des Rehardières à Monfollon, et d’autre bout la terre dudit lieu de Monfollon, aussy acquis par ledit deffunt Chesneau dudit Cusson (f°3) – Item le lieu et closerie situé au village de la Trilloterie dite paroisse de St Quentin aussy comme il se poursuit et comporte avec ses appartenances et dépendances bestiaux et sepmances estant sur iceluy aussy appartenant à ladite succession, ledit lieu à présent exploité par collon y demeurant, sans aucune exception ni réservation en faire – Item le lieu et closerie de la Beurevrie située en la paroisse de Bazouges lez Château-Gontier aussy comme il se poursuit et comporte et est exploité par Patou collon y demeurant – Item une maison sise au village des Rehardières ou demeurait anciennement ledit Chesneau avec les jardins prés et terres en dépendant à présent exploité par Jean Ragot fors et excepté les 3 planches de jardin et un cloteau de terre cy-dessus employé – Item 7 livres 10 sols de rente foncière de 10 s due par ledit Jean Ragot à cause d’héritages situés audit village des Réhardières – Item 4 livres 5 sols de rente foncière due par Jean Marie sieur de la Touschardière au terme de la Toussaint à cause d’héritages situés au lieu de la Piletière paroisse de Chemazé – Item 30 sols de rente foncière due par les héritiers de Jacques Couet à cause d’une portion de pré sise au pré de la Quantinière dite paroisse de Chemazé suivant le contrat du 28 octobre 1625 passé par Me Nicolas Girard notaire – 3e lot (choisi par Martin Hardy gendre de Jacquine Chesneau, 1er choisissant) : la maison manable et le lieu et closerie de la Sablonnière situés en la dite paroisse d’Ampoigné, comme lesdites choses se poursuivent et comportent (f°4) avec leurs appartenances et dépendances comme ledit deffunt Chesneau et collon y demeurant ont accoustumé d’en jouir, sans en excepter ny réserver, compris les bestiaux et sepmances dépendant de ladite succession – Item le lieu et closerie de Langeviniere dite paroisse d’Ampoigné dépendant de ladite succession à présent exploité à tiltre de ferme par Gervais Cradyne ? sans réservation en faire – Item un cloteau de terre contenant 16 cordes ou environ situé près ledit bourg d’Ampoigné à présent exploité par ledit Crespin – Item une boisselée de terre dans un cloteau dont le surplus dépend du lieu des Founnes dite paroisse d’Ampoigné, ladite boisselée à prendre du costé du vieil ciel, joignant d’un costé la terre du lieu de la Cherollerie et abutté d’un bout le pré du lieu de la Beureurie de l’autre bout le chemin tenant de la Chevrollerie audit Ampoigné – Item la somme de 13 livres de rente foncière due à ladite succession par Jacques Lebrec et Nicole Meignan à cause d’héritages situés au village de la Fourmentière paroisse de Bazouges lez Château-Gontier suivant le contrat du 16 juin 1674 et acte de tiltre nouveau du 30 mai 1691 passé par Me Jean Gilles notaire royal – Item 25 sols de rente foncière due par Mathurin Croissant à cause d’héritages situés au village de la Fourmenterie – A la charge de celui auquel le présent lot eschera de payer chacuns ans à l’advenir audit Crespin et sa femme la somme de 20 livres de rente pour les droits d’hommage (f°5) et preciput appartenant à ladite Louise Chesneau à cause dudit lieu de l’Angevinière et de deux journaux de terre dépendant dudit lieu des Festeaux de nature hommagée et tombés en tierce foy, et pour le fond d’une planche de terre qui fut en vigne laquelle dépend du lieu de la Grihoullière appartenant auxdits Crespin et femme en particulier à tiltre de rente foncière qu’ils déclarent par ces présentes relaisser et amener audit lieu de l’Angevinière à commencer du jour de Toussaint dernière – A la charge des partageans de se garantir respectivement les choses desdits lots, les relever et tenir de la nature qu’ils sont des fiefs et seigneuries dont ils sont mouvant aux charges services cens rentes et debvoirs seigneuriaux et féodaux anciens et accoustumés tant en espèces, grains, argent qu’autrement, en fraresche ou hors fraresche, que chacun des partageans payera et acquitera à l’advenir pour raison des choses de son lot à commencer du jour de Toussaint prochain duquel temps ils jouiront séparément des choses desdits lots, lesquelles choses seront mises en estat de réparation et réffection par chacun des partageans à raison des choses qui leur avoient esté baillées en advancement de droit successif mesmes les pressouers, de souffrir les passages et servitudes sy aucunes ont esté cy devant constituées sur lesdites choses et d’entretenir les baux pour le temps qui en reste à expirer ou les faire résouldre chacun pour raison aussy des choses desdits lots, toues lesquelles choses contenues esdits partages sont au dessous de 10 000 livres – Auxquels lots et partages en la forme cy dessus lesdits Crespin et Louise Chesneau sa femme de luy (f°6) autorisée par devant nous Jean Gilles notaire royal à Château-Gontier en présence de Michel Lemanceau et Gabriel Gigon praticiens demeurant audit Château-Gontier tesmoins »