Baguetier au 16e siècle : ancêtre du maroquinier

Avant-hier, nous avons vu Tannegy Le Veneur, qui passait en 1583 un bail à ferme avec Guillaume Jouhanneaux marchand Me baguetier, demeurant à Angers paroisse de la Trinité.

Voici mon avis sur ce métier de baguetier :

Baguette est un terme plus connu pour le petit bâton, de bois ou de pain etc…, mais il a parfois eu d’autres sens.
Ainsi, le Dictionnaire du Monde Rural, de Marcel Lachiver, donne, entre autres sens :

Baguette : Aux 15e et 16e siècles, bourse de cuir pour ranger de menus objets

Le même ouvrage donne ensuite :

Baguettier : Ouvrier fabriquant des baguettes et autres objets de mégisserie : « Les baguettiers ne feront écarcelles, qu’elles ne soient entièrement de marroquin ou mouton sans autres peaux »

En 1260 bagage, probablement venant du scandinave baggi, signifie Métériel d’une armée. (Larousse, Dictionnaire de l’Ancien Français, le Moyen âge, 1994)
En 1421, Bague : bagages, équipements. Bagage : 1-objets empaquetés nécessaires à ceux qui vont à la guerre ou en voyage ; 2. Affaires, objets (Larousse, Dictionnaire du Moyen Français, la Renaissance, 1992)

Au 16e siècle, date à laquelle nous rencontrons à Angers un Me baguetier, il est certain que BAG ou BAGGI des scandinaves, est parti dans plusieurs sens, dont les objets ou paquets, en particulier pour le voyage.
Or, pour voyager autrefois, c’est le plus souvent le cheval ou mieux, à pied. Les voitures sont rares et les chemins le plus souvent détestables.
J’ai toujours été étonnée, à la lecture des registres paroissiaux, de constater que le moindre voyageur à pied, si pauvre soit-il, avait toujours sur lui un extrait de baptême (ancêtre de la carte d’identité) et parfois plus.
A une époque où l’imperméable n’existait pas (d’ailleurs il est actuellement en voie de disparition, on dit impers, et même rien du tout, et il faut chercher déperlant dans les qualificatifs nouveaux, en outre il raccourci chaque année, et bientôt on le fera tomber jusqu’à la taille seulement), on portait certes la veste de drap de laine, épais et serré, laissant peu (?) passer l’eau. Mais il fallait bien mettre ses papiers à l’abri, et j’ai toujours supposé qu’on avait sur soi une sorte de pochette de cuir, plate, pas comme les bourses en forme de sac fermé d’un lien coulissant. Un peu comme ceci :

Bourse ancienne, cuir de vache, épais. Dimensions 17 x 11 cm, soit plus grand quune carte postale
Bourse ancienne, cuir de vache, épais. Dimensions 17 x 11 cm, soit plus grand qu'une carte postale

Songez aussi à tous ceux qui se déplacent avec des procurations etc… donc il a existé des formes de petis sacs divers pour le voyage que j’ai déjà rencontrés dans les inventaires après décès, ainsi : bougette s.f. Petit sac de cuir qu’on porte en voyage.
Je pense donc qu’il a existé des articles de maroquinerie pour le voyage, et que ce Me baguetier à Angers en 1586 est un ancêtre des maroquiniers, mais les objets fabriqués étaient fort différents.

ATTENTION : Gérard Boutet dans La France en héritage, 1850-1960, Perrin, 2007, donne le baguetier fabriquant de bagues de pacotille. OUBLIEZ cette définition, et gardez celle de Lachiver c’est à dire : maroquinier

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