La voiture à cheval non gardée en stationnement était autrefois cause d’accidents lorsque le cheval s’emballait : Pirmil Nantes 1844

National de l’Ouest, le 22 novembre 1844
« Mercredi, vers 6 h du soir, un évènement grave s’est passé dans le quartier de Pirmil, théâtre des accidents qui affligent le plus notre ville, et sur lequel nous ne saurions trop appeler la surveillance de la police et la sollicitude de l’autorité supérieure.
Un cabriolet bourgeois dont le cheval s’était probablement emporté, car il n’avait aucun conducteur, et venant de la rue Saint-Jacques, a renversé sur le pont de Pirmil un joctier qui revenait de son travail, et lui a passé sur les jambes. Ce malheureux, qui relevait de maladie, a été aussitôt transporté chez M. Batard, aubergiste voisin, où les soins que réclamaient son était lui ont été prodigués. Nous ignorons si le cabriolet a été arrêté. Ce matin, le pavé du pont de Pirmil était encore teint de sang.
L’Administration municipale, dont la sollicitude ne peut être mise en doute, pourrait adopter une mesure qui préviendrait bien des accidents de ce genre. Il s’agirait d’obliger tout maître de voitures bourgeoises et de voitures de place à avoir toujours un homme à la tête du cheval ou des chevaux pendant qu’elles sont arrêtées. Il arrive trop souvent que des équipages stationnent sur la voie publique sans qu’aucun homme ne soit là pour prévenir le départ inopiné des chevaux, et conséquemment pour empêcher les accidents qui peuvent en résulter. »
Manifestement le pont de Pirmil n’avait pas de trottoirs en 1844 ! car la victime était à pieds

Les villes ont toujours été entourées de jardiniers pour leurs légumes et fruits : ceux de Pirmil, Nantes 1790

Même les plus petites villes étaient entourées de jardiniers pour leur approvisionnement en légumes et fruits. Mais en France, dans certaines régions, ils étaient dénommés maraîchers, jusqu’à ce qu’au 19ème siècle on ne conserve plus que le terme de maraîcher pour dénommer ceux qui étaient jardiniers à légumes et fruits. Le dictionnaire Littré est le plus clair sur cette définition :
Dictionnaire de la langue française (Littré). Tome 3  MARAÎCHER Jardinier qui cultive un de ces terrains qu’à Paris on appelle marais. Les maîtres jardiniers préoliers et maraîchers, comme ils sont qualifiés dans leurs statuts, Dict. des arts et mét. au mot jardinier. Nom donné aux jardiniers qui font spécialement la culture des légumes. Adj. Qui a rapport à la culture des terrains ou jardins consacrés à la production des plantes légumières. Industrie maraîchère. Plante maraîchère. Jardin maraîcher. On a dit maréchais : Les uns qu’on nomme simplement jardiniers, les autres qu’on nomme maréchais, LA QUINTINYE, Jardins, préface, p. XVII. On a dit aussi marager. Marager, c’est le jardinier qui, dans les grandes villes, s’attache à la culture des plantes potagères ; c’est dans les lieux les plus bas et les plus humides des environs des villes que ces sortes de jardiniers ont établi leurs jardins ; et c’est ce qui a fait donner à ces jardins le nom de marais, Dict. des arts et mét. au mot marager. Marais.
Au sud de Nantes, jusqu’en 1790, c’était la paroisse de Saint Sébastien qui possédait encore Vertais et Pirmil.  Voici les nombreux jardiniers de Pirmil en 1790, et vous allez même y découvrir déjà un Chereau.
Leur revenu est très variable, et plusieurs sont même assez pauvres. Les femmes, devenues veuves conservent le métier et l’une d’elles est loin d’être pauvre, mais elle est une exception : sans doute avait-elle de grands enfants pas encore mariés, qui l’aidaient beaucoup. 

Plusieurs jardiniers ont un « garçon » qui est soit un fils soit un salarié à plein temps, car beaucoup d’habitants de Pirmil sont aussi journaliers, pouvant aussi travailler quand il y avait beaucoup à faire. Les journaliers sont tous très pauvres.
Tous ces jardiniers n’allaient pas eux-mêmes vendre sur les marchés, car la ville de Nantes possédait des boutiquiers épiciers organisés pour aller chercher en charette à cheval sur place les marchandises, dont les légumes et fruits. C’est ainsi que l’un d’eux deviendra le premier investisseur à Nantes Sud Loire d’un terrain, c’est BONNISSANT
Voici les jardiniers de Pirmil en 1790, par ordre d’importance de la capitation, impôt payé par chaque foyer : à gauche le n° de page du registre, le nom du chef de foyer, le montant en sols de la capitation.

8 Leclair Julien jardinier 60
16 Bretonnière la veuve jardinière 60
10 Richard jardinier 65
12 Guichet Pierre jardinier 65
4 Douet jardinier 70
6 Chereau Pierre jardinier 120
11 Priou Pierre jardinier 120
16 Calard René jardinier 120
8 … garçon chez Bouyer jardinier, garçon 120
9 … garçon chez Burbaud jardinier, garçon 120
11 … garçon chez Priou Pierre jardinier, garçon 120
13 … garçon chez Bahuaud jardinier, garçon 120
13 … garçon chez Busseau Ve jardinier, garçon 120
16 … garçon chez Laleau Ve jardinier, garçon 120
16 … garçon chez Calard jardinier, garçon 120
17 … garçon chez Crosnier jardinier, garçon 120
12 Heurtin jardinier 130
13 Eneau jardinier 130
17 Crosnier François jardinier 130
8 Menard Antoine jardinier 135
16 Laleau la veuve jardinière 135
8 Bouyer Sébastien jardinier 180
9 Burbaud jardinier 180
12 Bernardeau jardinier 180
13 Bahuaud Julien jardinier 180
13 Busseau la veuve jardinière 360

Nantes Saint-Jacques Pirmil : table chrono de mes travaux

1615-1623 : Retranscription exhaustive des baptêmes de Saint Sébastien d’Aigne fillette (succursale) du prieuré Saint Jacques de Pirmil, Loire Atlantique
1615 : Respect missire André Ernaud : vous traitiez les femmes sur le même rang que les hommes : prieuré Saint Jacques de Pirmil
1615 : La porte de l’Espau : rue Dos d’Ậne, Nantes.
1620 : Huissier des Eaux et Forêts : Nantes Saint Jacques Pirmil
1640 : Amis Canadiens descendants de Louis Bureau dit « Sans-Souci », en ce jour de fête du centenaire de René Bureau, voici la rue Dos d’Âne de vos origines
1657 : Histoire de la chapelle Notre-Dame de Bonne-Garde : Nantes
1710 : Les 16 boulangeries de Vertais et Pirmil en Saint Sébastien près Nantes 
1790 : Pirmil (Nantes) : taux d’imposition à la capitation en 1790
1790 : la paroisse de Saint-Sébastien-d’Aigne perdait plus de la moitié de ses habitants, Pirmil rejoint Nantes 
1792 : Grand mariage dans la petite chapelle Bonne-Garde : Nantes 
1814 : La route de Clisson en 1814, selon le recensement  –  1818 : La route de Clisson en 1818, selon le recensement
1815 : Mathurin Bonnissant, premier investisseur quartier Saint Jacques 
1827 : L’ancien cimetière de Saint-Jacques, sous l’école de la rue du Frère Louis, Nantes 
1840 : Les pierres réutilisées du moulin des Gobelets 
1840-2019 : Histoire du passage devenu « terrain abandonné » : rue Georges Lemevel, Nantes
1846 : Les pêcheurs de sable à Nantes Sud Loire en 1846
1846 : Les 8 perreyeurs à Nantes Sud Loire : carrière du chemin de Vertou   –
1846 : Les personnes âgées, sans retraite, isolées ou regroupées entre elles : Nantes Sud Loire    –
1846 : La fabrique d’allumettes de la côte Saint Sébastien à Nantes Sud Loire
1846 : Le bousqueur, l’ouvrier non spécialisé, dans le vocabulaire de Nantes
1846 : L’extraordinaire bureau de tabac rue Dos d’Âne
1846-1901 : L’explosion du chômage (sans Assedic) fin 19ème siècle : Nantes Sud Loire    –
1846 : Les 5 perruquiers (coiffeurs) de Nantes Sud Loire
1846 : La côte St Sébastien, de Pirmil à la Grèneraie, encore habitée : les 221 derniers habitants
1846 : Avant l’eau courante, il y avait à Nantes le métier de porteur d’eau : Nantes Sud Loire 1846
1846 : Les 96 jardiniers et laboureurs de Nantes Sud Loire en 1846
1846 : On pouvait emprunter un livre en 1846 à Nantes Sud Loire : chez la veuve Keramina au 25 rue St Jacques au fond de la cour
1846 : Nantes Sud Loire et le noir animal
1846 : La promiscuité autrefois : rue Saint Jacques, Nantes Sud Loire, 1846
1846 et encore en 1901, on fabriquait et vendait des sabots à Nantes Sud Loire, et même beaucoup !    –
1846-1901 : La fin des scieurs de long à Nantes avant la mécanisation des usines de traitement du bois
1851 : Les 7 occupants du pavillon du cimetière Saint Jacques
1863 : Histoire d’une maison face au cimetière Saint Jacques, l’ex n°174 route de Clisson, aujourd’hui boulevard Joliot Curie      –
1886 : Histoire de la maison dite l’Ouchette, face au cimetière Saint Jacques, aujourd’hui boulevard Joliot Curie   –
1890 : Nantes comptait 538 épiceries de détail en 1890, mais seulement 12 passé le pont de Pirmil   –  Nantes Saint-Jacques : les épiciers en 1890
1887 :  1 015 débitants de vin à Nantes en 1887 aussi appelés cafetiers
1890 : les pâtes alimentaires ne vont pas manquer
1835-1901  : Les 6 moulins des Gobelets : Nantes Saint Jacques   –    Les moulins des Gobelets en 1835 (suite) : Nantes Saint Jacques   –   Les Gobelets, sans les moulins, devenus ouvriers : 1936     –     Le dernier meunier des Gobelets encore en action en 1901, Nantes Gobelets    –   Le dernier meunier des Gobelets encore en action en 1882, Nantes chemin de la Ripossière     –   Les meuniers des Gobelets encore en action en 1861, Nantes chemin de la Ripossière   –   Les meuniers des Gobelets encore en action en 1851, Nantes chemin de la Ripossière
1887 : Pas de pharmacien à Saint-Sébastien-sur-Loire en 1887 : il faut aller à Pirmil
1901 :  Porteur de pain à domicile : Nantes St Jacques     
1901-1929 : La pâtisserie-confiserie SELLEN place Pirmil : Nantes Sud Loire
1901 : la Loire faisait vivre 41 pêcheurs à Nantes Sud quartier St Jacques : quelques uns avaient leur fils reprenant le métier    –
1901 : Autrefois beaucoup de salariés étaient logés sous le toît de l’employeur : les 208 employés logés à l’hôpital St Jacques
1901 : La rue Dos d’Âne (Nantes) en 1901 : une unique famille nombreuse
1901 : Les boîtiers avant la machine à faire les boîtes de conserve : ici chez Cassegrain  –
1901 : L’extraordinaire variété des prénoms en 1901 à Nantes Sud Loire
1907 Noces d’Edouard HALBERT et Madeleine ALLARD : fêtes à bord du train du Petit-Anjou   –  Edouard 2° HALBERT 1877-1932, marchand de grains route de Clisson à Nantes  –  Edouard 2° HALBERT 1877-1932 : train de vie –  Edouard 2° Halbert 1877-1932 passe 7 ans et demi au service de la France  –   Les amis d’Edouard HALBERT : le groupe des 10    –
1926 La route de Clisson, Nantes : recensement de 1926    –
1930 : Henri Barbot : l’auteur oublié de Nantes en Flânant
1936 : Suisse d’église, ou bedeau      –
1943 Saint Jacques sous les bombes : 23 septembre 1943 et 24 juin 1944
1947 : Photo de classe école Notre Dame de la Sagesse, Nantes St Jacques 
1955 : René Gadel, 43 ans, boulanger 118 rue Saint Jacques : une des victimes de l’accident terrible des 24 h du Mans
Nantes a un nouveau pont ! et voici l’ancien pont de Pirmil, son proche voisin
2011 – Cimetière sans accès, sans entretien  : Nantes saint Jacques
Au coeur des villes autrefois les tanneries malodorantes mêlaient leurs effluves à celles des corps et linges pas lavés mais notre nez est heureusement muni d’un seuil !   –

Pirmil (Nantes) : taux d’imposition à la capitation en 1790

Demain je vous analyse les métiers, mais aujourd’hui j’aborde les niveaux d’imposition, car pour 534 imposés, 437 sont en dessous de l’impôt médian, soit 81,8 %, ce qui est considérable.
Cet impôt médian est de 131 sols, avec un écart type de 272, ce qui est là encore très élevé compte-tenu de la présence de 133 imposés à 15 et 10 sols, niveau de pauvreté extrême. A ce niveau de pauvreté, on vit à plusieurs dans les pièces des combles des maisons, bien sûr sans eau, elle n’existe pas encore, etc…
Un imposé peut être considéré comme un foyer car sauf veuvage ou célibat les femmes ne sont pas citées, donc elles sont comme les enfants totalement transparentes dans le nom du chef de famille, mais on ne connaît que le nom de celui-ci et nous n’avons aucune information sur l’importance du foyer.
La capitation totale de Pirmil Dos d’Âne s’élève à 70 160 sols, soit 11 693 livres 20 sols. Le  graphique ci-dessous résume cette disparité de fortunes, et atteste que Pirmil est un faubourg ouvrier, qui va jusqu’à la chapelle Bonne Garde et pas au delà.

Le tableau ci-dessous vous donne la page du registre de la capitation, le nom, le métier, et le taux de la capitation en sols.

3 Brelet, les demoiselles tailleuses 10
3 Feteau la veuve veuve 10
4 Roussel sabotier 10
4 Fresnay Charles manœuvre 10
4 Gaudet batelier 10
4 Brelet Mathurin batelier 10
5 Jary (la) revendeuse 10
5 Dupuis, la veuve veuve 10
5 Jean, la veuve veuve 10
5 Clair (la) ouvrière 10
5 Vincent Jean journalier 10
5 Morin journalier 10
6 Coraboeuf veuve veuve 10
7 Artaud Perrine journalière 10
7 Blandin Joseph cordonnier 10
7 Rouleau Pierre manœuvre 10
7 Bretin Anne tailleuse 10
7 Gris (la) ravaudeuse 10
7 Deniaud la veuve veuve 10
7 Verger journalier 10
7 Sauvage journalier 10
7 Riellant journalier 10
8 Daviaud la veuve veuve 10
9 Renaudeau tonnelier, journalier 10
10 Malboeuf Me d’école 10
10 Tiberge perruquier 10
10 Lemerle 10
10 Langevin Jean journalier 10
12 Meslet la veuve veuve 10
12 Bizet la veuve veuve 10
12 Le Couais tisserand 10
12 Guilbaud Louis tisserand 10
14 Pineau tisserand 10
14 Clouet Etienne journalier 10
14 Ligneaud Mathieu 10
14 Porcher Jean, père tisserand 10
14 Moreau Perrine journalière 10
15 Bourameaud Etienne tisserand 10
15 Lefort Laurent tisserand 10
15 Galand Jacques tisserand 10
15 Garreaud François 10
15 Brunet Charles 10
15 Gazeau fils tisserand 10
15 Guiton Mathurin tisserand 10
15 Jusseaume maçon 10
15 Poirier Jean tisserand 10
16 Gaudineau tisserand 10
16 Pineau Guillaume tisserand 10
17 Gruget Mathurin, père tisserand 10
18 Nerrien Louis 10
18 Leger journalier 10
18 Bossellier Pierre journalier 10
18 Garreau Jean journalier 10
18 Brechet Jacques journalier 10
18 Gauthier Jacques journalier 10
18 Ory journalier 10
18 Coudrais Jean journalier 10
19 Pierre Jean journalier 10
19 Lantier la veuve tisserand 10
19 Godefroy Remy journalier 10
20 Debrüe Melle journalière 10
20 Loyer, la veuve revendeuse 10
20 Secher journalier 10
21 Pelherbe journalier 10
21 Viaud perruquier 10
21 Marseille (la) blanchisseuse 10
21 Dabon le sieur tailleur de pierres 10
22 Sicard Pierre tisserand, journalier 10
22 Gouelan François journalier 10
22 Renaud joctier 10
22 Rouaud tonnelier 10
23 Vetelé la veuve veuve 10
23 Uby batelier 10
24 Carteau père charpentier 10
24 Geffraud Georges journalier 10
24 Vignat Agathe journalière 10
25 Biret Melle lingère 10
26 Raflegeau sabotier 10
26 Charier tailleur de lime 10
26 Janvière boucher 10
26 Gruaud la veuve journalière 10
26 Libaut batelier 10
27 Malinge la veuve revendeuse 10
28 Bourget Jeanne gouvernante 10
2 Luneau perruquier 15
3 Gexté maçon 15
3 Bonnet Jacques journalier 15
3 Royer portefaix 15
3 Paveaud manœuvre 15
3 Bernard Jeanne boutiquière 15
4 Guillou Pierre manœuvre 15
4 Moulin Jean manœuvre 15
4 Honoré Sébastien journalier 15
4 Guiblet Jacques journalier 15
5 Lafaye Bernard forgeron journalier 15
5 Arteaud Joseph Michel journalier 15
5 Laurent Jacques doleur 15
8 Renaudeau François portefaix 15
8 Piloqué journalier 15
8 Lemaine perruquier 15
9 Bareaud Pierre tisserand, journalier 15
9 Pichon serrurier, journalier 15
9 Laure journalier à l’Indienne 15
9 Coignard journalier 15
10 Fonteneau la fille tailleuse 15
11 Frangeul François maréchal 15
11 Frangeul Pierre cordonnier 15
11 Mayet tisserand journalier 15
12 Martin René tisserand journalier 15
12 Sauvaget maçon journalier 15
13 Durand Simon tisserand 15
13 Moreau François tisserand 15
14 Peneaud Augustin journalier 15
15 Lignaud Charles tisserand 15
15 Gazeau Louis, père tisserand 15
16 Lebreton René cordier 15
17 Foureaud tisserand 15
17 Garreaud la fille tailleuse 15
17 Priou Jean, fils journalier 15
17 Gruget Jean journalier 15
17 Bruchet Mathurin tisserand 15
17 Bonnet Jean tisserand 15
19 Bonvallet les Delles 15
20 Poussier Joseph cordonnier 15
20 Bourmaleau cordier 15
20 Bourmaleau Mathurin cordonnier 15
21 Durand journalier 15
22 Ravegeau Jean sabotier 15
27 Hardy menuisier, journalier 15
28 Gareaud Gabriel boulanger marin 15
28 Beaumard tailleur 15
28 Rotard cloutier, journalier 15
29 Fariel Jean filassier 15
10 Pelletier la veuve veuve 55
1 Corsillier charpentier 60
1 Landreau batelier 60
2 Trivière menuisier 60
2 Racineux boulanger journalier 60
2 Reneau manœuvre 60
3 Percheron imprimeur 60
3 … servante chez Mesner servante 60
3 … servante chez Guillou servante 60
3 Dutertre filassier 60
3 … servante chez Janneau servante 60
3 … garçon chez André filassier, garçon 60
3 … garçon chez André filassier, garçon 60
4 Moreau Me d’école 60
4 Libeaud Pierre tonnelier 60
5 Le Gab batelier 60
5 Martin René charpentier journalier 60
6 Ravegeau maçon 60
6 … garçon chez Beranger chapelier, garçon 60
7 Janin charpentier 60
8 Dreneaud boutiquier 60
8 Leclair Julien jardinier 60
8 Merand Louis sabotier 60
9 Cronnier forgeron journalier 60
9 Tricaud journalier 60
10 Clemenceau Melle 60
11 Muzy rentier 60
12 Gatin le nommé tisserand 60
13 Lehy Pierre aubergiste 60
13 Bazin Pierre fondeur 60
13 Roulin la veuve tisserand 60
13 Bernard Mathurin boucher 60
14 Gros Pierre journalier 60
14 Lehy Laurent tisserand 60
14 Rouleau Mathurin tisserand 60
14 Boiteau Pierre tisserand 60
14 Chaumont Claude tisserand 60
14 Priou Pierre tisserand 60
15 Grellier la veuve veuve 60
15 Gautreau Mathurin tisserand 60
15 Porcher Pierre, fils 60
15 Minier la veuve veuve 60
16 Bretonnière la veuve jardinière 60
16 Bureau Julien journalier 60
17 Morillond tisserand 60
17 Retailleau Etienne tisserand 60
19 Ogereau Pierre cordonnier 60
19 Chacun boucher 60
19 Bruny la veuve et fille 60
20 Durocher Melle rentière 60
20 Reneaud Jean tisserand 60
21 Cormerais Michel journalier 60
21 Couellier Louis sabotier 60
22 Durand Jean menuisier 60
23 Chenu Jean tailleur de pierres 60
23 Bourget Gabriel 60
23 Sablereau Sébastien pêcheur 60
24 Robin Philippe batelier 60
24 Praud Jacques batelier, journalier 60
25 Lefavre Jean batelier 60
25 Hamon Md de bois 60
25 Badeau Pierre batelier 60
25 Heurtin joctier 60
26 Michel orfèvre 60
26 Menard employé au vin 60
26 Chauveau la veuve veuve 60
27 Audinot tailleur 60
27 Richeux Jacques tonnelier journalier 60
27 Marchand cloutier 60
27 Malboeuf Jean journalier 60
27 Raflegeau René sabotier 60
1 Porcher, le sieur serrurier 65
2 Lochou batelier 65
5 Mabit René 65
6 Troy Md 65
8 Landrain roulier 65
8 Cholet la veuve veuve 65
9 Allemand fils chaudronnier 65
10 Richard jardinier 65
11 Laigneau Mathurin tisserand 65
12 Guichet Pierre jardinier 65
19 Roger, le sieur faiseur de fromages 65
20 Busson Gabriel tonnelier 65
21 Faucheu couvreur 65
21 Mounier, le sieur 65
23 Babin Jean bourrelier sellier 65
23 Chenu Simon cordonnier 65
24 Retoré Pierre indienneur 65
24 Guillet François tonnelier, journalier 65
1 Clenet aubergiste 70
3 Gerard perruquier 70
4 Douet jardinier 70
5 Moreau imprimeur 70
6 … domestique chez Douaud domestique 70
6 … servante chez Minate servante 70
6 … domestique chez Gireaud 70
6 … domestique chez Giraud Ve domestique 70
7 … servante chez Saffré servante 70
7 … servante chez Brelet servante 70
8 … servante chez Bouyer servante 70
9 Provost menuisier 70
10 Aubin la veuve veuve 70
10 Bonhomme la veuve veuve 70
10 … domestique chez Pelletier domestique 70
11 … servante chez Aubin Urbin servante 70
11 … servante chez Dargent Ve servante 70
11 … servante chez Priou Pierre servante 70
12 Jottau menuisier 70
12 … servante chez Bernardeau servante 70
13 … servante chez Mlle Seché servante 70
13 … servante chez Busseau Ve servante 70
13 Poitier Léonard tisserand 70
14 Breban Melle 70
17 … domestique chez Trichet domestique 70
17 Priou Louis tisserand 70
18 … servante chez Marion servante 70
19 Montijeau 70
19 Penhard la veuve charcutière 70
19 … domestique chez Bruny Ve 70
20 … domestique de Melle Broneaud domestique 70
20 … servante de Melle Bordage 70
20 Arnaud Jean sabotier 70
21 Rezeau la veuve veuve 70
22 Buisson la fille boutiquière 70
22 Perrineau commis aux traites 70
22 Gros Melle rentière 70
22 Arteaud Julien batelier 70
22 … servante chez Gros chirurgien servante 70
22 … servante chez Saffré servante 70
23 … domestique chez Ogereau aubergiste, domestique 70
24 Carteau Alexandre charpentier 70
25 … servante chez Esseau servante 70
25 … servante chez Mesnard fils servante 70
26 … domestique chez Bussy domestique 70
26 … la domestique de Me Fosset domestique 70
26 … domestique chez Guérin Nicolas domestique 70
26 … servante chez Bosson servante 70
27 Lemay madame veuve veuve 70
27 … domestique chez Garreau domestique 70
27 … domestique ches Gasne domestique 70
27 … domestique chez Gelatte domestique 70
27 … domestique chez Guichet domestique 70
28 … servante chez Saffré servante 70
28 … servante chez Gireaud servante 70
28 … servante chez Orillard servante 70
28 … servante chez Orillard servante 70
28 … servante chez Orillard servante 70
29 … domestique chez Brissonniere domestique 70
29 … servante chez Gireaud fils servante 70
29 … servante chez Athanaze servante 70
29 … la domestique du sieur Poidras domestique 70
4 Fonteneau la veuve veuve 75
8 Guindon René tonnelier 75
9 Brouaud René tailleur de pierres 75
12 Guichet François maréchal (ancien) 75
12 Marchais farinier 75
13 Péand Mathieu tisserand 75
15 Priou Jean tisserand 75
15 Priou Pierre tisserand 75
18 Penhard François tisserand 75
18 Bernard Claude, fils 75
19 Bernard père et fils 75
19 Drogué Guillaume charcutier 75
19 Gireaud boucher 75
20 Bernet Melle rentière 75
23 Badeau François batelier 75
23 Hubert Julien pêcheur 75
24 Ubert Julien pêcheur 75
27 Alair Gilles tonnelier 75
28 Nau boucher 75
4 … domestique chez Cadoret domestique 90
4 Gabory Pierre taillandier 90
28 … domestique chez Seingstath domestique 90
28 … domestique chez Seingstath domestique 90
12 … domestique à Mr André domestique 95
12 … domestique à Mr André domestique 95
28 … domestique chez Piffeteau domestique 95
28 … domestique chez Piffeteau domestique 95
2 Deshergnes la veuve boutiquière 120
2 Sage, un garçon sabotier 120
2 … garçon chez Bodin taillandier, garçon 120
3 … garçon chez Simonneau cloutier, garçon 120
3 … garçon chez Simonneau cloutier, garçon 120
3 Daverny charpentier 120
3 Ganachaud imprimeur 120
3 … garçon chez Janneau boulanger, garçon 120
3 André Joseph filassier 120
4 Cambouy imprimeur 120
4 Ruellan tailleur de pierres 120
5 Piou maçon 120
5 Marchais commissaire 120
6 … garçon chez Minate chirurgien, garçon 120
6 Brezé (de) greffier de la commune 120
6 Chereau Pierre jardinier 120
7 … garçon chez Saffré boulanger, garçon 120
7 Boulet imprimeur 120
7 Allery imprimeur 120
7 Drouin imprimeur 120
7 … garçon chez Viaud boucher, garçon 120
7 … garçon chez Brelet boucher, garçon 120
8 Berganot Mathurin cloutier 120
8 … garçon chez Berganot cloutier, garçon 120
8 … garçon chez Berganot cloutier, garçon 120
8 … garçon chez Bouyer jardinier, garçon 120
8 Galery imprimeur 120
9 Lapré Joseph Henry sellier 120
9 … garçon chez Provost menuisier, garçon 120
9 Chauveau boulanger 120
9 Rodière veuve veuve 120
9 … garçon chez Burbaud jardinier, garçon 120
10 … garçon chez Buord boucher, garçon 120
10 Chaillou imprimeur 120
10 Debay Me d’école 120
11 … garçon chez la Ve Lebrun tisserand, garçon 120
11 … garçon chez Robin tisserand, garçon 120
11 … garçon chez Bretaudeau tisserant, garçon 120
11 … garçon chez Daviaud J. tisserand, garçon 120
11 … garçon chez Aubin Urbin boulanger, garçon 120
11 Priou Pierre jardinier 120
11 … garçon chez Priou Pierre jardinier, garçon 120
12 Joly perruquier et boutiquier 120
12 … garçon chez Marchais farinier, garçon 120
13 … domestique chez Mlle Seché domestique 120
13 … garçon chez Bahuaud jardinier, garçon 120
13 … garçon chez Busseau Ve jardinier, garçon 120
14 Perreaux René maréchal 120
14 … garçon chez Perreaud maréchal, garçon 120
14 Bouet la veuve tisserand 120
14 … garçon chez Bouet Ve tisserand, garçon 120
14 … garçon chez Bouet Ve tisserand, garçon 120
15 … garçon chez Rousier Julien tisserand, garçon 120
16 … garçon chez Peand Mathieu tisserand, garçon 120
16 … garçon chez E. Coutoleau garçon 120
16 … garçon chez Cassin J. tisserand, garçon 120
16 … garçon chez Cantileau tisserand, garçon 120
16 … garçon chez Laleau Ve jardinier, garçon 120
16 Calard René jardinier 120
16 … garçon chez Calard jardinier, garçon 120
16 Seché Jacques tisserand 120
16 … garçon chez Seché tisserand, garçon 120
17 … garçon chez Morillond tisserand, garçon 120
17 … garçon chez Prouais garçon 120
17 Patron Julien joctier 120
17 … garçon chez Crosnier jardinier, garçon 120
17 … garçon chez Retailleau tisserand, garçon 120
17 … garçon chez Daviaud Ve garçon 120
18 … garçon chez Pellerin tisserand, garçon 120
18 … garçon chez Pellerin tisserand, garçon 120
18 … garçon chez Pellerin tisserand, garçon 120
18 … garçon chez Roussel garçon 120
18 Luberty Mr rentier 120
19 … domestique des Religieux domestique 120
19 … domestique des Religieux domestique 120
19 … garçon chez Menard Michel tisserand, garçon 120
19 … garçon chez Lantier Ve tisserand, garçon 120
21 … garçon chez Cordet maréchal, garçon 120
21 … garçon chez Gilard aubergiste, garçon 120
21 Letourneau imprimeur 120
22 Edelin sa mère 120
22 … garçon chez Saffré boulanger, garçon 120
23 Herbert buraliste 120
24 … garçon chez Esseul père pêcheur, garçon 120
24 … garçon chez Douineau pêcheur, garçon 120
24 … garçon chez Douineau pêcheur, garçon 120
24 Charon pêcheur 120
25 … garçon chez Esseau pêcheur, garçon 120
25 Rousseau Pierre pêcheur 120
25 Rousseau Julien pêcheur 120
25 … garçon chez Marcheseau vinaigrier, garçon 120
26 Bieveleau taillandier 120
26 … garçon chez Guerin Nicolas aubergiste, garçon 120
26 … garçon chez Bosson vinaigrier, garçon 120
26 Ravegeaud Julien maçon 120
27 Ogeron le sieur employé traite domaniale 120
28 Lemaine imprimeur 120
28 … garçon chez Saffré boulanger, garçon 120
28 … garçon chez Orillard indienne, garçon 120
28 Morvan contremaître 120
29 Rapin 120
29 Athanaze 120
11 Lebrun la veuve tisserand 125
11 Robin Joseph tisserand 125
11 Ravegeaud Jean maçon 125
16 Coutoleau Etienne 125
16 Cantileau Jan tisserand 125
17 Prouais Mathurin 125
17 Daviaud la veuve veuve 125
21 Cordet Jean maréchal 125
21 Boidron Julien serrurier 125
21 Chevry Claude menuisier 125
23 Fauvel Jean joctier 125
2 Boriaud Md de bois 130
4 Benoist charpentier 130
6 Brelet Mathurin, la veuve bouchère 130
12 Heurtin jardinier 130
13 Eneau jardinier 130
16 Cassin Jacques tisserand 130
17 Crosnier François jardinier 130
22 Petiteau la veuve et ses fils 130
23 Ogereau Mathurin aubergiste 130
23 Esseul Pierre, fils 130
23 Badeau Pierre 130
25 Guespin Mathurin pêcheur 130
25 Marcheseau vinaigrier 130
8 Menard Antoine jardinier 135
15 Rousier Julien tisserand 135
16 Peand Mathieu, fils tisserand 135
16 Moudin Antoine tisserand 135
16 Loizeau Louis, fils joctier 135
16 Laleau la veuve jardinière 135
16 Loizeau Louis, père joctier 135
21 Gilard Joseph aubergiste 135
22 Chetiveau chirurgien 135
2 Guichet tonnelier 180
3 Simonneau cloutier 180
6 Morillon mégissier 180
6 Pasquier receveur des Traites 180
8 Bouyer Sébastien jardinier 180
9 Gilard veuve et fils veuve 180
9 Burbaud jardinier 180
11 Bretaudeau Jean tisserand 180
11 Daviaud Jacques tisserand 180
11 Braud aubergiste 180
11 Reneaud maçon 180
12 Bernardeau jardinier 180
13 Bahuaud Julien jardinier 180
18 Joyer Louis Jacques joctier 180
19 Menard Michel tisserand 180
20 Cormerais Pierre boutiquier 180
20 Biret architecte 180
23 Papin caparassonnier 180
24 Lebeaupin Julien charpentier 180
25 Mesnard la veuve, mère veuve 180
28 Gilet graveur 180
28 Orillard le jeune 180
28 Pelletier commis 180
2 Bussonnière Md de bois 190
2 Sage sabotier 190
6 Douaud Jacques boulanger 190
10 Cormeray boutiquier 190
18 Roussel, le sieur fabriquant 190
22 Gros, le sieur chirurgien 190
24 Housset Md de vin 190
25 Nodeau Jean pêcheur 190
2 Chalier Md de carreaux 240
2 Bodin taillandier 240
4 Cadoret 240
6 Lapré, le sieur sellier 240
6 Beranger chapelier 240
7 Viaud Yves boucher 240
7 Brelet Gabriel boucher 240
10 Buord Mathurin boucher 240
11 Dargent veuve rentière 240
21 Cadin boulanger 240
25 Pageline batelier 240
6 Lebeaupin boutiquier 250
11 Aubin Urbin boulanger 250
14 Ally rentier 250
18 Marion René aubergiste 250
22 Saffré Simon boulanger 250
25 Mahé syndic des Marins 250
26 Bosson vinaigrier 250
23 Gouaud Pierre batelier 255
6 Giraud veuve rentière 300
19 Barbeau huissier 300
26 Michel l’Epine aubergiste 300
13 … domestiques chez Bernier domestiques 310
25 Mesnard fils et Isabelle sœur 310
3 Mesner fabriquant d’Indienne 320
3 Guillou fabriquant d’Indienne 320
7 Saffré Jean boulanger 360
9 Champalogne Mme rentière 360
13 Fauvel 360
13 Seché Melle 360
13 Busseau la veuve jardinière 360
3 Janneau boulanger 420
29 Gireaud fils 420
10 Rocherie la veuve veuve 430
28 Saffré René boulanger 430
6 Minate père 480
17 Trichet, les dames 480
27 Gelatte chirurgien 480
18 Pellerin Nicolas, le sieur tisserand 530
24 Esseul Pierre, père pêcheur 530
24 Douineau Louis pêcheur 530
8 Guibert Michel charcutier 550
20 Bordage Melle 600
25 Esseau Gabriel pêcheur 600
26 Bussy 720
26 Guerin Nicolas aubergisste 720
29 Brissonniere 720
6 Gireaud et sœur 840
6 Minate fils chirurgien 900
28 Piffeteau 1 020
27 Gasne 1 200
27 Guichet négociant 1 200
28 Gireaud René Md d’eau de vie 1 390
28 Orillard aîné fabriquant d’Indienne 1 800
13 Bernier 2 400
27 Garreau et sœurs 3 000
28 Seingstath père et fils 3 480

Agrandissement de voirie : les Arrêts de Vertais, Nantes 1715

Je vous ai mis les défauts d’alignement dont la mairie de Saint-Sébastien-sur-Loire était capable, mais voici comment autrefois on respectait bien mieux la notion de voirie, en s’entendant bien, et même très bien, entre voisins pour céder une partie de terrain, refaire les murs en ligne droite en partageant les frais, et en se dédomageant les uns les autres, pour laisser passer les charettes. Et c’est seulement après cette magnifique entente qu’on passe chez le notaire pour entériner les modifications des terrains. Le pied faisait 32,483 cm, enfin celui qui était le plus utilisé, le pied de roi. Donc la venelle qui suit mesurait 4 pieds de large soit 1,299 m et pour une charette il fallait au moins 2 m

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales de Loire-Atlantique, série 4E2/261 – Voici la retranscription de l’acte (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 7 juillet 1715, (devant Bertrand notaire) Sur ce que la venelle commune conduisant de la rue de Vertais en la prée dabas (d’en bas), bornée d’un côté tant la maison qui appartenait au feu sieur Leauté que la muraille du jardin appartenant à Pierre Renard marchand sieur des Nöes Bregeon, et d’autre côté la maison et jardin appartenant au sieur Doüet boulanger, le tout relevant en proche fief du roy à cause de sa juridiction des Ponts en Vertais, ne contient au commencement d’icelle vers la rue que 4 pieds de large et environ de 6 depuis la muraille du jardin dudit sieur Renard jusque celle du jardin dudit Doüet, et que pour cela une charrette n’y peut entrer pour le service, utilité et commodité des maisons magazins et logements qui sont situés sur ladite prée et endroit vulgairement appelé Les Arrêts reignants le tour de la rivière de Loire vers Pirmil, les propriétaires desdites maisons, magazins et logements des Arrêts auroient entre eux résolu et déterminé de se faire un chemin et passage libre à charrette pour l’utilité servitude et commodité des mesmes maisons logements et magazins jardins et prés en dépendant, par ladite venelle et pour cet effet de la faire élargir suffisamment, mais comme ils ne pouvaient y parvenir sans disposer entre autres choses de la muraille et d’une partie du fonds du jardin dudit sieur Renard reignant sur ladite venelle ayant actuellement une sortie et passage sur icelle, ils l’auroient prié de les en accomoder, à quoi il auroit répondu être pressé de contrinuer à l’exécution de leur dessain, non par la vente de la muraille et une partie de sondit jardin mais bien en (f°2) consentant qu’ils en disposent sous l’expresse condition et non autrement : premièrement, que ladite venelle chemin et passage demeureront à perpétuité communs en toute longueur et largeur tant à ses deux maisons situées sur ladite rue de Vertais dont dépend ledit jardin, qu’à ses deux maisons magazins granges logements terrains prés et jardins lui appartenant et à ses enfants, situés à l’une des extrémités de ladite prée du côté de la rivière qui joint le couvent des révérends pères Récollets et le pont de Brisebois, et que luy sesdits enfants leurs hoirs successeurs et cause ayant propriétaires desdites 4 maisons granges logements terrain prés et jardins et leurs fermiers jouiront librement et perpétuellement dudit chemin et passage pour le service desdits choses à cheval, charrette et autrement ainsi et de la même manière que feront les propriétaires desdites maisons magazins logements et dépendances des Arrêts, sans que lui ni sesdits enfants soient tenus à aucunes autres contributions pour l’établissement dudit chemin en tout son entier jusques l’accomplissement de sa première perfection, et secondement que lesdits propriétaires feront aussitôt faire à leurs dépends une muraille à pierre chaux et sable en toutes sa longueur pour fermer le surplus de sondit jardin auquel elles demeurera prénative ? et sera de pareille épaisseur que celle qui y est présentement et avec 9 pieds au dessus de l’encavement ? ou (f°3) pavé dudit chemin, qu’ils feront faire en icelle muraille portes qu’ils feront boucher et remplir de maçonnerie pour être néanmoins débouchées ouvertes et pratiquées sur ledit chemin toutefois et quand bon semblera audit Renard et à sesdits successeurs, lesquelles réponses et conditions dudit Renard ayant été agréées par les propriétaires dudit lieu des Arrêts, ils se transportèrent avec lui sur sondit jardin ou après avoir considéré et mesuré ce qu’il en faut pour l’élargissement de ladite venelle afin de faire le chemin et passage projetté, ils auroient arrêté de démolir la muraille d’iceluy jardin reignant sur ladite venelle et de mettre joindre et réunir à la même venelle pour faire ledit chemin et passage à charrette, non seulement le fonds d’icelle muraille mais encore une partie dudit jardin en toute sa longueur à la largeur savoir environ 6 pieds par le bout d’ahaut à prendre au niveau de la dalle ou goutière de bois qui est actuellement à la maison du nommé Lemaitre et environ 3 pieds par l’autre bout vers la rue d’abas, en sorte que la muraille qui renfermera le restant dudit  jardin sera perpendiculaire et faite et construite de l’un à l’autre bout à la même épaisseur et hauteur, laquelle épaisseur sera prise pour une moitié sur ledit restant et pour l’autre sur ladite quantité de 6 et 3 pieds, à cette cause devant nous notaires royaux à Nantes, ce jour 7 juillet 1715 après (f°4) midi a comparu ledit sieur des Noës Bregeon Renard, demeurant paroisse de St Sébastien en ladite rue de Vertais

 

Rue de Vertais

1499 – On voyait à Vertais, dans une venelle, près du Pont de Pirmil, une chapelle nommée la Chapelle de Perrot Drouet (Travers, II, 249)

1524 – Vertais, dont Pierre Landais était seigneur, l’an 1483, avait encore son seigneur en 1524 et formait une juridiction, sous le nom de la Juridiction du Pont en Vertais, avec sénéchal et officiers. Le prieur de la Magdeleine sur les Ponts s’en disait seigneur, avant ces temps, et en a un titre, vrai ou faux, qui commence la juridiction du pont, au mur de la ville, et la termine au grand pont de Pirmil (Travers, II, 289)

(sans date) – Vertais, de Vert, le même que bert, beau, en altique et ais habitation : la belle habitation ; on y jouit de la plus vue. (Gaignard, Voyage autour de Nantes, 44)

1761 – … maison située aux Arrêts de Vertais (Aumones, affiches… pour la ville de Nantes, 1761 n°35 p137)

Il est certain qu’avant 1792, une partie des Ponts (Vertais et Piremil) dépendait de la paroisse de Saint-Sébastien, et que l’octroi l’arrêtait au pont des Récollets (Annales de la Société Académique de Nantes, 1853, p344)

L’endroit où était situé ce bureau d’octroi portait le nom d’Arrêts de Vertais

1840 – L’ordonnance royale du 26 septembre 1837, qui fixe à 10 m la largeur de la traverse dans les rues de Biesse, Vertais et Dos d’Ane, 180 maisons qui doivent céder à la voie publique une superficie totale d’environ 3 500 m. Parmi ces maisons 102 surtout présentent une suite de saillies véritablement intolérables, et leur démolition immédiate ou prochaine a été arrêtée en principe (Le Breton, 7 mais 1840, p2)

L’île de Vertais était en dehors de la ville, dont les limites ne devaient pas être bien au-delà de la Porte Gelée, démolie en 1665, laquelle porte était à l’angle de la rue de Beau-Séjour.

Il existait au commencement du XIXème siècle, un peu au dessus des Récollets, à droite en sortant de la ville, au pied de la chaussée qui précède les deux arches du Pont des Récollets, il existait, dis-je, le reste de la maçonnerie ou d’une base sur laquelle s’élevait autrefois une Croix. La tradition dit que cette Croix indiquait la limite de Nantes.

Cette Croix existait alors sur le bord du bras de la rivière qui, d’un côté, embrasse l’Île de Vertais, et, de l’autre, borne le terrain où est établie la raffinerie N. Cézard.

Cette Croix se voit sur le plan de Cacault, à l’angle N.O. du Pont des Récollets.

 

 

 

Au coeur des villes autrefois les tanneries malodorantes mêlaient leurs effluves à celles des corps et linges pas lavés mais notre nez est heureusement muni d’un seuil !

J’avais publié il y a 5 ans ce billet, et si je le remets ce jour, c’est pour vous annoncer que j’ai fait une énorme découverte concernant mes tanneurs, et que je suis en train de vous préparer leur histoire, mais promis sans l’odeur… 

Ceux qui ont connu le quartier de Pirmil et Pont Rousseau à Nantes autrefois se souviennent des odeurs puissantes des tanneries le long de la Sèvre, des savonneries et autres usines traitant le suif.
Pestilentiel !

Nantes n’était pas une exception, car autrefois bon nombre de ces artisans malodorants étaient au cœur des villes. Allez au musée d’Angers et vous verrez ce magnifique tableau des tanneries sur la Maine côté de la Trinité, que je ne retrouve pas sur Internet.

Pour ma part, je possède le droit de vous montrer ma carte postale de la tannerie à Clisson. Les tanneries d’autrefois sont reconnaissables à leurs séchoirs à claire voie.

J’ai aussi connu le temps avant la machine à laver, où changer de culotte chaque jour n’était pas encore universel, et je ne parle pas des chaussettes etc… Michel Serres, qui a 7 ans de plus que moi, s’en souvient dans « C’était mieux avant ! », à lire absoluement, bien entendu pour clamer que ce n’était pas mieux.

Je prenais alors chaque jour l’autobus pour le Lycée Guist’hau. On entrait dans l’aurobus par l’arrière, on passait devant la dame (je n’ai jamais vu d’homme !) pointeuse, et on remontait en se poussant dans une odeur que la génération actuelle n’imagine même pas !
Que de culottes, que de chaussettes et que de corps pas lavés !!!
Mais les yeux fermés, on savait qu’on franchissait le pont de Pirmil, quand notre nez enregistrait soudain une autre nuance, encore plus désagréble : la tannerie n’était pas loin !

J’ignorais à l’époque que plus tard, penchée sur la recherche de mes racines, je me retrouverai descendante de plusieurs lignées de tanneurs, dont les Jallot à Noëllet, et les Rousselot à Clisson. J’avoue que mon nez a immédiatement « ressenti son souvenir » lorsque j’ai découvert ces ascendants odériférants. Et j’y repense souvent, car je vais ces jours-ci vous illustrer leur aisance, mais vous n’oublierez pas au prix de quel nez !!!

Jean-Louis Beaucarnot « Nos ancêtres étaient-ils plus heureux » nous décrit l’ambiance à la cour, dont les costumes somptueux sont tout sauf lavables, et où on rajoute par dessus les odeurs corporelles des parfums, mais aussi le reste de la population, où même les odeurs de cuisine s’ajoutaient à celles des vêtements et corps pas lavés.
Selon les inventaires après décès que j’ai pu déjà faire, la chemise n’était pas le lot de tout le monde, mais le nombre de chemises indique bien un rang social, et je vai vous en donner un exemple ces jours-ci. Et selon Quynh Delaunay « Histoire de la machine à laver », Puf, 1994, elle est apparue tard.

Mais rassurez-vous, même si on raconte que Louis XIV lui-même empestait à 3 m à la ronde, notre nez est ainsi fait que
« Notre sens de l’odorat est semblable à notre perception des corps chauds ou froids: l’intensité de l’odeur perçue est très forte au début puis se produit une adaptation et une baisse progressive de la sensation ressentie. Pour chaque composé odorant, il existe un seuil en dessous duquel le composé n’est pas détecté. Au-dessus du seuil, l’intensité perçue n’est pas proportionnelle à la concentration, car un effet de saturation est observé: la loi de puissance de Stevens permet de décrire cette dépendance.

Donc, en fait nos ayeux percevaient beaucoup moins que nous les mauvaises odeurs, car ils baignaient dedans et ne les percevaient plus si intenses. En outre, l’effet de seuil épargne au nez humain de très fortes odeurs.

Mais la majorité de nos ancêtres n’a pas connu l’absence d’odeur, et encore plus l’odeur du parfum.

Et je peux vous parler ces jours ci d’odeurs, car en haut de ma tour, je viens de vivre la semaine passée sans eau, puis eau samedi, puis coupure dimanche et à nouveau eau lundi soir, mais entre temps une fuite en bas a noyé l’ascenceur, et je suis en haut avec à nouveau de l’eau et linge lavé, mais plus d’ascenceur.
Je peux témoigner que sans eau en appartement cela n’est pas terrible, au niveau de la chasse d’eau, malgré le grand nombre de bouteilles plastiques que j’avais précautionneusement remplies avant la coupure (ils refaisaient à neuf la colonne d’arrivée d’eau). Une douche aussi c’est bien !!! et ne parlons pas de la machine à laver, alors j’ai beaucoup pensé à nos ancêtres, sans notre confort habituel.

PS. Je ne vais pas mieux : douleurs comme de myalgie, frissons de glaçon permanent, céphalées etc…

Histoire de l’industrie à Nantes après la Révolution

Selon A. Guépin, Histoire de Nantes, 1839 p 506

« L’industrie avait en général moins souffert que le commerce de nos orages politiques. En l’an XI, les mines de Nort et de Montrelais livrèrent 108, 125 hectolitres de charbon de terre. Les salines nous offrent, pour 1802, un produit de 44 à 48 mille tonneaux. La fabrication des clous, liée à nos relations d’outre-mer, avait été réduite de 80 mille quintaux métriques à 10 mille ; la fabrication des toiles n’occupait plus que 230 métiers, au lieu de 500, dans la ville de Nantes. La blanchisserie au chlore avait cessé ; 7 établissements s’étaient formés pour la filature mécanique du coton. Les corderies occupées pour le compte de la marine nationale n’avaient ni prospéré, ni déchu. La chapellerie ne fournissait plus qu’a la consommation locale. La concurrence des indiennes de fraude avait entièrement ruiné nos fabriques. La verrerie ne fabriquait plus que moitié de ses anciens produits ; les raffineries et les distilleries avaient subi l’influence d’une guerre maritime. Parmi les établissements de notre ville se trouvaient : une fabrique de pipes occupant 8 ouvriers, une autre de faïence, servi par 50 ; une manufacture de porcelaine qui en employait 40. Les diverses tourbières , exploitées par 4 mille 247 ouvriers, produisaient 3 millions 247 mille centaines de mottes, au prix de 0,10 le cent. La clouterie, à Nantes, occupait 240 ouvriers ; les fonderies, 30 ; les toiles peintes, 1300 ; la verrerie , 31 ; la raffinerie , 144. On comptait, à cette époque, pour tout le département, 14 pharmaciens , 13 architectes , 174 aubergistes , 213 boutiquiers , 241 bouchers, 52 charcutiers, 243 boulangers, 1 brasseur, 4 bouquinistes , 8 constructeurs de navires, 284 maîtres-charpentiers, 247cordonniers, 1 441 cabaretiers , 35 commissionnaires de marchandises , 10 droguistes, 1 entrepreneur de roulage, 8 fabricants de mouchoirs , 24 de cotonnades , 182 épiciers , 7 fabricants d’eau-de-vie , 9 de chandelles , 1 facteur d’instruments, 4 luthiers , 25 ferblantiers , 23 fariniers , autant de grainetiers, 4 imprimeurs-libraires,3 libraires, 12 limonadiers, 24 horlogers, deux manufactures de brosses , 6 d’indiennes, 2 marbriers , 86 marchands de bois à brûler, 41 de draps, 188 de vin en gros, 142 négociants, 124 médecins , 3 dentistes , 74 perruquiers, 4 poêliers , 84 propriétaires de bâteaux caboteurs, 42 quincailliers, 32 revendeurs, 37 rouliers, 75 tanneurs. Sans doute, le plus grand vice de ce tableau , ce n’est pas d’être incomplet, mais bien d’être fautif. Cependant, il serait à désirer que, pour chaque époque , ou pût en dresser de semblables ; ils donneraient matière à des rapprochements curieux, et jetteraient un jour tout nouveau sur la distribution des produits, partie de l’économie politique que jusqu’ici l’on n’a pas encore étudiée. Les prix de la main d’oeuvre en l’an XI , étaient de 2 fr. 50 pour les tailleurs de pierre , les charpentiers , les plombiers et les menuisiers ; de 2 fr. 25 pour les maçons et les marbriers ; ils variaient de 90 c. à 1 fr. 75 c. pour les manœuvres; les serruriers étaient payés 3 fr. , et les sculpteurs 5 et 6 fr. par jour. En général, 100 fr. placés en immeubles rapportaient, à cette époque, de 5 fr. à 5 fr. 55 c. pour les prairies, de 5 fr. 60 à 5 fr.80 c. pour les terres labourables , de 5 fr. 80 c. à 6 fr. 25 c. ,pour les vignes, de 8 fr. 33 c. à 10 fr. pour les maisons de ville. Prêtés , 100 fr. rapportaient sur billet de 9 a 10 fr. 50 c. ; sur hypothèque de 6 à 9 fr. ; à la grosse, pour les Antilles de 15 à 18 fr. »
Donc 75 tanneurs en Loire-Atlantique en 1800, mais il y en avait encore à Nantes, et c’est Guépin, dans son « Histoire de Nantes » qui nous offre cette vue de l’Erdre à Nantes avant la création du quai des Tanneurs :

Création du quai des Tanneurs

Son nom lui vient des tanneries qui y sont établies. En 1790 le quai des Tanneurs est commencé (Verger, Archives I, 23) – En 1792 on a commencé les deux extrémités d’un quai, dit le Quai-Neuf, qui, devant régner de ce côté de l’Erdre, contribuera peut-être à l’utile projet d’écarter ces tanneries dont les exhalations ne peuvent qu’être pernicieuses aux habitants des environs. (Nouvelles Etrennes Nantaises, Guimar, 1792) – En 1836 par sa délibération du 9 novembre 1835, le conseil municipal a décidé que le quai des Tanneurs, rive droite du canal, sera prolongé dans la partie comprise entre la rue Le Nôtre et la route de Rennes, en acquérant soit à l’amiable, soit par expropriation pour cause d’utilité publique, les portions de propriétés qui doivent entrer dans ce quai, En mairie de Nantes, le 13 avril 1836 (Le Breton, p. 1) – 1836 Des remblais sont jetés sur les deux quais de l’Erdre qui joignent le pont du Port-Communeau à l’entrée de la route de Rennes : on assure que le quai des Tanneurs ne tardera pas à être entièrement ouvert (Le Breton, 20 octobre 1836, p.1) – 1837 L’installation de l’Etablissement du Gaz sur le quai des Tanneurs avance rapidement (Le Breton, 30 juin 1837, p.1)
Née en 1938, j’ai beaucoup connu le quai des Tanneurs car les cars Drouin 7 y avaient leur départ pour Guérande, et on me confiant petite au chauffeur, et je restais bien sage derrière lui, ma petite valise sur moi, sans la lacher. J’ai aussi connu l’usine de Gaz, et j’ai toujours été totalement surprise d’une telle usine au coeur de la ville, mais rassurez-vous cette usine n’était là que dans mon enfance, et elle n’est plus là… mais tout de même comment a-t-on pu remplacer les tanneurs par l’usine à gaz au coeur de la ville, je me le demande toujours…

Les tanneurs de Nantes étaient liés à ceux de Clisson au 17ème siècle

Et j’en descends, et je viens ce jour, 8 novembre 2022, vous conter l’incroyable relation entre tanneurs de Nantes et Clisson.