Léonarde Syette condamnée à payer son loyer à Michel Gault : le Port Lignier, Angers 1618

A la suggestion de Symphorien, voici un article en caractères Comic sans MST et depuis mes essais des possibilités sur ma page du 2 avril dernier qui était un essai de différents caractères, j’ai trouvé quelques astuces supplémentaires.

Pour ce qui est du loyer impayé de cet article, il y a eu sentence.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E6
Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :
Le 24 mars 1618 avant midy, devant nous Louis Coueffé notaire royal Angers fut personnellement estably et deument soubzmis Me Michel Gault sieur de la Basse Cour advocat au siège présidial de ceste ville d’une part et honorable femme Léonarde Syette veufve Guillaume Bailif vivant marchand demeurant en ceste ville paroisse de la Trinité, ladite Baillif faisant tant pour elle que pour ses enfants héritiers soubz bénéfice d’inventaire dudit Coueffé, lesquels confessent avoir fait l’accord entre eux de qui s’ensuit, c’est à savoir que pour demeurer ladite Syette esdits noms quite vers ledit Gault, tant de la demande du reste de louages de la maison à luy appartenant située sur le Port Lignier de ceste ville du temps que ledit deffunt Baillif y auroit demeuré, que des despens faits à la poursuite, le tout à quoy elle a esté vers luy condamnée par sentence donnée au siège de la palaise (sic) de ceste ville, du présent mois, icelle Syette a présentement payé audit Gault la somme de 30 livres tz à quoi ils en ont accordé et arresté, qu’il a receue en notre présence s’en tient contant et l’en quitte, et promet faire quitte vers ses cohéritiers et tous autres, sans préjudice du recours de ladite Syette contre ceux qu’ellle verra estre à faire, et à ceste fin ledit Gault luy cèdde ses droits et actions sans garantage fors de son fait, mesme a ladite Syette protesté repeter ? ladite somme contre ledit Gault en cas qu’il se trouvast par après des acquits dudit reste ; ce qui a esté stipulé et accepté par lesdites parties etc obligent etc dont etc fait à notre tablier présents Me ? Myme et René Tremault clercs à Angers tesmoings

Cordelage de la frarêche de la Pasturerie pour répartir les rentes : Cherré 1590

Parfois le département n’est pas la seule source d’archives puisque lors de la création des départements les frontières des provinces ont été tellement modifiées à la Révolution – en voici de jour un exemple  :

Donc, les notaires de Saint Denis d’Anjou sont classés en Mayenne, et pourtant on y trouve beaucoup d’actes concernant le Maine et Loire d’aujourd’hui. Ainsi, voici un cordelage à Cherré.

Cet acte est aux Archives Départementales de la Mayenne 3E19 –

Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 24 avril 1590 département de la rente de la Pasturerye en Cherré. (en la cour royale de St Laurent des Mortiers, devant François Morin notaire d’icelle)  A tous ceulx qui ces présentes lettres verront François Morin cordeleur juré en ce ressort d’Anjou, demeurant en la paroisse de st Denis d’Anjou,

  • j’aime beaucoup le terme de cordeleur, cordelage, qui venait de l’instrument de mesure la corde, c’était tout de même plus sympa que l’électronique actuelle. Ils ne bougent même plus pour mesurer.
  • les noms propres sont sans doute écorchés, merci de me signaler les anomalies éventuelles.
  • je ne parviens pas à reproduire la caractère des premières lignes de l’acte que je trouve très lisible, mais j’ai tout tenté sans comprendre de quel caractère il s’agit

scavoir faisons que ce jour d’huy 24 avril 1590, à la requeste et présence de honneste homme Jacques Sallot danugiron ??? demeurant au lieu de la Torillaye paroisse de Champigné, requérant cordelaige estre fait de certaines choses héritaux sises au lieu de la Pasturerie paroisse de Cherré, desquelles choses les seigneurs et détenteurs doibvent par chacun an de rente au seigneur de la Verroullière 2 escuz sol et 8 chappons afin du département par entre eulx et pour plus facilement poyer advenir ladite rente chacun au prorata de ce qu’il tient en ladite faresche, ont eseté cordellées les choses subjettes à ladite rente, assistant au présent cordelage chacuns de honnestes personnes missire Jehan Salmon prêtre, Macé Vissault, Jehan Buscher, Nicolas Rahier, Charles Bourdays, la Bellangère, Mathurin Chesneau, Barbe Defaye et le fils de Gervaise Crosnier pour son père, fareschaux desdites choses

pour lequel cordelage et département de ladite somme de 2 escuz avons vacqué comme s’ensuit :

ledit Sallot tient en ladite faresche 5 planches et demye de vigne ses au cloux dezs Vieilles Plantes, contenant 62 cordes et demie, plus 4 cinquièmes parties de (blanc) planches de vigne audit cloux, contenant 28 cordes qui est en nombre total 90 cordes et demie – pour ce doibt pour sa cottité de ladite rente 9 soulz 3 deniers

ledit missire Jehan Salmon tient en ladite faresche une planche et ung bregeon de vigne audit cloux des Plantes contenant 9 cordes ung quart ; plus ledit Salmon tient en une pièce de terre nommée le long reaige ung loppin de terre contenant 93 cordes – pour la quarte partie de la haye d’entre ladite pièce et la vigne des Vieilles Plantes 2 cordes, qui est en nombre total pour ledit Salmon 104 cordes, pour ce doibt 10 soulz 9 deniers    

missire Macé Buscher prêtre tient en ladite faresche 4 planches et ung bregeon de vigne sises au bas dudit cloux contenant 24 cordse ; plus au hault dudit cloux contenant 7 cordes qui sont 31 cordes et demye – pour ce doibt 3 soulz 2 deniers

Jehan Buscher tient en ladite faresche la moitié de 3 planches de vigne contenant 14 cordes ; plus au bas dudit cloux 2 planches et 2 bregeons de vigne contenant 15 cordes : Item ledit Buscher tient en ladite faresche en la pièce des Jaunnaiz 67 cordes, qui est en nombre total 96 cordes – pour ce doibt 10 soulz

Mathurin Gasnier tient en ladite faresche une planche de vigne audit cloux des Vieilles Plantes contenant 7 cordes et demie – pour ce doit 9 deniers

les Crosniers de Tiercé tiennent en ladite faresche 3 planches de vigne par ung bout et aultre bout 4, sises audit cloux des Vielles Plantes, contenant 30 cordes ; Item audit cloux une planche et ung bregeon 12 cordes ; Item une planche et demie et ung bregeon de vigne sises au cloux du Cormier contenant 26 cordes ; plus ung bregeon de vigne sises au cloux de la Changnonnerye contenant 24 cordes – nombre total 106 cordes, pour ce doibvent 11 soulz

Madiot de Chasteaugontier tient en ladite faresche 2 planches de vigne sises audit cloux des Vieilles Plantes contenant 20 cordes – pour ce doibt 2 soulz ung denier

le veufve Granaut tient en ladite faresche une planche de vigne contenant 8 cordes – doibt 10 deniers

Jehan Chesneau tient en la dite faresche ung bregeon de vigne contenant 5 cordes ¾ – doibt 6 deniers

les héritiers de defunte Françoise Buscher tiennent en ladite faresche ung bregeon de vigne au hault du cloux des Vielles Vignes joignant à la terre de Me Jehan Salmon, contenant 3 cordes – pour ce doibvent 3 deniers mailtz

les Marchans tiennent en ladite fareche ung bregeon de vigne contenant 3 cordes et demie – doibvent 4 deniers

Nicolas Rahier tient en ladite faresche 2 demies planches de vigne contenant 6 cordes et demie ; plus tient en ladite faresche la moitié d’une pièce de terre nommée la pièce du Vynier contenant ladite moitié 54 cordes, qui est en nombre 63 cordes et demie – pour ce doibt 6 soulz 8 deniers

René Rahier tient en ladite faresche demie planche de vigne contenant 4 cordes – doibt 5 deniers

Charles Bourdais tient en ladite faresche une pièce de terre nommmée le Longchamp contenant 165 cordes – doibt 17 soulz

Jehanne Defays tient en ladite faresche la moitié d’une haie qui est entre les Vieilles Plantes 4 cordes ; Item une planche et demie et ung petit bregeon de vigne contenant 27 cordes – nombre 31 cordes – pour ce doibt 3 soulz 2 deniers

Gervaise Crosnier tient en ladite faresche une planche et ung bregon de vigne au cloux du Cormier contenant 14 cordes ; plus demie planche de vigne au cloux de la Changuornerie contenant 6 cordes – pour ce doibt 2 soulz

la Heulline tient en ladite faresche 2 demies planches de vigne contenant 12 cordes et demie – pour ce doibt 15 deniers

la Bellangère tient en ladite faresche 2 planches de vigne sises au cloux nommé la Changuonnerie contenant 31 cordes – pour ce doibt 3 soulz 2 deniers

les enfants du Petit Moyre tiennent en ladite faresche ung petit bregeon de vigne sis audit cloux de la Changnonnière contenant 3 cordes pour ce doibvent 3 deniers malle

Guillaume Boueste tient en ladite faresche une planche et demie de vigne audit cloux de la Changnonnerie contenant 17 cordes ; plus ledit Boyeste au nom de Me René Salmon une planche et ung petit bregeon de vigne contenant 14 cordes – pour ces 2 articles doibt 3 soulz 2 deniers

Jehanne Boucicault tient en ladite faresche une planche de vigne sise audit cloux de la Changnonnerie contenant 12 cordes – pour ce doibt 15 deniers

Mathurin Chesneau tienet en ladite faresche une planche de vigne audit cloux de la Changnonnerie contenant 15 cordes – pour ce doibt 18 deniers

Jehan Chesneau de Faye tient en ladite faresche ung petit bregeon de vigne sis au cloux des Plantes contenant 4 cordes ; plus au cloux de la Changnonnerie une planche et demie contenant 23 cordes – pour ce doibt 2 soulz 8 deniers

la veufve Symon Defaye tient en ladite faresche 5 planches de vigne contenant 44 cordes ; plus au cloux des Plantes 3 planches de vigne contenant 27 cordes – pour ce doibt 7 soulz 4 deniers

la veufve feu Macé Rahier tient en ladite farezsche la moitié d’une pièce de terre nommée la pièce du Vynier contenant ladite moitié 54 cordes – pour ce doibt 5 soubz 7 deniers

Somme toutes 2 ezcuz 2 soulz 7 deniers, les 2 soulz 7 deniers seront pour poyer la quittance des rentes et pour celuy qui prendra la paine d’aller payer la rente, et pour raison des 8 chappons pour les payer si chacun chappon vault 10 soulz fault les deux parts de la rente deue par argent et si chacun chappon vault 5 soulz fault payer pour chacun chappon la tierce partie de la rente dont chacun est quotizé en son article, lequel cordelage et département susdits certifié contenir vérité ainsi comme lesdites choses nous estre monstrées

 

 

Contrat de nourrice pour 3 ans : Angers 1523

 

Je ne me souviens pas avoir vu de contrats de nourrice, tout comme d’ailleurs de contrats de travail à quelques exceptions près.

Ce contrat semble particulier car c’est un prêtre qui met une petite fille en nourrice, et je pensais que les enfants trouvés étaient élevés dans un établissement dédié.

En outre, il paiera les habillements. Mais, là encore, et pour l’avoir connu, je pensais que  la première année se passait dans les langes, ce qui ne laisse pas beaucoup de place aux habillements.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E121
Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 22 janvier 1522 (calendrier Julien, donc le 22 janvier 1523 nouveau style), en notre cour du pallais d’Angers (Nicolas Huot notaire Angers) personnellement estably vénérable et discret maistre René Faifeu prêtre bachelier en droit chanoine d’Angers d’une part, et Marc Bouchet et Jehanne sa femme de luy suffisamment par devant nous autorisée, paroissiens de st Aoustin près Angers ainsi qu’ils disent d’autre part, soubzmectant etc confessent avoir fait et font entre eulx les marchés pactions et conventions tels et en la forme et ménière qui s’ensuit, c’est à savoir que lesdits Marc Bouchet et sa femme ont promis et promettent audit Faifeu qui leur a baillé et baille une petite fille nommée Guyonne pour icelle nourrir et alimenter et icelle garder de tous périls au mieulx qu’ils pourront et ce du jourd’huy pour le temps de 3 ans entiers et parfaits ensuivant l’un l’autre et sans intervalle de temps, et pour ce faire par lesdits Bouchet et sa femme ledit Faifeu a promis et promet leur payer et bailler par chacun desdits 3 ans la somme de 6 livres tz à 2 termes en l’an, savoir est aux jours et festes de Saint Jean Baptiste et Nouel, le premier paiement commençant au jour et feste de Saint Jehan Baptiste prochainement venant, sur laquelle somme de 6 livres pour ceste première année lesdits Bouchet et sa femme ont confessé avoir eu et receu dudit Faifeu de paravant ce jour la somme de 60 sols dont ils se sont tenus pour contents ; et sera tenu ledit Faifeu entretenir ladite Guyonne de tous habillements à elle nécessaires ; et est dit et accordé entre lesdites parties que si ladite Guyonne alloit de vie à trespas auparavant lesdits 3 ans finis, en celui cas lesdits Bouchet et sa femme seront tenu rendre audit Faifeu les habillements que a et pourra avoir ladite Guyonne en payant lesdits Bouchet et sa femme au prorata du temps qu’ils auront nourri ladite Guyonne ; auxquelles choses dessus dites tenir et accomplir etc et aux dommages l’un de l’autre amendes etc obligent lesdites parties l’une vers l’autre etc renonçant etc foy jugement condemnation etc présents ad ce Jehan Huot lesné clerc et Mathurin Godier demeurant audit Angers tesmoings

Odile Halbert – Si vous mettez mes travaux sur un autre site, vous enrichissez leurs propriétaires en leur donnant toujours plus de valeur marchande dans mon dos

Cession de droit de réméré dans la famille Legrand : Lougé (61) 1588

Le droit de rescousse, ou réméré, qui suivait une vente à condition de grâce, pouvait se revendre, mais généralement on revendait ce droit dans la famille, pour ne pas perdre les biens familiaux, au sens large de famille.
Donc, ici, Marin et Jean Legrand, frères, avaient engagé par une vente à condition de grâce, une pièce de terre, et cette condition est revendue à Barbe Labé femme de Noel Legrand.

Cet acte est aux Archives Départementales de l’Orne, AD61-4E119 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :
Le 15 août 1588 à Rânes avant midy, fut présent Guillaume Legrand fils de Jehan, de la paroisse de Lougy, lequel etc vend à héritage etc à Barbe Labé femme de Noel Legrand absente, représentée par ledit Noel, de ladite paroisse de Longy etc, … une condition héréditale temps et terme de rescoux que Marin et Jehan dits Legrand, frères, avoient retenue en faysant par eux la vente à messire Thomas Legrand pour et au nom de Jehan Legrand fils de Léonard son nepveu, d’une pièce de terre nommée … contenant demye … de terre ou environ, joignant maistre Guillaume Cochey d’une part, et ledit Noel d’aultre, d’un bout audit Cochey et Jehan Legrand fils de Léonard d’une part, et ainsi que ladite pièce ou portion de terre se contient et comme lesdits Marin et Jehan dits Legrand l’avoient vendue audit maistre Thomas audit nom suivant le contrat de ce fait et passé en ce tabellionnage y recours, et tenue de la seigneurie de Frenouille subjecte aux rentes deubz et debvoirs seigneuriaux portés contenus et déclarés par ledit contrat, et fut ladite vente pour le prix et somme de 3 escuz sol en principal achapt, et 10 sols tz en vin, francs et quites etc dont il s’est tenu à content et bien payé par le payement qu’il en confesse avoir eu et receu … ce jour d’huy en espèces d’or et argent et en acquite ledite vendeur, dont etc et quant à ce tenir etc garantir etc obligent etc présents Jehan Bisson de Raenne, Denis Heslault de Longy et Andrey Onfré de Saint George tesmoins qui ont signé

Michel Guibé « journalier et pauvre honteux » : La Coulonche (61) 1705

Mon ancêtre Michel Guibé était journalier. Mais mieux, au mariage de sa fille Catherine, elle aussi mon ancêtre, le prêtre a écrit « fille de feu Michel Guibé journalier et pauvre honteux ». J’ai déjà un SDF à la troisième génération seulement, mais là, je pense que j’ai mon record de pauvreté. J’ai en effet le contrat de mariage de Catherine, et elle ne possède en tout et pour tout, en argent liquide et meubles, que la somme de 15 livres, et ce en 1705. Or, vous avez remarqué que j’ai dépouillé beaucoup de contrats de mariage, de toutes classes sociales, et en 1705 le métayer avait plus de 300 livres le closier plus de 150 livres, le journalier Michel Guibé était donc bien très pauvre.

Pratiquement, on sait que beaucoup de Normands émigraient, faute de pouvoir s’installer sur place pour vivre convenablement, car par ailleurs j’avais aussi remarqué que dans les familles nombreuses d’alors, les enfants mourraient moins souvent qu’ailleurs, et la surpopulation était rapidement économiquement non viable. Autrefois, lorqu’on émigrait pour des raisons de pauvreté, la terre avait des espaces vierges à peupler. Tout à changé de nos jours, et ceux qui émigrent n’ont plus de places vierges.

Je vous mets les vues du registre paroissial de La Coulonche, et même une vue détaillée, afin que vous puissiez vous même constater le vocabulaire utilisé ici. J’avais autrefois fait cette filiation, et je viens de la remettre au goût du jour, et passant sur ce vocabulaire exceptionnel dans un acte d’état civil, je vous demande si vous avez aussi des annotations aussi surprenantes, quant au niveau social de vos ascendants.

 

 

 

 

Inventaire des biens de Mathurin Cassard au décès de sa première femme Julienne Honoré : Saint Lumine (44) 1743

Je vous emmêne de temps à autre faire un détour par Clisson et ses environs. Pays de vigne, vous allez voir que le peu que possède Mathurin Cassard, ainsi que sa seconde femme, Catherine Maillard, consiste surtout en barriques.

Les lits sont tous mauvais, comme on disait alors pour ce qui était loin d’être neuf, et qui avait sans doute déjà fait plusieurs générations.

Mais, oh stupéfaction ! Il a des napes, des mouchoirs, et même une chemisette, choses surprenantes. Certes les mouchoirs sont certainement assez rudes pour le nez en grosse toile, et il en existait de plus fins, en baptiste, pour les riches. Mais tout de même, j’avais cru comprendre qu’on se mouchait le plus souvent sur sa manche en l’absence de mouchoirs, et que le mouchoir était très rare autrefois.

La seconde épouse, Catherine Maillard, est certe veuve, mais comme le notaire ne fait aucune allusion à un quelconque compte qu’elle rendra dans le futur à ses enfants on peut conclure qu’elle n’en a pas.

Le vocabulaire variait beaucoup selon les régions à l’époque, ainsi ici les draps sont des linceuls, et les manteaux, à ce que j’ai compris sont des bernes. A moins que vous ayiez une meilleur suggestion. Je vous ai mis en rouge les termes inhabituels sur ce blog, et en rose ceux qui attestent de la modicité. J’attire surtout votre attention sur l’assiette, unique assiette de tout l’inventaire ! Je me suis demandée comment ils mangaient, mais il semble que la vaisselle était en terre, enfin c’est ce que j’ai cru comprendre.

Acte des Archives Départementales de Loire-Atlantique, 4E/18 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 4 juillet 1743 devant nous notaires de la cour royale de Nantes et du marquisat de la Galissonnière résidant à Clisson et Monnières, Inventaire et prisage des meubles, effets et bestiaux dépendant de la communauté d’entre Mathurin Cassard laboureur demeurant au village du Pay paroisse de Saint Lumine et de defunte Julienne Honnoré sa première femme, père et garde naturel de Mathurin, Jean et Thérèse Cassard ses enfants d’avec ladite feue Honnoré, fait pour arrester la communauté d’entre luy et ses dits enfants, étant convolé en secondes nopces avec Catherine Maillard sa femme, veuve en premières nopces de Gabriel Paviot, auquel inventaire a été vacqué par nous notaires royaux de la cour et diocèse de Nantes résidant à Clisson le 4 juillet 1743 sur la réquisition dudit Mathurin Cassard en présence de François Lefort oncle maternel desdits mineurs demeurant audit village du Pay dite paroisse et de François Cassard oncle paternel desdits mineurs demeurant aussi audit village du Pay, et étants en la maison et demeure desdits Mathurin Cassard et femme après serment par chacun d’eux fait et presté séparément ès mains de l’un de nous dits notaires, l’autre présent, de tous les biens dépendants de ladite communauté montrer et enseigner pour estre inventoriés au présent inventaire sans aucuns cacher ny détourner sous les peines de l’ordonnance leur exprimées et données à entendre par nous dits notaires, lesdits biens meubles ont été prisés et estimés par Mathurin Bastard laboureur demeurant au village du Pay paroisse de Saint Lumine, et Pierre Metayreau aussi laboureur demeurant à la Bigotière paroisse de Maison priseurs jurés et expérimentés, qui après avoir devant nous dits notaires presté séparément le serment au cas requis, les ont prisés et estimés en leur conscience eu égard au cour des terres selon et ainsi qu’il ensuit :

2 chaudrons, un grand et un moyen, avec un poislon et une marmite, une poisle à frire et une cramaillère 18 livres 10 sols

2 bouts de planche servant de table 10 sols

une met (maie) à boulanger 4 livres

un grand coffre fait à panneau 9 livres

un coffre fait à plein bois 5 livres 10 sols

une paire d’armoire faite à 4 batans 12 livres

un mauvais lit avec un charlit 10 livres

2 mauvaises couchettes avec une mauvaise baline 30 sols

2 paires de portoires 3 livres 10 sols

3 pics , 3 tranches et une mauvaise ratelleuse 6 livres 10 sols

2 pelles de fer et 2 fourches, l’une à 3 l’autre à 2 doigts de fer 4 livres 10 sols

2 faucherets tous emmanchés 2 livres 15 sols

une forge avec son marteau 20 sols

2 grandes serpes et 2 serpes à tailler, avec un hachereau 3 livres 10 sols

3 faucilles 15 sols

un troipied avec un penseau de fer et un boisseau 2 livres

un charnier avec un petit marteau et une paire de tenailles 2 livres 6 sols

une posne de terre 25 sols

9 bernes (manteaux) de grosse toile avec 3 napes de grosse toile 15 livres

2 mauvais cotillons un de grenete et l’autre de toile, un corset brun, 2 devantières une de toileet l’autre brune avec une mauvaise chemisette 3 livres

3 coiffes et 3 mouchoirs tant de grosse toile que de fine 15 sols

une assiette d’étain 10 sols

toute la poterie de terre et bouteilles 1 livre

une seille de bois 5 sols

une grande cuve 9 livres

11 barriques et 2 quarts 17 livres

une mère vache 40 livres

et finalement une jument avec tout son équipage 36 livres

 

Et sont tous les meubles dépendant de ladite communauté, lesquels sont trouvés monter, sauf erreur de calcul à la somme de 211 livres 11 sols, desquels meubles et bestiaux ledit Cassard s’est volontairement chargé pour les représenter et en tenir compte à sesdits enfants en terme et lieu

Et on lesdits priseurs signé avec nous dits notaires, et sur ce que les autres parties ont déclaré ne savoir signer, ledit Mathurin Cassard a fait escrire Pierre Hallouin, ladite Maillard sa femme Jean Kelly, ledit François Lefort écuyer Jacques Robinault, et ledit François Cassard Pierre Ernaud, tous de Clisson

 

Et avenant les 2 heures de l’après midy de cedit 4 juillet 1743 nous notaires susdits avons procédé à l’inventaire des meubles appartenant à la dite Catherine Maillard femme dudit Mathurin Cassard :

une marmite avec une travaillère 1 livre 15 sols

2 chaudrons 7 livres

une poisle à frire avec un poislon 1 livre 10 sols

3 pieds 1 livres 10 sols

une serpe à tailler avec une mauvaise grande serpe, une faucille 1 livre

une ratelle avec un cereau 13 sols

une hache avec une uville 1 livre 5 sols

un pic avec une mauvaise pelle 1 livre

une gruge avec un peseau de fer 12 sols

une paire de portoires 1 livre 10 sols

3 barriques 4 livres

un grand coffre 7 livres

3 bouts de planche 10 sols

un lit avec un travers de lit, un mauvais charlit avec les rideaux 20 livres

7 bernes de grosse toile avec 2 linceux de brin, 5 napes et 2 serviettes 17 livres

un travoüil avec ses fuseaux et 4 gèdes de graille 7 sols

une güie 5 sols

un chandelier de cuivre avec une grille de fer 10 sols

et finalement un mauvais lit avec un travers, un petit oreiller et une mauvaise berne 5 livres

Et sont tous les meubles appartenant à ladite Catherine Maillard femme dudit Cassard, lesquels elle a fait amener chez son dit mari ainsi qu’il le reconnaît pour entrer en leur communauté, lesquels se sont trouvés monter sauf erreur de calcul à la somme de 72 livres 7 sols. Fait et arrêté en la maison et demeure desdits Cassard et femme.

Odile Halbert – Si vous mettez mes travaux sur un autre site, vous enrichissez leurs propriétaires en leur donnant toujours plus de valeur marchande dans mon dos